Un bruissement. Il était quelque part. Où réellement ? Il ne le savait pas. Il faisait obscure, il ne voyait rien.
Mais il se sentait rigolo. Haut. Il était comme au-dessus de lui-même. C'était marrant. Sur son nuage de coton qui flottait agréablement, il tournait comme une embarcation à la dérive. Mais pas coque de noix. Il avait plutôt la tête comme une pastèque ! Hé hé... C'était agréable de tourner comme cela. En plus il n'avait pas le tournis, c'était cool ! C'était comme être ballotté par la houle de la mer... Mais sans la mer. Son projet tombait-il à l'eau ? Hin hin hin...
Sans la mer ? En était-il sûr?
Il ricana. Sortant du monde opaque qui l'entourait, il sentit le bout de ses doigts le piquer. Un fourmillement. Il y avait un petit vent qui lui soufflait dans les oreilles. Mais ça n'était pas le rugissement assourdissant des moteurs d'un Chinook, ni les bourrasques puissantes des pâles. Non c'était un petit vent bien agréable qui... Qui lui portait une odeur de fumée. Pas la fumée noire et huileuse de pneus cramés. Pas les restes fumants d'un Humvee déchiqueté par un IED. Nooooon, c'était le feu sympathique et ronflant d'une petite fiesta il semblait. Le genre où les cannettes de bière ainsi que les marshmallows encerclaient le foyer tandis qu'un type avec un chapeau de paille et une guitare sèche épatait la galerie avec une reprise d'une musique d'amour. Le genre de gars qu'il n'aurait pas voulu être. Lui il aimait la batterie. Il aimait taper sur des trucs et faire du bruit. Réveiller les voisins à brutaliser ses caisses claires et ses cymbales comme un sourd.
Mais il n'entendait pas de chants, de cordes pincées, ou la rumeur de conversations. Pourtant il se souvenait qu'il y avait eu des gens. Pouvait-il ouvrir son œil ? Oui.
Le panorama d'une voûte céleste très floue éclairait petit-à-petit sa rétine. Le ciel d'encre se confondait avec la lueur blanche et dansantes de feux de circulation. Le ciel par contre avait un truc bizarre. En dehors du fait qu'il était aussi flou qu'un tableau de peintre impressionniste.
Il tournoyait sur lui-même.
La Terre faisait encore des conneries !
Poussant de ses mains et de ses pieds contre le sable, Nathan tenta de toutes ses forces de ralentir la rotation de la planète en poussant dans l'autre sens. Il s'arc-bouta dans son effort. En fait non, il ne faisait que s'étirer paresseusement...
Aouch ! L'homme sentit une petite douleur dans l'épaule. Sans doute un bleu ou une schtroupherie du même acabit. Le soucis c'est qu'avec le bleu du ciel, il ne voyait rien du tout.
Pourquoi Sam n'était-il pas là pour lui lécher le nez ? Il était temps d'aller en chien courir les fêtardes du week-end ! Et si Nathan était une truffe en compréhension des femmes, Sam, lui avait du nez. Il comprenait les gens. Ce canidé n'avait pas de connes idées. Hi hi hi !
Dharg ! L'homme tenta de se redresser un première fois mais retomba en arrière. En fait il était bien ici. Pourquoi chercher à partir ? Alors il resta là. ... .......
Non, il avait soif. Il se redressa encore une fois et roula sur le flanc. Mais sans le prêter ! AH AH HA ! En plus c'était super bon. C'était décidé, c'est qu'il chercherait pour s'envoyer dans le bidon. Allez ! En parlant de bidon... Son flingue était rentré dans son pantalon, mais devant ! Pas habituel, que ça. Il le gardait toujours derrière pour qu'il soit caché. Conserver l'effet de surprise.
En parlant d'une surprise, les gens croiront qu'il a une super grosse b... ! Qui tire en plus ! Et une surprise ne venant jamais seule, le sol esquivait ses pieds ! Déjà que le sable, c'est coton de marcher dessus, là ! En plus s'il se barre pour essayer de te faire tomber, c'pas franchement le plus fun à... MAIS ARRÊTE DE BOUGER BON SANG !!!
Les jambes rondes, la démarche chaloupée comme un marin avec un fort mal de terre, le pieds inégal, c'est avec succès que le policier gagna l'escalier qui menait la balade qui longeait le bord de mer. Il avait été plutôt rapide, tiens. Sa montre lui disait qu'il avait mis une demi-heure pour faire le trajet...
Donc ça vaaaaaaaaaaaaaa !!!
Il avançait maintenant en croisant des ombres qui faisaient leur vie, sans doute sans aucune flamme de la passion. Le feu sombre ne vous servira à rien, flamme d'Udûn. Repartez dans l'ombre !
Il s'interrompit. Une odeur absolument somptueuse de churros lui donna un coup de poing dans les narines ! Il se tourna comme un camion benne.
Un petit commité allait par là. C'était quoi, des étudiants ? Nan. Dans son flou artistique il les voyait plus que les autres parce qu'ils avaient un côté un peu brillant. Certes ça n'était pas brillant comme critère objectif pour en faire des gens intéressants. Mais ils avaient des carnets de churros, et l'un d'eux avait une grosse peluche Stitch sur les épaules. Incroyable ça !
Alors Nathan s'approcha un peu plus. Et plus encore. Mais à un moment il s'éloignait parce qu'il n'avait plus le vent en poupe, et la Terre avait décidé de tourner en arrière. C'était comme s'il se tenait sur un tapis de course...
Mais il finit par rattraper l'extraterrestre bleu. Alors il eu une bonne idée de blague ! Ils allaient forcément bien rigoler !
Il chercha dans sa poche son porte-feuille. Il s'en saisit et l'ouvrit exhibant sa carte de policier. Puis posant une main sur l'épaule du type, d'une pression il voulut l'intimer à se retourner.
Monsieur l’extra-terrestre votre existence n'a pas été recensé sur notre planète ! Veuillez me suivre pour régularisation de votre statut. Et bienvenue chez nous!
Il se dit que ça serait extra de dire cela.
-"Monsieur l’extra...'Otre exigence n'a pas été... Sensé sur notre nette ! ... Me suivre pour rgmlbation de statut. Et bienviendu !"
Mh, ça n'était pas exactement ce qu'il avait préparé. M'enfin on comprenait tout à fait l'idée. Fier de l'hilarité qu'il allait susciter, il attendit, les mains sur les hanches avec un sourire un peu béat éclairant sa face.
Nathan vêtements:
Il a un blouson de cuir qui semble avoir fait pas mal de chemin avec lui déjà. En dessous son débardeur porte un marque sombre sous le textile, comme s'il était imbibé. Le pistolet de Nathan est rangé sous sa ceinture dans le pantalon de cuir noir qu'il porte. Le sable qui recouvre le pantalon et ses mitaines de cuir laisse facilement comprendre d'où il vient. Son œil droite, sans bandeau parait ailleurs. L'homme est de bon humeur. Sam n'est pas là. Si le porte-feuille de Nathan contient bien sa carte de policier, pas de trace de liquide, pièces ou de sa carte bleue.
Des voix joyeuses s’élèvent dans la nuit noire où seuls les lampadaires font offices d’astres nocturnes. Des rires, des discussions qui vont bon train et le bruit des talons aiguilles ou plats, compensés ou de cuir qui frôlent, caressent et tapent sensuellement sur le sol boisé du petit bar dans lequel tu t’amuses depuis quelques heures déjà. Ce soir, il n’est pas question d’ange ou de démon, non, bien loin de vous ces préoccupations qui dévorent déjà allègrement votre quotidien. Ce soir, c’est la libération, c’est la pause, c’est les vacances en raccourci. Votre moment détente à vous. Rien qu’à vous. Mais quand je dis « vous » de qui suis-je donc en train de parler ?
Et bien en premier lieu, il y a Angélique bien entendu. Ta sœur aînée a beau être un ange mortellement efficace, elle a besoin elle aussi de relâcher la pression de temps à autres et cette sortie entre amis est l’idéal. Elle s’est vêtue d’une élégante robe d’un bleu profond, fendu jusqu’à mi-cuisse du côté gauche et s’arrêtant juste en-dessous de ses épaules. Sa crinière de feu ondoie avec grâce, heureuse de ne plus être emprisonnée dans une tresse serrée ou un chignon strict. Une touche de liberté capillaire visiblement bien accueillie.
Ensuite nous avons Amenadiel, ange strict et au regard sévère sans qu’il ne le fasse réellement exprès. S’il apprécie ces moments récréatifs en votre compagnie, il est surtout présent en guise de garde du corps et grand frère roi du sermon. Non pas que ta sœur et toi soyez de pauvre demoiselles sans défense mais Amenadiel est un peu vieux jeu et l’idée que des humains éméchés et aux pattes poisseuses puissent vous tourner autour suffit à lui donner de l’urticaire. Alors il vous accompagne à chaque sortie, fier ange si sérieux.
Et finalement c’est Elinelle qui clos votre quatuor. Une ange aux cheveux d’or mais qui les a rapidement teint en rose une fois sur terre et si sa petite taille et son visage enfantin laisse croire à une demoiselle fragile… Très mal reçu serait celui ou celle qui commettrait l’erreur de la sous-estimer. Derrière cette frêle silhouette vêtue de blanc, se cache une tireuse hors pair et qui touche bien sa bille en matière d’empoisonnement de démon. On évite donc de laisser traîner son verre si on prend le risque de la mettre en colère. Une perte de connaissance est si vite arrivée…
Après un bon repas entre amis, vous avez migré vers un bar proposant une soirée salsa et c’est avec grâce et délicatesse que tu te laisses porter par la musique, ondulant des hanches non sans une touche de sensualité et ce, au grand dam d’Amenadiel qui n’a de cesse de lâcher des « même pas en rêve. Tu t’es vu ? Elle est trop bien pour toi. », des « N’y pense même pas » ou encore des « Tu lui adresses la parole et je te brise la nuque. » Alors forcément, prise dans ton euphorie, tu ne remarques pas tous ces hommes qui repartent penauds ou râlant leur frustration et tu te contentes de danser avec ta sœur dans un duo d’une élégante complicité. Il faut dire qu’à force de vivre parmi les humains, vous avez fini par prendre goût à certaines choses et les danses latines en font partie. Un art alliant technicité et sensualité frivole. Un plaisir des sens et un éveil de l’appétit intime. Cela fait déjà deux bonnes heures que vous vous donnez sur la piste et une fine pellicule de transpiration vient recouvrir ta chair cuivrée d’un manteau timidement luisant, faisant ressortir la fragrance abricot de ta crème corporelle. Elinelle surgit à tes côtés et passe ses mains sur tes hanches afin de glisser ces quelques mots dans ton oreille :
« Je crois qu’Amenadiel va finir par faire une crise de nerfs. On devrait peut-être bouger ? En plus là, tout de suite, je rêve de goûter à ce truc là…les churros ? »
Un sourire repeint tes lèvres et tu acquiesces avant de jeter un œil par-dessus ton épaule, découvrant ainsi ton ami qui parcourt les environs avec un regard glacial. Tu te pinces les lèvres et le rejoins avec une mine coupable.
