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Primerose
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Primerose
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Probablement quelque part dans le Sins District
Quelle heure était-il déjà? Un simple filet lumineux s’était glissé entre ses rideaux opaques, lequel avait misé dans le mille en frappant son pauvre globe oculaire à la paupière close, laquelle était encore toute barbouillée de maquillage jadis soigneusement appliqué. Grognant comme un cabot mécontent, la démone porta une main molle à son visage encore chiffonné de cette soirée beaucoup trop tardive à laquelle elle avait assisté la veille. Ses jolies bouclettes, auparavant soigneusement coiffées, étaient presque hirsutes, lui donnant des airs de gorgone presque grotesque (du moins, à son humble avis). Avec la motivation digne d’une limace, Primerose se redressa mollement sur ses coudes, elle qui était allongée à plat ventre sur son lit. Papillonnant difficilement des paupières, la rouquine jeta un regard un peu confus tout autour, notant d’emblée les traces de maquillage sur son oreiller en plus de ce cerne de bave qui trahissait à lui seul son sommeil beaucoup trop profond pour n’avoir qu’un seul gramme de classe. Si ça se trouvait, elle avait surement ronflé comme un tracteur…

Non sans marmonner de manière complètement inaudible, la prostituée se roula paresseusement sur le dos, puis s’étira lentement. Restant complètement immobile tel un légume, elle fixa le plafond de longues minutes avant de finalement s’activer. Entrant dans cette minuscule cuisine qui était sienne, la catin claqua sa langue à quelques reprises, laquelle avait un goût plutôt mauvais, vestige funeste de consommations alcoolisées et de cigarettes inhalées. Se grattant l’arrière-train tel un vieux bonhomme sans aucune manière, elle activa la cafetière, puis se dirigea vers la salle de bain, afin d’observer son reflet dans la glace. Les dégâts étaient considérables à son avis : cernée, barbouillée de mascara, restes de rouge à lèvres peu glorieux, cheveux en bataille… Elle avait l’air d’une clodo mal foutue. Regard critique, elle entreprit de se débarbouiller convenablement, usant de pinces à cheveux pour ramener sa tignasse de lionne vers l’arrière. Et hop, on nettoie le tout, hydrate convenablement, brosse les cheveux, applique les milles et un produits pour la peau et anti-âge, puis le tour est joué!

Complètement au naturel, l’Américaine revint vers sa cuisine pour se servir un merveilleux café qui la faisait déjà saliver. Avec un peu de chance, cette boisson presque divine allait la revigorer suffisamment pour entamer sa journée… Quelle heure était-il? 11h00? Oh c’était tôt… Peut-être pourrait-elle considérer casser la croûte tant qu’à y être. Fait étonnant que peu de gens savaient : Primerose était une bonne cuisinière. En fait, elle adorait concocter quelques petits plats lorsque le temps et les denrées étaient disponibles. Et vu le beau paquet de fric qu’elle s’était fait la veille, elle songeait s’offrir un bon repas ce soir. Peut-être même rester simplement dans son appartement pour relaxer, elle qui s’octroyait si peu de temps de repos. Excellente idée! Elle allait se faire un petit repas presto, puis plus tard, irait dégoter de quoi faire d’excellentes pâtes aux fruits de mer et se permettrait un délicieux vin blanc. Peut-être même mater quelques épisodes de Friends, tant qu’à y être!

Tendant le bras vers le frigo, la catin y jeta un œil, dégotant à la volée un pot de yogourt déjà entamé, quelques fruits un peu trop mûrs et songea y ajouter du gruau pour davantage de consistance.

Une fois rassasiée, la beauté se dirigea vers sa chambre, puis entreprit d’enfiler un truc plus adéquat que ces simples sous-vêtements. Enfin… pas que ses voisins de l’établissement d’à côté ne se plaignaient de l’épier en petite tenue… Bref. Ce fut lorsqu’elle passa devant son miroir sur pied qu’elle stoppa net sa progression. What the fuck…?! C’était quoi ce truc?! Là… À la limite de sa culotte délicate… un… un BOURRELET?!! Non, pas possible! Elle devait halluciner! Elle avait une taille de guêpe PARFAITE sans le moindre DÉFAUT. Hyperventilation et panique! La beauté incendiaire se rua vers son mur et activa le luminaire du plafond pour mieux y voir. Catastrophe! Calomnie! Elle avait un bourrelet de gras! Elle était désormais hideuse!! Sa vie était foutue! C’était assurément tout cet alcool ingéré, absolument rien à voir avec tous ces chocolats qu’elle avait reçu en cadeau et qu’elle avait ingurgité récemment… Non… NON elle ne pouvait pas se le permettre : son cul était son unique source de revenus.

Elle les vit, du coin de l’œil… Laissés à l’abandon sur une chaise dans un coin de la pièce. Ils lui jetaient un regard chargé de jugement, elle pouvait le sentir jusqu’au plus profond de son être infernal… Les souliers de sport Under Armor qu’elle avait reçus en cadeau… Ces horreurs en textile… Elle s’était jurée de ne jamais les porter sans toutefois pouvoir se résoudre à les jeter. Peut-être… Peut-être devait-elle se bouger un peu les miches afin de faire fondre tout ce gras horrible qui menaçait de se métamorphoser en hideuse cellulite à chaque instant. L’envie n’y était pas, mais c’était une question de vie ou de mort [On est dramaqueen ou on ne l’est pas, hein…]!

Forte d’une nouvelle détermination affreusement temporaire, Primerose sentit le feu sacré brûler en elle. Sans attendre, elle ouvrit sa commode et fit main-basse sur un short noir moulant ainsi qu’un tank top anthracite tout ce qu’il y a de plus banal. Enfilant un soutif adapté pour le sport (ouais, elle en avait bien un qui traînait quelque part au fond des tiroirs…), la jeune femme était presque méconnaissable pour qui avait l’habitude de la côtoyer. Elle qui, d’emblée, était aussi raffinée qu’un collier en perles véritables, elle avait dorénavant des allures de… de… prolétaire. Une femme lambda qui allait faire un peu d’exercice le matin… Réprimant un frisson dégoûté (oui, non, elle exagérait à peine…), Primerose enfila les souliers de sport, puis se dirigea à nouveau vers la salle de bain pour attacher sa chevelure en chignon sur sa tête… puis ajouter une touche de mascara à ses cils sublimes. Bon, c’était mieux que rien.

Avant de sortir, elle fit main-basse sur un peu de monnaie, ses clés et une petite bombonne de poivre de cayenne, sachant pertinemment à quel point son quartier était de mauvaise réputation (et avec raison, pardi). Enfournant le tout dans ses poches, Primerose sortit de l’immeuble à logements, puis s’aventura dans les rues déjà grouillantes d’activités en cette heure tardive de l’avant-midi. Le soleil était déjà bien haut dans le ciel et la chaleur tropicale de Roanapur se faisait déjà bien ressentir. Si d’emblée la prostituée entama une simple marche rapide, elle se décida enfin à augmenter la cadence pour débuter un jogging léger.

Vu de l’extérieur, elle semblait in the zone : focus, regard rivé devant elle, rythme régulier… Mais en fait, elle menait un terrible combat intérieur pour ne pas simplement foutre en l’air cette idée stupide qu’elle avait eue de vouloir courir à cette heure de la journée. L’image mentale de son effroyable bourrelet de hanche était, jusqu’à présent du moins, une motivation suffisante pour la pousser à mettre un pied devant l’autre.

Les minutes s’écoulèrent à la fois si rapidement et si lentement. Chaque instant de course lui semblait une véritable torture… en contrepartie, elle se surprenait parfois à avoir parcouru toute cette distance sans réellement s’arrêter. Elle n’avait absolument rien du coureur chevronné, toutefois, pour une première… elle était plutôt satisfaite.

