Dimanche 22 août 2022, est censé être un jour de repos pour les gens lambda. Oui censé... mais pour une icône tel que moi, c'est un jour normal parmi tant d'autre. La renommée ne prend jamais de congés. Tout comme le crime paraît-il. Mais à viser les sommets, il faut en payer les conséquences. Et aujourd'hui ne déroge pas à la règle. Stewart, mon agent, décida qu'il était grand temps d'avoir une séance photo en maillot de bain pour le magazine Vogue qui mettait en avant ma popularité auprès de la gente masculine et féminine. Chose rare dans mon milieu. Habituellement, les mannequins de charmes plaisent essentiellement à ces messieurs. Au grand damne de leur femme.
Je ne pouvais pas en vouloir à ce bougre qui se démenait nuits et jours pour me dégoter tous les plus prestigieux contrats. Il se donnait corps et âme dans son métier et à ma carrière. Même si par moment sa dévotion est un poids, je lui suis vraiment reconnaissante de tout ce qu'il faisait pour moi. Il était à l'affût du moindre article me mentionnant, de tous les évènements de la Jet Set auxquels il est primordial de m'y voir. Il était tout bonnement mes yeux et mes oreilles en ce monde de paillette. Donc c'est tout naturellement que je me pliais à sa décision de faire un shooting photo en maillot de bain aujourd'hui. Tout naturellement certes mais pas sans traîner les pieds. Je rêve d'une grasse mâtinée bien méritée. Dormir jusqu'à pas d'heure. Traînasser au lit sans me préoccuper de ce que j'ai à faire dans l'heure. Le paradis...
J'ai à peine le temps de me tirer de cette rêverie que j'entends déjà toquer à ma porte. Hum, laissez-moi deviner... Qui ça peut bien être à 5 heures du matin ? Les petits grains de sable du marchand de sable ?
- MayLyn, es-tu levée ? C'est Stewart ! Puis-je entrer ?
Stewart... mince alors. Moi qui espérais que ça soit les sbires du marchant de sable me sommant de retourner au lit. C'est vraiment pas de chance.
- Oui Stewart, tu peux entrer.
Je ne vous fait pas le topo sur la voix encore endormie et pas du tout prête à aller se balader à une heure pareille. Les cheveux en pétard, la tête enfariner, les yeux collés... il n'y a bien qu'à lui que je montre cette image de ma personne aussi peu reluisante.
- May tu devrais déjà être prête à partir là ! Séphiroth nous attend pour nous conduire à la plage. On va arriver en retard. Aller dépêche-toi, prends de quoi grignoter en voiture et tu te prépareras en route. Aller hop hop hop !
Une vraie mère poule celui-là. Presque médium, il avait senti le coup arriver et il était venu la veille préparer mes affaires dans un sac pour être sûr que je n'oublie rien pour le shooting. Il partit comme une fusée dans ma chambre, prit des affaires dans mon dressing, ma trousse de toilette, ma trousse de beauté, fourgua tout ça dans un sac de voyage et m'attrapa au passage pour m'emmener jusqu'à la limousine.
- Mademoiselle Kana, bonjour. Dit Séphiroth en m'ouvrant la portière.
Il était aussi habitué à me voir dans des situations rocambolesques mais ne disait rien. C'était peut-être mieux ainsi après tout.
- Bon ma chérie, aujourd'hui, c'est Terry Richardson qui est en charge du shooting.
- Terry ? Tu veux dire le photographe bizarre qui fait des gestes très... pervers à chaque cliché ? On dirait un psychopathe qui a son zguegue qui le démange. J'ai toujours eut du mal entre devoir fixer l'objectif en voyant sa gestuelle ou refreiner mon envie de vomir.
- Contrôle-toi un peu. C'est le maestro du moment.
- Maestro ou pas, il reste pas moins qu'un pervers écœurant. Un humain qui plus est.
- Prends ton mal en patience et concentre toi sur ce que tu as à faire. Tout se passera bien et plus tu y mettras du tiens, plus le temps passera vite. Les humains ne sont que des animaux dictaient par leurs besoins primitifs. Une sous-espèce qui a oublié d'évoluer. Rien de plus. Tu es au-dessus de ça mon étoile, tu es belle et tu as un avenir glorieux devant toi qui t'attend.
