Elle sortit brutalement de son sommeil agité. Se redressant subitement, de longues griffes jaillirent de ses doigts fins transperçant les airs ! Mais la petite chambre plongée dans la semi obscurité baignait dans la sérénité. Tout était paisible. Au travers des volets filtrait la lueur orangée des lampadaires de la rue. Elle avisa les deux silhouettes agenouillées en position de prière aux pieds de son lit.
La tête tombant, les coudes appuyés sur le matelas, les mains jointes, il avait fallu tout un jeu de cordes pour ouvrir les lourdes ailes angéliques et dresser les plumes vers le ciel.
Ainsi Méléna se sentait un peu comme leur Déesse. Avec deux cadavres figés dans une pause grotesque de prière pour leur salut, veillant sur son sommeil. L'adlagoon jeta ses jambes hors du lit, songeant rêveusement au cauchemar dont elle s'était évadée. Elle caressa les cheveux blonds de la défunte et ce contact acheva de la rassénérer.
Un contre-temps. Ses plans avaient été retardés, rien de plus. Une simple contrariété passagère.
Ses yeux d'or brillaient dans le noir. Il faudrait compléter son œuvre. Après son départ il faudrait une autre personne endormit dans le lit. D'un sommeil plus éternel. Pour que ça ai un sens. Le soleil devait se lever bientôt. Elle trouverait bien un noctambule volontaire pour lui permettre d'achever sa pièce.
Distraite, Méléna oublia de se parer des vêtements qu'elle avait soigneusement plié la veille. Elle ouvrit les volets et inspira profondément l'air du petit matin. Elle s'étira longuement avec délice. Elle prit soin de saluer le soleil. Puis elle bondit comme un félin deux étages plus bas.
Elle était contrariée. Quelqu'un devait payer...
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Il sortit brutalement de son sommeil agité. Triel venait visiblement de sortir d'un songe bien désagréable. Elanora se tenait debout en face du dormeur qui émergeait sans doute de fort mauvaise humeur.
L'ange de Sullustéhan avait conscience que surprendre ses confrères à la sortie du lit n'était pas la meilleure façon de se présenter, mais elle avait une mission. Petite, aux cheveux verts, sa frange mangeait ses sourcils constamment froncés. Ses grands yeux observateurs détaillèrent le forgeron de la cité. Par rapport à la photo dans son dossier, il était méconnaissable. Sans doute que le contact trop prolongé avec les humains l'avait éprouvé. Ce qui expliquait sa présence à elle.
En premier lieu, et avant qu'il ai pu dire quoi que ce fut, l'ange s'inclina légèrement vers l'avant et redressant les pans de sa robe noire et blanche.
-" Bonjour Mr Triel. Je suis Elanora, communicante du Service des Ressources Anges et des Bonnes Pratiques. Je suis navrée de me présenter si abruptement, mais vous étiez déconnecté de l'Esprit de la Ruche, ne me laissant nulle autre alternative. "
Afin d'appuyer ses dires, elle présenta son badge ainsi que sa carte provenant des services de la Cité Mère. Reculant de quelques pas sur ses chaussures à talons hauts, elle scrutait les faits et gestes de son collègue.
-" Je suis chargée de vous délivrer un nouvel ordre de mission. Sachez que le Q.G tient à cœur de veiller sur les envoyés de la Mère à Roanapur. Il figure dans votre dossier (elle l'ouvrit pour le consulter) que vous avez choisi délibérément de vous couper de notre communication interne depuis maintenant plusieurs mois. Il est aussi stipulé que des témoins vous on vu porter secours à une démone, la portant hors d'atteinte de collègues, et notamment, de votre frère : Mr Alliel de Sullustéhan. Une enquête est en cours actuellement, et je suis au regret de vous annoncer que de ce fait, votre frère sera indisponible quelques temps. "
Elle marqua une pause, laissant à son frère de la cité le temps d'absorber les informations qu'elle lui donnait.
Lentement, l'ange tira une enveloppe du dossier, et la posa sur la table. Elle était fermée d'un sceau de cire aux armoiries de Sullustéhan.
-" Il vous est demandé de cesser votre mission en cours et d'effectuer celle que je vous apporte en urgence. Tous les détails sont dans la présente lettre. Vous êtes prié de détruire ces instructions sitôt après en avoir prit connaissance et mémorisé tous les paramètres. Le Service des Ressources Anges et des Bonnes Pratique se tient à votre disposition et espère que votre séjour en territoire humain n'est pas trop éprouvant. Pour effectuer une demande de Retour, vous il est possible d'envoyer une pensée sur le Canal 333 de la Flotte Ruche. Et si vous ressentez des difficultés à faire votre devoir, vous pouvez me contacter personnellement sur le Canal Elanora.RessourcesAngesdesBonnesPratiques. Dans l'espoir d'avoir le plaisir de vous revoir bientôt sain et sauf, je vous prie d'agréer monsieur mes sincères salutations distinguées. "
Elle se fendit d'un sourire de circonstances et après avoir vérifié qu'il n'avait point de questions ou de remarques, elle repartit comme elle était venue.
La lettre laissée sur la table avait été écrite à la plume. L'ordre de mission était clair.
'Mathéotéhan de Sullustéhan Psychologue 8 rue des Champs-Elysées Mathéotéhan.Psy
A destination de Triel de Sullustéhan
Objet : Présomption d'Altération Cognitive du Jugement
Bonjour Mr Triel. Je vous écris cette lettre suite à la formulation d'inquiétudes soutenues de la part de vos collègues et frères. Votre existence récente en marge de la Volonté de la Déesse inquiète nos services de santé. Nous avons apprit avec peine le décès de votre conjointe et comprenons votre douleur. Toute la cité se joint à moi au travers de ce courrier pour vous donner nos sincères condoléances.
En raison d'actions troublantes entrepris de votre propre chef à dater du 20 février 2022, il m'a été demandé de suivre votre profil psychologique. Aussi, je demanderais s'il vous plait de me faire passer un rapport sur vos activités récentes. Ainsi que votre avis sur votre épanouissement personnel hors de la cité.
Enfin et surtout, il m'a été transmis pour vous par un agent extérieur un ordre de mission. Les Anges de la Voie de L'Epée ont perdu l'une des leurs hier soir à 22H03. Sa connexion s'est arrêtée involontairement alors qu'elle allait se mêler d'une bagarre de rue. Son collègue d'unité a disparu quelques secondes plus tard. La balise de détresse de la montre du second porté disparu est actuellement active et émet depuis le quartier nommé Sins District. Vous être prié d'aller enquêter sur zone. Un groupe de trois anges restera dans les alentours, dissimulés afin de ne pas griller votre couverture. Ils seront chargés de votre sécurité. Vos connaissances de la Voie du Fer seront un grand atout dans cette mission. Vous avez 24H.
Bien à vous.
Mathéotéhan de Sullustéhan.'
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Alexia Vesperati souffla la fumée de sa cigarette dans un soupir de lassitude. La nuit allait bientôt mourir pour laisser la place au soleil. Une passe pour la nuit seulement, ça n'était pas comme cela qu'elle allait sortir sa situation... En ce moment, en plus les hommes de main d'Elijah la poussait au cul. De toutes les manières ça ne serait pas maintenant qu'elle ferait des affaires supplémentaires.
Assise sur le dossier du banc publique, les talons sur le siège, jambes résolument croisées, elle observait la marche hésitante d'une mouette qui avait repéré les restes d'un sandwich tombé à côté d'une poubelle. Le stupide piaf jetait des regards d'elle à son futur repas, avançant et reculant, visiblement incapable de se fier plus à sa méfiance, qu'à son estomac vide. Ce con d'oiseau avait quelque chose de marrant à faire du sur place, cavalant de ses pattes dans tous les sens, pour finalement aller nul part. Que d'énergie dépensée en vain.
En parlant de ça... Prime' lui avait dit que ce soir elle voyait un type dont elle se méfiait. Sa mission ? L'appeler aux premières lueurs de l'aurore. Un appel 'important' de sa mère internée au CHU Ste Marlène, qui lui donnerait l'occasion de fuir, si les choses trainaient en longueur. La bonne blague. Une fois elles avaient réussi à prétexter la mort d'un papy suite à des pratiques sado masos. Un sourire étira les lèvres de la femme aux cheveux teints en rouge écarlate. Allez, rock 'n' roll !
Elle tira son cellulaire de son sac à main et composa le numéro et appela en visio.
Ce ne fut qu'au dernier biiiiiiiiip que la rousse décrocha. Alexia se para de son ton le plus ironiquement affecté. Il fallait que ça soit mal fichu. Et elle usa de son fameux don de pleurer sur commande. Elle avait toujours su le faire. Déjà, enfant, elle avait bien compris que c'était plus facile d'être pardonnée ou de recevoir à manger de la sorte. Et elle avait conservé cette faculté si prisée des acteurs de cinéma.
-" OoooOOOh Prime', ma pauvre Prime. Oooh comme je suis la triste messagère d'un... Euh... Message ! "
Elle réprima un faux sanglot, mais manqua de s'étrangler de rire de sa propre performance.
-" Je... Je... Le Dr euh... Phalange m'a appelé du CHU Ste Marlène. Ta mère s'est faite écraser par un skateboard lancé à toute vitesse ! Elle vit ses derniers instants, il faut que tu ailles la voir, vite ! "
C'est à ce moment qu'Alexia vit dans le retour vidéo que quelqu'un se tenait derrière elle. Mais il était trop tard.
Un cri de surprise et d'effroi. Et le cellulaire chuta sur le macadam...
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Tony était sortit afin de marcher ses trente minutes de la journée. Bientôt il serait temps d'aller se coucher, le soleil n'allait pas tarder à se lever. 'Tain il avait encore échoué au raid de Repaire de l'Aile Noire ! Décidément Wow Classics c'était vraiment trop dur ! Pour se détendre il ferait bien un Call of' avant d'aller se pieuter. Pourtant son drood Feral faisait le taff, hein ? Mais les gars n'étaient pas prêts ! Dès que le root proquait, il s'était fait fear, et son heal avait été réduit car les moobs le targettaient ! Du coup il s'était fait OS.
Il avait bu trop de Monster, alors il ne se sentait pas fatigué. Mais il avait les yeux gonflés et carrés à force de jouer, le nez avec une perle de mayonnaise collé à l'écran. Marchant fièrement de part les rues, à cette heure où personne n'était visible il se sentait puissant. Tel le dark knight, il sortait de nuit et veillait sur les âmes de Gotham. Suçotant son Mr Freeze goût cola, ses pieds parés de sandalettes par-dessus de chaussettes le portaient là où le destin voulait qu'il aille.
Il suivait toujours la rue qui descendait jusqu'à la mer. Il s'arrêterait sur le banc qui faisait face à la rue Anne d'Autriche, qui menait vers la rue principale du Sin District.
L'homme balançait les bras de sa démarche la plus virile. Si sa légende commençait se soir, il fallait que les caméras de sécurité et paparazzis ne captent que des images trop AWESOME de lui. Il avait longtemps attendu cette occasion. Une jeune femme, capturée sous ses yeux. Et lui s'interposant, vent dans les cheveux, le soleil levant dans le dos. Les sept-cent autres soirs, rien ne s'était passé de notable. Sauf il y a deux semaines, il avait sauvé une mouette qui s'étouffait avec un oréo.
Il se remémora les photos émues qu'il avait prit avec la bête, ressuscitée, qui posait avec lui, vautré dans la rue avec son nouvel ami : Carl the Seagull.
Trouvant soudain le besoin de revoir cette scène mémorable, il sortit son portable et commença à faire défiler les trente-six images avec bonheur.
... Lorsque tout à coup il vit un éclair rouge dans la nuit. Il s'agissait d'une belle cascade de cheveux d'une femme assise sur un banc. Tony suça avec plus de vigueur encore sa glace, soudain prit d'une tension nouvelle. Les longues jambes de la dame montraient de belles formes et la crinière rouge lui rappelait la princesse d'Atlantide : Mera. Elle était reine de ses nuits. Elle, et la femme du casse de la Visitation.
Tony eu soudain la bouche sèche. Une femme à cette heure-ci, dehors... Elle devait avoir été jetée dehors par son ex avec perte et fracas ! En plus elle pleurait la pauvre ! L'homme en un flash su qu'il allait se porter à son secours. Elle ne demanderait rien qu'un lit pour la nuit. Il lui proposerait sa piaule de bonne grâce. Il irait dormir sur le canapé. Et voyait que c'était un homme bien elle apprendrait à le connaître. D'une nuit à l'origine, elle resterait une semaine puis deux. Puis elle lui ferait rencontrer ses parents ! Et après... !
Tony sortit de ses rêves. Il allait bientôt passer devant elle. Il devait avoir l'air si AWESOME !
Il bomba le torse ! Il balança encore plus les bras ! Sa démarche se fit plus chaloupée que jamais ! Relevant le double menton, il passa fier comme un coq. La femme, prise dans son dialogue ne faisait pas attention à lui. Plus grave même, elle se tournait. Mais il n'était pas dit qu'elle resterait de marbre face à sa stature, à sa présence, son charme.
Comme il avait toujours son portable en main, il en profita pour se regarder dans le retour vidéo l'espace d'un instant. Il était au meilleur de son sex-appeal ! Parfait !
Un cri. Un objet qui tombe au sol.
Tony se figea. Les chevilles jointes, les pieds en dedans et les bras joints devant sa poitrine qui n'aurait rien eu à envier à certaines femmes, il cligna des yeux, cherchant où était passée la dame du banc. Elle s'était littéralement volatilisée. Ne restait dans la rue que la lumière d'un portable en marche au sol.
Se demandant comment elle avait réussi se tour, il s'approcha timidement en entendant une voix familière appeler 'allo? Allo?' Lorsqu'il se saisit du cellulaire, ses doigts rencontrèrent un liquide chaud à l'odeur âcre. Il avait déjà connu ça... Le sang...
Et à l'autre bout du fil...
-" Euh.. Euh... Allo oui. C'est Tony. Où elle est la dame ? "
Une main se posa soudain sur l'épaule de l'homme qui sursauta ! Il moulina des bras dans les airs serrant ses petits points sur le portable qu'il avait trouvé par terre. Lui aussi allait disparaître ! Ouin non il voulait qu'on le laisse tranquiiiiiiiiiiiiiiiiiille !!!
Un homme qu'il ne connaissait pas se tenait devant lui, l'air grave.
-" Il va falloir qu'on parle de ce qu'il se passe ici... Asseyez-vous. Je passe juste un appel. "
- " Mais non, je... Je suis un homme très occupé ! Je dois aller recharger mon rasoir, je... "
Abraham entra le numéro d'Elijah.
-" Allô Mr. Carlisle.? On a un problème... "
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Bienvenue dans le second Event du forum ! Vous pouvez répondre à la suite dans l'ordre qui vous convient. Afin de ne pas faire une partie trop longue dont l'intérêt baisserait avec le temps, il vous est demandé de répondre dans un maximum de deux semaines. Passé le délai, le tour suivant sera effectué, même si vous n'avez pas joué.
Vous pouvez effectuer des dialogues et des actions, mais gardez en tête que seule une action spéciale sera tenue en compte pour un jet de dés, ou vous opposer aux PNJs. Cette mesure est prise pour que chaque joueur ai le même nombre de tentative d'action en un seul tour.
Si vous avez besoins d'informations spécifiques vous pouvez me contacter par MP sur le forum ou sur discord.
Je vous souhaite un bon Event, et bonne chance !
La fin du premier tour sera le lundi 25 avril à 23h59.
La petite maison de bord de mer, relativement isolée du reste de la promenade, vers les cabanes des pêcheurs paraissait paisible. C'était une coquette petite maison au style de bord de mer assez marquée, une déco de bon goût, choisie en grande partie par Callie. La maison arborait de grandes baies vitrées ouvertes côté mer, encadrées de long rideaux blanc à fines rayures bleues. Le lit de Kalla se trouvait proche des ouvertures en plein dans la trajectoire des courants d'air marins, comme il l'avait toujours aimé. Il s'endormait au son du bruit des vagues ou parfois au son de la pluie qui frappe sur le toit de taule au dessus de sa couche. Malgré l'air frais qui perçait ce soir Kalla crevait de chaud et se noyait dans ses sueurs. Pris de rêves puissants, quasi hallucinogènes, il remuait dans tous les sens ou se débattait. Il n'en pouvait plus..... Il avançait dans un environnement hostile, d'ou se dégageait une chaleur infernale.... Le sol sous ses pieds était d'un gris anthracite recouvert d'une fine pellicule de souffre et de craquelure d'ou jaillissait une matière orange ressemblant fortement à de la lave. Il avait l’impression de se trouver juché sur des plaques tectoniques se soulevant quasi à la même allure que sa respiration. Il avançait avec peine, trainant un pied devant l'autre, une main devant son visage pour se protéger d'une fine pluie de gouttelettes orange en fusion ramenées dans sa direction par bourrasques. Il mettait toute son énergie dans chacun de ses pas. Devant un ciel sombre sans lune, éclairé par la seule lumière se dégageant du magma au sol il arriva à son terminus. Une montagne en forme de dôme surmontée d'une alvéole finissant par un téton proche de l'explosion. Il n'avait pas le choix. Il prit une forte respiration et ferma les yeux, quand il les rouvrit il s'était téléporté tout en haut du mont de l'enfer. Il sentait le magma gronder sous ses pieds. Un instant s'écoula dans le plus grand des calmes avant le moment fatidique. Kalla eut à peine le temps de prononcer le nom de « Primerose » lorsqu'il se fit soudainement happer et ensuite propulser dans un mouvement contraire par le geyser. ses ailes éclatèrent au grand air avant de se faire consumer dans un déflagration fulgurante comme le reste de son corps. Il se réveilla en sursaut, le cœur battant à tout rompre, haletant avec peine, complètement trempé dans ses draps de lin. Il était en position assise dans son lit, torse nu, sans ses prothèses anges, ses cheveux dans leur couleur d'origine, bleu d'azur. Il fit face au miroir posé sur la commode de maquillage de sa femme, en face de lui et observa son reflet reprendre son calme petit à petit. Sa respiration se régularisa. À mieux y regarder, il remarqua qu'une forme se tenait à côté de lui sous les draps. Il détourna lentement le regard du miroir et dirigea ses yeux vers la forme posée et paisible à côté de lui. Une jambe se dégageait des draps. Une magnifique jambe longue et fine d'une blancheur diaphane dont la cheville était ornée d'un petit bracelet de pied en or discret mais extrêmement élégant. Il soupira de gratitude et laissa échapper un « Prime » doucement entre ses lèvres. La jeune femme dormait juste à côté. Il se prit à découvrir délicatement son corps gracile, soulevant doucement le draps de par-dessus ses épaules pour découvrir sa magnifique crinière flamboyante. Il aurait tellement eut envie de glisser ses doigts dans les cheveux de la démone. Au lieu de cela il se pris à observer les lignes de son dos et la pointe de son épaule constellée de quelques taches de rousseurs des plus adorable. La jeune femme dormait à ses côté paisiblement et il n'aurait pas pu être plus heureux qu'en ce moment si une petite voix agaçante ne venait pas interférer avec ce moment privilégié.
-" Bonjour Mr Triel. Je suis Elanora, communicante du Service des Ressources Anges et des Bonnes Pratiques. Je suis navrée de me présenter si abruptement, mais vous étiez déconnecté de l'Esprit de la Ruche, ne me laissant nulle autre alternative. "
Kallatriel sorti d'un bon de son rêve plus que troublant, il venait de se faire un rêve dans un rêve, le premier étant fort désagréable alors que le deuxième était à se damner....Complètement en sueur ses prothèses anges sur le dos abondamment trempées son vieux T-shirt gris arborant triple auréoles de sueur les une sur les autres, ses cheveux poivre et sel aux reflet mauve en pagaille sur sa tête. Des gouttes perlant le long de ses tempes. Il se retrouva nez à nez avec une consoeur de Sullustéhan au pied de son lit, lui faisant une humble courbette. « Mais qu'est-ce que c'était que ce cirque?! »
Kalla repris très vite ses esprits et se rendit compte avant que la jeune femme aux cheveux vert eut fini sa courbette qu'il était levé comme une tour en dessous de ses draps. Paniqué à l'idée de se faire piquer sur le vif, il ramena par grande brassée ses couvertures et draps et autres coussins à la hauteur de son bas ventre et les compacta à la hâte en une petite montagne, sur le dessus du renflement des draps pour cacher son embarras. C'était évidemment très voyant, mais que pouvait-il faire d'autre. Extrêmement outrée de l'affront qu'on lui faisait et se sentant bafoué dans son intimité la plus profonde comme un ado de 15 ans se baladant sur des sites pour adultes et se faisant surprendre par sa mère au moment fatidique, il tourna dans l'instant bleu, puis turquoise pour finir aussi vert de honte que les cheveux de l'intru, tout droit descendu de Sullustéhan. Il ne pipa mot et l'écouta finir sa tirade. De toute façon dans telle situation d'humiliation que pouvait-il bien dire?
-" Je suis chargée de vous délivrer un nouvel ordre de mission. Sachez que le Q.G tient à cœur de veiller sur les envoyés de la Mère à Roanapur. Il figure dans votre dossier (elle l'ouvrit pour le consulter) que vous avez choisi délibérément de vous couper de notre communication interne depuis maintenant plusieurs mois. Il est aussi stipulé que des témoins vous on vu porter secours à une démone, la portant hors d'atteinte de collègues, et notamment, de votre frère : Mr Alliel de Sullustéhan. Une enquête est en cours actuellement, et je suis au regret de vous annoncer que de ce fait, votre frère sera indisponible quelques temps. "
Elle marqua un temps de pause pour voir si il avait bien compris avant de reprendre. Il acquiesça d'un hochement de tête pour l'inviter à continuer sa tirade. La jeune femme sortie une enveloppe de son lourd dossier et la déposa sur la table de la cuisine qui était ouverte sur la chambre, avant de continuer.
-" Il vous est demandé de cesser votre mission en cours et d'effectuer celle que je vous apporte en urgence. Tous les détails sont dans la présente lettre. Vous êtes prié de détruire ces instructions sitôt après en avoir prit connaissance et mémorisé tous les paramètres. Le Service des Ressources Anges et des Bonnes Pratique se tient à votre disposition et espère que votre séjour en territoire humain n'est pas trop éprouvant. Pour effectuer une demande de Retour, vous il est possible d'envoyer une pensée sur le Canal 333 de la Flotte Ruche. Et si vous ressentez des difficultés à faire votre devoir, vous pouvez me contacter personnellement sur le Canal Elanora.RessourcesAngesdesBonnesPratiques. Dans l'espoir d'avoir le plaisir de vous revoir bientôt sain et sauf, je vous prie d'agréer monsieur mes sincères salutations distinguées. "
Elle se fendit d'un petit sourire sans doute très gênée, elle pouvait bien vu les circonstances, et elle reparti comme elle était venue.
Il rêvait ou bien la jeune femme venait de l'appeler « Triel »?? Mais personne ne l'appelait jamais Triel, sauf, son frère, ses proches et amis à Sullustéhan. Depuis quand les autorités officielles de Sullustéhan, l'appelait par son petit nom? C'était une blague?! Après tous les appels de détresse passé à la mère des Anges, via la confession dans l'église ou via la ruche, celle-ci se décidait à l'appeler par son surnom pour lui passer un savon?? S'était encore une de ses dernières trouvailles.... Réprimander ses angelots au sot du lit? Là, il devait admettre qu'elle avait frappé fort et qu'elle n'y avait pas été avec le dos de la cuillère. « After a good dressing down by nanny » dont il venait d'être gratifié sans vergogne. Il lui fallu un petit temps pour reprendre ses esprits et laisser la pression redescendre....littéralement....
Il se redressa avec précaution s'assurant de l'effondrement de la tour avant de sortir de sous ses draps, au cas ou la consoeur se déciderait à refaire une apparition à l'improviste pour rajouter des détails à son humiliation déjà cuisante. Il se dirigea vers la table et ouvrir l'enveloppe sans ménagement. Il lu la lettre en diagonale, la déchiqueta en petit morceau avant de la balancer dans le foyer de la chambre. Il prit un tisonnier et vint titiller les braises pour qu'elles consument les petits flocons de papiers rapidement. En même temps, se parant d'une mauvaise foie évidente il se connecta au réseau de la ruche donné dans la lettre pour faire son rapport à Mathéothéan de Sullustéhan. Il débita son rapport d'un trait et s'en faire de pause. Après tout, Sullustéhan avait une remarquable voie de la plume, des didacticiens hors paires alors autant les faire ramer un peu, s'était sa petite vengeance personnelle. Il débita donc à la vitesse de l'éclair son rapport : BienlebonjourcherconfreredeSullustéhan, moi-mêmelesusnomméKallatrieldeSullustéhanvientàvousavecmonrapport, récemmentjefréquentaitunejeunefemmedontjeneconnaissaitpaslesaffiliationsdémoniaques, nétantpasdelavoiedel'épéecommemoncherfrèreAlliel,jenepouvaisassumerdesonidentitéeetluioffrir quelconquechatimentpoursonenthitéesurnaturelle. Noussommeseffectivementsortisboireunverre, etàlasortie,nousnoussommesfaitaccosterparundémonnotoire,connuetserveilléparbeaucoupdenosfrèreà Sullustéhan, J'ainomméZekkaThyne,l'adlagoonmâles'enprenantlittéralementàlajeunefemme, etcommenotredevoird'angeetaussideveillersuretprotégerlespersonnesdanslebesoin, jemesuisditqu'ilétaitdemondevoird'angeévoluéetéduquéd'intervenir. J'aidoncportésecoursàlademoiselleetappeléàlarescoussedesrenfort,dontmonfrère, l'honorableAllielquitravaillaitdetoutemanièreàretracerlapisteduditdémon, jesuiscependantdommageabledemonmanquantdejugementquandàl'identitédelapersonneque j'aisecouruetj'enacceptelesconséquencesparlamissionquim'estdonnée,jeferaistoutcequiestenmonpouvoir pourvenirenaideauxunitésderecherchedenosfrèresetsoeursdisparusurplace, messalutationdistinguéesvontdemiseaveclaparoledemonengagementàmeneràbienlamissionquim'est confiée. Bienàvous, jemetiensàvotreentièredispositionpourtoutautrerapportàvenir. Kallatriel.
Voilà, voilà, aucun effort, mais il avait été poli et dans les formes. Et le rapport demandé avait été fait, peu importe la vitesse à laquelle il était fait, peu importe que ledit rapport ressemblait plus à un charabia de médecin. C'était fait. Et au diable la partie sur son adaptation sur terre, il ferait cette partie du rapport à un autre moment. Maintenant il pouvait se préparer pour sa mission à venir.
Il enfila en hâte son vieux jean élimé et un vieux sweat-shirt, mis ses baskets à la hâte et sa vieille veste brune et sorti. Bien-sûr il faisait encore nuit, mais il n'avait pas de temps à perdre, c'était la nuit qu'il se passait le plus de choses à Roanapur. Il sorti de chez lui en claquant la porte sans ménagement et se dirigea vers la Lagoon Promenade, ses pieds s'enfonçant dans le sable. Il marcha à bon rythme pendant un bon 5 min avant d'atteindre la partie de la chaussée de la Lagoon Promenade. Arrivé sur la partie de la promenade qui faisait face à la rue Anne d'Autriche, remontant plus loin sur une des rues principale du Sin district qui était sa destination finale, il s'arrêta net et fronça les sourcils. Deux silhouettes se dessinaient sur un banc proche de lui. Dont une reconnaissable entre mille : "Gluttony", le dingo du centre commercial!! C'était forcément une piste, le gars devait forcément avoir un lien avec les disparitions anges, vu qu'il avait été complice de l'autre Ange aux ailes carmins et à la mâchoire arrachée. Le chef d'orchestre du casse du centre commercial « La Visitation » quelques mois plus tôt. Vu qu'il était là, il allait commencer par le filer lui, et il ne le lâcherait pas des basques jusqu'au prochain indice.
Et bien... si elle s’était attendue à ça... Elle avait accepté d’offrir ses services de séductrice à un type peu recommandable surnommé Brutus KnucklesCracker par plusieurs racailles de la rue. Véritable armoire à glace, la main de Brutus faisait presque la taille du visage de la rose incendiaire. Balafré et cheveux rasés, il avait l’air d’un dur à cuir et était réputé pour ses accès de colère en plus de sa propension à détruire le mobilier lorsqu’il était contrarié. Un véritable Wreck-It Ralph en quelque sorte, mais le côté chou en moins. Le genre d’homme qui vendait ses talents de mercenaires à qui avait besoin de gros bras pour faire le sale boulot. Parce que Brutus était EXCELLENT lorsque venait le temps de faire le ménage pour se débarrasser des rebuts... BREF, elle avait réellement hésité lorsqu’il avait sollicité ses services. De peur qu’il ne la massacre si elle refusait quelconque faveur à saveur suspecte, Primerose avait demandé à Alexia de lui téléphoner un peu avant l’aube. Si la démone ne répondait pas à l’appel, elle avait pour mandat de contacter les flics. Et si la catin rousse passait une soirée merdique, alors elle pourrait lui fournir une excuse bidon pour quitter les lieux en catimini.
Inutile de préciser qu’elle attendait ce foutu appel avec une brûlante impatience. Certes, ils étaient bien installés, là, dans ce salon confortable (mais modeste) de ce petit motel de passes du Sin District. Si elle avait pu être coincée dans une fâcheuse position (comme être enchaînée à un lit, tiens!), Prime était en fait bien assise dans ce moelleux sofa au textile horriblement fleuri. Vêtue d’une merveilleuse robe rouge éclatante et moulante à l’encolure en forme de cœur, la beauté n’avait pas un seul pli inapproprié dans sa tenue glamour. Pas l’ombre d’une culotte arrachée ou d’un soutif détaché à l’horizon! Même ses escarpins noirs et laqués trônaient toujours à ses pieds! Mais qu’est-ce qui clochait dans cette peinture d’une étrange banalité? Et bien, assurément le fait que la tête de Brutus reposait sur les cuisses de la belle, alors qu’il inondait sa magnifique robe de larmes incessantes depuis plus d’une heure... Couché en position fœtale sur le canapé, le colosse était inconsolable.