Oh et puis merde, elle en avait marre. Notant la présence d’une machine distributrice à quelques mètres d’elle, la beauté moite de sueur y trotta et prit la décision qu’il s’agissait-là de son point final de course. Enfournant quelques pièces à l’endroit approprié, la catin sélectionna une bouteille d’eau et se fit un plaisir d’en prendre une grande rasade. Main sur une hanche, elle prit une grande inspiration, puis sursauta alors que la vitrine d’un minuscule restaurant de chawarma, tout près d’elle, éclata en mille morceaux. Une masse sombre venait de passer à travers la devanture de verre et s’écrasa sur le trottoir dans un bruit mat, sous les cris stupéfaits des passants. Parce que forcément, dans la South Zone, ce genre de spectacle était monnaie courante, mais quand même surprenant lorsque croqué au vif du moment.

Figée sur place alors qu’elle était assurément témoin d’une énième rincée publique, la jeune femme pouvait entendre le propriétaire d’origine libanaise gueuler des insultes aux contrevenants qui osaient ravager son modeste commerce sans le moindre préavis. La porte vitrée s’ouvrit et cinq types sortirent des lieux en riant aux éclats alors que leur victime à la tenue sombre roulait mollement sur le ventre pour se relever parmi les débris acérés.

Les emmerdes… Il y en avait partout dans cette putain de ville. À priori, la jeune femme voulut simplement faire demi-tour, soucieuse de ne pas se mêler de cette altercation qui ne la regardait en rien… Quand un éclat de voix suscita son attention bien malgré elle.

- Oh, mais ce n’est pas Primerose, ça?! S’écria l’un des types de gang qui venait de la repérer. Et bien dites donc! Elles sont passées où tes jolies fringues et tes pompes de luxe? J’ai bien failli ne pas te reconnaître, petite coquine! Non, mais matez-moi ce cul! Tu devrais porter des shorts comme ça plus souvent!

Évidemment, ses potes se mirent à rire de nouveau alors que l’un d’entre eux empoignait leur victime qui se relevait déjà de son impact impromptu avec le bitume. Dans un geste sec, il tira le pauvre type vers l’arrière, le déstabilisant au passage avant de fracasser la tête du bougre directement sur la machine distributrice que venait d’utiliser la catin.

- Vous êtes bien occupés, à ce que je vois… Se contenta-t-elle de rétorquer en reculant de deux pas pour éviter de subir des dommages collatéraux face à cette altercation qui n’avait rien à voir avec elle. Loin de moi l’idée de vous déranger plus longtemps, messieurs. Vous passerez mes hommages à Zekka Thyne de ma part lorsque vous le croiserez…

Un peu provocatrice? À peine. Il fallait dire que sa dernière altercation avec le porte-flingue du chef des Red Skulls s’était soldée de bien mauvaise façon. Elle avait certes pu fuir en compagnie de Kallatriel, mais le connard de démon s’était coltiné quelques anges furieux en dommages collatéraux. UN PEU par sa faute.

Tournant les talons, la prostituée fit mine de s’éloigner quand un éclat de voix dirigé vers l’un des types présents (un certain Hunter… elle ne connaissait pas tous les types des gangs, alors cette appellation ne lui disait strictement rien) la poussa à se figer sur place. Ce timbre… il suscitait une drôle d’émotion chez elle. Tant de souvenirs affluaient bien malgré elle, comme un véritable tsunami ravageant un village côtier et obligeant la rose incendiaire à se décomposer et se consumer intérieurement. Elle hallucinait comme une pauvre schizophrène, c’était évident. IL n’était pas là. Impossible. Lentement, elle tourna la tête, juste à temps pour que son regard émeraude puisse caresser ce maquillage si typique qu’elle reconnaîtrait entre mille. Il souriait et riait, comme toujours. Sa gueule ensanglantée, comme ça arrivait beaucoup trop souvent. Il avait probablement balancé une boutade bien placée, comme à son habitude, provocant davantage ses adversaires, même s’ils avaient, d’ores et déjà, le dessus sur leur altercation. Il se foutait bien de ne pas être en contrôle de la situation. Il était au-dessus de tout ça, il l’avait toujours été. Même en ce moment. Primerose n’entendait plus rien, sourde aux insultes balancées devant elle, mutine devant le visage dudit Hunter qui venait de rencontrer avec une brutalité inouïe une borne fontaine tout près, aveugle face au canif que venait de dégainer l’un des hommes devant elle, l’arme étant visiblement dirigée vers LUI.

Elle n’avait d’yeux que pour LUI, puisqu’elle doutait encore que cette vision de jadis ne soit réelle. Samaël Crowley. Cette simple appellation lui donnait le vertige. Pourquoi était-elle si faible tout à coup?

On la bouscula. Elle percuta également la machine distributrice, dos à la façade vitrée. Elle n’avait pas vu le coup venir, pas étonnant vu l’état d’esprit dans lequel elle se trouvait. Au moins, cet impact fortuit avait eu du bon : la sortir de sa torpeur. Le fameux Hunter contre elle, la rouquine avait compris trop tard qu’il avait perdu pied et s’était affalé contre elle.

- Don’t you dare touch me, asshole! Fit-elle avec véhémence de son anglais parfaitement américain en repoussant le membre du gang pour qu’il s’affale au sol.

Glissant une main rapide dans sa poche arrière, elle dégaina la petite bombonne de poivre de cayenne qu’elle tendit devant elle en guise de menace. Le premier qui osait l’approcher se verrait pulvérisé jusque dans les rétines! Puis son regard se tourna vers Samaël. Instinctivement, bien évidemment. Une simple œillade qui voulait tout dire pour qui assistait à la scène. D’ailleurs, elle hoqueta de surprise, réalisant qu’il se tenait là, à son tour, la détaillant de la tête aux pieds. Si ce n’était de ce maquillage monochrome, elle aurait pu jurer qu’il était blanc comme un linge, comme s’il avait vu un fantôme. C’était en fait presque ça, étant donné qu’elle avait pris la poudre d’escampette, 10 ans plus tôt, sans même avertir celui qui était à l’époque son amoureux.

Elle était pétrifiée. Elle avait envie de fuir, à toutes jambes, loin de ce passé qui refaisait surface soudainement. Que lui avait-il fait pour la mettre dans un tel état? Absolument rien. C’était elle, en fait, qui n’assumait pas ses propres craintes et n’arrivait en rien à faire face à une réalité qu’elle préférait ignorer. La fuite était toujours sa plus fidèle amie. Oh ça tombait bien, elle avait les godasses parfaites pour ça! D’ailleurs, elle était bien obligée d’admettre que ces horreurs en textile étaient en fait… foutrement confortables.

- Tu… Tu as un truc, juste là, sur ton encolure… Fit-elle d’une petite voix couinante, en effectuant un léger signe du doigt en direction de Samaël. On dirait un petit bout de… de laitue… chawarma?

Des salutations dignes de ce nom! Elle avait envie de se faire toute petite, de disparaître sous les lattes du plancher, si ce dernier n’était pas en fait constitué de béton. Les bougres qui avaient osé agresser (du moins, le supposait-elle) Samaël se redirigeaient vers eux, à l’instar de chacals en chasse et cherchant le meilleur angle pour attaquer.

- Tiens, tiens, tiens… vous vous connaissez donc…

- Hein? Couina-t-elle à nouveau en ramenant son regard sur les Red Skulls. Je… Je vois pas de quoi tu parles…

- Tu mens très mal, tout à coup, Primerose… Tu vois, en fait, je trouve ça hyper intéressant comme situation…

- Je… Son cerveau fonctionnait à une vitesse folle. Si d’emblée elle avait voulu foutre le camp sans demander son reste, son instinct, lui, la poussa malgré elle à agir en idiote. Bon sang, papa, qu’est-ce que tu fous ici?! Ajouta-t-elle d’un air à la fois suppliant et décontenancé en direction de Crowley.