« Désolé Amenadiel…Viens on s’en va ! Les filles en ont marre de danser et Eli’ a un petit creux. »
Ses perles d’or se posent sur ton minois et tu y remarques aisément la note de soulagement qui s’en empare. Angélique passe un bras autour du tiens et vos quatre silhouettes quittent les lieux avec comme objectif d’atteindre la balade près de la plage afin de satisfaire les papilles curieuses de votre amie. Rapidement, vous vous retrouvez mêlé à une foule variée, transportant tantôt des familles venues s’amuser et profiter de l’air plus frais du soir tantôt des personnes quelques peu ivres ou ailleurs mais toujours est-il qu’une atmosphère détendue règne sur l’endroit. Une odeur sucrée de friture finit par capturer ton attention et avant que tu n’aies pu en trouver la source, Elinelle pousse un cri aigue et se met à sautiller sur place tout en pointant du doigt une petite carriole.
« Là ! Là ! Là ! C’est les churros ! »
Tu bats des cils tandis qu’Amenadiel lâche un rire un peu moqueur.
« Oh ! Regarde Eva’ ! »
C’est à présent au tour de ta sœur d’attirer ton attention mais sur un stand qui n’a rien à voir avec de la nourriture. Il s’agit d’un stand de tir dans lequel l’on peut remporter plusieurs prix allant du bijou fantasy en plastique à l’énorme peluche. Deux propositions, deux salles et deux ambiances donc. Mais avant que tu n’aies pu faire ton choix, Elinelle attrape Amenadiel par la main et le traîne littéralement de force vers le but de son excursion sous le regard amusé de ta sœur et toi qui vous contentez de lui adresser un signe de la main.
« Bon et si j’allais montrer à ce type comment on tire ? »
Elle te lance une œillade complice à laquelle tu réponds par un rire avant que vos mains ne se joignent afin de vous permettre de vous déplacer dans la foule sans vous perdre. Lorsque vous arrivez au stand et qu’Angélique demande à jouer, le propriétaire des lieux vous détaille avec un sourire narquois. Evidemment, deux demoiselles juchées sur des talons, bien habillées et qui veulent tirer…Face à cet homme à la mâchoire carrée et aux bras gonflés d’une musculature presque vulgaire, vous passer pour des touristes citadines probablement un peu bêbête. Qu’à cela ne tienne, Angie va le remettre à sa place. On obtient pas une troisième aile en enfilant des perles après tout. Elle arme sa carabine à plombs, se penche sur le rebord de l’estrade et tir. En quelques secondes, elle dégomme chaque cible en visant parfaitement au centre sous le regard médusé du forrain. Toi, tu applaudis de joie et te dandines sous l’excitation. Un peu vexé, l’homme décide d’augmenter la difficulté en plaçant de nouvelles cibles plus petites et qui se déplacent de façon saccadée. A nouveau, Angélique arme, se concentre et tire. Pleins centre à chaque fois. Tu sautilles de joie.
« Alors ? Qu’est-ce que j’ai gagné ? »
Partagé entre l’admiration et la vexation de son égo, l’homme finit par désigner la ligne retenant les peluches les plus grandes de son stand.
« Choisis celle que tu veux Eva’. »
Comme une enfant à qui l’on viendrait d’apporter le plus beau cadeau du monde, tu trépignes et finis par jeter ton dévolu sur une énorme peluche à l’effigie de Stitch, une créature que tu affectionnes depuis la première fois que tu en as regardé le disney. Tu remercies ta sœur par un baiser sur la joue et, porteuse de ton trophée, vous quittez les lieux afin de rejoindre Amenadiel et Elinelle. Vous les repérez aisément, Eli est assise sur une barrière en bois, dévorant sa ration de churros comme si elle n’avait rien mangé depuis des jours et Amenadiel se tient appuyé contre la même barrière, posant un regard quelque peu hautain sur le flot d’humain qui circule devant eux. Vous vous hâtez de les rejoindre mais ton attention se trouve sournoisement happée par un stand de crêpes et tu t’arrêtes net.
« Vas-y, je vous rejoins ! J’ai trop envie d’une crêpe au nutella ! » « Donne-moi stitch alors. J’voudrais pas que tu le couvres de chocolat le pauvre. »
Tu lui tires la langue pour sa petite référence à ta maladresse avant de lui confier ton compagnon en peluche. Tu attends patiemment ton tour, enivrée par les odeurs de chocolat et de fraise qui émanent du stand. Après une quinzaine de minutes, tu repars avec ton Saint-Graal dans lequel tu mords goulûment, te félicitant au passage d’avoir choisi un rouge à lèvre prune waterproof et qui donc, ne bavera pas malgré tes grignotages et autres boissons. A mesure que tu te rapproches de tes amis tu réalises que quelque chose cloche. Pourquoi Amenadiel a-t-il l’air si menaçant ? Pourquoi Elinelle a-t-elle cessé de manger ? Qui dévisage-t-elle comme ça ? Et Angie ? sa mine chiffonnée laisse comprendre que quelqu’un la dérange… C’est alors que la source de ce mécontentement apparaît devant tes yeux.
Nathan.
Il tient maladroitement devant le visage de ta sœur ce qui semble être….sa carte d’agent de police ? Qu’est-ce qui se passe ? Tout à coup, il esquisse un geste sec et maladroit en direction de ta sœur et lorsque tu remarques la posture que cette dernière prendre, tu esquives la foule avec aisance et te jette entre leurs deux silhouettes pour faire face à Angélique. Tes mains se lèvent devant le visage de ton aînée, l’une tenant toujours ta crêpe et tu t’empresses de te justifier.
« Ne lui fais pas de mal ! C’est un humain et je le connais. C’est le policier de l’autre fois. » « C’est…Lui ? »
La voix d’Amenadiel a craché ce terme avec dégoût ce qui a tôt fait de faire naître une vague d’agacement en ton sein. Tu as horreur lorsqu’il joue les anges hautains et encore plus lorsqu’il le fait avec des personnes que tu apprécies. Tu lui fais face, posant un regard témoignant de ton énervement.
« Il s’appelle Nathan et il est gentil ! » « Et dans un sale état surtout… »
Le concerné s’avachit alors lourdement sur toi, te faisant perdre ta précieuse crêpe sur le sol et plaquant un bras large et lourd sur tes épaules. Voilà qui ne va pas t’aider à redorer son image auprès de ton ami… Tu replaces correctement son bras sur tes épaules afin de l’aider à se tenir droit puis tu tentes de capturer son regard du tiens.
« Qu’est-ce que vous faites ici ? Sam n’est pas avec vous ? »
Suite à cette question, tu vérifies tout de même les alentours mais pas la moindre trace du canidé ce qui t’inquiète quelque peu.
« Toi qui pensais que ce type avait tout compris sur toi…. »
Tu lèves les yeux au ciel et Angélique lance un regard noir à Amenadiel qui lève les mains en signe de réddition. Elinelle, pas le moins du monde perturbée, termine son dernier churros avant de descendre de son perchoir et s’approche de Nathan, claquant des doigts non loin de son visage.
« Hey ça va aller ? Tu comprends ce qu’on dit ou t’as le cerveau qui fait trempette dans l’alcool ? »
Nathan se redresse maladroitement mais paraît tenir sur ses jambes, libérant tes frêles épaules.
Ah bah... C'était po si drôle apparemment... Personne ne se fendait la poire. Le policier se rendit alors compte que son humour ne valait pas une cacahuète.
Il ne remarqua pas le changement de posture de la jeune femme en face. Ni les sourcils très froncés du monsieur. Ces sourcils, ils sont incroyablement froncés ! Ou tout du moins songea-t-il que le public était ingrat. ... Quoi qu'il n'y eu aucune personne en surpoids ici. Il n'y avait donc pas 'un gras'... En fait, ils auraient tous pu être des mannequins pour Dior au Coco Chanel. Il étaient vêtus tout beau, ils étaient sur leur trente et un. Mais n'étaient que quatre! Hé hé. Comme des gens iraient à une petite soirée jazzy. Et lui ne voulait pas les faire jaser.
Ah bah là il avait bien l'air con, le content policier. Il allait penaud grommeler ses excuses et laisser à leur soirée ces gens qui le dévisageaient comme si c'était lui l'alien, lorsque l'on vint devant lui, mais pas pour lui parler.
« Ne lui fais pas de mal ! C’est un humain et je le connais. C’est le policier de l’autre fois. »
Mh. Bah voui, il était humain ! Pas la peine de le prendre pour Stitch, là ! C'était donc cela. Ces gens le prenaient pour un alien infiltré. Sans doute des théoriciens de la terre plate, ou des hommes lézards... De l'autre fois ? Il connaissait la personne qui lui tournait le dos ? En effet sa voix lui disait quelque chose... Il était sur la bonne voie pour comprendre où lorsque son cerveau se réveilla. 'Ne lui fais pas de mal !' Qui voulait lui faire du mal ? Qui pensait même y arriver ?
Nathan en vacillant sur ses appuis se redressa.
-"Aha ! Que celui qui veut me faire du mal s'avance !"
