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Evangéline De Sullustéhan
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Quand le Ciel pleure Ven 22 Juil - 8:27
Quand le Ciel pleure...




Installée sur la banquette arrière de la voiture d’Angélique, tes mains se perdent doucement dans le pelage soyeux de Michel. Ce dernier s’est lové sur tes genoux et s’est rapidement endormi au ronronnement du moteur du véhicule. Ton regard noyé de chagrin s’est accroché désespérément sur sa fourrure orangée, comme si là, parmi les fibres animales, tu allais trouver la preuve que tout ceci n’est qu’un affreux cauchemars et que l’aube d’une réalité sans heurt ne va pas tarder à pointer le bout de ses rayons chaleureux. Mais rien. Tu redresses le visage et poses ton attention sur les bâtiments qui défilent paresseusement. Tu les vois ? Ces nuages d’un gris profond qui menacent de laisser choir leur colère sur la petite île de Roanapur ? Le ciel s’est joint à votre peine mh ? Une main chaude vient se frayer un chemin entre les mèches immaculées qui s’écoulent en cascade sauvage sur ton dos, terminant leur course en étang de neige au fond du siège. L’emprise se veut douce sur ta nuque délicate et tes prunelles d’argent viennent à la rencontre des lacs d’or d’Amenadiel. Nul mot n’est nécessaire et en cela, tu bénis ce lien si spécial qui unit les anges. Il n’y a pas besoin d’explications, de longues tirades ni même de justifications. Rien. Parce que chacun vit dans le cœur de l’autre. Ses émotions sont les tiennes et les tiennes sont siennes. Alors…pas un seul mot n’est murmuré entre Angélique, Amenadiel et toi. Vous savez. Vous comprenez. Vous ressentez. Tu esquisses alors un maigre sourire à l’intention de ton ami avant de reporter ton regard sur les alentours. Tu commences à reconnaître l’endroit. Vous n’êtes plus très loin.

Et dire que tu ne lui as donné aucune explication. Tu lui as seulement envoyé un message lui demandant s’il était chez lui aujourd’hui et que tu allais passer le voir. Nathan n’avait pas insisté, il avait simplement accepté. Tu ne peux t’empêcher de croire qu’il a dû comprendre que quelque chose se passe, que quelque chose est arrivé. C’est peut-être à cause de ton absence de smiley dans le message ? Ou alors l’utilisation de phrases très courtes ? Ou peut-être tout simplement que Nathan commence à te connaître ? Ne serait-ce qu’un peu ? Quand tu y repenses, il s’est passé tellement de choses entre vous en si peu de temps…

La voiture ralentit sa course jusqu’à finir par s’arrêter complètement. Angélique coupe le moteur avant de se tourner vers toi :

-Prends le temps que tu juges nécessaire. On t’attend dans la voiture.

Tu acquiesces silencieusement et les remercie d’un regard. Pour une fois, aucune animosité n’émane d’Amenadiel quand bien même il sait que tu vas rejoindre Nathan. Tu reportes tes prunelles sur la bouille adorable de ton chien que tu réveilles en douceur d’une tendre caresse sur la tête. L’animal ouvre les yeux, bâille à s’en décrocher la mâchoire puis agite joyeusement sa petite queue torsadée ce qui parvient à faire naître un sourire timide sur tes lippes. Tu déposes un baiser sur sa truffe humide avant de plonger dans ses iris remplies d’amour :

-Mimi, tu vas aller quelques jours chez Nathan et Sam. Ça sera bien plus drôle pour toi de t’amuser avec Sam plutôt que de rester enfermer dans la maison familiale. Je ne serai absente que quelques jours. Tu seras sage d’accord ?

L’animal incline sa tête sur le côté, intrigué par ces sons qui sortent de ta bouche. Tu ris légèrement et ouvres ensuite la portière afin que ton compagnon puisse sauter joyeusement au sol. Tu refermes derrière toi et contournes la voiture noire afin d’aller ouvrir le coffre, Michel collé à tes jambes. Tu l’ouvres et te munis alors du sac à dos violet, du sac en tissu et du panier de Michel contenant ses deux jouets préférés. Tu enfiles le sac à dos, portes le second sac dans la main droite et le panier dans la main gauche.

-Viens ! On y va !

Le canidé te suit sans se préoccuper de ce qui se trouve autour de lui. Vous vous engouffrez dans le bâtiment qui garde en son sein l’agent de police et quelques pas te suffisent pour atteindre la porte de son appartement. Tu poses toutes les affaires au sol et…restes là, immobile. Tiens, c’est la première fois que Nathan te verra sans le moindre maquillage… Non pas que cela change grand-chose à ton apparence mais… Tu te sens incroyablement vulnérable en cet instant. Michel s’est assis, prenant appuis contre ta jambe et te jetant un regard curieux. Tu lui adresses un sourire avant d’inspirer profondément pour aller quérir les miettes de courage qui parsèment le sol de ta conscience inondée de tristesse et de colère. Tu lèves une main tremblante et tu frappes à la porte.

Le visage de Nathan ne tarde pas à apparaître devant tes prunelles et même si les circonstances sont terribles, ça te fait du bien de le voir. Sam se manifeste vigoureusement, te sautant contre les jambes ce qui a tôt fait de t’arracher un petit rire tandis que tu le gratifies de nombreuses caresses à l’encolure.

-Salut mon grand ! Je t’ai amené un copain ! Tu seras gentil avec lui d’accord ?

Le chien policier lâche un éternuement joyeux avant de découvrir la présence d’un Michel nullement impressionné et qui, après avoir vaguement reniflé le museau de son comparse, se met d’ores et déjà en posture de jeu. Tu es rassurée, au moins Michel passera un bon moment et tu n’auras pas besoin de t’inquiéter pour lui. Timidement, tu redresses le visage et viens affronter le regard franc de Nathan. Toi qui as toujours été facile à décrypter….Tu n’es rien de plus qu’un livre entièrement ouvert aux yeux de l’homme de loi en cet instant. Il perçoit sans mal la souffrance qui te déchire le cœur et éteint la lumière qui d’ordinaire irradie de toute ta frêle personne. Tu te perds un instant dans la contemplation de son visage. C’est vrai que vous ne vous êtes pas revus depuis le baiser échangé… La vie a parfois un sens de l’humour bien cruel. Tes mains délicates se rejoignent et se triturent nerveusement l’une l’autre tandis que tu prends enfin la parole.

-Salut Nathan. Excuse-moi de débarquer comme ça mais j’ai besoin que quelqu’un s’occupe de Michel pendant mon absence. Quelqu’un de confiance et je sais qu’avec Sam et toi, il sera en sécurité et bien traité.

Tu désignes tour à tour les affaires apportées :

-Dans ce sac il y a ses rations journalières déjà portionnées dans des sachets. Tu n’auras qu’à les verser dans sa gamelle. J’ai également pris un sac de peau de bœufs en guise de friandises pour les deux loulous. Dans le sac de supermarché je t’ai mis quelques plats que j’ai préparé en guise de remerciement. Il y a un poulet basquaise, des lasagnes au bœuf, des rouleaux de printemps, des gyozas aux crevettes, des spaghettis carbonara, une tourte à la viande et aux poireaux et un plat de mousse au chocolat. J’espère que tu aimeras. Et en dernier lieu j’ai mis le dodo de Michel ainsi que ses jouets préférés et sa laisse ! Il est sociable et très obéissant ! Tu n’auras aucun problème lorsque tu iras en balade.

Lorsque tu termines tes explications, tes perles anthracites restent désespérément rivées sur les affaires de ton compagnon, paralysées par la peur d’annoncer à Nathan la raison de ton départ. Tu es effrayée…Effrayée à l’idée de t’effondrer complètement devant lui… Effrayée de tout lui raconter dans les moindres détails…

-Ma meilleure amie a été tuée par…un monstre.

A peine termines-tu ta phrase, qu’un grondement violent éclate à l’extérieur de l’immeuble.

-Je…Je n’ai rien pu faire…

Une pluie lourde s’abat comme autant de cailloux sur le sol, faisant écho aux réminiscences du combat passé qui défilent devant tes yeux. Tu secoues le visage afin de chasser la scène de ta conscience et reportes ton regard sur l’œil valide de ton vis-à-vis et, comme si ton corps répondait à la voûte Céleste, une pluie salée vient dériver sur ton visage.