Assurément, cette déclaration totalement ridicule fit son effet. Les regards estomaqués se tournèrent vers le principal intéressé qui, à priori, était beaucoup trop jeune pour être le géniteur de la prostituée... enfin, le maquillage cachait bien des choses, mais assurément pas ça! Le temps que ces connards ne comprennent qu’elle leur servait en fait le plus risible des baratins, la créature infernale en profita pour lever à nouveau sa bombonne de poivre de cayenne en leur direction et les asperger allègrement. Vive comme l’éclair, elle agrippa le poignet de Samaël et le tira brusquement à sa suite.

- Mais cours, bordel!!

Elle connaissait la ville comme sa poche, comme si une carte avait été imprégnée à même son cerveau incendiaire. Dans sa malchance, Sam était tombé sans le savoir sur la meilleure personne pour l’aider à perdre ces connards dans le dédale de ruelles délabrées que représentait la South Zone.

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Fire away, fire away
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Samaël Crowley
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Samaël Crowley
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Un long grognement le sortit de son sommeil quasi comateux. Rauque, désagréable. Ouvrant ses yeux sombres vers le plafond de sa chambre de courtoisie, Samaël s’étira longuement tel un chat. À mesure, une grimace apparaissait sur son faciès toujours généreusement peint. Maintenant qu’il réalisait que le grommellement entendu était surtout un raclement de gorge venant de sa personne et ce, en simultanée avec la boule qui remonta dans sa gorge, il sentit un haut le cœur l’envahir. C’était bourré d’une longue accumulation de salive épaisse et généreuse, à saveur de nicotine et une touche de fond de bière bas de gamme. Oui, oui. Poussant un long soupir inaudible, Crowley se remémora doucement sa soirée bien arrosée tandis qu’il découvrait prudemment les environs. Non seulement la pièce était très bien entretenue, mais la plus grosse découverte fut la présence d’une personne, sous les draps, à côté de lui et visiblement encore endormie…

-Hum…

Pourquoi ressentait-il soudainement autant d'appréhension? Oh ça, c'était bien parce que le visage de l’hôte des lieux venait brutalement de percuter sa mémoire embrouillée par tous ses Shoots à la santé d’il-ne-savait-trop-qui. Se tendant comme un arc bien malgré lui, le métisse comprit qu’il était temps de foutre le camp d’ici au plus vite. Poussant donc les draps jadis immaculée (merci à son maquillage…) avec précaution, l’artiste de la nuit repéra rapidement ses vêtements noirs, étalés de manières éparses ici et là.

-Oh bon sang…

Et oui, les brumes de son esprit s’évaporaient de plus en plus et, avec leurs disparitions, laissaient place à chaque détail de cette nuit endiablée. Il était bien entendu hors de question pour lui de s’attarder ici. Hors. De. Question! Pas la peine de préciser que le prestidigitateur avait enfilé ses vêtements en moins de deux et dans un silence absolu. Trouvant une botte, il maugréa intérieurement en cherchant activement la seconde, s’attardant quelque secondes sur la ‘’petite’’ culotte de son hôte... Un gémissement venant du lit le força à stopper net tout mouvement, incluant sa respiration. Il le jurait sur tout ce qui pouvait bien exister : Si le propriétaire des lieux se réveillait, il laisserait sa botte derrière. Tant pis!

Fort heureusement pour sa bottine et lui, les draps restèrent comme ils étaient. Immobile. Si ce n’était que pour se mouvoir au rythme de la respiration de ce qui se cachait en dessous. Au moins, ce petit intermède concernant sa recherche lui permis de remarquer la présence d’une ligne, similaire à celle d’un cordon, voire surtout d’un lacet, faire tâche sur le tapis blanc crème débordant sous le lit. Sans attendre une seconde de plus, Sam se rua sur l’objet qu’il s’empressa d’enfiler dans son pied. Fin prêt, il se redressa, satisfait. C’est à ce moment que son regard croisa un verre sur la table de chevet et donc, son contenu : Un foutu dentier. Réprimant un frisson accompagné d’un gloussement, il tourna les talons pour quitter prestement la chambre à coucher. Chose faite, il pénétra dans la pièce adjacente faisant guise de bureau, non sans jeter un coup d'œil par-dessus son épaule afin de confirmer sa solitude. Une fois rassuré, le voleur laissa échapper un soupir de satisfaction et, considérant avoir suffisamment traîner, se dirigea directement vers le meuble en bois parfaitement lustré sur lequel reposait plusieurs documents. Si en d’autres circonstances il aurait fait preuve d’une plus grande curiosité, cette fois, ce dernier se contenta d’enfiler des gants noir et mince avant d’accéder à un tiroir qu’il ouvrit. Sans se laisser impressionner par l’étrange bordel à l’intérieur, Crowley se contenta de sortir papeteries et crayons afin d'accéder à ce qui l’intéressait réellement : Un coffre fort de petite taille bien dissimulé en dessous.

Tellement typique. Depuis l’antiquité!

Affichant un sourire satisfait, le voleur ferma les yeux puis laissa le bout de ses doigts gantés couler doucement sur la roulette. Tantôt vers la gauche, tantôt vers la droite, c’est de manière plus assumée une dernière fois vers la droite que le coup de grâce fut rendu.

** Clic. **

C’était, le considérait-il, trop peu de précaution pour un contenu aussi précieux. N’importe quel voleur connaissant moindrement les serrures et le système assez simple de la grande majorité des coffres, pourrait mettre la main sur ce magnifique petit sac de velours d’un bleu électrique qui saurait répondre à ses besoins pour un bon bout de temps, si tout se passait bien! Ne tenant plus, Samaël défit le petit cordon et ouvrit ce dernier afin de jeter un œil à l’intérieur.

-Fuck yeah…

Murmura-t-il pour lui-même en avisant le magnifique paquet de diamants tout scintillants qui ne demandait qu’à voir la lumière du jour… Et être utilisé à bon escient! Par lui, quoi! Au moins, il n’aura pas eu à découvrir les joies de la fellation gingivale pour rien!... Puis, maintenant qu’il y pensait, les plis de peaux de la vieille Cougar avaient tout de même réchauffé ses doigts glacés… Tout. Ses. Plis.

Il avait besoin d’une douche…


***********************



Il était près de dix heures du matin et il avait la dalle. De retour dans les quartiers de la South Zone après s’être trouvé un petit logement abordable pas loin de la bordure du Sins District et y avoir pris une agréable et délicieuse douche, le dissident choisit de profiter de la présence d’un petit restaurant du coin. Selon les dires de sa nouvelle propriétaire, on y faisait de sacré bon kebab et il devait absolument y goûter. Sincèrement, il n’avait pas fallu davantage pour le convaincre qu’il avait déjà quitté le modeste Hall d'entrée pour s’y diriger.

C’est donc un généreux morceau de Kebab dans la bouche, que Samaël jubilait intérieurement. Sincèrement, malgré son arrivée un peu rocambolesque et ses quelques jours plutôt difficiles de repérages sur cette île perdue, le voilà qu’il serait confortable, enfin! Il le sentait, les choses allaient commencer à bien tourner pour lui. C’était carrément une nouvelle vie! Il aurait certes quelques détails à vérifier bien sûr, mais rien de bien majeur. La mamie-cougar, d'ailleurs, souffrait d'Alzheimer. Il avait testé! Il était tranquille. Et il n’avait aucune honte à l’avoir arnaqué de quelques petits diamants… Cela ne ferait absolument pas la moindre différence dans sa fortune à elle. Surtout à son âge vénérable. Dans la sienne et celle des autres? Absolument! Qu’ils aillent tous au diable, ces bourgeois!

-Wouahhhh!

Laissa-t-il échapper, carrément surpris lorsqu’il sentit son corps basculer vers l’arrière violemment, que la sauce de son kebab en main dégoulina partout sur sa chemise ébène, que le plateau contenant le second kebab… Disparu littéralement de sa vue tandis que la petite table devant lui…

Le choc. Une inspiration profonde… Ou plutôt une tentative donnant davantage l’impression à un dernier souffle disgracieux. Des mains, trois ou quatres qui le saisissaient violemment pour le plaquer contre un mur. Ah non, il était déjà sur le dos. Par terre. Avec le dossier en bois de sa chaise bien dans les reins. Un mot? Kebab. Le visage d’un espèce de punk se dessina devant lui à mesure que sa stupéfaction faisait place à son instinct de survie…

-Mais ça va p…

Bang! coup de poing en pleine gueule.