Mais le mouvement lui fit perdre l'équilibre, ce qui lui fit faire des pas en avant pour rétablir sa posture, l'emmenant à quelques centimètres du petit bonhomme à l'air patibulaire. Il n'était pas bien haut, mais sa simple expression aurait stoppé un train sur place. Comme il s'était soudain rapproché, Nathan en déduit que c'était cet homme qui s'était avancé. Logique.
Posant les poings sur les hanches il avança le menton, défiant l'homme du regard.
« C’est…Lui ? »
Le policier aurait bien voulu dire que c'était lui. Il ne savait pas qui s'était 'lui', mais sûrement que c'était lui. Même s'il n'aima pas qu'on parle de lui sur ce ton pédant. Il allait rétorquer, mais tout allait très vite, et on s'exprima à sa place.
« Il s’appelle Nathan et il est gentil ! »
Et ça c'était vrai. Sauf pour le prénom. Son vrai patronyme était Leveon, mais ici personne ne le savait... L'homme pencha la tête sur le côté et sa poire se fendit d'un grand sourire.
-"T'as entendu la dame ? Je suis Nathan et je suis gentil."
L'autre ne cilla pas le moins du monde. Un adversaire valeureux que le policier commençait à vouloir étaler ! Enfin un adversaire à sa mesure ! ... 'Fin presque vu que l'autre mesurait au moins quinze centimètre de moins. AH AH AH !!!
« Et dans un sale état surtout… »
Roooooh, ça va ! Il était un peu juste fort bourré ! C'tout ! N'avait-on pas le droit de se pinter comme un soir de week-end ? Bon, à vrai dire il n'avait aucun souvenir d'avoir bu plus que de raisonnable. L'image floue de deux hommes lui revenait... Mais c'était tout. Sur la plage... Ils avaient... Bref, il ne savait plus, y'avait plus urgent.
Ah, il allait lui montrer qui était sale, tiens ! Nathan voulu lever le bras pour attraper le type patibulaire ! Il fit un trop grand geste que l'autre évita dans un mouvement rapide. Et un pic de douleur le fit grimacer. Emporté dans son élan, Nathan fit un demi-tour sur lui-même qui l'amena sur la trajectoire de la femme au chignon qui lui avait tourné le dos avant. Sans doute qu'il était trop moche et qu'elle n'osait pas croiser son regard ! C'est ça ouaip ! J'ai la face cramé, et alors ?
L'autre avait évité son attaque surprise bien facilement quand même... Beuh ! D'où qu'il bougeait si vite !
Un 'floc' se fait entendre. Oh non ! Une délicieuse crêpe s'est suicidée au sol ! En guise de sang un Nutella sombre et délicieux glisse sur l'asphalte dégueulasse ! Oh non !
Il allait s'excuser platement (comme la crêpe HI HI HI !!!) lorsqu'il comprit dans les bras de qui il était. Un p'tit bout de femme aux cheveux blancs avec une peau plus douce que celle d'un bébé panda ! Une voix sympathique qui donne envie de lui dire d'aller chanter au karaoké... Il recula la tête et vit qu'il avait tout à fait raison ! Le point blanc sur le front en témoignait !
-"Oh, salut Eva... Euh... Line. N'a va ? Oh, merdeuh, le miam, pitaing ! Sorry dude apologyzes, really !"
Dans ses bras il se sentait bien, en vrai ! En fait, ils se faisaient des hugs avec les gars de l'équipe, mais c'était des checks virils. Même avec les femmes de l'escouade. Toute en testostérone ! Là c'était... doux. Chaleureux. Le genre qui donne envie de rester là toute la soirée. ... En plus il sentait sa poitrine écrasée contre lui et...
Bon, il fallait qu'il se redresse.
En effet elle avait l'air bien sérieuse. Beaucoup plus que la fois dernière. Sans doute que comme il lui avait tué son dessert elle allait le radier de ses contacts ! Il fallait dire que toutes les personnes dans le milieu de l'hôtellerie restauration blaguaient zéro avec la bouffe. Il se rappelait une fois que...
« Qu’est-ce que vous faites ici ? Sam n’est pas avec vous ? »
Néh ? Comment cela qu'est-ce qu'il foutait ici ? Il aurait bien foutrement voulu le savoir. Elle était marrante, elle ! Et non Sam n'était pas là, ce qui le faisait bien chier d'ailleurs ! Lui au moins il aurait rigolé à la blague de l’extra-terrestre !
Méheuh... Stop, il y avait trop de choses différentes à traiter là. Atta atta atta. Le principal était la crêpe ! Ensuite venait la question du costaud qu'il fallait qu'il étale pour lui montrer qui est le papa, ici. Ensuite il faudrait voir pour leur filer des thunes pour qu'ils se prennent d'autres crêpes et qu'il aille comater quelque part en cherchant son chien.
ET QUOI ENCORE?!! A peine retrouvant une posture convenable un truc bruyant vint claquer près de sa gueule ! Il suivit de son oeil valide le truc qui sembla être une main. Une petite mimine appartenant à une mignonne petite créature aux cheveux roses ! Il plissa l’œil pour mieux analyser le personnage avec sa jolie robe.
-"Na mé tu m'prends pour kwé, là ? Commence à parler meilleur ! Even ma brain is swimmin' in fuckin' alcohol's jacuzzi, ya have to stay cool !"
Ils voulaient tous prendre tarif ou c'était comment ? Il se tourna comme un bateau vers la seule qu'il connaissait ici. Il allait dire quelque chose lorsqu'il remarqua qu'elle avait un trace liquide rouge sur sa fabuleuse petite robe à fleurs. On eu dit qu'elle s'était renversée du vin rouge dessus.
Ils avaient beau, tous êtres tout beaux, ils lui étaient tous bien désagréable ! Alors il allait régler cela vite fait.
Ouvrant son porte-feuille encore, il chercha les billets qu'il avait toujours au cas où. Son expérience de soldat lui avait prouvé que deux-cent cinquante euros en liquide était le minimum à avoir en cas de coup dur durant une opération. Soudoyer une personne, demander de l'aide, obtenir des renseignements... Tout devenait plus simple avec de l'argent, et il avait gardé l'habitude d'en avoir sur lui. Or là, rien. RIEN ! On lui avait volé des sous ! Roooooh merde !
Il se tourna vers EvanAngélique l'air contrit.
-"Merde, j'suis à sec. Ecoute babe, j'peux pas te rendre les sous de la crêpe, désolé. Mais je te reverrais pour t'en payer cent !"
Et il se tourna vers la demoiselle avec les mêmes cheveux que Sakura Haruno.
-"Tu m'parles encore une fois comme à un fuckin' monkey, et t'vas avoir des problèmes twé."
Puis il s'inclina devant la jeune femme aux cheveux de lave qui elle avait eu la délicatesse de ne pas le faire chier. Il voulu lui baiser le dos de la main.
-"Mes hommages rav'ssante madame....Vous souhaite une agréable nuit. J'vais bientôt disparaît' comme un mauvais rêve, n'ayez crainte."
Enfin il fit face de trois quart à l'homme du groupe.
-"Dude si t'es un bonhomme vient donc que j'te lamine, un peu ! You moron!"
Il se mit en position de combat cachée. Son corps s'était mis en place tout seul. La mémoire musculaire n'était pas affectée par l'alcool. C'était une technique de close combat qu'ils connaissaient bien à l'armée. Les genoux légèrement fléchis, de trois quart pour opposer une jambe en cas de coup venant d'en bas. Sur le torse, sa main était posée sur son cœur. Sa main droite sur le nombril. L'avantage de cette posture était qu'elle était moins ridicule et alarmante que celle d'un boxeur... Tout en en conservant les atouts. En effet, les bras pliés permettaient d'avoir déjà un coup de poing prêt à partir. Et la position des mains sur les zones importantes du corps permettait de parer rapidement une attaque surprise.
Mais en prenant la pose, il ressenti encore se déchirement dans ses muscles. Mais merde, qu'est-ce qui déraillait chez lui ? Il faudrait qu'il se fasse inspecter au QG...
-"Oh, salut Eva... Euh... Line. N'a va ? Oh, merdeuh, le miam, pitaing ! Sorry dude apologyzes, really !"
Ses propos sont incohérents et sortent avec une difficulté évidente. A-t-il uniquement bu ? Tu remarques cependant la petite touche d’anglais qui s’est jointe à sa voix et…c’est plutôt amusant. Dommage qu’il soit dans cet état là… Pourtant lorsqu’il se redresse maladroitement, ce n’est pas sa mine légèrement rougie qui attire ton attention, une fine chaleur légèrement poisseuse vient taquiner ta chair à travers le tissu de ta robe… A travers ? Tu abaisses un regard curieux sur ta silhouette et découvres avec effroi, une tâche de sang fraîchement déposée. Tu relèves immédiatement le museau, la mine tirée par l’inquiète et scannes Nathan des pieds à la tête.
-"Merde, j'suis à sec. Ecoute babe, j'peux pas te rendre les sous de la crêpe, désolé. Mais je te reverrais pour t'en payer cent !"
« Babe… ? »
La voix glaçante et glaciale de ton meilleur ami te parvient très nettement, coupant pour un temps l’inquiétude qui ronge doucement tes nerfs. Tu portes sur ce dernier un regard un peu agacé, t’adressant à lui par votre connexion Céleste.
« Oh ne fais pas l’enfant ! Tu vois bien qu’il est pété comme un coing non ? » « N’empêche qu’il prend ses aises l’humain… » « On ne s’est vu qu’une seule fois ! Je ne compte pas pour lui, il veut simplement être gentil et amical. »
Amenadiel ne rajoute pas un mot mais laisse ses yeux se lever au ciel ostensiblement avant de se reporter sur ton ami éméché.
« Tu devrais plutôt t’inquiéter pour lui au lieu de râler. Ce sang que je porte n’est pas le mien… »
Ton esprit s’est légèrement brisé de chagrin lorsque tu as lâché l’information et, dans un réflexe presque instinctif, Amenadiel lui aussi promène son regard sur Nathan en vain. Tu en viens à la conclusion qu’il faudrait lui ôter sa veste mais…comment procéder ? Le policier invective Elinelle qui ne peut contenir un rire amusé face à sa réaction et tandis qu’il tente de faire preuve de politesse envers ta sœur aînée, toi, tu restes prisonnière de ton constat inquiétant, peinant à décrocher tes yeux de cette trace de sang.