Je me suis toujours posée la question quant à son orientation sexuelle. Lorsqu'il me donne ce genre de sobriquet et qu'il me déblatère des monologues de ce genre, je me suis toujours demandée s'il était actif ou passif. A voir sa gestuelle par moment, je dirai que c'est lui qui se fait enfiler plus que le contraire. Mais comme on dit, généralement, les homosexuels ont un sens plus développé de la mode que le reste des vivants. Je n'allais pas m'en plaindre.
Je répondis à son monologue par un simple sourire. Il avait raison et je n'avais rien à rajouter là dessus. Si je mets du coeur à l'ouvrage en faisant abstraction des bizarreries, le travail rendra beaucoup mieux et je devrai passer moins de temps en la compagnie de Terry. En plus, je pourrai profiter de la plage. Chose qui est très rare donc je compte bien en profiter !
Chose qui est encore plus rare, c'est le silence qui règne dans cette limousine. Hormis la musique de la radio que Séphiroth écoute pour passer le temps, Stewart ne bronche pas. Pas un mot. Rien. C'était vraiment rare venant de lui. Habituellement, c'est un moulin à parole avec un débit vraiment impressionnant auquel tu as beaucoup de mal à faire face sans avoir une irrépressible envie de le tuer. Cette journée ne commence pas si mal finalement.
Après deux longues heures de route, nous arrivâmes enfin à notre destination. L'air marin, le bruissement des vagues, le sable chaud sous les pieds... on y est ! Enfin ! La mer à perte de vu nous tendait les bras et me suppliait de venir caresser ses vagues. Enfin, ça c'était avant que mon regard se perde à l'horizon et qu'il se posa malencontreusement sur Terry... Le cade est tout de suite moins paradisiaque. Rien qu'à sa vu, mes nausées reviennent. Stewart comprit ce que je regardais en voyant mon visage se décomposer à petit feu. Il me mit un léger coup de coude pour me ressaisir et m'attrapa par le bras pour aller à leur rencontre. Bagage sous le bras, il me tenait assez fort pour que je ne puisse pas m'enfuir. Il me connait si bien le petit.
- Hey mais c'est la petite Kana ! Toujours autant une bombe dis donc !
Ça y est, c'est parti. Son regard me déshabille sans retenu de haut en bas, de droite à gauche. Je crois que je vais vomir si ça continue. Aller, ma belle, ressaisis-toi, tu peux y arriver. Souffle un bon coup. Respire. Aller. Voilà, c'est beaucoup mieux. Maintenant, regarde-le et sourit.
- Terry, comment vas-tu ? J'ai hâte de commencer la séance sous ce beau soleil !
Hâte ? C'était un euphémisme ! Vite qu'on en finisse par pitié ! Lucifer, protège-moi de ce mortel et empêche-moi de commettre l'irréparable !
- Tous les maillots sont sur cette table, il n'y en a que trois cette fois-ci. Il va falloir gérer qu'avec ceux-là selon le créateur. Commence donc par le rose.
Sur la table, il y avait effectivement que trois modèles. Deux bikinis et un une pièce. Connaissant ce pervers dégénéré, il doit me demander de commencer par le plus petit histoire de bien l'exciter. Juste en regardant les tissu sur la table, on voit sans peine que le rose est trop petit pour recouvrir ma généreuse poitrine. S'il recouvre ne serait-ce que treize pourcents de mes seins, je serai aux anges. Tiens, pourquoi être aux anges quand tu es une Adalgoons ? Cela n'a pas de sens ! C'est paradoxal... Je serai donc aux enfers ! Là ça claque !
Comme je le pensais, le maillot était vraiment petit en haut. Rose avec des motifs floral. C'est la mode pour cet été ? Je dois avouer que je ne suis pas particulièrement les modes vestimentaires, bien que ça soit mon métier. J'aime mettre ce qui me plaît comme bon me semble. Je vis assez sous les dictâtes de la mode pour les suivre dans ma vie de tous les jours.
Le shooting commençait. Les poses s'enchaînaient.
- Tiens May, mets cette petite veste blanche. Et prends un air un peu farouche.