Mais pourquoi donc avait-elle osé parler de ce foutu chat? Maintenant, elle connaissait chaque détail de cette histoire beaucoup trop longue pour capter son intérêt et encore moins sa sympathie... D’accord, il lui avait roulé dessus avec sa bagnole, tuant l’animal sur le coup et rendant orphelins une portée de chatons... Mais était-ce vraiment la fin du monde? Après... l’animal était l’être vivant favori de son ex-copine, laquelle l’avait quitté pour une aventure torride avec une boulangère du nord de la ville, mais cela ne justifiait toujours pas ces pleurs incessants, bon sang!
Bref, sa soirée s’était résumé à ça... certes, un bon repas gratuit, puis une discussion bourrée de promesses torrides... puis ils étaient entrés dans ce motel, Primerose avait repéré un chat qui venait de grimper sur le rebord extérieur de la fenêtre et... c’était tombé à plat...
- Pépite... au bon sang, je suis désolé, Pépite!! Chignait toujours Brutus, carrément inconsolable.
- Là, là, ça va aller... Rétorqua la belle d’un ton morne en lui tapotant l’épaule...
AH ENFIN!! Son portable vibrait! S’empressant de tendre la main vers l’appareil électronique, Primerose jura alors que celui-ci lui glissait des mains pour chuter vers le sol recouvert de cette affreuse moquette rose vomi. Bon sang! Et Brutus qui ne l’aidait en rien, vu le poids qu’il imposait à ses cuisses avec sa tête humide de larmes! De peine et de misère, la catin se tortilla dans tous les sens comme un félin désespéré et mit enfin les doigts sur son portable. La belle s’empressa de répondre et Primerose jeta un œil à l’écran alors que le visage de son amie apparaissait, en vidéoconférence. Ce n’était pas trop tôt, quand même! Alexia lui servit une superbe performance digne des grands acteurs d’Hollywood! Tiens! C’étaient des larmes qu’elle voyait poindre sur le coin de ses magnifiques yeux? Franchement, elle y mettait la gomme quoi! Posant une main sur son cœur, la catin se composa de son air le plus inquiet... lequel passa rapidement de la supercherie à la réalité lorsqu’elle put percevoir une silhouette ombragée se dessiner derrière sa copine. Tout se passa si vite : un hurlement strident, l’image qui défilait vite, puis qui s’immobilisa tout à coup, braquée vers le ciel nuageux de Roanapur.
Des bruits de pas résonnaient à travers le moniteur et une main se tendit vers l’appareil. Le cœur de Primerose battait maintenant la chamade alors que ses prunelles émeraudes scrutaient avidement la surface de son portable, espérant qu’il s’agissait de sa copine... Mais non. Un visage masculin et rond venait de poindre le bout de son nez, questionnant la démone sur ce qui venait de se passer avec sa copine. Comment pouvait-elle le savoir?! Triple idiot! Gardant sa véhémence pour elle, la rouquine coupa la communication, décidée à s’y rendre immédiatement. Elle savait où traînait son amie, alors elle irait voir de ses propres yeux. Forte d’une énergie nouvelle, l’Aldagoon usa de sa force infernale pour repousser la tête de Brutus qui n’avait rien capté de la conversation, tant il s’apitoyait sur son sort.
- Où... où... où tu vas? Avait-il chigné à son intention.
S’arrêtant brutalement alors qu’elle allait attraper la poignée de la porte, Primerose lui jeta un regard chargé de larmes, lesquelles étaient apparues sur commande.
- Ma mère... elle est à l’hôpital, je dois m’y rendre de toute urgence... Et après... Je dois passer chez elle, parce que Croquette, son chat, est tout seul et il est affamé... Tu comprends que je ne peux pas rester, hein? Vraiment navrée...
Et il éclata en sanglots, à nouveau.
Parfait.
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Elle avait sauté dans le premier taxi qu’elle avait vu. Elle avait sommé le type de se dépêcher vu l’urgence de la situation. Afin de s’assurer du meilleur service possible, Primerose avait grassement payé le conducteur et l’avait gratifié d’une vue imprenable sur sa poitrine, laquelle elle avait momentanément dénudée en abaissant le haut de sa robe. Les hommes étaient si faciles à contenter...
Quelques minutes s’étaient écoulées avant qu’elle ne puisse mettre le talon sur le bitume de cette partie de la Promenade qui faisait face à la rue Anne D’Autriche. S’étant d’abord assurée que l’encolure de sa robe était de nouveau bien en place, Primerose remercia le chauffeur de taxi à la volée, puis courut sur le trottoir avant de noter la présence de trois individus, tout près d’un banc. Sourcils froncés, la rouquine ralentit la cadence, mais force était d’admettre que le claquement de ses escarpins avait attiré l’attention sur elle alors que les têtes tournaient en sa direction. Mais... elle les connaissait tous les trois : Kallatriel – qu’elle reconnaîtrait entre tous –, Abraham qui était le sous-fifre d’Elijah et... Mountain Dew Boy?! Ah, mais attendez!! C’était lui qui avait agrippé le téléphone d’Alexia!!
La mâchoire serrée, la prostituée avança d’un pas décidé en direction de l’ancien terroriste de La Visitation, puis, ignorant les propos des hommes ici présents, arracha le téléphone de sa grosse main boudinée. Avisant le portable abîmé par sa chute, Primerose serra ce dernier dans sa paume avec colère.
- Où est-elle?!! Fit-elle en agitant le téléphone sous le nez du dodu dodelinant de surprise. Alexia! Où est-elle?! Tu étais là quand elle s’est fait enlever, tu as pris son portable! Qu’as-tu fait d’elle?!!
Tournant son regard chargé de colère et d’inquiétude en direction de Kallatriel qui, visiblement, se demandait bien ce qu’elle foutait là, la catin serra des dents.
- Je discutais avec Alexia par conversation vidéo quand quelqu’un s’est emparé d’elle! Déclara-t-elle d’un ton presque acide en guise de justification face à son compagnon angélique. La première chose que je vois, c’est la tronche de Mountain Dew Boy, ici présent, qui s’est emparé de son portable! Où est Alexia?!
Quelque chose lui disait que ses compagnons n’avaient aucune explication à lui fournir. Vu sa race d’origine, il n’était pas étonnant de constater que Primerose était dotée d’un tempérament bouillant. Ainsi, elle poussa un soupir rageur et se détourna de cette belle brochette masculine pour aviser la ruelle la plus proche, laquelle elle comptait traverser pour débuter immédiatement les recherches.
- Je n’ai pas de temps à perdre! Je vais la retrouver! Balança-t-elle à la volée. Ce n’est pas à vous que je vais expliquer que tout se joue dans les premières 24 heures suivants la disparition, pas vrai?!
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I'm bulletproof, nothing to lose Fire away, fire away Ricochet, you take your aim Fire away, fire away Shot me down but I won't fall I am titanium
La sonnerie de son téléphone portable le tira des brumes dans lesquelles il se trouvait depuis malheureusement trop peu d’heures. What the hell ? Quelle heure était-il ? Meilleure question, où se trouvait-il ? Elijah ouvrit péniblement les yeux et essaya de faire taire le marteau qui semblait avoir pris son crâne en otage. La pièce où il dormait quelques minutes auparavant tournoya avant de s’immobiliser enfin. Il reconnut la toile posée sur le mur faisant face à son lit, dans son penthouse des Beaux Quartiers. Malgré la noirceur qui envahissait la chambre, l’homme pouvait percevoir les contours de la Didon abandonnée d’Andrea Sacchi. Il aurait dû s’en douter, aucun endroit en ville ne possédait de lit aussi confortable que le lit king dans lequel il était couché. Prenant une grande inspiration, il tenta de se remémorer sa soirée alors que son portable arrêta de sonner. Il n’avait sonné que deux fois, ce qui voulait dire que cela ne devait pas être important. Sans doute une erreur. Lorsqu’il s’agissait d’une affaire urgente, Abraham laissait généralement sonner jusqu’à ce qu’il réponde ou jusqu’à ce que le répondeur se mette en marche. Pour se prouver qu’il avait raison, mais aussi pour regarder l’heure, il allongea le bras vers la table de chevet en chêne et prit l’appareil qui l’accompagnait partout où il allait. L’heure affichait quatre heures du matin et il ne reconnut pas le numéro de la personne qui l’avait réveillé.
Bon sang, cela ne faisait qu’une trentaine de minutes qu’il s’était couché et pourtant, il avait l’impression que cela faisait des heures tellement ses pensées étaient embrouillées. Un soupir à proximité le fit se retourner. Ah oui, c’est vrai, il n’était pas seul. Un sourire félin se dessina sur ses lèvres lorsqu’il repensa aux événements de la soirée. Comme à son habitude, il avait passé la soirée à l’Éden où il avait réglé quelques dossiers en compagnie d’Abraham et de quelques-uns de ses employés de confiance qui s’occupaient de son autre buisness. Il avait fait, dans la journée, une récente acquisition qui allait probablement contribuer à doubler ses profits. Petit à petit, il grugeait le territoire des Red Skulls sans même qu’ils ne se doute que c’était lui qui était à la tête de toute cette opération. Son souhait de tenir l’île entre ses mains, bien qu’ambitieux, semblait petit à petit devenir de plus en plus réalisable. C’est ainsi, qu’après avoir entendu les différents comptes-rendus de ses employés, signé quelques documents et contrats et établi une liste de priorités pour les prochaines actions à poser, il avait décidé qu’il méritait de célébrer sa petite victoire. Congédiant ses sbires, Elijah s’était installé dans son salon privé et avait commandé une bouteille de son whisky préféré. Il comptait bien la boire au complet.
Il avait déjà bu la moitié de la bouteille lorsque son regard s’était posé sur une ravissante jeune femme à la chevelure d’ébène et son compagnon aux cheveux d’un blond très pâle. Tous deux dansaient sur la piste de danse comme s’il n’y avait pas de lendemain. Manifestement, ils vivaient un des meilleurs moments de leur vie. Il ne suffit que d’un signe de tête à son assistant pour que, quelques minutes plus tard, le couple se retrouve dans son salon privé, honorés d’avoir été invités par l’une des personnalités influentes de l’île. L’homme d’affaires l’avait deviné tout de suite, le couple n’était que de passage à Roanapur, en vacances. Et c’était parfait comme cela. Marine et Julien, d’origine françaises, venaient tout juste de terminer l’université et ils avaient décidé de prendre une année sabbatique pour voyager avant de se lancer sur le marché du travail. Ils n’avaient pas prévu visiter Roanapur, mais plusieurs de leurs connaissances rencontrées en voyage leur avaient parlé de cette île où tout était possible. Elijah avait écouté leur récit, avait payé l’alcool et avait, comme toujours, usé de son charme britannique. Une chose mena à une autre, et ils se retrouvèrent bientôt tous les trois dans le penthouse du démon à danser et à boire. Puis, les vêtements avaient commencé à voler et ils s’étaient tous retrouvés dans l’énorme lit de l’entrepreneur, laissant libre cours à leurs pulsions.
Il était encore en train de se remémorer les derniers instants de frivolité lorsque son portable sonna une fois de plus. Il serra les dents. Tous ses employés qui avaient un contact direct avec lui savaient qu’il détestait profondément se faire déranger en pleine nuit. Il s’empara de l’appareil, passa une paire de jogging qu’il trouva dans un tiroir et sortit de la chambre alors que Julien se retournait. Le démon referma la porte et regarda l’afficheur. Cette fois-ci il s’agissait d’Abraham.
« Quoi ? », fut sa réponse lorsqu’il répondit enfin. Il luttait contre un sérieux mal de crâne et sa bouche était tellement sèche qu’il avait été étonné d’être en mesure de prononcer le moindre mot.
La pièce tournait autour de lui et il avait énormément de mal à se concentrer sur ce que disait son assistant. Alexia Vesperati semblait avoir disparu. Non, il s’agissait plutôt d’un enlèvement aux dires de son bras droit. On avait retrouvé du sang sur la scène. Serrant des dents une fois de plus, Elijah prit une grande inspiration. Alexia était l’une de ses premières informatrices et elle était particulièrement efficace. Nombre de ses opérations avaient pu être réalisées grâce à des informations qu’elle avait obtenues.
« Faites venir une voiture, je serai prêt dans cinq minutes. Et faites en sorte que mes invités soient partis lorsque je reviendrai. »
Il bouillait de colère. Il s’assurait toujours qu’Alexia était suivie parce qu’elle s’acharnait à s’attribuer des cibles dangereuses. Quelqu’un n’avait pas effectué son travail et cela le mettait hors de lui. L’espace d’un instant, ses yeux virèrent au rouge et diverses marques noires apparurent sur sa poitrine et ses bras. Inspirant de nouveau pour se calmer, il reprit son apparence humaine. Le plus silencieusement qu’il put, il entra dans sa chambre et se dirigea vers sa penderie surdimensionnée. Il attrapa une chemise noire et un pantalon noir et se vêtit avant de ressortir sans que Julien et Marine ne bougent. Arrivé dans la cuisine, il attrapa deux aspirines qu’il fit descendre avec un verre de whisky – c’était ce qu’on appelait combattre le mal par le mal – avant de se chausser et de prendre la direction de l’ascenseur qui le mena dehors.
Abraham, dans son incroyable efficacité, avait réussi à faire en sorte que son chauffeur soit chez lui alors qu’il passait la porte. Mieux encore, il y avait une boisson contenant des électrolytes, un petit pot d’aspirines, de la gomme, ainsi qu’un choix de barres protéinées. Vraiment, il s’était surpassé. Il ferma les yeux pendant tout le trajet, puisque les lumières des lampadaires qui défilaient lui donnaient la nausée. Lorsqu’ils arrivèrent enfin dans le Sin District, Elijah demanda à son chauffeur d’arrêter un peu avant la rue Anne d’Autriche. Il ferait le reste du chemin à pied.
Le démon entendit les voix – enfin, LA voix – avant d’apercevoir la scène. En effet, une femme parlait à plein poumons, mi-enragée mi-inquiète. Ce ne fut que lorsqu’il aperçut sa tignasse rousse qu’il la reconnut. Évidemment qu’elle était impliquée. Mademoiselle Primerose semblait avoir un chic pour se retrouver dans des situations qui n’auguraient rien de bon. Tout de même, elle pourrait au moins s’empêcher de beugler. Déjà, ça n’aidait en rien son mal de crâne, ensuite il était inutile d’avertir tout le quartier. Il se plaça au bord de la rue, de sorte qu’elle lui fonça dedans alors qu’elle se retournait pour accéder à la ruelle la plus proche.
« Mademoiselle Primerose, la salua-t-il d’un sourire lascif, c’est toujours un plaisir de vous rencontrer. Si cela ne vous embête pas, vous serait-il possible de parler un peu moins fort. Je pense qu’il sera plus facile de retrouver mademoiselle Vesperati si tout le quartier n’est pas à nos trousses, furieux d’avoir été réveillé à pareille heure, qu’en pensez-vous ? »
Connaissant la rouquine, il s’attendait déjà à une réplique cinglante. Il la prit par le bras et la ramena auprès du groupe formé d’Abraham, d’un homme à la chevelure grisonnante qui fit tout de suite hérisser le poil sur ses avant-bras ainsi qu’un… mais qu’est-ce que c’était que ça ? Il peinait à trouver les mots pour décrire le mastodonte qui se tenait près d’Abraham. Son assistant avait parlé d’un témoin ? Pouvait-il s’agir de cet énergumène ? Il haussa un sourcil en direction de son bras droit et celui-ci hocha imperceptiblement de la tête. Il dévisagea l’homme de la tête aux pieds et poussa un soupir de découragement. Mais comment diable était-il vêtu ? Bon, il faudrait passer outre. Il fallait retrouver Alexia et comme l’avait si bien vociféré Primerose, les premières vingt-quatre heures étaient les plus importantes.
« Je suis Elijah Carlisle et mademoiselle Vesperati était l’une de mes employées. Il semblerait que l’un d’entre vous aurait été témoin de ce qu’il s’est passé. Serait-ce vous, monsieur ? » Il s’était adressé à l’homme que les deux autres personnes présentes, semblaient connaître. Se retourna vers l’autre homme qu’il ne connaissait pas – celui à la chevelure grise – il haussa un sourcil. « Et vous êtes ? »
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« The kid has got a darkside, Best believe it Push too far you'll see The kid has got a darkside, Back against the wall La la la la la The kid has got a darkside, Best believe it's the Last trick up his sleeve The kid has got a darkside, That you don't wanna meet at all. »
Tony se sentait quelque peu angoissé. En un clin d’œil une femme en larmes avait disparue sans laisser de traces sinon son cellulaire ! Son cerveau fonctionnait à toute allure cherchant à comprendre ce qu'il se passait, pour mieux s'échapper, se mettre en sécurité. Et il avait beau chercher, il ne parvenait qu'à trouver une seule explication plausible à tout ceci !
La Dame Blanche !
Garçonnet, suivant la cohorte de ses amis qui progressaient le long de la route obscure, il avait entendu toute sortes de choses. A chaque fois qu'ils montaient à la Cabane, ils se narraient des histoires à dormir debout. Lorsque la nuit était noire, équipés de torches électriques, le petit groupe allait s'empiffrer à la maisonnée abandonnée à la sortie de la ville, fumer des pétards et jouer à la gameboy loin du regard réprobateur des parents.
C'était là, caché derrière un magasine La Redoute, collection femme, que Khaleb, douze ans avait jeté sur la bande un regard mystérieux.
-" Est-ce qu'à minuit, vous vous êtes déjà regardé dans un miroir ? Si vous dites trois fois d'affilée 'Dame Blanche si tu es là, répond moi!', alors elle apparaîtra derrière vous dans le reflet de la glace. Même que c'est vrai. Je l'ai déjà fait. On raconte que les gens qui la voit meurent au bout d'une semaine. "
-" Même pas vrai d'abord ! Les fantômes ça n'existe pas ! " Rétorquait Dimitri, sûr de lui.
Tony petiot se sentait nerveux. Et le conteur de l'étrange consultait sa montre.
-" Il est minuit moins cinq. Je vais vous le prouver. Tony va regarder dans le miroir et dire la formule, vous allez voir ! "
Mais lui ne voulait pas voir. On l'avait néanmoins traîné de force et obligé à regarder la glace qui renvoyait sa face blafarde d'angoisse. Après avoir bégayé l'incantation entre deux hoquets de peur, c'était Alexandre qui avait surgit avec un masque sur la tête pour l'effrayer. Rien que d'y repenser, il en avait encore des frissons...
Et sur Youtube il était facile de trouver des vidéos des quatre coins du globe avec des apparitions fantomatiques captées par des caméras, la nuit, le long de routes obscures. Si ça pouvait arriver à tout le monde, quelque soit la culture ou l'endroit sur Terre, ça prouvait bien que c'était réel, non ?
Oh mon dieu ! C'était son tour ! L’entité lui était apparue ! Et elle lui laissait en prime un cellulaire comme indice pour se défaire de la malédiction ! Ouiiiiiiiin, il ne voulait pas mourir dans une semaine !
Fixant l'appareil entre ses mains tremblante, il eu tout juste le temps de voir une communication en cours, mais elle s'interrompit. Ooooh bon sang de bonsoir ! Peut-être qu'un indice se trouvait dans le répertoire de contacts ? Non ? Alors dans les photos ? Oh. Oh... Oooooooooh !
Tony resta coi devant le splendide portrait de la jeune femme qui lui décochait un sourire angélique. Elle était allongée dans un divan, avec son labrador qui dormait sur le ventre, tendant l'objectif à bout de bras. Ooooh, elle était en pyjama et avec un filtre de joues roses du plus bel effet ! Curieux, il tourna d'autres photos. La même femme qui embrasse tout sourire un binoclard sur la joue. Une autre avec un chapeau de noël. Enserrant dans ses bras... Le cœur de Tony s'emballa.
LA FEMME DU CENTRE COMMERCIAL !!
Juste là, sous ses yeux. Elle faisait un clin d’œil espiègle.
C'était donc bien cela ! Un être supérieur répondait enfin à ses prières ! Cette splendide rousse le rejoindrait ! Et ils fonderaient une famille ! Il en était maintenant persuadé. La poitrine embrasée d'espoir, il serra le cellulaire fort contre son torse et remercia sa bonne étoile.
Pendant que l'un plaçait tous ses espoirs dans un avenir radieux aux côtés d'une femme de rêve, l'autre, pragmatique, cherchait autour de lui des traces tangibles de passage suspect. L'oreille collée à son portable, Abraham avait intimé au chauffeur de Monsieur Carlisle de l'attendre au bas de son domicile. Avec un kit spécial anti-ébriété.
Puis il s'entretint avec la Sécu'. Il voulait savoir où étaient Daniel et Roma. Ce qu'ils avaient vu, et comment ils avaient pu laisser leur assignation se faire capturer sans réagir.
Consultant l'emploi du temps d'Alexia, il ne trouva rien de suspect. Une passe compliquée quelques heures auparavant, et rien de prévu pour la suite de la soirée. Ne se trouvant pas sur le territoire d'une autre organisation, il était peu probable d'un enlèvement à fins punitives.
Alors qu'est-ce qui pouvait bien clocher... ?
C'est alors qu'il vit les marques de pieds sur le sol. Des pieds nus. Deux traces discrètes... Et fumantes d'un nuage de vapeur surchauffé. L'asphalte s'était enfoncée en ramollissant, dû à la température extrême. Typique d'un adlagoon puissant sous sa forme originelle. ... Fâcheux.
C'est alors qu'arriva en furie une furie furibonde ! Une tornade de feu se jeta sur le petit gros et lui hurla à la figure. Mademoiselle Primerose. Monsieur Carlisle s'était déjà entretenue avec elle. ... Intéressant.
Un autre individu, maintenant. Un vieux bonhomme à la dégaine mal fagotée. Tiens, ils se connaissent. Pas bon ça. Son poil se hérissa sur la nuque. Un adlagoon. Ou une de ces saletés génocidaires emplumées !
Abraham prit le parti de rester en retrait. Il devait tout mémoriser pour faire son rapport préliminaire à monsieur Carlisle. Il s'en venait prendre les choses en mains. L'être surnaturel réprima un sourire mauvais. Lorsque le chef s'occupait lui-même des opérations, c'était toujours une belle démonstration d'efficacité. Et la promesse que des ennemis allaient disparaître de la circulation. Définitivement.
C'est alors que le propriétaire de l'Eden arriva à leur niveau en marchant paisiblement. Son serviteur attendrait le bon moment pour lui rendre compte des traces qu'il avait vu...
Tony n'en menait pas large. Secoué comme un vulgaire champagne avant d'être sabré, il se faisait crier dessus par la femme de ses rêves. Il était si heureux de la revoir ! Qu'elle ai l'air fâchée n'y changeait rien. Elle le tenait de ses petites mains fines ! Elle était proche de lui ! ... Et elle était autoritaire, tudieu !
S'il répondait à ses questions, elle se montrerait gentille ! Bien à l'aise que d'imaginer ce que pouvait signifier que cette femme parfaite puisse se montrer 'gentille', il tenta de ne pas trop faire claquer ses dents alors qu'il avait encore la tête qui tourne.
-"Là ! (Il montra du doigt). J'étais là et pouf ! Y'a une dame, y'a plus de dame. C'était la dame blanche ! J'en suis sûr ! Regarde, elle m'a montré qu'on se reverrait ! Mais il y a du sang là. Pas beaucoup."
L'homme fichu sous le nez de l'élue de son cœur la photo de célébration de noël. Mais celle-ci partait déjà à grands pas, cherchant des premiers indices.
Si sa colère la fit passer à côté des traces de pas démoniaques, c'est un autre élément étrange qui lui fut donné de voir.
A l'angle de la rue à une douzaine de yards, Primerose vit une silhouette immobile. Quelqu'un visiblement figé dans une attitude de randonnée pédestre somme toute classique. Il devait s'agir d'une personne âgée. Son teint semblait gris. Et elle pointait du doigt quelque chose, du côté des docks, au port de Roanapur. Un air de surprise se lisait sur les traits du visage.
En plissant les yeux, la catin fut frappée de stupeur. Elle vit que la peau et les habits de l'individu étaient de la même matière grise et craquelée. Elle vit que la personne qui quelques minutes avant devait-être parfaitement vivante et en bonne santé était maintenant... Une statue calcinée. Figée dans la mort par une température foudroyante, à l'instar des pétrifiés de Pompei.
-" Hi hi hi, Ah ah ah ! Qui voilà ? Une femme et la statue d'un vieux caca ! Nun a vu ! Nun sais ce qu'il se passe là ! Fuyez Fuyez tant qu'il est encore temps. Maman est là ! Croâ ! Croâ ! "
La voix enfantine chantait en ricanant. Elle provenait du dessus d'un lampadaire. Juché à cinq mètres au-dessus de Primerose, un gamin était assit, tapotant du bout d'un bâton la verrière qui protégeait la source de lumière. Ses pieds battaient dans le vide. Le garçonnet avait les cheveux sombres, ébouriffés, et un t-shirt bien trop grand pour lui. Un pansement sur son nez s'étendait sous ses grands yeux qui brillaient d'une joie incompréhensible au vu de la situation. Son short de skateur tombait en dessous des genoux et ses souliers étaient au moins aussi vieux que ceux de Kallatriel.
Nun:
Il plaça les pouces contre ses tempes, ouvrit les mains, et tira la langue à la démone...
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Voici qui marque la fin du tour 1.
Comme la fait remarquer notre gracile démone colérique, plus le temps passe après une disparition et moins les chances de retrouver une personne vivante sont faibles. Dans ce contexte d'urgence, sachez que ne pas trouver la localisation d'Alexia avant le tour 15 (s'il y en a un) compromettra fortement ses chances de survie.
Un jet de dé a été effectué durant ce tour :
Primerose a utilisé sa Vigilance pour trouver des indices.
Il fallait obtenir un résultat de 4 ou plus pour en trouver. Ayant 3 de Vigilance, elle n'avait besoin que de faire 2 au dé ou plus, 1 étant toujours un échec critique sur Angeli Ex Inferno. Primerose a obtenu un 3. 3+3=6 6 étant supérieur à 4, le jet est réussi. Primerose trouve des indices.
Les PNJs qui vous accompagnent notamment Tony et Abraham peuvent êtres manipulés par vos bons soins dans vos posts. Ils ont un statut de suiveurs dans cet Event, ce qui signifie qu'ils ne prendront pas d'initiative personnelle dans le but de faire avancer l'intrigue.
Nun en revanche fait partie du scénario et pourra être appelé à vous aider, comme vous jouer de vilains tours. Pour les incolables d'Angeli Ex inferno, il est noté quelque part que Nun fait partit des 'Démons Importants'. Cependant, dans le post l'omission de sa nature démone qui titille votre instinct est volontaire. Autrement dit, rien n'émane de lui. Jusqu'à ce qu'il se découvre, il est à envisager comme un humain ordinaire. Quel est donc ce mystère... ?
Vous pouvez répondre à la suite dans l'ordre qui vous convient.
Vous pouvez effectuer des dialogues et des actions, mais gardez en tête que seule une action spéciale sera tenue en compte pour un jet de dés, ou vous opposer aux PNJs. Cette mesure est prise pour que chaque joueur ai le même nombre de tentative d'action en un seul tour.
Si vous avez besoins d'informations spécifiques vous pouvez me contacter par MP sur le forum ou sur discord.
Je vous souhaite bonne chance pour ce deuxième tour !
La fin du second tour sera le dimanche 1 Mai à 23h59.
À peine venait-elle de s’introduire dans l’allée adjacente pour entamer ses recherches que Primerose buta malgré elle contre un nouveau venu qui, à priori, était presque apparu comme par enchantement. Titubant légèrement sous l’impact, la beauté incendiaire jura tout bas, puis releva son regard émeraude en direction de ce qui semblait être un grand gaillard à la tenue impeccable... Ah! M. Carlisle. Elle avait déjà eu affaire à lui par le passé, rencontre qui – avouons-le – avait été fort intéressante. Mais qu’est-ce qu’il foutait ici, à cette heure? N’était-il pas du genre à fêter toute la nuit ou... bien... à dormir lorsque les petites heures du matin approchaient de la sorte?
Bien évidemment, il servit à la catin son plus beau sourire doucereux, usant de son charme ravageur (et odorant, tiens!) pour calmer l’explosion colérique qu’elle représentait en ce moment. Malgré tout, ses propos vinrent la piquer au vif alors qu’il lui reprochait bien évidemment son manque de subtilité, lequel découlait de son inquiétude indéniable pour son amie. Mâchoire serrée, la rousse laissa son partenaire du moment lui agripper doucement le bras pour la ramener auprès des autres membres composant ce groupe carrément hétéroclite.
- Si je m’étais attendue à tomber sur vous, M. Carlisle... Balança-t-elle malgré elle. Qu’est-ce que vous faites ici, d’ailleurs? Ne devriez-vous pas être dans vos beaux quartiers à festoyer? À priori, c’est ce que vous faisiez, pas vrai? Vous sentez le fond de tonne à plein nez... Une petite menthe serait appropriée... Je dis ça, je ne dis rien. Elle planta son regard verdoyant chargé de provocation directement dans le sien. Elle n’appréciait pas se faire interrompre de la sorte alors qu’elle avait carrément d’autres chats à fouetter... comme retrouver Alexia, par exemple. Chat... tiens... est-ce que Brutus pleurait toujours à chaudes larmes en ce moment? Pourquoi pensait-elle à lui d’ailleurs?
Revenue malgré elle auprès du groupuscule, la prostituée afficha une moue agacée alors qu’Elijah échangeait un regard avec son majordome. Bien évidemment que ce dernier avait contacté le milliardaire... Pourquoi n’y avait-elle pas pensé? Si le richissime Aldagoon se fit un plaisir de détailler les autres hommes présents, Primerose ne put s’empêcher de remarquer la façon dont il détaillait Mountain Dew Boy : un mélange d’incompréhension et de jugement, le tout saupoudré d’un soupçon de dédain. Visiblement, les deux hommes ne jouaient carrément pas dans la même ligue... Même un aveugle aux globes oculaires crevés pourrait le constater.
Ne relevant pas la boutade précédente de Primerose, Elijah s’adressa aux autres membres du groupe avec calme, tel un parfait gentleman anglais. Les informations qu’il balança firent d’ailleurs tiquer la belle alors qu’il venait de préciser qu’Alexia était l’une de ses employées. Sérieux? Vesperati ne lui en avait jamais parlé... Primerose avait toujours cru qu’elle était une indépendante, comme elle... On croit connaître quelqu’un, alors qu’au fond...
