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Elijah Carlisle
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Elijah Carlisle
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L’air humide de Roanapur l’étouffa alors qu’Elijah sortait par la porte arrière de feu l’Éden. La reconstruction allait de bon train et il était certain de pouvoir rouvrir sa boîte de nuit dans quelques semaines. Telle un phénix qui renaîtrait de ses cendres, son club s’élèverait à nouveau, encore plus grand, plus luxueux et surtout plus décadent que ce qu’il avait jadis été. Désirant faire table rase de cette mauvaise aventure, l’entrepreneur avait même décidé de renommer son plus précieux établissement. Ainsi, du nouveau matériel promotionnel à l’effigie de La Part des Anges commençait à s’entreposer dans son bureau personnel à l’intérieur de la boîte de nuit. Habile et évident pied de nez à cette bande d’emplumés à la tête bien enfoncé dans le derrière – et surtout à cette pseudo Déesse apparemment friande de mensonges et de détournement de vérité, si l’on en croyait les dires d’une certaine démone instable – le nom de son nouveau repère à vices avait été choisi avec soin et surtout dans la ferme intention de fâcher quelques plumeaux hautains. S’il savait que nommer son club Éden avait déjà fâché la part vertueuse de la population aviaire, il pouvait déjà imaginer un sourire malicieux aux lèvres la réaction de l’entièreté de leur nuée lorsque le nouveau patronyme de sa boîte de nuit serait annoncé. Pourtant, l’humain commun n’y verrait que du feu, la part des anges référant surtout, dans le domaine des spiritueux, la part d’alcool perdu par évaporation lors de l’élevage en futs. On y verrait là un hommage bien senti au whisky, son alcool préféré. Ce qui ne s’avérait pas entièrement faux.

Contrairement à toutes les autres soirées de sa vie lorsqu’il n’était pas dans son penthouse, le milliardaire démoniaque se trouvait seul. Il avait renvoyé Abraham chez lui lorsque celui-ci s’était présenté devant lui avec l’air d’un pestiféré du quinzième siècle. Un vilain virus courrait sur l’île depuis quelques temps et son assistant n’y avait pas échappé. Cela l’avait surpris, puisqu’Abraham était constitué d’une santé de fer, tout comme lui. Cependant, il savait que, tout comme lui, son second ne se reposait pas autant qu’il le devrait et qu’il se pouvait que son système immunitaire soit affaibli. Elijah lui avait dit à la blague qu’il avait attrapé la crève parce qu’il ne consommait pas assez d’alcool, contrairement à lui. Abraham avait esquissé un sourire avant de tousser à s’en décrocher un poumon. L’homme d’affaires avait alors sommé son assistant et ami à rentrer se coucher et lui avait assuré qu’il lui enverrait un médecin dans les prochaines heures. Ce qu’il avait fait, bien évidemment. Il venait tout juste d’avoir l’homme en question au téléphone qui lui avait confirmé que son second avait bel et bien succombé au virus qui rôdait depuis quelques semaines et lui avait assuré que du repos et une bonne hydratation le remettrait sur pieds en un rien de temps. Rassuré, Elijah avait raccroché et poussé un soupir de soulagement. Pendant un bref moment, il avait cru qu’on avait tenté de s’en prendre à son indispensable bras droit. Paranoid much ? Constamment depuis les événements qui s’étaient déroulés à l’Éden quelques mois auparavant, doublé de la tentative d’assassinat orchestrée par les Red Skulls.

L’entrepreneur s’adossa contre la paroi de l’immeuble, les mains dans les poches, et soupira. Lui aussi, tout comme Abraham, souffrait d’une certaine fatigue. Son cerveau, depuis quelques temps, ne semblait pas vouloir lui laisser de répit, réfléchissant constamment à tous les angles d’une situation aussitôt qu’elle se produisait. Certes, cela avait eu ses côtés positifs : il faisait encore plus d’argent, avait mis hors concurrence beaucoup de membres de la compétition, et assoyait de plus en plus son pouvoir sur l’île qu’il voulait dominer. Mais cela venait également avec une certaine paranoïa, l’impression de ne jamais se reposer et de facto une fatigue qui s’accumulait. Le whisky, doux nectar salvateur, lui prodiguait généralement de brefs instants de répit, faisant parfois taire ses pensées ou, quand il en consommait une grande quantité, le faisant dormir plusieurs heures d’affilées. Cependant, il aimait se penser un alcoolique fonctionnel et dès lors il détestait se retrouver complètement inhibé. Il voulait toujours conserver la main mise sur son comportement et sur le train de ses pensées. Ainsi, lorsqu’il prenait la bonne quantité, son cerveau ralentissait, revenant à ce qu’il était avant les événements des mois précédents.

Ce soir, il n’avait pas pris de consommation, Abraham n’étant pas là pour surveiller ses arrières. Il se laissait toujours plus aller lorsque son assistant était présent, sachant qu’il veillait sur lui. Toutefois, à quel prix ? Voilà que pour les heures intolérables qu’il s’imposait, il était maintenant alité. Devrait-il trouver un assistant à son second pour alléger la charge de travail de ce dernier ? Il était tellement difficile de trouver quelqu’un à qui faire confiance sur cette putain d’île. De plus, Abraham était avec lui depuis tellement d’année. Ils s’étaient rencontrés pendant ses années à l’université d’Oxford et ne s’étaient jamais quittés depuis. Mine de rien, même si son second ne se trouvait pas constamment à ses côtés, il se sentait tout de même seul en cette trop chaude nuit.

Perdu dans ses réflexions – vigilent my ass – Elijah ne perçut pas le mouvement au bout de la ruelle sur laquelle donnait la porte arrière de la boîte de nuit. Il était sorti parce qu’il ne supportait pas d’être constamment observé par Kyle, le chef de sa sécurité privée, qui s’était fait un devoir de l’avoir sous les yeux en l’absence de son assistant. Si Abraham était presque toujours dans la même pièce que lui lorsqu’il sortait travailler, il ne faisait pas que le fixer pendant la durée de ses occupations. Il travaillait également. Cependant, l’emploi de Kyle consistait justement à le surveiller pour s’assurer qu’il ne lui arrive rien. Au bout d’un moment, cela devenait terriblement dérangeant. Au bout de quelques heures, l’homme d’affaires en avait eu assez et avait exigé qu’on le laisse tranquille. Son chef de sécurité avait bien sûr protesté, mais l’entrepreneur avait insisté. On n’allait pas l’attaquer pendant qu’il était seul dans son bureau. Ce que les hommes ignoraient était qu’il avait une porte secrète dans son bureau qui menait au couloir près de la cuisine. Un des nombreux moyens pour lui de prendre la fuite en cas d’attaque, certes, mais également une façon d’échapper à la surveillance un peu trop intensive de son équipe de sécurité. Il ne pouvait pas les blâmer de prendre leur travail au sérieux. Après tout, on avait déjà attenté à sa vie. Mais il demeurait tout de même le patron et s’il voulait du temps seul, ils devaient obtempérer.