-"Dude si t'es un bonhomme vient donc que j'te lamine, un peu ! You moron!"
Huh ?
Tu papillonnes du regard en voyant la posture, étonnamment maitrisée, que prend Nathan face à un Amenadiel…dubitatif. Un léger sourire vient remonter la commissure de ses lèvres et tu n’as pas besoin du canal angélique pour comprendre que ton ami s’amuserait grandement à remettre en place ce petit humain arrogant. Tu lui intimes silencieusement de ne surtout pas répondre à cette provocation, pointant un doigt menaçant dans sa direction telle une maman défendant son enfant de faire la bêtise qu’il vise avec malice.
« Amenadiel ! Je t’interdis de faire ça ! »
« C’est lui qui le demande et puis, pour un type éméché, il a une très bonne garde. »
Outrée, tu le dévisages.
« Amenadiel…ça serait complètement inégal. » « Moi je dis que ça pourrait être amusant ! » « Elinelle ! » « Roh ça va… »
Amenadiel vous jauge tour à tour ta sœur et toi, avant de finalement abdiquer, levant les mains en signe de reddition. Il s’approche ensuite lentement de Nathan et pose une main sur son épaule avant d’ajouter :
« Vous êtes trop fort pour moi. »
Amenadiel avait toujours su choisir ses combats, ceux qui en valaient réellement la peine et clairement, démontrer sa supériorité sur un être humain visiblement pétri par l’alcool n’avait rien de glorieux ni même d’utile en soi sans parler du fait que cela attirerait sur vous bien trop d’attention…D’ailleurs quelques regards curieux commencent à se poser sur vous. Soulagée, tu reviens auprès de Nathan et saisis délicatement son visage entre tes mains fines afin de capturer son attention entre tes perles anthracites.
« Je refuse de vous laisser comme ça, Nathan. Montrez-nous d’où vous venez ? »
Peut-être y aura-t-il quelques indices intéressants ? Tu coules un autre regard sur sa personne. Non…pas de sang de ce côté… Il faut vraiment que tu lui enlèves sa veste mais tu ne vois pas comment faire ça sans qu’il puisse s’imaginer quelque chose de déplacé… « Nathan déshabillez-vous » ça risque de prêter à connotation tendancieuses… Après quelques paroles enivrées et gestes malhabiles, Nathan finit (tant bien que mal) par vous ramenez sur l’endroit où il s’était réveillé tantôt et immédiatement, tes amis et toi vous dispersez légèrement afin de recueillir le plus rapidement possible toute information utile.
« Il y avait du monde ici. Ça s’apparente à une soirée qui aurait mal tournée. » « Des traces de corps trainé, c’est forcément le sien. Ça veut dire que ceux qui l’ont placé là, avaient parfaitement notion du problème. » « Clairement il y a des traces de lutte… »
Tout à coup, tu découvres la présence d’une lame recouverte de sang et ton visage se voit tordu par la douleur et l’inquiétude. Cette fois c’est certain, Nathan est blessé. Tu te redresses et jettes un regard à Elinelle, se trouvant juste à côté du concerné et acquiesce avant de subitement lui arracher sa veste du dos. Nathan réagit très mal évidemment et tente d’envoyer un coup sur ton amie qui l’esquive mais tu t’empresses de venir poser une main ferme sur son épaule droite te tenant derrière lui et tu te mets légèrement sur le côté afin d’éviter un coup (probablement plus instinctif que volontaire) qu’il tente de te porter.
« Calmez-vous Nathan ! Vous avez été poignardé. »
Ta voix est étonnamment ferme et douce à la fois mais lorsque l’information parvient à agiter les neurones de ton compagnon aviné, ce dernier, face à la teneur de tes propos, se met à pouffer de rire. Tu lèves les yeux au ciel et profites de son hilarité pour promener ta main sur son dos large et musclé. Tout à coup, ta peau rencontre quelque chose de mouillé et lorsque tu retires ta main, cette dernière se voit parée d’un manteau carmin. Tu montres ta main ensanglantée à Nathan.
« Vous avez été poignardé à l’épaule gauche. Bon sang Nathan, mais qu’est-ce qui s’est passé ?! »
Ton inquiétude en devient palpable.
« Suivons les traces qui remontent vers le nord. »
Angélique laisse son autorité naturelle prendre le relais et curieusement tout le monde (même Nathan donc. Notons le.) se met à la suivre en longeant la piste. De nombreuses questions commencent à venir s’attaquer à ton esprit, augmentant ton rythme cardiaque et éveillant tes sens. Est-ce que Nathan était en mission ? Était-ce une soirée avec des personnes peu fréquentables mais qui se faisaient passer pour ses amis ? Était-il là de son plein gré ? Pourquoi ne pas avoir pris Sam dans ce cas ? Une main chaude vient se fermer doucement sur l’une des tiennes et tes perles embrumées remontent sur le visage d’Elinelle qui s’adresse à toi à voix haute :
« Ne t’en fais pas. On va comprendre ce qu’il s’est passé. »
Tu acquiesces timidement avant qu’un soupir ne tombe de tes lèvres. Tu n’es pas seule Eva’. Tu prends cette histoire tellement à cœur… Nathan n’est pourtant pas un pauvre humain incapable de se défendre mais.. Là… Il te paraît tellement vulnérable, bien loin de l’image de l’homme sûr de lui que tu avais gardé en mémoire lors de votre première rencontre.
Alors qu'est-ce que tu vas faire mon gars ? Lui se tenait toujours en posture de garde cachée devant l'homme bulldog du groupe. Il s'attendait à ce qu'ils se frittent la tronche, façon Burger King ! Tu sais les bonnes frites avec les morceaux de lardons biens gras et salés, et le cheddar fondu dessus ! Des bonnes frites biens dorées, croustillantes à la bonne saveur de pomme de terre de la campagne ! Zut... Il avait faim...
Bon, on avait qu'à dire qu'il lui collait une patate qui le mettrait dans les pommes et ensuite il... Bordel ça recommençait !
« Vous êtes trop fort pour moi. »
Et ouaip ma gueule ! Qu'est-ce que tu crois que tu vas faire ? Nathan jubilait plus que de raison, mais intérieurement. D'ordinaire il gagnait ce genre de confrontation et s'en fichait. Parce que ceux qu'il avait en face n'étaient que des poltrons sans carrure ni ambition et que montrer qu'il valait mieux n'était pas quelque chose de compliqué. Ici, le simple fait que l'autre ai su le jauger à sa valeur réelle sans en venir aux mains témoignait que l'adversaire avait du nez. Il n'était pas comme Voldemort. Néanmoins, (nez en moins) il avait compris en un instant son infériorité. Et le reconnaître était autant une marque d'honneur que de clairvoyance. Ce gars méritait une certaine considération.
Le policier flanqua une claque sur l'épaule de l'autre bonhomme. Un pellos standard aurait dû ramasser ses dents plantées dans le bitume après cela, mais l'autre sentit tout juste qu'on lui flattait le col de la chemise. Un vrai homme que celui-là !
-" Mh... You know what ? You're a nice guy. I like ya,dude !"
Nathan allait maintenant passer sa soirée avec son nouveau pote honorable lorsqu'il se fit intercepter par deux lunes qui le fixait dans la nuit. Il n'avait jamais été aussi proche de la femme bronzée. Son souffle sur ses joues était comme la caresse d'une bise de félicité sur sa peau. Cela faisait bien deux semaines qu'une femme ne lui avait pas prit le visage ainsi pour l'embrasser. M'enfin Eva' ! C'était que la deuxième fois qu'ils se voyaient ! La promesse de cent crêpes l'avait bien plus émoustillée qu'il n'aurait cru...
« Je refuse de vous laisser comme ça, Nathan. Montrez-nous d’où vous venez ? »
Néh ? C'était gentil ça. Il n'aimait pas être laissé comme ça, après tout. 'Comme ça', comment ? Boarf, détail.
Prit d'une inspiration subite, Nathan passa ses bras puissants derrière les cuisses de la demoiselle qui lui tenait le visage et se redressa pour la soulever. C'était un véritable poids plume cette femme ! (J'étais obligé de la faire xD) Ainsi plus haute que tout le monde elle pouvait mieux voir d'où il venait. Le policier désigna vaguement un coin de sable blanc comme l'os sous la lumière des étoiles.
-"C'est là-bas. J'vais v'zy conduire en moins d'temps qu'il faut pour dire Semper Fi' !"
Mais il marcha jusqu'à l'escalier qui menait au bord de mer, et s’aperçut que malgré la légèreté évidente de madame, ses genoux n'assumaient pas leurs poids conjugués ! La faute à ce maudit sol tanguant ! Reposant là la serveuse, en se disant que les marches seraient plus fortes que lui, Nathan sauta plutôt par-dessus la rambarde en fer. Et dans les airs réfléchis à comment il allait se réceptionner.
Étalé de tout son long, du sable croquant sur la langue, l'homme trouva enfin comment il allait toucher le sol, faire une roulade et se relever fièrement. Roulant donc sur le flanc, il sentit toujours cette douleur à l'épaule mais se redressa fièrement, le nez au vent. La fichue gravité avait doublée depuis qu'il avait sauté ! C'était donc bien cela ! La planète partait en sucette ! Gad damnit !
Nathan commençait à faire un papillon dans le sable lorsqu'il se rendit compte que les autres le dépassaient. Se relevant, il suivit le mouvement tant bien que mal. Qu'est-ce qu'ils marchaient vite tout à coup ! Et cet air sérieux sur le faciès ! Hé reviendez les amis !
Le policier retrouva bientôt la marque délicieusement ronde et ferme de son postérieur dans le sable. Il reconnaissait la forme de son derrière musclé à tous les coups ! Et bien il s'y rassit, tiens ! Il était tout confort ici-même et commençait à se demander pourquoi il s'était levé, à l'origine... Au final il aura fallu dire dix fois Semper Fi' avant d'arriver là. Et il l'avait dit à voix haute...