-Je dois aller voir…sa famille et participer à la cérémonie. Je vais m’absenter quelques jours mais je…Je vais faire mon possible pour revenir rapidement ! Je ne voudrais pas t’importuner…

Oh Eva’, même le cœur en miettes tu ne peux t’empêcher de faire preuve d’empathie et te soucier du bien-être de ceux qui t’entourent. Ne peux-tu, pour une fois, te montrer égoïste ? Tu as tellement mal Evangéline. Le souffle tremblant, tu tentes de garder le contrôle sur les larmes qui assaillent ton visage, joignant tes mains devant ta bouche. Il ne faut pas que tu te laisses aller, pas ici, pas devant Nathan… Tu n’es pas certaine de réussir à contrôler tes émotions et d’éviter de divulguer certaines informations, disons, sensibles. Alors il faut que tu tiennes le coup.
Tout à coup, ta silhouette se retrouve doucement enveloppées par deux bras chauds et puissants. Son corps ne tarde pas à venir à la rencontre du tiens et… tu t’y loves avec une forme de désespoir muet. Ton front s’appuis contre le sommet de son épaule et tes mains viennent doucement agripper le tissu de son vêtement. Tu as besoin de ça, besoin de cette douceur, besoin de ce réconfort et de ce soutient, besoin de sa chaleur, besoin de sa bienveillance. Tu humes son odeur, t’y attardant comme le souvenir de quelque chose de rassurant. Si seulement tu pouvais tout lui dire… Pour la première fois, le secret de ta nature te paraît terriblement lourd… Tu restes ainsi blottie contre Nathan durant plusieurs secondes, silencieuse, calmant petit à petit tes sanglots. Allé Evangéline, il faut que tu te reprennes. Doucement, tu redresses le visage, vos faciès n’étant séparés que de quelques centimètres et tu viens déposer un baiser papillon sur sa joue.

-Merci…

Il faut que tu quittes cette étreinte mais tu n’en as pas envie… Parce que partir c’est affronter les prochains événements, partir c’est rendre tout ça…réel.
Tenue Evangéline:

Affaires Michel:

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Quand le Ciel pleure  Signat10
Nathan Dhall
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Re: Quand le Ciel pleure Ven 29 Juil - 14:43
Il s'était éveillé sur son canapé, le chien allongé le museau dans les boites de pizza.
Il avait ce poids sur l'estomac qui lui informait qu'hier il avait sans doute encore un peu déconné sur les quantités de liquide alcoolisé. Se passant un avant-bras sur les yeux, il se laissa un moment au léger tournis qui lui indiquait que son sang et son cerveau n'avaient pas encore purgé tout ce qu'il avait ingéré la veille. Le rideau s'échinait à grand peine de masquer la lumière provenant du dehors.

En allant chercher les pièces de sa mémoire éparpillé, il combattit le sursaut qui failli le faire bondir du canapé. Pas la peine de se presser. Aujourd'hui, il était de congé. Un weekend rallongé d'une journée salvatrice. C'était Fred qui le remplaçait aujourd'hui, il espérait qu'il ferait du bon boulot. Le p'tit gars était nerveux sur la gâchette. Autant il était parfait aux exercices de tir contrôlé, mais dès lors qu'il s'agissait de tir réflexe, il perdait quelque peu ses moyens.
Comme à chaque fois qu'il n'était pas avec ses collègues et amis, Nathan s'inquiétait pour eux.

Il passa sa grosse pogne dans les poils de son ami et lui massa la peau, pensif.
Autant s'occuper les mains, ça l'occuperait l'esprit.

Alors le policier se leva sur son séant.
C'était le foutoir dans cet appartement. Bien longtemps qu'il n'avait passé un coup de balai... Pour autre chose que de bouger la poussière de place.
Sam leva bien droites ses oreilles. Longtemps qu'il attendait ! Un 'bwourf !' chargé de pré excitation surgit de sa gueule, et il sauta sur ses pattes.
Nathan en profita pour détendre ses jambes ankylosées par une nuit sous l'animal.

Il fallait s'occuper les mains.

Nathan répéta avec Sam les ordres habituels. 'Assis!', 'Couché!', 'Rouuuule!', 'High Five!', 'Passe!'.
Puis il souleva Sam sur les deux pattes arrières en répétant 'Fait le beau!'. Lorsque le chien comprenait et tentait de tenir en équilibre sur ses pattes arrières, le policier lui refourguait une poignée de croquettes dans le gosier avec affection.
Il avait prévu un petit numéro de danse comme cela. En parant son ami d'une belle mini jupe, ça serait parfait !

Après ces exercices 'matinaux', il servit sa gamelle à Sam qui se jeta dessus avec appétit.
Pendant que son ami avait son attention ailleurs, c'est le moment que Nathan trouva pour s'occuper les mains, et l'esprit. Vite vite !
Un site de prOn. Oups !

Monsieur étant en train de s'enivrer de la chaleur fictive des bras d'une jouvencelle blonde au sourire mutin lorsque son portable sonna.
Malgré la délicate situation de son entre-jambe, Nathan plongea sur le lit pour refermer sa poigne sur le mobile !
Sam trouva cela rigolo et bondit aussi sur le matelas, cherchant à comprendre ce nouveau jeu.

Eva' ?
Tiens ça faisait un bout. Elle demandait à passer le voir. Euh...
Le policier parcouru la pièce bordélique du regard, l'écran diffusant une vidéo cochonne ajoutant au cringe de l'endroit. Et puis ça sent le renfermé, il ne s'est pas lavé, il n'avait pas demandé à venir au monde et...

-'Ouaip, ok, tranquille. Passe quand tu veux !'

Tranquille... tranquille... Fallait le dire vite !
Après une seconde de tétanie, Nathan se rendit compte de la situation et se mit en suractivité !

Il vira les boites de pizza du lit, il ouvrit une poubelle et balança les cadavres de canettes de bière ! Il fallait récurer les chiottes, changer les draps du lit, nettoyer les carreaux de la fenêtre, aérer, passer un coup d'éponge sur l'évier, faire la putain de vaisselle, mettre un coup de spray javel dans la douche, planquer les chest de combat, le gun, les munitions et les couteaux.

Nathan courait partout en soufflant comme un bœuf. Se faisant il s'arrangeait pour se faire ses pompes matinales habituelles. Il devait en tirer 100 chaque jour, et deux cent cinquante abdos, mais là tout n'allait pas rentrer.
Il était en train de nettoyer fiévreusement le micro-onde lorsqu'il entendit une voiture s'arrêter dans le coin. Merde merde merde ! Sam tentait de l'aider en tournant en rond dans son coin oreiller et en fouinant dedans de son museau.

Le policier jeta furtivement un œil dehors, mais non, ça n'était pas elle.
Il eu néanmoins des sueurs froides. Le dessous de ses aisselles n'étaient vraiment pas un havre de paix. Plutôt un champ irradié par quelque centrale nucléaire qui avait sauté ici ! Nathan se rua dans la douche et ne laissa pas le temps à l'eau de chauffer et se noya presque sous le jet d'eau !
Il n'avait pas le teeeeeeeeemps ! Il se passa à toute vitesse son shampoing Axe Temptation à fragrance de chocolat noir et rinça presque immédiatement. Pas le teeeeeemps !

Il sortit nu comme un ver, la saucisse s'agitant à chaque pas.
Il vida le cendrier des copains dans la poubelle, et passa un coup de balai ! Il passa un short, sans boxer, n'en trouvant pas de propre. Avisant le tas de linge sale attendant d'aller au lavomatique, Nathan eu une grimace et cacha le tout sous le lit à coups de pieds rageur.
Il entendit une autre voiture s'arrêter dans la rue. Nathan passa le premier t-shirt qui lui était donné de voir et vit le sac poubelle trônant toujours majestueusement à côté de l'évier. Alors que Sam commençait à aller fourrager du côté de la porte, signe qu'il entendait quelqu'un qu'il connait, le policier ferma le sac de détritus et le flanqua sans ménagement par la fenêtre !
Il était au rez-de-chaussée, qu'importe !

