:: Roanapur :: A. Lincoln Street



 
Derniers sujets
» Have you ever danced with an angel in the pale moonlight? [PV Belverios]
White or red... who really cares? [TERMINÉ] EmptyJeu 25 Avr - 20:56 par Philomena

» S'il Ne Devait n'Y Avoir qu'Un Soir {Event}
White or red... who really cares? [TERMINÉ] EmptyMar 23 Avr - 17:19 par L'Écrivain des Destins

» Two Lovers In The Big Bad World
White or red... who really cares? [TERMINÉ] EmptyMer 17 Avr - 21:41 par Mariette

» I ain't afraid of no ghost!
White or red... who really cares? [TERMINÉ] EmptyMar 27 Fév - 22:31 par Iris

» Mariette Daamann
White or red... who really cares? [TERMINÉ] EmptyLun 26 Fév - 11:25 par Mariette

» Recueil des PNJs
White or red... who really cares? [TERMINÉ] EmptyMer 21 Fév - 21:23 par Liam Lefèbvre

-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Aller en bas
Primerose
Niveau 2
Primerose
Messages :
70
Exp :
234
Date d'inscription :
11/11/2021
Localisation :
Probablement quelque part dans le Sins District
Lincoln Street. Étant davantage que du bitume et un brouhaha quasi constant, l’endroit regorgeait de merveilles et d’opportunités qu’un œil avisé pouvait capter à tout moment. Véritable mine d’or d’information et de découvertes en tout genre, l’endroit était achalandé presque à toute heure de la journée, un peu à l’instar de la grandiose ville de New York que Primerose avait tant affectionné par le passé. La Grande Pomme lui manquait cruellement par moment, étant en quelque sorte le berceau même qui l’avait vu naître, baignée dans le vice d’une vie à la fois médiocre et mondaine. Ces contradictions évidentes constituaient une grande partie du tableau dépeignant la démone : belle et horrible à la fois, femme de tête et pleutre en simultané, dure à cuir au coeur tendre et diablesse parfois incroyablement humaine. Elle n’avait de perfection que la beauté de ses traits et l’égalité de son teint. Elle le savait et l’assumait.

Ainsi, bercée par son vice personnel, la femme connue pour ses moeurs légères déambulait à travers le dédale formé par les sempiternels étalages, lesquels n’étaient souvent (et bien étrangement) jamais les mêmes d’une journée à l’autre. Soucieuse de se procurer quelques bijoux sublimes, Primerose s’affairait à départager l’authenticité du toc parmi la mare de joyaux qu’on lui proposait avec insistance. De sa main gantée, elle prit un collier semblable à une rivière de diamants, admirant le reflet éclatant de ce dernier sous la lumière d’un réverbère. C’était somptueux… et affreusement faux comme bijou, mais puisqu’elle n’avait pas les moyens de se payer de véritables diamants… Ça le ferait, pas vrai?

Ramenant son regard émeraude vers le commerçant, la beauté ouvrit la bouche pour lui signaler son intérêt pour cet objet sublime, bien que factice, mais fut rapidement interrompu dans son élocution. Elle venait de sentir une main bien assumée lui agripper l’arrière-train par-dessus le textile de sa robe cigarette d’un noir d’encre. Non seulement cette agression était non sollicitée, mais rien n’était gratuit quand il s’agissait de Primerose. Poussant un soupir d’irritation, la démone déposa le collier à l’endroit où elle l’avait pris, puis croisa les bras sur sa poitrine avant de faire face au pervers qui avait osé la tripoter. Il fallait croire qu’à l’instant où la noirceur faisait son apparition, les pourritures en profitaient pour flâner et étendre leur dominance à qui mieux mieux. Il était quoi? 20h30? Ce n’était pas un peu tôt pour jouer à qui pisse le plus loin?

- Vous désirez régler la facture en argent ou par transaction bancaire? Se contenta-t-elle de rétorquer, un air blasé au visage et un sourcil haussé. Parce que vous savez… rien n’est gratuit. Mon cul encore moins.

L’homme devant elle était de petite taille et bien trapu. Musclé à souhait, il était vêtu d’un costard bon marché, tentant de se donner des airs importants qui ne lui allaient assurément pas. Il avait deux potes avec lui… Le genre qui, à priori, ne semblait pas avoir remporté le gros lot de la loterie du quotient intellectuel. Évidemment, les propos s’enflammèrent rapidement, le trapu prétextant à la volée être dans ses droits de prendre ce qu’il voulait, quand il le voulait. Pour appuyer ses paroles, il se retourna rapidement et agrippa le fessier de la première femme qui passait près de lui : une jolie damoiselle à la peau hâlée et à la chevelure immaculée. Et hop, ses doigts trapus venaient de palper cet arrière-train galbé comme s’il s’agissait d’une vulgaire miche de pain. Un cas classique de pure virilité toxique.

Quel idiot. Primerose n’était absolument pas impressionnée, pour dire vrai. Elle en avait vu d’autres.

- Les bonnes manières vous étouffent, monsieur… Se contenta de déclarer d’un ton sarcastique. Alors, vous voulez régler la facture de quelle façon, déjà?

Et voilà qu’il étendait son arrogance au point de lui agripper le bras sans ménagement. Il savait qui elle était : Primerose, une prostituée connue du Sins District. Il avait l’intention de s’amuser ce soir, pour le paiement, rien n’était plus incertain. Un vieux pervers aussi radin que laid. Le trapu et ses potes se saisirent également de la jolie immaculée au passage, ignorant les potentielles protestations avec superbe. Ils voulaient s’amuser et leurs intentions étaient aussi pures que les eaux du Gange.

Pour sa part, Prim n’opposa aucune résistance et se contenta d’un soupir exaspéré et d’un air totalement cynique. Oh super, ils avaient choisi une ruelle pourrie. La classe à son meilleur. Les ravisseurs étaient si occupés à s’imaginer une scène digne de PornHub et à se gonfler mutuellement à bloc qu’ils n’avaient pas remarqué que la catin s’était saisie d’une petite lame depuis son décolleté...

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Sans_t27

I'm bulletproof, nothing to lose
Fire away, fire away
Ricochet, you take your aim
Fire away, fire away
Shot me down but I won't fall
I am titanium

#99cc33

THÈME
Evangéline De Sullustéhan
Niveau 2
Evangéline De Sullustéhan
Messages :
45
Exp :
157
Date d'inscription :
21/10/2021
L’air frais de la nuit s’engouffre avec aisance à l’intérieur de l’Antre dont toutes les fenêtres et portes ont été ouvertes, emportant avec lui les nuages de fumée acres qui s’échappent paresseusement des cigares allumés. Tu essuies distraitement le dernier verre propre du panier à vaisselle, ton regard d’argent se perdant un instant dans la masse de quidams qui profitent de la vie nocturne de Roanapur. Les derniers événements qui ont agité ton cœur se glissent dans ta mémoire vive et une pensée toute naturelle à l’encontre de ta discussion avec Amenadiel te revient.

« Laisse cet humain. »

Cette phrase avait été presque crachée…comme un insulte… ça faisait longtemps que tu n’avais pas vu ton meilleur ami dans cet état de nerfs. Ses mots t’avaient piqué le cœur aussi t’étais-tu contentée d’acquiescer docilement à ses propos. Peut-être avait-il raison ? Peut-être valait-il mieux ne jamais revoir Nathan ni Sam… Cette simple possibilité suffit à laisser couler une note de tristesse sur ton humeur mais tout à coup, une main chaud se pose sur ta hanche, te tirant de tes pensées.

« Hey Eva’ ? Ton service est fini depuis dix minutes. »

La voix d’Alex achève de te faire reprendre pieds dans la réalité et, instinctivement, tu reportes ton attention sur l’horloge à la vitre brisée qui tient miraculeusement au mur en face du bar. Effectivement, tu as fini depuis un petit moment alors tu ranges le verre avant de te tourner pour faire face à ton collègue et ami, ce dernier te saisissant la main pour venir y déposer un baiser du bout des lèvres.

« ça n’a pas l’air d’aller ? »

Un sourire vient timidement conquérir ton visage alors qu’un soupir triste tombe.

« Oh c’est juste que j’ai eu une discussion avec Amenadiel qui…. M’a un peu retournée. »

« Ah l’autre coincé. Je t’ai déjà dit, file-lui un joint et ça ira mieux. »

Tu ne peux retenir un rire amusé, imaginant aisément comment se comporterait ton ami s’il se retrouvait sous les effets de cette drogue douce puis tu acquiesces, la résignation s’imposant à ton esprit.

« Personne ne peut changer Amenadiel tu sais. »

Lorsque tu es arrivée sur terre, Alex a très rapidement pris la place d’ami bien que tu n’ignores pas qu’un simple mot de ta part suffirait pour qu’il te fasse sienne. Tu y as songé parfois, Alex étant loin d’être repoussant mais la perspective de perdre son amitié suffit à faire pencher la balance et vous vous contentez de tenir le rôle de confident. Il sait beaucoup de choses sur toi et sa capacité à se plonger dans le lâcher-prise est une chose qui sait t’apporter conseils. Et ce soir encore, par ses mots à lui, il sait chasser l’humeur morose qui tente de gagner ton cœur.

« Bon ! Je vais aller m’offrir une soirée tranquille avec un bon bouquin ! »
« Ouh, que d’aventures ! »

Il se moque gentiment, t’arrachant un rire avant que tu ne récupères ton portable pour le glisser dans la poche de ton jeans.

« Bonne nuit Alex’ ! »

Tu adresses quelques sourires aux clients qui te saluent à leur tour puis tu t’engouffres dans le torrent d’âmes qui évoluent dans la ruelle. L’énergie qui boue tout autour de toi suffit à achever de te redonner le moral et la perspective d’une soirée tranquille fait naître une petite touche d’excitation qui te demande de forcir le pas. Tu ondules avec aisance entre les badauds, habituée à toute cette agitation et…



Qu’est-ce que ?

Tu t’arrêtes net lorsque tu réalises qu’une main étrangère vient de se poser sans autorisation sur ton fessier et tu te retournes vivement pour découvrir un trio d’hommes suintant les penchants déviants. Tu promènes rapidement ton regard sur leurs silhouettes, l’un des trois inconnus te fixant avec une lueur dans le regard qui te fait frissonner. Tu découvres ensuite que celui qui s’apparente au chef du groupe, porte son attention relativement agressive sur une superbe femme aux allures d’actrice. Tu bats des cils, c’est la première fois que tu vois pareille femme dans les environs. Lorsque tu poses toute ton attention sur elle, quelque chose d’étrange vient vibrer sous ta chair et ton cœur augmente instantanément la fréquence de ses battements. Tu déglutis. Tu reconnais cette sensation n’est-ce pas ? Tu l’as si souvent éprouvée…Et vu l’attitude de l’inconnue, il n’est pas difficile de deviner à quelle affiliation elle appartient.

Qu’à cela ne tienne, te voici kidnappée Eva’.

Deux hommes viennent te saisir par les bras avec fermeté, t’emmenant à la suite de la beauté rousse loin des regards curieux. Vous voici toutes deux captives de ces malfrats car si tu aimes laisser le bénéfice du doute à ceux qui croisent ton chemin, ces derniers n’ont pas besoin de délai supplémentaire pour te permettre de comprendre dans quelle catégorie ils se placent. Ce ne sont pas de bonnes personnes et ils ne sont pas là pour échanger des politesses. L’un d’eux referme son imposante main sur ta gorge gracile et ajoute d’une voix rauque :

« Vas-y, montre moi c’que tu sais faire. »

D’un mouvement sec et vif, tu viens frapper un point de pression au niveau du canal carpien, forçant l’inconnu à te libérer tout en reculant légèrement afin de masser la zone devenue soudainement très douloureuse.

« Ah putain ! Garce ! »

Son acolyte n’a visiblement pas apprécié ce qui vient de se produire puisqu’il tente de se jeter sur toi mais ayant anticipé ce geste, tu pivotes et l’esquives avec aisance avant de jeter ta jambe dans sa direction et de venir fracasser sa tête contre le mur le plus proche, emporté par son propre poids.

« Putain mais c’est quoi ce bordel ?! »

L’homme en costume sort une lame à cran d’arrêt et te menace ouvertement. Ton visage s’est fermé et ton regard a rapidement scanné les alentours afin de trouver une parade efficace et rapide. Tu remarques la présence de bouteilles de bière vide au sol aussi tu frappes du pied l’une d’entre elle, l’envoyant directement sur l’homme qui n’a d’autre choix que de parer le coup en plaçant ses bras devant son visage, te laissant l’opportunité de fondre sur lui tel un oiseau de proie, lui volant son arme et lui assénant du même coup, une frappe du genou directement dans l’estomac. L’inconnu se plie en deux et titube maladroitement.

« Salope… »

Les trois hommes dardent sur toi un regard assassin auquel tu réponds par une froideur étonnante puis ils quittent maladroitement la ruelle, proférant quelques menaces à ton encontre et promettant à la belle rousse de la retrouver un autre jour.
Un soupir las tombe de tes lèvres et tu passes une main dans ta chevelure de neige. Quel gâchis… Si les hommes ne se laissaient pas si aisément aveuglés par leurs besoins primaires, les démons auraient bien moins d’emprise et cette île se porterait mieux… Parlant de démon…
Tu fais volteface afin de reporter ton attention sur la belle inconnue. Un sourire chaleureux vient rapidement se poser sur ton visage d’ange tandis que tu t’approches d’elle.

« Vous n’avez rien ? »

L’inquiétude dans ta voix de fée est sincère car si tu penses avoir deviné la véritable nature de ta rencontre inopinée, tu restes fidèle à tes principes et la traite comme n’importe quel véhicule de vie sacrée.

« Il faut dire qu’à Roanapur, les hommes sont très facilement attirés par les beaux joyaux. »

Cette femme semble sortir d’un autre monde tant son allure dénote avec l’ambiance de l’île. Aussi son raffinement sait éveiller chez toi quelque curiosité candide.

« Je m’appelle Evangéline. Je travaille juste à côté, à l’Antre. »

C’est fou le tournant que peuvent prendre les événements…Finalement la soirée bouquin, ce sera peut-être pour une autre fois.

Tenue d'Evangéline sans le sac à main:

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Signat10
Primerose
Niveau 2
Primerose
Messages :
70
Exp :
234
Date d'inscription :
11/11/2021
Localisation :
Probablement quelque part dans le Sins District
Les ruelles représentaient bien souvent des lieux de prédilection lorsque venait le temps de régler certains comptes. Souvent isolées ou peu fréquentées, les méfaits divers avaient bien le temps d’y être accomplis avant d’attirer l’attention de qui que ce soit. Encore fallait-il qu’une âme charitable ne daigne rôder dans les parages, puisque la plupart des gens étaient nombrilistes au point de préférer un bête écran de téléphone à la misère humaine. Une vidéo de chat devenant virale attirait bien davantage de clics qu’une femme violentée en pleine rue pouvait attirer les regards. Ou alors les gens observaient, sans réagir, préférant filmer le tout plutôt que de se risquer à poser un acte concret.

Dans cet univers plastique et totalement factice, la démone avait appris à ne faire confiance qu’à elle-même. Personne ne lui viendrait en aide. Jamais. Pas qu’elle s’en plaignait réellement. Ne disait-on pas : « Nous ne sommes jamais mieux servis que par soi-même » ? Et puis, ça évitait les dettes, qu’elles soient matérielles ou émotionnelles. Pour dire vrai, elle-même préférait jouer les aveugles que d’intervenir lorsque la situation le requérait. Vivre dans la sécurité et la douceur du déni… son mode de vie favori. Chacun pour soi, voilà la Loi de la nature dans un univers comme Roanapur. Du moins, l’avait-elle cru avant maintenant.

Poussant un soupir d’énervement, la rouquine suivit par obligation son ravisseur, visiblement peu impressionnée par la dureté de ses gestes et la grossièreté de ses propos. Elle en avait vu d’autres et il faisait piètre figure en ce moment.

Toutefois, la beauté à la fois hâlée et immaculée, pour sa part, n’était peut-être pas aussi imperméable qu’elle à la rudesse du mâle en rut. Si à priori Prim crut que cette dernière apprendrait les rudiments de la vie à la dure, quelle ne fut pas sa surprise de réaliser qu’il y avait forcément erreur sur la personne. Non seulement y avait-il une aura captivante (et un brin anxiogène pour la démone) émanant de l’énigmatique inconnue, mais à voir la dureté de ses traits, elle était aussi en détresse qu’une tigresse en chasse. Assurément, cette femme était beaucoup plus qu’il n’y paraissait… Ange ou démon? Lumière ou noirceur? Peu importe l’étiquette apposée, ça n’avait rien à voir avec l’humain lambda.

Si le bougre croyait qu’une main sur sa gorge gracile allait être suffisante pour la museler, visiblement, il s’était enfoncé un doigt profondément dans l’œil jusqu’au cul. Tout se passa si vite que Primerose eut la nette impression d’avoir raté un épisode complet. Non, mais attendez… cette fille était une sorte de ninja ou une Power Ranger en devenir ou quoi? Complètement estomaquée, la fleur incendiaire qu’elle était observait la scène avec une expression hébétée digne des plus belles carpes de rivière. Ses doigts toujours refermés contre son poignard, Primerose comprenait (lentement, mais sûrement) que son arme blanche était d’une futilité déprimante. La guerrière à la chevelure de neige les dégomma avec aisance, coup de pied bien ciblé et éclat de bouteille de verre en prime.

Elle avait la légèreté d’un oiseau et la férocité d’une louve. Magnifique, gracieuse et terrible à la fois. Étonnamment, Primerose n’avait mentalement que d’éloges pour cette inconnue si captivante… sans compter un soupçon de jalousie, elle qui avait autant de fibres guerrières qu’un concombre.

Une rincée digne de ce nom. Vue son inutilité crasse, Prim rangea sa lame, puis haussa les épaules sous les menaces vociférées par les trois bougres qui avaient vu leur dignité fondre comme neige au soleil. Malgré tout, un sourire naquit sur ses lèvres écarlates, alors qu’ils quittaient lamentablement, la queue bien basse entre les jambes.

- Moi, non, je n’ai rien, fit-elle tout bonnement de sa voix naturellement suave. Toutefois, je ne peux en dire autant pour eux. Leur égo est fort probablement écorché jusqu’au point de non-retour. C’est du joli ce que vous avez fait là, vous avez toute mon admiration.

Croisant les bras sur sa poitrine mise en évidence par cette robe au décolleté en forme de cœur, la belle esquissa un sourire sous le compliment de sa charmante sauveuse, laquelle s’empressa de se présenter.

- Primerose. Enchantée. Se contenta-t-elle de rétorquer, jetant un regard en machinal en direction de l’établissement préindiqué. Je travaille… Dans un endroit beaucoup moins fréquentable.

Avait-elle besoin d’en dire plus? Elle avait régulièrement cette impression d’avoir l’étiquette « catin » apposée au milieu du front. Voilà qui pourrait expliquer pourquoi les hommes tiennent généralement pour acquis qu’ils ont l’autorisation de la palper comme une balle antistress.

- Merci de votre intervention, fit-elle en replaçant l’une de ses somptueuses boucles incendiaires du bout de l’index. Enfin, je consens que vous n’ayez pas forcément eu le choix, vu les manières rustres de ces trois idiots. Malgré tout, vous m’avez évité de salir ma robe ou bien pire.

Puis, roulant des hanches de sa démarche naturellement féline, la prostituée passa devant sa sauveuse et lui jeta un regard qui voulait tout dire : elle désirait que cette dernière l’accompagne. De toute façon, rien ne disait que ces bougres ne l’attendaient pas au coin de la rue, pas vrai? Elle aurait besoin de protection, temporairement…

- Je déteste être redevable, fit-elle tout bonnement. Et c’est exactement ce qui se produit en ce moment. Alors je vous paie un verre. Ainsi, on sera quitte. Vous dites que vous bossez dans l’Antre? Je vous y invite. Ou à n’importe quel autre endroit de votre préférence. J’ai cruellement envie d’un Cosmopolitan, pas vous? Oh et je n’accepterai pas une réponse négative de votre part.

Elle ponctua ses propos d’un clin d’œil, puis, d’un geste de la main, invita Evangéline à marcher avec elle parmi les prolétaires, lesquels continuaient leur train-train quotidien, inconscients du viol qui aurait pu se produire à quelques mètres d’eux.

