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Alazarius
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Instant de calme [PV Iris] Jeu 19 Jan - 13:03


La ville s'était enfin quasiment endormie. Les bruits s'adoucir, les rendant plus supportable. Il pouvait enfin entendre quelques oiseaux nocturnes gazouiller et le chant du vent faire craquer les branches des arbres. Se préparant pour sortir en mettant son immense robe manteau noire qui allait encore nettoyer le sol avec sa longue traine de plus d'un mètre, il se demandait encore pourquoi les humains étaient si attachés au bruit. Pourquoi, pour apprécier la musique à sa juste valeur, devaient-ils la mètre à fond ? Qu'est-ce que cela pouvait bien apporter réellement ? Rien en réalité. Alors, elle finissait avec des bouchons dans les oreilles, une bonne partie de la soirée et de la nuit, pour s'isoler de ce vacarme immonde et insupportable.

Mettant enfin les pieds en dehors de chez elle, elle prendra une grande respiration pour profiter de l'air fraîche et douce de la nuit. Marchant paisiblement à travers les rues les plus isolées et vides. L'araignée glissera ses doigts dans sa longue crinière blanche en s'apercevant qu'elle avait visiblement oublié de couper cette dernière avant de sortir de son domicile. Sa chevelure tombait, à son toucher, quasiment à ses chevilles. Un profond soupire s'échappera de ses lèvres rouge sang. Mais lui les pensaient noires. La vendeuse lui avait visiblement joué un mauvais tour. Un truc malheureusement que trop souvent habituel quand on était aveugle. Les gens aimaient se payer votre tête ou choisir à votre place ce qui vous irait le mieux ou pas. Vos goûts passaient malheureusement à la trappe au profit des leurs.

Arrivant enfin à destination, soit la plage, il fut heureux de retrouver le bruit des vagues, si doux à ses oreilles sensibles. Elle s'installera à terre, sur le sable fin... Ses genoux pliés et ramené contre son torse. Ses bras enroulés autour. Son menton posé sur ses genoux. Le démon soupira à nouveau pour libérer comme une sorte de pression et s'abandonner à un peu de quiétude. Pourtant, au bout de quelques minutes, le son de la voix de son fiancé s'imposa à son esprit et des larmes se mirent à couler le long de ses joues blanches. Elle imaginait encore ses bras chauds l'enlaçant alors qu'il lui murmurait je t'aime à l'oreille.

Elle avait tellement cherché à comprendre ce qui s'était produit cette nuit-là, pourquoi, pourquoi toute sa famille et elle-même s'était entretuée ? Qu'est-ce qui avait provoqué leur folie ? Qu'est-ce qu'il l'avait enclenché à un tel point ? Aucune réponse n'y fut jamais apportée. Ce qui la fit fondre en sanglot. Pleurant à chaud de larmes.

Iris
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Petite soirée toute simple et sympa au pub du coin. Quelques daïquiris à la fraise de trop. De la musique plein les oreilles. De l’insouciance à son meilleur...

Iris se foutait bien de se balader seule à cette heure tardive dans les rues de l’infâme Roanapur. Elle avait le cœur léger et le pied dansant : elle avait assisté à la demande de fiançailles d’amis chers et ça la rendait terriblement heureuse. Et puis, c’était cool les mariages! Qui disait union de deux personnes disait soirée. Elle allait pouvoir s’amuser, danser et, SURTOUT, revêtir ses plus beaux atours pour l’occasion. En ce qui concernait son +1, elle allait bien trouver! Elle ne se faisait aucun souci pour ça.

Ses écouteurs air pods bien enfoncés dans les oreilles, l’influenceuse à la chevelure églantine marchait d’un pas dansant alors que Don’t Stop Me Now de Queen lui vrillait les tympans et exacerbait son sentiment d’insouciance si agréable. Ses baskets d’un blanc immaculé heurtaient le sol en rythme avec la musique alors qu’elle tournoyait sur elle-même, faisant virevolter un brin sa robe en denim (look actuel d’Iris : ici!) dans le processus. Qui l’observerait de loin penserait soit qu’elle avait consommé un truc pas net... soit qu’elle était folle, tout simplement. Or, la réponse était tout autre : Iris était simplement d’un naturel jovial et optimiste. Elle aimait la vie et croquait dedans sans retenue! Certes, si Cerbère avait assisté à la scène, il aurait probablement considéré qu’elle aimait bêtement se mettre en danger, puisque Roanapur n’était en rien sécuritaire pour les jeunes femmes dans son genre, mais tout le MONDE savait que le mercenaire était rabat-joie de toute façon... tssssss.

I'm a shooting star leaping through the sky like a tiger
Defying the laws of gravity
I'm a racing car passing by like Lady Godiva
I'm gonna go, go, go, there's no stopping me


Levant les bras, elle réajusta son chignon rosé qui menaçait de s’écrouler sous ses pas de danse, quand soudain, ce fut le silence total dans ses oreilles. Hey!! Qui avait éteint la musique? Mais où était donc passé ce cher Freddie Mercury?! Jetant un regard accusateur en direction de son téléphone portable, Iris esquissa un moue boudeuse en réalisant que sa batterie était si faible que l’appareil refusait de coopérer davantage dans son délire mélodieux. Ah ÇA c’était moche!! Moche de chez moche!! Grognant tout bas, elle retira ses air pods de ses oreilles, puis rangea le tout dans son petit sac à main dorsal à l’effigie du monde de la Maison Hufflepuff. Un peu boudeuse, elle poussa un soupir, croisa les bras sur sa poitrine et jeta un regard vers l’océan, là où la douce symphonie des vagues se faisait entendre.

La plage... De loin son endroit favori. Le lieu par excellence pour se ressourcer, faire le vide de son esprit, vivre le moment présent...

Visiblement, elle n’était pas la seule à affectionner autant cet endroit de pure sérénité. Non seulement savait-elle que la plage était un lieu particulièrement prisé en plein jour, mais elle ne pouvait s’empêcher d’être surprise en notant la présence d’une silhouette gracile et esseulée, installée à même le sable. Recroquevillé sur lui-même, l’individu portait des vêtements sombres et une longue chevelure coulant sur ses épaules, son dos et même sur la plage à la manière d’une rivière lunaire presque scintillante. À la simple vue de cette créature presque éthérée, Iris ressentit un drôle de chatouillement au fond d’elle : à l’instar de tous ses compatriotes surnaturels (qu’ils soient anges ou démons), la belle rosette pouvait ressentir la proximité d’un être non humain. C’était le cas en ce moment, bien qu’elle ne pût dire avec justesse s’il s’agissait d’un enfant de Sullustéhan ou d’un aldagoon.