Il n'eu que le temps de se tourner vers l'entrée que déjà on entendait toquer contre la porte.
En marchant vers l'entrée le policier se rendit compte qu'il n'avait rangé ni chest de combat, ni couteaux, ni flingue... Mais bon, elle connaissait son métier, elle resterait loin de ces trucs là. Normalement les civils ont peur du pouvoir de mort que peuvent apporter ces choses là. Même s'il n'avait jamais compris pourquoi...

Il alla ouvrir la porte et malgré les aboiements ravis de Sam, Nathan entrouvrit d'abord, pour vérifier en sécurité qui se trouvait là.
C'était bien la serveuse, seule dans le couloir. Sam se rua à son encontre et le policier ouvrit complètement la porte. C'était sympa de la voir aujourd'hui, tiens ! Elle était juchée sur de hauts talons qui donnaient une jolie allure à ses petons, et allongeant ses jambes dans ce jean très simple, mais qui faisait honneur à ses formes.
Et elle était venue avec le cadeau qu'il lui avait envoyé ! Le chien allait très bien et faisait la fête en découvrant Sam.

-" Hey, salut ! Tiens entre, c'pas bien rangé, faut que je passe un coup, mais... "

Sourie le flic en toute mauvaise foi affligeante.
Mais à l'observer, le visage d'Eva' était tendu. Bien qu'elle eu un sourire de circonstances. Elle n'était pas aussi rayonnante qu'il ne l'avait connu.
Nathan se décala pour la laisser passer, sachant qu'elle était déjà venu, et qu'elle même vivait aussi dans un placard à balais.
Bon dieu, il ne savait même pas s'il avait quelque chose à boire à lui proposer. Ou de quoi manger. Il n'avait pas jeté un œil à son mini-frigo.

La jeune femme lui expliqua qu'elle attendait de lui qu'il garde le chien. Et toutes les instructions. Il se montra attentif, soucieux qu'il était du bien animalier. En tous cas à voir sa tête, la serveuse ne partait pas en vacances.

-Ma meilleure amie a été tuée par…un monstre. Je…Je n’ai rien pu faire…

Une bouffée de colère vint nouer la gorge de Nathan.
A l'entendre, on parlait de meurtre. Et le visage si joli de la petite femme aux cheveux de lune se déconfis. Il ne savait pas si le poignard de son expression émue était plus douloureux que son propre sentiment d'impuissance à l'aider. Ou alors cet autre poignard qui lui disait qu'il avait encore échoué à éradiquer le mal de cette ville. A aider les populations civiles. Il s'était trop reposé sur ses lauriers ces derniers temps. Et voilà ce que ça donnait.

-Je dois aller voir…sa famille et participer à la cérémonie. Je vais m’absenter quelques jours mais je…Je vais faire mon possible pour revenir rapidement ! Je ne voudrais pas t’importuner…

-" Chut... Chuuuuuut. Tais toi, you don't wasting ma time. Ush. "

Ne sachant trop que faire, l'homme entoura la femme de ses bras et l'attira à lui, le cerveau en ébullition.
Il se sentait soudain le cœur lourd. Et comme à chaque fois que la tristesse s'invitait, la colère toquait à la porte. De quel monstre parlait-elle ?
Il fallait qu'il le retrouve. C'était intolérable de la voir aussi fragile, effondrée, même si elle se contenait avec bravoure.

Il passa sa main dans ses cheveux d'or blanc et resta simplement contre elle en silence, le temps qu'elle en ressente le besoin.
Il n'y avait rien besoin de dire. Sam leur tournait autour, s'apercevant que quelque chose n'allait pas.
Il fallait qu'elle lui explique de quoi il retournait. Nathan ne se satisferait jamais d'un simple élément comme celui-ci sans creuser.
On lui avait toujours enseigné la contre-attaque, et c'était sa réaction à toute agression contre lui, ou ses proches. Son instinct lui dictait de se mettre en chasse, à présent.

Son cerveau turbinait lorsqu'il sentit des lèvres brûlantes se poser sur sa joue barbue. Mh ? Merci ? Merci de quoi ? Il n'avait rien fait encore ! ... Mais ça viendrait...

-"... Hey...."

Nathan soupira et descendi légèrement pour passer ses avant-bras sous les fesses de la serveuse, à la naissance de ses cuisses. Ainsi il pouvait la soulever sans peine. Il vérifia que sa tête de neige ne se paye pas le plafond et marcha pour aller assoir avec précaution la jeune femme sur son lit tout juste aux draps changés. elle ne pesait pas grand chose pour lui. Il s'assit en face d'elle, levant sur elle son œil valide.

- " As-tu porté plainte ? Tu connais l'identité de ce... 'Monstre' ? "

Il aurait voulu dire 'assassin', mais son petit doigt lui disait que le terme 'monstre' était précisément choisi à dessin.
En fait, il songeait que ce qualificatif venait du fait qu'elle connaissait la personne. Et que le caractère du meurtre devait être brutal.
Qui pourrait en vouloir aux amis d'Eva' ? Là demeurait le mystère. Une question de jalousie et de guerres de coqs pour les yeux d'une belle femme ?
Possible. Il était encore trop tôt pour tirer quelque conclusion que ce soit.

- " Je te garde le toutou tant que tu veux, ça n'est pas un problème. Mais il faut que tu m'en dises plus sur... Cette histoire. As-tu besoin d'être protégée ? Où sont tes amis ? "
Evangéline De Sullustéhan
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Re: Quand le Ciel pleure Mer 31 Aoû - 12:53
Un léger tremblement se met à parcourir tes doigts délicats alors qu’ils commencent à glisser sur son vêtement, cherchant à briser le contact afin de partir et d’assumer tes responsabilités à venir mais au moment même où tu allais t’éloigner, les bras musclés de Nathan s’écoulent doucement vers tes cuisses et avant que tu n’aies eu le temps de comprendre ce qu’il faisait, tes pieds quittent le sol. Tu lèves alors une main prudente au-dessus de ta tête, tes doigts caressant le cadre de porte qu’il te fait franchir avec précaution. Vos compagnons canins vous suivent immédiatement à l’intérieur du minuscule appartement. Michel se plaît à renifler chaque recoin de cet endroit qu’il ne connaît pas encore sous le regard attentif de Sam. Te voici à présent déposée sur le lit du policier et ce dernier vient poser son regard dans le tiens.

- " As-tu porté plainte ? Tu connais l'identité de ce... 'Monstre' ? "

Un léger sourire vient faire remonter la commissure de tes lèvres, le genre de sourire que l’on offre aux naïfs. Si seulement tu pouvais lui parler avec franchise, si seulement tu pouvais lui dire que ce monstre était un démon dont tu as au moins pu soulager les épaules de ses immondes têtes… Tu lèves une main chaude que tu viens poser sur sa joue et te contentes de répondre ces quelques mots ;

-C’est terminé.

Le problème avec cette réponse c’est que tu commences à connaître suffisamment Nathan pour savoir que cela ne le contentera pas, pire, que cela pourrait titiller d’avantage sa curiosité et son instinct d’enquêteur.

- " Je te garde le toutou tant que tu veux, ça n'est pas un problème. Mais il faut que tu m'en dises plus sur... Cette histoire. As-tu besoin d'être protégée ? Où sont tes amis ? "

Tes paupières s’abaissent sur tes perles d’argent. Que dire de plus ? Qu’il vit dans un monde déchiré par le bien et le mal ? Qu’autour de lui évoluent créatures célestes et ténébreuses et qu’en réalité il risque son âme à chaque fois qu’il sort de son appartement ? Lui dire que dans les ombres les plus profondes se déroulent des combats dont il ne peut imaginer l’importance et la violence ? Oh bon sang c’est si difficile de ne rien dire.

« Evangéline fais attention à ce que tu lui dis. C’est un enquêteur n’oublie pas… »

La voix d’Amenadiel résonne dans ta tête comme la voix de la raison et malheureusement tu ne peux que te soumettre à cette vérité réaliste. Ton regard s’ouvre lentement et vient épouser les contours de la silhouette de Nathan, s’écoulant comme un ruisseau timide jusqu’à finalement rencontrer la chair abîmée de ses mains. Tes sourcils se froncent et hâtivement tu viens saisir ses pattes entre tes doigts délicats.

-Qu’est-ce que ? Je n’avais jamais vu ces blessures avant…

Tu relèves le visage et pose un regard inquiet dans le sien.