- Ça vous arrive souvent, ce genre de règlements de comptes? Je dis ça, parce que vous étiez très impressionnante, Evangéline. D’une parfaite efficacité. À partir de maintenant, je note quelque part dans le coin de mon esprit qu’il est hors de question que je fasse de vous une ennemie! Elle gloussait doucement au souvenir délicieusement satisfaisant et saugrenu des trois types au visage décomposé par la honte et l’incrédulité devant l’efficacité de leur adversaire. Je dis ça parce qu’il est rafraîchissant de voir une femme avec autant de force et de courage. Ça change des pauvres victimes tremblantes des fonds de ruelle supplantée par l’homme dominant.

Non seulement était-elle belle, mais également terrifiante. Toutefois, à voir ce regard doux et ce sourire visiblement dénué de méchanceté propre, la démone avait une idée des origines de sa vis-à-vis. Oh elle n’allait pas lui poser la question, ce serait beaucoup trop indiscret. Et puis, elle savait d’emblée que certains êtres célestes n’avaient que très peu de tolérance pour les rebuts démoniaques comme elle… pas que certains représentants de son espèce ne leur aient pas donné raison à plusieurs reprises. En ce qui la concernait, Primerose ne prenait pas part au conflit, considérant qu’elle avait d’autres chats à fouetter que de jouer à la guéguerre avec des gens beaucoup plus doués qu’elle, de toute façon. Elle ne se voilait pas la face : un de ces jours, on la retrouverait morte dans le fond d’un caniveau ou en pleine décomposition dans une allée lugubre de Roanapur. Son cas serait naturellement bien vite réglé pour les emplumés, sachant que son mode de vie très risqué se chargerait d’elle d’une manière ou d’une autre.

Était-elle désillusionnée? Totalement. Mais mieux valait ça que de se bercer d’espoirs futiles qui ne serviraient strictement à rien.

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Sans_t27

I'm bulletproof, nothing to lose
Fire away, fire away
Ricochet, you take your aim
Fire away, fire away
Shot me down but I won't fall
I am titanium

#99cc33

THÈME
Evangéline De Sullustéhan
Niveau 2
Evangéline De Sullustéhan
Messages :
45
Exp :
157
Date d'inscription :
21/10/2021
Sa voix va de pair avec sa beauté fatale mais lorsque l’inconnue exprime son admiration à ton égard, une fine rougeur s’empare du sommet de tes joues et une pointe d’illégitimité s’invite en ton sein. Est-ce que faire ce pourquoi l’on a été entrainé durant toute notre existence mérite l’admiration d’autrui ? Mérites-tu réellement de déclencher un tel sentiment chez quelqu’un alors que tu n’es là que par la volonté de Dieu et pour servir ses secrets desseins ? Une lame devrait-elle être admirée pour son tranchant naturel ? Un feu pour la chaleur qu’il dégage ? Tu te contentes alors d’acquiescer timidement à ses propos avant de rétorquer d’un sourire :

- Primerose ? C’est très joli.


Ton regard d’argent suit naturellement le trajet du sien et combiner à ses propos, tu laisses naître une théorie somme toute valable à la vue des derniers événements. Cette superbe femme doit travailler dans le milieu de la nuit et, peut-être même qu’elle use de ses charmes pour gagner sa vie ? Comme danseuse ou… Malheureusement ce genre de profession n’est pas quelque chose de rare à Roanapur et ton cœur s’écrase toujours un peu plus à l’évocation de la misère sinistre qui avale cette île un peu plus à chaque couché de soleil. Même si Primerose est un démon, ne mérite-t-elle pas une existence agréable et respectable ? Elle est porteuse du souffle de Vie, quand bien même ce souffle-là revêt des atours dont les anges n’ont pas l’habitude et qu’ils ne comprennent pas. Elle doit forcément avoir des rêves, des aspirations ou des envies ? Ne devrait-elle pas pouvoir les satisfaire sans que son corps ne serve d’amusement à d’autres âmes perdues ? Oh il y a tellement à faire ici…Et si peu de temps. Pourquoi Dieu ne vous a-t-elle pas donné l’immortalité afin d’appliquer son grand projet au mieux ? Sans doute a-t-elle ses raisons…Et les Voies du Seigneur sont impénétrables.

- Je déteste être redevable et c’est exactement ce qui se produit en ce moment. Alors je vous paie un verre. Ainsi, on sera quitte. Vous dites que vous bossez dans l’Antre? Je vous y invite. Ou à n’importe quel autre endroit de votre préférence. J’ai cruellement envie d’un Cosmopolitan, pas vous? Oh et je n’accepterai pas une réponse négative de votre part.

Tu bats des cils face à ses propos et tu te rapproches immédiatement de sa silhouette élégante, posant une main chaude et bienveillante sur son avant-bras.

-Par les Saints ! Vous ne me devez absolument rien voyons. Qu’aurais-je dû faire ? Vous regarder vous faire agresser par ces hommes ? J’ai agi en mon âme et conscience, pas par profit !

Malheureusement tu te doutes que la réponse à ta tirade sera quelque chose comme « bien d’autres à votre place, n’aurait pas bougé » et cette perspective brûle encore un peu plus ton cœur palpitant d’espoir d’un optimisme parfois lourd à porter.

Finalement, comme si vos corps accordaient leur rythme, vous vous retrouvez tout de même à déambuler ensemble dans la foule des quidams qui vaquent à leurs occupations. A y revenir si aisément, on pourrait croire que rien de toute ceci ne s’est produit et pourtant… Les gens sont-ils si absorbés par leurs malheurs qu’ils ne voient plus rien autour d’eux ? Ou l’Homme ferme-t-il les yeux préférant ne pas être témoin de sa propre perdition ? Tu laisses cette question en suspens dans un coin de ton esprit et reportes toute ton attention sur la voix naturellement envoutante de ton alliée du soir. Tu apprécies l’écouter parler et tu te doutes que tu ne dois pas être la seule à qui elle fait cet effet. Les anges ont beau être entrainés, vous ne restez pas moins des êtres sensibles. Les compliments qu’elle déverse avec franchise sur ta personne font naître une vague d’embarras qui enrobe une nouvelle fois tes traits d’une douce note carmin. Tu te grattes la joue, gênée, avant de prendre la parole :

- Cela arrive trop souvent à mon goût. Et je suis tentée de dire qu’aucune femme ne devrait avoir à défendre sa vie ou son corps.

Au fond de ta voix s’écoule un ruisseau de compassion souffrante, le genre que l’on porte lorsque l’on assiste à un drame contre lequel on ne peut rien.

- J’aimerais tant faire plus vous savez…

Tu te perds un moment dans la contemplation de tous ces visages inconnus qui évoluent autour de vous puis tu finis par reporter tes billes anthracites sur le visage parfaitement dessiné de Primerose, te laissant aller à quelque franchise un peu naïve ma foi :

- Primerose, vu ce que je ressens en votre présence ainsi que votre manière d’être, j’ai deviné aisément que vous êtes un démon. N’ayez crainte, je ne suis pas aussi…rigide que beaucoup de mes semblables.

Un petit rire amusé tombe de tes lèvres lorsque le visage d’Amenadiel te revient en mémoire l’espace d’un instant fugace. S’il te voyait…

- Je sais que vous n’êtes pas méchante.

Que voilà une affirmation bien cavalière et pourtant tu es profondément convaincue par ce que tu viens de dire. Primerose n’est pas un mauvais démon. Tu le sais. Tu le sens.

- Mh peut-être que je ne serai pas contre un mojito à la fraise.


Et tu lui lâches ton plus beau sourire. Parce que ça fait du bien de rencontrer quelqu’un comme toi, quelqu’un qui n’est ni moralisateur ni axé sur la guerre qui se déroule dans l’ombre des multiples ruelles de Roanapur. Oh bien sûr que tu aimes profondément tes amis et ta sœur mais…Pouvoir échanger avec quelqu’un du même monde surnaturel que toi sans forcément entendre des remarques moralisatrices sur ta sensiblerie, est une perspective qui te plaît beaucoup. Changer d’air en somme.

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Signat10
Primerose
Niveau 2
Primerose
Messages :
70
Exp :
234
Date d'inscription :
11/11/2021
Localisation :
Probablement quelque part dans le Sins District
Comment était-il humainement possible de posséder à la fois des traits aussi sublimes ET la puissance de la déesse Athéna en personne? Primerose se le demandait franchement. Enfin, la réponse à cette équation improbable était assurément toute simple : Evangéline n’était franchement pas humaine. Bien que l’aura qui se dégageait de cette beauté éthérée parlait d’elle-même, le frisson qui parcourait l’échine de la catin ne mentait pas non plus. Toutes les fibres de son beau corps factice vibraient un peu plus à chaque instant qui s’écoulait en la présence de la jeune femme hâlée, témoignant à elles seules des origines assurément divines de la belle. Après tout, les démons avaient une tendance naturelle à se reconnaître entre eux (enfin, c’est ce qu’elle avait expérimenté de son vécu) et la supposé emplumée n’avait que très peu de caractéristiques communes avec les rebus des abysses infernaux...

... Ou alors elle était une menteuse hors pair, ce dont Primerose doutait énormément.

Aucune femme ne devrait avoir à défendre son corps ou sa vie. Voilà une jolie phrase préconçue transpirant l’utopie avec l’intensité d’un athlète olympique en pleins jeux d’été. C’était une belle aspiration, bien que complètement irréaliste. Les femmes étaient violentées, abusées, presque méprisées depuis la nuit des temps... Elle en savait quelque chose pour dire vrai. Sans compter tous ces sévices perpétrés directement sur les enfants... Bien évidemment, la jolie fleur incendiaire n’avait aucun mal à croire la jeune femme opalescente lorsque cette dernière déclarait espérer pouvoir en faire plus. Elle semblait posséder cette naïveté et cette innocence propre à sa nature céleste. Protéger la veuve et l’orphelin était probablement un précepte affectionné par la belle éthérée et Prim n’avait aucun mal à imaginer la jeune femme, vêtue de son armure d’argent, porter main-forte aux délaissés, sur sa monture blanche. Louable et crédule Evangéline.

À toutes ces caractéristiques vertueuses venait tout juste de s’ajouter une franchise percutante qui eut pour effet d’ébranler la démone. Sa couverture avait été percée au grand jour avec une facilité déconcertante. Enfin... assurément, si elle avait pu capter les origines angéliques de son interlocutrice, le contraire était également possible. Toutefois, à l’opposé de bien des représentants célestes, Evangéline ne semblait pas posséder, à priori, cette caractéristique commune aux anges qui rebutait naturellement les démons. Comment ça s’appelait déjà? Ah oui, la faculté d’être des connards de qualité supérieure (oh généralité, quand tu nous tiens!). Peut-être était-ce grâce à sa douceur et sa propension à vouloir rendre les gens à l’aise? Bref, cela pouvait être autant agréable qu’incroyablement dangereux pour une créature comme Primerose. Elle craignait par-dessus tout de se faire duper comme une débutante...

- Ah bon? Et vous avez déterminé ça de quelle façon? Fit la prostituée en haussant un sourcil. De quelle manière pouvez-vous prétendre que je n’ai aucune mauvaise intention? Vous savez, plusieurs Aldagoons ne prêchent pas forcément par le chaos total. La plupart d’entre eux sont... plus sournois, comme de vipères. Plantant son regard verdoyant dans les iris anthracites de la créature éthérée, la démone se contenta d’un simple clin d’œil. Si nous continuons sur la voie de la franchise, je fais, pour ma part, partie de cette catégorie qui se délecte du vice sans pour autant prendre part au Grand Conflit. Je laisse aux grands de ce monde le soin de s’entretuer. Pour ma part, je me contenterai volontiers des miettes si ces dernières peuvent me permettre de simplement rester en vie.

Dans un mouvement presque théâtral, la fleur incendiaire balaya l’air du revers de la main, comme si elle tentait de chasser une simple mouche. Elle se croyait au-dessus de tout ça. Après, elle redoutait le moment où les siens se verraient unis sous une seule bannière pour faire front commun contre l’ennemi. Elle n’avait pas envie de se battre. Diantre, elle ne se battrait pas, point! C’était trop risqué... et sa manucure ne tiendrait pas le coup.

- Alors, un mojito à la fraise, ce sera! Concéda-t-elle d’un ton suave alors qu’elle déambulait toujours dans la rue aux côtés de sa compagne improbable. Je dois admettre être terriblement curieuse à votre égard, Evangéline, fit-elle en portant son regard vers l’horizon. Comment se fait-il qu’à l’inverse de vos compatriotes, vous acceptiez aussi bien la présence d’une... créature telle que moi? Enfin, soyons honnêtes... la plupart des individus aussi vertueux que vous méprisent les personnes dans mon genre. Dès l’instant que vous avez compris à qui vous aviez affaire, vous auriez pu tenter « d’exorciser » toutes les mauvaises fibres de mon humble corps. Fit-elle en mimant des guillemets avec ses doigts. Ce qui se résumerait à mon anéantissement, pour être franche.

Sourire en coin, la rouquine s’imaginait, devant un crucifix brandi en sa direction, la tête pivotant dans tous les sens et jet de vomi en prime. Ça aurait eu le mérite de faire son effet, au moins!

Glissant une main délicate dans sa chevelure enflammée, la créature démoniaque écouta les propos de sa compagne insolite, puis détailla cette dernière notant avec quelle simplicité cette dernière s’exprimait. Elle était loin d’être hautaine ou de se croire supérieure à la prostituée. Étonnamment, malgré leur nature diamétralement opposée, Primerose se surprenait à lui faire confiance, elle qui était d’ordinaire si méfiante. Ou alors, elle se ramollissait et se retrouverait châtiée dès le premier faux pas. Cette éventualité n’était pas impossible non plus.

Arrivées devant un bâtiment que la prostituée n’avait jamais fréquenté par le passé, l’identité des lieux était exhibée en grandes lettres brillantes, ne laissant aucun doute quant à son appellation : l’Antre. Ainsi, l’ange travaillait ici? Allez savoir pourquoi, Prim s’était imaginé un emploi plus glorieux pour une personne comme Evangéline (dis la femme qui vend son corps au quotidien...). Un truc directement tourné vers l’aspect social de la société, venant directement en aide aux plus démunis. Or, la réalité était qu’elle bossait dans un bar. Aussi simple que ça.

- L’Antre, hein? Fit la démone en détaillant la façade de l’établissement. Vous y bossez depuis longtemps? À vue de nez, cet endroit est bien différent des bars et lounges que je fréquente d’ordinaire dans le Sins District. Bah! Tant qu’il y a de l’alcool, je serai contentée. Y a-t-il de la nourriture à disposition également? J’ai un petit creux...

Esquissant un sourire en direction de l’immaculée, la créature infernale effectua un léger mouvement du bras pour lui signifier de prendre les devants. Bras croisés sur la poitrine, elle suivit la jeune femme à l’intérieur, continuant d’admirer en détail le lieu de travail d’Evangéline. Par le fait même, elle nota mentalement l’emplacement des sorties de secours et autres issues, ces dernières lui ayant été particulièrement utiles ces derniers temps... On ne savait jamais quand les emmerdes pouvaient nous tomber dessus, pas vrai?

- Un cosmopolitain, je vous prie, fit la catin en s’installant sur un tabouret situé près du grand comptoir en bois verni. Fidèle à son habitude, elle croisa ses longues jambes dans un mouvement presque félin.Et j’ajoute à ça sa consommation, peu importe ce que ce sera... Elle désigna sa compagne du menton, non sans un sourire ravageur pour le tenancier du bar.

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Sans_t27

I'm bulletproof, nothing to lose
Fire away, fire away
Ricochet, you take your aim
Fire away, fire away
Shot me down but I won't fall
I am titanium

#99cc33

THÈME
Evangéline De Sullustéhan
Niveau 2
Evangéline De Sullustéhan
Messages :
45
Exp :
157
Date d'inscription :
21/10/2021
-Ah bon? Et vous avez déterminé ça de quelle façon? De quelle manière pouvez-vous prétendre que je n’ai aucune mauvaise intention? Vous savez, plusieurs Aldagoons ne prêchent pas forcément par le chaos total. La plupart d’entre eux sont... plus sournois, comme des vipères. Si nous continuons sur la voie de la franchise, je fais, pour ma part, partie de cette catégorie qui se délecte du vice sans pour autant prendre part au Grand Conflit. Je laisse aux grands de ce monde le soin de s’entretuer. Pour ma part, je me contenterai volontiers des miettes si ces dernières peuvent me permettre de simplement rester en vie.

Tes perles d’argent s’ancrent au port de ses traits si parfaits et sa voix monte jusqu’à ta conscience  en une sérénade charmeuse bien que ses propos n’aient rien de séducteurs.  Te voilà confrontée  à l’un des représentants démoniaques ayant attraits à la séduction par voie génétique. Tes maîtres t’avaient enseignés que les démons les plus redoutables sont souvent ceux qui ne viennent pas en frontal mais qui usent d’autres subterfuges pour se faire une place dans l’esprit de sa  victime. Ainsi si Primerose était réellement un danger comme elle le sous entendait, tu te ferais avoir mon ange, car persuadée qu’elle ne te veut aucun mal et c’est avec un rire léger et amusé que tu réponds à ses paroles premières :

Honnêtement  je me base sur une simple intuition mêlée à de l’optimisme peut-être  un chouilla utopique. Mes tuteurs à la cité  d’argent deviendraient vert s’ils me voyaient à l’instant !”

La rigidité  de la plupart de tes semblables à toujours su faire naître un élan de compassion en toi, de part leur rigueur ils ne laissent que peu d’opportunités de découvrir de belles exceptions à la règle... Mais également peu  d’opportunités d’être tué... Chaque vision a ses avantages disons.

La suite de ses paroles mettent en lumière le fait qu’il y a tout autant d’otages dans cette guerre du côté demonique qu’angélique, faisant naître un soupir triste qui tombe rapidement de tes lippes. Si seulement  les choses pouvaient se régler différemment... ce gâchis de souffle de vie... Mais si le Seigneur en arrive à de telles extrémités c’est par nécessité  et non par choix n’est ce pas ?

Lorsqu'elle diablesse s’exprimé sur tes congénères  tu ne peux étouffer un rire franchement amusé et presque moqueur, imaginant aisément un Amenadiel  brandissant un crucifix.

ça,  je dois bien admettre que nous ne sommes pas les créatures les plus tolérantes qui existent... Je crois même que certains des miens se sont perdus dans l’orgueil.

Pardon Amenadiel...

"Disons que vous êtes tombée  sur un ange différent depuis bien longtemps. Pour moi, chaque souffle de vie est précieux et mérite qu’on essaie de le sauver."

Et quand tu en parles, c’est comme si une sorte de lumière, uniquement perceptible par le cœur, émanait  de toi tant tu en es convaincue. Evangeline,  douce Evangeline,  ta pureté sera-t-elle un jour ta perte ?
Tu guides Primerose jusqu’à ta seconde maison et lorsque la demone découvre ton lieu de travail, tu remarques une forme d’incrédulité  sur son visage. Tu souris discrètement.  Bien de tes connaissances et amis ont, eux aussi, été quelque peu dubitatif quant à ton choix de carrière mais selon toi, ce sont dans les endroits les plus abandonnés  par le Ciel que l’on peut vraiment répandre la parole de Dieu.

Tu l’emmènes jusqu’au bar derrière lequel Alex se tient accroupi, réajustant les attaches d’un fut de bière. Taquine, tu te couches presque sur le bar afin de venir glisser près de son oreille :

j’ai amené  un cadeau pour toi !

Non pas que tu considères Primerode comme un vulgaire objet mais Alex a toujours adoré  admirer les jolies femmes, surtout celles au port de tête raffiné comme elle, aussi pourquoi ne pas rendre ton ami heureux le temps de cette curieuse soirée. Tu t’installes à côté  de ta compagne d’infortune graveleuse  et lorsque ton ami et collègue la découvre,  il en perd un instant ces moyens. Il faut dire qu’elle est une fleur bien particulière dans le jardin  de mauvaises herbes qu’est l’Antre. Plusieurs clients lancent des regards tantôt fascinés tantôt curieux à son égard. Les humains sont tellement touchants lorsqu’ils sont ainsi perturbés !  Alex reprend toutefois rapidement ses marques et adresse un charmant sourire à Primerose :

Et bien, Eva a le chic pour dénicher des trésors.

Le trentenaire effectue les commandes en usant de toute l’habileté que son métier de mixologue lui a appris et vous sert tout en vous offrant sa bonne humeur avant d’aller, a contrecœur,  s’occuper des autres clients. Tu te munis alors de ton verre et te tournes en direction de la créature infernale dans le but de trinquer :

A cette rencontre  pleine de surprise !

Vos verres s’entrechoquent et chacune avale une bonne gorgée bien méritée avant que tu ne reportes ton attention sur ton amie :

Vous me rendez curieuse moi aussi, vous êtes si belle que je ne comprends pas pourquoi je ne vous découvre pas à la télévision ou parmi quelques pages de magazines ?