Si d’emblée elle voulut passer son chemin par souci de ne pas déranger cette personne inconnue, la jeune femme stoppa net sa progression lorsque des sanglots chargés d’une tristesse étouffante montèrent à ses oreilles. Ce n’était un secret pour personne : Iris était une personne empathique, très sensible... La souffrance d’autrui la heurtait de plein fouet, comme en ce moment. Certes, on lui répétait sans cesse qu’il valait mieux se mêler de ses affaires... Mais si son intervention – aussi minime soit-elle – pouvait faire toute la différence dans la vie de cet individu? Et si elle quittait malgré tout et apprenait, le lendemain, aux nouvelles qu’un suicide s’était déroulé ici même sur cette même plage? Elle s’en voudrait forcément de ne pas être intervenue...

Déglutissant péniblement, l’ange décida simplement de s’enquérir de son état, histoire de s’assurer que la jeune femme n’avait pas besoin d’aide. S’avançant doucement sur le sable, elle espérait ne pas faire sursauter la créature aux allures célestes qui, visiblement, vivait de terribles émotions.

- Pardonnez-moi, mademoiselle, fit-elle d’une voix douce en contournant cette dernière à distance, afin de voir son faciès et identifier à qui elle avait affaire. Je ne veux surtout pas vous déranger... Mais je vous entendais pleurer... Êtes-vous blessée? Êtes-vous en danger? Avez-vous besoin d’aide?

Détaillant la créature devant elle, Iris ne pouvait dire – pour être honnête – s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme. Sa beauté était époustouflante et iel semblait doté de traits délicats, fins... très féminins, mais recelant à la fois quelques angles plus masculins. Sa peau était laiteuse comme les nuages et sa longue chevelure soyeuse était presque argentée sous les reflets lunaires. Iel avait le profil d’un envoyé céleste, il fallait bien l’admettre. Bien qu’elle n’eût jamais côtoyé cette femme (enfin... elle ne semblait pas s’offusquer de l’appellation féminine de plus tôt, alors à priori, elle allait continuer sur cette voie) dans le royaume céleste, Iris savait également qu’elle ne pouvait pas connaître la totalité de ses frères et sœurs ailés.

- Je suis désolée, je sais que votre situation ne me regarde en rien, mais j’ai du mal à rester impassible devant la souffrance d’autrui, admit-elle d’une voix douce en s’accroupissant au sol pour être à la même hauteur qu’elle. Je m’appelle Iris. Et vous? Si vous le désirez, je connais plein de gens dans tous les domaines que ce soit communautaire ou même dans la police... J’ai des connexions, je peux vous aider si vous en ressentez le besoin!

Elle gratifia la jeune femme d’un sourire radieux et chargé de compassion. Ceci dit, cette dernière ne semblait pas vouloir poser ses prunelles sur elle. Oh... elle n’allait pas en faire de cas, mieux valait ne pas la brusquer.

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Alazarius
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Alazarius n'était pas le genre de démon avec un physique de démon. Du moins, il cassait un peu le profil type et s'était un peu le cas de toute sa famille dans le fond. Aucun de ses membres n'avait l'apparence d'un démon au premier regard. Ni même après. Des anges bien souvent, méconnaissant l'historique et le passif lourd de leur clan, pouvaient se mettre à discuter avec eux. Tranquillement. Jovialement. Sans jamais avoir l'impression à se retrouver avec un être infernal en face d'eux. Enfin, certain(e)s penseront que c'est par fourberie. Dans le but de se cacher et tromper l'ange face à eux. Mais la raison était bien plus profonde que cela... et peut-être bien plus philosophique qu'on pourrait finalement le croire. Une longue lignée d'araignées aveugles... Elles n'ont jamais basé, ainsi, leur jugement d'autrui sur l'apparence. Beau ou Moche. Blanc ou Noir. Blond ou Brun. Petit ou Grand. Handicapé/e ou Valide. Tout cela fut toujours des paramètres inexistants dans leur champ de compréhension de l'autre. De même que le racialisme entre les humains, les démons et les anges ne les touchaient pas. Elles se voyaient comme des araignées. Des petites créatures à part. Sans arrêt mise de côté à cause de leurs soucis, de leurs problèmes. De leurs différences justement. Ainsi, un/e ange, un/e démon/ne ou un/e humain/e en face d'elles, temps qu'ils/elles ne sont pas agressif/ve/s, ils/elles étaient traité/e/s tou/te/s à égalité.

Non, elles étaient sensibles à l'intonation d'une voix, douce ou agressive, rauque pourtant tendre... À la démarche, rapide, lourde ou légère... À leur façon qu'ils/elles auront pour s'approcher d'elles. La manière de les toucher ou de s'en tenir écartée... Et surtout les mots. Les mots avaient un vrai sens pour elles. Un véritable impact sur leur jugement, car elles avaient toutes à un moment de leur existence souffert des insultes et des injures concernant leur condition si spéciale...

Alors quand la grande araignée sentira bien tardivement la présence d'une personne tout près d'elle, elle ne fera pas cas de l'essence, de l'aura qu'elle sentait. Assurément, celle d'un ange... une douceur certaine s'en dégageait. Elle avait relevé la tête... fixant le vide... ou du moins dans la direction de l'océan. La démone écoutera ce que l'ange disait sans pouvoir s'arrêter de pleurer pour autant. Alors quand l'araignée réalisera sa présence vraiment à sa hauteur - sans pouvoir définir si l'ange était assise ou pas sur le sable - ainsi que sa volonté de vouloir l'aider, elle tournera la tête dans la direction où résonnait sa jolie voix douce, laissant voir enfin son regard laiteux. Totalement blanc. L'absence de ses membranes causée par ses pleurs abandonnait l'araignée à ses prédateurs éventuels en offrant la vue de cette faiblesse qu'était celle d'être aveugle.

La créature ouvrira la bouche une première fois, puis une seconde, essayant de parler, sans y parvenir, alors que ses larmes ruisselaient le long de ses joues, on avait l'impression qu'elle suffoquait... et ce n'était pas loin de la réalité. La pauvre araignée s'étouffait dans ses sanglots. Ses lèvres tremblaient et finalement, elle finit par le dire... du moins par tenter de demander :

- P... pourquoi ! Pourquoi je t'ai perdu ! Je l'aimais tellement !

Et en le disant, elle s'effondrera sur le sol, le visage en avant... finissant allongé dessus. Pleurant et criant.

- Pourquoi ! Pourquoi personne ne peut m'aider ?

Redressant la tête, son regard aveugle posé sur le sable si près de son visage. Elle souffrait et son cœur lui faisait si mal. Le souffle haché, elle se mettra à tousser.