Le bellâtre milliardaire s’adressa à Mountain Dew Boy, puis se retourna vers Kallatriel en haussant un sourcil, trahissant ainsi une légère touche de mépris envers le représentant angélique du groupe. Typique attitude d’un représentant démoniaque lorsque ce dernier tombait nez à nez avec un individu du clan adverse. Enfin... Elijah savait-il simplement que Kallatriel était davantage céleste que terrestre? Pour dire vrai, Prime n'en avait rien à cirer, elle voulait simplement retrouver son amie.
Poussant un soupir d’irritation alors que les hommes préféraient papoter plutôt qu’agir, la seule femme du groupe actuel jeta regard courroucé tout autour, à la recherche d’un simple signe trahissant la cause de la disparition de sa copine. Là... entre deux buildings... Une silhouette se tenait bien droite, immobile comme une statue. À voir son teint presque blafard dans la pénombre, la belle crut initialement qu’il s’agissait d’une personne âgée... Dehors, à cette heure, vraiment? Papi faisait de l’insomnie? Trouvant cette présence inanimée des plus curieuses, la prostituée infernale plissa des yeux... puis hoqueta de stupeur.
Attendez! Ce n’était pas une personne âgée! Non seulement son teint était grisâtre et craquelé... mais sa tenue aussi! Son bras tendu pointait vers le port de Roanapur et son visage calciné trahissait un étonnement évident. Qu’est-ce que... Sourcils froncés, air soucieux au visage, Primerose relâcha le bras d’Elijah et s’aventura sur le trottoir en direction de cette étrange statue de cendres...
- Qu’est-ce que c’est que ces conneries...? Fit-elle pour elle-même, voulant inspecter le pseudo-mannequin desséché de plus près.
C’est alors qu’une voix enfantine se fit entendre, chantonnant et ricanant au-dessus de sa tête, la faisant couiner de surprise au passage (quel courage, quand même, Prime!) et l’obligeant à s’arrêter à mi-chemin. Instinctivement, la démone releva son joli crâne vers le réverbère qui la surplombait, puis plissa des yeux, momentanément aveuglée par la lumière de ce dernier. Une silhouette frêle, juvénile même, se tenait tout en haut, ressassant des propos qui, à priori, n’avaient ni queue ni tête.
Nun? C’était qui, Nun? Quelle drôle d’appellation quand même... Le mioche la détaillait avec malice, assit nonchalamment sur son perchoir improvisé et arborant des fringues laissant entendre qu’il n’avait probablement pas un rond. D’ailleurs, LA question qu’elle se posait plus que toutes les autres était toute simple : comment avait-il fait pour grimper là-haut? À priori, le môme (Nun?? C’était lui ou pas?) n’évoquait rien de bien particulier, aucune sensation typique aux créatures surnaturelles... juste une petite peste des rues tout ce qu’il y a de plus humain. Certes, il avait probablement la génétique d’un ouistiti, à pouvoir grimper aussi haut, mais sans plus. D’ailleurs, cet adorable gosse lui faisait sa plus belle grimace de chimpanzé, accentuant la comparaison mentale qu’effectuait Primerose entre lui et un primate.
- Nun, c’est toi, pas vrai? Fit-elle en croisant ses bras sur sa poitrine. Tu as vu ce qui s’est passé? Il y avait une femme, assise sur ce banc, juste là-bas... as-tu ce qui lui est arrivé? Sois gentil : dis-moi ce que tu as vu et je t’achèterai de quoi manger, ce qui te plaît. Un service, ça se paie, tout le monde sait ça.
Après tout, lui offrir du fric était probablement inutile. Les enfants préféraient bouffer que d’avoir des billets entre leurs doigts. Généralement, les glaces et les bonbons figuraient dans leur préférence. Peut-être une pointe de pizza en plus, qui sait? Elle savait être généreuse quand il le fallait.
Puis, ramenant son attention vers la silhouette calcinée, plus loin, la démone eut un air incertain. Le pauvre s’était probablement trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment... S’il pointait le port de Roanapur, était-ce parce qu’il donnait une indication à la personne qui s’était adressée à lui avant de mourir? Ou pointait-il un truc qui PROVENAIT du port et qui l’aurait effrayé?
- Je suis tentée d’aller jeter un œil vers le port, déclara-t-elle à l’intention des hommes qui lui servaient de compagnons du moment. Il y a forcément un truc qui cloche là-bas... Puis, elle releva la tête vers le supposé Nun. Tu sais qui c’était? Un simple passant? Elle venait d’indiquer la statue incinérée d’un mouvement du menton. Et toi, Mountain Dew Boy? Tu n’as rien vu, hormis la disparition soudaine d’Alexia? Je doute qu'elle se soit volatilisée comme ça, comme par magie... Allons... tu as surement vu quelque chose, franchement.
Son ton était plus calme et posé. Certes, elle ressentait toujours l’urgence de la retrouver... mais Elijah n’avait pas tort sur un point : mieux valait souffler et réfléchir plutôt que de crier comme une folle dingue et d’agir sous impulsion.
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I'm bulletproof, nothing to lose Fire away, fire away Ricochet, you take your aim Fire away, fire away Shot me down but I won't fall I am titanium
Une douleur tambourinait les parois du crâne d’Elijah. Bon sang, son mal de tête allait-il passer bientôt ? Il ne pouvait pas se concentrer sur la recherche de mademoiselle Vesperati avec cette sensation de marteau-piqueur à l’intérieur de la tête. Il devait impérativement reprendre ses moyens, cela devenait sérieux. Il ne prenait pas du tout la situation à la légère. La disparition d’une de ses employées était une faute grave et surtout quelqu’un du talent d’Alexia. La main de Primerose toujours posée sur son bras alors qu’il l’avait galamment ramenée vers le groupe, il attendait qu’on réponde à ses questions. Pourtant les réponses ne vinrent jamais et ce fut le retrait de la main de la prostituée sur son bras qui interrompit le cours de ses pensées. Il la suivit un moment du regard avant de poser le sien sur son assistant. Abraham lui adressa un regard grave, lui signifiant qu’il avait des informations à lui partager, informations qu’il ne voudrait sans doute pas qu’elles soient divulguées devant toutes les autres personnes de leur groupe étrangement composé. D’un mouvement imperceptible de la tête, il signifia son intention à son second qui comprit tout de suite ce qu’il voulait. Il reporta son attention sur la belle rousse alors qu’elle s’éloignait en direction du trottoir.
Quelques secondes plus tard, son téléphone portable vibra dans la poche de son pantalon. Alors que tout le monde semblait suivre mademoiselle Primerose du regard, après tout elle semblait développer des dons de détective, il prit l’appareil et regarda le texto que lui avait envoyé Abraham. Il y a des traces de pas près de la scène de l’enlèvement. Elles ont assurément été faites par un Adlagoon. Gardant un visage impassible, l’homme d’affaires enregistra l’information. La situation venait de se compliquer. Un Adlagoon sous sa forme originelle se serait trouvé au même endroit que la disparue, cela n’avait rien d’une coïncidence. Cela n’augurait non plus rien de bon. En règle générale, beaucoup de ses comparses démoniaques préféraient rester incognito, lui le premier. Bien sûr, il savait que cette préférence ne s’appliquait pas à tous ses confrères, mais ceux qui préféraient conserveur leur forme démoniaque consistaient souvent en des êtres très dangereux. Le milliardaire préféra garder cette information pour lui, du moins pour le moment. S’il savait que sa compagne féminine était de la même race que lui et que du possible ravisseur, tout comme son assistant, il ignorait l’origine des deux autres hommes du groupe. Les frissons qui avaient fait lever le poil de ses bras en regardant l’homme à la chevelure opaline suggéraient qu’il était surement d’ascendance angélique et il était presque certain que le mastodonte aux chaussettes dans les sandales ne pouvait être qu’humain, mais pour l’instant, il n’y avait aucune façon de le savoir avec conviction. Il n’allait certainement pas simplement leur poser la question. Du moins, pas tout de suite.
Le démon rangea son téléphone portable dans sa poche sans répondre à Abraham. Un bruit près de lui le fit se retourner et il se rendit compte que Primerose s’était figée près du trottoir. Il la rejoignit en quelques pas et vit rapidement ce qui avait provoqué un hoquet de stupeur à la demoiselle. Devant lui se trouvait une personne complètement calcinée, pointant le port de Roanapur. Quelqu’un s’était manifestement donné du mal pour mettre en scène cette personne. En effet, brûler vif une personne à une pareille température pour qu’elle se fige comme de la pierre révélait plus d’un psychopathe aux allures de grandeur que d’un vulgaire pyromane. La personne qui avait commis ce crime voulait qu’on voie son spectacle, c’était évident. Ainsi, ils avaient à faire à un Adlagoon qui aimait mettre en scène ses victimes. Pourquoi est-ce que cela lui rappelait vaguement quelque chose ?
Il allait faire venir Abraham pour en discuter lorsqu’une voix enfantine provint d’au-dessus de lui. Sur un lampadaire, se tenait un jeune garçon très mal vêtu – non mais personne ne faisait aucun effort dans cette ville ? Y avait-il seulement Abraham, Primerose et lui qui prenaient soin de leur apparence ? C’était exaspérant au plus haut point. Levant la tête vers l’adolescent et plissant des yeux afin de ne pas être aveuglé par la lumière du lampadaire, Elijah écouta attentivement ses paroles. Si elles ne paraissaient de prime abord que des babillages de jeune garçon voulant se foutre d’eux, quelque chose retint son attention. En fait, ses toutes dernières paroles s’avéraient intéressantes. Il allait poser la question qui lui venait à l’esprit lorsque la jolie rousse le devança de ses questions.
Elle tentait habilement de l’amadouer, ce qui semblait la technique la plus probable afin d’obtenir des informations. S’il était seul à pareille heure, il était tout à fait probable qu’il vive de la rue. De plus, son accoutrement semblait confirmer cette hypothèse. Cependant, tout allait probablement être fermé si tard dans la nuit – ou tôt le matin. Il se retourna vers Abraham.
« Peut-on lui trouver de la nourriture dans les prochaines minutes ? »
Son assistant opina du chef. En travaillant pour lui, Abraham avait développé d’importantes ressources qui lui permettait de répondre à n’importe quelle requête avec une efficacité qui n’était pas de ce monde. Il sortit son téléphone portable et passa un appel.
Pendant ce temps, Primerose proposait d’aller voir du côté du port, ce qui paraissait absolument logique, puisque l’humain calciné pointait vers cette direction. Il y avait fort à parier que le groupe pourrait trouver des indices à cet endroit. Primerose s’adressa une fois de plus à l’adolescent, lui demandant s’il connaissait l’identité du pauvre brûlé avant de se retourner devant le blob humain qu’elle appela Mountain Dew Boy. Il haussa un sourcil interrogateur à ce sobriquet, mais il se doutait bien que ce n’était pas le moment de poser de questions sur ce curieux surnom.
La montagne humaine commença à bafouiller quelques paroles lorsqu’un homme en noir arriva avec un sac de McDo (huhu) qu’il tendit à Abraham avant de repartir. Évidemment. Cette chaîne de restauration était ouverte 24h. Son bras droit vint aussitôt le rejoindre, ouvrant le sac pour laisser sortir l’alléchante odeur de friture. Il y avait plusieurs choix : frites, BigMac, croquettes de poulet, un Mcflurry aux oréos soigneusement fermé et un cheeseburger. Il se tourna vers le groupe et se rendit compte que Mountain Dew Boy avait terminé de parler et qu’il n’avait rien entendu de ce qu’il avait dit. Il espérait simplement qu’il n’ait rien dit d’intéressant. De plus, le cinquième membre de leur troupe, qui s’était présenté comme Kallatriel, n’avait pas encore rien ajouté qui pouvait faire avancer l’enquête. Peut-être que, comme lui, il en savait plus que ce qu’il ne laissait paraître.
« Je suis d’accord avec mademoiselle Primerose. Le port pourra sûrement nous apporter des indices supplémentaires quant à la disparition de mademoiselle Vesperati. J’aimerais simplement poser une question à notre ami avant que nous nous y dirigions. »
Il montra le sac de la célèbre chaîne de restauration rapide à l’adolescent.
« Si tu réponds à ma question, je t’offre tout le contenu de ce sac. Que voulais-tu dire lorsque tu as prononcé les paroles “ Maman est là ” ? »
Il se doutait fort bien que l’adolescent ne parlât pas de la jolie prostituée lorsqu’il avait prononcé ses paroles. Ainsi, se pourrait-il que la personne responsable de l’enlèvement de mademoiselle Vesperati et de la nouvelle décoration de cendres solidifiées entre les deux bâtiments soit une Adlagoon femelle qu’il considérerait comme sa mère et devant laquelle il fallait fuir pendant qu’il était encore temps ? Le mystère commençait à se préciser, mais il n’était pas plus près de retrouver son employée. Il espérait seulement que le port puisse révéler des indices supplémentaires.
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« The kid has got a darkside, Best believe it Push too far you'll see The kid has got a darkside, Back against the wall La la la la la The kid has got a darkside, Best believe it's the Last trick up his sleeve The kid has got a darkside, That you don't wanna meet at all. »
Gros Tony, le gars aux multiples cannette de Mountain Dew, le comique du casse de La Visitation se tenait devant lui au côté d'un homme impeccablement habillé et rasé de près, les cheveux bien taillés en une coup élégante et sobre. L'homme était en costume trois pièces assortit d'un long manteau. Son visage lui disait quelque chose....Kalla s'arrêta net avant que les deux hommes, l'un secouant l'autre pour des informations, ne prennent notion de sa présence. Il les écouta un instant.... Apparement, des bribes de conversations qui lui venait par vagues, il apprit qu'une jeune femme venait juste de disparaître into thin air, l'affaire prenait une allure paranormale. Il devait sans doute être sur la bonne voie pour se rapprocher de la trace de ses compagnons angéliques disparus. Pourquoi les ennuis étaient-ils si facile à trouver à Roanapur? C'était presque comme si la résolution de cette énigme qui s'avérerait grandement périlleuse (cela il n'en avait aucun doute) venait frapper à sa porte. Bon....vu qu'il était dans de sales draps avec la déesse, il n'allait pas non plus râler devant cette aubaine de boucler son investigation rapidement. Il attendit calmement, un petit peu en retrait de la scène, essayant de ne pas se faire voir tout de suite, histoire d'engranger plus d'informations avant de se présenter. Il se tenait à quelque mètres, lorsqu'une silhouette familière se rapprocha du groupe à grands pas, arrivant dans leur direction, de la rue Anne d'Autriche qui menait au Sin District juste en face d'eux. Primerose....... Encore elle..... Il fallait que leur chemin se croisent pour la énième fois.... Après la nuit folle qu'ils avaient passés ensemble suite aux déboires avec Zekka Thyne et les anges adjoints de son cher frère. Il avait espéré ne jamais la recroiser. Non pas que l'affaire se soit mal fini, mais il avait essayé de toutes ses forces de ne pas aller revoir la démone, pour rétablir sa crédibilité auprès de ses compatriotes angéliques, et ne pas entacher encore plus celle de son frère qui allait bientôt être gratifié d'une troisième aile, par association de malfaiteur. Il avait déjà fallu qu'ils se recroisent lors du casse de La Visitation, et voir la jeune femme après tous ce temps avait déjà été douloureux, même si l'échange avait été très bref au vu des circonstances. La revoir ce soir avancer vers eux dans ses habituelles tenues des plus sexy était encore plus difficile, après qu'il eut rêvé d'elle moins d'une heure auparavant et que le rêve érotique en question lui avait valu une humiliation de plus devant une consoeur céleste de l'administration de Sullustéhan. Le tableau qui s'offrait devant lui, les réunissant avec gros Tony était des plus grotesques, encore une blague idiote de ce fichu destin. Décidément Dieu avait un drôle de sens de l'humour.
Il aurait voulu faire demi-tour immédiatement mais la rose incendiaire l'avait déjà reconnu, et le pointait du doigt en l'appelant par son prénom et en le fustigeant d'accusation comme le reste du groupe. Gros Tony et l'homme d'allure altière se tournèrent vers lui, notifiant enfin sa présence. La jeune femme leur passait un interrogatoire salé, apparemment la jeune disparue était l'une de ses amies.... La rose épineuse, après avoir déversé tout son fiel, pivota sur elle même et s'enfonça dans l'une des allées sombres, pour s'en retourner quelques minutes plus tard soutenue par le bras par personne d'autre qu'Elijah Carlisle, le magna des affaires en personnes sortant de la pénombre. Les événements prenaient une tournure fort intéressante ce soir....
Kalla connaissait Carlisle comme la majorité des gens sur l'île à travers les journaux et autres médias. Il avait même été récemment client de sa nouvelle boutique de thé. Il avait vu l'entrepreneurs aux infos, faire l'ouverture de sa nouvelles boutique de thés de qualité inégalée en provenance des meilleurs théiers du monde entiers. L'homme, de plus, était un compatriote britannique, il avait forcément bon goût en matière de thés. Kalla c'était donc décidé à aller faire un tour dans la magnifique boutique et était ressorti avec un disque compacte de thé Lao Bai Cha, un thé blanc, cru de l'année 2007, provenant du Yunnan en Chine, une superbe année de récolte, un Pu'er Cha, toujours du Yunnan, superbe thé noir exceptionnellement boisé, un Hojicha du Japon, incroyablement profond et marquant en bouche et un sachet de poudre de Macha, thé vert du Japon, un des meilleurs qu'il n'ait jamais acheté. Bien entendu, il avait aussi acheté quelque chose de plus proche de la maison qui lui rappelait son Angleterre d'adoption, un superbe Earl Grey bien fleurie et une généreux English Breakfast qui accrochait bien sur le palais. Bien entendu le tout avait coûté une fortune, mais il n'avait pas été déçu, et il comptait faire de cette adresse son fournisseur de thé régulier.
Il fut extrêmement surpris de voir le milliardaire à cette heure si tardive et dans ce coin-ci de la ville, accompagnée de la jeune femme. Primerose le connaissait? Décidément il n'y avait plus de quoi être surpris....Et donc l'homme de bel allure au côté du gros Tony en sandale, débardeur, chaussettes, était le second de Monsieur Carlisle. L'homme toujours à ses côtés lors de ses déplacements publiques. Il se disait bien qu'il le connaissait de quelque part....
La jeune rose incendiaire, avait eut du mal à se calmer et se recomposer, mais elle reprenait petit à petit sa composition habituelle lorsque l'homme d'affaire l'avait ramené près du groupe. Un frisson avait parcouru l'échine de Kalla lorsque lui-même c'était décidé à se rapprocher du reste de la bande. Il aurait pû jurer que le quatuor était d'origine surnaturel à l'exception de Tony. Monsieur Carlisle était donc potentiellement d'origine Démoniaque ou Angélique? Intéressant.... Son homme de main aussi?
L'homme haussa un sourcille lorsqu'il posa son regard sur Kalla. Lui aussi ressentait présentement la même chose à son sujet. Il questionna en premier Tony et se tourna par la suite vers l'ange proche de la cinquantaine lâchant avec un peu de dédain :
-Et vous êtes?
Ce à quoi Kalla répondit :
-Kallatriel Skelling.
Prime, elle avait déjà passé les présentation et regardait autour d'elle à la recherche d'indices, elle avança de quelques pas dans la direction d'un pédestre figé sur place et pointant quelque chose du doigt. Elle s'immobilisa à mi-chemin, comme frappée par la foudre. Kalla fixa son regard dans la direction de la silhouette figée et poussa un soupir de surprise, il s'agissait là d'une silhouette calcinée!
N'ayant pas le temps de détailler d'avantage la scène, il entendit une petite voix familière du haut d'un lampadaire juste au dessus de la démone. Il leva les yeux et aperçu..... Sapristi! C'était Nun, le gamin de la zone! Kalla le connaissait de par son travail dans la zone. Il avait soigné à plusieurs reprise le garçonnet, qui avait mainte et mainte fois été amoché. Il était difficile de survivre dans la zone, si jeune, mais le gamin avait développé les talents adéquates à sa survie dans pareil environnement. Néanmoins, même les plus habiles ne sortait pas toujours indemnes de la zone et Kalla avait dû récemment soigner le bras du garçon qui avait souffert d'une double fracture. Sans doute dû à ses multiples cascades et prouesses acrobatique. Il savait, cependant, à force d'avoir rencontré le gamin dans toutes sortes de circonstances, que celui-ci pouvait mentir comme un arracheur de dents, ou omettre de divulguer des informations quand l'envie lui prenait. Il savait aussi qu'il était sous l'influence de personnages dangereux dont une femme. Possiblement un ange déchu ou une adlagoon, ça il ne savait pas. Il avait entendu des rumeurs dans la zone. Un peu comme des légendes urbaines, liant le garçon à un personnage bien singulier et mystérieux. Prime lui proposait de la bouffe contre des informations? Pas sûre qu'il morde à l'hameçon. Le garçon était loyal à l’entité qui le contrôlait. Le sac en papier rempli de Macdo, que le bras droit d'Elijah venait de récupérer d'un énième sbire, finirait sans doute dans les mains dodu du Gluttony.
Quant aux traces de pas calcinées, imprimées dans le béton, proche de la scène, Kalla les avaient lui aussi aperçu en se rapprochant du groupe. Il décida de faire un move qu'il n'aurait jamais osé faire auparavant. Mais il voulait que les choses avancent vite. Il s'approcha de l'homme de main du milliardaire, demanda à voir le sac en papier de Macdo, plongea sa main dedans et en sortit le cheese burger. Il se dirigea ensuite en direction de ce pauvre Tony. Le saisie par le bras et le traîna jusqu'au banc ou s'était déroulé la disparition quelques minutes plus tôt.
-Venez mon brave homme....Rien de tel qu'un petit encas pour se remettre d'émotions fortes.
Il fit s’asseoir Tony, et lui fourra le cheese burger dans les mains. Maintenant que la seule personne non-surnaturel était écartée du reste du groupe, il se dirigea vers le trio. Mr.Carlisle s'adressait déjà à l'enfant, pointant le sac Macdo du doigt et posant des questions. Kalla, arrivé à leur hauteur, lâcha sans ménagement, en prenant soin cependant de baisser suffisamment la voix pour que seul la confrérie des êtres surnaturels l'entendent :
-Je vous conseil de prendre les dires de Nun, avec beaucoup de parcimonie et de bien analyser ce qu'il va vous lâcher, le petit peut s’avérer ne pas toujours être fiable quand il se sent piégé. Sachez aussi que son entourage est dangereux. Quand à votre disparue, je suis prêt à parier qu'elle s'est faites enlever par la voie des aires, sans doute par une entité ailée. Passons les faux semblants, nous avons à faire à une entité surnaturelle.
Il leva ensuite son regard en direction du garçon toujours perché sur son lampadaire et lança :
-Salut Nun! Comment vas-tu? C'est Kalla, de la clinique ambulante, comment va ton poignet? Descend, on a du miam ici pour toi, je suis sûre que tu dois avoir pas mal faim! Descend, ma chère amie Prime aurait quelques questions à te poser si tu veux bien.
Valérian se tenait debout sur un toit à cent-soixante pieds de là. Bras croisés, l'ange observait la scène. Depuis ses jumelles il pouvait aisément reconnaître l'agent Kallatriel. Il le compara à l'image mentale qu'il avait stocké dans l'Esprit Ruche. Nul doute, c'était bien lui. Et il reconnaissait aussi la femme qui allait avec le groupe. Des signalements avaient déjà été fait la concernant. Elle était loin d'être une priorité, mais des gars du contre-espionnage avaient signalé une 'sensation de picotements' caractéristique des démons, alors qu'ils la poursuivaient en vol au-dessus de la ville. Mais on avait perdu sa position peu après. Et voilà qu'elle refaisait surface ici. Tiens tiens... Quel heureux hasard... Il envoya un message silencieux à Victoria : 'ajoute au dossier que nous avons retrouvé la trace de la complice de Kallatriel de Sullustéhan.' Celle-ci sortit immédiatement un carnet de sa besace, tira une plume de son aile et de son sac un flacon d'encre. Et elle nota le plus précisément possible ce qu'il se passait et la présence de la suspecte. Saurius, lui gardait l’œil collé dans la lunette de son arme de tireur d'élite. Aucune balle n'était chambrée. En fait, il n'était même pas à l'ordre du jour que l'équipe numéro soixante-six ne passe à l'action ce soir. Mais il gardait le mauvais pressentiment que tout allait aller de travers ce soir. Et ça n'était pas la trouvaille à l'angle de la rue qui allait le persuader du contraire...
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Il était supposé être l'avatar du bien. Le garant de ce que la société avait fait de mieux ! Un véritable roc auquel toutes les belles dames se seraient raccrochées dans la tempête. Pas les hommes, non. Chacun ses problèmes... Il aurait dû être le rayon de soleil qui perce la nuit pour apporter courage aux âmes plongées dans les ténèbres. ... Mais maintenant il comprenait qu'il n'était même pas l'ombre de ce qu'il avait imaginé représenter être.
Car cet homme classe venait de prendre les choses en main. Cet homme à l'air vaillant, les cheveux prodigieusement faussement entretenus. La barbe arrogante et le regard fier. Cet homme qui s'en était venu et qui semblait connaître la belle et autoritaire élue de son cœur. L'espace d'un battement de cœur, Tony imagina dans quel type de jet privé l'homme respectable pouvait bien emmener la rousse. Simplement pour faire un tour de l'île, et fumer du cigare. Non ! Non ! Foi de Tony, il n'y aurait aucun galant rendez-vous entre la femme extraordinaire au destin fabuleux qu'il convoitait... Et ce pseudo beau mec comme on n'en voit pas un toutes les six générations. Elle ne lui trouverait rien derrière son accoutrement plaisant, son corps entretenu, son air ténébreux et mystérieux et son ton assuré. Mais pour se faire, notre héro devait se montrer à la hauteur. Tout le monde semblait chercher cette femme qui avait été emportée par Bloody Mary. Et malgré le fait que notre cœur pur en conchiait ses pantalons de peur, il se montrerait à la hauteur de tous les espoirs que celle qui se prénommait Primerose mettait en lui. Il allait montrer ici et ce soir que seul lui avait le courage, le bagage, la volonté, et la pertinence de la proposer en mariage ! Et que leurs enfants s'appelleraient Junior, Adam, Joy et Juliana.
Un groupe mené par la sulfureuse femme s'était quelque peu éloigné. Alors il avait suivit, quoique un peu à retard, ainsi que l'autre grand bonhomme toujours sur son portable. Tony pourtant cumulait assez haut... Et assez large. Mais ce type qui les suivait était pas mal dans son genre. Même si l'homme savait qu'il allait pour lui le poids et la circonférence ! Aha ! Là il en avait plus, hein ?
Il réfléchissait à comment faire quelque chose d'impactant et de brave pour faire avancer l'enquête et montrer ses sentiments à la belle femme... Lorsqu'on vint lui coller un succulent Cheese Burger entre les mains. Son cœur sauta de joie dans sa poitrine et il lança un regard d'amitié profonde à son généreux vieux donateur. Il déchira le papier et englouti son repas offert en quelques soufflements surexcités.
- " Gnompfr ! M'chi m'chieux ! "
C'était une montagne de saindoux heureuse. Et qui ne remarquait pas que le reste du groupe songeait à suivre une piste lancée par un cadavre calciné...
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Primerose s'était montrée raisonnable. Cette nuit était déjà bien pourrie, et rien ne semblait vouloir inverser le cours des choses. Elle venait de faire une offre au garçonnet perché en haut de son lampadaire. L'idée était bonne, simple et logique. Mais peut-être que rien de tout ceci n'avait emprise sur le petit gamin à forte tête qui se trouvait là ce soir. Il les observait depuis sa position surélevée et guettait leur réaction. ... Elle n'était pas celle qu'il aurait souhaité, et cela se vit au retroussement de son petit nez en trompette. Partant dans un soupir de lassitude, le gamin se laissa aller en arrière. Visiblement plus qu'il n'aurait dû. Il perdit son équilibre et son corps chuta droit vers le sol ! Kallatriel aurait voulu aller se porter à la rencontre du petit bonhomme ! Abraham aussi, mais lui ne bougea pas. L'enfant cependant déploya une paire d'ailes à la membrane onyx déchirée à maintes endroits. Elles étaient piteux état, cependant un coup violent suffit à le faire stopper sa chute juste avant d'atterrir dans les bras de l'ange bien intentionné.
-" Ne touchez pas Nun ! Je vous l'interdis ! Sinon ça sera la scoumoune ! "
Et malgré cette partielle révélation de sa véritable identité, aucune sensation étrange ne venait tenailler le groupe, pourtant alerte à reconnaître des individus surnaturels. Les yeux de l'enfant étaient maintenant deux grandes billes grises et lisses, sans iris ou prunelle. Ses dents s'étaient quelque peu étirées, effilées l'espace d'un instant. Mais au grand soulagement de tous, il recouvra son apparence inoffensive dans les secondes qui suivirent.
Petit bonhomme, il les regardait d'en bas avec assurance, tous ces adultes perdus en cette chaude soirée. Il alla observer la statue de cendres comme s'il s'agissait de la plus ennuyeuse des pièces d'une exposition bien barbante d'un musée dont la spécialité était la géologie. Se fourrant l'index dans le nez, il en tira un résidu gluant et vint l'apposer sur la statue mortuaire. Puis il tourna son regard vers l'adlagoon qui cachait mal son aura. Celui même qui lui offrait un Mac Donald.
Nun se gratta les cheveux. C'était vrai que ça sentait rudement bon là-dedans ! Mais le gros humain, là, il avait eu un truc qui était dedans. Nun voulait tout. Ou rien. Et il plissa les yeux quand il reconnu le doc de son territoire. Kesskifézélà ? Le garçonnet fit la moue. Il était décidé à jouer. Même avec le doc. Ce soir était un soir pour jouer ! Il allait jouer ! Ils allaient jouer avec lui ! Son esprit venait de concevoir un super jeu !
Le petit diablotin prit un air mignon en gonflant les joues, et en prenant un regard songeur.