A croire que quelque chose a cloché, cafouillé quelque part dans la vie de cette femme.

Tout chez vous transpire l’élégance d’une femme de haut rang. Faisiez vous partie de la haute société ?  A moins que vous n’admiriez tellement cette sphère qu’elle en a déteint sur vous ?

Tu bois une nouvelle gorgée avant de couler un regard sur la salle relativement pleine de clients :

Je rencontre bien des gens  différents chaque jour mais vous, vous êtes unique Primerose."

Et d’une beauté  intimidante n’est ce pas Eva ? En fait, elle te renvoie presque au statut d’enfant de part ce charme qu’elle dégage, amenuisant ta confiance en toi. En deviendrais-tu une timide admiratrice ?
Primerose
Niveau 2
Primerose
Messages :
70
Exp :
234
Date d'inscription :
11/11/2021
Localisation :
Probablement quelque part dans le Sins District
Quels étaient ces propos susurrés à l’oreille du barman? À voir l’amplitude du mouvement effectué par Evangéline en direction de ce dernier (l’incitant presque à s’allonger sur le comptoir, dans le processus), la rouquine comprit qu’une certaine proximité unissait les deux collègues. Curieuse, la catin jeta un regard interrogateur en direction de l’immaculée, mais se contenta de sourire légèrement plutôt que de poser la moindre question. Si tôt le message passé à l’homme trentenaire, la plume délicate prit à son tour place sur le tabouret, aux côtés de la fleur incendiaire. Le barman leva le regard vers l’Aldagoon, puis sembla décontenancé, un bref instant. Avait-elle remarqué tous les regards jetés en sa direction? Bien évidemment. Primerose était totalement à l’affût de ses charmes et de sa prestance. Évoluer dans l’ombre n’était pas réellement son quotidien. La rouquine aimait briller, s’assurer que son illustre présence passait tout sauf inaperçue. C’était un peu la clé de son succès, d’ailleurs. Ainsi, elle se contenta d’esquisser un sourire charmeur, en réponse à celui de son nouvel ami.

- Seul un fin connaisseur peut reconnaître un véritable trésor lorsqu’il en voit un,
se contenta-t-elle de rétorquer, clin d’œil en prime.

Puis, c’est avec intérêt qu’elle détailla l’homme devant elle, lequel s’affairait maintenant à effectuer les commandes passées par les deux sublimes créatures devant lui. Il était bel homme, elle devait l’admettre. Pourquoi la majorité de ses clients n’avaient-ils pas une tronche comme la sienne? Son boulot en serait grandement facilité, pour dire vrai... Un peu hypnotisée par ses muscles en action alors qu’il pratiquait ses talents évidents de mixologue, nous pouvions dire que la beauté se rinçait l’œil. Au bout d’un moment, les cocktails furent servis et disposés devant les jeunes femmes. Tout sourire, la démone remercia le barman, puis déposa l’argent nécessaire devant lui, généreux pourboire inclus (une telle tronche, ça méritait bien ça!).

- Je ne saurais mieux dire! Renchérit l’Aldagoon en levant son verre à son tour, faisant tinter ce dernier contre celui de sa vis-à-vis.

Portant le tout à ses lèvres délicieusement carmines, Primerose détailla à nouveau son interlocutrice, admirant ses traits gracieux au teint exotique. Non seulement Evangéline était une réelle beauté, mais la démone était curieuse d’en savoir davantage sur elle. Il fallait dire qu’il n’était pas coutume, pour elle, de boire un verre tranquillement aux côtés de l’ennemi. La plupart des anges étaient d’une rigidité incroyable quant à leur vision des infernaux et la beauté avait été repoussée et pourchassée plus d’une fois par les emplumés. Mais pas cette fois, pas vrai? Enfin, Kallatriel était une exception, bien évidemment...

Gloussant doucement aux propos flatteurs d’Evangéline, Primerose prit une nouvelle gorgée de son cosmopolitain, puis leva un regard pétillant en direction de sa compagne du moment.

- Vous me flattez! Déclara-t-elle. J’adorerais pouvoir vous dire que je suis une célébrité ou une lady de la haute société, mais force est d’admettre que je n’ai jamais eu cette chance. Loin de là! Je n’ai rien à voir avec MayLyn Kana ou toute autre femme de cette trempe. Si j’ai effectivement une affection toute particulière pour les belles tenues, les bijoux et autres produits de qualité, je peux vous assurer que ma vie n’a rien de mondaine.

Oh elle aurait aimé être adulée de tous, bien évidemment! Un jour peut-être. Fronçant un instant les sourcils, la belle Aldagoon détailla sa compagne, réalisant soudainement que cette dernière ne semblait absolument pas à l’affût de la réelle profession de la démone. N’avait-elle pas balancé suffisamment d’indices à ce sujet? Douce Evangéline... aussi belle, que dangereuse, que naïve, visiblement.

- Je pourrais aisément vous retourner le compliment, également, rétorqua la beauté infernale, en direction de sa compatriote céleste. La plupart des individus supérieurs qui ont croisé ma route étaient beaucoup plus froids, rigides et distants que vous... Certes, si les beaux préceptes religieux appellent à la bonté, la gentillesse et l’altruisme, force est d’admettre que ce genre de comportements ne sont en rien destinés aux gens comme moi... Ajouta-t-elle, mimant des guillemets avec ses doigts pour souligner le mot « précepte ». Normalement, nous récoltons mépris et cynisme. Non pas que ce n’est pas mérité la plupart du temps, je dois bien l’admettre. Et par supérieurs, vous comprenez à quelle caste de gens je fais référence, pas vrai?

Elle se voyait mal employer le terme ange ou divin ouvertement, comme ça, dans un bar où tout le monde pouvait entendre. Evangéline semblait être une emplumée intelligente, elle comprendrait où elle voulait en venir.

- Mais je me questionne... Avant de parler réellement de ma prestance et tout... Vous comprenez bien dans quel milieu j’évolue, pas vrai? Bien qu’elle rêvait d’une vie dorée bordée de doux textile en cachemire, la prostituée ne cachait jamais vraiment sa réelle profession. Elle n’avait pas honte. Elle était une survivante et avait vécu davantage de choses que la majorité des pauvres mortels évoluant sur cette planète pourrie. Si je parle du Sins District, ça vous dit quelque chose? Pour éviter tout quiproquo, j’irai donc droit au but : j’exerce le plus vieux métier du monde. Vendre du rêve et séduire sont mes tâches du quotidien. On m’emploie pour mes charmes et pour assouvir tous les vices. Mes clients sont parfois fortunés, parfois beaucoup moins. Parfois influents, parfois très introvertis. Mais une seule chose est sûre : mes services sont onéreux et je suis seule patronne à bord.

Glissant une main sur son verre de cosmopolitain, Primerose en prit une gorgée, puis jeta un regard presque malicieux en direction de sa compagne, tentant de déchiffrer ses pensées par son expression faciale.

- Je suis persuadée que vous avez mille et une questions. Allez-y. Je n’ai pas honte et je ne crains pas de répondre. Je suis qui je suis et je m’assume! Et vous seriez surprise de constater à quel point les prostituées ont beaucoup de choses à dire... Je crois que j’ai tout vu et tout vécu, ou presque. Nous sommes la caste de la société à la fois la plus sollicitée, sous-estimée et méprisée de la société, si vous voulez mon avis.

Terminant sa consommation, Primerose fit signe au barman à nouveau, désignant silencieusement son verre vide afin de souligner son envie réitérer l’expérience alcoolisé.

- D’ores et déjà, vous vous demandez surement si je suis associée à un gang ou quelque chose comme ça? Lança-t-elle, à tout hasard. Si beaucoup de mes collègues sont affiliées aux Red Skulls, dans mon cas, je suis assez fière de prétendre que je suis indépendante. Mes profits sont entièrement miens et j’en fais ce que bon me semble. Si vous saviez... le proxénétisme est un véritable fléau. Mieux vaut se tenir loin de ces prétendus protecteurs. Autrement, c’est la meilleure façon de se voir embourbée dans un cercle de violence et d’abus. Très très peu pour moi. Been there, done that, got the t-shirt.

Puis, elle planta son regard émeraude dans prunelles lunaires de la sublime immaculée.

- Mais vous? Vous bossez ici depuis longtemps? Vous avez toujours vécu à Roanapur ou pas? Je suis simplement curieuse.

Bien sûr, elle venait probablement de Sullustehan, mais depuis combien de temps foulait-elle la terre des mortels?

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Sans_t27

I'm bulletproof, nothing to lose
Fire away, fire away
Ricochet, you take your aim
Fire away, fire away
Shot me down but I won't fall
I am titanium

#99cc33

THÈME
Evangéline De Sullustéhan
Niveau 2
Evangéline De Sullustéhan
Messages :
45
Exp :
157
Date d'inscription :
21/10/2021
Ton regard vif et attentif surprend un échange complice entre ton ami et la belle aux cheveux de feu ce qui a tôt fait de redessiner une courbe de sourire satisfait sur tes lèvres rosées. Bien loin d’eux les rêves de romance mais la simple perspective qu’ils puissent s’apporter un instant de bonheur fugace par cette timide prise de contact que tu as initié, suffit à faire ronronner ton cœur décidément trop empathique et trop doux, candide Evangéline. Vos verres se heurtent dans un chant enjoué et tandis que tes lèvres aspirent le cocktail avec une avidité peu assumée, une délicieuse chaleur vient se répandre le long de ta gorge suite à la conquête sournoise de l’alcool présent. Un rire intérieur t’échappe lorsque tu te remémores la première fois que ton chaste palais s’est vu rencontrer un cocktail alcoolisé. Alex en était d’ailleurs l’auteur et il avait passé une soirée mémorable à tes côtés, toi qui ne tenais définitivement pas l’alcool et te découvrais des talents de chanteuse et de danseuse. A se demander comment tu n’as pas commis l’erreur de tout dévoiler à un être humain ? Toujours est-il que cette soirée-là fut le début de votre amitié au parfum d’ambiguë.

Le brouillard des souvenirs se dissipe lorsque ta voix s’envole de tes lippes, caressant l’égo ronronnant d’une Primerose se pavanant devant les compliments dont tu l’abreuves. Et tu les penses n’est-ce pas ? Bien loin de toi, toute idée de flatterie vaine et hypocrite. Tu as toujours été d’une franchise désarmante et enfantine, n’en déplaise à beaucoup de monde. Ailé ou pas d’ailleurs. Quoi qu’il en soit la rose enflammée répond par la négative à tes propos ce qui te fait aussitôt arborer une mine désolée et pleine de compassion. Assurément cette femme aurait sa place sur une scène ! Même une scène de théâtre d’ailleurs ! Tu la visualises sans mal se tenir devant l’un de ces miroirs d’artiste remplis de lumière, se munissant d’un pinceau dans le but de poser sur sa peau diaphane une ultime note de poudre pour parfaire le tout. Quel charmant tableau que voilà ! Pourtant il te faut reprendre pieds Eva’ car voici que Primerose met en lumière un aspect de ta nature que tu ne connais que trop bien. Tu prends une longue gorgée, la mine quelque peu perdue dans le vide avant qu’un voile d’excuses ne vienne conquérir tes traits délicats. Tu poses le verre devant toi et promènes tes doigts fins sur la surface si lisse et froide du contenant.

« Hélas je n’ai que trop notion de ce dont vous me parlez… Je trouve au contraire que les préceptes enseigné devraient être les mêmes pour tout le monde et c’est sans doute pour cette raison que je suis si différente des miens. Comprenez moi, j’aime mes confrères et consoeurs mais je ne cautionne pas leur manière de vous traiter. Bien sûr qu’il y a beaucoup de…de représentants de votre caste qui portent un cœur aussi noir que le charbon mais il y a tout de même quelques touches de lumières dans les ombres et elles valent la peine qu’on prenne le temps de les remarquer. »

Tu crois fort en ce que tu racontes n’est-ce pas ? La ferveur que tu mets dans ta voix est loin de passer inaperçue. Tu avales une nouvelle gorgée avant de laisser s’arquer ton visage vers l’arrière, tes iris d’argent s’arrimant au port du plafond usé et porteur de trace de couteau.

« Et puis qui sommes-nous pour juger ? Tous les anges ne sont pas des saints… »

A cette pensée, une peine discrète vient égratigner ton palpitant, retraçant les sombres déboires de quelques renégats au sein de vos rangs…

Puis la belle de feu parvient à te faire reprendre pieds avec le moment présent en venant cueillir ta conscience par une question somme toute légitime et à dire vrai…Tu n’es pas certaine d’avoir parfaitement saisi dans quel sinistre univers elle évolue pour « survivre » comme elle le dit. La révélation qui s’en suit écorne brutalement l’élégant tableau que tu t’étais imaginé d’une Primerose comédienne et pourtant…Tu en restes plus perturbée par sa manière d’aborder les choses que part son métier en lui-même. Il n’y a là ni honte ni désespoir quoi que tu es persuadé qu’elle n’a pas choisi cette voie par réelle passion. Néanmoins la merveille du diable porte fièrement ses couleurs et souligne son indépendance honorable. Tu l’écoutes avec une curiosité sincère. Lorsque Primerose fait signe à Alex de venir la resservir, ce dernier récupère son verre afin de la contenter néanmoins au moment de ramener le breuvage à la jeune femme il glisse discrètement sous le pied du verre, une note dont tu n’as aucun mal à deviner la nature. Très probablement une petite phrase élégante et aguicheuse avec, en bonus, son numéro de portable. L’élégante rose infernale se munit du petit mot et la petite lueur au fond de ses superbes iris d’émeraude ne t’échappe nullement, provoquant un petit gloussement discret chez toi.

Saisissant à nouveau les souvenirs des dernières paroles de ton amie du soir, tu passes une main dans ta chevelure de neige, replaçant une mèche derrière ton oreille avant de venir poser ton menton au creux de ta paume, tes iris alpaguant le regard hypnotique de ta vis-à-vis.

« Vous avez dû vivre des instants terrifiants tout de même… Qu’il soit humain ou cœur de l’ombre, l’homme est capable de tant d’atrocités. N’avez-vous jamais songé à arrêter ? »

Un instant de silence se pose avant que tu ne demandes presque timidement :

« Est-ce que vous avez des rêves ? Quelque chose que vous rêveriez d’atteindre ou de réaliser ? »

Si cette situation ne la dérange pas et qu’elle s’en est parfaitement accommodée, tu ne peux t’empêcher de croire qu’elle s’y est plongée par une forme de résignation. Pourquoi faire autre chose si je suis douée pour ça ? Tel est le mantra de biens des femmes aux prises avec des situations disons…douloureuses ou dangereuses.

Réalisant l’aspect « désir de sauver » que peuvent revêtir tes propos, tu avales rapidement une gorgée avant d’ajouter maladroitement :

« Ne vous méprenez pas ! Je ne dis pas ça pour « apporter la rédemption à votre âme ».

Malgré toi, tu ne peux retenir un petit rire moqueur à l’évocation de cette phrase, le faciès sévère d’Amenadiel passant furtivement dans ta mémoire.

« Mais c’est plutôt que je m’interroge sur vous et vos envies. Vous avez notion du potentiel que vous avez après tout. Vous pourriez faire de grandes choses. »

Oh voilà que la dernière gorgée vient de noyer ton gosier et que ce verre te paraît bien triste ainsi vidée. Un petit geste de la main en direction d’Alex suffit et voilà que ton ami vient à ta rescousse non sans un petit rictus moqueur lorsqu’il te voit saisir ce second verre. En guise de réponse, tu lui tires la langue tel une enfant de 4 ans puis tu reportes ton attention sur la belle plante des ténèbres.

« Je dois vous avouer que vous imaginer aux prises avec un client brutale me rend triste. »

Oui bon…peut-être que tu aimerais quand même un peu la sauver…Mais peut-on vraiment te blâmer pour ça ? Douce Evangéline qui voudrait porter chaque être vivant à l’abri de la Cité d’Argent.

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Signat10
Primerose
Niveau 2
Primerose
Messages :
70
Exp :
234
Date d'inscription :
11/11/2021
Localisation :
Probablement quelque part dans le Sins District
Un sourire séducteur ceignait ses lèvres vermeilles alors que le bellâtre du bar déposait devant elle, en toute délicatesse, un nouveau cosmopolitan qui saurait assurément faire son bonheur. Avait-elle vu ce petit papier discrètement glissé sous le pied opaque de son verre? Absolument. Ce stratagème vieux comme le monde lui était passé sous le nez nombre de fois. Malgré tout, l’astuce avait toujours ce chic de flatter son égo littéralement démesuré. Son regard papillonnant en disait long sur le fil de ses pensées alors qu’elle se saisissait délicatement du mémo pour le glisser dans son sac à main. Elle n’avait même pas pris la peine d’en lire le contenu, elle savait instinctivement ce qu’il en retournait. D’ailleurs, les intentions du charmant tenancier semblaient limpides, puisqu’Evangéline ne put s’empêcher de glousser à son tour, devinant avec aisance le petit jeu de séduction qui se déroulait devant elle.

Glissant délicatement l’une de ses mèches opalescentes derrière son oreille, la beauté séraphique vint apposer son menton hâlé dans sa paume avant de détailler avec attention les prunelles verdoyantes de sa vis-à-vis. Les propos qui glissèrent hors de ses lèvres étaient teintés d’une curiosité et d’un souci évident. Assurément, la catin suscitait désormais un nouvel intérêt chez la jeune femme éthérée, cette dernière se questionnant visiblement sur le mode de vie empruntée par la démone rousse. Songer à arrêter, hein? Cette interrogation était nuancée d’innocence et de sous-entendus, puisqu’un tel mode de vie devait assurément être un brin incompréhensible aux yeux d’une femme telle qu’Evangéline. Vendre son corps relevait d’emblée de la vulgarité, de l’ignominie et, bien souvent, d’un dégoût ressenti par beaucoup de gens. Primerose en avait l’habitude. Si l’ange percevait ce « métier » de cette façon, alors grand bien lui fasse! La démone ne contrôlait pas le fil des pensées et des gens. Elle n’en avait pas le pouvoir ni l’intérêt. Après, peut-être que l’immaculée à la peau de bronze était, en toute sincérité, simplement curieuse... Ou alors ressentait-elle de la pitié?

Les propos suivants confirmèrent les doutes de l’aldagoon : vu la douceur de la déclaration, la timidité du timbre et la tristesse perceptible dans ces iris lunaires, Primerose avait compris qu’elle suscitait la sympathie chez la créature divine. La pitié... Elle n’en avait pas besoin. Elle n’en voulait pas. Pendant une fraction de seconde, ses traits se durcirent sous les effets de son orgueil écorché à tort. Malgré la pointe d’une réplique acerbe qui menaçait de quitter son joli gosier, Primerose se contenta de ravaler son venin sans davantage de cérémonie. Sa colère était injustifiée, elle le savait. Evangéline agissait exactement comme on devait s’attendre d’elle : en petite ange à la bonté probablement démesurée. Tel était certainement sa nature... L’opposé de l’incendie ardent qui dictait chaque pas de la démone.

Elle avait elle-même pris conscience de sa bévue verbale... C’était évident. Les prunelles d’argent d’Évangéline étaient si expressives! Elles semblaient refléter l’honnêteté de cette dernière comme un miroir sous son meilleur jour. Visiblement, elle avait cru, pendant un très bref instant, que l’âme de Primerose pouvait être sauvée. Se dépêchant à rectifier le tir de ses propos, la belle à la peau hâlée voulu calmer le jeu, précisant d’emblée qu’elle se questionnait quant aux envies réelles de son interlocutrice infernale. Elle voulait en savoir plus, tout simplement.

- Il n’y pas de réels saluts pour les âmes damnées, de toute façon, se contenta-t-elle de rétorquer avec une pointe de malice dans le regard. Vouloir m’apporter une rédemption non sollicitée serait une perte de temps et d’énergie, je vous assure. Elle prit une gorgée de son cosmopolitan et déposa délicatement ce dernier sur la surface polie du comptoir. Mais dites-moi donc : pourquoi est-ce que j’arrêterais? Pour l’une des rares fois de ma vie, je ferai preuve de transparence dans mes propos : mon boulot comporte son lot incontestable de risques et d’avantages. Non seulement me permet-il de mettre la main sur plusieurs informations qui me sont précieuses, mais il faut l’admettre également : c’est de l’argent aisément gagné. Les gains sont beaucoup plus importants que ce que n’importe quel petit boulot pourrait me rapporter. J’aime être convoitée, adulée, désirée. Après... effectivement, le niveau de dangerosité est plus élevé qu’ailleurs... Mais je sais comment naviguer avec doigté à travers ces tempêtes afin de rester en vie. Puis, son sourire se fit énigmatique. De toute façon, ne sommes-nous pas en Roanapur? La ville de tous les vices? La fourberie est partout, dans chaque brique, dans chaque brin d’herbe. Apprendre à vivre avec elle est crucial.