Un son métallique le tira de ses pensées et il remarqua trop tard qu’il n’était plus seul. Fuck. Un coup d’œil à l’accoutrement des nouveaux arrivants lui confirma tout de suite ce dont il se doutait. Fucking Skulls. They don’t give up. Il observa rapidement les environs, constant qu’il était entouré. En effet, les brutes arrivaient des deux côtés de la ruelle, comme s’ils avaient été tapis dans l’ombre pendant des semaines à prévoir les différentes options pour lui tendre une embuscade. Et il venait de leur offrir l’occasion rêvée sur un plateau d’argent. Great fucking job Elijah. Les mains toujours dans les poches, il sortit son téléphone dans le but évident d’appuyer sur son application d’urgence. Toutefois, un coup de batte de baseball bien placé envoya valser son appareil portable plus loin sur l’asphalte, avant de finir écrasé par un gaillard vêtu de rouge de la tête aux pieds. Subtle as hell, genius. Voilà qui réduisait considérablement ses options. Great.

Le milliardaire ne sut s’il devait se sentir insulté, mais seuls quatre assaillants lui faisaient face. Borislav avait-il déterminé que s’il n’était pas entouré de son armée de gardes du corps, quatre gorilles habillés de rouge parviendraient à se débarrasser de lui ? Wrong. Enfin, dans ce cas-ci, il était dans l’erreur, puisqu’heureusement tous ses adversaires étaient humains. L’homme à la batte de baseball se rapprocha et tenta de lui asséner un coup qu’il évita aisément. Après tout, on n’avait pas un physique de rêve comme le sien en restant assis derrière un bureau à pousser un crayon. Elijah s’entraînait tous les jours à la boxe avec un entraîneur privé. Il décrocha un solide direct du droit sur la mâchoire de batte de baseball, mais les trois autres s’étaient mis à bouger. Deux d’entre eux réussirent tant bien que mal à le piéger contre le mur, retenant ses bras, alors que les autres prirent un plaisir évident à le cribler de coups de poing et de batte de baseball. I'll make you eat that damn baseball bat. Il sentait le sang couler sur son visage alors que ses yeux boursoufflaient sous les assauts. Il avait senti ses côtes craquer dangereusement quelques instants plus tôt.

Il avait résisté à l’envie de se transformer puisqu’il ne voulait pas prendre le risque qu’on soit témoin de sa véritable apparence. Cependant, lorsque l’éclat argenté d’un couteau brilla devant ses yeux à demi fermés par l’enflure, il ne lutta pas plus longtemps. Laissant libre cours à sa colère, il prit conscience que sa taille doublait sous le regard effrayé de ses adversaires. Ses cheveux et sa barbe disparurent alors qu’un crâne presqu’entièrement dénué de peau prenait la place de son visage normalement si agréable à regarder Sans doute sous la peur, l’homme au couteau lui enfonça son arme dans le ventre. Elijah poussa un grondement de frustration et de de douleur. I’m gonna make you scream. Le batte de baseball tomba sur le sol alors que son propriétaire dégaina maintenant une arme à feu. Sachant maintenant que sa force avait triplé sous cette forme, l’Adlagoon poussa les deux hommes qui le retenait comme s’ils ne pesaient rien. Il tendit la main vers l’arme à feu qu’il arracha sans difficulté des mains de son porteur avant de la vider et de la jeter plus loin. Il détestait les flingues.

La suite du combat se déroula à une vitesse folle. Il agrippa d’une main l’un des adversaires à la gorge et lui brisa la nuque d’un simple mouvement du poignet. Il se retrouva derrière le deuxième assaillant en un rien de temps et lui dévissa également la tête. L’homme au couteau se fit égorger par sa propre arme. Puis, il s’approcha lentement de la brute à la batte. Celui-ci ne paraissait pas plus aussi fier qu’auparavant, comme en témoignaient ses pantalons trempés d’urine. Apparemment figé de terreur, il ne bougea pas lorsque l’homme d’affaires se pencha pour attraper l’objet contondant.

« Crie pour moi ». Sa voix était rauque, dénuée de toute chaleur.

Le Skull resta muet jusqu’à ce qu’Elijah lève la batte. Alors, il cria de toutes ses forces, appelant à l’aide, suppliant l’engeance démoniaque qui se trouvait devant lui de l’épargner. Un sourire satisfait aux lèvres, l’Adlagoon abattit l’objet sur le crâne de sa victime. Voyant noir sous l’effet de la colère, il répéta son mouvement de nombreuses fois jusqu’à ce que l’homme autrefois de grande taille ne soit qu’un amas immobile d’os, de chair et de sang jonchant l’asphalte mouillée par sa propre hémoglobine.

Satisfait, l’entrepreneur recula pour reprendre son souffle. Une vive douleur au niveau des entrailles l’assaillit, lui rappelant qu’il avait été poignardé. Puis, comme si tout son corps répondait à cet appel, tous ses membres protestèrent de souffrance. Lentement, il reprit sa forme humaine, réalisant de fait que la plupart de ses vêtements s’étaient déchirés pendant sa transformation. Il voyait flou et ses jambes ne voulaient plus le porter. Tout son corps lui faisait mal et son sang coulait de ses nombreuses plaies, mais en particulier à celle qui lui déchirait le ventre. Il tituba jusqu’en direction de la rue. Il n’avait pas la force de tirer la lourde porte qui menait à son club. Il ferait signe à un passant d’aller chercher Kyle.

Était-ce de la chance ? Lorsqu’il surgit du bout de la ruelle, quelqu’un approchait. Ne pouvant plus supporter son propre poids, il tomba sur le sol. Il perdait trop de sang. Son cerveau se taisait doucement alors que ses paupières se faisaient de plus en plus lourdes.

« Help » murmura-t-il, incapable de prononcer une seule autre parole et encore moins dans une autre langue que sa langue natale.

Ses paupières se fermèrent, la voix dans sa tête demeurait silencieuse. Puis, tout devint noir. Fucking hell.

_________________
« The kid has got a darkside, Best believe it
Push too far you'll see
The kid has got a darkside, Back against the wall
La la la la la
The kid has got a darkside, Best believe it's the
Last trick up his sleeve
The kid has got a darkside, That you don't wanna meet at all. »

Kallatriel de Sullustéhan
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Kallatriel de Sullustéhan
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Il avait bien fallu qu'il se décide à passer à autre chose.... Un très bon ami à lui Canadien, Hector Cabrera, qui avait servi dans les unités médicales de la réserve canadienne  avec lui et qui par la suite l'avait rejoins dans l'enseignement, c'était nouvellement installé à Roanapur, il travaillait au CHU Sainte Marlène qui payait grassement ses employés, ce qui avait convaincu Hector de quitter les bancs des collèges de formation pour revenir à son métier premier d'infirmier en chef. Hector avait proposé à Kalla une sortie avec ses collègues de travail, dans un bar huppé de la J. Belfort Avenue. C'était supposé être une soirée décontracté mais chic et bien entend l'ange n'avait rien de chic dans sa garde robe. Il avait donc filé magasiner une bonne partie de la matinée.