-Que t’est-il arrivé ?

Ses traits se tendent quelque peu et tu peux déceler une forme…d’embarras ? Tu penches légèrement ton visage sur le côté en écoutant sa réponse s’élever :

-"... un malheureux... Accroc ! Dans la marche irrésistible de la justice. Some mother fucker i can't catch no matter how i try to got dat bitch"

A ce moment précis, tu te sens incroyablement proche de Nathan… En fait, tu en viens même à te dire que s’il savait ce que tu fais, s’il savait quelle guerrière tu es…Il comprendrait. Il comprendrait ce que tu fais et pourquoi tu le fais. En un sens, Nathan vous ressemble beaucoup. (A quelques détails près s’empresserait de préciser Amenadiel). Un léger soupir peiné glisse entre tes lippes. Un individu qu’il ne parvient pas à attraper mh ? Cet individu est-il seulement humain ? S’il savait, Nathan agirait sans doute différemment et c’est en cela que votre secret Céleste te paraît si imparfait et injuste. Ne pas informer les humains c’est… les laisser se battre avec des arcs et des flèches contre un hélicoptère de combat. C’est injuste et presque cruel en soi… Mais en même temps cela les protège de leur propre folie et de leur peur qui devient si aisément destructrice.

-Il faut que tu hydrates ta chair meurtrie et que tu la nourrisses. Elle en a besoin.

C’est là, les seuls maigres mots que tu as le droit de lui glisser, faisant ainsi naître une note de frustration au sein de ta poitrine. Tout à coup un museau froid et humide vient effleurer ta cuisse, attirant de ce fait ton attention. Michel inspecte le drap sur lequel tu es installé puis te lance un regard doux que tu récompenses d’une tendre gratouille sous le cou.

-Ses Voies sont impénétrables…

A moitié murmurés, ces mots sont-ils destinés à Nathan ou à quelqu’un d’autre… ? Tes mains remontent jusqu’à ton visage, s’affairant à essuyer les derniers vestiges de ton chagrin qui refera surface encore de nombreuses fois dans les semaines à venir. Tu inspires profondément, cherchant à retrouver un peu de contenance car tu sais que si tu continues à te laisser guider par tes émotions, tu risquerais d’en dire beaucoup trop. Tu passes une main dans ta chevelure de neige avant de te pencher en avant pour venir déposer un baiser sur la tête de ton ami à poil.

-Il sera sage promis !

Tu te remets debout sur tes longues jambes.

-Ma sœur et Amenadiel m’attendent alors je vais…y aller. Si tu as le moindre problème avec Mimi, n’hésite pas à m’appeler.

Il faut que tu t’en ailles, il faut que tu quittes Nathan et ses potentielles questions qui risqueraient de mettre à rude épreuve ta capacité à mentir…Et encore une fois, un homme formé comme lui n’aurait pas grande peine à voir que tu mens. Tu te diriges vers la porte, ta main se referme sur la poignée et avant de franchir le seuil, tu adresses un ultime sourire, plus chaleureux celui-ci, à ton dog-sitter préféré :

-Tout ira bien. Il faut juste…Du temps.

Et le battant se referme sur ta silhouette. Tu restes figée quelques secondes, l’une de tes mains remontant sur ta bouche afin de contenir un sanglot. Puis tu te redresses et retournes auprès d’Amenadiel et Angélique.

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Re: Quand le Ciel pleure Dim 2 Oct - 23:19
Evangéline était partit depuis déjà dix bonnes minutes que Nathan ne savait toujours pas quoi penser du passage éclair de la jeune femme.

Le policier avait la sensation tenace que quelque chose lui échappait. Qu'elle n'avait pas été franche avec lui et cela il ne l'aimait pas beaucoup.
L’œil fixé sur le shiba qui faisait connaissance avec Sam, l'homme tentait de décrypter ce qu'il s'était passé, mais sans succès. Il avait bien trop peu d'informations.

Il posa son regard sur ses mains non couvertes.
Mettre des crèmes. ... Pourquoi faire ? Les brûlures ne le lançaient plus à présent. Et pour une question esthétique...
'Fin un œil en moins déjà, une cicatrice dévorante sur la trogne... Le mal était fait quoi. Crème ou non.

C'était donc ça la suite ? Même les gens biens intentionnés lui rappelleront qu'il est devenu affreux ?
Comme s'il ne se le disait pas assez déjà comme ça.
Honnêtement, il savait qu'il avait de quoi faire. Entre entraînements, conquêtes d'une nuit, il savait qu'il était plutôt un beau mec capable de plaire.

Mais un beau mec enlaidit tout de même.

Alors non, pas de crème.
Quitte à être dégueux, autant que ça fasse peur. Que ça fasse badass. Qu'on se dise, 'c'est moche, mais putain, qu'est-ce qu'il a dû douiller ! Ce mec est un dur !'

Quant à la jeune femme elle ne perdait rien pour attendre.
Il n'oublierait pas qu'il devait la confronter à cette histoire de meurtre.

Et à ce baiser.

Putain, elle restait insaisissable alors même qu'il comprenait de la comprendre.
Une femme d'allure fragile et en tout point attirante travaillant au milieu de la pire racaille de la ville. Bien plus athlétique et forte qu'elle ne le laissait paraître. Avec des mains sportive au minimum, de praticienne de sports de combat. Et un ami bien sombre qui venait lui dire qu'Eva' n'était pas pour lui.
Si l'on mettait en perspective cette phrase avec le reste des étrangetés dans lesquelles se drapait la jeune femme, elle prenait un tout autre sens. Sans doute une question de statut social. Ou de tradition.

Si dans un premier temps la tentation fut forte de faire des recherches internet, mettre les copains sur la piste et traquer toute l'activité de la serveuse sur la toile, il finit par se dire que ça n'était pas une solution satisfaisante. Obtenir des informations de cette façon ne le rendrait pas mieux que les stalkers cringe qui hackaient pour tout savoir de la personne qu'ils appréciaient.
Et cela ne faisait pas partit de ses valeurs.

Il lui parlerait. Il obtiendrait à la régulière des explications et se ferait sa propre idée.
Rien ne servait de se prendre la tête avec tout ceci à présent.

Nathan se passa la main dans la barbe, pensif.
Croisant le regard de Michel, il lui demanda.

-" Hey, buddy do you like runnin' ? "

Sam eu aussitôt les oreilles qui bondirent au plafond ! Il courait avec Nathan les dix kilomètres qu'il se tapait lorsqu'il avait besoin de s'aérer la tête. Et aujourd'hui était un de ces jours.
Le shiba tourna sur lui même, comprenant qu'on s'adressait à lui. Sam, lui alla se tenir devant la porte, prêt à donner de son énergie !

-" T'inquiète, c'est pas dur, il suffit juste de suivre le mouvement. On va y aller à ton rythme mon p'tit père... "

Evangéline ne perdait rien pour attendre...

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Re: Quand le Ciel pleure Mer 19 Oct - 21:04
Sullustéhan, les Hauts Jardins

Tenue Evangéline:

Tu réajustes le nœud blanc au sommet de ton jabot de dentelle de la même couleur, le chagrin écrasant ta gorge te donnant la sensation que l’attrait est trop serré. Vous êtes nombreux, il faut dire qu’Eilinelle était une véritable tornade de dynamisme et n’a jamais laissé personne indifférent. Parfois elle avait le don d’agacer en quelques malheureuses secondes mais elle compensait par une générosité sans limite et un désir de faire sourire son entourage qui ne tolérait aucune limite. Elle respirait la Vie. N’avait-elle pas été celle qui s’était le plus rapidement acclimaté à la vie humaine sur Roanapur ? Et maintenant…Maintenant vous êtes tous réunis dans les hauts jardins, l’un de ses endroits préférés. Ses parents vous ont remercié si chaleureusement d’avoir pris la peine de prendre part au rapatriement de son corps inerte… Mais que pouviez-vous faire d’autre ? Elle était votre amie, votre sœur d’arme et de cœur, il était de votre devoir de la ramener chez elle. Le silence qui vous écrase depuis le début de la cérémonie en devient presque plus douloureux que d’entendre les sanglots des cœurs. C’est comme si…Personne n’osait parler de peur de briser cet état second dans lequel vous êtes tous plongés.. De peur de rendre tout ça tristement réel.