Peut-être n’apprécierait-elle pas cette allégation, mais il fallait voir la réalité en pleine face : la métropole dans laquelle ils évoluaient était pourrie jusqu’à l’os. Voilà pourquoi cet endroit était si prisé par la racaille, la vermine et les gens malhonnêtes. Un vrai paradis de la mesquinerie!

- Toutefois, je vous remercie du compliment, enchaîna-t-elle alors que ses magnifiques traits reflétaient davantage de légèreté. Peu de gens ont ce discours à mon égard, mais je crois aussi qu’un jour, peut-être, je pourrai accomplir davantage. J’ai la prestance d’une star, ne croyez-vous pas? Elle gloussa, puis adressa un clin d’œil complice en direction de l’ange. Si je n’ai qu’une envie réelle, ce serait celle de devenir riche! Je me sens d’attaque pour une vie dorée bordée de cachemire, vous savez! Oh je sais, c’est présomptueux de ma part, mais je m’octroie ce vice volontiers!

Evangéline termina sa consommation en une gorgée, le liquide alcoolisé inspirant assurément une douce chaleur dans son gosier. D’ailleurs, cette sensation agréable vint à manquer, puisqu’elle fut encline à commander un autre verre auprès de son ami et collègue. Leur complicité était évidente et la beauté remarqua à quel point ses deux vis-à-vis semblaient familiers. Simple relation platonique ou flirt occasionnel? Elle ne saurait le dire. Peut-être même avaient-ils déjà couché ensemble? Pas qu’un tel acte était répréhensible, de toute façon!

Les propos suivants articulés par la jolie femme à la chevelure lactescente furent teintés d’une tristesse presque palpable. Sourcils haussés, Primerose ramena son attention directement sur elle alors qu’elle notait une lueur de mélancolie dans son regard. La peine que cette image mentale lui octroyait semblait réelle, et ce, malgré leur rencontre très récente. La petite emplumée était-elle réellement si empathique de nature ou feignait-elle ce chagrin qui, de prime abord, semblait pourtant si honnête?

- Vous savez, Evangéline, la violence est partout... Peu importe à quelle caste nous appartenons. Rétorqua l’aldagoon avec une douceur jusqu’alors insoupçonnée. L’important n’est pas la fréquence ou la gravité des épreuves que nous subissons, mais bien de trouver la force de se relever à chaque fois. Du moins, à mon humble avis. Ne dit-on pas « ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts »? Si à priori j’ai l’air d’être délicate et sans défense, il faut savoir que j’ai en moi la force d’un titan. Ne vous inquiétez pas, il n’y a rien à mon épreuve, je vous assure.

À demi-mot, elle avouait avoir subi son lot de brutalités. On l’avait battue, violée, volée, abusée, manipulée... Mais à chaque fois elle avait su se relever avec la tête haute. Jamais elle n’avait fléchi l’échine et sa vengeance avait été incendiaire, à la hauteur de ses origines. Oui, bien qu’elle n’en eût pas les facultés physiques Primerose (Erin Bell de son véritable nom) était une combattante et jamais elle ne s’avouerait vaincue, et ce, jusqu’à son dernier souffle. Balayant soudainement l’air du revers de la main, la créature infernale était soucieuse de changer de sujet, constatant sans peine à quel point l’ambiance en était minée.

- Nous avons suffisamment parlé de moi! Balança-t-elle d’emblée avant qu’une lueur pétillante ne vienne danser dans ses iris de jade. Avant toute chose : tu permets que je te tutoie? Vu nos échanges plutôt personnels de plus tôt, je crois qu’une certaine étiquette de proximité s’impose! De toute façon, à voir à la vitesse à laquelle nous buvons, l’ivresse aura tôt fait d’abaisser notre niveau de bonnes manières! Elle leva son verre et trinqua avec sa nouvelle amie avant de terminer à nouveau son cosmopolitan en une rasade. Mon chou, j’aimerais un verre de vin rouge, cette fois, je te prie, ajouta-t-elle en direction d’Alex. Puis, elle appuya son coude sur la surface du comptoir et apposa – à son tour – son menton dans sa paume. Plissant des yeux, elle tentait de lire en Evangéline, dans son langage non verbal. Puis, un sourire presque mesquin se glissa sur ses lèvres écarlates. Vous avez déjà été amants, toi et Alex, pas vrai?

Elle venait de balancer cette énoncée à brûle-pourpoint, soucieuse de susciter une quelconque réaction chez sa vis-à-vis. Et voilà que ça fonctionnait à merveille! La beauté opalescente en recracha même une partie de son margarita à la fraise habitude que semble avoir l’écrivaine derrière l’ange, d’ailleurs. Ce fut plus fort qu’elle, Primerose éclata de rire.

- Quoi?? Pourquoi tu t’étonnes que je pose la question? Fit-elle en riant franchement. Ou alors tu as déjà fantasmé sur lui, c’est évident! Lui était juste là, d’ailleurs, de l’autre côté du comptoir. Franchement, Evangéline, ouvre les yeux! Tu as vu sa tronche? Une gueule à en faire damner plus d’une! Je ne te crois absolument si tu prétends n’avoir jamais même imaginé Alex dans ses plus simples atours! Puis, elle s’adressa directement au principal intéressé. Prends le compliment mon chou, c’est de bon cœur! Dans tous les cas, je saurai volontiers à qui penser dans les prochains jours, lors de mes moments de solitude! Je ne m’en cache aucunement!

Son objectif était atteint : l’ambiance était carrément différente de plus tôt. Plus légère, plus enjouée, plus agréable.

- J’y crois pas! Vous êtes qu’amis? Mais qu’est-ce que vous attendez? La vie est courte, il faut en profiter pendant que l’occasion se présente! Ou alors j’ai tout faux et vous êtes en relation avec quelqu’un d’autre, chacun de votre côté... Après, certains diraient que la fidélité est surfaite... Ça ne vient pas de moi, je l’ai entendu quelque part dans le Sins District, je vous assure.

Assurément, elle était blanche comme neige. Cette mine innocente qu’elle tirait ne duperait personne, elle pouvait en mettre sa main au feu. D’ailleurs, le clin d’œil complice qu’elle leur adressa avait pour but de démentir sa supposée honnêteté.

- Ma foi, cette soirée va de surprise en surprise! Je ne m’attendais pas à terminer mon parcours dans cet endroit charmant avec deux compagnons fort distrayants! J’admets apprécier ce moment en votre compagnie, mes amis! Notre rencontre était fortuite, Evangéline, mais je remercie l’univers de t’avoir placé sur ma route, autrement, je me serais très certainement moins amusée qu’en ce moment!

Et c’était peu dire, vu les goujats qui avaient osé porter la main sur elle.

- Allez, je te renvoie la question : as-tu des rêves, des envies, des aspirations?? Fit-elle en direction de sa compagne au teint café. Je doute que la richesse en fasse partie, puisque ça semble être davantage mon truc! Mais je suis curieuse. Forcément, tu ne souhaites pas d’emblée être serveuse dans un bar toute ta vie... pas vrai? Sans offense. Je suis mal placée pour faire des remontrances quant à ton emploi du temps, de toute façon.

L’alcool commençait tranquillement à lui monter à la tête. Était-ce semblable pour son interlocutrice?

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Sans_t27

I'm bulletproof, nothing to lose
Fire away, fire away
Ricochet, you take your aim
Fire away, fire away
Shot me down but I won't fall
I am titanium

#99cc33

THÈME
Evangéline De Sullustéhan
Niveau 2
Evangéline De Sullustéhan
Messages :
45
Exp :
157
Date d'inscription :
21/10/2021
A chaque rencontre d’âme en perdition, une nécessité de sauvetage se manifeste naturellement dans ton cœur sensible sans forcément réaliser que cela pourrait paraître condescendant. Oh il suffit d’échanger quelques instants avec ta personne pour se rendre compte qu’il n’y a absolument rien d’hautain chez toi mais cette manie, inculquée très jeune et fortement liée à ta nature profonde, fait qu’il ne te vient que rarement à l’esprit que… Parfois on ne veut pas être sauvé. Parfois on en a pas besoin. Alors forcément, le discours tenu par la belle Primerose fait quelque peu chavirer tes croyances profondes pour mieux les heurter. Son discours se voit être étonnamment lucide et convaincant aussi, quand bien même tu ne cautionnes pas son choix de carrière, tu n’émets pas la moindre protestation.

-De toute façon, ne sommes-nous pas en Roanapur? La ville de tous les vices? La fourberie est partout, dans chaque brique, dans chaque brin d’herbe. Apprendre à vivre avec elle est crucial.

Cette phrase pique le cœur et excite tes convictions n’est-ce pas ? C’est justement parce qu’elle a parfaitement raison que tu te retrouves ici bas, servant Le Seigneur avec une dévotion sans faille. Cette île est malade, porteuse d’un mal sombre qui ne souffre d’aucune limite réelle. Vous seuls, anges, êtes le rempart qui permet à quelques innocents de subsister encore vaillamment parmi les crocs de la bête.

La fleur de feu s’enorgueillit de tes compliments, les croquant à pleine dents pour mieux enchérir et si la luxure fait tout de même parti de ces vices, l’avarice également mais en une forme légère. Amenadiel en aurait des plaques s’il voyait avec quelle sorte de démon tu échanges en ce moment… Pire s’il savait à quel point tu apprécies cette soirée en sa compagnie. Tu imagines sans peine quel qualificatif il emploierait pour parler de Primerose et avec quel dédain il l’observerait… Ce qui aurait plus d’effet sur toi que sur la concernée. Tu aimes Amenadiel mais… Tu sais qu’il est le parfait représentant de ce que tu n’aimes pas parmi tes semblables. Cette propension à se prendre pour Dieu en dispensant mort et jugement à la hâte. Si Primerose a croisé davantage d’ange comme lui alors il n’y a rien d’étonnant à ce qu’elle soit surprise par ton comportement et à en juger par la douceur soudaine dont s’enrobe sa voix, elle s’emploie plus souvent à se montrer intouchable si bien que ton inquiétude sincère parvient à la désarçonner un peu. Comment fais-tu pour porter tant d’Amour en toi Evangéline ?

- Nous avons suffisamment parlé de moi! Avant toute chose : tu permets que je te tutoie? Vu nos échanges plutôt personnels de plus tôt, je crois qu’une certaine étiquette de proximité s’impose! De toute façon, à voir à la vitesse à laquelle nous buvons, l’ivresse aura tôt fait d’abaisser notre niveau de bonnes manières!

Force est de constater qu’à nouveau, elle a raison aussi c’est avec un regain de bonne humeur que tu viens faire tinter ton verre contre le sien pour ensuite en voler une gorgée.

-Vous avez déjà été amants, toi et Alex, pas vrai?

Oh bon sang !! Cette question si brutale et si soudaine porte un coup inattendu à ta conscience et tu en viens à cracher ta gorgée directement sur…Alex.

-Putain Evaaaaaa !
-Oh pardon !!

Le barman ayant servi de cible tâtonne le bar désespérément à la recherche d’une serviette pour s’essuyer le visage, évitant d’ouvrir les yeux puisque ta boisson est alcoolisée. Tandis que ta comparse se fend d’un rire amusé, tu te redresses et te couches sur le bar afin d’attraper un chiffon que tu glisses dans la main de ton ami.

- Quoi?? Pourquoi tu t’étonnes que je pose la question? Ou alors tu as déjà fantasmé sur lui, c’est évident! Franchement, Evangéline, ouvre les yeux! Tu as vu sa tronche? Une gueule à en faire damner plus d’une! Je ne te crois absolument si tu prétends n’avoir jamais même imaginé Alex dans ses plus simples atours! Prends le compliment mon chou, c’est de bon cœur! Dans tous les cas, je saurai volontiers à qui penser dans les prochains jours, lors de mes moments de solitude! Je ne m’en cache aucunement!

Oh Seigneur faites-la taire par pitié. Plus Primerose enchaîne les phrases et plus tu rougis à vue d’œil, cherchant même désespérément à cacher ton embarras en noyant ton museau dans le restant de ta boisson. Pourtant même si tout ceci est affreusement gênant pour toi et qu’en plus, visiblement, Alex trouve la situation absolument délicieuse, tu ne peux retenir un sourire qui vient fendre ton visage lorsque tu termines de vider ton verre. La beauté infernale est si spontanée et si franche, une énergie chaude semblable à un feu au bord d’un torrent agité auprès duquel on ne peut s’empêcher de venir se réchauffer. C’est agréable et si vivant.

- J’y crois pas! Vous êtes qu’amis? Mais qu’est-ce que vous attendez? La vie est courte, il faut en profiter pendant que l’occasion se présente! Ou alors j’ai tout faux et vous êtes en relation avec quelqu’un d’autre, chacun de votre côté... Après, certains diraient que la fidélité est surfaite... Ça ne vient pas de moi, je l’ai entendu quelque part dans le Sins District, je vous assure.

Alex et toi échangez un regard avant d’éclater d’un rire spontané puis le jeune homme s’accoude au bar avant d’ajouter ces quelques termes légèrement…hum... gênant ?

-Si ça ne dépendait que de moi, Evangéline serait à moi.

Le regard qu’il te lance provoque un sourire crispé.

-Mais mademoiselle ne veut pas prendre de risque au boulot. En plus il paraît que je drague trop, donc bon.

Comme une petite fille prise en faute, tu abaisses le regard sur le bois du comptoir soudainement devenu très intéressant. Et sans mot dire, Alex vient glisser devant toi un nouveau verre cette fois, rempli d’un liquide crémeux. Lorsque tu reconnais le breuvage tu redresses le visage, un sourire des plus lumineux venant habiller tes lèvres afin de te faire oublier ton embarras. Tu t’empresses de récupérer ton dû entre tes doigts et vient trinquer une nouvelle fois avec ta nouvelle amie ( ?) avant de plonger tes lèvres dans le baileys gracieusement offert. Alex te connaît définitivement trop bien.

- Allez, je te renvoie la question : as-tu des rêves, des envies, des aspirations?? Je doute que la richesse en fasse partie, puisque ça semble être davantage mon truc! Mais je suis curieuse. Forcément, tu ne souhaites pas d’emblée être serveuse dans un bar toute ta vie... pas vrai? Sans offense. Je suis mal placée pour faire des remontrances quant à ton emploi du temps, de toute façon.

Et cette question.. Ma foi… te laisse bien bête. Des rêves ? A toi ? En dehors des missions confiées par Dieu Tout-Puissant ? Jamais ô grand jamais tu ne t’étais dit que tu pourrais avoir des ambitions durant ton existence parmi les humains ! La seule raison de ta présence ici se trouve dans le combat mené contre les forces démoniaques alors dans pareil contexte, comment s’imaginer un seul moment que tu puisses exister pour toi ? Tu ne vis et n’existes que pour servir et protéger la ruche. Vous n’êtes qu’un. Un Tout. Le bien du plus grand nombre passe toujours avant celui de l’individu, c’est ce qui fait votre force et votre ténacité. Comment pourriez-vous aisément vous sacrifier si vous pensiez à votre propre intégrité ? Ce lien mystique qui vous unit les uns aux autres dissipe tout besoin égoïste mais vous procure, paradoxalement, une puissante empathie les uns envers les autres. Vous vous aimez, vous vous soutenez et vous vous battez toujours ensemble. Alors… des rêves ? Pour toi ? Tu prends une longue gorgée de crème de whisky avant de poser ton regard sur les océans emeraudes de la diablesse.

-Franchement ? Je n’en ai aucune idée. J’veux dire… Tu connais les raisons de ma présence ici… Dis-tu en jetant un coup d’œil discret à ton collègue et ami qui s’affaire à ranger la vaisselle propre. Alors je n’ai jamais pris le temps de réfléchir à autre chose.

Jamais tu ne douteras de ta dévotion ainsi que de ta mission ici bas mais la réponse que tu donnes à la démone… Tu la trouves un peu triste non ? Tu as découvert que les humains étaient capables d’accomplir des choses étonnantes par simple besoin de rêver ou ambitions et tu réalises à présent que tu leur envies cette capacité. Une gorgée de plus s’infiltre en toi et commence à déployer ses sournois effets. Une touche d’euphorie vient fendre ton minois d’un sourire amusé.

-Oh tiens ! Et si tu me disais dans quel domaine tu me verrais ? J’devrais tenter quoi d’après toi ?

Qu’il est bon de faire preuve d’un peu d’insouciance n’est-ce pas ? En ce moment tu n’as juste plus envie de penser à toute cette guerre qui se déroule au nez et à la barbe des humains, tu n’as plus envie de penser à tes consoeurs et confrères qui risquent leur vie pour le bien de tous ni même aux combats que tu devras mener demain et les jours qui suivront. Là ce soir, tu comprends que tu as envie de t’amuser et que Primerose semble être la parfaite complice pour cela. Peut-être regretteras-tu… ? Mais comme je le disais, ça fait du bien de faire preuve d’un peu d’nsouciance.

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Signat10
Primerose
Niveau 2
Primerose
Messages :
70
Exp :
234
Date d'inscription :
11/11/2021
Localisation :
Probablement quelque part dans le Sins District
Coupe de vin rouge à la main, la rose incendiaire faisait pivoter le liquide alcoolisé à l’intérieur de son réceptacle cristallin d’un geste léger rotatif. Son regard était pétillant alors qu’elle détailla sa vis-à-vis d’un air analytique. Elle devait admettre que le constat qu'elle réalisait était à la fois d’une tristesse aberrante et d’un ennui incroyable. Les anges étaient vraiment de magnifiques pantins pouvant être contrôlés à la guise d’une seule et unique déesse faisant preuve d’un égoïsme titanesque. Evangéline n’avait visiblement jamais appris à développer ses envies, ses ambitions, ses rêves pour le futur… Intérieurement, la démone avait envie d’éduquer la jeune femme en ce sens. Une douce forme de perversion qui, au fond, ne faisait réellement de mal à personne. Il n’y avait aucune honte à développer une libre pensée, pas vrai? Enfin, si les créatures infernales dans son genre (et probablement une grande partie de la population humaine, devait-on le préciser) n’y voyaient là qu’une façon tout à fait appropriée d’affronter la vie, les anges, eux, préféraient s’encoffrer dans leur petite vision collective et pathétique imposée par leurs mœurs débiles. Oui… Evangéline verrait les choses un peu différemment ce soir! Primerose avait envie de la pervertir un tout petit peu, en lui ouvrant les yeux.

Assurément, sa question toute simple avait fait son effet! La beauté éthérée prit une longue rasade de sa boisson forte et crémeuse, puis révéla à son interlocutrice qu’elle n’avait aucunement envisagé le futur ou développé des rêves qui lui étaient propres. En réponse toute simple à l’interrogation de sa compagne, Primerose opina du chef. Bien sûr qu’elle connaissait la raison de la venue de l’immaculée sur terre! Ne gratifiait-elle pas les pauvres mortels de son illustre présence dans le but de chasser le malin[/]? [i]Pourfendre le mal? Protéger la veuve et l’orphelin et châtier les villains? Primerose connaissait la chanson et pourrait réciter le refrain par cœur. Toutefois, malgré tout, il lui semblait que la guerrière à la chevelure de perle était un peu différente de ses compatriotes qui se tenaient au front. Une étincelle scintillait au fond d’elle, ne demandant rien d’autre que de s’embraser pour briller de son plein potentiel… Ça tombait bien! Primerose adorait jouer avec le feu! Elle en aurait applaudi d’excitation si elle n’avait pas été plus mesurée dans ses gestes et propos.

- Hmm… Rétorqua l’incendiaire alors qu’elle observait son vin toujours tournoyant. Ne le prend pas mal, très chère, mais je trouve tes propos un peu tristes. N’as-tu jamais rêvé de voler de tes propres ailes? Prendre tes propres décisions basées sur tes propres envies, tes propres valeurs? Enfin, ne te méprends pas : si ton cœur est en parfaite harmonie avec la symphonie fredonnée par ta famille, alors c’est une excellente chose. Toutefois, je te sens un peu différente… Enfin, il ne faut pas chercher bien loin! Certains de tes frères et sœurs n’auraient pas levé le petit doigt pour me venir en aide, alors que toi… Tu t’es jetée dans la danse les yeux fermés. Et quelle performance! Tu aurais dû voir cela, Alex! Evangéline s’est opposée à mes agresseurs de toute la force de son caractère! Autrement… je n’ose pas imaginer ce qui serait advenu de moi…[/b]

Une demi-vérité. Elle n’allait tout de même pas révéler à l’humain que son amie était une guerrière redoutable! Elle ne savait pas à quel point le barman connaissait bien la jeune femme ou pas… Alors il n’était bien compliqué de s’imaginer ce joli brin de femme, affronter des malfrats par la simple pureté de ses intentions. Evangéline avait le cœur bien placé et de solides convictions… Du moins, c’est ce qu’avait instantanément statué Primerose à son sujet en discutant avec elle.