Dans les rayons d'une petite boutique de marque diverses, il s'était déniché un veste de costard bleu marine en jersey et un pantalons en jean bleu foncé  très tendance, beaucoup moins déglingué que les vieux jeans qu'il mettait à l'accoutumé. Et bien entendu une nouvelle paires de baskets.

Arrivé chez lui, ça avait été toute une bataille. Douché à la hâte, rasage et after-shave à la senteur fraiche sur le visage, trois quatre pschitt de parfum à l'odeur poivré, un coup de peigne dans les cheveux, il s'était demandé si il devait enfiler ses prothèses ou non?
Après tout Hector ne l'avait pas vu depuis plusieurs mois.... Six mois à vrai dire, juste après les évènements du casse de la Visitation et 2 mois avant l'explosion de l'Eden. Il avait bien pu faire du sport et perdre quelques kilos entre temps non? Ou bien valait-il mieux qu'il reste avec son look de cinquantenaire à la dérive? C'était plus rassurant pour les humains lambda d'avoir en face d'eux quelqu'un qui leur ressemblait en âge et forme? Mais des cinquantenaire bien entretenue il y en avait non? Quoique dans son domaine avec les heures de dingues qu'ils se tapaient ils n'étaient pas légion. Son très cher ami Hector avait pris lui aussi un peu de bedaine ses dernières années. Mais Hector avait pour lui cette bonhomie magistral et cet entre-gens, que Kalla plus taciturne n'avait pas.
Donc quoi, Kalla allait jouer sur son physique? Lâcher les prothèses pour avoir plus de chance d'attirer l'oeil ce soir? En vrai il en avait marre des prothèses, il voulait assumer un peu plus son identité d'ange ses derniers temps. Sans forcément trahir son identité, mais juste revenir à un lui plus authentique....
Mais il n'était pas près à assumer les cheveux bleu, ça faisait trop con pour un vieux bonhomme comme lui, il allait sûrement se faire chambrer.... non?
Quoique, il avait vu des petites madames de 80 ans aux cheveux roses et cela leur allaient à merveille! Mais après tout 80 ans était l'âge ou l'on pouvait tout assumer non? Même se refaire des tripes sous acide ou prendre de la coke à 80 ans ne paraissait pas si déconnant....il avait entendu un truc du genre «when you're young you're crazy to do that shit, when you're old you're crazy not to do it ».
Mais les cheveux bleu à 50 (chez les humains) ça faisait un peu plouc non?

Bref après avoir tergiversé plus de 30 minutes dans le miroir il avait opté pour le sans prothèse, par contre il garderait les cheveux gris, de toute façon il n'avait pas assez de temps pour faire enlever sa teinture! Et il n'était pas encore sûre d'en avoir envie.

                                                              *********************

Le petit bar ou il rejoignait Hector et ses collègues infirmier.ères en chef du CHU-Sainte Marlène était un bar classe, avec une ambiance tamisée de salon « gentlemen's club » les tables étaient en marbre noirs et les chaises étaient en cuire brun foncé. Assis autour de la table, Hector à l'autre bout, était entouré de Jocelyne et Olivia, il y avait aussi Martin et Philippe qui étaient en grande discussion avec Angela (Kalla et Angela s'étaient déjà croisés à une fête chez Hector et ça avait comme qui dirait cliqué) Malheureusement elle était présentement entre deux personnes et en grande discussion, il ne restait de place qu'à l'autre bout de la table près de Karine, et entre les deux ce n'était pas forcément d'une entente si probante. En fait Karine n'avait absolument aucun intérêt pour Kalla et c'était réciproque, ils n'avaient rien en commun mis à par le corps médicale. Il avait bien essayé de lui parler une ou deux fois, mais la mayonnaise ne prenait pas. Le flagrant désintérêt qui se lisait sur le visage de Karine quand Kalla ouvrait la bouche le désarçonnait grandement. Mais bon il allait faire avec. En espérant que certaines personnes quitterait plus tôt et qu'il aurait la chance de parler un peu avec Angela au courant de la soirée. En arrivant Kalla fit une ronde de salutation, serrage de mains et bises en bonne et dû forme. La bise à Angela avait été très agréable au passage. C'était une femme charmante Angela, grande, aux cheveux châtain un peu frisé, elle était athlétique, la cinquantaine comme Kalla, elle faisait bien son âge et avait un charme fou. Ses petites pattes d'oies au coin des yeux, trahissait une femme qui avait beaucoup rit, beaucoup sourie et qui avait eu beaucoup de fun, c'était vraiment agréable à lire sur son visage. Mais bon il fallait maintenant qu'il sociabilise et il n'était pas le pro du small talk. Allez! On se jette à l'eau.

-Hello, hello everyone! Nice to see you again, long time.

-Bonjour Kalla, ça fait plaisir que tu te joignes à nous, on se demandais si il ne t'était pas arrivé quelque chose depuis le temps que tu faisais le mort.

-Hey Kalla, l'ami! Ça fait plaisir! Que bois-tu? Vous les Brit c'est Scotch Malte ou bien?

-Oh un Whiskey on the rocks pour moi Philippe ce serait super merci!

Philippe fit un signe au serveur pendant que Kalla prenait place en face de Karine.

-Alors Kalla comment vas-tu?

-Oh bien, bien, same old, same old et toi Karine?

-excellent, je reviens de vacances comme tu le vois! J'en avais marre de la chaleurs alors je me suis payée des vacances au ski dans les Alpes et je suis revenue encore plus bronzée qu'à l'accoutumé!

Karine abusait régulièrement du bronzage mais là il fallait avouer que la marque des lunettes de ski était flagrante, ce qui donnait deux cercles blancs autours des yeux, sur ton orange du reste de son visage et il fallait admettre que le rose irisé-nacré de son rouge à lèvre avec ses cheveux blond lui donnait un style Barbie sur le retour, qui n'arrangeait rien.

-Oh effectivement tu as pris des couleurs....

-Vraiment je n'en peux plus de cette humidité et de cette chaleur en ce moment. Mais et toi? Tu étais passé ou?

Bien entendu Karine n'en avait absolument rien à fiche de la réponse, elle pianotait déjà de ses ongles sur le comptoir de la table et regardait Martin et Philippe pour essayer de savoir sur quel sujet de conversation elle pourrait dors et déjà se greffer. Et cela rendait l'ange nerveux. S'était le cafouillage au tournant assuré.