« Mais t’es carrément attardé toi, ou quoi?! Fuck! Pas plus tard qu’avant hier, je te dis de foutre le camp et tu… »

- Awww… Tu comptes les jours de mes absences auprès de toi… Tu sais, je serais vraiment touché si tu n'avais pas foutu en l’air mon déjeuner-dîner. Appelle ça comme tu veux, mais c’est deux repas, deux kebabs. Ça fait un ventre vide. Creux. Très creux… Crowley accentua ses propos d’une moue des plus déconfites au travers de ses artifices. Vous les avez vues passer, au fa…

Bang! Descente du pied directement dans les couilles, le paralysant sur place. Ça, c’est advenant qu’il ait eu le temps de bouger. Cependant, puisqu’il n’était pas un ninja invétéré… Tout ce qu’il fut en mesure de capter - trop tard -, c’est que ce bourdonnement qu’il entendait depuis déjà un moment était provoqué par les lamentations du propriétaire à leur égard. Il réalisa aussi - toujours trop tard -, que la légèreté soudaine qui l’avait envahi faisait guise de vol plané et qu’il était loin d’avoir traverser les nuages…

La vitrine qui se fracassait et les éclats de verre qui s'écrasaient, incluant sa personne sur le trottoir, fit hurler quelques passants un peu trop près à leur goût. Quelque chose lui disait que tout ceci ne semblait qu’être une énième altercation dans cette zone chaude de cette île perdue. Pourtant, il faisait plein soleil. Ces gens avaient franchement besoin de se relaxer. un ganja, par exemple. Il y avait bien quelqu’un, quelque part, qui devait avoir ça sous la main…

Quoi qu’il en soit, Samaël se relevait avec une certaine prudence parmi les bouts de verre ici et là. Il esquissa cependant bien vite une légère grimace en réalisant que, malgré ses efforts, il pouvait sentir des petits bouts d’éclats se faufiler avec une facilité déconcertante dans l’épiderme de ses paumes… Et peut-être de ses genoux. Un tintement joyeux non loin de lui vint lui chatouiller les oreilles : les emmerdes. Évidemment. Ce n’était pas parce-qu’il était passé au travers d’une vitrine d'environ 2 pouces d’épaisseurs, qu’on allait le laisser tranquille. Gloussant en sentant une poigne ferme l’aggriper alors qu’il venait à peine de se remettre sur ses deux jambes, il comprit rapidement qu’un choc allait suivre. Où? Quand? Comment? Surprise! Il ne fut pas bien laborieux de le faire valser contre une machine distributrice qui n’avait rien à voir là. Évidemment, sa masse sombre coula jusqu’au pavé, là où il comptait faire une petite pause. Là où il réalisa qu’il semblait y avoir une présence féminine non loin. La conversation était cependant impossible à capter en vue de l’acouphène dont il était victime encore quelques secondes. Gardant la tête baissée afin de reprendre sur lui, il eut l’impression quelques secondes d’entendre encore la voix lointaine d’Erin. Et c’était agaçant. Parce-que même s’il refusait, son cœur s'emballait toujours un peu. À. Chaque. fois.

« Pourquoi tu ne viens pas avec nous lui rendre tes homma… » S'interrompant abruptement, la voix changeante d’Hunter força Samaël à relever la tête, captant sans mal cette petite saveur dans l’atmosphère. « Ramenez-là. »

Se tenant contre la machine distributrice afin de s’aider à se redresser tel un gamin, le marginal comprit somme toute rapidement que la suite pour la jeune femme n’aurait rien de bon. Si cette coterie pouvait se trouver aussi lourde avec lui pour si peu, alors il n’avait pas besoin de plus pour comprendre qu’ils étaient sans le moindre doute tout sauf gentleman avec la gente féminine.

- « Ramenez-là »

Imita Sam de manière disgracieuse, ponctuant le tout d’un gloussement un peu aigu, forçant les membres du gang à jeter un coup d'œil un peu incertain en sa direction. D’ailleurs, ces derniers se tournèrent juste à temps pour le voir agripper la tête d’Hunter, faire une solide pression vers l’arrière, puis lui flanquer un coup de genoux bien placé entre les reins. Évidemment, n’ayant pas terminé dans sa rapide série de mouvement, il poussa un « AH YA! » puissant, tandis qu’il profitait du déséquilibre et de la surprise de son adversaire pour lui permettre de faire un joli face à face avec la borne fontaine.

- Voilà! C’était pas parfait, mais à force, on l’aura, notre danse « slow ».

Évidemment, son petit tour de passe-passe n’avait pas soulevé la foule comme il l’aurait imaginé. Se contentant malgré tout de faire une révérence sèchement, il esquissa un sourire en coin en ayant capté le sursaut de ses adversaires du coin de l'œil, tout comme l’éclat métallique d’un canif. Esquissant une grimace enfantine, il sortie rapidement de son veston noir un couteau à beurre pour le brandir devant lui.

-Si tu crois que ton petit couteau de « noob » me fait peur… Je vais te montrer comment je peu être imaginatif avec un simple couteau à beu…

C’est l’exclamation de la jeune femme qui le coupa dans sa lancée théatrale, croyant sincèrement qu’elle avait plus de soucis qu’une simple bousculade… Dans tous les cas, cela eut un effet positif sur lui, puisqu’il en profita pour se faufiler hors du cercle qui s’était tranquillement refermé sur lui - pour mieux voir -. C’est en se rapprochant de la rouquine, qu’il capta finalement ses traits et figea littéralement sur place. Son corps refusait de bouger et sa cage thoracique lui donna cette douloureuse impression de se comprimer. Erin... Ça ne pouvait pas être elle. Il ne respirait plus. Ne faisait absolument plus rien. Le temps s'était arrêté. La terre avait recommencé à tourner, mais le choc intégral en lui était pire qu’un Tsunami. Comment? Pourquoi?... Pourquoi?...

Si des larmes montèrent à ses yeux, c’était carrément à cause du poivre de cayenne! D’ailleurs, il leva son bras afin de couvrir son nez de son avant-bras. Le seul truc qu’il avait réussi à faire. De côté, peut-être qu’il pouvait encore avoir la naïveté de croire que ce n’était pas sa - ? - belle, mais cela ne dura, au fond, qu’une fraction de seconde avant qu’elle ne se retourne. S’il ne saurait dire s’il avait encore repris son souffle depuis plus tôt, sa beauté tout comme la confirmation que c’était réellement elle… Lui explosa sans doute un bout de poumon, de cervelle et craqua un peu plus son cœur : Confusion. Ça existait encore, ces organes prisonniers de ses côtes et ce truc inutile qu’il avait dans son crâne?...