- Je... personne ne veut me répondre, personne ne veut m'aider. Et je suis là... comme une idiote. À voir et revoir dans ma tête la perte de mon compagnon. Ou du moins ce qu'il en restait... juste... un... collier...

Sa voix n'était plus qu'un fin murmure à la fin tant ce constat la massacrait de l'intérieurement. La détruisant totalement. Elle était si fatiguée. Fatiguée de vivre ainsi, sans réponse, avec cette douleur. Et la mort qui ne voulait pas d'elle. Sa folie la rattrapant à chaque fois pour l'empêchée de passer à l'acte.

- Si seulement je pouvais mourir !

Elle frappera le sol de ses poings. De ses mains osseuses. Tellement en colère contre elle-même pour son incapacité à arrêter tout ça. Que son calvaire cesse enfin. Dire qu'elle n'avait aucune emprise sur sa propre existence. Aucun pouvoir dessus. Elle ne faisait que la subir. Si pathétique petite créature qu'elle était.

Iris
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La souffrance... Elle avait toujours du mal à la supporter, peu importe l’être vivant qui la subissait. Ses prunelles céruléennes chargées d’empathie détaillèrent les traits fins et réguliers de la jeune femme devant elle, notant sans difficulté toute la douleur qui s’en dégageait. Lentement, la sublime créature empreinte de souffrance leva son regard vers elle, surprenant la rosette de par sa couleur peu commune; deux iris à la lueur perlée la fixant sans réellement la voir... Cette femme... elle était aveugle, c’était évident. Du moins, le croyait-elle... Le désespoir ressentit était tel que sa vis-à-vis tenta à quelques reprises d’articuler quelconque propos, chaque fois interrompu par la force de ses propres sanglots. Iris sentit sa propre gorge se comprimer et elle lutta contre l’envie de la serrer contre elle... Cela dit, elle avait encore un minimum de discernement et de prudence, jugeant qu’il restait plus judicieux de garder ses distances, du moins, jusqu’à ce qu’elle ait pu déterminer si cette femme représentait un danger ou pas. Ainsi, Iris se contenta de lui jeter un regard navré, ne sachant pas trop quoi dire pour tenter d’amenuiser sa souffrance notable. Était-ce tout simplement possible?

Au bout d’un moment, l’aveugle présumée put rassembler suffisamment ses forces et son courage pour articuler une phrase étranglée, révélant instantanément à la jeune ange l’origine de toute cette souffrance étouffante. Un deuil. Profond et noir comme l’abysse. Un amour perdu qui se manifestait assurément par la recrudescence de souvenirs douloureux. Iris n’avait jamais été amoureuse. Cela dit, elle connaissait la douleur qui enserrait le cœur comme un étau cruel. La disparition de son frère lui avait enseigné le désespoir, à un autre niveau, certes, mais quand même. Engloutie sous la montagne d’émotions qui l’écrasait assurément, l’endeuillée s’écroula, face contre terre, pleurant tout son saoul contre le sable. Cette image si désolante crevait le cœur de la jeune églantine qui, franchement, était d’une empathie débordante.

Lentement, la pauvre jeune femme secouée de sanglots releva la tête, comme si ce simple geste était si lourd... Pour sa part, l’ange était sans voix devant de tels propos chargés de souffrance. Personne ne pouvait l’aider? Vraiment? Personne ne VOULAIT l’aider? Qui pouvait être aussi insensible devant tant de douleur?

- Juste un collier...? Répéta la rosette dans un simple souffle, tentant de comprendre ce qui s’était produit en lisant entre ces lignes déjà avares de propos.

Visiblement poussée par son chagrin, la créature éthérée émit un ultime souhait, lequel semblait ne jamais être exaucé : celui de mourir. À quel point pouvait-on être détruit intérieurement au point de vouloir mettre fin à ses jours? Cette désolation était étrangère à Iris et la fit frissonner.

- Je ne connais pas votre histoire, commença-t-elle d’un ton si doux. Elle troqua sa position accroupie pour une posture assise, désireuse d’être plus confortable pour discuter. Elle ne s’était pas arrêtée pour rien, assurément... Je suis tellement désolée pour la perte de votre compagnon... Je n’ose pas imaginer toute la douleur que vous pouvez ressentir... C’est terrible... si terrible... Cela dit... croyez-vous que mourir est une solution? Je ne vis pas votre vie, ne porte pas votre fardeau... excusez-moi si je ne semble pas comprendre, ce n’est pas voulu de ma part...

Elle replaça une mèche rebelle qui tombait sur son doux visage avant de resserrer, de ses bras, ses jambes repliées devant elle. Certes, elle avait vécu difficilement la disparition de son frère aîné, deux ans plus tôt. Elle avait goûté à la tristesse, profonde et marquante... Cela dit, elle n’avait jamais perdu totalement espoir de le revoir, puisqu’aucun corps n’avait été retrouvé. Contrairement à cette jeune femme, Iris avait comme conviction bien ancrée, au fil du temps, qu’elle reverrait son frangin, un de ces jours.

- Je n’ose pas imaginer à quel point la vie peut vous paraître sans issue... Perdre un être cher, c’est quelque chose que personne ne devrait avoir à vivre. Malheureusement, la seule chose qui reste à faire, c’est s’accrocher, même difficilement, au présent...

Prenant une grande inspiration, la rosette plongea son regard céruléen vers l’océan, admirant l’horizon, là où les étoiles rencontraient les vagues. Une magnifique vision qui détonait face à tout le désespoir qui se dégageait de la pauvre endeuillée.

- Les étoiles sont sublimes ce soir, ajouta-t-elle tout doucement. On dirait qu’elles dansent, à la surface de l’eau, sous le rythme imposé par le vent. Une valse plus grande que nous, qui me donne l’impression d’être toute petite. Un mélange de frissons et de vertige. Pouvez-vous les voir? Ces petites perles scintillantes qui nous observent... J’aime bien m’imaginer que nos défunts se trouvent parmi elles, profitant du spectacle. La vue doit être sublime. C’est bien peu, mais cette image est réconfortante, je trouve. Les êtres aimés méritent toute la beauté et la sérénité du monde.

Elle était bien songée et poétique ce soir. Probablement l’effet résiduel des nombreux daïquiris multiplié par la belle déclaration d’amour à laquelle elle avait assisté, plus tôt dans la soirée : ultime spectatrice d’un bonheur qui ne pouvait faire autrement que la faire sourire. Un peu comme l’une de ces étoiles, quoi.

- Avez-vous un nom? Puis-je vous demander comment on vous appelle?