-Oh tu sais moi, je suis toujours bénévole à l'église de la violence et ils ont récemment décidé d'ouvrir via leur toute nouvelle association, un centre d'entrainement pour les chiens guide pour personne non-voyantes, apparement et je viens de l'apprendre, il n'y en avait pas à Roanapur, je n'arrive pas à croire que rien n'ait été fait jusqu'à présent, mais à vrai dire je n'y connais rien, j'ai aidé un peu avec la paperasse, une jeune femme non-voyante à l'origine de cette association s'est assise de longues heures avec moi pour me parler un peu de la structure mise en place, j'ai appris qu'il fallait environ 20 000 € pour élever et éduquer un chien guide, et ici à Roanapur, c'est encore plus cher qu'en métropole, on avoisinerait les 30 000 €, cette jeune femme m'a appris beaucoup, hormis les noms scientifiques des différents type de cécité, je me suis rendu compte que je ne connaissais rien de leur quotidien. Après encore une fois je n'ai fait que de la paperasse, j'ai aidé avec les numéros de SIRET, parce qu'apparement cela va être déclaré comme entreprise, je ne sais pas trop pourquoi une entreprise, mais l'église déclare tout comme entreprise actuellement, c'est étrange il faudra que j'en touche un mot à sœur Yolanda, la sœur supérieur, mais bref Roanapur s'est tellement privatisé ses dernières années qu'il n'y a que l'église qui s'occupe de monter des associations.

En voyant les yeux de poissons morts que tirait Karine, l'ange rougit légèrement, bien entendu il s'était laissé emporté car c'était un sujet qui lui tenait à cœur mais dont il ne connaissais fondamentalement rien et il avait littéralement laissé libre cours à son petit côté monsieur je sais tout qui agaçait tout le monde.

-Et bien Kalla (lâcha Karine froidement) je vois que tu ne sais pas faire abstraction du travail une seule minute toi, relaxe un peu, c'est une soirée, les discussions boulot c'est proscrit! (puis se tournant vers Martin) hey Martin, tu as vu le nouveau festival qui s'envient sur la Lagoon promenade, apparement que Death Tone sera à l'affiche cette année! Hiiiiiii j'ai tellement hâte de les voir en vrai! As-tu déjà pris tes billets?

Le reste de la soirée, l'ange fît la conversation à Philippe, qui, lui était intéressé d'en apprendre plus sur les différentes associations montées par l'église. Et vers la fin, quand le monde autour de la table partit au compte goutte, il eut le plaisir d'échanger quelques mots avec Angela, avant que le reste du la tablé se lève pour fumer une dernière cigarette avant de se rentrer chez eux.

L'ange d'azur camouflé n'avait pas tiré sur une cigarette depuis de nombreuses années, mais il en accepta une d'Angela, juste pour le plaisir de partager un moment avec elle et échanger quelques petits regard complice. Puis le gens partir chacun dans des directions opposées et Kalla se mit en marche vers le Sin Distric pour ensuite atteindre la Lagoon.

Il faisait frais ce soir, l'ange marchait d'un pas soutenu, les rues étaient étrangement calme, aucune de la faune habituelle n'était dehors en ce moment, et le reflet de la lune se mêlait au reflet des néons des sex shops dans les flaques d'eau des crevasses de la route....

Quelque chose vint piquer la curiosité de l'ange, il voyait de l'animation du côté de l'ancien emplacement ou se trouvait l'Eden, est-ce que le magnat des affaires s'était décidé à refaire construire? Pourquoi ne pas aller y jeter un coup d'oeil tant qu'à y être?

Le fils de Sullustéhan s'avança en direction de l'allée qui menait à la porte de secours, au loin il distingua une ombre sur le sol, juste à l'intersection entre la rue principale et l'obscurité de la ruelle renfoncée. Probablement un amas de linge laissé par un itinérant? Non....difficile à distinguer de si loin et dans tel obscurité, mais il lui sembla que la forme en question tressaillit. Se rapprochant toujours de la forme sans la quitter des yeux, s'est arrivé à sa hauteur qu'il sursauta de stupeur.....

-Oh for fucking Christ's fucking sake, Elijah fucking Carlisle.....

l'entrepreneur implorant à l'aide lança un regard livide vers le fils de la déesse avant de perdre connaissance.

La stupeur laissa place à l'empressement et le complexe du sauveur cria instantanément dans le petit palpitant de l'ange, il s'agenouilla à hauteur du goon en déclin et posa une main bienfaitrice sur sa poitrine pour le rassurer, ensuite déboutonnant délicatement la chemise du propriétaire de l'Eden, il observa sa blessure. Elle était sérieuse, il fallait faire vite. Mais si l'ange aidait le goon, il ne serait très certainement plus en odeur de sainteté.... Quitte à ce que cette aide à l'entrepreneur lui coûte un jour ses ailes, il se permettrait bien de lui rappeler que lui sauver la vie avait un prix....Pour l'heure l'être de lumière sentait presque l'énergie guérisseuse courir le long de ses doigts et aimant fort l'idée de jouer à dieu avec un être qu'il méprisait, il entoura l'homme de ses bras pour l'aider à se relever.

L'église de la violence n'était pas loin, il  y avait là-bas amplement le matériel pour soigner se type de blessure.

-Come on mate, hang tight we're almost there.

                                                              *******************

l'église était vide, Kalla avait placé le corps de l'entrepreneur encore inconscient sur un lit d’appoint en plein milieu de la nef, la lumière de la lune perçait à travers les vitraux de l'église, et reflétait différents losanges de couleurs sur le corps inerte de l'entrepreneur. Pas sûre que ce soit au goût de celui-ci quand il se réveillerait en pareil lieu Saint..... Ironic much?.....

Kalla avait toujours été fasciné par les vitraux. Bien sûr les Saints qui y étaient représentés lui avait toujours été inconnus, et pendant longtemps, jusqu'aux événements et aux révélations faites à l'Eden avant son effondrement, l'ange avait toujours pensé que les humains avaient une imagination débordante, pour avoir créer une mythologie aussi rodée. Mais apparement il se trompait sur toute la ligne. Le Dieu des humains existait? Callie avait donc un Dieu quelque part? Elle était partie, mais elle n'était, en fait sans doute pas seule, éteinte et disparue sans laisser aucune trace de son existence, il y avait la possibilités d'un au-delà pour elle?

L'ange se tira rapidement de ses pensés, il fallait faire vite. Il pris des ciseaux et entrepris de découper la chemise de l'entrepreneur, pour voir l'état de sa blessure. Des morceaux du tissus avaient commencés à coller à même les chairs, il lui fallu prendre des pinces pour retirer les fibres qui barraient la vue.