- " Euh... Je ne sais pas qui c'est ça. (Il toqua sur la statue comme sur une porte de maison. De la cendre glissa au sol suite aux coups) C'est quelqu'un... Mais il fallait pour montrer le chemin. Il y a un chemin. Allons, Nun connaît le bon jeu ! Voilà la règle ! Vous ne pouvez que poser une question chacun par indices sur le chemin. Et moi je ne peux que répondre que par 'oui' ou par 'non' ! Pour chaque réponse que je donne si je dois vous répondre 'non', alors vous avez un gage ! Oui ? On joue ? "
Une lueur de joie pas tout à fait enfantine brillait dans ses yeux. Il montra Tony du doigt.
-" Lui là mange un peu de mon miam. Je veux tout le miam ! Oh, et pour répondre à la dame 'oui.' Donc pas de gage ! Bravo ! "
Ceci dit, et comme Nun n'avait confiance qu'en Kallatriel, le médecin de son territoire, il lui sauta dans le dos pour grimper sur ses épaules.
- " Allez Kalla ! On avance ! Allons voir ce qu'il y a au port ! "
D'un commun accord le groupe décida de poursuivre leur enquête en direction des docks de la ville. A la clé, la survie d'Alexia Vesperati. Et l'objet de la mission de Kallatriel. Tony, lui était à la traîne, et tandis que les autres quittaient la scène, lui la découvrait presque. Tiens donc, ils avaient mis une statue ici ? Hier encore elle n'y était pas. Décidément, la maire de la ville faisait vraiment beaucoup de choses pour développer le côté artistique de Roanapur en ce moment. Et ça c'était bien ! Il regarda attentivement les détailles des moulures. C'était vraiment finement sculpté ! On aurait vraiment dit une vrai personne. Chapeau à l'artiste ! Oh, il y avait une signature. C'était dans le dos. On ne pouvait pas vraiment bien lire, c'était presque caché dans les plis du vêtement. Il lu les mots. Et il se dit que peut-être que ça serait intéressant dans leur quête.
Tandis que les uns et autres marchaient, Nun, sur les épaules de l'ange chantonnait pour lui avec entrain une mélodie lugubre. Tout heureux de déguster des Nuggets de poulet de la célèbre enseigne de repas rapide, il appréciait leur dorure, et leur goût salé, relevé d'une pointe de poivre. Nul besoin de la délicieuse sauce barbecue avec, il les aimait natures ! Le garçonnet gardait jalousement son repas et semblait de bonne humeur. Son coca pétillant et frais était visiblement sa plus grande source de joie immédiate. Il donna un coup de talon sur l'épaule de celui qui l'avait soigné.
- " Hue Kalla ! Hue ! Tu connais Spirit ? Le cheval qui veut rester libre ? Tu connais la chanson ? Chante avec moi !
Je suis libre et sans loi ! Jamais je le sais , jamais je n'abandonnerais noooooon ! oh OH OH !!! Je suis comme la rivière je suis libre comme l'air ! Seul ! Maitre ! De mes frontières ! Jamais je le sais , jamais je n'abandonnerais noooooon !
"
L'enfant chantait avec entrain lorsque Tony rattrapa le groupe. Il était gonflé de partout de son effort d'avoir couru un marathon d'une cinquantaine de pieds. Ses bajoues s'agitaient, de la sueur perlait sur sa peau et goûtait de la pointe de son nez. Les mains sur les genoux, cassé en deux, il s'arrêta au niveau de Primerose, soucieux d'apporter sa pierre à leur projet commun.
- "Pfiouh ! Arrh. Non, ça va, je ne suis pas du tout asthmatique, reuuuh ! (Il reprit sa respiration tant bien que mal) Ma dame ! Chère pétale de rose dans le champ de mes espoirs fleuris. Toi dont la tête est comme le soleil au matin dans le ciel et qui vient éclairer de sa lumière de feu ma journée... Je voulais te dire le message gravé dans la statue ! Tu l'as vu sans doute, mais au cas où... 'Artiste incomprise, je pointe la vilenie, de ceux qui détruisent vos vies. Le feu est le premier élément de la haine. Mais après toute juste colère vient la douche froide. Si toi aussi tu a éprouvé la noyade, engloutis par les tourments de la vie, cherche le point qui domine l'horizon. La seule lueur d'espoir des naufragés.' "
Tous se regardèrent. Que ce que ce charabia pouvait bien signifier...?
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Voici qui marque la fin du tour 2.
5 jets de dé ont été effectué durant ce tour :
Tous les protagonistes ont inspecté la statue figée en quête de plus amples informations.
Il fallait obtenir un résultat de 4 ou plus pour en trouver quelque chose. Tout le groupe aillant obtenu un 1, échec critique sur Angeli Ex Inferno, l'ensemble du groupe a été bien plus choqué par la scène que réellement minutieux dans la collecte d’indices. Seul Tony, croyant avoir affaire à une statue n'y a vu que du feu (hé hé hé) et a pu relever l'élément, avec son 5 au dé.
Comme quoi, les dés aussi sont RPs...
Si vous avez besoins d'informations spécifiques vous pouvez me contacter par MP sur le forum ou sur discord.
Je vous souhaite une meilleure chance pour ce troisième tour ! La fin du troisième tour sera le dimanche 15 Mai à 23h59 (heure française).
Bouille de gamin insatisfait et nez en trompette retroussée. Il fallait croire que cette vision incendiaire constituée par la jolie catin était loin de représenter l’apothéose des désirs du ouistiti. Qui attendait-il donc? Croisant les bras sur sa poitrine, Primerose détailla ce mioche sans manière qui, d’ores et déjà, soupirait de lassitude de façon presque théâtrale. Primerose reconnaissait les dramaqueens lorsqu’elle en croisait une; personne ne pouvait feindre le drame aussi bien qu’elle après tout! Jouer la comédie était son gagne-pain... enfin, ça et son cul, bien évidemment.
Une voix bien connue se fit entendre, interpellant le gamin de ce ton suave qui, d’ordinaire, faisait basculer même les cœurs les plus endurcis. Elijah venait de s’arrêter près de la prostituée, après avoir abondé dans son sens quant à sa suggestion d’explorer le port. À priori, il proposait à Nun tout le contenu d’un sac de McDo (tiens, il avait déniché ça où...?!) imposant et odorant en échange d’une simple réponse à sa question. Oh tiens, Carlisle lui volait ses idées maintenant! Devait-elle en être courroucée ou en être flattée?
Avant même que le môme ne puisse répondre, Kallatriel se joignit à la conversation, suggérant d’emblée d’éviter de se laisser entourlouper par les réponses du gamin. Visiblement, ils se connaissaient tous les deux et la jolie rose incendiaire ne doutait pas que son compatriote angélique puisse avoir déjà fait les frais de ces mensonges d’enfants terribles par le passé. Elle prendrait bonne note de ses recommandations et espérait que ses collègues démoniaques puissent en faire de même. Haussant les sourcils, Primerose jeta une œillade directement vers son client jadis régulier alors que, pour la première fois réellement, ce dernier faisait ouvertement fi de toutes les convenances en évoquant ouvertement l’aspect surnaturel de toute cette histoire. Kallatriel avait déjà été plus discret, il fut un temps...
- Alors si nous oublions les faux-semblants, je me permets la question suivante : as-tu des informations pertinentes quant à la possibilité d’un kidnapping par la voie des airs, très cher Kallatriel? Souffla-t-elle tout bas en sa direction, faisant référence à cette unité mentale cheloue qui semblait unir tous les emplumés entre eux.
Aucune réponse ne fut donnée, puisque le principal intéressé se dirigeait déjà vers l’enfant, le saluant avec familiarité.
Basculant vers l’arrière, Noune se fit prendre par surprise dans son propre élan, chutant vers le sol dans ce qui semblait être un excès de maladresse. Si d’emblée voir un gosse en difficulté pouvait stimuler instantanément certains réflexes de sauveur chez plusieurs individus, Primerose, pour sa part, resta stoïque. Elle en avait vu d’autres! En fait, si jamais elle ne s’était doutée que le gamin puisse être doté d’imposants appendices membranés et démoniaques, elle avait réellement cru qu’il était suffisamment habile pour se rattraper lui-même dans sa chute. Or, malgré son air impassible, elle était en réalité carrément étonnée de voir ces ailes sombres, trouées par endroit et rappelant l’empennage d’une chauve-souris.
Elle... Elle n’avait rien perçu. Voilà qui était carrément étrange! Normalement, elle était sensible à la présence d’êtres surnaturels et pourtant... niet, nothing, nada... Décontenancée, la rouquine jeta un regard en direction d’Elijah et de Kallatriel, ce dernier attrapant Nun au passage, avant qu’il ne s’écrase bêtement sur le bitume (du moins, c’est la finalité à laquelle ils avaient tous cru, à priori). Si tôt dans les bras de l’ange que le gamin forcément démoniaque se mit à se tortiller, à l’instar d’un diable dans l’eau bénite. Il refusait que quiconque ne le touche, même ceux qui voulaient lui sauver la peau? Oh, voilà un sale mioche qui ne savait visiblement pas remercier ceux qui se souciaient de lui (Kallatriel, en l’occurrence)... Bien peu impressionnée par l’apparence partiellement infernale de l’enfant davantage que par sa capacité à éviter d’être dépisté, Primerose se contenta de hausser un sourcil. Naturellement, elle jeta un regard en coin en direction de Mountain Dew Boy, lequel s’empiffrait d’un cheeseburger avec passion, bien installé sur son banc et enrobé dans sa naïveté presque tangible. Quelle étrange soirée... Mieux valait qu’il continue de déshabiller du regard cette galette de (pseudo?) viande bien grasse vêtue de son manteau de gluten, plutôt que de porter trop attention à ce Nun qui arborait des airs chérubin façon Exorcisme. Fort heureusement, la petite peste décida de recouvrer son apparence faussement adorable, évitant bêtement de dévoiler sa véritable nature au dude dodu dégustant son dû découlant du McDo.
Trêve d’allitération en D, Primerose préférait nettement que Mountain Dew Boy reste dans l’ignorance, puisqu’elle sentait qu’il était probablement du type à déblatérer son expérience surnaturelle sur les forums et différents réseaux sociaux, soucieux de trouver des semblables ayant vécu pareilles expériences. Mieux valait éviter d’ébruiter le tout inutilement. Nun, pour sa part, décida de se rapprocher de l’individu pétrifié, histoire d’y coller ce détritus nasal qu’il venait de quérir profondément dans son pif. Charmant. Optant finalement pour une bouille à la Jigglypuff, les joues gonflées, le môme décida de parler, déclarant d’un air nonchalant que la statue n’était rien d’autre qu’un bête individu. Bref, un passant, situé au mauvais endroit, au mauvais moment. Statuant sur les règles d’un pseudo jeu à la con, le môme précisait qu’il avait envie de jouer et que chaque membre présent de cette partie bas de gamme avait le droit à une question, laquelle serait répondue que par oui ou non. Franchement, on pouvait lui mettre un flingue sur la tempe pour le faire parler? Ce serait nettement plus simple de le faire pisser dans son froc! Ça faisait partie des règles, ça, non? Primerose n'en avait rien à foutre de ce morveux (elle n’aimait même pas les enfants, tiens!), elle voulait uniquement retrouver sa copine avant que le malheur ne s’abatte sur elle! Pourquoi gaspiller ce précieux temps au profit de simples caprices juvéniles! Malgré tout, elle doutait clairement que sa suggestion purement démoniaque ne fasse l’unanimité... Non seulement Kallatriel s’y opposerait farouchement, mais ce serait mauvaise presse pour Elijah et Mountain Dew Boy chierait dans son froc... Était-elle la seule à n’avoir rien à perdre, pardi?
Nun indiqua le seul humain du groupe, lequel se léchait encore les doigts à la fin de son encas, puis déclara qu’il souhaitait avoir toute la nourriture pour pouvoir poursuivre le jeu. Puis, il se retourna pour faire face à la démone qui, pour sa part, se contente de hausser un sourcil.
- Merci, je suppose... Marmonna-t-elle d’un ton tout sauf jovial.
Puis, sans un mot supplémentaire et usant de toute cette énergie énervante dont il savait faire preuve, le mioche démoniaque s’élança et bondit dans le dos de Kallatriel, désireux de faire usage de l’ange comme fidèle destrier. Poussant un soupir et haussant des épaules, la catin accepta de suivre le groupuscule, lequel était mené par Nun et Kalla-monture. Bras sur la poitrine, Primerose gardait pour elle cette inquiétude qui la rongeait pour son amie. Pourquoi s’en prendre à Vesperati? Enfin, maintenant qu’elle savait qu’elle était à la solde de M. Carlisle, elle pouvait bien imaginer qu’elle avait fini par se faire des ennemis... mais au point de se faire kidnapper par un démon, via la voie des airs? La New-Yorkaise d’origine avait du mal à le croire...
Nun chantait à la fois joyeusement et lugubrement tout en s’empiffrant de cette nourriture de qualité médiocre. À croire que le gras et le sel avaient leur chic pour stimuler un bien-être factice chez ceux qui en appréciaient la saveur... Pour sa part, elle trouvait ça futile et sans intérêt.
Alors que ses escarpins laqués martelaient le pavé dans un mouvement régulier, la rouquine entendit un râlement provenant de ses arrières, juste avant que le dodu ne fasse son apparition, essoufflé comme pas un et le visage rouge comme une tomate. Ça irait ou il risquait la crise de cœur? Primerose détailla son compagnon imposé d’un air curieux, se demandant si les secours étaient nécessaires ou pas.
- C’est le McDo... ça fait ça quand on en consomme... Rétorqua-t-elle pour justifier l’accablement de Mountain Dew Boy.
Puis, après une longue inspiration, il s’adressa à la catin avec une éloquence qui lui fit perdre son latin! Ah bah, il était doué avec les mots, le bougre! En voilà une surprise! Elle ne s’était pas attendue à ça! Non seulement était-il fin poète, mais il avait assurément une mémoire phénoménale, à voir comment il pouvait réciter un texte si long sans le moindre souci, et ce, après une seule lecture.
- Attends, attends! S’exclama-t-elle, plongeant les doigts dans son sac à main pour y sortir son téléphone. Répètes un peu ça! Je vais enregistrer, ça sera plus simple, au cas où tu aurais un trou de mémoire!
Tapotant l’écran tactile de son portable, la beauté activa l’enregistreuse alors que l’humain récitait à nouveau ses propos. Bon... comme ça, ils auraient l’assurance de ne rien perdre.
- Tu as vu ça derrière la statue? Demanda-t-elle à Mountain Dew Boy en jetant une œillade en direction du calciné qui, maintenant, semblait lointain. Non, je n’avais pas remarqué... Bien joué. Comment tu t’appelles déjà? Je veux dire... Je me souviens de toi lors de l’attentat de La Visitation, mais je ne crois pas avoir entendu ton nom...
Parce que bon... Tout acte digne de ce nom valait minimalement qu’on cesse d’utiliser des sobriquets désobligeants à son intention.
- Tony? D’accord Tony. Tu peux m’appeler Primerose. Puis, elle prit un air pensif. « Mais après toute juste colère vient la douche froide. Si toi aussi tu as éprouvé la noyade, engloutis par les tourments de la vie, cherche le point qui domine l'horizon. La seule lueur d'espoir des naufragés » Répéta-t-elle machinalement, ayant été attirée par ce passage. Qu’y a-t-il à l’horizon lorsque nous fixons l’océan? Le soleil? La lumière? Ça me semble trop simple... Noyade? Lueur d’espoir des naufragés? Une bouée? Les bouées guidant les navires scintillent la nuit grâce à leurs phares... Après, c’est surement au sens figuré...
Jetant un regard vers ses compagnons, Prime espérait que l’un d’entre eux puisse l’aider dans son raisonnement.
- Quelqu’un a une idée? Puis ouvrant la bouche alors qu’elle poursuivait sa marche vers le port, Primerose voulut poser la question à Nun, puis se rappela sa règle ridicule d’une seule question par individu. Bon sang, quelqu’un pourrait l’interroger? J’ai déjà gaspillé bêtement ma question, plus tôt...
C’était si énervant... Poussant un soupir alors qu’elle gardait les bras croisés sur sa poitrine, la rouquine plissa des yeux en détaillant le port qui s’étendait devant eux, dans la noirceur de la nuit. Elle pouvait déjà percevoir l’odeur saline de l’étendue marine et le clapotis de cette mer qui, à priori, semblait calme. Pourraient-ils y trouver des indices davantage évocateurs? Bon sang... Où étais-tu, Alex?
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I'm bulletproof, nothing to lose Fire away, fire away Ricochet, you take your aim Fire away, fire away Shot me down but I won't fall I am titanium
Lorsque l’homme à la chevelure blanche, Kallatriel avait-il dit, se rapprocha de Primerose et lui après s’être momentanément débarrassé du colosse bien en chair en lui offrant un cheeseburger – non, mais on ne se gênait pas quand même – Elijah ressentit une fois de plus ce picotement particulier sur sa peau, l’avertissant qu’il avait à faire à une entité surnaturelle. Généralement, ce picotement en particulier se produisait lorsqu’il se trouvait en présence de ces humains emplumés appartenant à la race angélique, un peuple qui se croyait supérieur en tout point pour leur pureté et leur foi. Non, mais quelle blague ! Savaient-ils seulement qu’on leur mentait tout autant qu’ils se mentaient à eux-mêmes ? Il retint un soupir d’exaspération lorsque Kallatriel recommanda de ne pas prendre au mot les paroles de l’enfant. Sans blague ? Il ne s’en serait jamais douté. Pourtant, il fallait bien qu’ils obtiennent ne serait-ce qu’un minimum d’informations s’ils voulaient retrouver mademoiselle Vesperati. Que ça leur plaise ou non, pour l’instant leur seule piste, mise à part le défunt humain calciné consistait en ce môme qui se foutait sans doute d’eux du haut de son perchoir électrique. Cependant, l’ange poursuivit sa tirade émettant l’hypothèse d’un enlèvement par la voie des airs. Il serra imperceptiblement des dents lorsqu’il affirma que toute cette situation était liée à une entité surnaturelle. Si le démon aimait endormir les curiosités par une tirade de faux-semblants, de flatterie et d’une politesse hors du commun, il fallait dire que cet être angélique ne passait pas par quatre chemins. Toutefois, l’homme d’affaires ne lui faisait pas confiance. Comment faire confiance à cette bande de joyeux poulets ?
Comme Primerose semblait connaître le nouveau membre de leur trio surnaturel, il la laissa poser les questions, écoutant en silence les réponses qu’il pourrait fournir et continuant d’observer les alentours de son regard impassible. L’entrepreneur savait qu’Abraham avait, sur ses instructions, dépêché quelques membres de son équipe de sécurité qui tentaient de refaire le trajet de mademoiselle Vesperati à la recherche d’indices potentiels. Il tourna son regard vers l’enfant toujours perché sur son piédestal. Apparemment, il n’avait aucune intention de répondre à sa question. Il avait toujours détesté les enfants et celui-ci n’allait certainement pas le faire changer d’avis. Ainsi, il était presque soulagé lorsque le môme se balança par l’arrière et tomba du réverbère. Restant de marbre devant la chute du gamin, il nourrissait quasiment l’espoir qu’il s’écrase sur le sol. Ce ne fut pourtant pas le cas, puisque deux ailes apparurent au dos de l’enfant révélant sa nature démoniaque. Restant une fois de plus impassible devant la soudaine transformation de celui qui se désignait comme Nun, il se mit toutefois à réfléchir. En aucun temps, il n’avait ressenti ce pressentiment qui l’avertissait qu’il était en présence d’un des siens. Cette sensation de chaleur qui lui parcourait la nuque, comme cela avait été le cas avec Abraham il y a bien longtemps et Primerose quelques semaines plus tôt. Comment était-ce possible ? Il sentit un mouvement près de lui et sut tout de suite qu’Abraham s’était approché lorsqu’il avait vu le môme planer. Elijah se retourna pour lui lancer un regard entendu. Certaines pièces du puzzle se mettaient en place, mais il leur manquait encore tellement d’informations.
À son grand agacement, le mioche atterrit dans les bras de Kallatriel, regardant le groupe des deux billes noires qui lui servaient d’yeux. Après être allé vers la statue, il proposa les règles d’un jeu auquel ils devraient tous se prêter s’ils voulaient davantage d’informations. L’homme d’affaires démoniaque commençait à perdre sérieusement patience. Il s’imaginait prendre l’insupportable môme par le cou et le torturer pour avoir des réponses à ses questions. Il expira lentement, mettant fin à ses pulsions violentes. La violence ne les mènerait à rien. Du moins, pas tout de suite. La meilleure solution consistait à prendre part au jeu proposés par l’enfant. Il soupira, alors que le petit démon venait de grimper sur Kallatriel qui devait lui servir de (vaillant ?) destrier. Il venait de confirmer à Primerose que l’homme calciné n’était qu’un passant. Une malheureuse victime se trouvant sur le terrain de chasse d’un prédateur cruellement en manque d’attention.
Ainsi, toujours accompagné d’Abraham, il se mit à suivre le groupe en direction du port. Le groupe avait une cinquantaine de pas lorsque le bruit d’un mammouth asthmatique parvint à leurs oreilles, les forçant à se retourner. Il s’agissait du fameux Montain Dew Boy, ce ventripotent au manque flagrant de style et d’hygiène. Il s’adressa à Primerose et Elijah dut mettre son poing devant sa bouche pour réprimer un éclat de rire. Était-il vraiment en train de s’adresser à la prostituée avec un langage aussi fleuri ? Tentait-il vraiment de la séduire ? Savait-il seulement qu’il n’avait aucune chance ? L’entrepreneur porta son regard sur le sol en tentant au mieux de ne pas rire tout haut. Il savait qu’il devait à tout prix éviter le regard de son assistant, sans quoi, ça serait terminé. Il ne pourrait pas se retenir de rire aux larmes. Pourtant, lorsqu’il eut fini de s’épancher, l’éléphant grassouillet déclara avoir trouvé une information sur le passant calciné. Ainsi « l’artiste » avait signé son œuvre ? Reprenant tout de suite son sérieux, il écouta l’énigme que récitait. Artiste incomprise. C’était une Adlagoon femelle qui étendait son terrain de chasse. Pouvait-il s’agir de… ? C’était presqu’impossible. Il avait entendu les rumeurs selon lesquelles elle déambulait dans les rues de l’île, mais cela faisait un moment qu’elle était calme… ou du moins qu’elle se faisait plus subtile. Il regarda Abraham qui lui rendit son regard. Il était parvenu à la même conclusion que lui. D'un seul hochement de la tête, il signifia à son second de passer l’appel. Il fallait des informations sur celles qui manifestement avait décidé de s’en prendre à mademoiselle Vesperati.
Alors que Primerose enregistrait l’énigme que récitait Tony afin qu’ils puissent toujours l’avoir en cas de perte de mémoire, Elijah réfléchissait à toute vitesse. Peut-être était-il le moment de partager ses informations au groupe. Cependant, il ne voulait pas le faire devant Tony. Abraham revint quelques instants plus tard, le regard sombre. Cela ne présageait rien de bon. Voilà là une opportunité d’occuper Tony afin de partager ses informations aux autres membres du groupe.
« Abraham, mon cher, pouvez-vous enregistrer vous aussi la formidable trouvaille de monsieur Tony ? Bien que la technologie soit exceptionnelle, elle est parfois peu fiable. Il serait bien que nous en ayons deux exemplaires en plus de la mémoire notre cher poète. De plus, le pauvre homme semble à bout souffle. Peut-être devriez-vous vous asseoir une ou deux minutes ? Ne tardez pas trop cependant. Nous vous attendrons avant de poursuivre nos recherches. »
Il se retourna vers le groupe formé de Primerose, Kallatriel et Nun.
« Comme la première victime a été brûlée vive – référence ici au feu qui est le premier élément de la haine –, je pense que l’énigme nous indique qu’il est fort probable que nous retrouvions une seconde victime, noyée cette fois. Mais vous avez raison, Primerose, tout semble pointer vers le port. Bien sûr, je peux me tromper. »
Il jeta un regard vers Abraham et Tony pour s’assurer qu’ils ne s’approchaient pas encore. Prenant une inspiration, il s’adressa à ses compagnons.
« Il semblerait que nous ayons à faire à une Adlagoon, chassant sous sa forme originelle. Il y avait des traces de pas incrustés dans le bitume près de l’endroit où se trouvait mademoiselle Vesperati. De plus, l’énigme fait référence à une artiste incomprise. Or, il existe des rumeurs d’une Adlagoon qui aime mettre en scène ses victimes et elle serait sur notre île depuis un bon bout de temps. N’oublions pas que notre jeune ami a bien dit “Maman est là”. Tout semble pointer vers cette direction. »
Il regarda Nun, bien installé sur les épaules de Kallatriel. Primerose avait demandé que l’un d’eux pose une question. Quelle question pouvait-il lui poser qui ferait avancer leur enquête ? Prenant une inspiration, il regarda le môme qui s’empiffrait toujours.
« Est-ce que celle que tu appelles maman s’est dirigée vers le port ? »
Ils devaient au moins savoir s’ils se dirigeaient vers le bon endroit. Le temps était impératif, maintenant. Allaient-ils trouver mademoiselle Vesperati noyée sur le quai ? Il redoutait bien leur future découverte. Il n’avait pas eu le temps de demander à Abraham ce qu’il avait découvert. Celui-ci s’approchait maintenant du groupe avec Tony, qui semblait respirer plus normalement, enfin dans la mesure du possible pour quelqu’un de son gabarit.
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« The kid has got a darkside, Best believe it Push too far you'll see The kid has got a darkside, Back against the wall La la la la la The kid has got a darkside, Best believe it's the Last trick up his sleeve The kid has got a darkside, That you don't wanna meet at all. »
Le gamin avait des ailes? Kalla le regarda retomber lentement en planant, attrapant les différents petits courants d'air en va et vient, comme une plume qui se pose au sol. L'ange était abasourdi, il n'aurait jamais soupçonné la nature démoniaque de l'enfant, il ne l'avait jamais ressenti auparavant.... Pourquoi maintenant? Pourquoi dévoiler maintenant ses origines à des entités qui de toute évidence ne lui voulait pas du bien? Le gamin n'était certainement pas idiot et devait déjà savoir depuis le début que le joyeux groupe était d'origine surnaturelle et de plus une menace potentielle pour lui et sa soi-disant "mère". La psychopathe en question avait cependant, selon les rumeurs, le goût du jeu et de la mise en scène. En trois ans passé dans la zone, Kalla avait entendu plusieurs légendes urbaines sur une Adlagoon femelle, extrêmement dangereuse, il avait aussi capté des transmissions de la ruche soulignant qu'elle était surveillée de près comme l'une des cibles principales de Sullustéhan, mais qu'elle avait cependant disparu des radars pendant un bon nombre d'années, laissant Nun à lui-même et la cible de caïds plus grands.
Il avait cependant intercepté une transmission étrange sur le canal de son frère il y a quelque mois, qui soulignait des ressemblance de procédés dans une de leurs enquêtes. De quelles ressemblances s'agissait-il? Ça il ne le savait pas..... Par contre on parlait d'un potentiel copycat sur le réseau ou bien même du retour de ladite menace en question après des années d'absence. Cela ne présageait rien de bon pour sa récente affectation de retrouver ses compatriotes disparus. Il venait tout simplement de tomber sur la trace qu'il cherchait, mais il aurait mille fois préféré être encore sans indice à l'heure qu'il était, plutôt que de savoir que les deux disparitions étaient en lien.
Il recueilli, l'enfant dans ses bras et accepta d'un air renfrogné de devenir sa monture d'un soir. L'enfant était soupe au lait, et si ils voulaient obtenir plus d'infos, mieux valait ne pas le contrarier. De plus il était joueur alors tout le monde devrait se plier gentiment aux règles du jeu.
Kalla entonna paresseusement et surtout pour ne pas fâcher l’enfant, la chanson du célèbre étalon sauvage adoré des petits et grands et se mit en direction de la plage avec Primerose, le magna des affaires imperceptiblement ronchon sur leur talons. Elijah Carlisle..... L'entrepreneur était donc un Adlagoon? Et il connaissait Primerose de surcroit? Avaient-ils passé une forme d'arrangement monétaire? Était-elle devenue l'une de ses employées? Il arrêta net ses pensées, après tout cela n'était pas ses affaires, et si il voulait arriver à se tenir loin de Primerose à l'avenir, il ne devait même pas envisager de vouloir savoir ce qu'il y avait entre les deux individus.
Même si Carlisle ne lui inspirait rien de bon, il était quand même très bon pour eux de l'avoir, impliqué dans cette histoire, car l'homme avait des ressources extraordinaires à portée de main et il était sûr, qu'en ce moment même son valet avait dépêché des agents pour dénicher plus d'infos.
Il avançait péniblement dans le sable, sous le poids de l'enfant qui n'était plus un bambin et qui pesait son pesant d'or, quand il entendit un sifflement asthmatique caractéristique dans ses oreilles. La première image mentale qui lui traversa l'esprit avant qu'il ne se retourne, était celle d'un hippopotame malade. En ce retournant son hypothèse se confirma. Il vit Tony, chancelant sur ses guibolles et essayant de reprendre son souffle, offrir à Primerose une superbe tirade, d'une élégance presque épique, pour finir par une énigme que lui seul avait été à même de trouver? Non mais rêvait-il? Gluttony avait été le seul pour qui l’énigme, gravée sur le passant calcinée n'était pas passée inaperçue?
Ils se pensaient tous si malins avec leurs réflexions qu'ils en avaient oubliés de porter plus d'attentions aux indices juste sous leur nez? Eh bah! dans vos tronches snobinards d'Anges prétentieux et arrogants avec votre théorie de la supériorité ange face aux humains....Quoique là il était bien forcé d'admettre que lui aussi avait fortement sous-estimé cet énergumène en particulier.
Kalla sorti de sa surprise et entrevit Abraham, le fidèle bras droit de l'entrepreneur, se rapprocher avec un air sombre. Cela ne présageait rien de bon. L'homme entreprit d'éloigner Tony et Elijah leur soumit son hypothèse. Hypothèse fort probable, l'instigatrice de toute cette pagaille était sans nulle doute l'Adlagoon femelle en question, et il ce pourrait très bien que le prochain cadavre qu'ils retrouveraient noyé soit celui d'un de ses compatriotes Ange. Des frissons lui parcoururent l'échine....