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Alazarius
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La pauvre araignée dont le temps n'avait fait qu'allourdir ses épaules de souffrance et de souvenir la torturant, écoutant l'ange auprès d'elle. Si au début elle pouvait encore tenir sur ses mains... essayé de tenir sa tête un minimum levée, ses derniers mots auront raison d'elle. Sa description de cette nuit, combien de fois son fiancé lui en avait fait... mais le soleil. Quand il brillait de toute sa beauté, il la prenait par la main pour la sortir dehors et la mettre devant lui. Lui expliquant que la chaleur qui caressait sa peau et réchauffait son corps, c'était lui, majestueux, beau et éclairant le ciel de sa puissante lumière. La créature s'écroulera le visage dans le sable. N'ayant plus la force de lutter alors que la voix de son fiancé résonnait encore dans son esprit. La joue sur le sable, la bouche entrouverte, elle se sentait étouffer. Ses larmes n'avaient plus de fin pour couler...

- A... ala... Alazarius...

Cela ne sera qu'un murmure se perdant dans le son doux et continuel des vagues qui allaient et venaient sur le sable depuis des milliers d'années sans que personne ne puisse changer ce bercement tendre ressemblant aux bras d'une mère apaisante vous faisant un câlin pour oublier votre chagrin.

- Je... mon fiancé faisait cela si souvent, me raconter tout. Chaque détail de ce qu'il voyait pour me décrire le monde qui m'entourait alors que je n'y voyais rien. Quand j'y repense, rien ne pouvait nous unir dans ce monde de fous où seules les apparences comptes.

Un sanglot remonta en surface lui arrachant un cri malgré elle. Un cri de rage et de dépit. De fatalité et de Désespoir.

- Que suis je ? Une araignée démoniaque aveugle n'ayant visiblement pour elle que sa belle apparence. Je... je viens d'un clan ancien de démon araignées... on est tous pareils. Aveugle et hermaphrodite. Enfin, je suis tout ce qu'il en reste. La folie a toujours ravagé notre clan, sans que l'on sache vraiment pourquoi et comment... mais...

Elle s'arrêtera pour essayer de reprendre sa respiration, s'étouffant dans ses larmes. Dans cette boule qui nouait sa gorge. Rendant si pénible chaque mot qu'elle prononçait. Est-ce que cet ange voudrait bien l'aider ? Un espoir fou et dingue qui lui venait à l'esprit.

- On... on était aveugle... on se foutait bien de l'apparence... Petit, grand, maigre, gros, noir, blanc, handicapé ou musclé... qu'est-ce qu'on pouvait bien avoir affaire à ça ? Sincèrement ? Beau ou moche... une belle peau ou des boutons... Même ange ou démon, humain ? Nous sommes tous vivants et nous respirons, n'est-ce pas là l'essentiel ? Mes... mon père était tueur à gage, nous avions une belle fortune derrière nous... Un grand clan... et ce fut par amour profond pour ma mère qu'il décida qu'il était temps que la folie qui pourrissait notre lignée s'éloigne de nous... Plus de mariage, cousin, cousine... La souffrance de ma mère et l'amour qu'il avait pour elle fut sa force, son équilibre et il avait tout fait pour que je garde le mien aussi... M'éloignant de tout ce qui pouvait être mauvais pour moi, des mauvais gens.

Soudainement, une voix résonna dans sa tête, la faisant se taire. Elle lui disait que cet ange serait comme les autres, qu'il l'abonnerait à son sort, que jamais personne ne l'aidera se séparer d'elle. Qu'elles étaient liées comme un même sang coulant dans ses veines. Que jamais elle ne la laissera en finir, que jamais, elle l'a laissé vivre paisiblement ou heureuse.

Le démon tenta maladroitement de secouer la tête dans la pose où il se trouvait. Ses doigts se crispant dans le sable. Se tournant un peu pour se retrouver allongé sur le côté. Ses longs doigts fins viendront se glisser sur ses tempes s'entremêlant dans ses longs fils de soie blancs qu'était sa crinière.

-... Non... laisse-moi... je t'en prie...

Un fin murmure, une tentative de faire taire cette voix qui ne semblait plus que faire une chose, mal à la tête insupportable. Elle se recroquevillait sur elle-même, comme un enfant, cherchant à se protéger. La respiration hachée. Hoquetante.
Iris
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Alazarius. Attendez? Alazarius le mannequin chouchou de l’île? Comment avait-elle fait pour ne pas remarquer qu’elle avait sous le nez l’une des stars de renommée de Roanapur?! Peut-être était-ce la noirceur de la nuit ou la fatigue découlant d’une soirée haute en émotion? Ou alors toute la détresse qui déformait le beau visage de l’androgyne adulé de tous? Dans tous les cas, Iris ne put s’empêcher de maudire sa propre bêtise, espérant ne pas avoir manqué de respect à la muse des muses! Fort heureusement (enfin, façon de parler), Alazarius était effectivement reconnu pour sa cécité, ce qui évita à Iris la honte que l’on remarque la couleur pourpre qui avait envahi ses joues. Elle se racla la gorge, afin de retrouver contenance.

- Je suis enchantée de faire votre connaissance, Alazarius... et ce, malgré les circonstances actuelles... Rétorqua-t-elle doucement, peu soucieuse de jouer les fan girls dans un moment aussi délicat que celui-ci.

Jetant un regard navré en direction de la pauvre mannequin affalée sur le sable de la plage, Iris ressentait toute sa douleur jusqu’au plus profond de son être. Certains de ses pairs diraient assurément que sa trop grande sensibilité allait la mener à sa perte... mais que pouvait-elle faire d’autre? Nier sa véritable nature simplement pour combler les attentes de pseudo aristocrates angéliques de la trempe de Belverios? Non, c’était plus fort qu’elle. Un cri de désespoir se dégagea de la gorge du pauvre Alazarius alors qu’il parlait de son fiancé révélant à la jolie rosette la façon dont ce dernier avait de lui décrire le monde, tout comme elle venait de le faire. Soucieuse d’éviter d’interrompre la mannequin de renommée, l’angelette décida de garder le silence, préférant écouter que piailler à outrance comme elle avait si souvent tendance à la faire. Or, poursuivant sur sa lancée, l’être immaculé près d’elle révéla sans la moindre vergogne son appartenance à un clan ancien d’araignées démoniaques, ce qui fit sursauter la rosette, laquelle ne put s’empêcher de glisser un peu plus sur le côté, de manière imperceptible, afin de marquer un peu plus la distance avec la créature ravagée par la mélancolie. Enfin... pas qu’elle souhaitait foutre le camp, mais apparemment, rester un peu prudente était de mise.