Malgré la rincée qu’il se prenait, il laissa carrément de côté tout le reste. Il y avait son regard de cet Émeraude si particulier… Mais à travers ce dernier il semblait y repérer un daim devant les phares d’une voiture. 10 ans, sans lui donner le moindre signe de vie…

Machinalement cependant, Samael baissa le regard vers son veston se le secoua légèrement, comme si cela faisait vraiment une différence, en ce moment… S’il s'apprêtait à relever ses prunelles sur la revenante, c’est la voix d’un des briseurs de retrouvailles qui attira son attention. Cela ne dura bien entendu qu’une fraction de seconde. Encerclés? Un peu. Il était surtout intéressé par la réponse qu’allait offrir la rouquine devant les questionnements de toutes l’assemblée, sauf elle…

Papa… Sincèrement? Si Crowley senti les regards curieux se tourner systématiquement vers lui suite à la réponse saugrenue de la délicieuse, lui, il se contenta tout bonnement de pousser un bruyant soupir. Se pinçant l'arête du nez, il n’eut à offrir aucune réponse avant qu’Erin ne réitère son attaque à la bonbonne. Au moins, il pouvait réaliser qu’il avait repris un rythme respiratoire plus ou moins normal, puisque quelques particules eurent tôt fait de lui piquer les yeux et le nez de nouveau. Évidemment, pour éviter de s’époumoner et geindre comme les autres, le voleur chercha instinctivement à reculer de quelques pas, tout comme leurs opposants. Chose surprenante, Bell lui agrippa plus solidement qu’il ne l’eut cru le poignet, le forçant à la suivre dans une ouverture suffisante pour leur permettre une rapide visite guidée à travers les rues de la South Zone…

Il ne saurait dire combien de temps réellement ils avaient couru avant qu’une crampe ne menace d'apparaître dans son estomac… Et il fallait aussi admettre qu’il n’en pouvait plus de ses questionnements. Il considéraient qu’ils étaient suffisamment loin et de toute manière, il devait absolument reprendre son souffle… Se pincer ou  bien se frapper, au choix.

-Mais arrête!

Finit-il par exploser, s’arrêtant net dans une ruelle sans doute peu recommandable, mais de là où ils se trouvaient, ils avaient une vue imprenable sur les trois bretelles possible pour les rejoindres, alors, il y avait de quoi pouvoir reprendre un peu contenance, pas vrai?! Tirant son poignet de la prise solide de la jeune femme, il frotta se dernier quelques secondes sans réellement le réaliser, profitant de cette pause et cette nouvelle distance pour la détailler de nouveau, les sourcils froncers. Peut-être pouvait-il avoir un air sévère, mais au fin fond de ses iris se trouvaient bien plus.

-Pas un seul coup de fil… Sincèrement?...

Ce n’était absolument pas ce qu’il avait pu imaginer comme situation, comme…. Comme retrouvailles? Il en avait presque oublié l’idée. Jamais totalement convaincu de sa mort, toujours à la chercher du regard, s’attarder sur les traits de certaines femmes qu’il croisait, toujours à se demander s’il la retrouverait ou si elle réaparaitrait, durant son incarcération… Une visite impromptue? Qu’il avait été bête et naïf, totalement dans le déni de se dire que quelque chose de grave avait pu lui arriver pour disparaître comme ça…. Et elle se trouvait là, devant lui.

-La forme à ce que je vois… Tu ne manque de rien. La belle vie, Erin?

Son ton était sec. Nouveau pour elle. Froid. Il doutait fort que cela tienne, mais pour l’heure, c’était tout ce qu’il arrivait à faire. Il ne savait pas s’il était heureux, s’il avait mal ou s’il était en colère et il détestait réaliser qu’elle l’avait carrément évité… Tout ce temps. Qu’est-ce qu’il avait fait? Bordel?! Il avait la gorge serré. Il renifla. Il ne fallait pas être une lumière pour comprendre entre l’heure matinale, ses vêtements, ses cheveux si bien remontés et tombant jusque sur sa joue rosée par sa course… Alors il pointa du menton sa personne. Elle trouverais bien un défaut sur son corps de Déesse pour se sentir offusquée et disgracieuse.

Il devait déjà avoir l'air suffisamment pathétique pour ne pas lui renvoyer la balle.

-Fuck… 10 fucking ans à m'inquiéter pour toi… Un petit coup de fil… Ça ne t'est jamais passé par la tête?... Avait-il été si futile à ses yeux pour mériter un truc du genre? Un texto en mode : « Je fou le camp ok bye. », limite, ça te disait rien?... Juste pour éviter que… Sa gorge se noua. Là, impossible d’ajouter quoi que ce soit, lui qui avait habituellement la parole si facile. Laisse tomber… Je ne te retiens pas plus longtemps.

Haussant les épaules et préférant éviter de regarder la beauté qu’elle était toujours - sinon plus -..., Samaël fourra ses mains dans les poches de son pantalon et tourna les talons dans le but de quitter la ruelle et rejoindre l’artère principale. De là, sans doute allait-il se retrouver et pouvoir rentrer chez lui. S’étendre et fixer le néant en espérant que cet état d’esprit qui le perçait de nouveau ne disparaisse… En vrai, il n’avait pas trop le cœur à entendre la réponse de celle qu’il devait dès lors considérer comme son ex et non comme une disparue ou un truc du genre. À ses yeux, il était plus qu’évident qu’elle n’en avait rien à faire de lui et de tout ce qu’il avait pu vivre comme émotion depuis son départ soudain. Autrement et bien, elle aurait donné des nouvelles. Elle ne l’aurait pas laissé pourrir dans l’inquiétude.


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Those motherfuckers... Ils ne savaient jamais comment bien se tenir! Toujours prêts à chercher la baston simplement pour montrer qu’ils avaient de plus grosses couilles que celles du voisin! Les Red Skulls étaient une vraie plaie béante dans cette cité et si ce n’était d’elle, ils pourraient bien tous crever que ça ne lui ferait aucun pli! Ils n’avaient eu de cesse de la faire chier ces dernières années et voilà qu’en prime, ils s’en prenaient à des types lambdas qui, visiblement, profitaient simplement d’un encas. Après... connaissant Samaël, il n’était pas forcément un enfant de chœur non plus, mais quelque chose lui disait que ses potes Red Skulls se faisaient un point d’honneur à faire du zèle.

Mais franchement... et elle, dans tout ça? Comment réagissait-elle au fait qu’elle détalait comme une gazelle dans les ruelles pourries de la South Zone, traînant à sa suite cet ex qu’elle avait fui des années plus tôt, de la manière la plus lâche qui soit? Elle était confuse pour dire vrai. Elle ne réalisait pas pleinement toute l’ampleur de la situation dans laquelle elle se trouvait. Samaël... Il était comme un fantôme de son passé venu pour la hanter. Ironie du sort, puisque c’était ELLE qui avait joué les mortes à la quasi-perfection pendant tout ce temps.

Elle était déchirée entre deux contradictions : la joie de le revoir après toutes ces années et la terreur de devoir affronter sa propre lâcheté. Parce que franchement, à voir la tronche qu’il tirait, il était inutile de croire qu’ils auraient droit à de chaleureuses retrouvailles, bercées de joie de vivre et d’allégresse. Le contraire aurait été... awkward et un peu trop digne d'un film à l'eau de rose de série B. Oh non... ils allaient avoir... the talk. Elle le sentait dans sa course folle et cette simple perspective de devoir vomir ses émotions lui déclenchait une série de frissons sur l’échine. Et gnagnagna, tu es disparue, et gnagnagna je me suis inquiété, et gnagnagna pourquoi tu m’as fait ça... Le genre de blabla qui l’horripilait et lui flanquait la nausée. Mais franchement, outre sa mauvaise foi évidente, il fallait admettre que ces revendications étaient plutôt légitimes.

Bifurquant sur la gauche avec la vitesse d’un lièvre en fuite, la beauté savait exactement où elle se trouvait : dans un point central de plusieurs intersections. Il suffisait de courir tout droit et ils atteindraient le Sins District et...

... Il explosa, arrêtant net leur course folle et se libérant de la poigne de la créature infernale. Interloquée, la rouquine pivota sur elle-même pour lui faire face, faisant virevolter quelques bouclettes incendiaires rebelles dans le processus. Qu-quoi? Il avait une crampe au mollet ou quoi? Oh-oh... Il avait l’air sérieux... son regard était dur, sa mâchoire crispée... Et c’était du reproche, qu’elle lisait sans ses iris d’encre? Et voilà, il crevait à peine en fait l’abcès. Okay, elle devait inventer un truc, là, tout de suite! Pas un seul coup de fil en dix ans... Heu... Heu... Elle n’avait pas mis la main sur un seul téléphone en cette dernière décennie!! Ça se pouvait ou pas? Oh wait, son portable était dans sa poche arrière... Zut, elle n’avait aucun argumentaire en banque pouvant lui sauver la mise, elle qui, d’ordinaire, avait la langue bien pendue. Elle était figée sur place, à l’instar d’une biche terrorisée devant les phares d’une voiture.