Oh la question pertinente! Dans quel domaine verrait-elle la jolie fleur des neiges? Voilà qui demandait réflexion… Un air pensif au visage, la beauté prit une longue rasade de ce vin fabuleux que lui avait préalablement servi Alex.

[b]- Travail social.
Conclut-elle en détaillant son interlocutrice. Je ne crois pas me tromper en déclarant que tu as le cœur sur la main et qu’aider les gens plus démunis ou ayant des soucis te donne le sentiment du devoir accompli. Effectuer des interventions auprès des jeunes délinquants pour comprendre d’où ils viennent et les ramener dans le droit chemin, ça ne te brancherait pas? Faire une réelle différence là où le besoin est le plus criant? Aider des femmes comme moi en fournissant le nécessaire pour les aider à rester en santé et pour les accompagner en cas de violences subies? Approcher les enfants vivant dans la rue pour s’assurer que leurs besoins primaires sont bien remplis, pour leur permettre de s’épanouir au mieux? Roanapur est une ville pourrie, Evangéline. Juste à voir le Sins District et la South Zone, nous pouvons constater que les appels à l’aide sont criants.

Puis, notant à quel point ses propos pouvaient être chargés de beaucoup trop de sérieux, Primerose changea de tactique. Le but était de pousser l’ange à faire usage de sa frivolité intérieure, pas de l’ancrer davantage dans ses beaux principes qui ne ceignaient en rien à une soirée de beuverie.

- ... Ou toiletteuse pour chiens, c’est selon tes préférences Elle haussa les épaules en esquissant un sourire amusé, terminant sa coupe en une rasade. Quoi!! Vous ne trouvez pas que les chiens sont adorables, avec leurs grands yeux larmoyants? Et imagine? Tu cibles les cabots des gens riches et célèbres et BANG, une tonne de frics entre tes mains. Je suis persuadée que Paris Hilton paie une fortune pour chouchouter ses chihuahuas qui ont probablement des fringues qui valent plus cher que les miennes! On tient une idée de génie entre nos mains, que je dis! Enfin, je dis ça, mais je suis personnellement davantage une cat lady...

Qu’on se le dise : la grâce et la finesse des félins supplantaient hautement la naïveté évidente dont faisait preuve la grande majorité des cabots... Enfin tout ça était une opinion hautement personnelle. Jetant un regard circulaire à la pièce principale du commerce, la démone nota les rires qui fusaient de la part d’un groupe de quelques personnes, attablé plus loin. L’ambiance était bonne, les convives appréciaient l’alcool assurément de qualité qui était mise à leur disposition. Mais étonnamment, Primerose avait envie d’un peu plus de divertissement. Ramenant son attention vers l’ange qui se trouvait devant elle. Son regard pétillant témoignait bien du fait qu’elle n’avait aucunement envie de rester assise bien sagement. Se redressant en position debout, elle s’étira langoureusement, puis se rapprochant de la créature séraphique avant de s’appuyer presque nonchalamment sur le tranchant du comptoir de bois poli, gratifiant par le fait même Alex d’une vue sans équivoque sur son décolleté.

- J’ai envie de m’amuser, déclara-t-elle à brûle-pourpoint. Ne vous méprenez pas, cet endroit est d’un confort absolu et l’alcool est excellent. Mais j’ai envie de danser, de me trémousser un peu. Il y a une discothèque, plus loin sur A. Lincoln Avenue. Je n’y suis jamais allée, mais je serais très tentée d’y mettre les pieds! Alleeeeeez Evangéline! Viens avec moi, ce sera nettement plus amusant que d’y aller seule!

Effectuant une petite moue et papillonnant des paupières, la créature infernale jouait de ses charmes pour soumettre son amie improbable à sa volonté. Franchement, elles ne feraient rien de mal. Simplement passer du bon temps et rire un peu.

- Je te jure, ce n’est pas un endroit bizarre ou inapproprié, continua-elle en poussant légèrement l’ange de l’épaule en une boutade amicale. Le Mango Club que ça s’appelle, je crois. Attends... Enfonçant sa main dans son sac à main, la prostituée dégaina son téléphone portable et tapota l’écran tactile. Hop, petite recherche dans Google et des photos dudit club apparurent. L’endroit était bien coté et les clichés donnaient envie. Regarde! Ça l’air bien, non?

Visiblement, elle l’avait convaincu! Gloussant de satisfaction, la démone agrippa le bras de sa compagne, rangea son téléphone, et l’attira vers la sortie, saluant Alex et l’invitant au passage, si son quart de travail ne s’étirait pas trop au-delà des heures dites raisonnables.

Les deux créatures surnaturelles déambulaient sur le trottoir, fortes de leur taux d’alcool plutôt élevé. Les gens qui croisaient leur route ne voyaient là que deux copines un peu bourrées à la recherche de divertissement... ce qui n’était carrément pas loin de la réalité! Primerose était carrément de bonne humeur, ce qui changeait de son cynisme et sa désillusion habituelle. Au loin, les deux femmes purent rapidement déceler l’affiche scintillante en néon du Mango Club et, d’ores et déjà, une musique rythmée parvenait en sourdine jusqu’à leurs oreilles. La démone se trémoussait déjà, son corps entier réclamant de se dégourdir sur une piste de danse! Ça faisait si longtemps qu’elle ne s’était pas simplement amusée sans avoir à se dégoter un ou deux clients! Ce soir, elle se divertirait comme elle l’entendait, sans ressentir l’obligation de plaire à quelqu’un. Et franchement, qui aurait cru qu’elle se serait acoquinée à une ange pour ce faire? Certes, elle possédait une tolérance supérieure à certains autres démons face à la présence des emplumés célestes, mais jamais elle n’aurait cru être complice de l’un d’entre eux dans des circonstances similaires! Ça changeait de la rengaine habituelle... Ce soir, elles n’étaient que deux femmes en guise de divertissement, rien de plus.

Le solide gaillard qui servait de bouncer à l’entrée de l’établissement les jaugea d’un regard inquisiteur, puis s’écarta, pour les laisser passer. Primerose gloussa comme une gamine et lui balança un clin d’œil complice au passage alors qu’elle entrait dans le club à la suite d’Evangéline. Oh bon sang! Cette musique! La catin avait le rythme dans la peau! Sans retenue, elle agrippa la main de sa compagne originellement ailée puis trotta jusqu’à la piste de danse où les gens entassés se tortillaient déjà avec entrain.

- Allez, danse avec moi, Evangéline! S’écria Primerose pour se faire entendre malgré le timbre très élevé de la musique alors qu’elle se trémoussait déjà. Laisse-toi aller un peu! Move that body, sweet heart!

White or red... who really cares? [TERMINÉ] Giphy

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Sans_t27

I'm bulletproof, nothing to lose
Fire away, fire away
Ricochet, you take your aim
Fire away, fire away
Shot me down but I won't fall
I am titanium

#99cc33

THÈME
Evangéline De Sullustéhan
Niveau 2
Evangéline De Sullustéhan
Messages :
45
Exp :
157
Date d'inscription :
21/10/2021
- Hmm… Ne le prend pas mal, très chère, mais je trouve tes propos un peu tristes. N’as-tu jamais rêvé de voler de tes propres ailes? Prendre tes propres décisions basées sur tes propres envies, tes propres valeurs? Enfin, ne te méprends pas : si ton cœur est en parfaite harmonie avec la symphonie fredonnée par ta famille, alors c’est une excellente chose. Toutefois, je te sens un peu différente… Enfin, il ne faut pas chercher bien loin! Certains de tes frères et sœurs n’auraient pas levé le petit doigt pour me venir en aide, alors que toi… Tu t’es jetée dans la danse les yeux fermés. Et quelle performance! Tu aurais dû voir cela, Alex! Evangéline s’est opposée à mes agresseurs de toute la force de son caractère! Autrement… je n’ose pas imaginer ce qui serait advenu de moi…

Les propos premiers font naître une légère rougeur sur ton visage mais lorsque ton amie du soir commence à dériver vers tes exploits de sauveuse, un petit élan de panique saisit ton cœur pour le malmener jusqu’à ce que tu comprennes que Primerose n’outrepassera pas la limite. Un petit soupir de soulagement choit de tes lippes et tu portes une main à ton palpitant. Primerose reprend la parole et ma foi, les alternatives qu’elle te cite te paraissent toutes plus pertinentes les unes que les autres. Il y a effectivement de quoi faire à ce niveau ! Peut-être pourrais-tu prendre l’Antre comme point de départ et en discuter avec Maxence ? Derrière ses airs d’homme bourru et légèrement cupide, se cache un certain besoin social. Tu as remarqué les fois où il avait donné aux gosses quelques repas qu’il avait préparé tard le soir. Et puis il y avait ce soir-là où une femme, marquée par les coups de son mari, était venue se réfugier dans les toilettes pour dame. Si tu t’étais occupée d’elle, Maxence, quant à lui, c’était occuper « d’accueillir » le fameux mari. Peut-être arriveras-tu à le convaincre de faire quelque chose ? Pourquoi ne pas organiser une fois par semaine une session de repas gratuits pour les plus démunis ? Oh bien sûr cela nécessitera de fermer l’Antre un jour… Ce qui fera forcément perdre de l’argent… Mais et si-

- ... Ou toiletteuse pour chiens, c’est selon tes préférences. Quoi!! Vous ne trouvez pas que les chiens sont adorables, avec leurs grands yeux larmoyants? Et imagine? Tu cibles les cabots des gens riches et célèbres et BANG, une tonne de frics entre tes mains. Je suis persuadée que Paris Hilton paie une fortune pour chouchouter ses chihuahuas qui ont probablement des fringues qui valent plus cher que les miennes! On tient une idée de génie entre nos mains, que je dis! Enfin, je dis ça, mais je suis personnellement davantage une cat lady...

Tes perles d’argent s’écarquillent grandement sous l’étonnement puis c’est un franc éclat de rire qui explose entre tes lèvres rosées. Sans réellement y faire attention tu étais d’ores et déjà en train de repartir dans tes pérégrination d’ange aux ailes immaculées et l’insouciance tant recherchée était en train de mettre les voiles. Heureusement que Primerose est là n’est-ce pas ? Oh Evangéline, tu as tant de mal à relâcher la pression… S’amuser sans penser aux conséquences, centrer ton regard sur toi-même… Des choses qui te semblent bien plus ardues à mettre en place, plus ardues qu’exécuter un démon.

Parlant de démon, voilà que celui qui te tient compagnie semble avoir une idée derrière la tête puisque la jeune femme s’approche de toi, le regard pétillant de malice. Tu arques un sourcil, curieuse et lorsque Primerose te gratifie de cette mine si suppliante et adorable…Ma foi… Tu ne peux que craquer n’est-ce pas ? Si elle parvient à te faire céder avec tant de facilité, tu ne doutes pas que les hommes doivent lui manger dans la main encore plus aisément. Oui, Primerose pourrait conquérir le monde à elle toute seule. Lorsqu’elle te montre la page du club sur son téléphone, des souvenirs de conversations avec des clients te reviennent en mémoire ; ce club est effectivement tout nouveau et fait partie d’une enseigne internationale qui se vante d’accueillir régulièrement des DJ et groupes populaires.

Tu esquisses un sourire avant de lever les mains en signe de reddition, saisissant ton verre pour terminer de manière peut-être un peu trop brutale, la dernière grosse gorgée qu’il restait. Aussi lorsque tu sautes de ton tabouret pour suivre la fleur démoniaque, tu sens rapidement une forme de fourmillements venir te mordiller les jambes et le visage. Une fine rougeur vient discrètement lécher tes traits carmélites. Oh douce Eva’, nous avions bien dit que tu ne tenais pas vraiment l’alcool mh ? Te voici non pas totalement soûl mais disons…Joyeuse ? Pompette ? Oui c’est bien cela ! Forte de cette euphorie nouvelle, vous vous dirigez sans mal vers la fameuse boîte de nuit et il ne vous fallu que quelques secondes pour franchir la sécurité de l’entrée. Il faut dire que vous avez été gâtée par la nature et qu’une belle frimousse est toujours très appréciée dans les clubs branchés.
A peine à l’intérieur voilà que la musique capture tes oreilles pour s’y engouffrer avec violence, monopolisant l’attention de ton cerveau embrumé d’alcool. Primerose te guide jusque sur le dancefloor et lorsque ta fine silhouette se retrouve embarquée par l’effervescence ambiante, un éclat de rire tombe de tes lèvres et tu décides de te laisser volontiers kidnappée par cette étrange et salvatrice soirée. Ton corps ne tarde pas à calquer ses mouvements sur le rythme de la musique qui pulse au gré des envies des clients des lieux. Tu ondules, sautilles et te trémousses comme tu n’as plus fait depuis longtemps. Bien sûr que vous sortez régulièrement avec Angélique, Elinelle et Amenadiel mais il y a toujours cette bulle céleste qui vous enrobe, une forme de Devoir et d’Honneur intrinsèque. Là, en compagnie de Primerose, c’est comme si vos statuts respectifs disparaissaient et que vous n’étiez plus que deux jeunes femmes qui croquent la vie.

Les minutes s’égrènent, la joie simple du moment vous dévore mais pourtant quelque chose finit par attirer ton regard au-delà des corps se déhanchant allègrement. Au fond de la salle, près de la porte des toilettes pour femme, tes perles d’argent repèrent une frêle jeune femme semblant se débattre contre un homme faisant le double de sa taille. Tu ralentis tes mouvements de danse et penches légèrement le visage, ton sourire se fanant doucement tandis que ton cerveau saisit ce qui se déroule non loin de vous. Tes sourcils se froncent et d’un pas légèrement maladroit, tu te fraies un chemin entre les silhouettes dansantes pour finalement atteindre le lieu du drame. Tu t’avances et tapotes l’épaule de l’inconnu qui te jette un regard noyé d’absence d’intellect utilisable. La musique se faisant un peu moins forte à cet endroit, tu te permets de prendre la parole d’une voix un peu plus criante que d’ordinaire :

-ça c’est mal. Elle n’a pas envie d’être avec toi alors…laisse la.

Pour toute réponse l’énergumène se contente de hausser les épaules et de reporter son attention sur sa proie. Tu n’apprécies vraiment pas son attitude, d’autant plus que tu étais censée pouvoir t’amuser sans te soucier de quoi que ce soit d’autre que de ton déhanché et des taquineries de Primerose, d’ailleurs cette dernière se tient non loin de toi, observant et écoutant sans pour autant se priver de la musique entêtante qui défile. Soumise aux effets de l’alcool bu tantôt, tu places ta patience et ta pédagogie au placard et dans un geste vif, tu envoies un coup de talon à l’arrière de l’un des genoux de l’inconnu, forçant ce dernier à presque tomber à genoux. Profitant de sa soudaine perte d’appuis, tu saisis l’arrière du col de son t-shirt et tires fermement dessus, l’homme passablement aviné, se retrouve emporté par son manque d’équilibre et titube maladroitement vers l’arrière. Il se contorsionne étrangement afin de se rattraper et tend une main désespérée afin d’agripper le premier point d’attache qu’il trouve….Point d’attache qui se trouve…Être l’élégant décolleté d’une Primerose au réflexe habile puisqu’elle parvient de justesse à éviter que ses attributs ne saluent l’assemblée. Avec un air dédaigneux, elle fait lâcher prise à l’individu qui s’étale alors au sol sous le regard médusé des quidams les plus proches. Tu ne peux contenir un rire moqueur face à la scène grotesque mais l’inconnu n’ayant pas apprécié d’être ainsi ridiculisé, se relève et se dirige d’un pas maladroit dans ta direction, la mine menaçante. Ton regard se rétrécit sous l’agacement et lorsqu’il se jette vers l’avant pour tenter de te coller un coup de poing, tu esquives à la dernière seconde afin de le laisser s’écraser copieusement le visage contre le mur à proximité.
Votre altercation finit par attirer plusieurs regards curieux si bien qu’un vigile ne tarde pas à vous rejoindre, la mine sévère.

-Qu’est-ce qui se passe ici ?!

Ce qu’il y a d’amusant avec l’alcool, c’est qu’il emporte avec lui les inhibitions les plus ancrées.

-Il se passe que vous faites tellement bien votre travail, que je viens d’éviter un potentiel viol à cette fille ?! Quelle merveilleuse publicité pour le Mango.

Et voilà. Evangéline la douce et compréhensive s’est endormie sous le poids des molécules d’alcool pour laisser place à de la franchise sans gants et ma foi, plutôt surprenante venant de ta personne. Surpris par tes propos, le vigile marmonne quelque chose avant de ramasser l’individu et de s’éloigner. Dans un geste puéril, tu tires la langue à l’homme bourré puis reporte ton attention sur la demoiselle qui n’avait pas osé bouger.

-Est-ce que ça va ?

Lorsque la jeune femme comprend que tout danger est enfin écarté, elle se jette littéralement sur toi et alors que tu t’attendais à une étreinte pleine de gratitude tu te retrouves… Avec la bouche de cette inconnue sur la tienne, découvrant qu’elle devait avoir bu quelques shots de tequila. Ton regard s’écarquille fortement alors que tu restes figée, l’éclat de rire de Primerose parvenant aisément à tes oreilles.

-Merci beaucoup ! Vous êtes un ange !

Ajoute l’inconnue après avoir détacher ses lippes des tiennes, son corps ne tardant pas à disparaître parmi la foule.

-… Vous n’imaginez pas à quel point vous avez raison.

Hébétée par la boisson et les derniers événements, tu retournes auprès de Primerose avec un sourire béat et décides de reprendre votre soirée danse, saisissant la diablesse par la main pour retourner au centre de la piste de danse. Décidément cette soirée est pleine de rebondissements !
!

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Signat10
Primerose
Niveau 2
Primerose
Messages :
70
Exp :
234
Date d'inscription :
11/11/2021
Localisation :
Probablement quelque part dans le Sins District
La musique qui vrillait les tympans et l’âme avec intensité. Les lumières tamisées. Les corps entassés bougeant de manière rythmée, comme connectés les uns aux autres par la même mélodie. Cette ambiance qui donnait l’impression que tout était permis... exactement ce dont son taux d’alcool avait besoin! Bras dans les airs, la jolie rousse se trémoussait au tempo de la musique, se foutant complètement de sa proximité (qui d’ordinaire, serait awkward) avec les autres et profitant simplement du moment présent avec cette copine improbable qu’elle s’était faite.

Elles ondulaient sur les ondes musicales comme s’il n’y avait plus de lendemain, l’esprit complètement embrouillé par les vapeurs d’alcool et le cœur chargé de cette joie presque bon enfant de vouloir s’amuser sans penser aux conséquences. Elles connectaient, sans même le savoir. Qu’une complicité aussi insoupçonnée ait vu le jour relevait presque du miracle... Et susciterait assurément la colère de ceux qui observeraient la scène d’un mauvais œil. Toute forme de proximité entre un ange et un démon était vu comme une abomination et il était à parier que les deux antonymes féminins en étaient parfaitement au courant. Pourtant, en ce moment, elles n’étaient que deux âmes différentes soucieuses d’arriver au même but : l’insouciance.

Et elles y arrivaient plutôt bien, à priori!

La chanson tendance arrive à sa fin, laissant place à un hit des années 90 qui ne fit que raviver l’énergie des danseurs déjà bien présente. C’est donc sur le beat de What is love de Haddaway que Primerose se retourna pour faire face à Evangéline... pour finalement réaliser que cette dernière s’était volatilisée... What the hell? C’était une véritable ninja à plumes, celle-là! Sourcils froncés et air interrogateur au visage, la créature incendiaire jetait des regards circulaires autour d’elle, s’étirant le cou par moment pour tenter de voir par-dessus la foule en délire, sans grand succès. Intriguée davantage que soucieuse, la prostituée décida finalement de quitter sa position enviable à travers la clientèle endiablée et se dirigea instinctivement vers les toilettes, là où elle n’eut aucun mal à reconnaître la silhouette gracile de sa copine éthérée.