Le torse mi à nu de la sorte, révélait la silhouette de Carlisle dans toute sa splendeur. L'entrepreneur était svelte, bien découpé, et bercé par les lumières des Saints, il avait l'air d'un dieu Grec. L'ange cinquantenaire eut un relent de souvenir de la complicité du magnat et de la rose incendiaire et ne pu s'empêcher, de rejeter au loin une pointe de jalousie. Ce n'était pas le moment de se comparer, même si le spectacle qui s'offrait à lui était troublant. Il entrepris de désinfecter la plaie pour l'observer d'avantage. Attention ça allait piquer....

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There's no place like Hell [PV Kalla] 1ah9

#6699ff
Elijah Carlisle
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12/01/2022
La noirceur s’empara de son esprit dès que son faible appel à l’aide avait surgi de ses lèvres. Jamais Elijah ne s’était retrouvé en pareille position de vulnérabilité. Poignardé et battu, seul dans une rue du Sin District, sans Abraham, sa rassurante ombre qui le suivait partout. Seul à la merci du moindre passant, il ne put qu’espérer que l’individu qui s’approchait de lui lorsqu’il s’était écroulé au milieu de la rue ne portait pas de mauvaises intentions. Cependant, il s’agissait d’une possibilité bien réelle considérant l’endroit où il se trouvait. Les chances étaient que la personne s’empare de ses effets personnels de valeur – sa montre, son portefeuille et son ce qu’il contenait, le briquet et le contenant à cigarettes fait sur mesure qui se trouvaient dans l’une des poches de son pantalon – pour ensuite le laisser mourir au bout de son sang. Il se savait complètement accessible et cela l’enrageait. Pourtant, toute la rage du monde ne pouvait le tirer de cette noirceur qui gagnait ses sens et qui clouait ses membres au sol. Certes, il possédait une force hors du commun sous sa forme adlagoon, mais il avait usé de toute son énergie dans la bataille, sans compter le fait qu’on l’avait abondamment battu. S’il réussissait à sortir vivant de cette soirée, il ne commettrait pas la même erreur une seconde fois. Parfois, il oubliait que les menaces envers sa personne s’avéraient bien réelles, non seulement en raison de sa richesse démesurée, mais aussi parce qu’il se constituait depuis quelques années une liste d’ennemis toujours grandissante avec en tête Danijel Borislav, le chef des Red Skulls. Leur guerre prenait de plus en plus d’ampleur. Il lui faudrait bientôt trouver un plan pour éliminer de façon permanente la tête pensante de ce cartel. Cette attaque contre sa personne n’allait certainement pas restée impunie.

Une voix raisonna près de lui, le tirant quelque peu du brouillard opaque qui engourdissait ses sens. L’entrepreneur n’eut pas la force d’ouvrir les yeux, encore moins de prononcer quelque parole. Une main se posa sur sa poitrine. Il ne sut s’il hallucinait ou non, mais il n’eut pas l’impression que ce geste fut malin, mais plutôt bienveillant. Ses pensées dansaient dans sa tête, devenant moins cohérentes au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient. Un seul point positif lui parvenait de toute cette situation : la voix dans sa tête s’était tue et le milliardaire accueillit le silence. Silence qui se faisait rare depuis les événements de l’Éden. Silence qui lui avait manqué. Silence qu’il voulait retrouver à tout prix. Peut-être pourrait-il simplement s’abandonner à cette étreinte langoureuse et répondre à l’invitation alléchante de la noirceur dans sa tête. Stay with me, semblait-elle lui chuchoter. Just let go and join me in the silence. Surrender to my darkness and I’ll bring you peace. I’ll make the voice stop. Let go. Comme il avait envie de répondre par l’affirmative à cette offre si tentante. Il savait que cela serait facile. Il lui suffisait seulement d’expirer et d’attraper la main tendue par les ténèbres. Cette main dont il pouvait déjà ressentir la douceur. Il prit une grande inspiration, prêt à accepter la proposition de la charmante faucheuse. Pourtant, alors qu’il tendait la main de son esprit, son corps lui refusa l’invitation. En fait, il semblait plus qu’on le forçait à rejeter l’appel. De puissants bras le saisirent au niveau de la poitrine et son esprit réintégra son corps l’espace d’un instant. On l’aidait à se relever. Ouvrir ses yeux était encore trop difficile, mais il ne put s’empêcher d’adresser un petit sourire satisfait à la noirceur qui établissait toujours résidence dans sa tête. Sorry love. Death will have to wait.

Comme en réponse à sa bravade, l’homme qui tentait maintenant de l’aider à marcher – ce qu’il put déduire grâce à sa voix – l’intimait à tenir bon. Chaque pas était une nouvelle bataille. Tout son corps tremblait et il expirait comme un taureau. Il ne savait toujours pas où il se trouvait, ses paupières refusant de s’ouvrir. Peut-être était-ce mieux ainsi. Il n’avait aucune envie de voir ce à quoi il ressemblait et dans quel état il se trouvait. La route vers leur lieu d’arrivée lui parut une éternité. Il perdait souvent pied, les ténèbres dans sa tête menaçant toujours de reprendre le dessus. Death is a stubborn bitch. Mais il était encore plus têtu. Il avait refusé de lui succomber et maintenant rien ne pourrait l’en empêcher. Et puis, il n’allait certainement pas, mourir après un attentat de la part des Red Skulls. Over my – not so – dead body. Lorsqu’il périrait, cela serait épique. Certainement pas en raison d’une embuscade dans la ruelle menant à sa boîte de nuit.

Après ce qui lui parut comme des heures et trois marathons, Elijah sentit qu’on le poussait vers quelque chose de mou – enfin plus mou que l’asphalte sur laquelle il s’était écroulé plus tôt – et qu’on le forçait à se coucher. N’ayant plus la moindre force physique, et même mentale, pour protester, il se laissa faire, savourant la mollesse de ce qui paraissait être un matelas. Un soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres. Il osait croire qu’on ne l’avait pas traîner jusqu’ici simplement pour le descendre. De plus, l’homme qui le soutenait lui avait murmuré plusieurs mots d’encouragement lorsque son corps menaçait de s’effondrer. Il pouvait sentir le sang s’écouler de sa plaie. Il se doutait également que quelques-unes de ses côtes étaient fracturées, même si ce n’était qu’en surface. Et que dire des nombreuses ecchymoses qu’il sentait surgir partout sur son tronc ainsi que sur son visage ? Décidemment, il ne devait pas être beau à voir. Le parfait homme d’affaire gentleman toujours soigné devait maintenant ressembler à un boxeur de rue… en piètre état. C’était sans doute pour le mieux. Peut-être qu’ainsi on ne le reconnaîtrait pas et que l’histoire de son attaque ne se rendrait pas jusqu’à la presse. Il lui suffirait de rester discret jusqu’à la guérison complète de ses blessures… en assumant qu’il guérisse. Il n’était pas encore complètement certain des intentions de l’homme qui l’avait presque porté jusqu’à l’endroit où il se trouvait à présent. Il pouvait le sentir se mouvoir près de lui, même très près de lui parfois, mais sans plus. Il se trouvait encore dans cet était second, un brouillard épaississant tentant sans arrêt d’ensevelir tous ses sens. Toutefois, l’homme d’affaires luttait. Il avait parfois l’impression qu’il perdrait la bataille, mais il continuait de jouter contre l’engourdissement.