It's supercalifragilisticexpialidocious Giphy

Pourtant, son manque d’éloquence flagrante n’arrêta en rien son vis-à-vis qui, bien évidemment, en profita pour continuer sur sa sublime lancée (pouvait-on VRAIMENT lui en vouloir?)...

Il trouvait qu’elle avait l’air bien, qu’elle semblait en forme. Oh bah... merci? Elle ne pouvait pas retourner le compliment, en contrepartie.

Son ton était sec et glacial. C’était la première fois, à son souvenir, qu’il s’adressait à elle de cette façon, lui qui était d’ordinaire si chaleureux. C’était quoi ça, hein? C’était quoi ce petit pincement qu’elle ressentait dans sa poitrine? Hé ho, ce n’était pas le temps de déconner, elle était suffisamment dans la merde comme ça. Attendez... Est-ce que c’était, de la culpabilité? Elle en avait entendu parler sans jamais vraiment le ressentir, comme si cette émotion à la con était un mythe. Le sasquatch des sentiments typiquement humains. Or, en ce moment précis, elle était mal et ne savait plus où se mettre. Quel merdier quand même. Toujours mutine, elle serra ses bras contre sa poitrine sans s’en rendre compte alors qu’il jurait tout haut, lui reprochant ces dix dernières années de pur silence radio. Pire encore : il avait passé outre le stade de la colère et trempait maintenant dans la tristesse, vu comment il reniflait.

Il jetait l’éponge. C’était la finalité la plus logique, tout compte fait, vu la façon dont elle avait agi. Il enfonçait ses mains dans ses poches et s’éloignait avec un mélange de dépit et probablement d’amertume à son égard. Franchement, à quoi s’était-elle attendue? Se mordant l’intérieur de la bouche alors qu’elle observait la silhouette sombre et légèrement claudicante (merci à la rincée qu’il avait reçue plus tôt) de Samaël, Primerose était rongée par les remords pour la toute première fois depuis le plus loin qu’elle se rappelait.

- Samaël, attends! Lança-t-elle malgré elle. Tu... Tu pars du mauvais côté... Tu risques de tomber nez à nez avec eux si tu passes par là...

BRA-VO. Quelle éloquence! Quelle perspicacité! Une note de 0/10 pour l’effort et on ne mentionne même pas la technique employée! Tant qu’à balancer une inutilité de la sorte, elle aurait mieux fait de garder le silence. Se pinçant l’arête du nez sous l’irritation de sa propre incompétence sociale, la démone se fit violence pour ne pas succomber à sa nature profonde et faire mieux que de donner une bête indication à cet ex qui était émotionnellement meurtri par sa faute.

- Non, non, attends, sérieusement! Se reprit-elle soudainement, accélérant le pas pour barrer la route de Crowley, les mains tendues devant elle en guise de paix. Tu as raison. J’ai été vache et le terme est faible. Tu as toutes les raisons du monde de m’en vouloir... Elle croisa de nouveau ses bras sur sa poitrine et son regard – normalement incendiaire – trahissait son sentiment de culpabilité davantage que ce que son ego démesuré aurait normalement autorisé. Je... Je sais que ça ne vaut absolument rien, mais je suis réellement désolée... J’étais jeune, j’étais sotte et j’ai eu peur... Ce dernier tronçon de phrase, elle l’avait à peine articulé, le tout ayant été prononcé un peu contre sa volonté. Elle n’avait pas envie de détailler sur le sujet... Correction : elle ne POUVAIT PAS détailler sur le sujet. Cette omerta concernant la nature profonde des êtres surnaturels ne pouvait pas être brisée... en aucun cas... idéalement. J’ai regretté, à plusieurs reprises... Mais je ne pouvais plus faire marche arrière.

Bien évidemment, il n’allait pas se contenter que de ça, pas vrai? C’était déjà un miracle qu’il ne l’ait pas bêtement contournée pour poursuivre sa route. Après... cherchait-elle à le ravoir? Absolument pas. Elle ne pouvait plus être avec lui. Il allait deviner qui elle était vraiment, d’autant plus qu’à Roanapur, il y avait d’autres créatures comme elle. Il comprendrait rapidement qu’elle n’avait rien d’humain et n’aurait que du dégoût ou de la peur pour sa nature profonde. Les démons avaient mauvaise presse et pour d’excellentes raisons. Elle n’en faisait pas exception. Elle était la vipère de la corruption et à trop entourlouper Samaël, elle allait finir par le détruire... Parce que c’était ce pour quoi elle avait été créée, pas vrai? Il était le seul pour qui elle ressentait tout ce respect profond, pour qui elle se faisait réellement du souci. Certes, elle aimait beaucoup l’ange Kallatriel qui était un ami (non assumé par le principal intéressé, d’ailleurs), mais pas de la même façon que Samaël.

- Je ne suis pas une bonne personne, Sam... Fit-elle en évitant son regard. Elle allait l’appeler Samy... pseudonyme affectueux usé en d’autres temps et d’autres mœurs. Je ne dis pas ça pour susciter la compassion : c’est malheureusement vrai. Crois-moi, j’ai trempé dans trop d’affaires pour être fréquentable. Ça n’excuse pas mes actions, je sais... Mais je suis pleutre, alors...

L’affronter était au-delà de ses forces. C’était déjà beau qu’elle n’ait pas pris ses jambes à son cou, là, tout de suite. Fuir était sa spécialité.

Elle se racla la gorge, soucieuse de retrouver sa contenance d’avant... en vain. Poussant un soupir, elle planta enfin ses prunelles d’émeraude dans l’étendue obscure des iris de son ancien partenaire de vie et de crimes. Il fut un temps où ils avaient été comme Bonnie & Clyde, complices en termes de braquages et vols dans les résidences huppées de New York. Il l’avait sorti des griffes d’un affreux proxénète alors qu’elle était beaucoup trop jeune pour avoir goûté à la prostitution. Il l’avait prise sous son aile, lui avait transmis une grande partie de ses incroyables talents de survie. Puis les choses avaient changé, bien malgré eux. Il avait résisté longtemps à ses avances. Elle était trop jeune et bien qu’il ne fût pas terriblement plus âgé qu’elle, il considérait que cet écart était suffisant pour ne pas se laisser tenter. Puis, elle avait atteint l’âge du consentement et il avait basculé. Deux années folles à fricoter comme des lapins, à survivre ensemble, à envisager un avenir commun : glorieux ou pas. L’amour fou, le beau, comme dans les films... Il avait passé si près, un beau jour, de tout découvrir alors qu’elle avait été submergée sporadiquement par ses instincts infernaux. La panique avait eu son emprise sur elle et elle avait fui, sans laisser de traces. Loin, si loin, qu’il ne pourrait pas la retrouver. Il devait l’oublier. Ils n’étaient que des gamins, il passerait à autre chose. Non, visiblement elle avait eu tort. Et il était là, devant elle.

Karma is a goddamn bitch.

- Je… Tu dois partir maintenant, conclut-elle abruptement en toussotant pour masquer le trouble qui envahissait de plus en plus sa voix. On ne peut pas être vu ensemble. N’emprunte pas cette allée, tu feras une mauvaise rencontre. Tu es nouvellement arrivé sur l’île, pas vrai? Heu... Je te conseille d’éviter les Red Skulls du mieux que tu peux. Ce sont de véritables enfoirés qui cherchent les embrouilles partout où ils vont. J’ai eu mon lot de démêlés avec eux et tu ne veux pas vivre ça. Je parle d’expérience. La South Zone est hyper dangereuse, donc reste armé quand tu le peux... Et... heu... sois prudent...