Mr.Carlisle finit par poser ça question à Nun, ils attendaient tous une réponse de l'enfant. En espérant fortement qu'ils ne les mèneraient pas dans une impasse. Au prochain tour, ce serait à lui de poser une question, il faudrait qu'il choisisse bien....
En attendant Abraham et Tony étaient de retour et Kalla devrait trouver un autre moyen de partager les informations qu'il avait avec le groupe. Même si celles-ci se rapprochaient trait pour trait de ce que venait juste de déclarer Mr.Carlisle : «L'oeuvre était celle d'une Adlagoon femelle, surveillée de très près par Sullustéhan, instigatrice de multiples meurtres et affaires sordides à Roanapur depuis de nombreuse années, portée disparues depuis longtemps et réapparut sur les radars il y a peu ».
Elle arriva au point qui lui avait été indiqué. Elle voyait la funèbre statue de cendres à quelques pas d'elle et avisa les alentours. Nul noctambule n'était plus visible à présent. Les bâtiments étaient encore endormis, profitant des quelques dernières heures avant l'aube. Aucun témoin. Elle allait pouvoir se mettre au travail. Séréna de Sullustéhan confirma sur la Flotte Ruche qu'elle allait pouvoir commencer le boulot. Elle tira de sa poche une gomme à mâcher goût fruits de la passion et alluma son Ipod. Scrollant parmi ses deux milles musiques, elle lança Coming Home (A.N.O. Remix) de Skylar Grey et passa son casque sur sa tête aux cheveux saphir. Le retour à la ville Mère serait pour bientôt. Elle avait vraiment hâte de retrouver la famille, et passer du temps avec grand-mère sur la véranda. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle avait raté la naissance du petit Bellethian. Allez. Encore deux mois à tirer avant de rentrer définitivement. Après les cinq ans ici, c'était rien deux mois. Pourvu qu'aucune affectation dangereuse ne lui soit donnée d'ici là. Mourir si près de rentrer à la maison serait si bête...
L'ange posa sa malle à outils au sol. Ces foutus démons avaient tendance à faire dans le sale et ne laisser que des masses informes et sanguinolentes derrière eux. Ici au moins, elle avait un semblant de pièce à admirer. Transportée par la musique douce, elle se perdit un instant dans la contemplation de l’œuvre. Déjà certains s'affairaient à chercher l'identité de cet humain, pour maquiller sa mort. Sans doute un départ en vacances, ou quelque chose dans ce goût là. Séréna, elle, tira un maillet ainsi qu'une pointe en fer. Elle allait fracasser tout cela par blocs, et les réduire en poussière. Il ne resterait plus qu'à aller enterrer ça quelque part dans la forêt et elle en aurait fini avec ce cas. Enfin elle passa des grosses lunettes de protection, un masque sur son nez et des gants en caoutchouc et posa la pointe de son outil sur le corps carbonisé. Une bulle nonchalante gonfla au bout de ses lèvres puis éclata. Une nuit comme une autre à Roanapur...
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C'était vraiment une nuit incroyable ! Il avait non seulement gagné un cheezeburger mais en plus il s'était lié d'amitié avec la belle rousse de ses rêves ! Elle avait eu un crush sur lui, c'était évident. Elle lui avait demandé son prénom. A ce train là le date n'était plus qu'une question de temps ! Hé, ça n'était pas dans toutes ses conversations avec des femmes qu'on lui demandait son prénom ! Oh ! Elle avait enregistré tout le texte qu'il avait mémorisé. Sans doute une excuse pour garder une trace de lui. On lui disait souvent sur discord qu'il avait une voix à faire de la radio.
Oui. Il était sur son petit nuage. Encore un intrus s'était ajouté à leur bande de justiciers. Un gamin sur les épaules d'un type à l'air franchement négligé. Tony préférait largement le super bellâtre là, même s'il représentait une sérieuse concurrence ! Quoi que... Primerose ne gardait pas sa voix en enregistrement ! Lui. Peuh, il avait une longueur d'avance !
En attendant, les autres étaient partit sur un débat philosophique sur le texte de la statue. Alors lui, la philo, il n'y comprenait rien. Comme disait bonne maman : 'on ne vit qu'une fois, alors autant en profiter chaque jour'. Plutôt que de se poser des questions existentielles. C'est vrai quoi ! L'univers existait, pourquoi des gens s'étaient mis à se demander : ' We are existin'... What da fuck is goin' on?' Il fallait vraiment avoir du temps à perdre pour trop se questionner dans ce sens. Lui n'avait pas ce temps. Il devait devenir le meilleur du serveur sur World of Warcraft. Il devait passer le Prestige maximum sur Call of ! Il devait regarder tout le porno sur Pornhub et voir tous les programmes sur Netflix ! Même si dieu savait que parfois, il se forçait vraiment.
Alors il n'écoutait pas vraiment et leur laissait le soin de régler leur curiosité philosophique. En fait, une question bien plus terre à terre le tenaillait : Maintenant qu'il s'était goinfré un burger... Il avait faim. Il rêvait des nuggets de poulet à la dorure ultime que s'envoyait le gamin. Peut-être aurait-il dû se demander ce que faisait un enfant si tard le soir, ou tôt le matin dans les rues... Mais son estomac grognait. Le reste n'avait aucune importance. ...Sauf Primerose. Évidemment... Alors Tony suivait le mouvement, en chantant à tue tête avec le gamin.
Perché sur les épaules de son destrier surnaturel, Nun le faisait avancer à coups de talons impatients. Il aurait bien voulu lui passer des œillères et un mors pour faire plus vrai, mais il n'en avait pas sous la main. Alors il s'était vengé sur le poulet pané, les frites et beaucoup de ketchup ! Lui il aimait le ketchup ! Même si le vrai sang était plus nourrissant, il ne fallait pas se mentir. Le médecin et l'autre gros monsieur étaient là, et partageaient sa chanson ! Ce qui en faisait ses nouveaux meilleurs amis. ... Ou pas. L'enfant n'avait pas d'ami. Et il n'en désirait aucun. C'était bien plus drôle de rire du malheur des autres si on n'avait aucune attache avec eux. Maman avait raison là-dessus.
' Every step that I take is another mistake to youuuuuuuu !!!
I've become so numb I can't feel you there Become so tired So much more aware I'm becoming this All I want to do Is be more like me And be less like youuuuuuuuuu !!!'
Le toubib avançait et lui s'époumonait sous le ciel étoilé. C'était si bon de tout crier au ciel. En attendant la prochaine surprise. Hi hi.
« Est-ce que celle que tu appelles maman s’est dirigée vers le port ? »
Le barbu utilisait sa question. Le petit adlagoon réfléchis. Il était face à un dilemme. Qu'il réponde par l'affirmative ou négative, il y aurait un peu de mensonge dans sa réponse. Autant faire une entorse à ses propres règles pour cette fois. ... De toutes les manières, il détestait les règles. Comme se brosser les dents... C'était nul et ça ne servait à rien à part perdre du temps !
- " Pas vraiment. Non, en fait. Mais en allant vers le port vous saurez où elle va. (L'enfant se gratta le menton) En tous cas, j'ai trouvé ça il y a deux jours pendant que je faisais un prank à Bob, le gardien du phare ! Ah ah ah ! "
Au moins, ils allaient dans la bonne direction. Mais trouveraient-ils où était la surprise ? Un port, c'était vaste.
Ils quittèrent petit à petit la ville à proprement parler, pour entrer dans la zone plus industrielle des docks. Ici on travaillait de jour comme de nuit. Et surtout de nuit. La zone n'était pas fermée au public, les pontons étaient accessibles pour accéder aux bateaux de plaisance, comme pour se rendre là où étaient stockés les containers commerciaux. Une importante fréquentation de navires de fret était notable. Ici de nombreux ouvriers se hélaient d'un ton bourru, et rigolaient grassement. Certaines marchandises périssables s'envoyaient à la figure des uns ou des autres dès lors que le responsable tournait le dos. Mais aucun n'accordait quelconque attention aux civils qui longeaient leur zone de travail. Une petite piste d'hélicoptère voyait était aussi disponible en tout temps afin de secourir les personnes et navires en mer. Enfin le phare rivalisait presque de hauteur avec les chantiers de construction navale. En effet la grue gigantesque destinée à monter les pièces de paquebots était absolument colossale. Nun y avait déjà grimpé à la force de ses petits bras. De là-haut on surplombait toute la ville et on pouvait admirer bien au-delà. La montagne et les forêts autours étaient magnifiques vu de là. Il aimait monter à cet endroit quand il se sentait triste ou contrarié. A dominer le monde. Seul. Et la ville à ses pieds.
Par rapport à la ville endormie, l'endroit était bien plus vivant. Des enceintes diffusaient de la musique pop, et le vent du large ne parvenait pas à dissiper l'odeur de weed persistante qui flottait ça et là. Un arrivage de voitures de collection faisait siffler d'admiration près du navire HMS Normandie. Le phare quand à lui se dressait seul, face à la mer, silhouette sombre et un peu lugubre dans les ténèbres de la nuit. Excentré, il se tenait droit, résistant aux lames qui venaient s'abattre avec fracas sur les rochers tranchants. Sa lumière rotative tournait paresseusement à son fait, mais l'intérieur de la construction était plongé dans le noir.
Maintenant qu'ils se trouvaient là, l'enfant se demandait bien où iraient les adultes. Les pièces bougeaient sur le terrain, et lui allait bientôt commencer à rigoler. Le jeu allait se corser. Maman n'aimait pas les petits curieux...
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Voici qui marque la fin du tour 3.
Aucun jet de dé n'a été effectué durant ce tour. Pour rappel, voici les Compétences dont vous disposez :
Kallatriel : Premiers Secours / Soins Intensifs/ Vol
Primerose : Attitude Langoureuse (qui ne fonctionne pas sur Nun) / Régénération Maudite
Elijah Carlisle : Visage Insondable
Si vous avez besoins d'informations spécifiques vous pouvez me contacter par MP sur le forum ou sur discord.
La fin du quatrième tour sera le dimanche 29 Mai à 23h59 (heure française).
45 minutes de marche pour atteindre le port.....Le gamin commençait à peser lourd et Kalla en avait marre de fredonner dans le vide. Ses pas s'enfonçaient dans le sable de plus en plus loin sous le poids de Nun et le muscle de son fessier droit le tiraillait....Mais il essayait tant bien que mal de rester à son avantage. Son ego rentrait encore en jeu de temps en temps et il avait beau avoir l'air d'un homme qui a dépassé la cinquantaine et avoir l'air négligé, il ne voulait pas paraître cabossé et en mauvaise forme. Surtout pas devant Primerose et devant le bellâtre millionnaire qui marchait à leur côté avec l'agilité d'un chat. L'entrepreneur et son fidèle valet avaient l'air de marcher sur le sol mouvant avec l'agilité et la gracieuseté du miracle de la marche sur l'eau. Mais contrairement à l'Evangile selon Saint M, le valet en question avait toute la foi du monde en son très cher employeur et marchait à ses côté sans qu'aucun de ses pas ne se dérobe sous lui. Quelle loyauté aveugle.
Kalla avait le nerf sciatique enflammé, chaque pas donnait la sensation d'un choc électrique dans tout son membre droit et sous le rebondit de la fesse droite jusque dans ses lombaires. Et la voix off-tone du gamin lui vrillait les oreilles. Il en avait marre.... Heureusement il n'était pas le seul, le gros Tony avec ses sandales carrées orthopédiques pour pieds plats surmontées de chaussettes blanches à bandes bleus, avançait avec la grâce d'un animal de bon poids, pris dans un marécage. Le pauvre homme sifflait des poumons, mais trouvait quand même le temps de lever les yeux vers le môme pour regarder avec avidité les nuggets goût nature que l'enfant s'envoyait et qui tombaient par petites miettes dans la chevelure de l'ange fatigué. Un peu plus et Gluttony ce serait jeté sur lui pour lui lécher les résidus de nugget du crâne tiens!
Que ne fallait-il pas faire pour combler les désirs de la déesse à une heure si tardive? Si il avait voulu avoir des enfants avec sa défunte femme à une époque, ce soir précisément il se félicita de ne pas en avoir eut. Il aimait bien Nun, mais à petite dose, quand l'enfant passait en coup de vent pour se faire rafistoler et filait comme l'éclaire une fois qu'il avait été recousu. Là, plus de 45 minutes passées avec lui et il était sérieusement pénible. Il n'avait pas arrêté de chanter à tue-tête.
« Je suis libre et sans loi », « Every step that I take is another mistake to you » Les paroles des chansons que fredonnaient le gamin ne plaisait pas bien à l'ange céruléen. Déjà il n'avait jamais vraiment aimé les alentours du phare. Il ne s'y était jamais sentie à l'aise.
Deux trois fois il s'y était rendu seul, à la mort récente de sa femme, il avait voulu se trouver un endroit isolé pour déverser sa peine dans l'océan, et le phare un peu en amont lui avait parut, le meilleur endroit pour avoir un peu d'intimité. Cependant, il s'était avéré être un endroit des plus sinistre et son aspect désert le rendait encore plus austère et menaçant. Il s'était mis au pied du Phare quelques minutes pour déverser ses larmes, mais il s'était senti épié et avait donc descendu vers les docs à la hâte. Il y avait bien un gardien dans le phare, mais ce n'était pas sa présence humaine qui l'avait dérangé. Autre chose se dégageait de cet endroit.
Kalla avançait donc vers les docs à grande peine, la petite troupe arrivait enfin sur du sol dur. Sa hanche criait un peu moins au meurtre et l'enfant se balançait un peu moins sur ses épaules.
Les docks étaient animés comme à leur habitude, des ouvriers qui s'affairent à leurs tâches, des speakers qui balançaient de la musique entrainante. Les voitures de luxe importées d'Europe et des States qui débarquaient sur les quais....Il y avait de fortes chances aussi que ce soit des voitures volées. Les modèles américains étaient très prisés par les mafieux de l'îles et les voleurs de voiture était de plus en plus adroits pour déconnecter les alertes anti-vol et s’infiltrer dans l'ordinateur interne pour prendre contrôle du véhicule. Ils rivalisaient de technologies avec les usines de productions, toujours au fait de leur nouveaux système de sécurité.
Malgré tous les trafics et affaires plus ou moins légales qui se jouaient en ces lieus, la bonne humeur était toujours au rendez-vous. Les gens travaillaient forts mais ils trouvaient des défouloirs pour égailler leur soirées. Entre les pauses clopes et très certainement beuh, la musique pop et les rires des travailleurs et travailleuses, l'endroit paraissait presque accueillant. Il y avait même une petite taverne non loin à la déco fortement maritime ou l'on pouvait boire des coups après le taffe....
Mais plus sérieusement, ou est-ce que le gamin voulait en venir? Kalla n'avait pas du tout envie de se rendre au Phare. De plus la réponse du gamin à l'entrepreneur lui indiquait que la surprise serait sans doute fortement déplaisante....un autre cadavre? Après le cadavre calciné devraient-ils se confronter à un autre cadavre noyé?
C'était à son tour de poser une question....
-Nun, le jeu, ce sont tes règles ou bien c'est ta mère qui a organisé le jeu?
Il se demandait si le gamin voulait les mener dans une quête pour son propre fun à lui? Pour corser un peu la tâche à sa soi-disant « mère » et voir l'outcome qui en sortirait? Ou bien si celle-ci les attendait au tournant comme du gibier à tirer?
À quel point pouvait-elle être agacée en ce moment? Ou inquiète, selon le point de vue de chacun... Elle avait envie de laisser planter là ce môme pour faire des recherches de son côté, comme une grande... Le hic, c’était le temps fou que ça lui prendrait pour retrouver sa copine, puisque Roanapur était très densément peuplée. C’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin... Son regard rivé vers l’étendue océanique qui s’étalait devant eux, Primerose était coincée dans ses pensées, ratant tout de l’échange entre Elijah et Tony, ce dernier s’étant éloigné aux côtés d’Abraham. C’est la voix suave du richissime entrepreneur qui sortit la jeune femme de sa contemplation, l’incitant à tourner sa fabuleuse tête incendiaire vers ses deux compagnons surnaturels.
Hochant de la tête, la prostituée indiqua silencieusement qu’elle écoutait les propos de Carlisle, lequel abondait dans son sens quant à sa déduction de la prochaine victime. Sourcils froncés, elle nota mentalement l’information révélée par le bellâtre, lequel indiquait la présence de traces dans le bitume, détail qu’elle avait visiblement loupé. À voir la gueule du type calciné, c’était plutôt évident qu’ils avaient affaire à un être démoniaque, du moins, le croyait-elle. Quoique... Certains anges avaient cette faculté incroyable de péter monumentalement un câble lorsque leurs précieuses convictions étaient ébranlées. Purifier par le feu n’était-elle pas une technique outrageusement employée par les membres du clergé, jadis? Toutefois, la référence à l’Aldagoon qui appréciait les mises en scène dans lesquelles ses victimes étaient les vedettes fut plutôt pertinente. Oui... Primerose avait entendu ces rumeurs à en glacer l’échine. Bien qu’il fût beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions, cette piste semblait, à priori, celle à privilégier. Jetant une brève œillade en direction de Kallatriel, Prime nota à quel point ce dernier était silencieux, probablement pris (ou concentré à ne pas grimacer sous la torture incessante d’un nerf sciatique trop motivé) dans ses pensées plutôt que réellement sérieux dans son titre nouvellement imposé de destrier.
Posant enfin sa question au détestable mioche, Elijah semblait davantage s’intéresser à « maman » plutôt qu’à « Vesperati ». Enfin, c’était quand même pertinent comme question, mais ça avait quand même ce chic d’agacer un peu plus la catin. Franchement, elle n’en avait rien à cirer de maman-connasse : elle pouvait bien se fourrer un doigt profondément dans le cul celle-là. La rouquine ne souhaitait que retrouver sa copine et passer à autre chose... Mais bon, visiblement, pour ce faire, elle ne pouvait pas passer à côté de ce petit jeu de rôle minable à la Columbo... Il fallait simplement qu’elle retrouve son calme et elle pourrait être plus efficace... ce qui n’était pas une mince affaire, en soi!
Bob le gardien du phare? Voilà qui était enfin un indice pertinent! Ouais, bon... elle était plutôt loin avec sa réponse de « bouée », mais bon... Elle allait se ressaisir et être davantage perspicace. Le groupe reprit donc sa marche en direction du port, plus précisément vers les docks. Après tout, qui disait phare disait forcément navires.
Les lieux étaient fortement animés à cette heure tardive, ce qui n’étonnait pas la prostituée. Elle était déjà venue bosser en ces lieux, ouvrant les cuisses pour les travailleurs et les marins esseulés qui avaient de quoi grassement payer. La combinaison particulière des effluves de weed, d’air salin, de varech et de dioxyde de carbone dû à la machinerie lourde était reconnaissable entre toute. Primerose n’avait pas forcément que de bons souvenirs en ce lieu (loin de là), mais elle allait passer outre. Elle avait mieux à faire pour cette fois. Ah tiens? C’était Katy Perry qu’elle entendait, depuis les enceintes qui crachaient cette musique pop qui détonait royalement face à l’aspect mal famé des lieux? Elle n’aurait jamais cru... California girls, we're unforgettable, daisy dukes, bikinis on top! Sun-kissed skin, so hot, we'll melt your popsicle, ooh oh ooh, ooh oh ooh! ~
Bon… Le phare se tenait, fort et résistant, un peu à l’écart de l’agglomération nocturne que constituaient les travailleurs à l’honnêteté variable. La lumière pivotait, paresseusement, éclairant en alternance l’horizon et les différents immeubles industriels de cette portion de la cité. Détaillant ce monument dédié à la sécurité des navigateurs, Prime craignait un peu de découvrir ce qui s’y cachait. Après... si elle se rappelait bien les propos détaillés par Tony un peu plus tôt... Rien ne lui disait que ce qu’elle cherchait se trouvait tout en haut de cette tour... Si toi aussi tu as éprouvé la noyade, englouti par les tourments de la vie, cherches le point qui domine l'horizon. La seule lueur d'espoir des naufragés. La noyade... Si ça se trouvait, l’indice pouvait se trouver à la base du phare, près de la grève qui l’entourait...
Jetant un regard tout autour, la belle espérait vainement trouver un détail, un comportement étrange venant d’un marin, une trace de sang, un indice, n’importe quoi. Kallatriel profita du moment de quiétude qui régnait entre eux pour poser sa question, insistant sur cette femme qu’il appelait sa « mère ». Ils faisaient quoi lorsque chacun d’entre avait posé leur question? Avaient-ils droit à un nouveau round?
Détaillant à nouveau les environs, la belle espérait vainement voir cette silhouette gracile qu’elle reconnaîtrait entre mille, comme si Alexia pouvait se trouver quelque part, parmi ces travailleurs rustres en train de fumer une clope ou un ganja avec toute la zénitude du monde. S’éloignant légèrement des autres, elle détaillait les navires, puis jeta un œil vers l’eau couleur d’encre (vu l’heure tardive) qui émettait son clapotis typique et régulier contre les pilotis des quais. Mourir dans ces ténèbres presque infinies, les poumons gorgés de liquide et les chaires grugées par les nécrophages aquatiques... voilà une fin qui devait être terrible. Pendant un bref instant, elle avait craint d’y voir une silhouette pâle, cadavérique à travers les flots, mais ce n’était que le reflet de son imagination couplé à la luminosité de la lune qui rebondissait sur la surface mouvementée.
Des sifflements et autres commentaires salaces retentirent, lui étant clairement destinés. Les marins et ouvriers appréciaient les jolies femmes et la plupart d’entre elles ne se baladaient pas allègrement en ces lieux, à cette heure tardive. Repérant un petit groupuscule de trois ouvriers qui la détaillait et se trouvait non loin de son groupe initial, la belle décida qu’il ne lui coûterait rien de poser quelques questions.
- Bonsoir messieurs! Fit-elle avec un léger sourire, alors qu’elle reprenait son téléphone portable en main. Pardonnez mon intrusion dans votre conversation qui, je suis certaine, est fort palpitante. J’aurais juste quelques petites questions à vous poser! Tapotant sur l’écran tactile, la beauté incendiaire afficha la photo de sa copine, image qu’elle dégota à même les réseaux sociaux. Avez-vous vu cette fille? Et si oui, elle est partie dans quelle direction? Alexia Vesperati. Je la cherche depuis un sacré moment et j’ose espérer que certains auraient pu la voir rôder dans les environs...
Après tout, que perdait-elle à questionner les employés des docks?
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I'm bulletproof, nothing to lose Fire away, fire away Ricochet, you take your aim Fire away, fire away Shot me down but I won't fall I am titanium
En entendant la réponse de l’insupportable mioche, Elijah retint un soupir d’exaspération, présentant plutôt son habituel visage de marbre. Il en avait plus que marre de ces jeux à la con. Il avait mieux à faire que de faire plaisir à un enfant démoniaque qui se foutait clairement de leur gueule. Bon sang, une personne s’avérait fort probablement en danger et on se livrait à un jeu hybride entre oui ou non et vérité-conséquence avec un gamin qui n’était même pas foutu de se laver. Si quelqu’un lui avait dit que sa soirée se terminerait comme ça, il lui aurait certainement ri au visage. Mais maintenant, alors qu’il écoutait la progéniture démoniaque chanter à tue-tête des chansons aléatoires alors qu’il chevauchait son noble destrier angélique, il ne put que regretter d’avoir pris la décision de quitter son lit en pleine nuit pour retrouver mademoiselle Vesperati. Enfin, non, il ne regrettait pas tout à fait sa décision, il se faisait un point d’honneur d’assurer la sécurité de ses employés qui prenaient des risques pour lui, mais tout de même, il regrettait de ne pas avoir envoyé son enquêteur privé à sa place. Son mal de tête, dont il avait eu tellement de mal à se débarrasser, revenait lentement à force d’entendre Nun hurler les chansons. Il eut, l’espace d’une seconde, la vision du môme qui s’étouffait avec l’une des croquettes de poulet qu’il gobait à une vitesse impressionnante. Oh douce vision, si tu pouvais seulement te réaliser. Un sourire carnassier se dessina sur les lèvres de l’homme d’affaires. Entre ça et son espoir de l’étrangler de ses propres mains, il avait de quoi supporter les beuglements du petit démon.
À moins que… Ce pourrait-il que ces stupides chansons qui pourraient réveiller un quartier au complet soient en fait des indices ? Qu’en plus de ce jeu insupportable où on devait prendre le risque de se prêter à une conséquence stupide, le gamin se plaisait également à leur chanter des indications ? Les mains dans les poches alors qu’il suivait les autres en direction du port, Elijah se mit à réfléchir aux couplets chantés par Nun. La première chanson traitait de liberté, alors que la seconde concernait presque une certaine ode à soi-même, un chant d’émancipation. Voulait-il dire qu’il désirait se dissocier de celle qu’il appelait sa mère ? Every step that I take is another mistake to youuuuuuuu. Qui « you » représentait-il ? Sa mère, eux-mêmes, un seul d’entre eux ? Était-il en train de sur analyser le tout ? Peut-être que ce n’étaient en fait que des chansons aléatoires sans aucune signification profonde. Comme il était agaçant ce môme. Il décida de ne pas faire part de sa possible révélation au reste du groupe, pour le moment. Il voulait être certain de ce qu’il avançait. Il n’avait pas l’habitude qu’on le prenne pour une personne stupide et il n’allait certainement pas commencer ce soir.
Alors que le groupe progressait vers leur prochaine destination, le train de pensées de l’entrepreneur se dirigea sur ce qu’avait répondu l’enfant-démon à sa question. Ainsi, la « mère » de Nun ne s’était pas nécessairement dirigée vers le port, mais on y trouverait un indice sur sa destination ? L’allusion à Bob le gardien du phare ne présageait rien de bon. Au moins, ils se dirigeaient tous vers le bon endroit. Toutefois, le fait que l’indice datait de deux jours le fit presque grincer des dents. Et si quelqu’un d’autre était passé et avait retirer l’indice ?
« Espérons seulement que le prochain indice ne sera pas le cadavre de Bob le gardien du phare », articula-t-il entre ses dents, profondément exaspéré par la situation.
Au bout de plus d’une trentaine de minutes qui lui parurent une éternité, ils arrivèrent enfin au port ou la musique pop insupportable de Katy Perry remplaça momentanément les chants de Nun. Honnêtement, il ne savait pas ce qu’il préférait. Au moins, les chansons du gamin pouvaient peut-être avoir une signification quelconque. Ce qu’on entendait par les haut-parleurs relevait purement du mauvais goût et d’une culture musicale axée sur l’argent et la popularité plutôt que sur le bon goût et l’art en lui-même. Décidément, cette nuit n’irait jamais en s’améliorant.
Le phare surplombait une partie du port, sa lumière le distinguant de tous les autres éléments de construction qui venaient défigurer la beauté envahissante de la mer. Contrairement à beaucoup d’insulaires, Elijah avait toujours apprécié le phare. Son aspect lugubre l’avait toujours attiré, cette solitude parmi l’étendue de composantes industrielles lui procurait un profond sentiment de paix. Peut-être parce que cela reflétait parfois son état d’esprit. Seul parmi une marre de gens.
La voix de Kallatriel l’arracha à sa contemplation de ce vide maritime qui lui faisait face. Il serra des dents en entendant la question de l’ange. Vraiment ? Était-ce seulement son apparence qui était négligée ou cela concernait également son audition ? Le mioche n’avait-il pas spécifié que les questions devaient amener à une réponse en oui ou en non ? Venait-il réellement de gaspiller sa question aussi bêtement ?
« Ma foi, mon brave, pour une personne avec votre curriculum– comprendre ici pour un ange, mais il tâchait encore de tenir l’éléphant mal vêtu dans l’ignorance –, vous ne semblez pas doté d’une grande compréhension. Notre jeune ami n’a-t-il pas spécifié que la question devait se répondre par oui ou par non ? Est-ce simplement vous qui êtes doté de cette affliction ou est-ce spécifique à toutes les personnes de votre… domaine d’emploi ? »
Il accompagna sa réplique d’un sourire méprisant. Déjà qu’il n’avait aucune patience envers le gamin, il ne s’attendait pas non plus à ce que le plumé de la bande sabote cette enquête, que ce soit volontairement ou par la stupidité si caractéristique de cette race de poulets volants se croyant au-dessus de tout. Avant que l’ange ne soit en mesure de lui répondre, la voix de Primerose lui vint. Il n’avait pas remarqué qu’elle s’était éloignée du groupe pour s’avancer vers les employés du port qui la dévisageait avec un regard de braise. Évidemment, vêtue comme elle l’était, elle n’allait certainement pas s’attirer des commentaires empreints de politesse et de courtoisie. Surtout pas venant des hommes de ce secteur particulier. Pourtant, questionner les travailleurs du port n’était vraiment pas une mauvaise idée et l’entrepreneur félicita mentalement la prostituée pour son initiative.
Alors qu’ils attendaient tous une réponse des trois individus qui semblaient manifestement plus occupés à reluquer la rouquine que de lui fournir une réponse, une pensée s’insinua dans son esprit. L’enfant avait dit une question par personne. Prime et lui avaient utilisé la leur, tout comme Kallatriel qui avait gaspillé la sienne. Pourtant, leur groupe était composé de deux autres membres. Abraham poserait sans doute une question pertinente, il n’en avait aucun doute. Sinon, il pourrait simplement lui envoyer une question pertinente par texto. Cependant il restait le pachyderme au goût douteux. Si l’ange était capable de ne pas comprendre les instructions, qu’en serait-il de cet homme au ventre certainement plus gros que le cerveau ? Quelqu’un se devait manifestement de le lancer dans la bonne direction. Dissimulant un nouveau soupir, il s’avança vers Mountain Dew boy un sourire encourageant plaqué sur le visage.