- La folie...? Souffla-t-elle du bout des lèvres, signe qu’elle écoutait toujours l’effroyable récit relaté par Alazarius, dont l’échine était courbée sous le poids intenable de la douleur.

Hermaphrodite? Littéralement? Elle savait l’illustre star androgyne à souhait, mais elle n’avait aucune idée que cette dernière possédait physiquement les deux genres. Alors là, Iris se trouvait bien inculte, ce soir! Déjà, elle n’avait pas reconnu la mannequin chérie de Roanapur, mais elle n’était pas plus à l’affut de son trait d’hermaphrodite... pourtant, ce genre d’information ne passait jamais vraiment sous silence, vu le côté rarissime de la chose. Toujours silencieuse, Iris écouta la suite du récit de son interlocutrice, notant la façon dont cette dernière n’avait rien à faire des standards de beauté, et avec raison! Comment diable pouvait-elle apprécier l’élégance et la délicatesse si elle n’arrivait pas à la percevoir avec ses yeux? Franchement, la beauté devait être dérisoire pour un individu comme lui. En un sens, il y avait une belle moralité à en soutirer... Ne parlait-elle pas d’amour également?

Songeuse, l’enfant de Sullustéhan ramena son regard vers l’horizon, scrutant un instant ce point lointain là où le ciel obscur rencontrait l’océan calme. D’abord Cerbère, maintenant Alazarius... Décidément, la vie avait décidé de mettre des démons sur sa route, et pourtant, elle ne méprisait réellement aucun des deux. Avait-elle peur? Un peu. Autant Cerbère – en bon tueur à gages qu’il était – pouvait l’assassiner en claquant simplement des doigts, autant Alazarius – de par sa nature – pouvait ne faire qu’une bouchée d’elle. Pourtant, être témoin d’autant de douleur ne pouvait que susciter de la sympathie chez la jeune ange églantine. Et si ses frères et sœurs se trompaient sur les adlagoons? Certes, certains étaient indéniablement des monstres sanguinaires d’une méchanceté pure et sans limites... mais pouvait-il y avoir des êtres bons et gentils parmi leurs rangs? La réflexion était de mise... Et soutirerait surement une vague d’indignation auprès des siens.

- Pardon?
Couina-t-elle alors qu’Alazarius lui demandait de partir, à brûle-pourpoint (du moins, le croyait-elle). Oh, elle souhaitait être seule. Je... Hum... Elle jeta un regard tout autour, notant la présence d’un petit café, toujours ouvert malgré l’heure tardive, sur la Lagoon Promenade derrière elles. Puis-je vous offrir un thé bien chaud? Demanda-t-elle soudainement. Je sais, c’est bien peu... Mais ma mère me disait souvent que le réconfort apporté par une boisson chaude peut apaiser bien des maux. Assurément, ça ne ramènera pas votre fiancé... mais si ça peut vous apaiser un maigre instant... ce sera déjà ça... Un simple petit baume sur un cœur beaucoup trop lourd...

Ouais, elle allait faire ça. Parfois un geste banal, mais gentil, pouvait être réconfortant. Elle voulait simplement apporter son support, un brin de chaleur afin de réchauffer ce cœur glacé par le désespoir.

- Je vous en prie... ne bougez pas d’ici, d’accord? Je serai brève, je reviens immédiatement! Please? Je vous le promets! Et Iris n’a qu’une seule parole, croyez-moi!

Elle esquissa un geste typique aux scouts de sa main droite, oubliant momentanément que la belle créature presque éthérée était affectée par une cécité pourtant indéniable. Malgré tout, cette dernière put aisément l’entendre glousser, puisqu’Iris était amusée par son propre geste qui était, somme toute, d’une banalité effarante. Tournant les talons, l’ange trotta jusqu’au Lagoon Promenade, quand même fière de pouvoir apporter un brin de réconfort à cette pauvre âme en peine. Alazarius avait articulé quelques propos qui portaient à réfléchir : anges, démons ou humains... Quelle était la réelle différence? L’important était d’être en vie... Voilà qui poussait l’enfant de Sullustéhan à cogiter.

D’un pas rapide, la jeune femme de 23 ans ouvrit la porte principale du café, faisant tinter au passage la sonnette qui y était rattachée. Se dirigeant vers le comptoir, elle afficha un sourire radieux lorsque l’employée remarqua sa présence. La commande fut brève : un café latté pour elle, un thé vert aux fleurs de cerisier pour Alazarius. Pourquoi ce parfum? Elle n’en savait trop rien... ça semblait doux, délicat, légèrement parfumé, apaisant... Le mannequin semblait raffiné et elle eut cru, un instant, que ce genre de boisson allait lui plaire.

Payant la commande, elle laissa un pourboire à l’employée, puis se dépêcha de revenir, ne désirant pas laisser l’esseulée trop longtemps dans son désespoir sans autre compagnie que le fantôme de son défunt fiancé.

- Pardon, j’ai fait le plus vite que j’ai pu! Fit-elle doucement en marchant sur la plage, deux gobelets en main. Je me suis permise de vous prendre un thé vert aux fleurs de cerisiers... Un truc tout en douceur pour vous réchauffer. Ou... Ou si ça ne vous plaît pas, préférez-vous un café latté? Il est sans sucre, mais une belle couche de lait mousseux se trouve en surface... c’est délicieux, je vous assure...

S’agenouillant sur le sable, l’ange déposa les deux boissons chaudes près d’elle, s’assurant au passage de ne pas les renverser.

- Puis-je vous aider à vous rasseoir? Me permettez-vous de vous toucher le bras? Je vous assure que je ne ferai aucun mouvement brusque. Je veux juste vous permettre de vous redresser convenablement... Mais n’hésitez surtout pas à m’en faire part si vous me trouvez envahissante... Je peux vous laisser tranquille si c’est vraiment ce que vous souhaitez...

S’assurant préalablement que la belle androgyne acceptait un toucher de sa part, Iris posa doucement une main sur son avant-bras. Sa paume était chaude et se voulait rassurante au maximum. Lentement, dans un geste d’une bienveillance sans équivoque, elle aida la pauvre endeuillée à s’asseoir, s’assurant préalablement qu’elle n’allait pas s’écrouler au moment de la relâcher.

- Voilà... Attendez, vous avez du sable plein le visage. Je sais que vous êtes aveugle, mais je veux juste vous éviter que cela se loge dans vos yeux... Autrement, bonjour la sensation de brûlure! À l’aide d’une serviette en papier qu’elle avait préalablement prise dans le petit café du coin, elle essuyant les joues sales et couvertes de larmes de la pauvre Alazarius. Voilà, ça semble mieux... Alors, ce thé? Il vous fait envie? Ou le latté peut-être?