Son regard était toujours rivé dans celui de son vis-à-vis. Elle avait tendu une main, en sa direction, avec douceur... Jusqu’à ce que le bout de ses doigts ne rencontre les siens. Petit geste instinctif découlant d’un réflexe de jadis.

... Et les choses avaient dérapé à partir de ce point.

Comment expliquer la suite? Elle n’en avait aucune idée. En fait, elle assimilait encore difficilement qu’elle puisse, à l’instant présent, être pendue à son cou de la sorte, échangeant avec lui un baiser étonnamment torride et carrément avide d’obtenir plus... BEAUCOUP plus. What the hell? Sérieusement?! C’était quoi ces conneries? Ils étaient là, à se dévorer les amygdales comme deux adolescents en pleine puberté, et ne réfléchissant plus qu’avec leurs hormones en ébullition plutôt que de faire usage de leur tête. C’était assurément la faute toutes ces émotions conflictuelles qu’ils ressentaient alors qu’ils faisaient tous deux faces à un pan de leur passé haut en couleur. Il était probable que de revoir leur amour de jeunesse avait attisé de nouveau une flamme longuement éteinte. Et quel brasier! Mais même la chaleur de braise était éphémère... Alors autant mettre le cerveau à off et profiter du moment présent, car une telle situation ne risquait pas de se reproduire.

Coincée malgré elle dans cette frénésie soudaine qui ne l’avait pas habité depuis longtemps, Primerose (née Erin Bell) se lovait contre heu... cet ex? Cet amant momentané? Cet individu au statut indéfinissable? Elle était à court de mots pour décrire ce qui se passait en ce moment. Néanmoins, son corps, lui, n’avait besoin d’aucun dialecte élaboré pour pouvoir communiquer adéquatement ses envies. Soupirant d’aise alors que la bouche gourmande de son partenaire du moment explorait sa gorge à la peau sensible, Primerose recula, l’attirant à sa suite jusqu’à son dos délicat ne heurte (sans violence cette fois) le mur du bâtiment derrière elle.

- C’est… c’est réellement une mauvaise idée… tu le sais ça, au moins? Fit-elle entre deux soupirs alors qu’elle retirait prestement le manteau de cuir de son vis-à-vis. De toute façon, ne trouvait-il pas qu’il faisait suffisamment chaud pour porter ce genre de fringues?

Et hop! Elle sentit ses mains se glisser sous ses fesses alors qu’elle bondissait pour enrouler ses jambes autour de la taille solide de son partenaire immédiat. Sa langue valsait langoureusement avec la sienne en un échange buccal qui ne laissait aucune place à l’interprétation pour la suite des événements. Primerose se faisait désormais taquine, jouant de baisers et de mordillements contre l’oreille de Samaël tout en soupirant de satisfaction sous ses caresses. Franchement, ils n’allaient pas retirer toutes ces fringues, pas vrai? Non seulement cela prendrait beaucoup trop de temps, mais ils allaient rapidement se faire surprendre, comme ça, dans les ruelles de la South Zone en plein jour! D’autant plus qu’ils étaient poursuivis, un peu plus tôt, devait-on le rappeler?

Sometimes it is necessary to get straight to the point rather than beating around the bush.

Dans cette mentalité qui réclamait l’urgence de la satisfaction sous peine de subir un fulgurant cock block à tout instant, Primerose glissa une main entre elle et son amant, triturant la ceinture de ce dernier et outrepassant ses défenses vestimentaires d’une main conquérante pour se saisir de ce soldat fortement aux aguets. Si cette danse lascive de va-et-vient manuel ne réussissait pas à le convaincre de ses envies charnelles, alors rien n’y ferait! Franchement, Crowley était un homme perspicace! Il comprendrait aisément qu’elle avait envie de se faire culbuter, là, tout de suite, sans chichi ni préambule infini.

Just do it, already!

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I'm bulletproof, nothing to lose
Fire away, fire away
Ricochet, you take your aim
Fire away, fire away
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Il se trouvait si stupide. Il n’avait même pas envie de se demander si les autres, à l'époque, n'avaient pas été au courant de tout ça et ne c’était pas payé sa gueule… Chose sûre, le résultat était le même : Il avait foutu en l’air une tonne d’heures de sa vie à s’en faire pour elle, à la rechercher… Putain. Il l’avait tellement cherché, c’était tellement inquiéter. Sa santé en avait pris une sacrée claque et elle, radieuse, même plus qu’avant. La vie, visiblement, semblait lui réussir. Sans lui. Sans doute avait-il fini par être une épine dans son pied pour ses projets futurs et grandioses… Roanapur… Pourquoi ici?! Qu’elle imbécile… Quel naïf il avait été…

Bien sûr qu’il se figea bien malgré lui lorsqu’il entendit la douce voix d’Erin derrière. Comment pouvait-il en faire autrement? Toutes les fibres de son corps lui hurlaient dessus. Ne comprenaient pas pourquoi il s’éloignait, comme ça, tout bonnement depuis aussi longtemps. Il fallait dire qu’il avait du mal à avaler la nouvelle, encore un peu… Il laissa échapper un soupir et ne prit même pas la peine de se retourner vers la belle, à la suite de ses propos. Du mauvais côté, hein? Si elle n’avait pas remarqué, il contrôlait très bien la situation avant qu’elle ne l'appelle « papa ». Pas de Kebab, jeté comme un « looser » par la femme qui le rendait fou, ce retrouver sur une foutue Île perdue avec elle. Ce n’était vraiment pas ainsi qu'il aurait imaginé le scénario si on le lui avait demandé…

Mais tandis qu’il avait recommencé à marcher et cette fois, d’un pas un peu plus assuré, signe évident de sa colère ou bien de son malaise présent, Bell reitera. Si cette fois il n’eut pas l’intention de s’arrêter, il dû bien admettre que le bruit des pas de la jeune femme derrière lui, lui était insuportable. Il stoppa. Rapidement, la rouquine lui fit face. Les bras croisés sur sa poitrine, elle reprit la parole. Sa voix était plus douce, mais aussi chargée d’une culpabilité évidente. Pourquoi n’arrivait-il pas à lever le regard vers elle? Lui, qui habituellement se serait contenté d’afficher un air faussement fier? Non, ce n’était pas parce qu'il fixait sa poitrine sous le tissu qu’elle portait. Il était blessé. Profondément. Et il ne croyait pas que cela puisse être possible de souffrir autant alors qu'il croyait déjà avoir atteint le fond du baril. « Surprise Motherfucker ».

Mais il tiqua. À travers le tourbillon de ses pensées sombres, il y avait ce mot. La peur. Fronçant les sourcils, il redressa doucement son regard pour enfin oser toiser le visage de son ex petite amie. Mais de quoi avait-elle eu peur? Si seulement il avait eu le temps de la demander en mariage, peut-être aurait-il moins du mal à comprendre le sens de ce mot, en cet instant précis? Pour dire vrai, il était loin, selon lui, d’avoir été un petit ami tyrannique. En même temps, connaissant le passé trouble de la belle, peut-être… Peut-être avait-il été trop rapidement tenté par elle? Peut-être avait-il foiré à un autre niveau?

-Toi, une mauvaise personne… Vraiment…

Avait-il murmuré à travers les propos de cette dernière. Il n’y croyait pas une seule seconde. À moins qu’elle ait changé du tout pour le tout durant toutes ces années où elle avait été absente et encore. Pour lui, tout ça ne collait pas. Ça sonnait faux. Il y avait autre chose. Et puis. Si elle savait où il avait abouti, peut-être se garderait-elle de tenter de lui balancer ce genre d'excuses bidon. Somme toute, quelque chose lui donnait l’impression qu’elle était sincère et qu’elle disait vrai. Son petit côté stupide qui ressortait? Ou bien cette impression sur elle, celle qu’il avait toujours eu? Ce petit côté aussi qui avait fini par faire battre son cœur au point de le faire chavirer? Il était confus… Et il avait l’estomac vide. Et question de le confondre davantage, elle changea soudainement du tout pour le tout. Presque nerveusement, elle lui balança qu’ils ne devaient pas être vu ensemble, tout comme elle en profita pour le mettre en garde contre les Red Skull, visiblement le gang avec qui il avait des démêlées depuis sont arrivée ou presque. Oh. Il n’aimait pas ça. Pas du tout. Son regard se durcit. Certes. Samaël était loin d’être un combattant invétéré, mais il savait se débrouiller lorsqu’il était le temps de casser des culs et bien entendu qu’il s’imaginait déjà le pire, pour Erin!! Pour lui, c’était comme un dur retour au passé. Elle, entre les mains abusives d’un proxénète.