« Monsieur Tony, j’ai cru m’apercevoir que vous trouviez mademoiselle Primerose très charmante. Pourquoi ne pas trouver un moyen de l’impressionner encore ? Il semblerait que nous soyons coincés dans notre enquête pour retrouver mademoiselle Vesperati et vous nous avez déjà grandement aidé en nous récitant l’énigme de la statue. Voudriez-vous encore une fois nous sauver la mise en posant une question à l’enfant ? Rappelez-vous, on doit pouvoir lui répondre par oui ou par non. Puis-je vous suggérer de poser la question suivante : Allons-nous trouver Alicia Vesperati au port ? Je suis certain que si vous nous aidez une fois de plus dans notre enquête, mademoiselle Primerose vous sera extrêmement reconnaissante. »
Il avait prononcé les deux derniers mots sur un ton entendu, laissant le soin à l’imagination probablement fertile du blob de se faire des scénarios sur la façon dont Primerose pourrait exprimer sa reconnaissance. Après tout, il devait utiliser tous les outils à sa disposition. Le temps filait et ils n’étaient toujours pas près de trouver mademoiselle Vesperati.
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« The kid has got a darkside, Best believe it Push too far you'll see The kid has got a darkside, Back against the wall La la la la la The kid has got a darkside, Best believe it's the Last trick up his sleeve The kid has got a darkside, That you don't wanna meet at all. »
La construction solitaire se découpait dans le ciel moucheté d'étoiles. Sa lueur argentée balayait lentement les environs, inlassable. Les vagues se soir s'écrasaient avec force contre les rochers déchiquetés comme pour se joindre à la colère enflant dans le cœur de l'adlagoon en quête de son amie. Le vent s'était levé, soufflant des idées étranges à certains.
Tony ne s'était jamais rendu si loin de chez lui. Tel le justicier de la nuit qu'il était, l'homme ventripotent luttait contre le sommeil qui s'abattait soudain sur son âme lasse. Si les nains étaient de véritables sprinters, redoutables sur les courtes distances... Lui était plutôt un hobbit. Il n'était capable de soutenir un rythme soutenu ni sur les longues distances que sur les courtes. Et cela ne les empêchait pas de porter l'anneau en Mordor et d'être les créatures les plus tenaces de la Terre du Milieu !
Et bien lui, le cul planté en terre, il était au milieu de ces réflexions que seule la nuit la plus noire peut apporter : Pourquoi le pokémon Canarticho tenait un poireau... Et non un artichaut ?
Abraham, quand à lui gardait un œil sur Elijah qui observait la mer, en solitaire. Il avait apprit à décrypter quel genre d'humeur resserrait ses griffes sur son esprit lorsqu'il se tenait là, s'oubliant dans la contemplation de l'horizon. Lui laissant le soin de faire le tri dans ses pensées, lui se concentra plutôt sur les embruns mousseux qui glissaient sur la pierre noire. Il avait comme un mauvais pressentiment. Ici, il avait l'impression d'être surveillé. Comme épié par une aberration de ce monde, rodant dans les ténèbres. Il repensait aux vers de l'énigme. Ils étaient sans conteste au bon endroit. Le gamin insupportable disait qu'il avait trouvé 'ça' en faisant une farce au gardien des lieux. Il devait donc se cacher aux alentours, attendant son heure.
Poussé par son instinct, l'adlagoon descendit plus proche de l'eau, prenant attention à ne pas déraper, exercice difficile, ses souliers de villes n'étant absolument pas fait pour faire de la marche sur roche déchiquetée et trempée. Tant bien que mal, il fit le tour de l'édifice sans que son attention n'accroche quelque chose de suspect. Il allait faire demi-tour lorsqu'il glissa sur un traître varech ! Dans un plouf sonore pourtant inaudible au milieu du fracas des vagues, l'homme de main frappa l'eau où il s'immergea totalement ! C'est alors qu'il vit...
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Robert, c'était vraiment le roi du transpalette ! Il poussa la vitesse de son engin au maximum, prenant ses virages à la vitesse hallucinante de presque six kilomètres heures ! Tssss, pendant que les copaings étaient sur les belles voitures de sport, lui se tapait le hareng frais et les caisses de céleri-rave ! Quelle indignité. Quelle indignité ! QUELLE INDIGNITE ! Nous sommes humiliés ! Songeait-il avec un sourire en repensant au meme qu'on lui avait montré à la pause café. Arrivé à l'entrepôt sept, il consulta sa fiche. Rangée D, place treize. Mh... Treize, son chiffre porte-bonheur ! Let temps qu'il charge les caisses sur son engin, il fit le vœux impensable qu'une femme sexy en diable arrive sur son lieu de travail ! Voilà qui lui ferait du bien, tiens ! En ce moment c'était l'ennui total avec Hatou'.
Robert sortit ensuite du hangar et pilota de main de maitre vers l'extérieur de la zone de travail. Il était en avance sur son programme et il avait bien mérité une petite pause clope. Il s'arrêta non loin de la jetée où bossaient Mouloud et Véronique. Qui malgré la fin de son prénom n'était pas bien chaude...
Il gara son véhicule et reconnu le casque de sécurité recouvert de dessins de fleurs de son ami.
-" Pause clope tonton ! Comment qu'ça s'passe ici ? C'est-y qu't'avions po vu Véro' des fois ?"
Mouloud vint à sa rencontre, cessant de consulter ses feuilles de stockage. Ils se serrèrent la pogne et s'étreignirent chaleureusement. Comme des hommes !
-" L'est partie s'couler d'l'eau sur la face, ah ah ah ! J'l'avions fichue l'sceau d'poiscailles dans la tronche, hardi ! Tiens la v'la qui s'en vient ! "
Robert salua Véronique. La femme d'âge mûre tirait son expression habituelle de sévérité pincée. Son uniforme habituellement extraordinairement repassé et propre portait des tâches de gras et d'huile sur tout le torse. Le docker s'apprêtait à la railler lorsque bruit de talons claquants sur la jetée se fit entendre. Il tourna la tête et compris que son voeux s'était une fois de plus réalisé. Une splendide beauté fatale s'en venait, comme sortant d'un songe, les apostrophant. Le treize ne lui avais jamais fais défaut...
- Bonsoir messieurs! Pardonnez mon intrusion dans votre conversation qui, je suis certaine, est fort palpitante. J’aurais juste quelques petites questions à vous poser! Avez-vous vu cette fille? Et si oui, elle est partie dans quelle direction? Alexia Vesperati. Je la cherche depuis un sacré moment et j’ose espérer que certains auraient pu la voir rôder dans les environs...
Mouloud roula des yeux incrédules sur la chevelure de la nouvelle venue. Puis sur ses hanches, et remonta pour fixer son buste.
-" ... Palpi... Kwa ? "
Robert retira son casque et se passa une main dans les cheveux pour les recoiffer. Véronique consulta l'écran qui brillait dans la nuit. Son mégot fut jeté au sol d'une pichenette.
-" C'est moi dans mes jeunes années, bon. "
Mouloud passa son regard de la photo à sa collègue. Son cerveau trouvait impossible que ce visage souriant enjôleur, charmant puisse devenir... ça ! Robert éclata d'un rire gras.
-" Nan mam'zelle. J'me souviendrions de c'te beauté si j'la voyions par ici ! Par contre c'est-y qu'mes mirettes m'faisions voir une aut' vision d'paradis, comme qui dirait ! "
Il appuya son entrée en matière d'un clin d’œil amical.
Véronique sembla estimer que cette approche bien cavalière n'était pas du tout appropriée et bienséante. Cela se voyait dans son regard.
-"Je connais cette femme. 12 rue de la Nation. Troisième étage. Appartement 315. Vue pour la dernière fois vers 18h02. Elle achetait de la salade iceberg dans une supérette. Fais des études de mode. C'est à quel sujet ? "
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Nun régnait sur son sujet, le dénommé Kalla truelle ! Ayant envie de se dégourdir les pattes, il avait sauté à terre et courrait entre les rochers trempés en cherchant des choses utiles ou intéressantes. Il pouvait bien balancer des algues à la face des gens ! Et ça sentait pas bon, il en avait déjà gardé à sécher dans des salles de réunion pour embêter ceux qui allaient travailler là-dedans. Avec un savant mélange de bouse de vache et de vomi récolté à la sortie de bars, la fragrance finale soulevait le cœur ! Ici il ne trouvait que des bouteilles cassées et des vielles têtes de poissons, ou des morceaux de filets de pêche ou des bouts de cordes nuls.
Dénichant néanmoins une pierre parfaitement ronde et couleur de brique qu'il trouva joli, il revint vers l'ange et la lui tendit pour qu'il la mette dans sa poche. Il lui garderait toutes ses trouvailles de la soirée, tiens. Soudain son oreille capta une question qui ne correspondait pas aux règles de son jeu.
- " Nun, le jeu, ce sont tes règles ou bien c'est ta mère qui a organisé le jeu? "
Son sang ne fit qu'un tour et un sourire éclaira le visage de l'enfant. Un gage ! Un gage ! Un gage ! UN GAGE ! UN GAGE ! UN GAGE !!!" Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui réserver ? Il avait déjà piégé le coin, mais rien qui ne pourrait atteindre le toubib. Allait-il lui coller une anguille dans son slip ? Ou alors prendre le bras du squelette qu'il avait caché pour chatouiller les sinus de l'ange ? Non, là, il avait plutôt envie de...
Nun se jeta sur Kallatriel ! En un battement de cœur il lui sauta à la gorge ! Son sang adlagoon, celui qui lui venait du Roi des Enfers en personne bouillait d'excitation ! Ses yeux redevinrent noirs ! Ses crocs poussèrent ! Il mordit à pleines dents dans le cou ! Alors qu'il serrait sa prise il ressentit cette explosion de joie aussi brève que puissante ! Un autre...
Lorsque Kallatriel parvint enfin à lui faire lâcher prise, une marque couleur prune sous la peau entourait la marque des crocs qui s'étaient plantés dans la chair. Un léger bourdonnement vint emplir le crâne de l'ange, et une fraction de seconde, on pu voir les veines proches de la morsure pulser et briller d'un rouge lave inquiétant. Le blanc de ses yeux s'assombrit pour prendre la couleur de l'encre, alors que ses pupilles conservaient la même couleur claire.
Nun se lécha les babines.
-"Ton sang à bon goût, toi !"
Miam ! C'était vraiment meilleur que le lait frais, tiens !
-" Hi hi hi, je t'ai fais une farce ! "
Et il repartit courir là où son imagination lui dictait qu'il avait un meilleur jeu...
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Pourtant non loin de là, Tony n'avait rien vu de tout ce qui venait de se passer. Il était en pleine réunion au sommet avec le dénommé Elijah, aussi classe qu'un Kingsman. Ce homme l'avait évidemment reconnu comme un être spécial et qui dirigeait son monde avec la poigne de ceux qui ont une grosse paire ! A n'en pas douter, il le reconnaissait comme l'un de ses pairs... Justement.
« Monsieur Tony, j’ai cru m’apercevoir que vous trouviez mademoiselle Primerose très charmante. Pourquoi ne pas trouver un moyen de l’impressionner encore ? Il semblerait que nous soyons coincés dans notre enquête pour retrouver mademoiselle Vesperati et vous nous avez déjà grandement aidé en nous récitant l’énigme de la statue. Voudriez-vous encore une fois nous sauver la mise en posant une question à l’enfant ? »
L'homme taillé en V, mais dans l'autre sens, eu les yeux qui brillaient. Oh oui, il voulait encore impressionner la belle ! Où était-elle d'ailleurs ? En train de parler à des gens. Elle était sociable. Encore mieux !
« Rappelez-vous, on doit pouvoir lui répondre par oui ou par non. Puis-je vous suggérer de poser la question suivante : Allons-nous trouver Alicia Vesperati au port ? Je suis certain que si vous nous aidez une fois de plus dans notre enquête, mademoiselle Primerose vous sera extrêmement reconnaissante. »
Reconnaissante. Il imagina le matin ensoleillé se lever. Il eu la vision d'eux deux, en haut du phare, alors qu'elle se jetait dans ses bras pour le remercier d'avoir trouvé celle qu'ils cherchaient. Elle lui planterait un bisou sur le bout du nez, un sur la joue et un sur la bouche ! Il tressaillit. Reconnaissante. Son cerveau lui dépeint la scène où il était confortablement installé sur son canapé. Elle serait assise sur ses jambes, en amazone et prostrée contre sa poitrine. Elle lui caresserait le torse, alors qu'il aurait la joue dans ses cheveux. Elle lui soufflerait qu'elle avait prit conscience qu'elle ressentait des sentiments pour lui après avoir vu avec quel aplomb il avait retrouvé son amie et l'avait sauvé des griffes de la mort. Lui, mystérieux et impénétrable répliquerait que ça n'était que son devoir, qu'il faisait cela tous les soirs. Reconnaissante...
L'homme remercia son interlocuteur, puis, comme en auto-pilote, guidé qu'il l'était par les sages conseils de l'adlagoon, Tony se redressa et marcha vers l'enfant qui jouait à se battre contre des ennemis invisibles, flanquant de coups rageurs de ses petits poings.
Il se pencha en avant, ce qui du point de vue de Nun, lui donnait des airs de ballon dirigeable fondant sur un petit pipaillon.
-" Euh... hum gamin, j'ai une question pour toi. Ecoute ça ! Allons-nous trouver Alicia Vesperati au port ? "
Nun s'arrêta, soudain fasciné par cet homme aussi rond qu'une montgolfière. Il aurait tenté de gonfler un humain avec sa pompe il n'aurait pas été aussi parfait ! Comme le corps faisait des choses extraordinaires quand même ! Ses yeux brillèrent d'une lueur enfantine. Il eu un sourire ravi. Il s'amusait bien ce soir avec ses compagnons de jeu.
- " Nan ! "
Le visage de Tony se déconfit...
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C'est cette occasion qu'attendait Abraham. Trempé comme une soupe, il se mit dans l'angle de vision de son chef et lui fit un signe de tête, l'enjoignant discrètement à le suivre. L'homme de main conduisit Elijah de l'autre côté du phare. Il désigna les vagues qui s'écrasaient avec de plus en plus de force sur la roche.
- " C'est là. Je vous le sort de l'eau. "
Ceci dit, l'adlagoon replongea. Une minute plus tard, Elijah une drôle de forme émerger de la mer. D'abords, un bras, une tête. Un buste. Abraham puisait dans ses forces démoniaques pour sortir de l'eau un autre style de statue. A n'en pas douter, il s'agissait là encore d'une victime transformée malgré elle en silhouette immobilisée définitivement dans une forme voulue. Ici, malgré les algues et coraux qui avaient commencé à s'installer, on comprenait aisément que cet homme avait bu du ciment jusqu'à devenir une statue humaine. Triste destinée que de se trouver transformé en parpaing. Et mort pas agréable du tout. Le doigt tendu de la statue montrait le sol à ses pieds. Son visage était totalement défiguré de coups de griffes rageurs, rendant l'identité méconnaissable. Le long des jambes, et aux pieds du cadavre rigide était gravé avec le plus grands soin ces mots.
'Levez les yeux au ciel. Et constatez les mensonges. L'eau est essentielle à la vie. Mais aussi apporte la plus belle des morts. Et que fait-on des morts ? Certains les donnent à la terre. Six pieds dessous. Après le choc et le déni, vous avez connu la douleur. La haine était calcinée, à présent vous marchandez. Je vous emmène à la dépression et la douleur. Où trouve-t-on tous ces maux ?'
Abraham recoiffa ses cheveux en chassant les gouttes d'eau. Il lança un regard éloquent à son chef. Morts, douleur, dépression... Il n'y avait qu'un endroit à Roanapur où tout cela pouvait être réunis...
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Voici qui marque la fin du tour 4.
De nombreux jets de dés ont été effectués lors de ce tour : En premier lieu le gage que Nun donnerait à Kallatriel.
Des six possibilités, l'ange avec son échec critique (1) a tiré la pire des possibilités. Il est infecté par un étrange mal que semble lui avoir injecté le gamin adlagoon en le mordant. Aussi les PVs de Kallatriel subissent une diminution suite à la morsure. Cela est calculé comme suit : Une morsure provoque 2 PVs de dégât + la Force + Hémorragie. Dans le cas présent, il n'y a pas d’hémorragie. Nun possède une Force de 4 ! Aussi inflige-t-il 2+4 dégâts.
Kallatriel possède 20 PVs. 20 - 6 = 14. Il reste 14/20 PVs à l'ange.
Elijah a effectué un teste de Vigilance pour trouver l'indice. malgré ses 3 chances sur 6 de trouver, avec son résultat de 3, c'est son homme de main qui s'est chargé de repérer ce que vous cherchiez.
Enfin Primerose s'en est allée interroger d'éventuels témoins. Avec son fabuleux 6 au dé, elle gagne une bonne source d'informations. Attendons de voir ce qu'elle va en obtenir maintenant !
Pour rappel, vous Compétences utilisables sont :
Kallatriel : Premiers Secours / Soins Intensifs/ Vol
Primerose : Attitude Langoureuse (qui ne fonctionne pas sur Nun) / Régénération Maudite
Elijah Carlisle : Visage Insondable
Si vous avez besoins d'informations spécifiques vous pouvez me contacter par MP sur le forum ou sur discord.
La fin du quatrième tour sera le dimanche 19 Mai à 23h59 (heure française).
-« Ma foi, mon brave, pour une personne avec votre curriculum, vous ne semblez pas doté d’une grande compréhension. Notre jeune ami n’a-t-il pas spécifié que la question devait se répondre par oui ou par non ? Est-ce simplement vous qui êtes doté de cette affliction ou est-ce spécifique à toutes les personnes de votre… domaine d’emploi ? »
A part son goût savant et prononcé pour les thés les plus exquis, l'entrepreneur n'avait rien de plus à ajouter de plaisant dans ses qualités. Quel infâme prétentieux!
Oui, l'ange avait fait une erreur de débutant, mais primo, il ne faisait pas partie de la voie de l'épée, il n'était pas un enquêteur hors paire comme son cher frère ni ses fabuleux comparses angéliques guerriers qui prenaient tous les risques pour sauver les leurs et protéger les citoyens de Roanapur!
Rrrrhhhhooo merde..... Il venait de se rendre compte que sa mauvaise foi et son côté pompeux et supérieur refaisait surface. Les anges étaient fort prétentieux dans pas mal de circonstances et très self righteous..... Il ne fallait pas qu'il commence à verser là dedans juste parce que son égo venait d'être piqué. Après tout il n'était en rien comme ce petit prétentieux snobinard et machiste Belverios de Sullstéhan, l'éthérée le plus insupportable de toute la cité mère. Kalla ne l'avait encore jamais rencontré mais sa réputation le précédait sur toutes les ondes de la ruche. Et bien que son frère s'entende relativement bien avec l'individu d'un autre temps, de part leur multiples rencontres dans le travail. Kalla ne voulait être assimilé en rien avec le plus radical serviteur de la Déesse posté à Roanapur, il en avait déjà assez soupé avec le caractère de cochon de leur propre père.
Mais deuxio et ça c'était la raison principale de sa bavure, il avait été le seul à se taper le transport du gamin sur ses épaules pour le trajet, du début à la fin, ET il avait le nerf sciatique qui le démangeait fortement, ET il était aux premières loges de la cacophonie chantée, style opéra enfantin qui lui avait été servie directement dans les canaux auditifs, sans filtre de distance, de ses pauvres oreilles. Il y avait de quoi faire une bavure! D'ailleurs pourquoi diantre se justifiait-il mentalement pour lui-même? Il devait bien l'admettre, le commentaire l'avait touché, et il se vexait comme un adolescent.....
Pour toute réponse au bellâtre, il acquiesça d'un grognement mécontent. Mais n'eut absolument pas le temps de rétorquer autre chose..... Une cocotte minute était prête à lui exploser à la gueule d'un moment à l'autre! Il se tourna vers l'enfant qui arborait un sourire d'extase de toutes ses dents pointues! Pendant une fraction de secondes, il eut l'image de Prunille Baudelaire, cassant toutes sortes d'objets avec ses petites quenottes pointues, avant que le démon furibond, qui le fournissait en cailloux à collectionner deux secondes auparavant, ne se jette sur sa jugulaire et ne le morde avidement.
-AAAAAAARRRRRRRRGGHHHHHHHHHHHH,
L'ange se débattis comme un diable, pour arracher la sangsue démoniaque qui lui pompait le sang. Il plaça ses doigts sur la mâchoire inférieure du gamin, et avec la force du désespoir, fit une action poussoirs vers le bas, pour dé-serrer ses crocs et lui faire lâcher prise. Mais l'enfant était tenace et ne desserra aucunement les dents, avant d'avoir bu son soûl. Le petit tambour de pulsation sanguine battait ses tempes. Kalla savait qu'il risquait fortement de tourner de l'oeil et essaya de toutes ses force de ne pas sombrer dans les abimes de l'inconscient. L'enfant finit par lâcher prise et se propulsa de lui même loin de l'ange. Lui rétorquant des petites remarques assassines sur le ton de la plaisanterie.
Kalla n'en avait cure.... Peu importe les propos du fichu gamin sadique, toute son attention était tourné sur sa plaie. Il mis ses mains autour de son coup et senti les deux nodules laissés par les crocs sur le côté de sa gorge. Il sentie aussi la chaleur envahir sa trachée et les boursouflures de la blessures se mirent à pulser. Il avait sans doute été empoisonné.... Il allait très certainement perdre conscience dans quelques secondes. Il devait retirer le plus gros du venin. Il commença donc à exercer une pression de ses doigts sur les deux nodules remplis de pus et fit sortir un maximum de liquide jaunâtre et de sang contaminé de sa blessure. Il jeta un regard inquiet autour de lui pour retrouver Primerose. Elle accepterait sans doute de lui porter secours..... Mais la jeune femme était plus loin et parlait avec les dockers. Il n'eut pas le temps de regarder tout le panorama et de se tourner vers quelqu'un d'autre. Une sensation de froid lui parcouru l'échine, des petits picots de lumières vinrent envahir sa vision et il perdit le sens de la vue, écran noir, avant de perdre tous ses autres sens d'un coup et de s'étaler dans le sable, knock out, complètement K.O.
Il ne resta cependant pas longtemps dans les vapes.... Par une sensation anormale d'adrénaline se déversant à grande vitesse dans son réseau sanguin, comme un torrent en colère, il sauta sur ses pieds complètement angoissé. Venait-on de lui planter une seringue d'adrénaline dans le cœur????
Apparement non..... Le regard hagard, il contempla les alentours et à part croiser celui d'un entrepreneur milliardaire plutôt dégoûté de ce à quoi il venait d'assister, le reste de la troupe n'avait pas l'air d'avoir remarqué ou assisté à son presque trépas.....
Le pauvre ange cinquantenaire maintenant sur ses deux pieds, était extrêmement anxieux, ses pensées tournaient en rond comme un cheval énervé, échaudé et apeuré dans une carrière. Ses yeux le brulaient, et il était presque sûr que quelque chose de surnaturel venait d'arriver avec ses deux billes bleues translucides, heureusement il n'y avait là encore pas de témoins. Le regard dégoûté du bellâtre, le dévisageant un peu plus tôt venait de se poser pile au bon moment sur son acolyte dégoulinant, qui revenait d'une trempette dans l'eau du port avec des informations sur l'indice numéro deux.....
Ok...... Paraitre normal.... il fallait qu'il paraisse le plus normal possible..... Il se sentait mal, comme si un feu le brûlait de l’intérieur, et si cela ne tenait qu'à lui, il arrêterait cette stupide mission et rentrerait chez lui se terrer sous ses draps et hiberner en espérant que quand il se réveillerait, tout cela ne serait qu'un mauvais rêve ou prendre un bain très froid avec des glaçons pour faire descendre sa température corporelle, ou encore désinfecter sa plaie purulente avec du Cothivet (un désinfectant vétérinaire, souvent utilisé pour les équidés, à base de plantes, bien plus efficace que n'importe quel désinfectant à base d'alcool retrouvé dans les hôpitaux).
Il avait surtout envie de pleurer, pleurer de rage et d'angoisse. De se défouler sur la première personne qui s'opposerait à lui et très certainement de se venger du gamin. Mais il n'en fit, rien et se reprit en silence....Il n'avait pas le choix que d'être là parmi eux. Ordre de la déesse, et aussi parce que son esprit communautaire de ruche, lui dictait qu'il devait absolument venir en aide à ses confrères et consoeurs éthéré.
Il rejoignit l'entrepreneur juste à temps pour voir le larbin de celui-ci sortir une nouvelle statue humaine de l'eau. En silence il écouta l'énigme lu par le dénommé Abraham, et fini par lâcher simplement :
-Je sais, votre conclusion va directement au cimetière, mais l'hôpital flambant neuf du Chu-Sainte Marlène est tout aussi bien un lieu de mort, de douleur, et de dépression.... Après nous avons la nuit, nous pouvons passer au crible, tous les endroits que vous voulez, à l'aube, cela ne fera toujours pas 24h. Personnellement je commencerais par le Chu, mais si vous considérez que je suis trop bouché, sénile, ou bien que j'ai le QI d'un poulet, libre à vous de choisir le cimetière. Après tout, c'est vous le cerveau ici non? Tous les hommes riches ne sont-ils pas supposément plus malins que le commun des mortels?
La dernière phrase avait été lâchée sur un ton presque railleur. Oui il était de très mauvaise foi, là, toute de suite, maintenant et, de plus, il n'était absolument pas sûr d'avoir raison, son cerveau pulsait trop dans son crâne et son esprit était encore beaucoup trop embrumé à cause de la morsure, mais il perdait patience, alors qu'ils aillent au diable si ils ne voulaient pas l'écouter. Il suivrait le mouvement mais il se garderait une petite ligne assassine de « Je vous l'avais bien dit » Si les choses dégénéraient à leur désavantage.
Ils étaient peut-être crasseux et dépourvus de classe, mais ils avaient assurément des yeux pour voir. Si le premier docker retira rapidement son casque pour se recoiffer sommairement d’une main frénétique, le deuxième s’attarda d’un air béat sur le décolleté de la catin, alors que la femme du trio, elle, ne semblait pas vouloir se laisser impressionner. Primerose faisait son effet, et c’était peu dire? Esquissant un sourire en coin de ses lèvres purpurines, la démone au charme ravageur nota l’attitude de chacun. Dans un geste tout sauf féminin, la lady des docks jeta les vestiges de sa clope d’une pichenette et gratifia la beauté incendiaire d’un commentaire qui fit glousser légèrement la principale intéressée. She WISH she looked like this in her youth… Alexia était une bombe. Primerose doutait que ce soit le cas de sa vis-à-vis, bien qu’elle saluait bien bas la répartie de cette dame.
- Bien évidemment, où avais-je la tête... Rétorqua-t-elle, amusée par l’audace de son interlocutrice.
L’un des compatriotes de cette dernière regardait l’écran d’un air à la fois sceptique et étonné alors que l’autre éclata d’un rire bien gras et franc. Sans tarder, il s’exprima dans un accent totalement cliché attribuable aux marins et autres travailleurs des bas-fonds, puis ne put s’empêcher d’émettre une remarque flatteuse à l’égard de Primerose, qualifiant la vision qu’elle offrait de paradisiaque. Se doutait-il de l’ironie de ses propos? Probablement pas! Malgré tout, le sourire amusé de la créature infernale ne quitta point ses lèvres et elle répondit au clin d’œil de l’homme de la même façon.
- Grand flatteur! Ajouta-t-elle en gloussant, usant de ses charmes. Vous allez me faire rougir!
Bon, il y avait un peu d’ironie là-dedans, tout de même... La dame du groupe ne sembla pas approuver cet échange impromptu et se contenta de se mettre à table, dégainant l’adresse de Vesperati et toute une flopée de détails concernant cette dernière. L’air de Primerose changea du tout au tout. Si elle ne connaissait pas l’adresse exacte de son amie (toutefois, elle savait d’emblée que cette dernière vivait sur la rue des Nations et cultivait un rêve de pouvoir, un jour, bosser dans le domaine de la mode), les informations divulguées étaient suffisantes pour la convaincre.
- Alexia Vesperati est portée disparue depuis un petit moment maintenant, ajouta-t-elle avec sérieux, rangeant son téléphone portable. Nous étions en discussion vidéoconférence, elle et moi, et la communication s’est brutalement coupée... Tout me laisse croire qu’il lui est arrivé quelque chose... Alors, je me demandais si vous l’aviez vu passer dans les environs tout récemment...
Elle n’allait pas donner davantage de détails, concernant les traces sanguinaires rapportées à même le bitume et la statue calcinée ou même la quête du prochain indice. Ce n’était pas pertinent pour eux. Elle voulait simplement savoir si sa copine avait été vue dans les parages ou pas. Le type qui tentait de jouer de ses charmes prétendait ne pas l’avoir vu. Quelque chose lui disait que cette dame n’était peut-être pas du même avis.
- Je vous en prie, j’ai de bonnes raisons de craindre pour sa sécurité... Pouvez-vous m’aider à la retracer?
Certes, elle espérait que son charme serait suffisant pour convaincre ce trio de lui faire part de quelconque information pertinente, mais son inquiétude était réelle.
C’est alors qu’un hurlement masculin eut ce chic de la faire sursauter. Et pas qu’elle! Forcément, tous les employés des environs avaient entendu cette plainte de douleur poussée à pleins poumons. Tournant rapidement la tête, la beauté nota l’attitude étrange de Kallatriel, plus loin, lequel se tenait le cou d’une main alors que Nun venait de s’éloigner de lui d’un geste rapide.
- Putain! Mais ça va pas, la tête?! Balança-t-elle à la volée, comprenant d’emblée que le petit démon venait de prendre une jolie croquée de l’être séraphique. Pardonnez-moi quelques instants, je reviens tout de suite! Ne bougez pas, je vous en prie! Fit-elle à l’intention des dockers qui en avaient probablement compris qu’un truc ne tournait pas rond, du moins, le supposait-elle.
Rapidement, elle revint sur ses pas, notant l’immobilisme assurément volontaire d’Elijah alors que l’ange venait de s’écrouler au sol avant même que la belle ne soit à sa hauteur. Tout s’était passé si vite! Malgré tout, une petite crainte naissait au creux de la poitrine de la démone, empêchant cette dernière de se rapprocher davantage de son ami angélique. Et si ce mal nouveau était viral et se répandait comme la peste? Certes, elle avait beaucoup d’affection pour l’emplumé, mais de là à risquer sa propre vie, ne serait-ce qu’un peu...