Il entendait vaguement que les autres partaient en babillages. Un peu en dehors des préoccupations bassement terrestres des gens, Nathan se plaisait plutôt à observer les étoiles, soudain songeur. Les bras derrière la tête, il se dit que s'il existait une constellation où il pourrait vivre avec Sam loin des emmerdes des hommes, il saisirait sa chance. Elon Musk lui laisserait bien l'opportunité de devenir le premier flic spatial, non ? De la Terre tout du moins.
Il se voyait bien avec l’harnachement des Clone Trooper de Star Wars. A canarder des saletés de rebelles avec sa DC15A. En tous cas ça serait bien plus exaltant que de s'inquiéter de barbus extrémistes religieux, ou des horreurs que les humains savaient faire au nom du sacro-saint Argent.
Soudain, il sentit qu'on lui saisissait les manches et les épaules ! Par mémoire musculaire, son corps envoya des poings rageurs dans tous les sens ! Mais il fut plus efficace à chasser les mouches, que de se défaire de la prise qu'on exerçait sur lui. Cette prise se présenta comme la main d'Evangéline, passablement trempée d'un liquide rouge sombre.
« Vous avez été poignardé à l’épaule gauche. Bon sang Nathan, mais qu’est-ce qui s’est passé ?! »
L'homme posa sur la jeune femme un regard de merlan frit. C'est dire s'il avait l’œil vif et expressif !
Kwoaaa ? Avait-on tenté de le contraindre à la force du poignet à le mettre hors de combat ? Un homme de poigne l'avait poignardé, lui ? Cela dit, l'inquiétude de la jeune serveuse était poignant. Nathan s'étrangla de rire face à ses brillants jeux de mots intérieurs. Quel petit guignol que lui-même !
Avec l'aide des autres, il se releva cependant. Il fallait déjà repartir vers d'autres aventures. Et si Nathan avait entendu l'histoire du poignardage, il n'y croyait pas trop. L'homme avait déjà dégusté des coups de crosse, lardé de coups de couteaux Turcs. Et il savait que ça faisait bien plus mal que ça !
Car l'américain ne se rendait absolument pas compte de son état. Son cerveau faisait trempette dans un jacuzzi de dopamine bien trop concentré pour que cela soit normal. Et sans doute qu'il y avait autre chose, mais rien ne permettait de l'affirmer avec certitude.
Il suivait ce groupe insolite qui avançait sur la plage, à la faveur de la Sélène. Et lui les suivait comme il pouvait, sentant cependant petit à petit son énergie se vider, comme la pile de son IPOD s'il n'arrêtait pas de regarder des vidéos.
Ils suivaient un espèce de chemin. Nathan savait très bien où cela allait. C'était là-bas qu'il avait étalé d'un coup de poing ce type qui recrutait des gamins pour le cartel des Red Skulls. La suite, il ne s'en souvenait plus... Sur le chemin la belle femme aux cheveux rouge trouva une clé dans le sable.
En remontant la piste, le groupe arriva à une barrière de rochers qui devaient être immergés à marrée haute. La pierre, déchiqueté par les embruns, avec de l'eau stagnante en certains points et des algues recouvrant certaines portions, était glissante et coupait aisément. Mais juste de l'autre côté, il y avait la fausse tour de guet des maîtres nageurs. Des gardes cotes.
Nathan se souvenait vaguement qu'il y avait eu une bagarre. Il montra la porte fermée à clé au niveau du sable.
-"Je crois que là-dedans il y a des trucs médicaux. En tous cas, des drogues ! Et pas que pour ceux qui se sont noyés hé hé hé! J'y ai passé un moment, ça oui !"
Il avait fracassé ce recruteur. Et l'autre était venu. Il s'était réveillé là-dedans. Et alors qu'on voulait lui faire dire un truc, il avait presque réussi à s'enfuir. Mais il s'était fait rattrapé. Et ensuite... Il s'était réveillé sur la plage.
Mais tout à coup le regard du policier s'éclaira. Car un aboiement familier retentissait ! Et le plus beau des cabots se précipitait sur lui la queue battant avec force ! Sam se faufilait entre les rochers et lui sautait dessus ! Nathan tomba sur le cul et rit alors que son chien tentait de lécher chaque pore de sa peau.
-"Ah ah ah ! Hi hi hi ! Arrête mon vieux ! Pas devant des inconnus ! Tu reconnais qui est là ?"
Le chien passa son museau sur son équipier et le flaira pendant de longues secondes. Il lui gratta ensuite la veste, cherchant, comme à l’entraînement l'origine de cette odeur de drogue, qu'il devait trouver. Mais rien à faire, l'odeur venait de dedans le maître. Pas de 'sur lui'. Ceci dit, Nathan comprit.
Sam fit un tour autour des mollets d'odeur de pêche et frotta ses flancs et sa tête contre la jambe d'Evangéline.
OUAH OUAH ! Puis il s'intéressa aux autres qu'il ne connaissait pas. Il inspecta avec beaucoup d'attention leurs odeurs respectives. Jasmin. Truc qui sent le fruit. Et machin qui respire le métal. Deux ici avaient des fragrances très très proches. Il avait compris. Mais Nathan n'était pas dans son état normal. Il avait besoin de lui. Alors il revint vers son équipier qui avait du mal à se relever. Il lui passa le museau sous la main et poussa de son front contre son dos pour qu'il se remette dans une position normale, grande. Sur deux pattes. Voila qui était mieux. Allez humain ! Il faut aller mieux ! Remuant la queue, il se demandait si on allait encore s’entraîner à trouver des trucs ! Ou si il allait gagner un gros plat de viande et de trucs blancs comme la dernière fois...
Tes sourcils se froncent doucement lorsque tu balaies les environs de ton regard d’argent. On est bien loin d’une zone de fête sympathique qui aurait quelque peu mal tournée… Amenadiel avait donc raison. La personne qui a blessé Nathan l’a fait volontairement et vu son état, il ne serait pas étonnant qu’il ait été drogué à son insu.
-"Je crois que là-dedans il y a des trucs médicaux. En tous cas, des drogues ! Et pas que pour ceux qui se sont noyés hé hé hé! J'y ai passé un moment, ça oui !"
Tous, vous reportez votre attention sur le bâtiment d’apparence abandonné, comme un seul corps et une légère pointe d’amertume vient piquer ton cœur bien trop sensible. Instinctivement, l’une de tes mains vient se poser sur l’emplacement de ton palpitant, comme cherchant à le soigner par ce simple contact. Nathan était donc en mission…Tu avais d’ores et déjà compris que c’était un homme de loi comme on en faisait plus, du genre honnête et qui porte fièrement son blason de serviteur de la justice mais… C’est en reportant ton attention sur son corps titubant et sur cette blessure que tu réalises la dangerosité de son choix de carrière. Et ça te peine, n’est-ce pas Evangéline ? Les humains sont des créatures si surprenantes et si aisément corruptibles… S’il savait dans quelle guerre il s’est lancé dès l’instant où il avait posé un pied à Roanapur en tant que policier… Il tient bon dans la tourmente et lève à bout de bras ses convictions et ses valeurs et ce…Même si le Mal semble ne jamais avoir de fin. Tout à coup, des aboiements familiers te tirent de tes pensées et lorsque tu découvres un Sam visiblement en bonne santé, retrouver si gaiement son maître, tu portes tes mains sur tes lèvres et un franc sourire soulagé vient étirer tes traits. Ton cœur s’emballe sous la joie de ces retrouvailles et lorsque le canidé vient à te rencontre, tu t’empresses de t’accroupir, tes genoux plongeant dans le sable tandis que tu le caresses avec vigueur, venant même à l’enlacer.
« Oh Sam tu vas bien ! J’étais inquiète tu sais… Regarde ton maître… Il a besoin de toi mon grand. »
Comme s’il comprenait tes propos, l’animal se met à aboyer de joie puis, après avoir inspecté consciencieusement ces nouveaux êtres dont il ignorait l’odeur (glanant quelques caresses au passage. Même Amenadiel s’est laissé attendrir.) il retourne auprès du centre de sa vie et l’aide à se relever.
Amenadiel
Il est vrai que cet animal est attachant. Eva’ n’avait pas exagéré… Mais ton regard d’or se durcit tandis que tu observes attentivement le comportement de ton amie. Oh douce Evangéline, elle dont la blancheur immaculée de ses ailes n’a pas conscience du danger que cette nuance si rare lui vaut. Combien de fois t’es-tu pris pour un ersatz de Dieu, veillant dans l’ombre à ce qu’il ne lui arrive rien ? Non pas que tu la prennes pour une ange incapable de se défendre, Le Grand Seigneur ne l’aurait pas envoyé ici si tel avait été le cas mais…Elle brille, Eva’… Elle illumine tout ce qui l’entoure, attirant bien malgré elle, les ombres qui veulent dévorer sa lumière afin de rester dans les ténèbres. Et lui… ? Tes perles de soleil se posent sur Nathan.
Quel genre de créature est-il ? Un humain avide ? Un homme sans cœur qui abusera de sa gentillesse ? Oh tu n’es pas dupe, tu connais Evangéline par cœur, la faute à votre amitié ayant commencé presque au berceau. Elle s’implique n’est-ce pas ? Il semblerait que cet homme aie quelque chose qui a su la toucher et tu n’aimes pas ça… D’autant plus que tu ignores totalement ce qu’elle peut voir en lui. Ce n’est pas la première fois, ceci dit. Evangéline a toujours eu une manière bien à elle de voir les gens qui l’entourent…
Qu’est-ce qu’elle voit… ?
« Bon ! On fait quoi maintenant ? »
Tu pivotes en direction d’Elinelle avant de poser un regard interrogateur sur Eva’, haussant un sourcil. L’embarras ne tarde pas à gagner ses joues rosies tandis qu’elle prend timidement la parole.
« Mh il semblerait que cet endroit appartienne à un gang et, d’après les dires de Nathan, sert pour du trafic de drogue. »
Elle ne sait pas quoi faire n’est-ce pas ? Il faut dire qu’elle n’a jamais été à l’aise avec la violence quand bien même elle s’avère être une redoutable combattante.