Elle souriait. Son interlocutrice ne pouvait voir ses traits, mais elle ne pouvait s’en empêcher.

- Comment il s’appelait? Votre fiancé? Vous voulez en parler un peu? Parfois, ça fait du bien de discuter... c’est bien peu, mais si je peux vous aider ne serait-ce qu’un tout petit peu, ça me ferait très plaisir.

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Alazarius
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Alazarius
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Alazarius paniquera alors qu'elle luttait contre la voix qui parlait dans sa tête. Et de l'autre, l'ange à ses côtés, avait sans doute pensé que c'était pour elle ce qu'elle avait. Elle ne voulait pas qu'elle parte. Elle ne voulait pas qu'elle s'en aille... elle avait tant besoin de sa présence ! Mais finalement, elle ne comprendra pas trop ce qu'elle lui dit, Sa tête était si douloureuse... un brouhaha monstrueux qui ne la laissait pas en paix. Et l'ange s'en ira. La laissant juste là, à pleurer... Jusqu'à fermer les yeux, le nez dans le sable. Finalement, cette folie, cette voix dans son esprit avait sans doute raison, personne ne voudra jamais d'elle. Pourquoi encore lutter ? Pourquoi encore exister ? À quoi cela servait ? Elle aurait dû mourir cette nuit-là. Elle ne serait pas ainsi, seule, à souffrir de son passé et de la perte de son fiancé. À n'attendre qu'une chose : que la mort veuille bien d'elle pour que son calvaire s'arrête enfin.

Un clignement des yeux et une autre personne venait de prendre la place. Ouvrant grand la bouche pour respirer et avaler l'air comme si elle avait failli se noyer... Il fallait maintenant qu'elle chasse toutes les pensées négatives de sa double... Pas simple quand une personne était aussi suicidaire. Et calmer le rythme de son cœur qui battait encore à tout rompre. Ce qui l'étonnera par contre, c'est d'entendre des bruits de pas venant vers elle... et la voix de l'ange retentir à nouveau. A cause de son double, elle n'avait pas pu entendre comme elle voulait, non plus, ce que l'ange avait bien pu dire. Mais visiblement, elle était partie chercher du thé vert aux fleurs de cerisier et un café...

Dans sa tête, un «adorable» retentira.

L'ange, une jeune femme sans doute, était si énergique. Un bout d'entrain qui débitait rapidement. Elle ne réfléchissait pas quand elle parlait. Spontanée... oui, elle était spontanée. La démone prendra la parole pour ne pas angoisser la douce ange auprès d'elle.

— Je ne suis pas contre votre aide. Vous pouvez me toucher. Ne vous inquiétez pas.

Elle se laissera redresser. Assoir sur le sable qu'elle pouvait sentir sous ses doigts et son visage. Distraitement, elle ne faisait guère attention à son environnement, focalisant davantage son attention sur Iris. Oui, elle se souvenait bien avoir entendu ce prénom. Un prénom qui semblait allait à la merveille avec le caractère si attentionné et doux de cet ange. Une fleur parmi les fleurs. L'iris n'était-elle pas à la fois une reine dans les jardins et une guerrière poussant dans les plaines froides de Sibérie ?

— Oui, vous avez raison. J'aime beaucoup le thé vert à la fleur de cerisier.

En tout cas, l'ange pourra voir un doux sourire étirer les lèvres de la mannequin qui ne paraissait plus pleurer du tout. Elle prendra le thé chaud entre ses mains osseuses et se mettra à en prendre une petite gorgée.

— Il est bon...

Cela sera un murmure alors qu'Iris lui demandait le prénom du fiancé de sa double. Elle aura un léger soupire. Elle ne voulait pas jouer la comédie avec elle. Elle était trop bonne pour lui mentir.

— Pardonnez-moi, Iris. Vous avez eu à faire avec Alazarius... ma double... enfin, je dirais la seconde âme qui vit dans ce corps. La pauvre est sans doute une âme d'ange ou d'humaine... Je ne sais pas et même mon père n'a jamais su pourquoi et comment est-ce arrivé... mais nous sommes deux pour un même corps et grandir dans une famille démoniaque n'était pas la meilleure des choses pour elle. Elle est fragile comme une fleur de serre... elle a besoin de douceur... de tranquillité... c'est une femme réservée. Bien éduqué. Alors que moi, je suis une téméraire. Une guerrière. Une fleur qui pousse au bord d'une voie ferrée. Qui résiste à la pluie, à la neige et qui est finalement toujours là. Sauvage et vulgaire bien souvent, je suis une colérique. Mon prénom est Lazaria. Notre père faisait tout son possible pour la protéger du monde, des angoisses, et autres mauvaises personnes. Enfin, on a fait ce que l'on pouvait. En tout cas, enchantée de faire votre connaissance Iris.

Elle s'inclinera un peu en avant pour la saluer.

— Alazarius... son fiancé s'appelait Eun-woo. Il n'a pas eu de chance. Nous avions chacun le nôtre. Le mien heureusement n'était pas présent, le jour du massacre. Eun-woo, s'est fait décapiter devant elle par un des membres de notre clan devenu fou. Le choc a été trop violent pour elle et elle ne s'en souvient même plus. J'ai eu, à l'époque, juste le temps de prendre la place et de me défendre... Il est vrai qu'une fois sous ma forme démoniaque, j'ai pris le collier et je l'ai avalée pour qu'il ne soit pas perdu, je savais qu'elle y tenait. Je ne pensais pas, par contre, qu'elle imaginerait que j'avais mangé son compagnon en vomissant des restes d'un de mes repas... Je n'avais aucune raison de lui faire une telle horreur, alors que j'étais moi-même fiancée. Le mien s'appelle Asami.

Lazaria discutait, racontant l'histoire de son double et la sienne tout en sirotant son thé, paisiblement. Montrant son sang-froid. Pas une larme ne coulait. Elle possédait un recul absolu sur les faits qui s'étaient produits. D'ailleurs, elle ne montrait aucune animosité envers le bel ange. Elle se mettra en tout cas à soupirer profondément.

— Bref, en tout cas, je suis ravie de faire votre connaissance. Dans ma famille, nous ne sommes pas racistes. Ange, démon ou humain, nous sommes ouverts à tous et toutes. Mon époux, aujourd'hui, Asami est un humain et on espère bien avoir un bébé ensemble ! Tout comme la beauté est pour nous abstraite. On ne comprend pas cette étrange notion débile et ridicule. Une notion qui au final fait du mal à tout le monde. Qu'on soit gros, mince, blonde ou brune, qu'est-ce que cela change réellement ? N'est-ce point le bonheur et la joie qu'on a auprès de la personne qu'on aime qui est le plus important ? J'espère en tout cas, que vous n'avez pas peur de moi... je vous considère comme une amie potentielle, si vous voulez bien devenir aussi mon amie malgré le fait que je suis une démone araignée.