- Hum ouais, comme ça, j'adore ! Dit-il en balançant son bassin en avant et en arrière.
- C'est ça, comme ça ! Ça me plait ! Continue bébé tu es parfaite !
Tandis que je continuais de poser sous les ordres étranges de ce photographe, je vis deux personnes s'approcher de lui dont l'une d'elle était une beauté ingénue. Une... comment les appelle-t-on déjà ? Ah oui, un ange. Que pouvait bien faire une demie-poulet ici ? Je ne comprenais pas très bien ce que cette chose venait faire à mon shooting. Elle n'est pas du milieu de la mode sinon je la connaîtrai. Mais je dois avouer qu'elle y aurait sa place même si ça me fait mal de l'admettre. Elle dégage une beauté toute douce. Alors c'est donc ça la fameuse aura céleste qu'ils sont censés dégager. C'est la première fois que je vois une de ces créatures sous-évoluée dégager une telle aura.
- C'est parfait, tu peux changer de maillot et prendre l'uni cette fois !
Sans broncher, je m'exécutais. Je pouvais voir qu'il leur montrer le fruit de son travail. Son attitude avait changé et il était plus... normal ? Il ne faisait plus de gestes obscènes et n'a plus un comportement de dépravé. Serait-ce dû à cette chose ailée ? Sa présence n'est pas si inutile que ça tout compte fait !
Une fois vêtue du maillot, il me tendit un accessoire. Une paire de corne démoniaque. C'est son kiffe de photographier des démones en petites tenues ? S'il n'y avait que ça pour lui faire plaisir. Ouais, nan, je retire ce que je viens de penser à l'instant ! Vu la personne que c'est, je n'ai nullement envie d'assouvir son fantasme ou son rêve. Je ne sais pas comment qualifier sa lubie. Plus il reste loin de moi et mieux je me porte. Mais bon, on va continuer à se plier à ses exigences. Et ses exigences me conduisent près des vagues. C'était maintenant un shooting dans la sime des vagues, sur le sable mouillé. Différents clichés un peu sexy sont pris dont une en mode alerte à Malibu. Se rend-il compte de la difficulté de courir avec une paire d'obus pareil ? Ce n'est pas juste faire boing boing dans tous les sens. C'est devoir déplacer un poids considérable dans tous les sens.
Pas peu fier de ses clichés, il les montra une nouvelle fois aux inconnus. Qui pouvaient-ils bien être ? Pour la première fois, j'avais une personne "normale" face à moi. Pas le Terry habituel. C'était déstabilisant. Aussi déstabilisant que de poser mon regard sur cette envoyée du pseudo Dieu. Je ne parvenais pas à sonder ses intentions. Son visage si doux et sa chevelure si... blanche ? Attendez ! Pause ! PAUUUUUUUUUUUUUUSE ! Ses cheveux sont blancs ? Tous les anges ont la chevelure blonde voire blanche... serait-ce la lumière du soleil se reflétant sur les nuages qui leur donne cette pigmentation ? Ouais, pigmentation ! Je connais des mots compliqués je ne suis pas juste une beauté ! Je peux te le redire si tu veux. Pigmentation. Pigmentation. Pigmentation. Tousse
Tout chez eux m'énervait et me donnait envie de succomber à mes pulsions. Je ne comprenais vraiment pas ce qu'ils avaient de si spécial. Si avoir les cheveux blancs faisaient d'eux des anges, pondre un oeuf leur retirer toute crédibilité. Et tandis que Teddy me montrait les clichés réalisés jusqu'à présent, je fis semblant de les regarder, portant mon attention sur elle. Stewart remarqua bien vite que cette demoiselle me gênait et qu'elle me déconcentrait. Enfin, le peu de concentration que j'avais jusqu'à présent. Il me mit un léger coup de coude dans le bras et me fit signe des yeux de regarder les photos. Ce que j'essayais de faire mais elle m'intriguait trop. Elle était différente de tous les volatiles que j'ai croisé jusqu'à maintenant. Ce qu'elle dégageait était différent. J'étais tiraillée entre l'envie de la frapper et de la découvrir. Très étrange comme sentiment.
- May, tu m'écoutes ?
- Oui oui pardon excuse-moi. Tu disais ?