- Mais qu’est-ce que lui as fait, Nun?! Fit-elle d’un ton accusateur en direction du mioche qui l’ignorait avec superbe, fanfaronnant de manière si énervante que la belle eut envie de le jeter en bas de ce phare par simple envie de le voir s’écraser lamentablement tout en bas. Zut, il avait des ailes, se rappelait-elle soudainement... meh...
Et voilà que Tony faisait son apparition, fort d’une mission visiblement venue de nulle part, alors qu’il se dirigeait vers le gamin qui avait royalement ignoré la catin pour jouer les Power Rangers contre des ennemis inexistants. Se penchant vers l’avant, le seul humain du groupe s’adressa au môme désagréable en posant une question qui, d’emblée, allait intéresser Primerose et Elijah : est-ce qu’Alexia se trouvait toujours au port? La question fut répondue par la négative et la prostituée se mordit l’intérieur de la bouche pour ne pas flanquer un coup de pied à l’enfant... D’autant plus qu’ils avaient forcément des spectateurs... n’oublions pas la présence des employés des docks...
L’ange venait de se redresser en position debout, raide comme une barre. Primerose l’avait vu faire, du coin de l’œil, et détaillait maintenant ce dernier avec un mélange d’incertitude et de curiosité.
- Kalla... ça va? L’interrogea-t-elle tout en gardant bonne distance.
Dès qu’il porta son regard vers elle (sans réellement la voir, vu la confusion qui régnait dans ses prunelles), Primerose eut un mouvement de recul. Ses yeux... What the fuck!? Quant à sa plaie... Enfin, la catin ne pouvait pas vraiment détailler cette dernière, vu l’obscurité de la nuit, mais à voir les taches foncées reposant sur l’encolure de l’homme, elle se doutait bien qu’il avait perdu du sang. Sa question resta sans réponse alors que Kallatriel s’éloigna d’elle pour rejoindre Elijah qui, à priori, s’était éloigné du groupe sans un mot. Il fallait croire qu’il s’agissait de l’une de ces soirées où elle se prendrait superbement des vents de manière consécutive. À quel point ça pouvait la faire grincer des dents, quand même! Primerose DÉTESTAIT être ignorée! Non seulement ça lui donnait envie de mordre (elle aussi, tiens?), mais elle avait envie de leur balancer ses godasses directement derrière le crâne! Enfin... si ces dernières ne valaient pas si cher, pour dire vrai...
Dents serrées, elle nota que ses compatriotes masculins contournaient maintenant le phare sans l’en informer pour se soustraire à sa vue. Si d’emblée l’idée de retourner auprès des dockers la taraudait, elle craignait néanmoins de perdre un détail important. Poings serrés, elle décida de suivre ses compagnons imposés et s’arrêta à quelques mètres d’eux alors qu’une nouvelle statue grotesque était déjà exhibée. Primerose était arrivée juste à temps pour entendre Abraham qui, déjà, lisait à voix haute un texte inscrit tout au bas de la statue. Naturellement, la belle leva la tête vers le sommet du phare, espérant y noter quelques détails sortant de l’ordinaire. Est-ce que cet individu avait été jeté tout en bas?
- Est-ce que c’est lui, Bob le gardien? Balança-t-elle plus pour elle-même qu’autre chose, ne connaissant l’individu ni d’Adam, ni d’Ève. Il fallait dire qu’il était si défiguré qu’il était plutôt difficile de reconnaître quelconque trait...
Faisant de nouveau main-basse sur son téléphone portable, Primerose passa devant les hommes présents sans un mot et vint photographier les écrits, histoire de garder une trace de ces mots et d’éviter les oublis. Pendant ce temps, Kallatriel balançait une réplique acerbe en direction du bellâtre millionnaire, continuant d’emblée d’attiser ce jeu de coqs qui était tout sauf nécessaire. Évidemment, la jeune femme voyait déjà venir la prise de bec, à des kilomètres à la ronde et poussa un soupir irrité. Adolescentes et crêpage de chignons!
- Ça va, les enfants? Balança-t-elle sans pouvoir s’en empêcher. Vous avez fini de jouer à celui qui pisse le plus loin ou de comparer la taille de votre machin pour savoir qui a la plus grosse? Vous vous détestez, je crois que tout le monde l’a bien compris maintenant. Pour le CHU Ste-Marlène, c’est une très bonne idée, j’approuve. Après, vous faites ce que vous voulez, au pire j’irai seule si vous ne pouvez pas vous piffer encore 2 minutes de plus. Puis, elle balança un nouveau regard courroucé en direction du gamin, lequel semblait fortement amusé de la situation, bien évidemment. Et toi, ça t’amuse visiblement de croquer les gens comme ça. À quel point il faut être dérangé quand même. C’est possible de garder tes quenottes pour toi dans le futur? Je ne crois pas que Kallatriel ait la tête d’une chicken nugget, alors bouffe autre chose, s’il te plaît, et surtout pas moi! Merci. Et je dis ça, je ne dis rien : il ne reste qu’une personne pouvant poser une question maintenant... Abraham, vous m’avez l’air d’un homme d’une grande intelligence. Faites-en bon usage, je vous prie.
Des enfantillages! Que d’enfantillages! Quittant le groupe, elle revint sur ses pas, soucieuse de retrouver les dockers de plus tôt. Bon sang, elle espérait qu’ils n’aient pas simplement foutu le camp. Certes, elle savait qu’ils se dirigeraient bientôt vers le CHU Ste-Marlène, mais quelques infos supplémentaires ne seraient carrément pas de refus!
- Je vous demande pardon! Fit-elle avec un sourire, en revenant vers le groupe qui, à priori, n’allait probablement pas attendre encore bien longtemps. J’ai eu une petite urgence, je suis navrée d’avoir interrompu notre conversation.
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I'm bulletproof, nothing to lose Fire away, fire away Ricochet, you take your aim Fire away, fire away Shot me down but I won't fall I am titanium
What the fucking hell ? Elijah venait à peine de proposer au bloc de jell-o géant de poser une question à Nun lorsque ce dernier se jeta sur l’ange pour lui planter ses canines dans le cou, tel un vampire des plus affamés. Merci aux Enfers, il avait acquis la compétence de rester impassible dans toutes les situations, sans quoi une réaction de sa part aurait probablement alerté le mastodonte qui, par un heureux hasard, lui faisait face et se retrouvait donc dos à ce tableau d’une absurdité effrayante. Après tout, voir l’ange se débattre de cette façon avait quelque chose de comique. Pourtant, la scène provoquait un flot de questions dans l’esprit de l’entrepreneur, plutôt qu’une hilarité quelconque. Depuis quand les Adlagoons ne nourrissaient-ils du sang des autres ? La morsure s’avérait-elle contagieuse ? Même dans la semi-obscurité du soleil qui annonçait bientôt sa venue, il pouvait parfaitement voir que les yeux du poulet n’étaient plus les mêmes. Manifestement, Nun appartenait à une catégorie à part. Jamais dans sa vie, l’envie ne lui était venue de consommer le sang des personnes de son entourage. Oh bien sûr, il avait mordu des nuques à plusieurs reprises – et d’autres parties du corps, il devait l’avouer – mais c’était dans un tout autre contexte.
L’homme d’affaires resta près de Mountain Dew Boy, alors que Primerose se précipitait vers la pauvre victime. Après tout, il semblait préférable de ne pas s’approcher trop. Qui sait ce qu’il pourrait transmettre, après cette morsure ? Jamais il n’avait entendu parler de cas d’ange infecté par un sale petit mioche insupportable. Une énigme supplémentaire s’ajoutait à cette nuit déjà mystérieuse. Allaient-ils réussir à toutes les résoudre ? Un mouvement près de lui le tira de ses pensées. Tony se dirigeait vers le mioche, torse bombé pour aller poser sa question. Le démon dut se retenir de sourire. Il savait que la plupart des humains étaient aisément manipulables, mais celui-là lui facilitait vraiment la tâche. Il ne suffisait que de lui balancer la perspective d’un moment avec la prostituée que son imagination prenait le dessus. Il avait pu voir les rouages de ses pensées se dessiner dans ses yeux alors qu’il s’imaginait probablement des choses les plus absurdes. Enfin, Elijah savait utiliser les outils à sa disposition et si cela pouvait leur éviter de poireauter près du phare parce que certains n’étaient pas foutus de poser les questions correctement, il allait assurément prendre les choses en main.
Ainsi, tel un héro gonflé d’espoir, l’homme-blob s’était dirigé vers l’adolescent et avait posé la question proposée par le milliardaire. Parce que, malgré toutes les péripéties, il fallait quand même retrouver mademoiselle Vesperati. Il serra des dents en entendant la réponse négative du môme. Fuck. Il en avait marre de ces petits jeux à la con. En général, il détestait les enfants et les adolescents et Nun ne faisait absolument rien pour changer sa perception. L’envie de le reprendre par le cou et de le secouer brutalement lui revint, mais alors que le désespoir s’affichait sur le visage du mammouth imberbe, un mouvement attira l’attention du démon. Un Abraham complètement trempé lui faisait discrètement signe de le suivre, ce qu’il fit aussitôt. Ils marchèrent en silence pour se rendre de l’autre côté du phare. Qu’avait-il découvert ? Avait-il plongé volontairement ? Il savait que son second lui était dévoué, mais parfois sa dévotion le surprenait. Ils arrivèrent près de la rive et son assistant plongea. Non sans effort, il réussit à sortir ce qui semblait de prime abord être une statue. Bien sûr, s’il se fiait aux événements de la nuit, cela n’allait certainement pas être une simple statue. Il s’agissait probablement d’un pauvre bougre qu’on avait statufié.
Son hypothèse se confirma lorsqu’il l’étudia plus longuement. On avait manifestement forcé l’homme – enfin, il pensait bien que c’était un homme, mais il était tellement défiguré que cela était difficile à dire – à ingérer du béton liquide. Triste destin et cruelle mort. Le regard de l’entrepreneur se dirigea sur les mots gravés sur la statue. Il soupira. Mort, douleur, dépression. Cela n’allait guère en s’améliorant. Elijah réfléchissait à l’énigme lorsqu’une voix retentit près de lui. Ah tien, le poulet était encore vivant. Vivant et apparemment la morsure lui avait acéré la langue, puisqu’il ne se gêna pas pour critiquer ouvertement l’homme d’affaires. Le démon mit les mains dans les poches de son pantalon et observa impassiblement l’ange. La morsure lui aurait-elle également donner la capacité de lire les pensées ? Parce que selon lui, ses pensées s’étaient tout de suite dirigées vers le cimetière. Certes, le cimetière lui avait effleuré l’esprit, mais beaucoup d’endroits, à Roanapur, correspondaient à la description. « Après tout, c’est vous le cerveau ici non ? » Ce n’est certainement pas la montagne de crème glacée humaine et vous, mon cher petit poulet. « Tous les hommes riches ne sont-ils pas supposément plus malins que le commun des mortels ». Un sourire carnassier se dessina sur les lèvres du milliardaire. Il ne suffirait que d’une poussée de sa force démoniaque pour que Kallatriel se retrouve dans l’eau.
Il envisageait fortement de mettre son idée à exécution quand Primerose s’interposa. Ah, flamboyante Primerose ! Elle ne mâchait pas ses mots et celui lui faisait toujours plaisir. À peine eut-elle balancé son flot de paroles qu’elle retournait vers les employés du port, le laissant seul avec Abraham et Kallatriel. Il se retourna vers l’emplumé.
« Pour votre information, non pas que cela vous concerne, je suis riche parce que je suis malin. » Il gratifia l’ange d’un sourire moqueur. « Cependant, il semblerait que nous soyons tous dans cette situation ensemble, ainsi je me plierai à la décision de la majorité. Si vous pensez que le CHU est la piste à suivre, je vous accompagnerai. »
En fait, il n’était surtout pas question de les laisser seuls. Les doutes étaient de mise en cette nuit étrange.
« Toutefois, comme je suis riche, je me permettrai également d’envoyer des équipes jeter un coup d’œil à différents endroits qui correspondent à cette description. »
Il ne suffit d’un regard à Abraham pour que celui-ci décroche son téléphone portable – qui avait miraculeusement survécu à ses deux plongeons dans l’eau glacée, la technologie n’était-elle pas merveilleuse ? Ils reprirent tous les trois la direction du port afin de rejoindre Primerose. L’adolescent les suivait, chassant un quelconque ennemi invisible.
« Je propose également – cela vous va si je propose des idées ou vous allez encore mettre en question mon intelligence ? – que nous attendions qu’Abraham ait posé sa question à Nun avant de prendre notre décision finale quant à notre destination. Peut-être que cela nous éclairera davantage ? »
Abraham venait de remettre son téléphone portable dans sa poche. Bien qu’il s’entretenait avec différentes personnes, il n’avait rien perdu de la conversation entre Elijah et Kallatriel. Ainsi, il savait bien que c’était à son tour de poser une question. Il jeta un coup d’œil à la prostituée qui s’entretenait toujours avec les employés du port. Il espérait grandement qu’elle récolte des informations pertinentes. Puis, il se surprit à détailler sa tenue.
« Par soucis pour mademoiselle Primerose qui a eu le courage de marcher pendant 45 minutes dans les souliers les plus inconfortables de la planète, je ferai également venir une voiture pour nous rendre à notre prochaine destination. Il ne serait pas humain de lui infliger de parcourir la route à pied. »
Il se tourna vers l’adolescent qui continuait de bouger dans tous les sens.
« Dis-moi Nun, ça te plairait un tour de voiture ? »
Il espérait simplement que le môme accepte, parce que cela irait définitivement plus vite s’ils pouvaient se déplacer en voiture. Cependant, il ne serait pas contre l’idée de voir Primerose tabasser le mioche s’il lui imposait de marcher dans ses talons hauts. Son attention se reporta sur son assistant qui venait d’ouvrir la bouche pour poser sa question.
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« The kid has got a darkside, Best believe it Push too far you'll see The kid has got a darkside, Back against the wall La la la la la The kid has got a darkside, Best believe it's the Last trick up his sleeve The kid has got a darkside, That you don't wanna meet at all. »
Saurius fronça les sourcils. L'œil toujours dans la lunette de son sniper, il annonça laconiquement à son chef d'équipe.
-" Notre agent a été mordu par Nun. "
Bras croisés, Valérian réfléchi à cette information. Selon lui, elle ne prêtait pas à conséquences. Nun se comportait comme un enfoiré avec tout le monde. Il aimait faire le mal pour son propre amusement. Cet acte n'était certainement pas isolé. Certes c'était sans doute la première fois qu'on le voyait mastiquer la jugulaire d'un ange. Mais ça ne prêtait sûrement pas à conséquences.
Le chef de groupe rangea cette information dans un coin de sa tête mais s'abstint de demander à Victoria d'en prendre note pour le rapport de fin de mission. Travailler à Roanapur signifiait forcément s'exposer à des blessures. Ils en avaient tous subi. Chacun son tour...
Cependant il fit une requête d'assistance médicale au domicile connu de Kallatriel. Histoire de proprement panser la blessure et désinfecter au mieux la plaie. Poser des bandages. On n'était jamais mieux servit que par ses sœurs et frères de Sullustéhan...
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Sur les docks, loin des anges embusqués, et encore plus loin de penser qu'ils sont observés un groupe de travailleurs et une adlagoon jouant de ses atours conversent aimablement. Mouloud cherchait visiblement quelque chose d'intelligent à exposer, mais ne parvenait pas à trouver les connaissances ou des mots pertinents et impactant à cracher de son esprit. Robert était ravi de l'apparition fortuite de cette ravissante jeune femme et flirtait avec aisance, armé de la confiance de celui qui sait qu'un refus d'une femme n'est finalement pas une chose bien grave dans la vie. Véronique était elle bien plus soupçonneuse.
Véritable modèle d'engagement, la femme donnait beaucoup de son temps dans les associations de son quartier. Centre d'appel et d'aide pour les femmes en situation de détresse économique, femmes soumises aux violences masculines, soupe populaire pour donner accès aux plus démunis un minimum décent de nourriture... Véronique était de tous ces combats. Aussi il était devenu naturel pour elle d'être attentive à son entourage. Et il ne lui avait pas échappé qu'à la superette où la petite Alexia allait faire ses courses, la jeune femme payait constamment en liquide. Et en comptant chaque centime. La moitié du bâtiment se battait pour aller lui laisser des fleurs sur le paillasson, ce qui était assez irritant au demeurant. Mais c'était une bosseuse et qui plus est, bien éduquée et polie pendant les discussions de palier.
Vigilante de l'ombre, Véronique avait consciencieusement glané des informations sur elle en prévision de lui proposer une aide associative. Comme elle le faisait pour tant d'autres, en fait. A la maison elle n'avait réellement pour elle que Mistigri le chat. Et sa paire de jumelles qui lui permettait d'observer les allées et venues des gens aux alentours.
- Alexia Vesperati est portée disparue depuis un petit moment maintenant. Nous étions en discussion vidéoconférence, elle et moi, et la communication s’est brutalement coupée... Tout me laisse croire qu’il lui est arrivé quelque chose... Alors, je me demandais si vous l’aviez vu passer dans les environs tout récemment... Je vous en prie, j’ai de bonnes raisons de craindre pour sa sécurité... Pouvez-vous m’aider à la retracer?
-" Comme qui dirait qu'c'est-y ben triste qu'c'te affaire là. " Coassa Mouloud.
-" Vraiment j'l'avions jamais miré c'te dame là. D'solé mais j'peux point t'aider. Véro' t'po plus à ergoter sur c'dossier, un fois ? " Au moins Robert semblait empathique sur la question, mais il consultait aussi sa montre. Une pause oui, mais louper le boulot, non.
-"Malheureusement je ne sais rien de plus que ce que j'ai dis tantôt. Elle était très secrète, et ne semblait pas fréquenter un homme, si vous voyez ce que je veux dire. Sinon j'ai une copie des clés de chez elle. Je dois récupérer son courrier ou nourrir ses bêtas régulièrement. "
Elle fit un effort pour chercher quelque chose d'utile dans sa mémoire, mais ne trouva rien de plus. La docker haussa les épaules d'impuissance. Ce qui s'accompagna du départ de la rousse soudain intriguée par quelque chose hors de la zone de travail.
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Le petit adlagoon était... Aux anges ! Voilà que ça commençait à chauffer entre deux adultes et la femme revenait de là-bas, le visage inquiet et en colère. Elle les grondait tous ensemble ce qui fit éclater de rire le gamin. Voir la femme leur faire la morale et parler de zizi était très drôle !
Et il avait bien enregistré qu'elle lui avait posé une question à laquelle il ne pouvait répondre comme les règles du jeu le spécifiaient. Nun se gratta là où normalement il avait des cornes. L'apparence humaine lui était bien inconfortable. Il avait toujours l'impression qu'il lui manquait des choses. Il se sentait incomplet. Aussi il décida de rigoler encore plus. Le groupe était déjà bien assez sur les nerfs, autant en profiter et continuer à jouer.
Profitant que les adultes étaient tous occuper à faire des trucs de grands, l'enfant avisa le phare et bondit avant de planter ses griffes dans la pierre. Escaladant dans le noir avec assurance, il parvint bien vite au fait du bâtiment et y pénétra par la fenêtre qu'il avait laissé déverrouillée du vivant du vieux Bob. Il y avait là une armoire avec des habits chauds taille adulte. Ici tout était plongé dans le noir mais il y voyait comme en plein jour avec ses yeux adlagoon. Quittant son apparence enfantine, le garçon revint à son corps infernal. Et sourit. Il abandonna ses vêtements.
Il n'eu pas besoin de beaucoup se concentrer pour reprendre une forme humaine. De longues jambes pâles s'étendirent. Son bassin s'arrondit, une poitrine lui poussa. De même que de longs cheveux enflammés encadrant un visage de lait où brillaient de malice deux yeux écailles de serpent. Des bras fins, terminés par des doigts agiles, NunRose se para d'effets trouvés dans l'armoire du phare. Un col roulé bleu, ainsi qu'une salopette jaune imperméable.
Le garçonnet ne se sentait pas du tout à l'aise dans ce corps de femme adulte et en pleine maitrise de ses... Attributs. Il lui manquait des choses... Mais en plus il avait de nouvelles choses ! Tout aussi bizarre que cela lui paru, il se dit que c'était pour le bien de son amusement ce soir là.
Ouvrant la porte du phare, NunRose retourna auprès des adultes. Juste à temps pour s'entendre proposer un tour de voiture. Oh bien sûr que cela lui plairait. Encore plus de la conduire, maintenant qu'il/elle avait l'allure d'une grande et plus d'un enfant ! Alors là l'enfant était très enthousiasmé(e) !
Il/elle papillonna des yeux et attribua un baisé sonore sur la joue de l'adlagoon barbu.
- " Toi tu sais parler aux femmes ! "
Et il/elle lui envoya un clin d'œil mutin suivit d'un sourire brûlant.
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Durant se laps de temps, Tony était allé parler avec les dockers. Il n'avait ici aucun moyen de se rendre utile, mais étant au chômage technique, il avait palabré avec les travailleurs pour savoir à qui envoyer son CV et une lettre de motivation. Il se sentait à l'aise avec ces gens là. Des personnes simples. Et il fallait ajouter que l'odeur d'herbe n'était pas pour le déplaire.
Mais leurs échanges ne pouvaient durer éternellement. La fin de leur temps de pause arrivait. Et sur ces entrefaits la ravissante Primerose revint vers eux. Ce qui était tout à fait pour l'enchanter.
- Je vous demande pardon! Fit-elle avec un sourire, en revenant vers le groupe qui, à priori, n’allait probablement pas attendre encore bien longtemps. J’ai eu une petite urgence, je suis navrée d’avoir interrompu notre conversation.
Véronique devait se remettre au boulot. Les deux autres aussi, d'ailleurs. Mais si la rousse disait vrai une vie humaine était en jeu. d'ordinaire elle n'aurait jamais fait cela. La méfiance était trop importante en ce bas monde. Et surtout dans cette ville infernale. Mais elle avait l'intuition que le beau Tony était quelqu'un de bien. S'il accompagnait cette Primerose, c'est qu'elle devait être digne de confiance. Sans compter qu'il fallait se serrer les coudes entre femmes. Ce monde patriarcal était déjà bien assez difficile pour elles.
Elle remit son double des clés d'Alexia à Tony, en faisant la prière muette que cela puisse aider. Puis il fut temps de prendre congé. Ils étaient payés pour un travail qu'ils comptaient bien effectuer. Tony quand à lui décida qu'il avait assez donné ce soir. Si la présence enivrante de la belle de la Visitation lui donnait des ailes, dans sa grande sagesse, cet homme était conscient de ses limites. Et il les avait outrepassées ce soir. Trop d'émotions, de revirements, et de marche à pieds. En plus en sandalettes ! Hé ! Même pas de vrais chaussures pour la randonnée !
Il donna à son tour les clés à Primerose qu'il dévora du regard. Il tenta le move du siècle en lui donnant son numéro de téléphone et lui demandant de le tenir au courant de l'enquête. Il bafouilla que depuis chez lui il pourrait leur être utile avec un ordinateur pour coordonner les recherches. Et tenter de trouver sur les forums et sites s'il trouvait de plus amples informations sur l'affaire en cours.
Et il en profiterait pour postuler au port. Mouloud et Robert avaient l'air de chics types !
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Le temps que la voiture d'Elijah ne parvienne jusqu'à eux, Abraham se dit qu'il était temps d'utiliser sa question. Au vu des discussions en cours, il restait une incertitude quand à la direction à prendre. Lui pensait en son for intérieur que la description ne pouvait coller qu'avec le CHU Ste Marlène.
'Levez les yeux au ciel'. 'Et que fait-on des morts ? Certains les donnent à la terre. Six pieds dessous.' Cela rapportait spontanément au cimetière... Mais pas la suite. 'Après le choc et le déni, vous avez connu la douleur. La haine était calcinée, à présent vous marchandez. Je vous emmène à la dépression et la douleur.' ...Déni. Haine. Marchandage. Dépression. Pour lui c'était les étapes de l'acceptation de la mort. Seule manquait encore au tableau qui se peignait... L'acceptation.
Pour accepter la mort, il fallait déjà qu'on la constate ou diagnostique une fin imminente. On ne faisait pas souvent cela dans un cimetière. Mais dans un hôpital, oui. D'autant que la dépression y était bien plus fréquente. Avec les ailes médicales dédiées aux patients psychiatriques.
Alexia se trouvait-elle au CHU ? Ou encore un cadavre statufié ? Alexia sera-t-elle la dernière mort ? Celle de l'acceptation ? Subissait-elle les pires tourments en attendant que son bourreau la juge apte à accepter son destin ?
... 'Six pieds sous terre'. La morgue sans doute... Et pourquoi Nun les aidait à détricoter tout cela ? Quel était son gain ? Les emmenait-il vers un piège ? Se pouvait-ils qu'ils soient les prochaines statues cadavériques que d'autres trouveraient ?
Faisant fi de la transformation déroutante de l'enfant, Abraham ne fit pas le plaisir au gamin de se laisser désarçonner. Il conserva un air impassible et s'abstint de tout commentaire quant à la transformation étonnante.
- " Alexia Vesperati est-elle à l'hôpital ? "
NunRose secoua la tête, projetant avec classe ses longs cheveux qui embrasèrent la nuit.
- " Nan ! Mais il y a bien quelque chose là-bas ! Tout le monde à posé une question, bon ! Allez vous avez droit encore à une question maintenant ! "
La voiture ne tarderait plus maintenant. Ils allaient... Le cellulaire d'Abraham vibra dans sa poche et il s'en saisit aussitôt.
La voix de Moona se fit entendre. Pâle.
-"Il y a un problème à l'Eden... Portes grandes ouvertes... Statues..."
Abraham resta impassible. ... Ils étaient attaqués.
Il jeta un œil critique à Elijah. Il fallait l'informer immédiatement.
Attend un peu... Statues...?!
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Voici qui marque la fin du tour 5.
Les choses commencent à s'accélérer ! Que de mystères autour de cette sombre enquête ! Le temps des conclusions n'est plus si loin ! Encore un peu de courage et tout sera révélé ! Si les bonnes décisions sont prises, bon !
Si vous avez besoins d'informations spécifiques vous pouvez me contacter par MP sur le forum ou sur discord.
La fin du sixième tour sera le dimanche 10 Juillet à 23h59 (heure française).
Une copie des clés? Voilà qui pourrait au moins lui permettre d’en savoir un peu plus sur son amie ou peut-être trouverait-elle un indice sur ce qui lui était arrivé? La femme des docks remit ledit objet à Tony, lequel venait à peine de se joindre à eux. Se connaissaient-ils, tous les deux? Après, le simplet qui lui servait de compagnon temporaire avait effectivement une bouille honnête... le genre de gars qui avait l’air gentil et qui attirait probablement la confiance sans lever le petit doigt.
Leur échange fut bref, mais somme toute enrichissant. Les travailleurs devaient vaquer de nouveau à leurs occupations et Primerose avait de toute façon compris qu’elle ne leur soutirait rien de plus. Remerciant ses vis-à-vis, la jeune femme se détourna juste à temps pour entendre son comparse Aldagoon suggérer que leurs prochains déplacements s’effectuent en voiture, histoire de lui éviter de nouvelles douleurs plantaires inutiles. Ah! Ce cher Carlisle! Un véritable gentleman!
- C’est qu’il gagne des points supplémentaires, notre cher entrepreneur britannique! Balança-t-elle avec un sourire, ponctuant le tout d’un clin d’œil complice en sa direction.
D’ailleurs, à peine venait-il de s’adresser au mioche désagréable que ce dernier tourna les talons pour se ruer vers le phare. Quoi, il ne voulait plus suivre, le môme? Primerose n’allait pas s’en plaindre, pour dire vrai. S’il pouvait se noyer dans les eaux tumultueuses de l’océan dans le processus, ça rendrait service à tout le monde. Jetant un regard en direction de la montgolfière humaine – mais fidèle, tiens! – qui la suivait depuis tout à l’heure, Primerose esquissa un sourire alors que les clés de l’appartement d’Alexia lui furent remises.
- Tu es adorable, mon chou! Fit-elle en se saisissant de l’objet de son désir, rangeant ce dernier dans son sac à main. Merci! Oh tu nous quittes déjà?
Pas qu’elle le regretterait réellement... Seulement, elle avait l’habitude de dire ce que les gens souhaitaient entendre, or, il serait heureux d’apprendre qu’il lui manquerait (ou pas, tiens...). D’ailleurs, il en profita pour lui refiler son numéro de téléphone, move qui à priori se voulait altruiste (pour les aider à distance, et tout et tout)... Mais la belle savait que c’était bien plus que ça. Il souhaitait secrètement qu’elle l’appelle en fait, tout simplement. Bonne joueuse, la catin nota le numéro dans son téléphone et le gratifia d’un sourire, alors qu’il s’éloignait. Pivotant sur elle-même, elle ne put s’empêcher de détailler cette créature étrangement connue qui s’approchait d’eux, vêtue d’un horrible col roulé bleu et d’une salopette jaune dégoûtante et assurément imperméable.
- Oh for fuck sake, you MUST be kidding me! Grogna-t-elle en comprenant aisément que cette pâle copie d’elle-même ne pouvait être nulle autre que ce sale mioche énervant. Ce que tu portes est carrément HORRIPILANT. Tu aurais pu faire mieux, au moins...
Ça, c’était presque aussi insultant que de se faire ignorer! Croire, ne serait-ce qu’un instant, qu’elle pourrait revêtir ces immondices était un pied de nez à son intelligence esthétique et son sens commun. Décidément, Nun était de plus en plus énervant.
Brisant la tension qui régnait dans l’air, Abraham décida de sortir de l’ombre pour poser une question qui était littéralement pertinente : Alexia était-elle à l’hôpital? Nun répondit par la négative, mais déclara qu’ils trouveraient quelque chose, une fois sur place. D’accord... c’était au moins ça... Visiblement, le temps était venu de poser une nouvelle question, chacun! Repensant aux clés qui trônaient toujours dans son sac à main, Primerose eut une envie irrépressible de poser une simple question qui, d’ores et déjà, viendrait influencer la suite des événements, du moins, la concernant.
- Dis-moi, Nun... Est-ce qu’Alexia est toujours vivante?
Parce que franchement, elle commençait à craindre qu’elle ne retrouve sa copine sous forme de statue ou dans un endroit inapproprié... comme la morgue. Forcément, qui disait la morgue, disait cadavre... Primerose croisa les bras sur sa poitrine, tentant ainsi de faire taire l’angoisse qui lui titillait les entrailles.