Tu balaies l’assemblée de ton regard d’argent et t’avances d’un pas, inspirant profondément.


Ta voix de cristal s’élève avec délicatesse dans les airs, se mêlant à la brise timide qui vous a rejoint. Les regards se tournent tous dans ta direction et tu chantes à pleine voix, l’émotion donnant des ailes à ta tirade tandis qu’Angélique te rejoins, mêlant sa main à la tienne pour t’apporter son soutien silencieux. Au fur et à mesure que les mots quittent tes lèvres, une vague de chaleur se répand dans les cœurs tristes, comme un souffle d’espoir, comme une promesse d’une après-vie douce et radieuse. Les esprits se veulent moins chagrin et tous se rassemblent en rond autour de toi, les mains se joignant les unes aux autres en une prière d’Amour pour l’âme qui rejoint à présent La Toute-Mère. Une larme roule sur ta joue, glissant le long de ta peau soyeuse avant de quitter la falaise de ton menton, se jetant dans le vide pour venir rencontrer brutalement ta robe noire. Que votre Amour s’envole, qu’il aille haut, si haut qu’Eilinelle en ressente toute sa force ! Qu’il aille si haut que Dieu ne puisse ignorer ton chant si doux et sincère. Qu’il vole, vole et vole aussi haut que l’étoile la plus éloignée !



Sullustéhan, appartement familial d’Amenadiel


Accoudée à la barrière en fer forgée du balcon, tu promènes ton regard sur les anges qui déambulent innocemment dans les rues en contrebas, un léger sourire aux lèvres.  Tu envies leur allégresse… Des bruits de pas te parviennent et une haute silhouette te rejoint, plaçant une main chaude au creux de ton dos.

-C’était magnifique Evangéline.
-Merci Amenadiel.

Il s’en vient à tes côtés, ses mains venant saisir doucement le sommet du rempart de métal. Tu coules un regard sur sa personne, lui aussi a sorti ses vêtements traditionnels de Sullustéhan et tu avais presque oublié à quel point la tenue céleste lui allait bien. Il faut dire que tu n’es pas en reste Eva’, dans ta jolie robe noire quand bien même les circonstances ne sont guère réjouissantes, cela ne ternit en rien ta beauté naturelle. Un soupir doux tombe de tes lippes et un silence léger se pose entre vous durant plusieurs minutes jusqu’à ce que la voix d’Amenadiel ne te prenne au dépourvu en ces termes :

-As-tu déjà songé à rentrer ?

Demande-t-il tout en posant sur toi son regard d’or. Tes sourcils se soulèvent sous l’étonnement de la question, tu te redresses, tes mains caressant distraitement la rambarde alors que tu te perds un moment dans tes souvenirs. Il est vrai que la vie sur Roanapur est difficile..Et parfois tu te demandes si tu y as vraiment ta place. Dès la première semaine, Alex a su t’éviter un viol ; naïve que tu étais, tu avais accepté le verre offert par un client de l’Antre et l’avait bu sans la moindre méfiance. Oh certes depuis cet incident, tu amènes ta propre boisson que tu gardes en sécurité dans le frigo de la cuisine mais cela n’a que vaguement ralenti Gregorio… Et tes combats ? Toutes ces fois où vous avez mis vos vies en danger ? Et toutes ces pertes parmi les tiens, ces douleurs qui se rependent dans l’esprit ruche comme une maladie incurable… Et tes valeurs sont-elles réellement justifiées ? A force de laisser le bénéfice du doute aux cibles que l’on te donne, combien ont-elles eu le loisir de commettre des horreurs avant que tu ne la condamnes ? Combien ont attaqué tes semblables ? Et puis, Nathan a dû te sauver. Un être humain… Non pas que tu les considères comme des êtres inférieurs mais c’est TOI qui es censée les protéger, pas l’inverse. Et maintenant Eilinelle…

Ton regard s’emballe d’une touche de tristesse et vient rencontrer la surface polie de la barrière de métal.

-Oui…

Doucement, les longs doigts fins d’Amenadiel viennent saisir tendrement l’une de tes mains, la pressant doucement.

-Si tu décides de rentrer, je viendrai avec toi Eva’. Et peut-être… Que l’on pourrait…répondre aux attentes de notre entourage ?

Ton minois se redresse vivement et tes billes d’argent rencontrent ses lacs d’or. Tu ne saurais nommer ce que tu y décèles, cette étincelle que tu n’avais encore jamais vue jusqu’à présent et sans savoir pourquoi, un voile carmin vient déposer ses couleurs sur le sommet de tes joues. Ton cœur en trouble ses battements.

-Ama’… ?

Ses lèvres s’étirent doucement en un sourire amusé.

-Evangéline ?

La voix d’Angélique surgit subitement et vient briser l’étrange moment qui s’était installé entre vous deux. Un soupir tombe de la bouche de ton ami qui relâche doucement ta dextre pour se reculer d’un pas.

-Angélique voulait te parler. Je vous laisse.

Un petit clin d’œil t’est adressé de sa part, faisant immédiatement naître un sourire sur tes traits puis tu acquiesces tandis que ton aînée vient te rejoindre à la place de ton meilleur ami, ce dernier décidant de quitter simplement l’appartement de sa famille.

-Il faut que je te parle Eva’… Je m’inquiète pour toi.

Ses perles d’azur te transmettent sans mal la sincérité de ses paroles et ton cœur se serre lorsque tu comprends qu’elle ne parle pas du récent décès de ta meilleure amie.

-On me parle tu sais… A chaque retour de mission on vient me dire que tu as laissé volontairement partir tel  ou tel démon ou pire… On m’a rapporté récemment que tu en as sauvé une et que tu as même passé une « folle soirée » en sa compagnie.

Tes paupières s’abaissent, comme si tu venais de recevoir une gifle.

-Et puis il y a eu la fois sur la plage. Tu as mis toute notre escouade au service d’un être humain.

Second coup encaissé. Angélique n’a jamais méprisé la vie humaine mais c’est un ange loyal, intègre et dévoué qui considère que chaque chose doit être à sa place. Si vous êtes sur l’île c’est pour chasser la vermine et non pour vous mettre au service des humains. Une nuance délicate mais qui fait toute la différence pour bon nombre d’ange.

-Tu sais bien que j’essaie d’être juste.

Elle lâche un soupir avant de poser une main chaude sur ta joue, retrouvant tes prunelles.

-Oui je sais mais peut-être faudrait-il te poser les bonnes questions ?

Ses paroles résonnent sages dans ton esprit à présent perdu…




Roanapur, South zone, 4 jours après la cérémonie funéraire

Tenue Evangéline:

Cela doit faire quoi ? Vingt bonnes minutes que tu es dans la ruelle située juste à côté de celle menant chez Nathan. Tu es nerveuse… Si nerveuse… Mais pourquoi donc douce Eva’ ? Parce qu’affronter Nathan c’est mettre volontairement le pieds dans un piège. Il s’était montré si curieux durant votre dernier échange mais peut-on seulement le blâmer pour ça ? Tu débarques chez lui sans crier gare et l’informe que ta meilleure amie a été assassinée… Puis tu repars sans plus d’explications. Même sans faire partie de la police, il y a de quoi soulever des questions. Mais là, il ne s’agit pas d’un simple badaud de Roanapur, il s’agit de Nathan Dall, enquêteur efficace bien que franchement tête brûlée et qui, depuis qu’il te connaît, n’a de cesse de te voir dans d’étranges postures… Et tu es si peu douée pour le mensonge…

Peut-être faudrait-il te poser les bonnes questions ?

Les propos de ta sœur te reviennent en mémoire de même que celles de ton instructeur lorsque tu étais en formation :

Être une bonne guerrière, ne signifie pas seulement savoir manier une épée.