- Fais un peu attention ! Tu vas mettre le dernier bikini et je veux faire un cliché spécial. Mets le short marron en même temps et tu devras l'enlever comme si tu étais prise sur le fait. As-tu compris cette fois ?
- Oui, oui je vais le faire.
Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour assouvir ses envies perverses. Mais c'est le dernier moment du shooting. La ligne d'arrivée n'est plus très loin. Tandis que je me changeais, Stewart vint me voir.
- May, qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as l'air ailleurs.
- Cette ange me perturbe, je ne comprends pas ce qu'elle fait là et ce qu'elle dégage. Cela n'a rien à voir avec tous les autres qu'on a rencontré.
- Arrête d'y prêter attention. Cela doit être une de ses amie mais au moins, depuis qu'ils sont là, il a arrêté de faire ses trucs avec son bassin.
- Oui c'est vrai. On a trouvé une utilité aux demis-poulet au moins.
- Bon, vous avez terminé de papoter, on peut y retourner maintenant ?
Dans la plus grande des délicatesses, il nous rappela sa présence. Toujours un plaisir de le savoir parmi nous celui-là. Une fois prête, je m'exécutais sous ses directives et tentais de faire la fille surprise d'être photographiée en se déshabillant. Je suis une mannequin, pas une actrice. Feindre une telle émotion de surprise relève d'un défi considérable pour moi.
C'est au bout de la quinzième prise que j'arrive enfin à transmettre l'émotion qu'il désire. Ce n'est pas trop tôt. Le shooting touche enfin à sa fin sur ce cliché. Une photo pour cette tenue ? C'est bizarre, d'habitude pour un magazine, il demande au moins une vingtaine de clichés pour qu'ils puissent choisir lesquels publier. J'espère que ce n'était pas pour son désir tordu. Rien que d'y penser, un frisson me parcourra l'échine.
Je repartais me rhabiller. Me rhabiller est un bien grand mot. Ma journée de travail est terminée et je vais enfin pouvoir en profiter. J'allais donc revêtir un bikini de ma collection et aller me dorer la pilule sur le sable chaud. Le rêve ! Mais, avant que je puisse arriver à la cabine prévu à cet effet, la chose angélique vint à moi. Sur le coup, je ne savais pas comment réagir. Hurler ? Snober ? M'énerver ? Sourire ? La toiser du regard ? À l'aide ! Stewart ! Daskete !
Je ne pouvais pas en vouloir à ce bougre qui se démenait nuits et jours pour me dégoter tous les plus prestigieux contrats. Il se donnait corps et âme dans son métier et à ma carrière. Même si par moment sa dévotion est un poids, je lui suis vraiment reconnaissante de tout ce qu'il faisait pour moi. Il était à l'affût du moindre article me mentionnant, de tous les évènements de la Jet Set auxquels il est primordial de m'y voir. Il était tout bonnement mes yeux et mes oreilles en ce monde de paillette. Donc c'est tout naturellement que je me pliais à sa décision de faire un shooting photo en maillot de bain aujourd'hui. Tout naturellement certes mais pas sans traîner les pieds. Je rêve d'une grasse mâtinée bien méritée. Dormir jusqu'à pas d'heure. Traînasser au lit sans me préoccuper de ce que j'ai à faire dans l'heure. Le paradis...
J'ai à peine le temps de me tirer de cette rêverie que j'entends déjà toquer à ma porte. Hum, laissez-moi deviner... Qui ça peut bien être à 5 heures du matin ? Les petits grains de sable du marchand de sable ?
- MayLyn, es-tu levée ? C'est Stewart ! Puis-je entrer ?
Stewart... mince alors. Moi qui espérais que ça soit les sbires du marchant de sable me sommant de retourner au lit. C'est vraiment pas de chance.
- Oui Stewart, tu peux entrer.
Je ne vous fait pas le topo sur la voix encore endormie et pas du tout prête à aller se balader à une heure pareille. Les cheveux en pétard, la tête enfariner, les yeux collés... il n'y a bien qu'à lui que je montre cette image de ma personne aussi peu reluisante.