Sans crier gare, un liquide se déversa sur sa plaie ouverte provoquant une douleur sans nom et chassant de ce fait la brume envoûtante. Un rugissement surgit de la gorge de l’entrepreneur. Ses instincts prirent aussitôt le dessus. Sans en avoir le contrôle, il revêtit sa forme démoniaque et tendit son bras droit en direction de l’homme. Sa main se resserra sur le cou de celui qui était la nouvelle source de sa douleur et il put enfin ouvrir les yeux. L’homme qui le torturait allait rencontrer ses prunelles vides avant de rejoindre les profondeurs de l’enfer. Son regard rencontra celui d’une personne familière. Kallatriel. Cet ange insipide et vétuste qu’il avait rencontré lors des événements qui avaient mené à la destruction de l’Éden. Cet emplumé qui – il l’avait découvert après coup en menant une enquête sur sa personne – était médecin. Un grognement s’échappa de ses lèvres alors qu’il libéra celui oh for fuck’s sake à qui il devait sa vie. Un autre coup d’œil en direction de l’oreiller à plume lui indiqua qu’il tenait dans sa main une bouteille qui ressemblait à du désinfectant. Well that explains the fucking pain. Elijah poussa un long soupir, s’obligeant à calmer sa respiration. Lentement, il reprit une fois de plus sa forme humaine, ses vêtements encore plus en lambeaux qu’après sa première métamorphose. S’il continuait à changer d’apparence de la sorte, il se retrouverait bientôt nu. Contrairement à d’autres Adlagoon, il ne recourait pas souvent à sa forme démoniaque. Pour cette raison, il ne se vêtissait pas grâce à des textiles extensibles pouvant résister à sa transformation. Le résultat en était que dorénavant, son costume se trouvait en pièces. That’s a problem for another time. Survive the night first.  

N’ayant aucune intention de s’excuser pour avoir assailli son sauveur, le milliardaire reposa sa tête sur le matelas et d’un bref signe de celle-ci, il signifia à Kallatriel qu’il pouvait reprendre son travail de désinfection. Une autre bonne dose de liquide coula sur sa plaie – sans doute plus que prévue – et un autre grognement se forma dans la gorge d’Elijah. Il serra des dents au point de se provoquer une migraine, mais il refusait de laisser sa forme démoniaque prendre encore le dessus. Un autre regard en direction de l’emplumé à la chevelure grise lui indiqua qu’il était – à son grand regret – entre de bonnes mains. Il était évident que l’ange savait ce qu’il faisait. Ses mains ne tremblaient pas et la concentration sur son visage lui indiquait que même s’il partageait la haine qu’il lui portait, cela n’allait pas l’empêcher de le rafistoler… même si l’Adlagoon se doutait bien qu’il allait trouver un moyen de le faire souffrir dans le processus. Aussi bien commencer maintenant. Serrant des dents une nouvelle fois, il leva la tête.

« Alors docteur, quel est le prognostique ? Vais-je vivre ? »

La plaie à son abdomen le faisait terriblement souffrir et il voulait savoir si la lame avait atteint des organes importants. Il n’avait pas envie de se retrouver à l’hôpital et de se faire retirer un rein, le foie ou hell knows what. Pourtant, l’ange resta muet, trop occupé qu’il était à nettoyer la plaie convenablement. Certes, sa transformation en démon n’avait pas dû améliorer la situation. Comme son corps doublait de taille, il était fort à parier que la lacération avait également pris en proportion. Et malheureusement pour lui, elle ne rétrécissait pas lorsqu’il prenait sa forme humaine. Il était certain qu’il allait avoir besoin de points de suture et une bonne quantité, maintenant qu’il pouvait voir la longue de la blessure. Fuck. Voilà qui allait susciter des questions de la part de ses différent.e.s amant.e.s. Questions auxquelles il ne voudrait assurément pas répondre. Un soupir irrité franchit ses lèvres et il profita du silence pour regarder son environnement. Il se trouvait dans une église. Really ? He brought me to a fucking church? Fucking hell. Et bien, cette déesse hypocrite allait entendre son lot de blasphème, parce qu’il n’avait pas du tout l’intention de surveiller son langage. Il était blessé, épuisé, à bout de patience et en compagnie de l’un des anges qui l’irritait le plus.

Il ne savait pas vraiment dire pourquoi. Peut-être était-ce en raison de la constante inaction qui semblait entourer le poulet grisonnant. Cet homme paraissait subir tout ce qui lui arrivait plutôt que de prendre son destin entre ses propres mains. Il manifestait une espèce de passivité frustrante, comme s’il méritait tous les malheurs du monde. Peut-être était-ce vrai, peut-être ne l’était-ce pas, il s’en foutait à vrai dire. Mais les gens qui s’effaçaient volontairement, laissant une pâle copie d’eux-mêmes le frustraient. Sans oublier qu’il appartenait à la race angélique. Cette bande de oiseaux hautains et se pensant au-dessus de tout le monde alors que leur religion était fondée sur un tissu de mensonges. Et quiconque décidait de baisser la tête et de faire comme si rien n’était méritait grandement on irritation.

Sa blessure maintenant propre continuait de saigner. Nul doute que Kallatriel allait devoir la refermer.

« J’imagine qu’il n’y a pas de chances de trouver quelque chose de plus fort que du vin de communion dans cette maudite église ? »

S’il allait se faire perforer l’abdomen par une aiguille à répétition, il allait avoir besoin d’un verre. Il tolérait généralement bien la douleur, mais il savait aussi que sa tolérance s’amenuisait plus la soirée avançait. Il était à bout de forces et le réconfort d’une gorgée brûlante de whisky lui manquait terriblement. S’il n’y avait pas d’alcool, il allait demander à Kallatriel de lui asséner un coup sur la tempe, question de le rendre inconscient. Toutefois, il n’eut même pas le temps de verbaliser sa demande que deux doigts se posèrent près de sa jugulaire et le noir l’envahit à nouveau.