Tout est si confus dans ta tête… Tout devient si compliqué. Peut-être ont-ils raison ? La proposition d’Amenadiel serait-elle la meilleure décision que tu puisses prendre ? Tu ne sais pas… Tu ne sais plus… Tes mains viennent s’épouser l’une l’autre juste devant tes lèvres parées d’un délicat rouge à lèvre rose poudré. Tes paupières uniquement vêtues de mascara noir s’abaisse sur tes perles d’argent et tu inspires profondément, cherchant à te munir de courage. Une pensée pour Michel suffit à te donner l’élan qu’il te manquait et tu t’abaisses légèrement pour venir saisir le petit sac blanc dans lequel se trouve un petit présent pour Nathan. Allons bon tu n’allais quand même pas venir récupérer ton chien sans lui offrir quoi que ce soit ? Il s’était montré si gentil…Si doux avec toi… Si tu avais pu, tu serais restée davantage dans ses bras n’est-ce pas ? Mais la réalité n’est pas le rêve Evangéline.

Tu traverses la chaussée et d’un pas rapide, tu finis par atteindre son immeuble. Par soucis qu’il soit bien là, tu lui avais envoyé un message la veille lui signifiant que tu passerais en début d’après-midi et le remerciant encore milles fois. Il t’avait confirmé sa présence et avait même pris la peine de terminer avec une petite blague de son cru, faisant naître un sourire sur ton visage. Maintenant que tu te tiens devant sa porte, tu sens ton estomac se tordre dans tous les sens et ton cœur accélérer ses battements. Quelle est cette curieuse sensation ? Comme si c’était la première fois que tu allais le voir… A moins que ça ne soit la dernière… ? Tu lèves une main hésitante avant de venir frapper contre le battant de sa porte. Tu entends les cliquetis des pattes des chiens qui s’agitent puis la porte s’ouvre d’abord avec méfiance avant de constater que c’est bel et bien toi. Le battant s’ouvre complètement et lorsque ton regard se pose sur le visage de Nathan, tes traits s’étirent en un lumineux sourire. Oui, tu es contente de le revoir, cet homme qui, malgré lui, a su capturer un morceau de ton cœur.

Rapidement tu sens de petites pattes venir gratter tes jambes et tu t’empresses de t’accroupir à la hauteur de Mimi qui t’offre son plus beau sourire à son tour, ses oreilles plaquées sur sa caboche et sa bouche s’étirant en un rictus sous l’effet de l’excitation. Il se dandine et remue sa queue en tir bouchon. Tu laisses échapper un rire et le couvres de baisers et de caresses avant qu’un autre museau ne s’invite dans ton champs de vision, n’appréciant que moyennement d’être ainsi ignoré dans sa propre demeure.

-Alors les garçons, on a été sage ?

Demandes-tu après avoir flatter tendrement la gorge de Sam puis tu te relèves et tends ton sachet cartonné à Nathan.

-Je t’ai ramené ça pour te remercier. Comme tu portes constamment des gants sur tes mains blessées, je me suis dit que ça te ferait plaisir. C’est un ami qui les a faits.

Il s’agit d’une superbe paire de mitaines en cuir noir, tannée et assemblée à la main par un artisan et portant sur le dos de la main, le symbole des ailes de La Toute-Mère. Oh bien sûr Nathan ignore tout de ce sigle puissant mais puisqu’il est lui-même un serviteur de la justice, tu trouvais cela parfaitement adéquat. Tu t’approches de sa silhouette et esquisses un sourire quant à l’étonnement que tu lis sur son visage. Il ne doit pas souvent recevoir de cadeaux… Tu en profites pour déposer un baiser sur sa joue, le contact de tes lèvres sur sa chair provocant une petite décharge électrique dans ton buste. Tu te faufiles dans son petit appartement et t’assois naturellement sur le bord de son lit, croisant les jambes avec grâce alors que Mimi s’empresse de venir se coller contre toi, montant allègrement sur le lit. Il s’allonge en boule contre ta hanche et laisse entendre un soupir d’apaisement. Tu promènes une main dans son pelage, un regard tendre sur tes iris.

-Merci encore d’avoir pris soin de mon bébé. Merci d’avoir été là Nathan.

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Re: Quand le Ciel pleure Sam 5 Nov - 20:07
Il était en congé.
Il l'avait posé exprès parce que Justine lui faisait du gringue et qu'il comptait tenter voir où ça pouvait bien mener en terme de grivoiseries.
Et puis il avait reçu ce texto d'Eva', lui affirmant qu'elle passerait récupérer Michel. Nathan y avait veillé comme à la prunelle de ses yeux, comme à chaque fois qu'on lui confiait quelque chose.
Du coup le flic avait tout bazardé dans les airs, se rendant compte que sa baraque n'était pas rangé. Qu'il n'avait pas pris de douche depuis déjà quelques jours. Qu'il sentait la moufette crevée depuis des semaines. Que Sam lui dormait dessus en pétant depuis des jours. Que Michel n'était pas brossé. Qu'il n'avait pas passé du temps sur un site de Pron. Qu'il avait bien bu, et pas assez pratiqué d'activité pour lui seul en dehors de l’entraînement. Qu'il ne s'était pas rendu chez un barbier depuis un mois. Qu'il avait un sacré tas de fringues à laver et qu'il n'avait pas pris le temps d'aller à la laverie automatique. Et qu'il n'avait ni rangé ce foutu appart', ni qu'il avait prit le temps de cuisiner ou de faire la vaisselle.

En bref, c'était Bagdad dans le domicile !
...Et dans sa tête. Mais concernant ce point précis, rien ne changeait à d'habitude...

Putain de bordel de merde de fais chier de merde puteuh borgne !

Le flic devait réagir.
Il avait assuré qu'il serait là, soucieux de rendre le canidé à qui de droit... Et de profiter de l'entrevue pour poser plus de questions.
Il n'avait toujours pas digéré la visite rapide de la dernière fois. Quand on vous disait 'ma meilleure amie a mordu la poussière' ça vous foutait les glandes. Et lui d'autant plus ! Ses collègues lui reprochaient d'avoir le syndrome du sauveur. Et ils n'avaient pas tort. Il se reprochait personnellement toute victime, comme s'il n'avait pas été assez fort pour la protéger. Qu'il put être en capacité de le faire ou non. Qu'il su au non que cette personne avait besoin d'aide.
Ce putain de syndrome lui menait la vie dure parce qu'il lui faisait se sentir responsable de toutes les injustices, surtout les plus grosses.
Il se reprochait toujours de ne pas avoir su. D'avoir été trop faible pour réagir en temps et en lieu. Il se reprochait de ne pas être dieu et de ne pas savoir pour les tourments des autres.

Pour tout ce qu'Eva 'le faisait rire, pour tout ce qu'elle l'attirait à sa manière, il aurait dû être là. Savoir et la protéger. Elle et sa meilleure amie.
S'il avait été meilleur flic, la ville serait sûre, et les jeunes femmes pourraient se balader tranquillement à toute heure sans craindre pour leur vie.
Mais il avait échoué. Il avait été trop faible et laissé le crime organisé gouverner Roanapur.
Il était donc si faible ?

Cette idée lui était insupportable !

Il venait d’enchaîner une heure et demi de pompes, de tours de logements sociaux, et d'abdos et son énergie n'étaient toujours pas épuisée. Non pas qu'il était si fort en soi. Plutôt que sa colère contre lui-même n'était pas assez entamée.
Il avait prit sa douche, soucieux de sentir bon face à la jeune femme et ouvert les espèces de meurtrières qui lui servaient de fenêtres, espérant que l'odeur de fennec malade quitterait les lieux avant qu'Evangéline n'arrive.
Peine perdue...

Et maintenant voilà qu'il grattait avec acharnement la poêle qui avait vu cramer le steak à la sauce tomate et aux olives d'il y a deux semaines.
Merde, elle devait arriver dans 15 minutes et il n'avait pas encore sortit les poubelles, fait son lit, brossé Michel, acheté des apéritifs, préparé du champagne, fait des canapés, ou des roulés au jambon de Parme.
Il n'avait pas d'habits propres ou s'était rafraîchi la tronche ! Mais au moins on voyait le sol. Les mangas hentais étaient cachés dans un coin, l'historique de son ordinateur était effacé, et les enceintes diffusaient de la chill musique.

Et les chiens dormaient l'un contre l'autre partageant leur chaleur avec douceur.