- May tu devrais déjà être prête à partir là ! Séphiroth nous attend pour nous conduire à la plage. On va arriver en retard. Aller dépêche-toi, prends de quoi grignoter en voiture et tu te prépareras en route. Aller hop hop hop !
Une vraie mère poule celui-là. Presque médium, il avait senti le coup arriver et il était venu la veille préparer mes affaires dans un sac pour être sûr que je n'oublie rien pour le shooting. Il partit comme une fusée dans ma chambre, prit des affaires dans mon dressing, ma trousse de toilette, ma trousse de beauté, fourgua tout ça dans un sac de voyage et m'attrapa au passage pour m'emmener jusqu'à la limousine.
- Mademoiselle Kana, bonjour. Dit Séphiroth en m'ouvrant la portière.
Il était aussi habitué à me voir dans des situations rocambolesques mais ne disait rien. C'était peut-être mieux ainsi après tout.
- Bon ma chérie, aujourd'hui, c'est Terry Richardson qui est en charge du shooting.
- Terry ? Tu veux dire le photographe bizarre qui fait des gestes très... pervers à chaque cliché ? On dirait un psychopathe qui a son zguegue qui le démange. J'ai toujours eut du mal entre devoir fixer l'objectif en voyant sa gestuelle ou refreiner mon envie de vomir.
- Contrôle-toi un peu. C'est le maestro du moment.
- Maestro ou pas, il reste pas moins qu'un pervers écœurant. Un humain qui plus est.
- Prends ton mal en patience et concentre toi sur ce que tu as à faire. Tout se passera bien et plus tu y mettras du tiens, plus le temps passera vite. Les humains ne sont que des animaux dictaient par leurs besoins primitifs. Une sous-espèce qui a oublié d'évoluer. Rien de plus. Tu es au-dessus de ça mon étoile, tu es belle et tu as un avenir glorieux devant toi qui t'attend.
Je me suis toujours posée la question quant à son orientation sexuelle. Lorsqu'il me donne ce genre de sobriquet et qu'il me déblatère des monologues de ce genre, je me suis toujours demandée s'il était actif ou passif. A voir sa gestuelle par moment, je dirai que c'est lui qui se fait enfiler plus que le contraire. Mais comme on dit, généralement, les homosexuels ont un sens plus développé de la mode que le reste des vivants. Je n'allais pas m'en plaindre.
Je répondis à son monologue par un simple sourire. Il avait raison et je n'avais rien à rajouter là dessus. Si je mets du coeur à l'ouvrage en faisant abstraction des bizarreries, le travail rendra beaucoup mieux et je devrai passer moins de temps en la compagnie de Terry. En plus, je pourrai profiter de la plage. Chose qui est très rare donc je compte bien en profiter !
Chose qui est encore plus rare, c'est le silence qui règne dans cette limousine. Hormis la musique de la radio que Séphiroth écoute pour passer le temps, Stewart ne bronche pas. Pas un mot. Rien. C'était vraiment rare venant de lui. Habituellement, c'est un moulin à parole avec un débit vraiment impressionnant auquel tu as beaucoup de mal à faire face sans avoir une irrépressible envie de le tuer. Cette journée ne commence pas si mal finalement.
Après deux longues heures de route, nous arrivâmes enfin à notre destination. L'air marin, le bruissement des vagues, le sable chaud sous les pieds... on y est ! Enfin ! La mer à perte de vu nous tendait les bras et me suppliait de venir caresser ses vagues. Enfin, ça c'était avant que mon regard se perde à l'horizon et qu'il se posa malencontreusement sur Terry... Le cade est tout de suite moins paradisiaque. Rien qu'à sa vu, mes nausées reviennent. Stewart comprit ce que je regardais en voyant mon visage se décomposer à petit feu. Il me mit un léger coup de coude pour me ressaisir et m'attrapa par le bras pour aller à leur rencontre. Bagage sous le bras, il me tenait assez fort pour que je ne puisse pas m'enfuir. Il me connait si bien le petit.
- Hey mais c'est la petite Kana ! Toujours autant une bombe dis donc !
Ça y est, c'est parti. Son regard me déshabille sans retenu de haut en bas, de droite à gauche. Je crois que je vais vomir si ça continue. Aller, ma belle, ressaisis-toi, tu peux y arriver. Souffle un bon coup. Respire. Aller. Voilà, c'est beaucoup mieux. Maintenant, regarde-le et sourit.