Si sa mâchoire se serra à cette pensée, une vague de chaleur traversa tout son corps lorsqu’il sentit ce contact contre le revers des doigts de sa main gauche. Furtif, presque timide…

Comment ne pouvait-il pas fondre? Comment pouvait-il se leurrer, se faire croire qu’elle ne ressentait rien pour lui, si elle faisait ça? Oui, il était sans doute le plus idiots que la terre ait pu porter jusqu’à maintenant… Mais s’il était cet idiot qui avait la chance de sentir ça, en cet instant précis, alors cela lui convenait. Il ne demandait pas plus. Pas moins. Erin Bell l'aimait. Il refusait de croire le contraire. Cela pouvait sembler tout sauf humble de sa part, mais c’était pour l’heure le dernier de ses soucis. Parce-que là, tout de suite et maintenant, la délicieuse était littéralement pendue à son cou, sa langue caressant la sienne, son parfum remplissant ses narines.

-Alors que le diable m’emporte. Je n’en ai rien à faire.

Répondit-il sans réfléchir à travers deux baisers enflammés tandis qu’elle lui retirait son manteau. Après tout, n’était-il pas question de ça? La luxure. Il n’y avait pas goûté depuis… Trop longtemps et la première qui se présentait à lui était nulle autre que son ex petite amie? La plus belle et désirable des créatures que la terre ait portée? Oui… Il était donc bien possible qu’il ne soit plus en mesure de réfléchir correctement. Ou de réfléchir tout court, pour dire vrai. En cet instant précis, il avait la bête impression que tout irait mieux. Après tout, ne prouvait-elle pas que tout cet amour ainsi que cette passion le concernant l'habitait aussi férocement - sinon plus - qu’avant? Là, tout de suite et maintenant. Il préférait s’en convaincre, sans chercher plus loin.

Ses mains glissèrent sous son fessier délicieusement galbé. Serrant juste assez afin de la soutenir comme il se doit pour la soulever, non sans laisser échapper un soupir en guise de plainte. Bien que ses estafilades et ecchymoses commençaient à se faire ressentir de plus en plus, toute son énergie était concentrée à des desseins plus importants : Unir son corps à celui de la belle. Se servant du mur afin de bien soutenir sa partenaire, Crowley abandonna l’une de ses fesses pour explorer cette peau qui lui avait tant manqué. Ses doigts se glissèrent sous le tissu foncé au niveau de son dos, passant par ses côtes dans le but de se frayer un chemin jusqu’à sa poitrine. Sa brassière sport n’eut pas la moindre résistance ce qui fut, pour dire vrai, d’autant plus satisfaisant que d’avoir à batailler contre deux, trois, ou pire encore, quatre agrafes solides.

Il frissonna de plaisir en sentant la main experte de Bell se saisir de sa masculinité comme s’il n’y avait plus de lendemain. Il avait à peine réalisé que préalablement, on s’était occupé de sa ceinture ainsi que de sa fermeture éclair. Lui, habituellement si sensible et si alerte. Sam aurait aimé profiter davantage de ce moment magique avec Erin, mais la frénésie qui les habitait était visiblement bien plus forte que tout. C’est donc en réponse à cette demande silencieuse que le marginal s’exécuta sans rechigner. Laissant de côté son exploration tactile, sa main se glissa jusqu’à l’élastique du short obscure de la belle qu’il descendit sans la moindre difficulté. Un simple coup de bassin bien fait ponctué d’un petit coup de main de Bell et le duo soupira d’aise tandis qu’il s’enfonçait en elle. Il était tant envahi d’adrénaline, qu’il en avait oublié ses courbatures. Tout ce qui comptait, c’était ce plaisir commun qu’ils se donnaient. Les soupirs de la belle contre lui, ses bras autour de son cou et que dire de ce corps à en damner n’importe qui, qui valsait au grés de leurs envies?

« On vous dérange, peut-être? »

Fit une voix masculine qui força les deux tourtereaux à se figer sur place, redescendre sur terre aussi brutalement qu’ils avaient été en mesure d’en décoller. Gardant Erin contre lui, Samaël jeta un regard carrément noir à l’impudent. C’est d’ailleurs à ce moment que les amants se séparèrent rapidement. Des policiers. Vraiment?! Par réflexe, Crowley se contenta de se positionner entre Bell et les agents de la paix, non sans avoir préalablement ranger son monstre. Bien entendu.

-Ouais, carrément.

Il n’avait pas été en mesure de garder sa langue dans sa poche. Puis, pour dire vrai, en vue de leur situation, il avait des doutes quant au fait que cela pouvait être pire. Les deux agents gloussèrent tout en s’approchant, chacun posant une main sur leur flingue respectif qui reposait dans un étui à leur taille, près à dégainer. Comme toujours. Nerveux ou non, c’était la procédure et ce, partout visiblement.

« Allez le clown. Les mains contre le mur. Toi aussi Primrose. »

Primrose? Oh, certes, il avait sommairement compris, un peu plus tôt, que c’était sans doute le nouveau sobriquet de la belle, mais de là à ce que même les flics la connaissent par ce dernier? S’il s'apprêtait à faire main basse sur son veston, tout en dévisageant quelques secondes la belle, on le rappela vite-fait à l’ordre.

« J’ai dit : Mains contre le mur! Je ne me répéterai pas! »

-Pourquoi vous n’êtes jamais là pour coincer les vrais méchants? Non, mais c’est vrai. Vous auriez pas vu un groupe de cinq individus aux airs inspirant peu quelconque signe d'intelligence? Hum? Non? Bon certes, peut-être y en avait-il plus qu’il ne l’aurait espéré dans le coin, mais somme toute, son commentaire venait du fond du cœur. Ah! Là! S’exclama-t-il soudainement, pointant derrière le duo qui, simultanément, se retourna. En toute honnêteté, Crowley ne s’attendait pas réellement à ce que ce coup aussi simple fonctionne, mais il acceptait très bien cette ouverture. Cours!

Sans attendre, le voleur se pencha pour agripper son veston qu’il balança directement à la gueule des flics qui, merci à sa bonne étoile, n’étaient pas suffisamment novices pour ouvrir le feu. Ces derniers furent cependant suffisamment surpris pour esquisser un mouvement de recul et sortir leur revolver, pointant les armes sur l’inconnu au bataillon : Samaël Crowley.

« Les mains en l’a… Ahhh!! »

Un éclair noir frappa les avant bras d’un des agents. Si la confusion régna quelque secondes entre eux, d’où il se trouvait, Crowley pouvait très bien percevoir le volatile qui chargeait à répétition ceux qui avaient osé lever l’arme sur son acolyte. Decay, son corbeau était parfois loin, mais parfois là au bon moment. Ce dernier, plutôt possessif et protecteur, n’appréciait absolument pas que l'on s’en prenne à l’un des siens. C’était inscrit dans son sang. Quoi qu’il en soit, le marginal ne se fit pas prier pour profiter de cette ultime diversion pour fuir du côté opposé. Il n’avait pas noté vers où était partie la belle et pour dire vrai, il espérait avoir pris l’autre côté, question d’éviter les risques qu’elle se fasse prendre elle aussi. Advenant qu’on l’ai suivi.


FIN
It's supercalifragilisticexpialidocious 1382409316

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