Que se passait-il donc? Ce connard s’en était pris à sa copine ou quoi? Bras croisés sur la poitrine, la rouquine détailla le bougre en haussant un sourcil, notant au passage toute l’arrogance dont ce dernier décidait de faire preuve. Bien mauvais choix de vie, s’il voulait son avis. Assurément, la céleste décida que les bonnes manières n’étaient plus de mise à cette heure tardive, puisque c’est à la surprise générale qu’elle flanqua un solide coup de pied derrière les genoux du connard de service. Déstabilisé, l’individu ne put faire autrement que de flancher les genoux avant de se faire agripper voracement par l’encolure de son t-shirt. Décidément, on ne plaisantait pas avec Evangéline! Cette dernière était une combattante redoutable (même ivre, tiens!) et la scène eut ce chic d’amuser Primerose... Enfin, jusqu’à ce que l’ivrogne ciblé ne perde à nouveau l’équilibre, pivote sur lui-même dans un réflexe totalement inné... et empoigne sans élégance la jolie robe verte de Primerose, laquelle poussa un cri de stupéfaction.

La scène était surréaliste! À un point tel que la rouquine eut l’impression de voir le tout se dérouler au ralenti : les traits furieux d’Evangéline, la panique du connard, la main vers sa poitrine, les doigts qui s’agrippent au textile de son décolleté... Bien que la démone eut de vifs réflexes pour protéger ses monticules à la peau albâtre d’une libération inopinée, elle n’eut aucun mal à s’imaginer, à moitié nue dans cet établissement public, le mamelon aussi fuyant que son regard chargé d’humiliation. Fort heureusement, cette dernière partie ne s’était pas produite et la catin retenait farouchement le tissu enserrant son précieux poitrail, à l’instar un dragon protégeant son trésor.

- Ça va pas?!! Sale porc!! Cria-t-elle furieuse.

Louboutin balancé dans les parties génitales, le plébéien n’eut aucun autre choix que de capituler sous la douleur et la honte de voir sa drague bon marché réduite au néant. Si sa fierté semblait s’être fait la malle sans préavis, sa colère, elle, n’en fut que plus virulente. Dents serrées et laissant tomber le semblant de bonnes manières qui lui restaient, le dude se redressa d’un geste rageur et fondit, tel un taureau enragé, en direction de l’immaculée qui n’eut aucun mal à esquiver l’assaut maladroit. Tel un balourd exempt de crédibilité, l’ivrogne terriblement humain termina son parcours funeste contre le mur derrière la belle, à l’instar d’une scène particulièrement loufoque d’un dessin animé tout droit sorti des studios de Warner Bros. L’altercation eut ce chic d’attirer la foule de curieux et suscita, bien vite, l’attention des employés chargés d’assurer la sécurité des lieux.

Torse bombé, biceps gonflés à bloc et expression digne des plus grands douchebags fréquentant les gyms du centre-ville [Nathan, c’est toi?!], le gorille faisant office d’agent de sécurité crut bon intervenir, lequel fut rembarré par une Lilliputienne d’Evangéline si en colère qu’elle en fumait presque sur place. Stupéfait devant tant d’audace et craignant de déclencher le courroux d’une cliente potentiellement dans ses règles, Donkey Kong marmonna sans intelligence quelques propos inaudibles, puis se saisit du trouble-fête dans le but évident de le jeter dehors.

Dire que Primerose était amusée était un euphémisme. Son large sourire témoignait à lui seul de toute son hilarité, chassant brusquement les dernières tensions ressenties découlant de la tentative de dénudement mammaire qu’elle avait subi plus tôt. Pour ajouter à l’euphorie du moment, sa copine angélique ne se fit pas prier pour tirer vigoureusement de la langue en direction de l’agresseur de plus tôt avant de se détourner vers la victime, histoire de s’enquérir de son état. La jeune femme désormais sauvée décida alors de témoigner de toute sa gratitude à l’intention de sa glorieuse salvatrice, usant d’une marque d’affection typique : la serrer contre elle avec beaucoup trop peu d’inhibition, signe que sa sobriété s’était également fait la malle depuis belle lurette. Et encore! Si la situation s’était limitée à cette étreinte, ça aurait été presque banal. NON! La pauvre victime poussa l’audace jusqu’à embrasser à pleine bouche une Evangéline qui s’attendait à tout sauf ça.

... C’était la goutte qui fit déborder le vase d’hilarité déjà beaucoup trop plein de Primerose.

Elle éclata de rire. Tout simplement. Comment pouvait-elle faire autrement? L’ironie s’ajouta à la partie à la suite des remerciements de l’humaine éméchée, cette dernière comparant la fille de Sullustéhan à... un ange. Franchement, cette soirée allait de surprises en surprises! Le regard de la démone croisa celui de la créature céleste, puis cette dernière ne se fit pas prier pour la saisir par la main et l’attirer à nouveau sur le dancefloor.

Se glissant entre les corps presque lovés les uns contre les autres, les deux copines improbables s’y remirent de plus belle, se trémoussant et se déhanchant au son de My Humps des Black Eyed Peas comme s’il n’y avait plus de lendemain. Elles se foutaient des regards qu’elles pourraient susciter, se foutaient des qu’en dira-t-on, elles qui étaient diamétralement opposées. Ce soir n’était pas un soir pour les convenances et les bonnes manières. Oh que non! Mais malgré leurs consommations de plus tôt à l’Antre, Primerose avait soif. Très soif!

- Allez, festoyons! Fit-elle d’une voix suffisamment forte pour couvrir la musique ahurissante, prenant la main d’Evangéline pour l’attirer à sa suite en direction du bar. J’ai soif! Je veux plus! Allez, c’est ma tournée ma jolie!

S’appuyant au comptoir lustré du bar, Primerose héla l’une des barmaids en service, laquelle se rapprocha des deux femmes, large sourire sur son magnifique visage fardé de maquillage. Sans attendre, la catin commanda 6 shots de Sambuca flambée, puis jeta un regard malicieux vers sa copine du moment. Elle y allait mollo pour le moment : trois shots chacune. Le nombre de consommations irait PROBABLEMENT à la hausse au courant de la soirée, qui sait! En un tour de main, les petits verres furent enlignés sur la surface lisse, puis embrasés, les jolies flammes bleutées dansant devant leurs yeux, dans la lumière tamisée de l’établissement. Elles gloussaient toutes les deux : il fallait dire qu’à priori, cette consommation ressemblait beaucoup à la rose incendiaire, à la fois brûlante et raffinée. La barmaid déposa rapidement un verre à l’envers sur les petits contenants enflammés pour en éteindre le brasier et HOP, les deux femmes enfilèrent le tout, la chaleur tapissant leur gosier. Une fois ses deux consommations ingérées, Primerose jeta un regard carrément amusé en direction de sa compagne, laquelle semblait grimacer sous la force de l’alcool.

- Allez, c’est pas tout, mais j’ai sérieusement envie de pisser, Fit-elle soudainement, son franc-parler prenant assurément le dessus sur sa classe habituelle. Après tout, à force de boire... Pas étonnant que sa vessie soit aussi pleine et sa tête aussi vide. Je vais au petit coin, je reviens! Te sauve pas, d’accord?

Elle titubait un peu sur ses escarpins, mais pour dire vrai, la catin ne s’en trouvait que plus hilare. Elle allait devoir faire preuve de beaucoup de concentration pour se rendre à la cuvette sans se tordre une cheville! Encore heureux, il n’y avait pas de fil d’attente devant la porte des femmes, parce que franchement, elle doutait pouvoir se retenir très longtemps! Poussant la porte battante, la démone se dirigea vers la première cabine libre afin d’exécuter sa besogne avec le plus grand soulagement. Juste à côté d’elle, de l’autre côté de la cloison, elle pouvait entendre des gémissements qui n’avaient absolument rien de féminin. Papier de toilette en main, Primerose se pencha légèrement vers l’avant, notant bien la position à genoux d’une demoiselle qui, de toute évidence, offrait à ce monsieur une petite gâterie digne de ce nom. Ce fut plus fort qu’elle : la rousse pouffa de rire, plaquant une main sur sa bouche au passage pour retenir le son de sa propre hilarité. Franchement, cette soirée était pleine de rebondissements!

Terminant sa besogne, elle tira la chasse et remonta sa culotte en dentelle noire avant de sortir pour se nettoyer les mains sous l’eau de l’évier. Elle jeta un regard critique sur son maquillage qui, somme toute, n’était pas trop défait, puis se sécha sommairement les mains.

- Il n’est toujours pas venu? S’exclama-t-elle à voix haute à l’attention évidente du couple toujours en plein batifolage. Girl, you need to work more on that mouth or you’ll never make him cum! I can’t believe it! Just suck it up, already!

Et elle éclata de rire. Non elle ne se mêlait pas de ses affaires, mais ils n’avaient qu’à faire ça ailleurs. Sans attendre la moindre réponse de leur part, la prostituée poussa de nouveau la porte pour s’aventurer dans la pièce principale du Mango. Rah... ses escarpins la faisaient bien chier en ce moment... Son équilibre était trop précaire, elle craignait de se blesser. Tant pis, elle les retira et les laissa pendre à sa main droite alors qu’elle marchait vers le bar dans la ferme intention de retrouver sa copine angélique. Tiens? Où était-elle? L’une des barmaids lui fit signe, geste auquel la démone répondit sans attendre.

- Tenez, pour vous! Fit cette dernière, lui tendant un verre de margarita. C’est un client qui vous offre cette consommation! Votre copine en a eu une aussi! D’un mouvement du menton, la barmaid désigna un homme en compagnie d’amis, plus loin.

Uh? Primerose détailla son verre alors que l’employée s’éloignait. Jetant un regard en direction du généreux donateur, la catin fronça des sourcils. Il lui disait quelque chose. Elle ne se rappelait plus où elle avait vu sa tronche auparavant, mais ça ne lui inspirait rien de bon. Évoluant dans ce milieu depuis plus de 10 ans, l’aldagoon avait naturellement appris à se méfier de ce genre de cadeaux, ces derniers n’étaient que très rarement innocents. C’était si facile d’y glisser un truc pas net, le GhB étant réputé pour être incolore et sans goût. La barmaid était-elle dans le coup? Attendez... ce type était une recrue des Red Skulls, non? Il lui semblait qu’elle l’avait déjà vu tourner autour de certaines de ses copines catins. Elle avait du mal à bien se rappeler, les vapeurs d’alcool embrumant son cerveau. Où était Evangéline? La créature incendiaire jetait des regards tout autour, notant enfin – avec soulagement – la présence de l’immaculée, plus loin. Verre de margarita en main, elle observait d’un air amusé les danseurs beaucoup trop intenses sur le dancefloor.

Hmmm... Primerose n’aimait pas ce qui se passait en ce moment. Elle espérait que la beauté à la chevelure opaline n’avait pas encore goûté à sa consommation. Déterminée, la rouquine se fraya un chemin à travers les convives agglutinés au bar dans le but évident de rejoindre l’ange à quelques mètres d’elle, mais un rapidement mouvement de la part d’une autre cliente causa une collision. Primerose tituba, mais se stabilisa de justesse alors que la brunette complètement saoule renversa son Sex On The Beach directement sur le sol.

- Hey!! Mon verre! S’écria l’ivrogne à la chevelure brune gardée courte. Salope, c’est ta faute!! Tu vas devoir m’en payer un autre!

Pardon? Elle hallucinait. La brunette lui était rentrée dedans et c’était à Primerose de lui rembourser le verre qu’elle avait elle-même échappé? La principale intéressée se contenta de lui jeter un regard méprisant, puis leva ses magnifiques yeux émeraudes au ciel avec l’intention évidente de passer son chemin... Mais la brunette n’avait aucunement envie de la laisser filer. Sans crier gare, la saoulonne agrippa la chevelure bouclée de la démone et tira voracement vers l’arrière.

- What?!! You think you’re better than me?!!! S’écria la brunette en tirant Prime vers le comptoir, là où ses copines (abasourdies, soit dit en passant) se trouvaient. Je vais te faire la peau, connasse!

Oh la catin n’en était pas à son premier conflit! Elle en avait vu d’autres! L’une de ses mains parfaitement manucurées était agrippée au poignet de son assaillante, enfonçant ses ongles dans sa peau, créant des sillons et faisant chigner la brunette. Puis d’un mouvement vif, Primerose balança le contenu de son margarita louche directement au visage de la femme complètement ivre, laquelle relâcha sa poigne sous la stupéfaction.

- Oh, you wanna fuck with me, bitch? Are you sure? Déclara la démone d’un air menaçant en agrippant son agresseuse par la mâchoire de sa main maintenant exempte de margarita. Elle n’avait pas peur, loin de là. Crois-moi, tu ne veux pas ça. Des filles comme toi, j’en ai vu plein. Dès qu’elles sont saoules, elles se croient tout permis. Mais je te défonce la gueule quand tu veux, tu ne me fais pas peur...

Elle était ivre aussi, doit-on le rappeler... Si l’idée de lui fracasser le crâne sur le comptoir à plusieurs reprises lui tentait énormément, elle ne devait pas oublier qu’elle devait rejoindre Eva au plus vite. Alors elle se contenta de lui cracher au visage et de repousser la brunette avec force contre le tranchant du bar.

Elle avait d’autres chats à fouetter.

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Sans_t27

I'm bulletproof, nothing to lose
Fire away, fire away
Ricochet, you take your aim
Fire away, fire away
Shot me down but I won't fall
I am titanium

#99cc33

THÈME
Evangéline De Sullustéhan
Niveau 2
Evangéline De Sullustéhan
Messages :
45
Exp :
157
Date d'inscription :
21/10/2021
-Allez, festoyons! J’ai soif! Je veux plus! Allez, c’est ma tournée ma jolie!

Tu bats des cils sous l’étonnement de cette proposition mais tu n’émets aucune protestation, suivant docilement ton amie jusqu’au port des flots d’alcool. Le chemin n’est pas aisé, les corps sont si serrés et dynamisés par l’ambiance, parfois tu surprends des mains qui glissent sur ton corps parfois même sur des parties plutôt intimes mais tu ne t’en offusques pas, tes traits se contentant d’arborer une timide couleur rosée. Primerose passe commande lorsqu’enfin vous parvenez à accoster au bar et sa demande fait naître un léger sourire sur tes lèvres. Tu n’as pas souvent eu l’occasion de boire ce genre d’alcool mais tu te souviens qu’un soir, lors d’une rentrée d’une mission éprouvante, Angélique avait bu quelques shots pour calmer ses nerfs. Hypnotisée par le spectacle des flammes bleutées, tu admires le travail de la barmaid tel un chat fasciné par les décorations de noël du sapin de la maison. Une fois que le feu s’éteint, tes doigts fins viennent s’enrouler autour du petit verre et tu trinques avec ta compagne démoniaque pour ensuite tenter de suivre sa rapidité d’exécution. Je dis bien « tenter » car après le deuxième shot, ton minois céleste s’habille d’une franche grimace. Aussi beau que fort n’est-ce pas ? Tu bois le dernier non sans lâcher un petit couinement avant de déposer maladroitement le verre sur le comptoir et rapidement, une vague de chaleur vient glisser le long de ta chair pour venir former une sorte de brasier au creux de ta poitrine. Tes mains délicates s’élèvent pour venir masser un instant ton cuir chevelu avant de couler lentement le long de tes mèches immaculées. Cette fois c’est certain Eva, te voici complètement soumise à Dionysos…

La beauté qui t’accompagne émet alors son besoin d’aller uriner et ce, bien loin du langage châtié qu’elle possédait jusqu’à présent, provocant un petit rire enfantin sur tes lèvres. Oh que oui Dionysos avait décidé de se joindre à vous, passant allègrement ses bras autour de vos épaules pour vous noyer dans les plaisirs festifs les plus simples et les plus déroutants. Tu acquiesces à ses propos et décides, dans un premier temps, de l’attendre sagement contre le bar afin que vous n’ayez pas de mal à vous retrouver, il faut dire qu’il y a passablement de monde. Tes perles d’argent glissent sur les visages souriants et enivrés qui t’entourent, te galvanisant de cette bonne humeur, somme toute factice et illusoire mais néanmoins chaleureuse. Ça fait tellement de bien… de se soustraire juste un peu à ses responsabilités… Oh si Amenadiel te voyait, il aurait bien des choses à te dire et pas des plus agréables. D’ailleurs s’il vient à faire un petit tour dans ta caboche ce soir, il n’aura aucun mal à reconnaître les brumes alcoolisée qui enveloppent ta conscience, ainsi cela ne serait pas surprenant si dans les prochains jours, tu venais à subir une de ses fameuses leçons de moral.

Tout à coup, une main chaude se pose sur ton avant bras que tu avais préalablement posé sur le bar, attirant de ce fait ton attention. La barmaid qui vous a servi tantôt, se penche vers toi afin de faire glisser un verre puis elle te désigne un petit groupe masculin un peu plus loin dont l’un des membres lève son verre à ton attention. Tu saisis la boisson et esquisses un sourire en répondant à son geste néanmoins tu ne prends aucune gorgée et décides alors de te déplacer. Allons bon oui tu es ivre mais tu n’en oublies pas moins tes désagréables leçons apprises dans l’Antre lors de tes tous premiers jours de service. Alex avait revêtu sans le savoir les ailes d’ange gardien. Jamais plus tu ne boiras une boisson offerte par un inconnu. N’ayant guère envie de provoquer un autre esclandre dans les lieux, tu choisis l’esquive et quittes le bar tout en gardant ton verre en main, afin de rejoindre l’une des banquettes de velours mises à disposition de l’autre côté de la piste de danse. Quelques bousculades accidentelles te font renverser quelques gorgées au sol mais tu finis par atteindre un siège et t’y laisses tomber avec moins de grâce que d’ordinaire. Tu poses le verre sur la petite table basse ronde et noire et appuis ton dos contre le dossier confortable, un sourire satisfait sur tes lippes. Tu laisses courir tes prunelles sur les silhouettes qui évoluent autour de toi non sans commencer à t’inquiéter u peu pour ta comparse.

Tu commences à parcourir les lieux avec un peu plus d’attention, essayant de retrouver ses traits magnifiques devenus familiers. Après quelques instants de recherches tu finis par remarquer sa crinière de feu… Au prise dans les mains d’une parfaite inconnue. Malheureusement tu ne peux observer la scène que de manière morcelée puisque les clients de la boîte de nuit n’ont de cesse de venir interrompre ton analyse visuelle. Finalement il te semble comprendre que Primerose s’en sort sans grande peine et tu te dresses sur tes fines jambes, agitant les bras dans l’espoir de parvenir à capturer son attention ce qui, par miracle, se produit. Ses perles d’émeraude s’illuminent lorsqu’elles s’accrochent à ton visage et il ne lui faut que quelques ondulations maitrisées pour se frayer un chemin jusqu’à toi. Une fois à tes côtés la fleur enflammée s’empresse de s’enquérir de ta possible naïveté, te demandant si tu as bu ne serait-ce qu’une gorgée de la boisson offerte. Tu es surprise qu’elle sache que tu as reçu cette « offrande » mais bien vite elle répond à ton interrogation en te dévoilant qu’elle aussi, a reçu ce présent liquide. Immédiatement vos regard se tournent vers la petite troupe masculine et le sourire hautain de Primerose ne t’échappe pas, confirmant ton intuition de tantôt. Tu te laisses tomber sur la banquette, un léger rire flottant entre tes lèvres.

-Je suis bien loin de ma soirée lecture !

La beauté maléfique se moque gentiment de ton envie de lecture mais elle n’a pas le temps de terminer sa malicieuse taquinerie que vous voici subitement entourées par les 4 hommes de tantôt. Celui qui semble tenir le rôle de chef n’est, ma foi, pas hideux à regarder et vu les sourires qu’il vous lance, il doit avoir conscience de son charme. Tu as beau être parfumée par les fragrances de dame ivresse, tu ressens sans mal l’étrange énergie qui émane de cet homme et de ses amis, flairant sans peine le traquenard digne des plus mauvais films pornographiques flirtant avec la criminalité. Instinctivement tu plonges ton regard dans celui de ton amie, lui transmettant silencieusement ta compréhension de la sournoiserie du moment qui est en train de se dérouler. Par l’étincelle que tu décèles au fond de ses iris, Primerose te signifie qu’elle a compris elle aussi et qu’il est temps de s’extirper des lieux.

-Alors mesdemoiselles, comment se passe votre soirée ?

Ta nature douce se dispute la possession de ta conscience avec ton côté plus rebelle qui, lui, sous les effets de l’alcool, n’a nullement envie de s’embarrasser de diplomatie et autre sympathie.

-ça se passait plutôt bien… Jusqu’à ce qu’une bandes d’hommes affamés ne nous prennent pour deux grosses dindes en nous offrant des boissons.

Oh bah c’est que ça surprend quand un visage aussi doux et délicat que le tiens se met à balancer pareille formulation. A croire que Primerose déteint sur toi… Si ta réponse provoque un sourire triomphant sur les traits de La Belle, elle a revanche le don de crisper ceux de ton vis-à-vis.