- Terry, comment vas-tu ? J'ai hâte de commencer la séance sous ce beau soleil !
Hâte ? C'était un euphémisme ! Vite qu'on en finisse par pitié ! Lucifer, protège-moi de ce mortel et empêche-moi de commettre l'irréparable !
- Tous les maillots sont sur cette table, il n'y en a que trois cette fois-ci. Il va falloir gérer qu'avec ceux-là selon le créateur. Commence donc par le rose.
Sur la table, il y avait effectivement que trois modèles. Deux bikinis et un une pièce. Connaissant ce pervers dégénéré, il doit me demander de commencer par le plus petit histoire de bien l'exciter. Juste en regardant les tissu sur la table, on voit sans peine que le rose est trop petit pour recouvrir ma généreuse poitrine. S'il recouvre ne serait-ce que treize pourcents de mes seins, je serai aux anges. Tiens, pourquoi être aux anges quand tu es une Adalgoons ? Cela n'a pas de sens ! C'est paradoxal... Je serai donc aux enfers ! Là ça claque !
- 1er maillot:
Comme je le pensais, le maillot était vraiment petit en haut. Rose avec des motifs floral. C'est la mode pour cet été ? Je dois avouer que je ne suis pas particulièrement les modes vestimentaires, bien que ça soit mon métier. J'aime mettre ce qui me plaît comme bon me semble. Je vis assez sous les dictâtes de la mode pour les suivre dans ma vie de tous les jours.
Le shooting commençait. Les poses s'enchaînaient.
- Tiens May, mets cette petite veste blanche. Et prends un air un peu farouche.
- Hum ouais, comme ça, j'adore ! Dit-il en balançant son bassin en avant et en arrière.
- C'est ça, comme ça ! Ça me plait ! Continue bébé tu es parfaite !
Tandis que je continuais de poser sous les ordres étranges de ce photographe, je vis deux personnes s'approcher de lui dont l'une d'elle était une beauté ingénue. Une... comment les appelle-t-on déjà ? Ah oui, un ange. Que pouvait bien faire une demie-poulet ici ? Je ne comprenais pas très bien ce que cette chose venait faire à mon shooting. Elle n'est pas du milieu de la mode sinon je la connaîtrai. Mais je dois avouer qu'elle y aurait sa place même si ça me fait mal de l'admettre. Elle dégage une beauté toute douce. Alors c'est donc ça la fameuse aura céleste qu'ils sont censés dégager. C'est la première fois que je vois une de ces créatures sous-évoluée dégager une telle aura.
- C'est parfait, tu peux changer de maillot et prendre l'uni cette fois !
Sans broncher, je m'exécutais. Je pouvais voir qu'il leur montrer le fruit de son travail. Son attitude avait changé et il était plus... normal ? Il ne faisait plus de gestes obscènes et n'a plus un comportement de dépravé. Serait-ce dû à cette chose ailée ? Sa présence n'est pas si inutile que ça tout compte fait !
- Maillot Uni:
Une fois vêtue du maillot, il me tendit un accessoire. Une paire de corne démoniaque. C'est son kiffe de photographier des démones en petites tenues ? S'il n'y avait que ça pour lui faire plaisir. Ouais, nan, je retire ce que je viens de penser à l'instant ! Vu la personne que c'est, je n'ai nullement envie d'assouvir son fantasme ou son rêve. Je ne sais pas comment qualifier sa lubie. Plus il reste loin de moi et mieux je me porte. Mais bon, on va continuer à se plier à ses exigences. Et ses exigences me conduisent près des vagues. C'était maintenant un shooting dans la sime des vagues, sur le sable mouillé. Différents clichés un peu sexy sont pris dont une en mode alerte à Malibu. Se rend-il compte de la difficulté de courir avec une paire d'obus pareil ? Ce n'est pas juste faire boing boing dans tous les sens. C'est devoir déplacer un poids considérable dans tous les sens.