***

Lorsqu’Elijah reprit conscience, du soleil filtrait par les vitraux de l’église. Il se trouvait toujours couché sur un lit d’appoint et il avait l’impression qu’un troupeau de chevaux lui avait marché sur le corps. Toujours sans chemise, il put voir que sa plaie était pansée et que plusieurs bandages recouvraient ses côtes, sûrement pour les garder bien en place. Il parcourut les lieux du regard pour constater que l’endroit était toujours vide. Le bon samaritain se trouvait près de l’autel et lui faisait dos. Il paraissait en quelconque contemplation.

Le milliardaire tenta de se redresser, mais son corps se mit à lui donner environ une trentaine de raisons pour lesquelles son idée était mauvaise. Pourtant, il les ignora, poussant un énième grognement.

« Combien de temps ai-je été inconscient ? » demanda-t-il sans même dire bonjour.

S’il était attaché aux codes de la bienséance de manière générale, il décida que son état actuel lui permettait de faire une exception.

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« The kid has got a darkside, Best believe it
Push too far you'll see
The kid has got a darkside, Back against the wall
La la la la la
The kid has got a darkside, Best believe it's the
Last trick up his sleeve
The kid has got a darkside, That you don't wanna meet at all. »

Kallatriel de Sullustéhan
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Il sentait sa gorge sur le point de céder comme une vulgaire bouteille de plastique que l'on écrase d'une mains pour la mettre au recyclage... Son larynx se tordait sous la pression. Un peu plus et ce pauvre fou lui péterais la voix, pour ne pas dire lui bousillerais les cordes vocales à vie, voir même le tuerait tôt ou tard. Dans ce cas si plus tôt que tard....

Les prunelles d'onyx le fixait, pendant que les poumons de l'ange expirait, avec une douloureuse surprise, le dernier apport d'air qu'ils leur restaient. Un filet d’oxygène fragile quittant ses lèvres violacées par l'étreinte. Kalla pouvait sentir la douleur se loger dans le haut de son crâne, entre ses deux yeux. Allait-il succomber à l’asphyxie? Si le monstre qui l'enserrait ne cédait pas, très certainement.....Et ce crâne squelettique encore recouvert de lambeaux de chair pourrie, ses yeux d'onyx seraient donc la dernière vision qu'il aurait sur cette terre?

Oh par la déesse, non.... la colère montait en lui. Il aurait aimé avoir la force de rétorquer sur son agresseur, qui reprenait peut à peut ses esprits et essayait de contrôler l'apparence horrifique qu'il venait de prendre, dégrippant ses serres de sa proie. Le cinquantenaire était en panique. Il n'était à l'instant qu'une souris prise dans les serres d'un vautours.

Elijah laissa choir sa mains de nouveau sur son flanc. Sa peau de souffre calcinée enserrant une cage thoracique osseuses et sinueuse comme un corps carbonisé, pâlie de nouveau. Carlisle affichait maintenant un corps de moins en moins hors normes, malgré une musculature encore bien saillante sous forme humaine.... Les veines de l'homme d'affaire revinrent à la vie, le sang circulant de nouveau sous sa peau rougit par l’afflux comme si il sortait d'un sauna ou rosée comme sous l'effet de l'alcool, son épiderme essayant de se calmer pour reprendre une teinte claire....Un teint de porcelaine délicat.

Le pauvre bougre de médecin happant l'air comme un poisson hors de l'eau, se laissa choir sur le bord du lit quelques instants. Sa gorge le brulait furieusement à chaque nouvelles gorgée d'air et ses mains tremblaient pendant qu'il agrippait son col roulé essayant de l'arracher comme si cela permettrait à ses fonctions respiratoire de se rétablir plus vite.... So much for the chartiable act..... never again....Not with the enemy..... Une rage blanche envahie le cœur du médecin.... Au diable le serment d’Hippocrate? Cette race là ne méritait que son mépris et son dédain. N'était-ce pas les préceptes de la déesse? Si il était bien un ennemi naturel des anges, c'était eux, ces anomalies génétiques surpuissantes? Ces animaux? Il ne rêvait présentement que de ne faire qu'une chose : enfoncer ses doigts dans sa plaie et le faire souffrir.... Qui était l'animal à cet instant?

Les discours des anges hauts gradés allaient bon trains sur les théories qui les différenciaient de ses « créatures » et Kalla avait toujours pris ça pour de l'eugénisme céleste. Mais est-ce que lui Kalla le petit ange modeste avait fait fausse route? L'enfer était après tout pavé de bonnes intentions?

Il s'était rangé avec l'ennemi naturellement, sans s'en rendre compte. Sous prétexte que toutes les formes de vies méritaient d'être vécu, et que son devoir était de soigner et sauver et qui était-il pour classifier des existences? Mais ces Adlagoons n'étaient-ils pas tous instables à l'instar de Méléna la psychopathe? N'était-ce pas dans leur gènes de répandre la mort. N'était-ce pas pour ça qu'il était plus fort? Des prédateurs naturels?

Elijah était lui sans aucun doute un sociopathe, ses aspirations profondes masqués sous multiples couches de dédains évident, d'incapacité à ressentir quoique ce soit d'autre que du désir vain, de son apathie flagrante pour les autres.... N'était-il pas déjà, avant d'être un goon, comme tous ces nobles, qui n'était rien d'autre que des dégénérés congénitaux, incapable de s'ouvrir au monde extérieur de peur de voir s'éteindre leur fragile lignée? Mais en plus celui-là avait des aspirations politique dangereuses et destructrices, de quel côté de la guerre allait-il se ranger? Combien d'ange innocents pâtiraient de ses actions? De ses choix à venir? Était-ce le moment de faire intervenir Alliel? Et de lui servir un monstre sur un plateau? L'ange d'azur n'arriverait pas à l’annihiler des ses mains, mais son frère lui pourrait. Il s'en donnerait à cœur joie! Qu'attendait-il pour re-dorer le blason de leur maisons, souillée par ses propres actions? L'enfer, après tout, avait été, pour l'ange, pavé de bonnes intentions....

L'homme d'affaire était déjà dans le radar d'un certain haut fonctionnaire de sa Sainteté, un dénommé Belverios, puritain de la première heure, que les anges n'avaient pas pris au sérieux dans ses accusations avant les événements de l'Eden. Mais maintenant tout le monde angélique savait et n'était-ce pas l'occasion rêvée de permettre à son petit frère de marcher sous l'arche des héros? Qu'attendait-il pour trahir son patient?

« trahir »....Ce mot n'arrêtait pas de sonner dans sa boite crânienne depuis les 5 minutes ou il s'était laissé choir pour reprendre son souffle. Ses mains sur sa poitrine. Il ne pouvait pas empêcher ce mot de ressurgir à chaque fois qu'il espérait avoir la force de se connecter à la ruche. Pourquoi vivait-il l'acte qu'il s’apprêtait à faire comme une trahison? Était-ce pour Primerose? Était-ce parce que condamner un des siens voulait dire la condamner elle aussi? Que la prochaine fois qu'il la reverrait il ne pourrait plus jamais la regarder en face, même si elle ne su jamais l'acte qu'il avait posé? En partie, mais pas que.... alors pourquoi? Il n'en avait pas la moindre idée.... Pourquoi se devait-il d'aider cet homme là? Il avait fait sa part. Il l'avait mis à l'abris. Il pouvait l'abandonner là. C'était simple il lui suffisait de se lever de tourner les talons et de quitter l'église. L'autre pouvait bien se vider de son sang, il n'en avait rien à faire.... Et bien non! Il en avait quelque chose à faire! Seulement il ne savait pas encore dans quelle mesure...