-Oh pardon, j’ai froissé ton égo de petit garçon c’est ça ?

Hey oh doucement Eva’ ! L’homme bascule rapidement dans la colère si bien qu’il se permet de passer rapidement le bras par-dessus la minuscule table basse qui vous séparait pour venir te saisir par la mâchoire. Grosse erreur de sa part car en touchant ainsi à ton intégrité physique, il active malgré lui tes réflexes de combattante acquis au fur et à mesure de tes entrainements et missions ainsi ta main s’en vient immédiatement frapper dans sa trâchée, le propulsant en arrière et lui coupant ainsi nette toute possibilité de respiration. L’homme s’écroule sur le dos, se tordant sous la suffocation qui l’envahit. Tu te relèves mi horrifiée mi agacée par la situation et poses ton regard sur ses amis à présent en panique.

-Pour libérer sa trachée l’un de vous doit lui souffler violemment dans la bouche, sans quoi il mourra.

L’un d’eux se porte rapidement volontaire tandis que ton regard observe la scène ô combien surréaliste. Evangéline… Tu as presque tué un humain ce soir… Je dis « presque » car une fois l’expiration salvatrice offerte, le chef du groupe reprend une important goulée d’air. Eva… Qu’as-tu fait ? Au moment où ta conscience commence à sombrer dans un état de culpabilité, Primerose se rappelle à toi en venir glisser sa main dans la tienne, t’emmenant à sa suite en direction de la sortie.

-Aller viens. On a plus rien à faire ici.

Docile et perturbée, elle te fait l’effet d’un ange gardien (ô douce ironie) et tu la suis sans résistance. Une fois à l’extérieur, l’air plus frais vient vous caresser les sens et taquiner vos chevelures.

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Signat10
Primerose
Niveau 2
Primerose
Messages :
70
Exp :
234
Date d'inscription :
11/11/2021
Localisation :
Probablement quelque part dans le Sins District
Elle était prête à en découdre. Violemment, s’il le fallait. Il fallait aussi dire que l’alcool embrouillait son jugement, lequel était d’ores et déjà plutôt variable. Un air mauvais au visage, la catin était soucieuse de faire comprendre à cette bitch qu’il valait mieux éviter de la chercher et, fort heureusement, le message fut bien capté. Bien que cette dernière essuyait son visage du revers de la main, elle fut stoppée par ses compagnes alors qu’elle tentait de revenir à l’assaut. C’est lorsqu’elle constata que Primerose ne reculait pas d’un iota qu’elle comprit qu’elle faisait face à une adversaire potentiellement redoutable. Meh... elle était trop saoule pour prendre de bonnes décisions, là, tout de suite... Mieux valait se rétracter et Prime ne pouvait qu’être d’accord avec cette sage décision. Soucieuse de passer immédiatement à autre chose, la prostituée décida donc de se détourner de cette douteuse confrontation inutile, puis balaya la pièce de son regard faussement humain à la recherche de l’angelette qui accomplissait à merveille le mandat de « copine » pour la soirée. Fort heureusement, cette dernière ne se fit pas prier pour attirer l’attention de la démone en agitant les bras au-dessus de la foule!

Ah! Tant mieux, elle était toujours là! À croire, qu’au final, la créature infernale appréciait encore davantage la petite céleste, au-delà du niveau initialement escompté! Un sourire ravi se glissa sur les lèvres carmines de l’aldagoon et, en quelques ondulations fluides, la vipère put rejoindre son opposée qui, visiblement, leur avait dégoté un endroit confortable où se poser. Une fois à la hauteur de l’immaculée, l’infernale ne put contenir son questionnement outre mesure, considérant qu’il faille d’abord s’enquérir des consommations de sa consœur bien avant de laisser couler quelques commentaires acerbes sur la faune locale étrange qui avait envahi le bar où elles se trouvaient.

- Dis-moi, ma chérie... tu as bu de ce verre ou pas? Si tu veux mon humble avis, mieux vaut le jeter pour éviter les ennuis... Déclara d’emblée Primerose en indiquant le verre encore rempli de la belle Evangéline d’un simple mouvement du menton. J’ai eu la même offrande, se justifia-t-elle en haussant les épaules. Et laisse-moi te dire que nos généreux donateurs ne sont très probablement pas animés par de pures intentions de gentlemen.

Les deux femmes échangèrent un regard, puis tournèrent la tête à l’unisson, histoire de détailler le groupuscule masculin, attroupé plus loin au bar, qui semblait surveiller leurs moindres faits et gestes. Un sourire hautain et cynique vint se peindre sur le joli minois de Primerose, laquelle ne pouvait s’empêcher de songer au fait que ces hommes étaient réellement des idiots à croire bêtement qu’elles se laisseraient berner par une tactique aussi vieille que le monde. À leurs yeux, elles n’étaient forcément que de pauvres brebis égarées.

Suivant le mouvement de l’enfant de Sullustéhan, la rose incendiaire se laissa également tomber en position assise sur la banquette, puis se contenta de déposer cette pomme empoisonnée qui lui servait de boisson sur la table devant elles.

- Ta soirée lecture? Répéta Primerose, une expression goguenarde au visage. Si cliché pour une fille aussi douce que toi! Je n’arrive pas à trouver une activité plus sage qu’une soirée lecture dans tout mon répertoire mental! Bon après, je ne suis pas non plus la plus sage des...

Quatre silhouettes lui faisaient de l’ombre et empestaient la bière bas de gamme. Ugh! C’était énervant à la fin. Vu la profession indécente exercée par la rose de feu, elle n’eut AUCUN mal à capter les motifs qui poussaient ces individus à vouloir les aborder de la sorte avec autant de subtilité qu’un éléphant dans un couloir : ça puait les hormones masculines à plein nez. La chasse aux nichons était donc ouverte, pas vrai? Leurs pinceaux étaient desséchés et nécessitaient une trempette dans leur pot de peinture d’Aphrodite? Leurs serpents avaient besoin qu’on leur joue de la flûte? Les lamas avaient besoin de cibles sur lesquelles cracher? Les bananes étaient bien mûres et avaient besoin d’être dégustées? Ils ressentaient le besoin de s’improviser pâtissiers et de fourrer leur beignet de crème onctueuse? Tant d’analogies répugnantes qui eurent, malgré tout, le pouvoir de la faire glousser d’ironie. Ah! Elle en avait par-dessus la tête des lourdauds qui croyaient, à tort et à travers, pouvoir interrompre une belle soirée sous peine qu’ils nécessitaient une partie de jambes en l’air impromptue. Un simple regard échangé avec Evangéline fut suffisant : elles allaient foutre le camp avant que les choses ne s’enveniment.

Il était somme toute particulier de constater à quel point les deux femmes (même diamétralement opposées) pouvaient se comprendre en une seule œillade. Primerose fit mine de vouloir se lever, mais cette simple gestuelle ne fut visiblement pas suffisante pour faire entendre à leurs visiteurs non sollicités que leur présence n’était pas souhaitable. Au lieu de simplement se tasser pour les laisser passer, les douchebags préférèrent croiser leurs bras musclés sur leur poitrine et aborder les deux créatures sur lesquelles ils avaient jeté leur dévolu.

Une question vide d’intérêt... et une réponse acerbe de la part d’Evangéline! Primerose ne put s’empêcher de glousser à l’instar de la volaille mentionnée plus tôt, fortement amusée par le côté nouvellement provocateur de la poulette céleste à ses côtés. C’est qu’elle était distrayante, Evangéline, lorsqu’elle était ivre! Primerose noterait assurément cette information, quelque part dans un coin de son esprit, pour utilisation future!

À voir la tronche que tiraient leurs quatre interlocuteurs, il fut plutôt aisé de capter toute l’étendue de leur frustration devant l’amertume et l’ironie de la belle perle céleste. Assurément, douchebags et langue bien pendue ne faisaient pas bon ménage, si ça n’impliquait aucun acte grivois! Loin de se voir démonter devant leur changement brusque d’attitude, l’employée de l’Antre en rajouta davantage en narguant ces lourdauds à l’ego assurément écorché.

- Ou alors l’enflure qu’ils ont à la place du cerveau ne possède pas la capacité de bien assimiler tes propos, très chère! Comprendre le sarcasme, ce n’est pas donné à tout le monde! Loin de vouloir calmer le jeu, l’aldagoon se plaisait allègrement à jeter de l’huile sur le feu! Après tout, n’était-elle pas ivre, elle aussi? Son inhibition s’était fait la malle dès le début de la soirée, en fait.

Visiblement, l’homme n’était pas uniquement gonflé de l’appareil génital, il était également rempli d’orgueil mal placé! Fort de son arrogance mal placée, le dude se pencha rapidement et agrippa la mâchoire délicate de la jeune femme à la peau bronzée, geste répressible qui outra profondément la démone.

- Mais pour qui tu te prends, gros connard...?! Déclara-t-elle d’emblée avant de constater qu’une fois de plus, Evangéline n’avait besoin de personne pour défendre son intégrité physique.

Vive comme l’éclair, la guerrière née leva une main, laquelle frappa la trachée de l’impudent avec une force suffisante pour le faire tomber à la renverse. Considérant le gabarit du mec versus la frêle stature de l’angelette, inutile de préciser que le tout revêtait des airs d’exploit aux yeux de la démone qui en resta estomaquée. À voir l’air affiché par la principale intéressée, il était évident que l’assaut soudain relevait davantage du réflexe que de la véritable volonté. Affalé au sol, le type se tortillait, tenant sa gorge à deux mains et cherchant en un élan de panique à avaler de longues lampées d’air. Les recommandations furent courtes et efficaces. Si les amis de ce dernier ne tenaient pas à voir leur pote mourir de suffocation, alors ils devaient agir rapidement.

Sans plus attendre, l’un d’entre eux se porta à la rescousse de la victime sous le regard carrément effaré de l’auteur du crime. Primerose ne ressentait aucune sympathie pour ces goujats pas mêmes qu’un soupçon d’effroi en voyant l’un d’entre eux flirter dangereusement avec la mort. Elle était froide devant la peur et la souffrance de ces derniers, mais pouvait aisément en dire autrement pour la fille de Sullustéhan qui, visiblement, prenait conscience de la gravité de son geste. Peu soucieuse de voir ce funeste accident aisément évitable mettre à plat cette soirée qui, à priori, s’annonçait superbe, la démone se redressa et glissa sa main chaude dans la paume maintenant moite de la créature céleste gorgée de culpabilité.

- Allez, viens. On a plus rien à faire ici, souffla-t-elle du bout des lèvres en traînant la jeune femme à sa suite, en direction de l’entrée de l’établissement.

Une fois à l’extérieur, la brise chaude propre à l’île tropicale vint caresser leur épiderme et faire virevolter leur chevelure au gré de ses envies. Prenant une grande inspiration, Primerose continua malgré tout sa marche, main dans la main avec son opposée, se contentant de simplement ralentir la cadence. Un silence régnait entre elles et il ne fut pas bien difficile d’en déterminer la cause : Evangéline culpabilisait assurément devant l’assaut perpétré sur le goujat de plus tôt.

- Si tu me permets, très chère, je vais parler avec toute la transparence attribuable à mes semblables, se contenta de rétorquer la beauté rousse qui, cette fois, glissa son bras contre celui de son antonyme gorgé de remords. Ce type méritait ton assaut. Non seulement ses intentions étaient douteuses, mais il n’avait aucunement le droit d’apposer sa main sur toi. Tu n’es probablement pas la première à qui il fait un sale coup similaire et certaines ont peut-être connu des dénouements beaucoup plus funestes... Il aurait pu mourir de suffocation, ça ne m’aurait pas fait le moindre pli. Mais là est le fondement même des différences qui séparent nos deux parties, pas vrai? L’absence de conscience versus le sens commun, je suppose.

Jusqu’à présent, elles n’avaient pas franchi la limite de parler ouvertement de leur race d’appartenance (enfin... même à demi-mots), préférant tourner autour du pot et discuter d’une vie carrément plus humaine que ce qu’aurait pu croire le commun des mortels. Mais voilà... elles étaient saoules, la nuit était belle, elles avaient vécu pas mal d’émotions contradictoires et étaient seules... Alors, pourquoi pas?

Bifurquant dans une allée piétonnière garnie de végétation et d’arrangements floraux, Primerose fut satisfaite de n’y voir aucun humain rôder. Elles pourraient continuer de papoter tranquillement sans se faire interrompre ou dévier le sujet pour préserver l’omerta qui unissait leur deux clans. Après tout, est-ce qu’une telle occasion de fraterniser avec le camp ennemi allait se produire de nouveau de sitôt? Rien n’était plus incertain.

- Tu es impressionnante, Evangéline, continua la rouquine en levant le nez vers les étoiles qui les surplombaient avec une bienveillance étonnante. Je savais que les membres de ta faction possédaient des talents de combattant incroyable, mais de tels réflexes me laissent pantoises. Pour ma part, je n’ai pas la moindre notion d’autodéfense... surprenant, pas vrai? Peut-être devrais-je m’y mettre, ça m’aurait probablement évité plusieurs conséquences désagréables... parce que moi, en combat, je ne vaux rien! RIEN! Je t’assure! Elle esquissa un pauvre sourire, détaillant les traits maintenant plus détendus de sa nouvelle copine improbable. Aurais-tu cru un jour marcher comme ça avec une personne comme moi? Avoue que c’est une situation étonnante! Elle gloussa.

Primerose découvrait de plus en plus certaines facettes des angéliques au fil du temps. Certes, elle cumulait les expériences de toutes sortes les concernant : tantôt neutres, tantôt violentes, tantôt étonnamment agréables... Les anges n’étaient donc pas tous créés dans le même moule comme certains membres infernaux désiraient le laisser entendre? Peut-être pouvaient-ils être différents les uns des autres à la manière des humains? Qui sait...

- Oh pour ma part, tu n’es pas la première représentante de ton espèce que je côtoie plus étroitement. Tu es... hum... Elle sembla calculer mentalement, laissant entendre à un nombre beaucoup plus grand qu’initialement escompté. Si mes calculs sont bons... tu es la deuxième! Elle éclata de rire... l’ivresse, tout ça... Non, je vais taire le nom, par souci de professionnalisme, tu vois! Je suis tenue au secret professionnel! Et la parole d’une pute, c’est sacré, non?

Elle ironisait... Mais ne divulguerait pas l’information outre que de laisser entendre qu’elle avait un client angélique dans son large répertoire d’amants(es) monnayables.

- Disons que cette personne est néanmoins l’une des plus attentionnées à avoir sollicité mes services. Tu n’imagines pas ma surprise lorsque j’ai compris à qui j’avais réellement affaire! Ça m’a seulement démontré que, parfois, nos idées préconçues peuvent nuire à notre jugement inutilement...

Il y avait un banc en bois finement travaillé à leur droite. Naturellement, Primerose alla s’y installer, histoire de profiter de la douce nuit qui, somme toute, était encore jeune.

- Malgré tout, je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi tu as accepté de traîner avec moi, ce soir, Evangéline. Tu as deviné rapidement mes origines et, à l’opposé de plusieurs représentants de ton parti, tu as voulu faire la fête avec moi. Encore mieux : tu m’as sauvé la mise dans cette ruelle alors que tu aurais bien pu te contenter d’observer. Je ne me rappelle plus si je te l’ai dit ou pas... mais merci. Je n’ai pas beaucoup de copines de confiance, mais avec toi (même si on se connaît peu) ç’a été si facile... Après, l’alcool facilite drôlement les choses aussi!

Ouais, elles étaient ivres. Elles riaient pour rien, parlaient trop, faisaient une confiance aveugle qui, d’emblée, n’aurait probablement pas été là au quotidien... Et pourtant...?

- Dis? Je peux avoir ton numéro de téléphone? Parce que, franchement, je me suis bien amusée ce soir et je ne détesterais pas réitérer l’expérience! Et puis, ton petit copain du bar serait assurément heureux de me revoir traîner dans le coin! Je dis ça, je ne dis rien!

Ah la franchise... ça ne faisait pas défaut, ce soir, non?

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Sans_t27

I'm bulletproof, nothing to lose
Fire away, fire away
Ricochet, you take your aim
Fire away, fire away
Shot me down but I won't fall
I am titanium

#99cc33

THÈME
Evangéline De Sullustéhan
Niveau 2
Evangéline De Sullustéhan
Messages :
45
Exp :
157
Date d'inscription :
21/10/2021
L'air humide de l'extérieur te fait un bien fou, tu inspires profondément plusieurs fois, relâchant le gaz carbonique sans la moindre retenue. Un tourment nouveau menace ton esprit, il bouillonne sous ta peau et cherche à dominer tes pensées. Ce petit monstre porte le terrible nom de "culpabilité" et il est responsable de bien des maux à travers le monde. Si tu sauves bien des vies à travers ta fonction, c'est toi qui te retrouves en "détresse" en ce moment et Primerose compte bien répondre à cet appel inconscient et silencieux :

-Si tu me permets, très chère, je vais parler avec toute la transparence attribuable à mes semblables.

Tu redresses le museau et poses ton regard embué d'alcool et de remords sur les magnifiques traits de ta complice, son bras venant s'enrouler autour du tiens.

-Ce type méritait ton assaut. Non seulement ses intentions étaient douteuses, mais il n'avait aucunement le droit d'apposer sa main sur toi. Tu n'es probablement pas la première à qui il fait un sale coup similaire et certaines ont peut-être connu des dénouements beaucoup plus funestes... Il aurait pu mourir de suffocation, ça ne m'aurait pas fait le moindre pli. Mais là est le fondement même des différences qui sépare nos deux parties, pas vrai ? L'absence de conscience versus le sens commun, je suppose.

Tu écoutes attentivement ses mots et force est de constater que tu peux difficilement lui donner tort. Le comportement de cet humain à ton égar montre très clairement qu'il ne possède aucune bonté visible et s'il a pu ainsi te saisir au visage... Qui sait ce qu'il inflige à celles qui n'ont pas tes capacités de combattante ? A n'en pas douter cet homme est un homme mauvais pourtant... Cela te donne-t-il le droit de réagir de la sorte ? Les anges ont un rôle à jouer, une fonction à remplir mais ils ne sont nullement Dieu et ne peuvent se permettre d'être bourreau et juge à la fois. N'êtes-vous pas les bras armés de la Toute-Mère ? Des outils perfectionnés et aiguisés dans le but de sauver l'humanité de l'engeance démoniaque ? Alors en quoi cela te donne-t-il le droit de châtier un humain pour son mauvais comportement ? Le Bien, Le Mal... Des notions en définitive si complexes que parfois, te retrouves-tu à flirter dans les deux camps. Un soupir tombe de tes lèvres tandis que vous continuez d'avancer dans les rues calmes, telles deux amies... Mais Primerose est déjà ton amie n'est-ce pas ? Du moins c'est ainsi que tu la considères à présent. Elle s'est souciée de toi lors de l'offrande de l'inconnu, souciée de toi lors du sauvetage de la jeune femme et maintenant voici qu'elle cherche à te sauver de ton petit démon intérieur. Un léger sourire s'invite sur ton visage.

Alors tu as raison pas vrai ? Raison de ne pas condamner un être simplement à cause de la nature de race. Raison de t'attarder sur les actes et non les origines sinon... Et bien ta soirée aurait été radicalement différente. Si tu n'étais pas intervenue, Primerose aurait dû se défendre par elle-même, peut-être aurait-elle été blessée ? Et en ne sauvant que ta propre personne tu n'aurais fait que nourrir la haine qui vibre entre vos deux peuples, lui démontrant que ton espèce n'accorde pas d'importance à leur vie de par le simple fait de leur nature sombre. Tes congénères ont bien de la peine à te comprendre sur ce point mais leur tolérance à ton égard se trouve dans la couleur de tes ailes. Un blanc immaculé. Un blanc de pureté comme rarement il en existe parmi vous. Contrairement aux idées reçues, le blanc n'est pas la nuance la plus dominante parmi vous.
La voix de ton amie revient quérir ton attention et enrober tes traits d'étonnement. Impressionnante ? Toi ? Si elle avait vu Angélique se battre, elle tiendrait probablement un autre discours.

-Tu n'as pas vu ma soeur, crois-moi, c'est elle la plus douée de nous deux.

Ce n'est pas sans raison si la Déesse l'a récompensée. Auras-tu cet honneur un jour ? Probablement pas... Surtout vu ce que tu es en train de faire en ce moment même.

-Si tu veux je pourrais t'apprendre un ou deux trucs pour te défendre ? Rien que ce soir, il te suffirait de faire le même geste que moi. Un coup fort dans la gorge pour bloquer les voies respiratoires.