La grande araignée penchera la tête sur le côté en souriant. Une mèche blanche tombant devant son visage fin. En tout, Iris pourra voir que l'être hermaphrodite que la démone était se genrait en elle et non en il. Il semblait bien que visiblement, sa partie mâle ne comptait pas forcément beaucoup à ses yeux. L'araignée se voyait vraiment comme une femme, malgré le bonus qu'elle possédait niveau physique.
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Un sourire naquit sur les lèvres rosées de l’enfant de Sullustéhan alors que sa compagne du moment acceptait d’ores et déjà le breuvage chaud, réconfortant et très légèrement parfumé qui lui était offert. Ouf! Elle appréciait le thé vert à la fleur de cerisier! Encore heureux qu’Iris ait vu juste! La créature immaculée avait déjà énormément de soucis, alors une boisson non appréciée n’aurait pas été d’un grand réconfort. Toujours agenouillée dans le sable fin de la plage, la rosette admira un instant les beaux traits d’Alazarius, heureuse de ne plus y lire autant de tristesse de plus tôt, mais plutôt un sourire doux… serein? Certes, son thé devait être assurément apprécié, mais au point d’éteindre complètement la mélancolie de sa vis-à-vis? Elle en doutait.

Un air interrogateur ceignit le visage délicat de l’ange églantine qui comprenait qu’un changement de régime s’opérait dans le tempérament de la pauvre âme en lamentation qui se trouvait à ses côtés. Son ton était plus calme, l’énergie qu’elle dégageait possédait nettement plus d’assurance que précédemment. Si le liquide chaud possédait des vertus bienfaitrices, jamais elle n’aurait cru que la différence d’énergie était en fait due… à un changement de personnalité? Du moins, c’était la seule explication logique, puisqu’Alazarius ne semblait plus le même. D’ailleurs, lui-même excusait le comportement de ce « Alazarius » précisant d’emblée que le corps sublime était possédé par deux âmes bien distinctes. Iris en était estomaquée! Jamais elle n’avait rencontré d’individu possédant deux personnalités bien distinctes et le changement entre les deux eut été d’une si grande subtilité qu’elle en avait été complètement flouée. Les démons étaient des créatures à part entière et pouvaient être très imprévisibles, elle le savait… Certes sa compassion persisterait (c’était un trait naturel chez elle), mais la prudence serait d’autant plus de mise qu’elle n’avait aucune idée quel individu avait maintenant pris possession du corps de la fragile damoiselle en larmes de plus tôt.

Prenant une grande inspiration, Iris décida de s’asseoir malgré tout et de se détendre en prenant une bonne gorgée de son délicieux café. Si le corps d’Alazarius ne possédait plus du tout la même énergie (ce qui donnait presque l’impression qu’il s’agissait d’une tout autre personne), une aura calme et sereine s’en dégageait malgré tout. Cette personnalité était plus sûre d’elle, plus forte, plus solide… Du moins, c’est ce qu’en avait conclu Iris! À savoir si ses déductions étaient bonnes… seul le temps le confirmerait.

Sourcils froncés, la rosette écouta attentivement ce que racontait sa vis-à-vis, décrivant Alazarius exactement comme l’avait imaginé la jeune femme éthérée. Une âme d’ange ou d’humaine? Peut-être! N’empêche, elle dégageait plus tôt une si grande fragilité qu’Iris n’aurait jamais cru à une aldagoon, si ce n’eut été de la confirmation verbale de plus tôt de l’endeuillée. La nouvelle détentrice du corps délicat confirma être une véritable guerrière, résistante comme le lierre, colérique, sauvage, vulgaire et téméraire… Le genre de personnalité qui, à priori, pouvait échauder quiconque se trouvait sur sa route… Mais Iris était davantage intriguée par ce nouveau personnage que réellement apeurée. Peut-être était-ce un excès de naïveté de sa part? Elle était réputée pour faire confiance trop aisément aux gens qui l’entouraient… Cerbère en aurait grogné d’exaspération.

Lazaria, hein? Elle garderait ce nom en mémoire.

- En-Enchantée aussi, fit-elle, plus incertaine que réellement terrifiée.

Effectuant une habile courbette gracile, Lazaria était tout de même polie, pour une combattante aux mœurs supposément grossières. Eun-Woo était donc le nom de l’amant perdu d’Alazarius, lequel avait été exécuté par décapitation lors d’une crise de folie provenant des antécédents familiaux de la belle. À cette mention, Iris grimaça et glissa une main sur sa propre gorge, trouvant l’image mentale plutôt atroce. Assurément que le choc dut être terrible… Iris voit mal comment elle aurait pu se remettre d’avoir été spectatrice d’un tel massacre. Ainsi, la survie d’Alazarius découlait directement de la propension de Lazaria à combattre pour se défendre… C’était une chance en soi. Elle avait donc avalé un collier appartenant à Eun-Woo afin de fournir à son autre moitié un ultime memento de son défunt amoureux. Eh… what?! Mangé Eun-Woo et vomir les restes d’un autre repas? Elle avait probablement vomi le collier dans le processus, d’où l’association négative… Okay, cette fois, Iris ne put s’empêcher une grimace de dégoût, petite âme sensible qu’elle était… Fort heureusement, sa vis-à-vis était aveugle, donc… La belle rosette se contenta de toussoter pour retrouver contenance et prit une nouvelle gorgée de son café pour se changer les idées.

Le calme olympien de Lazaria était spectaculaire! Complètement différent de l’endeuillée en larmes qu’Iris croyait sauver plus tôt. Elle racontait cette horrible histoire comme un banal récit, comme si elle était complètement détachée de tout ça. Là, tout de suite, Iris pouvait bien voir les origines Aldagoon de cette dernière : fort, dur, inébranlable, imperméable à la souffrance… N’empêche, le fait d’avaler le collier pour permettre à son alter ego sensible de conserver un souvenir de son amour perdu démontrait une note de sensibilité qui devait être cachée du grand public… Du moins, le supposait-elle.

- C’est gentil de votre part, l’histoire du collier. J’espère ne pas vous offenser en disant une telle chose, je connais des aldagoons qui prennent très mal ce genre de compliments… Mais ça me touche beaucoup votre histoire, à Alazarius et vous. Je suis comme ça, une grande et incorrigible sensible.