Il essaya de se remettre debout chancelant la bouteille de désinfectant toujours bien serrée dans sa poigne. Et fit face à son patient. Ne lésinant pas sur la dose, il submergea à nouveau les chairs de son ennemi, du liquide de torture, observant l'homme allongé se redresser et verrouiller sa mâchoire, essayant de contrôler au mieux sa réponse à la douleur.....

Après quelques secondes sans pouvoir lâcher un mot, l'homme d'affaire finit par lâcher entre ses dents :

-« Alors docteur, quel est le prognostique ? Vais-je vivre ? »

-Oui.... vous vivrez....

Il attrapa sa trousse de médecine et commença a fouiller dedans. Il enfila des gants en latex, et repris une pince, fine pour finir de nettoyer les résidus de tissus pris dans la plaie. Le milliardaire gisait sur le lit, blême et à l'agonit. Sous cette céleste lumière d'église, il avait presque l'air de la divinité que les humains chérissait tant. Le fils de dieu. Grand et bien taillé, des cheveux bruns imbibés de sueurs une longue barbe, un corps d’albâtre sculpturale. Les vêtements complètement arrachés par la sur-croissance et la rétractation soudaine de ses muscles.

Le cinquantenaire malmené se mit au travail, malgré la haine qu'il portait à son vis- à-vis, ses gestes étaient exécutés avec le plus grand soin. Bien entendu avec les deux transformation que le sujet de ses soins avait subis, la plaie s'était agrandit et s'étirait en longueur jusqu'à l’aine mais heureusement pour le pauvre bougre la lacération n'avait pas touchée d'organes vitaux malgré sa profondeur. Cependant le travail pour refermer les chairs allait prendre des heures, car il faudrait recoudre sur plusieurs couche du derme. Et l'ange ne voulait absolument pas de la compagnie du goon durant cette opération. Enfin..., vu qu'il était confronté à sa compagnie physique, il ne voulait tout du moins pas de sa compagnie mentale.

-« J’imagine qu’il n’y a pas de chances de trouver quelque chose de plus fort que du vin de communion dans cette maudite église ? »

Cela tombait bien, le patient en question n'avait pas l'intention de rester sobre durant le processus. Et Kalla n'avait aucunement envie de partager la réserve de Bourbon du prêtre qui était cachée dans une armoire proche du confessionnal, alors autant l'endormir. Avec une habileté liée à des années de pratiques, l'ange plongea le goon dans un sommeil qu'il espérait profond. Il se dirigea ensuite vers le dit confessionnal, se servit un verre et de Bourdon et se dirigea vers ses instruments de travail. Après avoir nettoyé au mieux la plaie, il commença ses points de suture.

C'était pour lui un moment de tranquillité et une forme de concentration intense qu'il aimait par-dessus tout. Il fit abstraction de toutes autres pensés et émotions désagréable, et se laissa happer par sa tâche. L'aiguille en arc étant devenu l'extension de son bras. Des heures s'écoulèrent mais ses gestes habiles ne le trahissait pas. Il restait d'une excellente précision et ceux malgré plusieurs heures répétitives dans les bras. Il n'avait jamais eut besoin de lunettes, sa vision était impeccable. Le silence du lieu et la lumière de la lune qui filtrait à travers les vitraux aidaient à sa concentration. Il finirait sa tâche au mieux. Il remettrait le démon sur pied.

Dans le dernier quart d'heure de travail. La main de l'ange approchant de l'aine du goon tressaillit... il se rendit compte que malgré les franges flottantes du pantalon éclaté de l'entrepreneur, la taille du pantalon était restée intacte et fermée par une ceinture. L'ange d'azur, eut un soupir d'embarras et  entrepris de défaire la boucle de ceinture et de baisser la taille du pantalon d'Elijah Carlisle un peu plus bas sur ses hanches. Merde... pourquoi fallait-il qu'un homme aussi détestable que Carlisle puisse être aussi bien taillé? La main de l'ange se fit moins habile dans les derniers centimètre qui le rapprochait de l'intimité du magnat et il se surpris à rougir de malaise.... heureusement pour lui l'autre se lovait profondément dans les bras de Morphée.....


                                                                   *************

La nuit avait été longue.... le médecin courbaturé se tenait près de l’hôtel, il « browsait » le réseau de la ruche à la recherche de toute information joyeuse qui pouvait apaiser et enjouer son esprit après cette longue nuit. Il avait bien entendu décidé de ne pas révéler ses activités à sa communauté, ni qui était son patient. Il surfait de nouvelles en nouvelles, de partage en partage, sans s'attacher à aucune conversations, juste pour le plaisir d'entendre les siens discuter et avoir des nouvelles de la Cité. Il parcouru un instant la discussion de sa mère et de leur voisine qui échangeait sur comment s'occuper au mieux de leurs jardins suspendus en cette saison d'automne. Il abandonna le réseau de sa mère pour aller observer son frère, en plein échange de rapport avec son escadron. Il finit par aller ça et là, papillonner, avant de ramener son esprit maintenant plus serein à la chaleur de la lumière qui filtrait à travers les vitraux, laissant l'éclat du soleil inonder son visage. Il fut interrompu dans son bain de lumière matinal par une voix qui le ramenait à la réalité de la vieille.... Son compagnon d'hier soir n'était autre que Elijah Fucking Carlisle....

-« Combien de temps ai-je été inconscient ? »

Se retournant pour observer son interlocuteur, l'ange dévisagea l'objet de son travail. Il était bien amoché et contusionné mais avait l'air relativement stable.

-Well good morning to you too.....

Kalla n'avait aucune envie de répondre aux questions de son patient. Il décida d'enchainer directement sur la suite des évènements.

-Une messe va avoir lieu dans 1h environ, Mr. Borislav, fier paroissien et donateur de l'église de la violence à obtenu du prêtre des messe privée pour lui et ses associées le mardi à 11h. Je me dois de débarrasser le plancher. Si vous pouvez marcher je peux vous ramener jusqu'à chez vous. Si vous êtes dans l'incapacité d'effectuer de longues distance, je peux vous monter au mont de charge jusqu'à l'étage supérieur. Mais je ne peux pas vous laisser là.

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There's no place like Hell [PV Kalla] 1ah9

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