Petit pincement dans ton coeur, peut-être un peu tôt pour parler ouvertement de l'incident ? Toutefois un petit rire t'est provoqué lorsqu'elle mentionne l'improbabilité de votre escapade.

-En ce qui me concerne, mes amis te diraient qu'au contraire c'est "du Eva' tout craché" et pas avec fierté ou affection crois-moi.

Toujours sur le ton de la confidence, votre conversation s'accompagne d'une confession de sa part alors que vous prenez place sur un banc puis vient finalement une question tout à fait légitime et même prévisible de sa part : pourquoi l'avoir sauvée et continué ta soirée à ses côtés ? Tu appuies ton dos contre le bois du banc, croises élégamment les jambes et joints tes mains sur le genou dominant, tes perles d'argent venant se perdre dans les étoiles :

-J'ai choisi de ne pas condamner ceux de ton peuple uniquement à cause de leurs origines. J'ai choisi de m'attarder sur les actes et non les origines, ce qui me vaut beaucoup de regards réprobateurs parmi les miens.

Un rire triste vibre dans ta gorge.

-Mais j'ai l'habitude... Même ma soeur et mon meilleur ami ont du mal à me comprendre. Tant qu'ils m'acceptent à leurs côtés, je peux endurer leurs remontrances.

Quand bien même leurs mots peuvent parfois te blesser...

-Et puis quand je vois où nous en sommes maintenant...

Tu reportes ton regard sur le visage de Primerose, lui adressant un radieux sourire.

-Je me dis que j'ai raison de croire en mes idées. Je suis heureuse de t'avoir rencontrée Primerose !

Et sa demande quant à ton numéro de téléphone ne fait que renforcer la joie qui pulse dans ton petit coeur battant. Une nouvelle amie, voilà quelque chose d'enrichissant et si réjouissant. Alors sans plus tarder tu donnes tes coordonnées à Primerose et l'avertis d'avance que tu aimes bien partager les choses qui te font rire ou sourire sur les réseaux sociaux. Tu imagines aisément que Primerose ne doit pas être habituée à recevoir des vidéos d'animaux mignons ou de tips de cuisine mais...Il faut une première fois à tout non ?

-J'aimerais beaucoup passer du temps avec toi !

Sans forcément mettre en danger quelqu'un te gardes-tu d'ajouter. Si tu aimes ton entourage, il faut reconnaître que les événements revêtent une autre saveur dès lors que ton amie démoniaque entre en scène. Tu te sens un peu différente aussi, non pas à cause de l'alcool mais plutôt grâce à ce souffle de liberté qu'elle emmène avec elle. Les démons ne souffrent d'aucun dogme et font ce qui leur plaît après tout.

-Il y a déjà eu beaucoup d'émotions en une soirée... Tu me raccompagnes ?

Tu ignores si c'est la fatigue de ta journée ou l'abus d'alcool qui vient alourdir ton corps et ta conscience mais toujours est-il qu'à cet instant précis, tu adorerais te vautrer sur ton lit. La fleur infernal laisse entendre un rire légèrement moqueur mais sans méchanceté aucune et accepte volontiers de te raccompagner. Vous vous levez du banc et c'est tout naturellement que Primerose vient passer son bras autour du tiens. Vous marchez tranquillement en direction de ton habitation, portées par une forme d'allégresse née de votre ivresse respective et sans aucun doute de votre toute nouvelle relation si surprenante et si l'alcool n'avait pas autant coulé dans tes veines, Evangéline, sans doute aurais-tu pu préssentir Son arrivée.

Tout à coup, quelque chose tombe violemment juste sur votre trajectoire, à peine à quelques mètres de vous. Une haute silhouette qui se redresse et braque dans votre direction le canon d'un beretta plaqué argent et ouvragé finement. Vous vous arrêtez immédiatement face à la menace et tu poses un regard sévère sur les traits de l'homme avant....Oh.

-Galaad ?

Même si sa chevelure de feu a été teinte en noire et rasée en partie, même si ses bras arborent d'imposants tatouage et même s'il est bien loin de ses vêtements habituels, tu le reconnaîtrais entre milles.

-Ecarte-toi Evangéline.

Son timbre de voix hérisse ta chair de milles aiguilles à moins que ça ne soit la menace qui couve en lui. Ses perles vermeils viennent à la rencontre des tiennes et bien qu'une note de douceur s'y est invitée lorsqu'il t'a regardé, cette dernière a rapidement laissé place à la sévérité et la froideur.

-Depuis quand es-tu ici ?

Il ne bouge pas, son arme toujours fixée sur Primerose.

-Quelques jours. Je te cherchais et...voilà sur quoi je tombe. Tu n'as pas changé Eva'.

L'acidité avec laquelle il prononce cette dernière phrase suffit à blesser ton coeur si délicat et instinctivement, tu poses une main sur son emplacement avant de répondre avec tristesse :

-Toi non plus.

Son regard se rétrécit légèrement mais aucune émotion ne se permet de venir habiter ses traits. Galaad a toujours su camoufler ce qu'il ressent, surtout lorsqu'il est sur le terrain.

-Maintenant écarte-toi.
-Non.

Le ton est ferme malgré la douleur qui en découle et joingnant le geste à la parole, tu tires doucement Primerose derrière toi. Galaad penche le visage sur le côté et son regard se durcit d'avantage.

-Ne me dis pas que tu oses aller à l'encontre de notre mission pour Dieu.


Il va falloir la jouer fine, cette fois sinon...

-Absolument pas, au contraire. Cette démone est une précieuse source d'informations et qui plus est, elle ne figure pas sur la liste des cibles prioritaires. Il n'y a donc aucune raison de l'abattre maintenant.

Sa mâchoire se crispe et tu remarques sa poigne se rafermir sur son arme.

-C'est un démon, il n'y a aucun raison de l'épargner.

Tu avances d'un pas en direction de Galaad, ouvrant grand les bras en gage de protection pour Primerose.

-Avec sa profession elle pourra me mener vers des démons insaisissables et bien plus importants qu'elle. Je t'interdis de la toucher.

Galaad laisse apparaître son étonnement, un rire moqueur ne tardant pas à poindre sur ses lèvres :

-Tu m'interdis ? Ou tu me supplies ?
-Galaad...

Il te jauge durant plusieurs secondes, de très longues secondes... Probablement les secondes les plus longues de ta vie... Avant de finalement abaisser son arme pour venir la ranger dans son étui accroché à la ceinture de son pantalon. Un soupir de soulagement tombe de tes lèvres alors que tu te retournes vers Primerose :

-Est-ce que ça va ?

La démone est visiblement secouée mais elle t'affirme que tout va bien, tu reportes ton regard d'argent sur Galaad qui s'est légèrement adouci :

-Fais-moi signe quand tu ne seras plus occupée.

Puis il tourne les talons et vous quitte d'un pas non-chalant comme si rien d'exceptionnel ne s'était produit. Ton regard reste accroché sur son dos.

-Fais attention à ne pas retomber sur lui. Pour cette fois il ne t'a rien fait mais... Je ne peux pas te garantir sa magnanimité à l'avenir.

Tu te retournes à nouveau, posant un regard sincèrement désolé sur ton amie :

-Je suis tellement désolée... En même temps j'imagine que tu as l'habitude de ce genre de comportement de la part des miens.

Un rire amer tombe de tes lèvres et lorsque Primerose te demande qui il était, ton regard tombe sur le sol et ton coeur se serre lorsque tu réponds :

-C'est...c'était... mon premier amour.

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Signat10
Primerose
Niveau 2
Primerose
Messages :
70
Exp :
234
Date d'inscription :
11/11/2021
Localisation :
Probablement quelque part dans le Sins District
Ah! Le bonheur était partagé, ça c’était indéniable! Gloussant d’ivrognerie autant que de bonheur, la catin resserra un bref instant son étreinte sur le bras de son amie impromptue en un geste affectueux qui, d’ordinaire, ne lui était pas commun. Tel une gamine empreinte de joie devant une demande d’amitié acceptée par une potentielle BFF, Primerose dégaina son téléphone portable et tapota l’écran tactile pour activer les fonctions souhaitées. Si prendre en note le numéro était d’ordinaire un jeu d’enfants, cette fois-ci, vu le niveau d’alcoolémie non négligeable, elle dû s’y prendre à plusieurs reprises pour éviter les bêtes fautes de frappes. Partager des vidéos marrantes ou autres trouvailles des réseaux sociaux? Bah pourquoi pas. Ça changerait des rencarts donnés par ses clients ou des dicks pics non sollicités qu’elle recevait de temps à autres.

À la suite de la déclaration soudaine de l’éthérée, Primerose ne put s’empêcher d’afficher un large sourire. Rien à voir avec un rictus victorieux d’avoir pu conquérir un membre du clan adverse, mais plutôt un sourire… heureux? Elle était réellement adorable cette petite angelette et dégageait une aura qui, malgré les divergences de leurs races d’appartenance, lui plaisait énormément.

- Tu m’en vois hautement ravie, très chère! Rétorqua la rouquine alors qu’elle rangeait maintenant son appareil portable. Peu de gens aiment solliciter ma présence autrement que pour mes services moins… décents… Alors savoir qu’on veut me revoir simplement pour passer du temps en ma compagnie… Ça change! Ça fait du bien, il faut l’admettre. Ça m’enchante beaucoup, en fait!

Le regard pétillant, la rose incendiaire ne put en aucun cas refuser l’offre de raccompagner sa divine amie jusque chez elle. Les rues de Roanapur étaient loin d’être sécuritaires pour les femmes comme elles et se balader à deux était toujours plus sûr. Quant à Primerose… Elle avait dans son bagage de connaissance une expertise accrue du savoir de rue et n’aurait aucun souci à rentrer chez elle sans trop d’encombres… Ou alors, elle utiliserait ses cartes de défense qu’elle gardait généralement pour les derniers recours, lesquelles lui étaient innées grâce à sa forme originelle.

Laissant échapper un gloussement un brin moqueur sans être méchant, la prostituée se redressa de son perchoir en parfaite synchronisation avec cette colombe céleste qui se trouvait toujours à son bras. Étant elle-même un oiseau de nuit, elle n’était pas prête à se mettre au lit : elle avait donc tout le temps du monde devant elle.

Suivant les indications d’Évangéline, l’aldagoon se laissa guider en toute docilité, se laissant aller à un grand éclat de rire sous les propos rétorqués par sa compagne. Il fallait dire que leur hilarité et allégresse étaient toujours présentes! Quelle belle soirée c’était, et ce, malgré les nombreuses anicroches survenues! Cependant, si l’alcool avait ce chic de délier les langues, il avait aussi le pouvoir d’embrouiller les pensées et les sens. Ainsi, la rose incendiaire ne fut pas suffisamment alerte pour réagir à ce puissant frisson qui lui avait parcouru l’échine, lequel était généralement évocateur de danger divin.

Alors qu’elles déambulaient comme deux copines à la sortie des bars (ce qu’elles étaient… au fond), les deux femmes furent plus que surprises de voir une silhouette venue d’on-ne-sait-où fracasser le pavée, sur leur trajectoire, à quelques mètres seulement. Enfin… surprise était un euphémisme : Primerose avait hurlé comme une gamine de trois ans devant une araignée. Le courage était sa principale qualité, il fallait le préciser…

Le nouveau venu les observait d’un air sévère et braqua immédiatement une arme à feu finement ouvragée en leur direction… Enfin non… en direction de la démone, plus précisément. Mais qu’avait-elle fait au monde infernal pour mériter autant d’attention négative ce soir?! Elle n’avait pas été suffisamment une vilaine fille, c’est ça?!!

Galaad… Un putain de chevalier de la Table ronde. N’avait-il pas un Saint-Graal à retrouver plutôt que de chercher des emmerdes à un pute des bas-fonds?! Franchement, il y avait assurément une quête plus noble à accomplir pour démontrer sa valeur à la con auprès des frères et sœurs divins qu’en châtiant une « ouvreuse de cuisses »! La tension était à couper au couteau et le nouveau venu aux pseudos origines arthuriennes s’adressait à la délicate amie de la catin démoniaque avec une froideur pouvant rivaliser avec les grands glaciers du cercle polaire. Si la peur rongeait sans vergogne les entrailles de l’infernale créature, l’indignation devant tant d’animosité injustifiée ne se fit pas prier pour s’inviter à leur petite fête improvisée. Bien que légèrement en retrait derrière Evangéline, Primerose ne put s’empêcher de gronder à l’instar d’un chat particulièrement énervé. L’arme toujours braquée sur elle, elle poussa même l’audace à feuler de frayeur comme d’irritation en montrant ses crocs acérés qui, quelques secondes plus tôt, étaient inexistantes. L’individu à la prestance typiquement angélique malgré son look unique (et probablement factice) ne lâchait pas la catin du regard, mais répondit malgré tout aux interrogations de son homologue céleste qui – Primerose n’avait aucun mal à le deviner – semblait vouloir calmer le jeu.

Or, même si la principale intéressée ne pouvait porter autant d’attention qu’elle ne l’aurait voulu sur l’échange semi-touchant qui se déroulait en sa présence, elle ne put malgré tout s’empêcher de glisser imperceptiblement une main dans son sac à main. Si l’idée originale découlant de ce geste aurait pu constituer un appel à l’aide à l’attention de son chien infernal adoré en cherchant son téléphone portable, le réel objectif en était tout autre. Ses doigts graciles, mais agiles, se refermèrent sur un petit flacon, tout simple mais redoutable. Il ne suffisait quelques gouttes sur les griffes acérées qu’elle pouvait aisément dégainer et la vipère qu’elle était serait suffisamment outillée pour se défendre. Empoisonneuse sans vergogne, elle ne se ferait pas prier pour faire usage de cette horrible toxine sur cet individu si le bougre osait vouloir s’en prendre à elle; connaissance d’Evangéline ou pas, sa survie primait malgré tout sur tout le reste. La ricine n’était pas réputée pour pardonner une fois glissée dans l’organisme… Après, elle devrait elle-même faire gaffe de bien nettoyer le tout de ses griffes avant d’en ingérer malencontreusement... voilà une fin qui serait, assurément, davantage choquante que réellement triste... Et si son flacon venait à tomber hors de sa portée, elle avait toujours son aiguillon caché contre son sein… De quoi se défendre même si ses chances de survie étaient presque nulles face à une arme à feu.

Une source d’information, hein? À l’instar des flics qui fricotent avec des individus de mauvaises fréquentations pour soutirer des renseignements précieux, et ce, en échange de protection? Est-ce qu’Evangéline racontait une telle chose simplement pour la protéger ou était-ce réellement le rôle qu’elle souhaitait faire jouer par la rouquine? Le cas échéant, aussi gentille et douce soit-elle, elle serait bien déçue devant le manque de collaboration de la vipère infernale. Une pointe de méfiance vit le jour au creux de l’estomac de la catin alors que son regard maintenant entièrement noir comme l’encre se tournait vers la jeune femme éthérée. Elle souhaitait croire à une réelle amitié pour dire vrai... Elle se ramollissait et devenait naïve, apparemment!

Les bras en croix afin de servir de bouclier humain, Evangéline alla à la rencontre du pseudo chevalier arthurien dans le but évident de calmer ses ardeurs. Si l’interdiction d’altérer l’intégrité physique de Primerose sembla causer l’hilarité chez le principal intéressé, l’homme obtempéra malgré tout à sa demande, ramenant son flingue dans son étui situé à sa ceinture.

Est-ce que ça allait? L’Aldagoon, dont l’angoisse n’avait pas encore redescendu d’un cran, n’avait pas retrouvé usage de ses cordes vocales et se contenta d’opiner frénétiquement du chef. Galaad, pour sa part, se contenta finalement de tourner les talons et de s’éloigner nonchalamment de la scène, laissant les deux femmes plutôt pantoises.

- Je m’assurerai de ne pas le recroiser, tu peux me faire confiance là-dessus... Rétorqua enfin Primerose, la voix légèrement étranglée par sa nervosité débordante. Eva se retourna enfin, jetant une œillade complètement navrée à sa compagne infernale. Moui... Les représentants de ton espèce ne m’apprécient généralement pas beaucoup, je dois l’admettre... Mais celui-là m’a donné une autre impression. Je crois... qu’il va se rappeler de moi... Son regard... elle avait pu y lire tout le mépris du monde, toute la haine envers ses origines... Elle en était encore toute retournée. Galaad... Je m’en souviendrai également. Qui est-il par rapport à toi?

Son premier amour. Et bien! Elle choisissait drôlement ses prétendants, la belle Evangéline! Elle qui était si tolérante et délicate, il était presque inconcevable de l’imaginer se pâmer devant un type aussi froid qu’un glacier du grand nord. Mais après... ne disait-on pas que les voies du cœur étaient impénétrables?

- Il en pince encore pour toi, apparemment, se contenta de rétorquer la rose incendiaire dont la main était ressortie complètement vide du sac à main. Son regard, d’ailleurs, avait retrouvé sa jolie teinte aux reflets d’émeraude. Si ça n’avait été de ta volonté, il aurait eu ma peau... Et seuls tes beaux yeux l’ont convaincu de ne pas en finir avec moi... Une autre vérité balancée sans le moindre détour. Elle était d’une franchise implacable ce soir. Je ne te mentirai pas, Evangéline - et c’est peu dire, puisque mentir est généralement ma spécialité -, je possède... certains amis au sein de mon parti. Si je sens que ma sécurité est trop en jeu... je ne pourrai pas faire autrement que d’agir. Ces amis... possèdent plusieurs talents et les anges ne les effraient pas, si tu vois ce que je veux dire. Ce n’est pas une menace ou quoi que ce soit, seulement une vérité et mon envie de me protéger. Cela dit, je n’oublierai absolument pas la façon dont tu es intervenue en ma faveur et saches que mon amitié t’est complètement acquise.

Tentant de retrouver contenance et de contrôler les tremblements involontaires de ses doigts, la démone ne se fit pas prier pour se saisir à nouveau du bras de sa copine à la chevelure opaline.

- Cependant, je précise un truc, ajouta-t-elle tout bas à son intention, afin d’éviter que des oreilles indiscrètes ne perçoivent ses propos. Je ne trahirai pas les miens en glissant des informations les concernant, d’accord? Si notre amitié doit subsister, je veux que ce soit en dépit de nos origines... Qu’en penses-tu? Gardons les conflits ailleurs de ces moments où nos routes se croisent. Deux copines s’amusant et picolant pour le simple plaisir, comme de simples femmes... ça manque à ma vie!

Quelque chose lui disait que sa douce Evangéline serait de son avis sur ce point! Et l’étreinte qu’elle conservait sur le bras de la jolie demoiselle à la peau bronzée était sincère et instinctif. Elle qui, d’ordinaire, était du genre méfiante, la créature éthérée avait su la mettre dans sa poche avec tant d’aisance que ça en était presque déroutant. Quelque chose lui disait qu’Eva possédait ce quelque chose de rassembleur qui lui était typique... Et ce charme certain avait ce talent de charmer même les aldagoons les plus distantes.

- Bon allez, je te raccompagne chez toi avant qu’un autre malheur ne s’abatte sur nous. Parce qu’apparemment, la vie a décidé de gâcher notre soirée et je refuse de la laisser gagner.

Histoire d’appuyer sur ses propos, Primerose gratifia sa copine de la soirée d’un clin d’œil complice. Fort heureusement, à noter l’expression radieuse de l’angelette, la démone fut à même de statuer sur son niveau d’enthousiasme : visiblement, l’altercation de plus tôt n’avait pas entaché leur relation naissante.

Ainsi, telles deux copines un peu éméchées, mais néanmoins complices, les deux femmes déambulèrent dans les rues de Roanapur en rigolant aux remarques que ne pouvait s’empêcher de laisser glisser Primerose sur la faune locale en cette heure tardive. Cette bonne humeur persista jusqu’au domicile d’Evangéline avant que la catin ne se hèle un taxi pour rentrer chez elle en toute sécurité (demande formulée par sa nouvelle amie qui, visiblement, s’inquiétait pour elle).

Assurément, ce numéro de téléphone fournit par l’opaline ne sombrerait pas dans l’oubli. La rose incendiaire ne savait pas quand elle pourrait recontacter la créature céleste, mais elle se promettait intérieurement de réitérer l’expérience coûte que coûte!

[FIN]

_________________
White or red... who really cares? [TERMINÉ] Sans_t27

I'm bulletproof, nothing to lose
Fire away, fire away
Ricochet, you take your aim
Fire away, fire away
Shot me down but I won't fall
I am titanium

#99cc33

THÈME
Contenu sponsorisé
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
copyright & crédits
marques pages récents
COPYRIGHT : Tous droits réservés.