C’était peut-être une mauvaise idée d’exposer ses faiblesses comme ça… Mais Iris était d’une transparence incroyable! Elle se savait très très mauvaise menteuse, donc faire semblant de rester de marbre devant l’histoire commune d’Alazarius/Lazaria ne serait pas crédible de toute façon.

Continuant sur sa lancée, la belle guerrière farouche précisa – probablement dans le but de réconforter Iris – que la xénophobie ne figurait pas dans les défauts de sa famille et que, peu importe les origines, seul l’individu primait. D’ailleurs, son fiancé était humain et ils tentaient de connaître les joies de l’enfantement. À cette révélation, Iris haussa les sourcils. Bon, elle savait que les aldagoons pouvaient faire preuve de fertilité, mais l’enseignement qu’elle avait reçu laissait entendre à des êtres hargneux, violents sanguinaires… alors l’idée qu’un démon puisse chérir le concept de la parentalité lui faisait étrange… la surprenait, surtout! D’ailleurs, l’ouverture d’esprit évident dont faisait preuve Lazaria la laissait d’autant plus pantoise! Elle dévoilait des idéaux que chérissait également Iris, elle qui était représentante d’un peuple pacifique, ouvert et bienveillant… Mais malgré tout, même ses pairs n’étaient pas ouverts au point d’accueillir le premier démon venu à bras ouverts. Iris était… confuse à présent.

- En toute honnêteté, quand j’ai compris que je ne faisais plus face à Alazarius, j’ai eu une petite crainte, fit-elle en enserrant son verre de café entre ses mains délicates. Mon but n’est pas de vous manquer de respect! Seulement, on m’a souvent dit de me méfier des étrangers et j’ai tendance à faire tout le contraire… Mais malgré tout, ce précepte me revient souvent en tête. Cela dit, je vous écoute depuis tout à l’heure… et je dois admettre que j’aime ce que j’entends. Ce genre de discours, j’aurais pu le tenir moi-même. Enfin… pour ce qui est de l’ouverture d’esprit et tout! Pas pour le truc de… heu… manger des gens… et vomir des colliers… Hum… Je suis végétarienne vous voyez, donc ça ne me viendrait pas duuu tout à l’esprit! Et pour les bébés non plus… je les adore, mais je suis terriblement célibataire et… et… Elle marqua une pause, réalisant qu’elle babillait des bêtises à présent. Elle avait tendance à trop parler lorsqu’elle devenait embarrassée, la poussant à dire tout ce qui lui passait par la tête. Je digresse, pas vrai? Beaucoup même! Pardonnez-moi, on me dit toujours que je parle trop!

Elle gloussa, un peu gênée.

- N’empêche! Les enseignements qui m’ont été octroyés laissaient entendre à des individus bien différents de ce que j’ai pu constater ce soir, que ce soit vous ou Alazarius qui m’a touché par sa grande détresse. Je n’aime pas les généralités, vous voyez. Au-delà du « démon sanguinaire » ou de « l’ange bienveillant et tolérant », il y a tout un éventail de couleurs qui teinte chaque individu d’une unicité qui lui est propre. Je connais des anges plus impitoyables et rigides que d’autres. Des démons des principes plus développés que d’autres… Et vous… vous me montrez une tolérance que je n’avais encore jamais côtoyée chez les individus de votre espèce. C’est… rafraîchissant, beau même.

La tête penchée sur le côté et un doux sourire au visage, Lazaria était paisible là où Alazarius était mélancolique. Elle était si belle avec son teint lunaire.

- Dites… la soirée est superbe! Je sais que vous êtes malheureusement aveugle, mais ça vous dirait de marcher un peu? Je vous guiderai, ne vous en faites pas! Nous pourrions continuer de papoter un peu!

Peut-être que des représentants de son espèce allaient guetter leurs moindres faits et gestes en bons observateurs qu’étaient les anges, mais Iris n’en avait un peu rien à faire. Elles ne faisaient rien de mal sauf peut-être discuter. Se redressant en position latérale, elle tendit une main à sa compagne pour l’aider à faire de même, puis entoura gentiment son bras autour du sien, comme deux copines déambulant dans les rues de Roanapur après une chouette soirée. Passant près d’une poubelle, Iris jeta son gobelet vide, puis guida sa compagne sur le pavé qui longeait la plage. Une douce brise marine soufflait sur les compagnes improbables, rendant l’ambiance plus douce encore.

- Vous avez dit que le défunt amour d’Alazarius se nommait Eun-Woo… Il était Coréen, n’est-ce pas? Êtes-vous originaires de là-bas ou s’agissait-il d’une rencontre qui s’est déroulée à Roanapur? Personnellement, je n’ai pas eu la chance de voyager vraiment,
admit-elle avec un léger sourire. Comme vous semblez connaître les origines de mon peuple, je suis originaire de notre mère patrie et je ne suis sur l’île que depuis les deux dernières années. Je n’ai donc pas eu la chance de voir le monde… OH! Avez-vous voyagé, vous? Vu des contrées lointaines, discuté avec des gens de partout, goûter des mets de chaque pays… Mais je suis bête! Vous êtes mannequin, vous avez assurément voyagé! J’aimerais beaucoup entendre vos histoires… Je parle trop, pas vrai? Encore une fois… Mille pardons.

Parce que oui, Iris parlait trop AUSSI quand elle était enthousiasmée. Une véritable volubile aguerrie et elle se doutait bien que le timbre de sa voix pourrait devenir énervant, considérant la cécité de Lazaria qui, forcément, devait se rejeter sur ses autres sens pour évoluer au quotidien.

- Faites-gaffe, il y a un petit escalier de trois marches en pierre devant nous. Nous descendons d’un palier. Attendez, je vous aide.

Resserrant sa poigne sur son bras pour s’assurer de sa stabilité, Iris lui donna quelques indications sur la distance la séparant de la première marche. Une fois l’obstacle passé, elles se remirent en route.

- Je suis une grande enthousiaste de la vie et j’ai une grande curiosité des gens et de leur histoire ajouta-t-elle doucement. J’aime connaître le vécu d’autrui, mais je vous assure qu’il n’y a rien de malsain! Les gens me fascinent leur apprentissage de la vie m’épate. Cela dit, si je vous embête, n’hésitez surtout pas, d’accord? Je ne veux absolument pas paraître déplacée. Dites, ça fait longtemps que vous êtes installée à Roanapur? J’imagine que l’endroit vous plaît pour en faire un lieu de prédilection pour votre future progéniture, ce qui est un magnifique projet en soi, je tiens à le préciser!

Okay, calme-toi Iris, tu as l’air d’une gamine surexcitée à l’idée de visiter une portée de chatons…

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