« ça ne m’étonnerait pas qu’il y aie un démon de rang inférieur là-dedans ? On pourrait aller botter quelques culs. »
« Tu oublies que nous ne sommes pas seuls… »
« Mh vu son état, je pense qu’on ne prendrait pas trop de risques à nous battre devant lui. De plus si Evangéline veut vraiment l’aider, il serait bon que je puisse jeter un œil aux substances stockées ici afin de déterminer la gravité de son état de santé. »
Bien sûr, c’est pour elle que tu le fais.
Vous échangez un regard avant d’acquiescer. Elinelle, de nature belliqueuse, applaudit cette décision commune tandis que vous vous avancez vers l’entrée de l’entrepôt.
« Utilise ta beauté, petite sœur. Dieu ne t’a pas ainsi gâtée sans raison valable. »
Tu te places en embuscade du côté du battant de la porte tandis qu’Evangéline frappe à la porte, reculant ensuite de deux pas. Tu tends l’oreille, tu entends du mouvement à l’intérieur puis, des bruits de pas se rapprochant de la porte. Eva se pare alors de son plus beaux sourire et la porte ne tarde pas à s’ouvrir.
« Qu’est-ce que tu fous là princesse ? Tu t’es perdue ? »
L’homme s’approche de ton amie d’une démarche assurée, presque prédatrice et n’a nullement remarqué ta présence mais toi, en revanche, tu as pu constater la présence d’une imposante machette glissée dans un fourreau et accrochée au centre de son dos. Pas d’armes à feu donc… Sans doute question de discrétion, après tout la balade très fréquentée n’est pas loin et des coups de feu risqueraient d’attirer des curieux. Lorsque l’homme attrape fermement Evangéline par le poignet, tu t’avances d’un pas rapide et enserre sa gorge de ton avant-bras, ta main s’arrimant sur ton second avant-bras afin de te permettre d’exercer une forte pression. Au bout de quelques secondes, l’homme perd connaissance et tu le traines légèrement sur le côté afin qu’il ne soit pas directement visible depuis la porte d’entrée. Tu le déposes sur le ventre afin de venir détacher le fourreau dans le but de le donner à Eva’. Elle grimace en posant son regard sur l’inconnu.
« Tout va bien, il est seulement inconscient. Prends ça. Ce n’est pas ton sabre mais c’est mieux que rien. »
Parfois sa sensibilité t’agace.
Evangéline obtempère et s’arme.
« Attention ! »
Lorsque tu te retournes, un autre membre du gang sort du bâtiment mais il n’a pas le temps d’agir qu’Angélique l’attrape et, dans un coup sec donné par la base de sa main, elle assomme l’inconnu qui s’effondre au sol.
Evangéline
La rapidité d’action de ta sœur te laissera décidément toujours admirative… Mais tu n’es pas là pour observer ses talents et, une fois qu’elle s’est munie des couteaux de sa « victime » vous décidez de vous laisser avalé par l’entrepôt non sans que tu aies jeté un regard inquiet à un Nathan visiblement décidé à vous suivre.
« T’en fais pas. J’garde un œil sur le grumpy ivre ! »
Les propos d’Elinelle te rassurent te permettant ainsi de te délester de ton manteau de douce Evangéline afin de te glisser dans la peau de la combattante, de l’arme que Dieu a forgé pour parfaire sa volonté sur terre. Tes traits se ferment. Tes sens s’éveillent. Il est temps de se battre. A peine Angélique franchit-elle l’angle d’un tas de caisse, qu’un homme tente de l’empaler mais sans grand succès puisque cette dernière l’esquive avec aisance pour ensuite frapper l’arrière de sa nuque d’un coup de manche du couteau, le mettant ainsi hors circuit. En tant que leader né, Angie ouvre naturellement la marche, suivie de près par Amenadiel et toi, Elinelle fermant votre troupe avec Nathan et Sam à ses côtés. Lorsque vous parvenez au centre de la pièce, une table recouverte de produits, tube à essai, fioles et autre installations de chimie se déploie sous la lumière d’un spot et cinq hommes plutôt musculeux vous dévisagent avec incompréhension.
Un instant de flottement. Un silence.
Puis tout s’accélère.
Chacun se trouve son adversaire même Sam car, voyant qu’Elinelle se retrouvait face à deux hommes, le canidé s’est courageusement jeté, tout crocs dehors, dans la bataille, déchiquetant allègrement la cuisse de sa proie. Nathan ne tarde d’ailleurs pas à venir s’en mêler sous le regard plutôt amusée de ton amie.
« Ah bah costaud l’grumpy ! Même hs il se bat. C’est cool ! »
Tu pouffes de rire intérieurement mais te reprends vite lorsque tu évites de justesse une lame au niveau de ton ventre. Lorsque tu poses ton regard dans celui de ton adversaire, ses iris de serpents te désarçonnent un instant et une drôle de sensation t’étreint le cœur. Un sourire déforme ses traits alors qu’il se jette sur toi, t’attaquant avec habileté avec son couteau. Tu esquives, ondules, anticipes ses mouvements en ne le fixant pas directement dans les yeux mais en te concentrant sur son corps. Petite astuce léguée par ton instructeur. « On ressent mieux un adversaire quand on ne le regarde pas directement dans les yeux. » Il serait sans doute fier s’il te voyait.
Malheureusement, en effectuant un saut sur le côté, tu glisses légèrement sur un reste de tube à essai brisé au sol, permettant ainsi à ton ennemi de t’attraper par la gorge et te plaquer sans ménagement contre la pile de palocks la plus proche.
« Je me suis toujours demandé quel goût avait le sang d’un ange… »
Tu portes un regard horrifié sur l’homme qui, fort d’une arrogance piquante, te dévoiles ses cornes noires torsadées.
« C’est dommage…J’aurais adoré te baiser avant de te vider… »
Parfois la clarté de la pureté se voit pâlir face à l’ombre la plus noire… Lorsqu’il lève son bras dans le but de t’éventrer, ta jambe gauche quitte le sol pour venir exploser sa mâchoire d’un coup de talon et le faire ainsi reculer. Il titube en grognant de frustration puis, aveuglé par son égo froissé, il commet l’erreur de te foncer dessus te permettant ainsi de pivoter, l’attrapant par le col de son vêtement en utilisant son propre poids contre lui et tu l’envois aisément se fendre le crâne la paroi en tôle la plus proche. Un bruit sourd et un craquement écoeurant retentissent tandis que le démon s’effondre. Haletante, tu ne peux détourner ton regard de sa silhouette tandis que les bruits de combat autour de toi se taisent petit à petit. Un aboiement finit même par retentir, accompagné d’un cri victorieux de la part de Nathan et quelques fanfaronneries.
« Eva’ ? »
La voix de ta sœur te tire de ta torpeur et cette dernière s’empresse de venir t’enlacer. Ses lèvres se posent contre ta tempe avant de venir murmurer au creux de ton oreille :
« ça va aller. Tu n’avais pas d’autre choix. Notre Seigneur n’aurait pas aimé perdre l’un de ses anges les plus dévoués… »
Cette timide phrase de réconfort permet tout de même à ton cœur meurtrit de se vêtir d’un peu de douceur.
« J’ai trouvé. »
La voix d’Amenadiel attire votre attention et, main dans la main, vous rejoignez votre ami occupé à observer le matériel disposé sur la table des traficants.
« Ils synthétisent plusieurs drogues ici. Notamment l’une d’elles très pratique appelé l’Amnesie en gouttes. Elle permet de torturer des gens et d’ensuite leur faire oublier ce qu’il s’est passé. Pratique lorsque l’on trouve une taupe dans ses rangs et qu’on veut en faire un informateur à son insu. Pratique également si on s’en prend à la famille d’un membre des forces de l’ordre également. »
« Et aussi très usitée par les démons pour torturer allègrement les humains sans qu’ils ne soient au courant. »
Un frisson d’effrois coule le long de ta colonne vertébrale.
« Cette drogue est très coûteuse en production et donc se revend très chère également. Ces types ne sont pas de petits joueurs. »
Vous promenez vos regard sur les hommes inconscients autour de vous puis tu reportes tes perles anthracites sur Nathan. Apparemment ce dernier se voit un brin ragaillardi par le combat précédent. Tu te délestes de la machette et laisses le fourreau tomber au sol avant de t’approcher du policier.
« ça va Nathan ? Comment vous vous sentez ? »
Tu jettes un regard à Sam, le scannant rapidement afin de t’assurer qu’il n’est pas blessé mais visiblement, les ennemis n’ont même pas pu lui arracher ne serait-ce qu’un poil. Quelle combativité. Tu contournes Nathan et te places derrière lui afin de jeter un œil à l’emplacement de sa blessure. Les saignements se sont arrêtés, signe que la blessure n’est pas grave.
« Il faut faire soigner ça… »
Tu poses une main timide vers la zone douloureuse, inquiète à l’idée de réveiller une douleur quelconque.
« Vous voulez qu’on vous emmène à l’hôpital ? »
Amenadiel
Un soupir agacé tombe de tes lèvres. Tu n’aimes pas ce que tu vois… Mais que peux-tu y faire ? Rien si ce n’est veiller à ce que cet homme ne lui fasse aucun mal. Néanmoins un brin de contentement vient enrober ton esprit, si Nathan a ingéré l'Amnesie en goutte, il ne se souviendra de rien dès le lendemain et de ce fait, peut-être pourras-tu convaincre Evangéline de s'éloigner de ce type ?
Jouer ! Natane était de bonne humeur ! Il passait ses mains sur lui et lui grattouillait les cotés ! Il lui attrapait le visage et lui secouait les oreilles et les joues ! Oh comme il aimait quand c'était les câlins, comme ça ! Maintenant qu'ils étaient ensemble tout était bien ! Sam lança une exclamation de joie et fit le tour du groupe en quelques bonds ! Tous copains ! Par instinct il sentait qu'ils étaient bons. On allait tous faire la fête alors ? On lui caressa le dos et la queue et il fit volte face pour voir qui demandait son bisou ! Mais déjà un autre était gentil avec lui ! Quelle belle nuit, franchement ! OAAAAAAAAH !