Pas peu fier de ses clichés, il les montra une nouvelle fois aux inconnus. Qui pouvaient-ils bien être ? Pour la première fois, j'avais une personne "normale" face à moi. Pas le Terry habituel. C'était déstabilisant. Aussi déstabilisant que de poser mon regard sur cette envoyée du pseudo Dieu. Je ne parvenais pas à sonder ses intentions. Son visage si doux et sa chevelure si... blanche ? Attendez ! Pause ! PAUUUUUUUUUUUUUUSE ! Ses cheveux sont blancs ? Tous les anges ont la chevelure blonde voire blanche... serait-ce la lumière du soleil se reflétant sur les nuages qui leur donne cette pigmentation ? Ouais, pigmentation ! Je connais des mots compliqués je ne suis pas juste une beauté ! Je peux te le redire si tu veux. Pigmentation. Pigmentation. Pigmentation. Tousse
Tout chez eux m'énervait et me donnait envie de succomber à mes pulsions. Je ne comprenais vraiment pas ce qu'ils avaient de si spécial. Si avoir les cheveux blancs faisaient d'eux des anges, pondre un oeuf leur retirer toute crédibilité. Et tandis que Teddy me montrait les clichés réalisés jusqu'à présent, je fis semblant de les regarder, portant mon attention sur elle. Stewart remarqua bien vite que cette demoiselle me gênait et qu'elle me déconcentrait. Enfin, le peu de concentration que j'avais jusqu'à présent. Il me mit un léger coup de coude dans le bras et me fit signe des yeux de regarder les photos. Ce que j'essayais de faire mais elle m'intriguait trop. Elle était différente de tous les volatiles que j'ai croisé jusqu'à maintenant. Ce qu'elle dégageait était différent. J'étais tiraillée entre l'envie de la frapper et de la découvrir. Très étrange comme sentiment.
- May, tu m'écoutes ?
- Oui oui pardon excuse-moi. Tu disais ?
- Fais un peu attention ! Tu vas mettre le dernier bikini et je veux faire un cliché spécial. Mets le short marron en même temps et tu devras l'enlever comme si tu étais prise sur le fait. As-tu compris cette fois ?
- Oui, oui je vais le faire.
Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour assouvir ses envies perverses. Mais c'est le dernier moment du shooting. La ligne d'arrivée n'est plus très loin. Tandis que je me changeais, Stewart vint me voir.
- May, qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as l'air ailleurs.
- Cette ange me perturbe, je ne comprends pas ce qu'elle fait là et ce qu'elle dégage. Cela n'a rien à voir avec tous les autres qu'on a rencontré.
- Arrête d'y prêter attention. Cela doit être une de ses amie mais au moins, depuis qu'ils sont là, il a arrêté de faire ses trucs avec son bassin.
- Oui c'est vrai. On a trouvé une utilité aux demis-poulet au moins.
- Bon, vous avez terminé de papoter, on peut y retourner maintenant ?
Dans la plus grande des délicatesses, il nous rappela sa présence. Toujours un plaisir de le savoir parmi nous celui-là. Une fois prête, je m'exécutais sous ses directives et tentais de faire la fille surprise d'être photographiée en se déshabillant. Je suis une mannequin, pas une actrice. Feindre une telle émotion de surprise relève d'un défi considérable pour moi.
- Souris, t'es photographiée !:
C'est au bout de la quinzième prise que j'arrive enfin à transmettre l'émotion qu'il désire. Ce n'est pas trop tôt. Le shooting touche enfin à sa fin sur ce cliché. Une photo pour cette tenue ? C'est bizarre, d'habitude pour un magazine, il demande au moins une vingtaine de clichés pour qu'ils puissent choisir lesquels publier. J'espère que ce n'était pas pour son désir tordu. Rien que d'y penser, un frisson me parcourra l'échine.
Je repartais me rhabiller. Me rhabiller est un bien grand mot. Ma journée de travail est terminée et je vais enfin pouvoir en profiter. J'allais donc revêtir un bikini de ma collection et aller me dorer la pilule sur le sable chaud. Le rêve ! Mais, avant que je puisse arriver à la cabine prévu à cet effet, la chose angélique vint à moi. Sur le coup, je ne savais pas comment réagir. Hurler ? Snober ? M'énerver ? Sourire ? La toiser du regard ? À l'aide ! Stewart ! Daskete !