La voix d’Abraham se fit entendre, ce dernier s’adressant d’un air inquiet à son supérieur immédiat. D’un air curieux, Primerose jeta une œillade en leur direction et comprit – par les échanges énervés qui se déroulaient devant elle – qu’un truc pas net s’était produit dans l’un des nombreux établissements possédés par le magnat immobilier. Ça semblait urgent...
- Si vous le désirez, M. Carlisle, nous pouvons nous séparer momentanément, proposa-t-elle, comprenant d’emblée que le cœur du millionnaire ne serait plus à cette enquête si l’intégrité de ses biens était en jeu. Vous savez que vous pouvez me faire confiance, pas vrai? Je peux me rendre au CHU Ste-Marlène avec Kallatriel pendant que vous allez jeter un œil en compagnie d’Abraham à ce qui se passe à l’Eden. Je peux vous contacter par téléphone pour vous faire un rapport de ce que nous avons trouvé... et inversement. Nous statuerons sur un point de rendez-vous après coup.
Elle jeta un œil à ses autres compatriotes, histoire de voir si cette proposition semblait faire l’unanimité ou pas. Enfin... peu importe, elle se rendrait à la morgue de toute façon. Au final, ils pouvaient bien décider de la suite de leur plan de match, mais elle ne se rendrait pas à l’Eden.
- Je vais vous laisser faire usage de votre voiture pour régler cette affaire, pour ma part, j’appellerai un taxi. Kallatriel? Tu en penses quoi? Tu m’accompagnes au CHU Ste-Marlène ou pas? Et Nun... Fais-ce que tu veux, de toute façon, je suis presque sûre que tu ne suivras pas la moindre consigne de notre part.
Elle haussa les épaules et tapota l’écran tactile de son téléphone, histoire de faire appel à un taxi dans les plus brefs délais.
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I'm bulletproof, nothing to lose Fire away, fire away Ricochet, you take your aim Fire away, fire away Shot me down but I won't fall I am titanium
Elijah roula des yeux d’une exaspération profonde lorsqu’il vit Nun – cela ne vouait être que lui – apparaître, revêtant désormais l’aspect de sa collaboratrice à la chevelure flamboyante, mais dont la tenue ne rendait pas justice à ce que pouvait porter la prostituée aux goûts de luxe. Vraiment, voir la pseudo Primerose vêtue de ce jaune criard relevait d’un mauvais goût à en faire des cauchemars. La réaction de la démone – la vraie Primerose – traduisait parfaitement ce qu’il ressentit. For fuck sake indeed. N’avaient-ils tous pas mieux à faire que de regarder cet adolescent-démon cruellement en manque d’attention se pavaner devant tout le monde dans le seul but de leur faire péter un solide câble ? Plus la nuit avançait, plus son quota de patience diminuait. Seule son aversion à perdre le contrôle de ses émotions en public le retenait de tordre le cou du môme. Cependant, il y avait tout de même des limites et l’adolescent commençait à les pousser à bout. La remarque de Primerose sur l’accoutrement de son sosie lui arracha toutefois un petit sourire. Ce qui l’agaçait le plus, dans cette mauvaise blague, était la laideur de la tenue qu’il avait enfilée. Une fois de plus, les grands esprits démoniaques se rencontraient.
Comble du malheur, Nun s’approcha de lui sous la forme de la rouquine et lui plaqua un baiser sur la joue. Il ne put retenir les frissons qui lui parcoururent l’échine. Il ne manquait plus que ça, se faire embrasser par le mioche qu’il rêvait de descendre. Une telle attention de la part de Primerose lui aurait certainement fait plaisir – après tout qui ne voudrait pas sentir ces magnifiques lèvres pulpeuses contre sa peau ? – mais le fait que le petit démon se cache derrière les traits de la jeune femme l’horripilait complètement. D’autant plus qu’une telle proximité le laissait vulnérable à une morsure (ou pire, il fallait être honnête) et pour rien au monde il ne voulait vivre la scène dont il avait été témoin avec Kallatriel.
Complètement distrait par cette action de Nun, l’homme d’affaires n’avait pas remarqué le départ du pachyderme humain. Il devait l’avouer, son départ s’avérait positif. Enfin, il n’aurait plus à déployer autant d’efforts – parce qu’il semblait être le seul à s’en soucier – à le garder dans l’ignorance quant à la présence d’êtres surnaturels sur l’île. Il ne fallait rien de moins qu’un geek ayant trop vu pour que le monde apprenne leur existence. De plus, il fallait se rendre à l’évidence, Mountain Dew boy passait manifestement ses journées derrière un écran. Les touches de son clavier étaient pratiquement incrustées dans ses énormes doigts. Ainsi, l’entrepreneur fut soulagé de constater son départ. De toute façon, après sa découverte de la première inscription, il n’avait pas été particulièrement utile. Il s’agissait plus d’un colossal fardeau qu’ils devaient tous constamment porter depuis le début de leur aventure, si on pouvait qualifier cette nuit ainsi.
La voix d’Abraham le tira de ses pensées. Son second posait finalement la question à laquelle il avait droit à l’adolescent, ce qui pourrait – idéalement – confirmer l’endroit vers lequel ils se dirigeraient tous ensuite. Pourtant, la réponse du mioche ne corrobora presque rien du tout. Il affirmait qu’Alexia Vesperati ne se trouvait pas à l’hôpital, mais que quelque chose se trouvait là-bas. Thank you Nun. That’s fucking helpful, se dit-il sarcastiquement. Il se fichait complètement de trouver quelque chose à l’hôpital. Il s’était déplacé sur les lieux de la disparition de son employée uniquement pour la retrouver et cela restait sa priorité. Une autre prise de tête s’annonçait, puisque Elijah n’avait aucune envie de se diriger vers l’hôpital pour ce qui serait sans doute une autre piste partiellement bidon qui n’allait que les ralentir. Il avait les moyens d’envoyer des équipes dans divers lieux, il en enverrait une au CHU, alors que tous les quatre – parce qu’ils étaient manifestement obligés d’amener Nun avec eux – se dirigeraient ailleurs. Il se prépara à argumenter lorsque Primerose posa une autre question. En effet, dans son incroyable générosité le mioche leur avait accordé un autre tour de questions se répondant par oui par non. Il espérait seulement que Kallatriel ne gaspillerait pas aussi bêtement la sienne que la première fois. La question de la rouquine – première question qu’ils auraient tous dû poser, si l’on voulait être honnête – était pertinente. Si la demoiselle était morte, leur quête s’arrêterait. Du moins, la sienne. Il n’allait certainement pas prendre en chasse la mère de Nun lui-même. Les emplumés n’avaient-ils pas des escouades pour ça ? Et bien pour une fois, il leur laisserait champ libre.
Nun n’eut pas le temps de répondre à la question de Primerose qu’Abraham porta la main à sa poche pour prendre son téléphone portable. Quoi encore ? Il savait qu’à une heure pareille, cela ne pouvait qu’être une mauvaise nouvelle. Comme n’importe qui, son second dormait normalement à cette heure-ci et à moins d’une urgence capitale, les appels attendaient généralement à une heure plus décente. Le visage de son assistant pâlit rapidement, ce qui lui confirma que l’appel n’augurait rien de bon. Abraham raccrocha, conserva son portable dans sa main et déglutit avant de l’informer que l’Éden était rempli d’énormes statues. Moona, l’une de ses employées, était arrivée pour son quart de travail – elle s’occupait du ménage, une fois le club fermé pour le reste de la nuit – et s’était retrouvée face à des portes grandes ouvertes et à un plancher de danse rempli de statues représentant des êtres humains. The fucking bitch ! I’m going to kill her ! S’il avait considéré la disparition d’Alexia comme étant une attaque personnelle, cela n’avait rien à voir avec ce qu’il ressentait à présent. Il bouillait à l’intérieur. Il luttait grandement pour ne pas laisser son apparence démoniaque prendre le dessus, mais sa retenue ne tenait qu’à un fil. Tout de suite, Elijah demanda à Abraham qu’il s’arrange pour obtenir les vidéos des caméras de sécurité. Pas seulement celles installées dans le club. Il voulait avoir accès aux caméras des rues adjacentes. Tout ce qu’il pouvait trouver. Presque livide, il demanda à son assistant :
« Sait-on si ce sont des clients qui étaient à l’Éden ce soir ou si ce sont des personnes aléatoires qui auraient été déplacées après la fermeture du club ? »
Son assistant lui répondit qu’il ne savait pas encore, Moona l’avait appelé aussitôt qu’elle avait mis les pieds dans le club. Il fallait qu’il s’y rende immédiatement. La voix de Primerose retentit près de lui, le forçant à porter son attention sur elle. Sa proposition, remplie de sagesse, consistait indéniablement en la meilleure solution pour le moment. Oui, il fallait que le groupe se sépare. Manifestement, la mère de Nun était passé à l’Éden et elle voulait qu’il y aille. Et bien, elle sera ravie. Évidemment qu’il faisait confiance à la prostituée. Elle avait toujours été honnête et directe avec lui. Il ne pouvait pas en dire autant de l’ange qui l’accompagnerait, mais pour le moment, il n’avait pas le luxe – ce qui était rare – de faire son difficile. Il hocha la tête, signifiant qu’il acceptait sa proposition.
Cependant, il n’était pas question qu’ils se rendent au CHU en taxi. Non seulement, il allait leur fournir une voiture, mais ils seront accompagnés de deux membres de son équipe de sécurité. De cette façon, il pourra suivre avec certitude leur progression, mais il ne les laissait pas sans protection s’avancer dans ce qui pourrait fortement être un piège. S’il se foutait que l’ange crève, il voulait protéger la rouquine. Il inspira et expira, chassant momentanément la rage qui l’habitait.
« Il est hors de question que vous fassiez appel à un taxi, chère Primerose. Je vous ferai venir une voiture et deux gardes du corps vous accompagnerons. La prudence est certainement de mise, les choses évoluent très vite. » D’un coup de tête, il signifia à Abraham de faire venir une autre voiture. « N’hésitez pas à m’appeler s’il y a quoi que ce soit. Je vais régler ce qui se passe à l’Éden et nous nous tiendrons au courant par appel vidéo, tel que vous l’avez suggéré. » Il se tourna vers Kallatriel. « Je compte sur vous, Kallatriel, pour que rien n’arrive à mademoiselle Primerose. »
Son regard de glace signifia à l’ange qu’il ne lui pardonnerait pas s’il arrivait quoi que ce soit à la jeune femme. Puis, il se tourna vers Nun en soupirant. Maman était passée au club, il amènerait l’adolescent avec lui. Cependant, une connerie de plus et il ne répondait plus de rien. S’assurant que personne d’autre que les membres de son groupe ne pouvaient le voir, il laissa libre cours à sa colère et prit sa forme d’Adlagoon.
« Tu vas rapidement répondre à la question que t’a posée mademoiselle Primerose et ensuite tu viens avec moi, il n’y a pas de discussion à y avoir. S’il le faut, je te traînerai moi-même jusque dans la voiture et je me fiche éperdument que tu me mordes. Tu as intérêt à te tenir tranquille, auquel cas je ne réponds plus de rien. Est-ce que tu m’as bien compris ? »
Il se calma assez pour reprendre sa forme humaine. Il en avait marre de jouer. L’adolescent répondit à la question de la prostituée. Il salua le duo d’un hochement de tête après qu’Abraham l’ait informé que la première voiture était arrivée en leur recommandant la prudence. Il se dirigea ensuite vers le VUS noir, s’assurant que Nun restait dans son champ de vision. Le trio démoniaque prit place dans la confortable voiture et ils firent cap vers son club. Il tourna la tête pour son assistant.
« A-t-on les premières images des vidéos de surveillance ? »
Il voulait avoir une idée plus précise de ce qui l’attendait avant d’arriver.
_________________
« The kid has got a darkside, Best believe it Push too far you'll see The kid has got a darkside, Back against the wall La la la la la The kid has got a darkside, Best believe it's the Last trick up his sleeve The kid has got a darkside, That you don't wanna meet at all. »
Ok ça n'avait pas de bon sens.... Kalla avait des poussées d'énergies contradictoire comme si il était sur la poudre bon sang! Et maintenant il voyait double! Deux Primerose, une habillée avec une sublime robe moulante comme à son habitude, et une qui se préparait à aller à la pêche?! Sérieusement??
Il vit la jeune femme arriver depuis le phare, arborant un gros gros colle roulé bleu et une salopette jaune fluo, elle s'avançait d'une démarche chaloupé grotesque, comme la créature blonde de Mars Attack. Elle chaloupait des hanches avec insistance, balançant les bras de droite et de gauche comme un poulpe faisant une sorte de danse nuptiale en eau profonde.
Ce tableau était totalement grotesque, complètement what the fuck, et la Prime bien habillée n'avait pas du tout l'air d'apprécier la blague. Kalla ne pu s'empêcher de réprimer un petit rire.
Mais bon sang! Qu'avait-il? Il avait l'impression d'être sous champignons hallucinogènes! Punaise! Mais ce pourrait-il que ce soit la morsure du sale mioche qui le fasses halluciner solide??
La créature en salopette rehaussa d'une main ses belles boucles rousse et posa un baiser sur la joue de l'entrepreneur, qui ne sembla pas apprécier du tout! No way!! Primerose, la version mal habillée d'elle même venait de poser un baiser sur la joue du snobinard millionnaire excentrique?
- " Toi tu sais parler aux femmes ! "
Mais pincez moi! Je suis en plein cauchemars!
Kalla ne pu s'empêcher de se gâter d'un facepalm à s'en arracher les joues. C'était du pure délire!
Pendant ce temps Primerose numéro deux s'était rapprochée de la scène et regardait tout cela d'un air très désapprobateur. Lui aussi tiens! Il désapprouvait totalement ce qui se déroulait sous ses yeux, même si il avait l'impression qu'il n'y comprenait rien non plus....
Tout comme l'entrepreneur, le Kalla tanguant sur ses jambes n'avait pas remarqué que ce cher Tony avait tiré sa révérence pour ce soir. Il se retourna dans sa direction pour ne trouver que du vide. Brave homme, il avait su sortir de cette situation au bon moment, les choses commençaient fortement à se corser.
Heureusement pour le pauvre ange d'âge moyen, les effets de la morsure commencèrent à s'estomper par vagues galopantes, et il eut l'opportunité de se rendre compte petit à petit que la Primerose dans son accoutrement grotesque était en fait Nun....
Tiens? Le gamin avait la faculté de changer d'apparence? À aucun moment sur les ondes de la ruche avait-il entendu parler de pareil phénomène chez les Adlagoons, c'était un fait totalement nouveau! Quoiqu'il lui était arrivé de voir des Adlagoons sous leur forme originelle, si ils arrivaient à revêtir une forme humaine parfaite, ils pouvaient sans doute bien être métamorphe et changer pour une autre forme non?
L'ange reprenait ses repères peu à peu. Abraham posa sa question très pertinente, mais qui de ce fait rayait le CHU ste Marlène comme destination finale. Il leur faudrait sans doute faire encore plusieurs arrêts avant d'arriver à une conclusion pour cette enquête, et Kalla était triplement angoissé.
Pour lui, il n'y avait pas que la vie de mademoiselle Vesperati qui était en jeu, celle de ses compatriotes angéliques aussi. Il brûlait d'envie de poser sa question au sujet de ses congénères à Nun, mais en même temps il ne voulait pas que l'entrepreneur apprennes qu'il était là aussi pour des raisons personnelles. Si il y avait un indice au CHU, se pourrait-il qu'il s'agisse d'un de ses confrères ou consoeurs disparu? Ce pourrait-il qu'il soit déjà trop tard et qu'ils aient été transformés en statuts comme les deux premiers?
Un frisson lui parcouru l'échine, et c'est finalement Primerose qui posa sa question au sujet de son amie. Nun ne répondit pas tout de suite. Décidément le gamin n'en faisait qu'à sa tête!
Apparement Monsieur numéro 1 des hommes les plus influents de l'île selon Forbes Magazine, avait l'air d'être dans de beaux draps, sont valet de pied était revenu d'un coup de fil urgent avec la mine défaite. Il y avait eut du grabuge à l'Eden semblait-il? Une armée de statues humaines étaient apparue au club....La proposition que fit par la suite la rouquine à l'adresse du magnat lui paraissait pertinente.
Oui séparons-nous! Ça vaut mieux! Il était grand temps qu'ils se séparent pour couvrir plus de terrain, les choses se gâtaient à une vitesse effrayante.....
- Je vais vous laisser faire usage de votre voiture pour régler cette affaire, pour ma part, j’appellerai un taxi. Kallatriel? Tu en penses quoi? Tu m’accompagnes au CHU Ste-Marlène ou pas? Et Nun... Fais-ce que tu veux, de toute façon, je suis presque sûre que tu ne suivras pas la moindre consigne de notre part.
-Yes, of course I'll join you.
Bien entendu il fallait que le bellâtre leur propose sa voiture avec chauffeur et gardes du corps en prime, histoire de montrer qu'il était en charge. Et en plus il fallait qu'on l'appel en visio pour le tenir au courant...bah voyons....
-« Je compte sur vous, Kallatriel, pour que rien n’arrive à mademoiselle Primerose. »
ah non mais ça c'était la meilleure! Le bellâtre venait de lui jeter un regard de glace, que Kalla releva d'un haussement de sourcil je m'en foutiste et d'un petit rictus assassin avant de rétorquer.
-Vous vous inquiétez pour rien monsieur Carlisle. C'est même présomptueux de votre part que de penser qu'elle ne peut pas se passer de vous! Mais je veillerais personnellement à sa sécurité, quitte à me mettre en première ligne. J'ai les ailes larges et pares-balles.
Bien-sûr qu'il ne laisserait jamais rien arriver à Primerose, c'était l'évidence même, pour qui-est ce que Don Juan British, costume trois pièces se prenait-il??
Décidément, les effets de la morsure étaient encore belle et bien là, car d'habitude il n'était pas aussi frontale.
L'effet qu'eut sa petite remarque, n'eut pas forcément l'effet escompté, l'Adlagoon ne releva pas, il en avait apparement finit avec lui, car sans prêter plus d'attention à l'Ange, il se saisit du mioche et changea de forme devant lui pour l'intimider. L'ange fut pris au dépourvu, l'entrepreneur n'avait plus du tout l'air d'un adversaire à sa taille, il avait l'air parfaitement inquiétant. Ça forme originelle avait l'air de la grande faucheuse. Une figure sombre, lugubre au crâne squelettique. Il ne lui manquait plus que la faux et il avait l'air d'être l'incarnation même de madame la mort.
Kalla déglutit péniblement mais cacha son angoisse. Il était hors de questions qu'il cède un pouce de peur à l'entrepreneur, il avait toujours été sérieux quand il se disait en mesure de protéger Primerose, même si dans ce cas si, elle était beaucoup plus apte à lui sauver les plumes.
L'ange ne savait pas ce qu'avait pu ressentir le gamin, mais il avait sans doute dû avoir peur, car il répondit à la question de la jeune femme.
Kalla se détourna de la scène pour suivre la rousse qui s'engouffrait dans la première voiture, quand le reste du groupe se dirigeait vers le VUS noir, embarquant avec eux le gamin.
La soirée promettait d'être encore pleine de surprises. L'ange n'avait pas hâte, il priait seulement intérieurement pour qu'ils arrivent à temps. Il espérait réellement trouver tout le monde sain et sauf.
La première voiture appelée par Elijah Carlisle roulait en direction du CHU Ste-Marlène. A son bord bien silencieux, une prostituée adlagoon, un ange médecin, un chauffeur ainsi que deux hommes de mains à l'air peu commodes. Tirés à quatre épingles, ils auraient pu laisser plus d'espace au duo improbable, s'ils n'étaient pas aussi massifs. Il avait été demandé si pour leur confort ils désiraient un verre de scotch whisky ou quelques musiques tirées de la radio de l'automobile.
Les rues défilaient derrière les vitres de la voiture, laissant la succession des lampadaires éclairer le regard vert bien sombre de la catin, songeuse. Kallatriel se sentait pour sa part nauséeux. Si les échanges avec les autres et l'adrénaline que de réussir sa mission le portaient jusqu'ici, ce temps de pause lui laissaient tout le loisir de ressentir tout ce qui se passait dans son corps suite à la morsure de l'enfant infernal.
Son cœur semblait avoir des ratés, parfois accélérant un battement ou ralentissant sans grande logique. Une forme de glace paraissait se mêler à son fluide sanguin, engourdissant ses mouvements. Ses articulations lui faisaient mal, et même s'il ne pouvait s'en apercevoir, ses yeux refusaient de retrouver une couleur blanche autour de ses iris. Aussi, il sentait une pousse subite de ses dents. Si les molaires du fond se tenaient tranquilles, ses canines principalement retrouvaient une seconde vie, s'effilant et croissant en volume.
Et comme si cela ne suffisait pas, c'était toute sa structure osseuse qui doublait presque sa masse dans son corps, résultant des désagréments physiques certains. C'était douloureusement supportable, mais la gêne constante fatiguait les nerfs d'un ange déjà émotionnellement bien secoué.
Tout le monde de l'ange se modifiait seconde après seconde, le confondant quelque peu. Sa vision dans l'obscurité s'affinait de plus en plus, son odorat lui apprenait plus de choses, et il se sentait bien plus fort et redoutable qu'avant. Sans qu'il n'eu su dire pourquoi.
La cadeau empoisonné de Nun coulait dans ses veines...
-" CHU Sainte Marlène. " Annonça bientôt le conducteur.
Le char était à l'arrêt sur l'immense parking bondé de l'hôpital. Son immense structure ultramoderne sombre s'élevait face aux personnes qui sortaient de l'automobile. Des lueurs parvenaient de quelques fenêtres cachées derrières des structures en bois, ou des végétaux disséminés sur des balcons. Le grand hall avec ses multiples guichets était bien calme ce matin, derrière ses baies vitrées. Un balai de sous-traitants experts en hygiène et désinfection s'opérait entre le bâtiment et des fourgonnettes garées non loin.
L'entrée officielle du CHU se refuserait implacablement au groupe, sauf en rusant avec le personnel... Ou alors en tentant leur chance via le service des urgences. On n'entrait pas dans un hôpital à l'envie, et surtout pas dans un hôpital privé.
S'ils avaient décidé d'une stratégie pour forcer leur entrée, c'était maintenant le temps de la mettre en œuvre. Ou d'accorder leurs violons.
Mais à cause du ton obscure qu'avait prit cette nuit pour le duo, le bâtiment leur semblait comme un immense monstre prêt à les engloutir...
_____________________
Les jérémiades et vociférations du monsieur barbu n'intéressaient pas vraiment le petit adlagoon. Enfin petit... NunRose était une plantureuse jeune femme aux formes parfaites. Mais si d'apparence, il/elle était absolument exquis(e), ses manières ruinaient tout le fabuleux tableau.
Ecoutant d'une oreille distraite un Elijah fort remonté, jusqu'à en dévoiler sa véritable apparence, la jeune femme désirable fouilla d'un auriculaire curieux sa paroi nasale droite. 'Ne plus répondre de rien', quelle curieuse expression, tout de même ! Cela signifiait-il que si Nun lui demandait quelque chose il ne lui répondrait plus ? Et puis quelle drôle de tronche, sous sa forme véritable ! L'enfant femme captura les détails de son image, reconnaissant à la couleur de la peau, à la forme des os la signature unique de son interlocuteur enragé. Même le sombre voile qui l'habillait était un marqueur unique de son apparence, comme chaque rayure d'un zèbre lui est propre.
Tirant une petite boulette salée de son nez, NunRose se fourra le doigt en bouche, dardant un regard de vache curieuse sur le riche propriétaire. Pour la demoiselle, il n'était pas question de piper mot, mais de jauger cette personne qui essayait de l'impressionner d'une bien étrange façon. .. Il faudrait que maman lui apprenne comment faire. Là ça n'allait pas du tout.
Lorsque la grosse voiture noire arriva et que la madame avec la casquette lui ouvrit la portière arrière, l'adlagoon sauta sur la banquette en cuir. Humant la conductrice en passant, il/elle découvrit qu'il s'agissait d'une humaine tout à fait banale. Ennuyeux...
Ils s'amusaient bien ce soir tous ensemble. C'était vraiment dommage qu'ils voulaient trouver la dame. Maman faisait vraiment peur. Mais peut-être que ça ne serait pas lui qui se ferait punir, pour cette fois. NunRose tourna son regard sur Elijah et un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres.
Le temps que tout le monde embarque, l'enfant femme répondit d'un signe de tête positif à Primerose. Il ne l'aimait pas celle-là. Et il sentait qu'elle le lui rendait bien. Mais elle avait posé une question, il devait y répondre.
Lorsque le moteur ronronna, Nun quitta la forme humaine féminine. C'était pas du tout confortable pour lui. Son corps juvénile lui fut rendu, et il commença à laisser traîner ses doigts sur le bouton d'ouverture électronique de la fenêtre. Dans son cerveau, il se demandait s'il n'allait pas causer un accident. Il serait rigolo de voir qui survivrait s'il envoyait le char dans un immeuble. La chauffeur, certainement pas. Mais les deux autres ?
Le 'serviteur' passait son temps sur son téléphone. Il disait des 'mhm', des 'oui, je vois', ou alors des 'autre chose?'. Il raccrocha enfin son appareil et se tourna vers son 'maître'.
- " Ils sont en train de dérusher les images des caméras. Les suites et l'entrée émettent toujours mais la salle principale est hors service. En repassant les enregistrements, on voit un adulte de sexe féminin entrer par la grande porte. Elle n'est pas vêtue, et porte sur son épaule une forme inerte. Sans doute madame Vesperati. Et... Quelqu'un d'autre. J'ai pu obtenir quelques captures d'écrans. "
Et ce qui s'affichait sur son cellulaire ne lui plaisait pas du tout. Surtout qu'à la présence qu'il redoutait s'en ajoutait une autre. Une qui n'avait RIEN à faire là...
Nun n'eut pas besoin de regarder pour savoir ce que les grands pouvaient voir. Il frissonna.
Depuis qu'elle était rentrée à Roanapur, maman était de fort méchante humeur. Il avait cru s'échapper ici, mettre le plus de distance possible. Au milieu de la mer. Sans rien d'intéressant autour. Par rapport à Saint-Pétersbourg, ici on s'ennuyait fort. Il n'y avait pas tant de choses à faire, ou à voir. ... Mais maintenant, elle était ici...
Nun se rappela cette chanson qu'il aimait bien. Il l'entonna en chantonnant pour lui, couvrant les voix qui parlaient de trucs dont il se fichait totalement. Allait-il faire sauter le véhicule pour ne jamais arriver là-bas ?
'Why am I Doing everything I can to justify your arrogance Your cruelty and your neglect? I can't pretend 'Cause I know there's no saving us now This point I'm just burnt out from pleasing you I hate that, I hate that, I hate that I hate you Stone-cold to the touch Eyes vacant, you're not enough So selfish, can't keep up I hate that, I hate that, I hate that I hate you Hate that I hate you'
Bien assez tôt, la voiture s'arrêta presque à leur point de départ. Le quartier des dames à poils et des vilains bourrés. Là-bas, on voyait la façade de l'Eden. Un coin où il n'allait jamais. Il ne savait pas trop pourquoi Elle l'avait choisi ce soir. Les portes étaient grandes ouvertes. Les lumières à l'intérieur éteintes, bien que le nom au néon brillait de toute sa splendeur. Deux empruntes lourdement enfoncées dans le sol devant l'entrée témoignaient d'une chute vertigineuse qui s'était arrêtée là. Maman avait dû voler haut et venir s'écraser ici avant d'entrer. Des formes sombrent encombraient le devant. Silhouettes immobiles, il devait y en avoir une dizaine. Tous tournés vers la sortie. Figés dans une marche anodine. Une fin de soirée qui aurait dû être comme une autre.
Observant l'entrée avec inquiétude, Nun se dit qu'il n'était pas question qu'il entre. Et pourtant il savait qu'il n'avait pas le choix de le faire. Elle pouvait être si en colère quand il ne la saluait pas. Et pourtant le petit adlagoon se rappelait d'une époque reculée. Une époque où elle n'avait pas été comme ça. Où ils avaient été heureux. Avec papa...
Abraham, lui se sentait nerveux. Cela n'était pas quelque chose qui lui ressemblait, pourtant. Il ne savait pas si c'était cette macabre mise en scène, ou le fait que la personne qui les attaquait faisait fi de tout bon sens en le faisant. Le poids des alliances et des moyens que possédait Mr Carlisle suffisaient à lui garantir une sécurité très efficace. Qu'on vienne ainsi s'attirer ses foudres témoignait d'une confiance en soi extrême... Ou d'une folie extrêmement dangereuse. Et s'ils avaient affaire à qui il pensait, l'issue de tout ceci ne pouvait qu'être funeste. Bien qu'il su que cela était parfaitement futile, l'adlagoon de main passa sa main sur la crosse de son Jericho 941. Cette arme à feu humaine serait inutile, mais sa présence avait toujours un pouvoir rassérénant.
Il était temps pour lui de se frotter à une première réelle menace depuis maintenant bien longtemps. Mr Carlisle ordonnerait, et il obtempérerait...
_____________________
Voici qui marque la fin du tour 6. Désolé pour ce retard d'une semaine dans la fin du tour, l'irl est un poil complexe en ce moment. Veuillez excuser pour la gêne occasionnée.
Deux groupes, deux entrées dans un bâtiment. Dans un cas, l'infiltration sera de mise, dans l'autre la prudence. Vous entrez dans le dernier acte de l'Event. Encore un peu de courage ! J'espère que vous êtes encore emballés par cette histoire ! Qu'en est-il d'Alexia ? Pourquoi l'Eden ? Le dernier indice permettra-t-il d'en apprendre un peu plus ? Elijah va-t-il redescendre en pression ? Primerose deviendra-t-elle riche ? Tony trouvera-t-il l'amour ?
Nous devrions avoir la réponse à quelques unes de ces questions prochainement !
Si vous avez besoins d'informations spécifiques vous pouvez me contacter par MP sur le forum ou sur discord.
La fin du sixième tour sera le dimanche 07 Août à 23h59 (heure française).
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