Nathan passa un bras sous les pattes de son chie, un autre sur sa poitrine et le serra contre son buste avant de tourner sur lui-même comme une toupie ! Prenant de la vitesse il s'amusait de regarder Sam être désorienté par le mouvement. En rigolant il fit la Beyblade, puis, n'en pouvant plus de tourner reposa son ami au sol. Les deux se retrouvaient maintenant à marcher comme s'ils étaient torchés ! Même à quatre pattes Sam ne progressait plus droit !
-"Ah ah ah ! Mon vieux, je t'ai fais tourner en bourrique !"
OUAH OUAH !
-"Oho, mollo mon gars ! Sur un autre ton, je te prie ! Ou j'vais te r'tourner !"
OUAH OUAH !
Nathan se laissa tomber à genoux et enfonça ses doigts profondément dans le sable. Il se mit à tourner sur le côté en observant Sam dans les yeux. Il allait lui montrer c'est qui le patron ! Lui comprenant un changement d'ambiance s'approcha, curieux. Alors comme à l’entraînement à LSU, l'homme se jeta en avant et attrapa le chien pour rouler avec lui dans le sable ! Il lui roulait dessus, prenant soin de s'appuyer sur ses avants-bras pour ne pas peser de son poids sur le canidé. Puis il roulait encore pour que Sam se retrouve à son tour sur lui.
-"Ah t'veux t'battre, hein ? Viens là qu'on s'la donne !"
Sam grognait de contentement et distribuait des mordillements affectueux de ci, de là, grattant de ses pattes partout ! La bataille était terrible, mais lorsque le chien fit volte face, sa queue fouettant l'air, Nathan prit un coup dans la tronche ! Il exagéra le mouvement et partit en arrière comme dans Dragon Ball quand les personnages explosaient des montagnes de leur corps.
Mh ? Soudain Nathan sentit que Sam tournait son attention ailleurs. En fait, il sentait qu'il était moins entouré que tout à l'heure. Ben... Ils étaient où les autres ? Cherchant de droite et de gauche, le policier, fin détective rompu aux méthodes d'investigations les plus sophistiquées discerna le groupe d'amis en approche du bâtiment qu'il avait désigné plus tôt...
Ah nan mais fallait pas s'approcher de là ! Eh oh ! Il les avait mis en garde pour éviter le coin, pas pour aller faire du tourisme, rooooooooh ! Nathan tenta de retrouver un semblant d'équilibre. Pourquoi tout le monde faisait des bêtises sans l'écouter namého ! Tentant de franchir la distance qui le séparait des autres, il constata qu'ils s'en venaient à la porte principale comme des enfants vont s'amasser devant une magasin de bonbons ! Gad damnit !
« Utilise ta beauté, petite sœur. Dieu ne t’a pas ainsi gâtée sans raison valable. »
Hu ? Il perçut cette phrase avant que tout ne s'accélère ! La porte s'ouvrit, et Evangéline papota avec un gugus qui vite se fit neutraliser de façon experte. Mais Nathan s'en foutait, il voulait juste réduire la distance que le séparait des autres pour les prévenir et leur dire de se tirer 'ici ! Mais la Terre continuait de se montrer capricieuse. C'était comme s'il marchait sur trois tapis de course en même temps, tous poussant dans une direction opposée !
-"Vas-y Sam, protège les !"
Saleté de dégrisement qui se faisait pas ! Et merde il allait rater la baston ! Son cœur se mit à battre plus vite. C'était pour ce genre de moment qu'il avait signé ! Protéger les civils ! Il était hors de question de faillir ce soir parce qu'il avait trop fait la ganja, ou je ne sais quoi ! Le temps que le policier ne parvienne à l'entrée de l’entrepôt le quatuor était entré. Et Nathan entendait très distinctement Sam grogner. Merde ! Non pas encore ! PERSONNE NE FRAPPE SAM !!! S'appuyant à l'encadrement de la porte, il assista à une scène de bagarre assez chaotique.
Un homme gisait au sol, inconscient. Et ensuite, après une volée de palette de bois, les quatre gens affrontaient leurs ennemis. Une vaste table de fer supportait de la confection de dope, et d'autres expérimentations louches. Nathan sourit. Allez c'est partit !
Armée d'une machette, et en un contre un, Evangéline bataillait dur mais semblait avoir l'avantage de par son arme à plus grande portée. L'autre femme aux cheveux roses avait prit appuie sur la table. Elle s'était lancée dans les airs pour fracasser la mâchoire du type avec la salopette orange avec son genou ! Un crack sinistre retentit. Le type honorable boxait un mec reconvertit en sac de frappe! Direct du gauche ! Direct du droit ! Direct du gauche ! Direct du droit ! Direct du droit ! L'autre subissait touche après touche si vite qu'il reculait sous la mitraille. Puis un crochet fulgurant l'envoya se fracasser contre un mur. La rousse avait brisé le genou de son adversaire d'un coup de pied ! Le second frappa la tempe et le gars partit faire dodo !
Mais une autre vaurien tentait de la contourner, ce que Nathan ne permettait pas ! Dans un aboiement sauvage Sam se jeta à l'encontre de la source du danger, visiblement droguée, et décidée à défendre chèrement sa vie. Elle était armée d'une batte de baseball en fer ! Un seul coup au but, et il pouvait dire adieu à ses os. Sam bondit vers les bras de la femme ! Impressionnée par la grosse bête, elle recula tout en fendant les airs de son arme ! Sans succès.
-"Wow ! Elle plaisante pas ! Haha !"
Nathan très voûté, le centre de gravité très bas fondit sur mafieuse ! Elle voulu le repousser d'un chassé mais il saisit sa jambe d'une main, et balaya la seconde de son pied ! Alors que la femme chutait vers l'arrière, Nathan profita de sa jambe sur-élevée pour sauter sur sa proie, tout son poids derrière le genou de son adversaire. Lorsqu'elle percuta le sol de son dos, sous le poids du policier, sa jambe se colla contre sa propre poitrine, créant un angle impossible à supporter pour son corps. Son bassin n'allait pas se casser. En revanche la tête fémorale sortie complètement de sa zone pour ne pas que tout se brise ! Les muscles se déchirèrent ! La jambe s'était totalement déboîtée du bassin ! Elle poussa un cri déchirant.
Sam voulut se jeter sur elle, mais Nathan ordonna qu'il s'éloigne !
-"ARRIERE !!"
Le chien, les oreilles en arrière, crocs sortis avait l’œil menaçant, les muscles tendus, prêt à bondir. Nathan se redressa. Il savait ce qu'il faisait en effectuant son enchaînement. Mais on le formait à rapidement neutraliser ses adversaires. Pour être prêt à en affronter plusieurs. C'était les malheureuses conditions réelles du terrain... Or le meilleur moyen de pacifier un ennemi, c'était soit de l'endormir, soit de lui retirer la vue, ou la faculté de se déplacer. Ou d'attaquer. Dans tous les cas, il fallait lui péter quelque chose.
La forme de la hanche et l'angle impossible de la jambe fit vite comprendre à Nathan qu'elle n'avait pas beaucoup de temps avant de tourner de l’œil, et surtout de risquer de perdre définitivement sa guibolle sans soins immédiats. Nathan se tourna vers les autres.
Tout le monde allait bien ! Il scanna du regard les habits et les corps, les expressions du visage. Pas de trace de souffrance physique apparente. Pas de sang, pas de traits crispés par la douleur. Tant mieux.
Et comme il s'était fait voler son portable, Nathan se tourna vers la femme aux cheveux rosés pour lui demander d'appeler une ambulance. Et la police. Ce qu'il y avait ici était susceptible d'intéresser pas mal de personnes. Il lui donna avec son numéro d'identification personne. Ainsi le type du commico saurait qu'un des leurs était déjà sur place.
Et le policier alla poser un genou au sol à côté de la tête de la pauvre femme qu'il avait pulvérisé. Son visage était trempé de sueur et de larmes. Il lui posa une main sur l'épaule. Par réflexe, plus que par réelle nécessité, Nathan poussa la batte de baseball rouler hors de portée.
-"Une ambulance arrive. Ils vont vous tirer d'là."
Elle saisit son poignet et le serra fort. Elle souffrait le martyr en serrant les dents. Sa mâchoire était totalement crispée.
Relevant le regard vers les autres, il vit qu'ils blablataient à propos de leur trouvaille. Alors l'homme se détendit. Il félicita Sam d'une grande caresse entre les oreilles, de mamours ainsi que des plaisanteries. La femme lui enserrait le poignet à y laisser des bleus, mais il ne la laisserait pas souffrir seule. Une trentaines de secondes après, elle avait perdu connaissance.
« ça va Nathan ? Comment vous vous sentez ? Il faut faire soigner ça… Vous voulez qu’on vous emmène à l’hôpital ?»
Nathan désigna la souffrante évanouie du menton.
-"Il faudra bien que je fasse un saut chez le toubib, oui. Mais elle c'est obligatoire. Et les autres doivent-être arrêtés et interrogés par les autorités compétentes."
Une fois l'adrénaline retombant, il commençait à avoir des vertiges. Peut-être le fait de s'être fait larder plus tôt au couteau venait à bout de son énergie. Peut-être que c'était le fait qu'il n'avait pas mangé depuis un bout. Ou alors ce qu'on lui avait injecté dans le sang ? Toujours est-il que Nathan commença à avoir l’œil vitreux. Les sons lui parvenaient de plus en plus loin. Un fourmillement commençait du bout de ses membres et remontait petit à petit vers le cerveau. Des tâches de couleurs dansaient de plus en plus devant son œil brouillant sa vision. Sa tête était dans du coton et s'alourdissait de plus en plus.
-"...Je vais m'évanouir... Je crois..."
Sa nuque commençait à avoir du mal à soutenir le poids de sa tête. Il se laissa aller contre le genou d'Evangéline. Il se sentit un petit peu mieux. Mais ça ne faisait que ralentir le processus.
-"... Par contre, j'encaisse pas qu on t'envoies faire le lièvre face aux ennemis. Promet moi de ne pas recommencer. Tu dois rester belle et en être heureuse. Pas te servir de ça pour t'attirer des ennuis... Même si tu crois maîtriser la situation... Ok?"