Il avait songé que la grâcile demoiselle ne serait pas fan de métal comme lui, aussi il avait dû faire un choix.
Veillant sur la cuisson des steas en vue des burgers qu'il avait prévu, il était débordé.
Son putain de mini espace cuisine ne lui permettait que deux petites plaques de cuissons et il était bien en mal de tout faire en même temps. Entre le ménage, la cuisson des steaks, des œufs, des oignons, des échalotes, les saucisses de Francfort, le fait de garnir les pains à sandwich de pickles, de sauce barbecue, de salade, d'un rondelle de tomate, de cheddar, et suivrait ce qu'il cuisinait, il était purement débordé avec l'option 'ménage' qu'il devait ajouter.

Voilà pourquoi il DETESTAIT recevoir à la maison !
Au moins les bières étaient au frais, et le rhum ! ... Ainsi que le jus de framboises pour madame.
Elle ne semblait pas du tout capable de s'envoyer des litres d'alcool !

Après tout, lorsqu'elle lui avait signifié qu'elle viendrait, il avait rétorqué du tac au tac :

'J'aime quand tu viens, mais ne veut tu pas d'abord qu'on apprenne à se connaître ?  Quand le Ciel pleure  376442197 '

Ce qui lui avait semblé bien cavalier, mais il sembla que la remarque était passée crème.
Eva' était déjà habituée à son côté bouffon, pour le meilleur et pour le pire.

Entre toutes les tâches qui lui incombaient à retard, Nathan entendit soudain qu'on toquait à sa porte.
Merde ! Déjà l'heure ? Ah bah oui... C'est sa montre qui lui informa qu'il n'avait plus le temps !
Et Merde !

Il alla vérifier au Judas, puis ouvrit la porte avec la chaînette de sécurité.
Oui c'était bien Eva' qui se trouvait là, prête à entrer !

Mh...
Il était torse poil NAMEHOH !!!


Nathan enfila en toute hâte un sweat-shirt Under Armor gris d'appoint pour ne pas ouvrir dans sa tenue. Pendant ce temps Sam s'était réveillé et allait trottiner pour gratter à la porte avec impatience ! Suivit de près par Michel.

Non pas qu'il était gêné le moins du monde ! Non il avait un torse de Dieu et il le savait. Dommage que ça soit celui de Bouddha !!
Ahah !


Non, en fait il n'avait aucun problème avec sa morphologie. Mais il savait que d'autres pouvaient êtres dérangés par de la nudité, même partielle.
Et Hellébore comme pouvait l'être Evangéline, il paria qu'elle serait désappointée de le voir en cet accoutrement.  

Se ramassant au sol en passant une pair de pantalons cargos gris, il acheva de passer son bas avant d'ouvrir complètement la porte.

- " Hey ! Comment va ? Tu es bien à l'heure dis-moi ? Moi... Ah ah ha ! "

T'as rien de mieux ?
Non, et ça fera l'affaire. C'est pas comme si on s'attendait à ce que tu sois quelqu'un plein d'esprit !

Elle entra

-Alors les garçons, on a été sage ?

Nathan retournait à ses fourneaux.

- " Tu aimes les burgers ? J'en fais des maisons, tu m'en diras des nouvelles ! ... Mais ouaip les deux loulous ont été tout gentils ! Le courant est passé tout de suite ! Et Chechel s'est mit à la course avec nous. Il n'est pas aussi robuste que Sam, mais il se défend bien le bougre. Il en faut pour le fatiguer ce p'tit gars ! Pas vrai mon gros ? "

Le flic fit un mouvement de spatule un peu trop enthousiaste et un une rondelle de saucisse vola dans la pièce pour le plus grand régal des canidés !

Il allait s'excuser quand le concept de cadeau percuta son cerveau.
Mh ?

Nathan s'avança et observa le paquet avant de l'éventrer d'une torsion du poignet ! Pourquoi elle lui remettait ça ?
Il ouvrit la boite pour découvrir un coffret en bois ouvragé magnifique dans un carton. Tiens tiens ?

Ouvrant la boite, il découvrit avec émerveillement des mitaines renforcées en cuir avec sur le dos des ailes dessinées dans la peau noircie.
C'était absolument fabuleux et les renforts aux phalanges ainsi que sur le dos de la main lui permettaient d'user de ces mitaines en intervention.

Le policier passa ses mains immédiatement dans les gants et elles épousèrent immédiatement la forme de ses grosses pattes d'ours !
Il faudrait faire le cuir qui était encore bien rigide, mais quel beau cadeau !

Nathan ouvrit grand les bras et ramena la jeune serveuse contre lui, lui faisant un gros calin.

- " Merci. Merci beaucoup, elles sont splendides ! Pourquoi il y a des ailes ? C'est des mitaines Red Bull Ou alors je suis un genre d'ange de la Justice ? "

Oui, cette idée lui plaisait bien.

Suite à quoi la demoiselle le remercia de lui avoir rendu service.
Elle était assise sur son lit, ce qui fit que le policier sans aucune gêne mata allègrement les jambes croisées d'Evangéline, dont les cuisses étaient parfaites.
Oh, il ne fallait pas lui en vouloir, comme dit, ça faisait un bout qu'il n'avait pas fait un tour sur un site de pron et en plus il n'avait pas vu Justine pour CE rendez-vous !

Mais il se ravisa et retourna à ses fourneaux.
Certaines femmes pouvaient êtres matées, d'autres non. Eva' était trop pure et sophistiquée pour cela.
Concentre toi sur tes cuissons mon con, ça vaudra mieux...

- " Tu aimes quand c'est saignant ou à point, la viande je veux dire ? "

Nathan n'était pas souvent gêné. En fait jamais.
Mais il ignorait pourquoi, avec elle il sentait qu'il devait y aller avec des pincettes. Ne pas rester le gras graveleux bourrin qu'il était d'habitude.

Il servit d'abord le burger d'Evangéline, soignant le dressage, alors qu'il y allait à l'acharnement pour le sien.
Il lui servit dans une assiette et se fit le sien, soucieux de manger un coup. Il avait faim. Il avait toujours faim, mais les émotions et le ménage, ça creuse !

- " Tiens. Oh, t'inquiète pas, c'est tout naturel voyons ! "

Il mis un temps de pause, voir si elle semblait aimer le plat qu'il lui avait servit.

- " Dis moi, tu viens d'où ? Tu es partie suite à... Enfin tu sais. Donc tu es rentrée chez toi. Te ressourcer, c'est normal, hein ? Mais j'ai toujours cru que tu étais du coin. A part ton accent... "

Il pensait poser une question qui détendrait l'atmosphère. généralement les gens aimaient parler de chez eux. Lui aussi. Il était relax lorsqu'il évoquait Pittsburgh ! Il espérait qu'il en serait de même pour elle.

D'ici là, il y avait toujours la musique calme, et les chiens pour leur permettre d'esquiver en douceur.

- " Oh, j'ai appris à Chelchel à donner la patte. Il voulait faire comme Sam. Tu ne t'étonneras pas... "

Nathan commença à manger. Il fallait aussi qu'il questionne pour le baiser de l'hôpital. Pour l'amie assassinée par un monstre.
Mais il devait y aller en douceur. Structurer ses questions, et la conversation.

Il allait obtenir des réponses...

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Re: Quand le Ciel pleure Sam 22 Juil - 14:27
-« Hey ! Comment va ? Tu es bien à l’heure dis-moi ? Moi… Ah ah ha ! »

Cette plaisanterie maladroite te fait hausser un sourcil lorsque tu pénètres dans l’appartement non sans être accompagné d’un léger sourire. Nathan n’est pas du genre à faire des jeux de mots aussi sophistiqués qu’Amenadiel néanmoins cette petite boutade te paraît bien bancale même pour lui. Serait-il nerveux ? Peut-être qu’il s’inquiète un peu trop pour toi et cherches à te faire rire ? Tu es en deuil après tout et souvent, les gens qui entourent une personne endeuillée ont des réactions qui leur sont propres. Certains fuient, d’autres se montrent bien trop prévenants à en devenir étouffant ou paternalistes, certains apportent leur soutien de manière plus subtiles ou d’autres encore mettent toute leur énergie à faire « oublier » la mort à la personne. Comme si cela était possible… Tu ignores encore dans quelle case se situe Nathan… Mais peut-être vas-tu en créer une spécialement pour lui ?  Avant que tu n’aies eu le temps de lui remettre son présent, une odeur de viande grillée et d’oignon vient titiller tes narines, le policier t’informant au même moment qu’il avait pris la peine de cuisiner pour toi. Quelle délicate attention. Tu n’en demandais pas tant ! Si tu avais su, tu aurais amené un second présent… Une spécialité de Sullustéhane par exemple ! Les nuages d’argent sont un véritables délices et tu es presque sûre que même un homme comme Nathan se laisserait séduire par une de ces patisseries d’orfèvre. Un morceau de saucisse s’essaie au vol mais la tentative s’achève bien vite au sol suivie d’une exécution canine sans remord. Un petit rire t’échappe avant de manifester la présence de ton cadeau à son encontre, attirant ainsi l’homme curieux.