Il jeta un regard à l'homme. Ça aurait dû être lui en première ligne... Lui en tous cas se serait porté volontaire pour le boulot le plus exposé. Il n'aurait laissé personne de son équipe prendre des risques à sa place.
...Au moins les copains arrivaient. Il espérait avant les renforts de ceux à qui l'entrepôt appartenait. Il suffisait qu'ils n'aient pas vu un type qui aurait appelé les renforts, pour que leur sécurité à tous soit compromise...
Les dés qui montrent que Nathan a gagné le combat !
A peine les paroles d’inquiétude ont-elles franchi le rempart de tes lèvres que Nathan commence à perdre pieds. Ses propos étaient d’une cohérence impressionnante, tu aurais presque pu oublier qu’il était sous l’emprise d’une substance destructrice et dangereuse mais lorsque tu le vois tituber de la sorte, sa fragilité te revient en pleine figure avec une note douloureuse pour ton palpitant si délicat.
-"...Je vais m'évanouir... Je crois..."
Il s’effondre contre ton genou et tu t’empresses de t’accroupir à son niveau, passant une main sur sa mâchoire afin de relever son visage, posant un regard rongé d’inquiétude dans le sien. La lueur de vivacité au fond de son unique prunelle se ternit au fur et à mesure des secondes donnant naissance à une pression douloureuse qui se referme comme un étau autour de ton cœur sensible.
-"... Par contre, j'encaisse pas qu on t'envoies faire le lièvre face aux ennemis. Promet moi de ne pas recommencer. Tu dois rester belle et en être heureuse. Pas te servir de ça pour t'attirer des ennuis... Même si tu crois maîtriser la situation... Ok?"
Nulle plaisanterie dans le creux de sa voix, pas de touche anglophone et le vouvoiement s’est carrément enfui de cette tirade. Le sérieux dans son regard te trouble tant il….il est sincère. C’est qu’il s’est inquiété malgré tout, malgré son état, malgré la situation chaotique et toi…Un doux sourire vient étirer tes lèvres et tu acquiesces timidement, faussement contrite.
« D’accord Nathan. Je te promets de faire attention. »
Et ce n’est pas un mensonge. Peu importe tes missions ainsi que tes filatures, tu tiens à la vie et tu évites toujours de prendre des risques inutiles. Tes décisions sont souvent stratégiques et réfléchies, ayant été formée à enfermer tes émotions dans une boîte à chaque combat nécessaire. On vous forme à la cité d’argent et si ta sensibilité fait toute ta beauté, elle serait aussi une faiblesse mortelle si tu la laissais te guider lors de tes opérations. Alors tu l’enfermes. Tu la caches dans un coffret solidement fermé avant chaque usage de violence…Oh bien sûr elle n’attend pas que tu lui fasses signe pour rejaillir…comme tout à l’heure mais…Elle reste obéissante. Parce qu’il le faut. Parce que tu n’as pas le choix de t’oublier un peu si tu veux survivre.
Cette sollicitude dans la voix grave de Nathan enrobe ton cœur d’une touche de joie et d’espoir. Il démontre par ces quelques mots à quel point cet homme se soucie des autres quand bien même il paraît bourru et un peu nigaud. Tu en es certaine à présent, c’est un homme honnête et bon qui mérite qu’on l’aide et…qu’on prenne un peu soin de lui aussi n’est-ce pas ? Discrètement, tu caresses sa joue du bout de ton pouce et lâches :
« Maintenant c’est à toi de faire attention… »
« Evangéline, il faut qu’on parte. »
La voix sèche d’Amenadiel sonne comme une remise à l’ordre et tu n’apprécies pas beaucoup ce ton qu’il emploie avec toi. Tu ne daignes pas relever le regard vers lui, gardant ton regard vissé sur le visage d’un Nathan qui sombre dans l’inconscience.
« Je refuse de le laisser comme ça. Si l’un des types se réveille-« « Si ses collègues arrivent et nous trouvent ici tu crois qu’il va se passer quoi ? Tu expliques comment qu’on aie su se battre comme ça ? Pire, qu’on soit allé volontairement dans cet endroit ? Les humains ne sont peut-être pas très dégourdis mais ils ne sont pas totalement idiots pour autant. Trop de questions ça n’est pas bon pour nous. »
Ta mâchoire se crispe et un instant de silence flotte dans l’entrepôt avant qu’un soupire ne tombe de tes lèvres.
« Je sais…Mais je ne peux pas l’abandonner comme ça… »
Amenadiel ne prend pas la peine de masquer sa colère et croise les bras sur son buste, te faisant redresser tes billes d’argent afin d’affronter son regard d’or.
« Ta bonté me tape sur le système parfois, tu le sais ça ?! »
Aïe…Une épine se love dans ton cœur et une légère grimace de douleur vient ronger ton visage. La vague de peine qui assaille ton esprit s’en ressent dans le canal angélique et lorsque ton meilleur ami s’en rend compte, un soupire tombe de ses lèvres.
« Pardon Eva je-« « Elinelle, monte sur le toit, si tu vois des voitures de police arriver, dis-le-nous. Tant que ce n’est pas le cas, on reste là. »
La concernée obtempère et Angélique ne tarde pas à te rejoindre, s’accroupissant près de vous.
« On va l’allonger en position latérale de sécurité, ça évitera un drame au cas où son corps rejette la drogue d’accord ? »
Tu acquiesces et, de vos mains délicates et habiles, vous positionner l’homme correctement, ce dernier ne tardant pas à être rejoint par son fidèle compagnon qui se met assis devant son maître en rempart de protection. Vous souriez au canidé et le flattez de quelques caresses avant qu’Elinelle ne finisse par vous rejoindre.
« Ils seront là dans 5 minutes. »
Angélique, Amenadiel et Elinelle filent d’ores et déjà vers la porte de sortie mais toi, tu prends un instant pour saisir le visage de Sam entre tes mains, appuyant ton front contre le sien.
« Veille bien sur lui et ne dis rien de ce qu’il s’est passé ce soir. Ce sera notre petit secret. »
L’animal aboie ce qui t’arrache un rire amusé puis tu te relèves non sans jeter un dernier regard à Nathan pour ensuite quitter rapidement les lieux. Lorsque vous atteignez la promenade bondée, Angélique tourne son regard en direction de l’entrepôt et aperçoit les agents de police investir les lieux avec rapidité. Elle passe ensuite un bras sur tes épaules et dépose un baiser sur ta tempe.
« Hé bah ! Quelle soirée ! On devrait faire ça plus souvent ! »
Curieusement vous vous mettez à rire mais lorsque ton regard aperçoit une masse bleutée au sol, tu t’y précipites avec un cri de joie.
« Miiih regarde Angie ! Personne ne l’a volé ! »
Il faudrait quand même pas oublier Stitch d’autant plus que sans lui, Nathan ne se serait peut-être pas dirigé vers vous.
... Il faisait chaud. Et un truc était très lourd. Ma tête. Ah oui, ma tête... J'ouvris mes mirettes sur le monde. D'abord je vis des tâches de couleurs s'entremêlant. Puis elles se précisèrent pour montrer une chambre d'hôpital aussi impersonnelle que possible. Pffff, une fausse plante sur la table, un vieux cadre moche au mur, des murs si blancs que le sel paraissait terne, à côté... Et cette putain d'odeur de désinfectant pour désinfecter le désinfectant ! Mon épaule me faisait atrocement souffrir et je grimaçais en grognant.
Sam était allongé sur mon ventre, les oreilles basses. C'était donc ça qui était si chaud ! Il redressa le museau, les oreilles hautes, le regard plein d'espoir. Lorsqu'il vit que je tendais les lèvres pour lui faire le signe du bisou, mon ami se redressa la langue pendante et la queue fendant l'air si vite qu'il aurait pu s'envoler !
Un aide-soignant se tourna vers moi. Il devait relever des fichues constantes ou un truc du genre. Derrière lui, je devinais qu'il y avait du monde, mais je ne voyais pas encore à plus de quelques mètres.
-"Monsieur Dhall, tout va bien. Vous êtes au CHU Sainte Marlène. Vous êtes prit en charge depuis hier au soir, vous souffrez d'une hémorragie, et vous revenez d'une forte ingestion de la drogue D-1H0. Nous évacuons les toxines ainsi que les effets narcotiques."
Keuwah ? Il racontait quoi l'autre mec ? Malgré le poids insupportable de mon bras, je soulevais sa main et la posa dans le pelage de Sam pour lui grattouiller mollement le flanc. Cela sembla suffisant pour que le chien soit aussitôt rassuré. Oui mon gars, je suis réveillé maintenant, je ne t'ai pas abandonné...
C'est alors que je me rendit compte que Kelly, Josh' et Jorge s'étaient rapprochés. Ils avaient l'air fatigués, mal réveillés, mais étaient là malgré tout. La nuit avait dû être longue.
J'ouvris la bouche mais ils prirent la parole.
-"Chut, dit rien coco. Dis voir, qu'est-ce que t'as foutu, hier encore ?" -"Putain, on te retrouve, dans un hangar des Red, étalé en train de taper ta meilleure sieste et six, sept mecs inconscients et ficelés ! Comment t'as fais ce coup là ?" -"Le labo servait de synthétiseur pour une nouvelle came dangereuse. On attend encore les résultats d'analyse, mais c'est pas pour s'éclater quoi. C'est plus énervé que ça. Comment t'es arrivé là ? Et comment t'as fait pour tous te les faire ?" Houlà ! Houlà ! Stop, trop d'informations ! .. Qu'est-ce qu'ils racontaient tous ? Déjà, je n'avais ni le souvenir de s'm'être fait shlasser... Ni en fait rien du tout depuis le midi de la veille.
Je portais son regard vers la fenêtre par laquelle on voyait les toits de la ville. Le soleil éclaboussait l'extérieur rendant certaines toitures aussi étincelantes qu'une lame de couteau chauffé à blanc ! Je revenais ensuite sur ses frères d'arme, ébloui. Ils m'avaient veillé et j'étais heureux de compter sur leur amitié et leur soutien.
Si Nathan s'était encore attardé quelques instants, il aurait vu une plume blanche emportée par le vent passer devant la vitre, et virevolter vers la mer...
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