Sa réaction lorsqu’il découvre sa surprise suffit à venir enlacer ton cœur sensible d’une chaude embrassade, laquelle se retrouve bien vite matérialisée par ses bras musclés. Tu te loves avec plaisir contre son torse et, en toute honnêteté, cet échange physique te paraît douloureusement maigre.

-« Merci. Merci beaucoup, elles sont splendides ! Pourquoi il y a des ailes ? C’est des mitaines Red Bull ou alors je suis un genre d’ange de la Justice ? »

Ton regard le couve un instant avant que tu ne répondes simplement :

-Un ange de la justice. Mon ami m’a demandé si je souhaitais y faire graver quelque chose et… J’ai trouvé que ces ailes étaient parfaitement adaptées.

Oh Eva’… S’il avait notion de la portée de tes propos et de ce symbole… Ton cœur se serre un peu. Il est si lourd ton secret parfois… Si lourd. Quoi qu’il en soit tu files donc t’installer sur son lit et le laisse retourner à sa cuisine avant de caresser ton compagnon canin si heureux de te retrouver.

-En fait, je le préfère bleu.

La réaction surprise de Nathan ne t’échappe pas. Il faut dire qu’avec ton physique si typique de ton espèce, l’on s’attend presque constamment à ce que tes choix ne se portent que sur les choses les plus douces, raffinées et poétiques qui soient et c’est vrai la plupart du temps… Mais il existe une partie de toi un peu plus… Comment dire ? Un peu moins blanche. Oui c’est cela. Une partie moins immaculée que tes ailes et qui se fait voir de temps à autres. Alors oui, tu aimes lorsque ton steack est bleu, ça et d’autres choses encore mais qui ne sont visibles qu’en certaines circonstances. Quelques courts instants suffisent pour que ton assiette apparaisse sur la table que tu rejoins rapidement. Tes mains glissent dans ta chevelure de neige afin de bien repousser tes mèches derrière tes épaules et éviter ainsi une visite capillaire dans ta nourriture. Tu humes avec gourmandise l’odeur du burger et tu ne te fais pas prier pour en voler une morce. Tiens… Tu avais faim finalement. Les saveurs se répandent sur ta langue et un couinement satisfait vient faire vibrer ta gorge.

-C’est délicieux ! J’ignorais que tu savais cuisiner !

Il est vrai qu’en tant qu’homme célibataire, tu le visualises d’avantage acheter des plats tout fait ou manger au restaurant et c’est donc une surprise agréable que tu découvres en cet instant. Certes ce n’est pas un plat particulièrement complexe mais réussir un bon burger ce n’est pas donné à tout le monde, l’air de rien ! Et celui-ci a un assaisonnement parfait. Tu dégustes ton plat avec joie et Mimi ne tarde pas à venir s’asseoir sagement à côté de toi, sa petite patte mendiante venant gratter ta cuisse au moment même où Nathan t’informe avoir appris un nouveau tour à ton compagnon.

-Petit malin ! C’est Nathan aussi qui t’a appris à me faire les yeux doux ?

Tu glisses une petite œillade en direction du policier avant de fondre devant la bouille de ton ami à poil, arrachant un morceau de viande de ton plat afin de le lui offrir gracieusement. Ce geste n’échappe pas à Sam qui, après t’avoir fixé, reporte un regard bien insistant et larmoyant en direction de son propriétaire, provoquant un rire amusé en toi. Et dire que certaines personnes disent que ce ne sont « que » des chiens. Tu mords une nouvelles fois dans ton repas, sa question précédente quant à ta provenance ne t’ayant nullement échappé. N’étant pas douée pour mentir, encore moins à quelqu’un qui compte pour toi, tu t’étais quelque peu préparée aux questions potentielles que Nathan allait te poser mais il faut bien admettre que, une fois mise en situation réelle, ton « entrainement » ne te paraît plus du tout aussi efficace ni avisé.

-Ma famille vit dans les montagnes de l’autre côté de la mer. Un endroit fabuleux…

Bon. Tu t’en sors bien. Il faut dire que d’un point de vue purement technique, c’est la vérité.

-Même si les circonstances étaient tragiques, ça m’a fait du bien d’y revenir. J’ai revu des amis et de la famille… Les parents d’Eilinelle étaient heureux que je sois présente.

Tu l’as entendue ? cette note brisée lorsque tu as prononcé son prénom ? Tu t’empresses d’avaler une nouvelle bouchée, cherchant à éloigner la douleur qui menace de reprendre possession de ton cœur.

-Il y avait tellement de monde pour la cérémonie… Il faut dire qu’Eilinelle n’a jamais laissé personne indifférent ! C’était une véritable boule d’énergie ! Je suis sûre qu’elle aurait adoré ma chanson…

Un sourire triste vient repeindre ton visage et tu t’étonnes de te livrer aussi facilement à ce sujet.

-Angélique et moi avons séjourné chez Amenadiel afin de… d’encaisser le changement et puis nous en avons profité pour aider un peu les parents d’Eilinelle.

Hélas, ton burger est entièrement avalé. Plus d’échappatoire. Distraitement, tu suces tes doigts afin d’en ôter les couleurs de viande puis tu te lèves délicatement de ta chaise avant d’aller te laver les mains dans l’évier de la cuisine. Alors que l’eau s’écoule sans se soucier du monde qui l’entoure, tes perles d’argent s’ancre sur le filet aqueux  et tes mains fines se figent sous le liquide.

-ça t’est déjà arrivé de te demander si ce que tu faisais est vraiment Bien et Juste ? Si tu faisais ce qu’il fallait ?

Quand bien même Nathan ignore tout du réel combat qui se déroule à l’extérieur de son appartement, il n’en est pas moins un homme de Loi et ce fait suffit à faire de lui la personne la plus adaptée pour répondre à cette question. Le seul problème avec cette demande c’est qu’elle suppose forcément que tu ne fais pas référence à ton métier de « simple serveuse » et cela risque d’éveiller sa curiosité. Nathan est comme un fin limier, la moindre piste aussi infime soit-elle suffit à attirer son attention… Mais tu es si vulnérable en cet instant, Evangéline, qu’on ne peut s’attendre à ce que tu ne commettes aucune erreur n’est-ce pas ? Toi qui portes sur tes épaules le poids si lourd de la culpabilité de la mort de ton amie… Si seulement tu avais su être plus rapide… Si tu avais pu anticiper… Tu termines de nettoyer tes mains avant de refermer l’eau. Nathan t’a rejoint pour te fournir de quoi sécher ta peau. Ton regard se perd alors dans le sien, priant silencieusement pour qu’il te fournisse une réponse qui te permettrait de mettre fin à tes tourments. Tu ne sais plus où tu en es, pas vrai ? Tu ne sais plus si ce que tu fais est réellement bien, si tu en fais assez ? Es-tu assez forte ? Une bonne guerrière ? Fais-tu réellement tout ce qu’il faut ? Cette couleur blanche si rare qui recouvre tes ailes, est-elle adaptée pour ce que tu fais ? Fais-tu honneur aux tiens ? Ou les abandonnes-tu au profit de tes idéaux quelque peu utopiques ? Tu aimerais sauver le monde entier Eva’…Mais tu n’es pas Dieu.

-Si j’avais été plus rapide, j’aurais pu la sauver…

Le murmure est tombé. Que voilà un os bien généreux à ronger pour Nathan. Oh Eva’… Le cœur brisé et l’esprit torturé, te voilà à flirter dangereusement avec le mensonge Céleste qui perdure depuis des années sur l’île. Malgré toi tu risques d’ouvrir la boîte de Pandore… Tu savais que ce rendez-vous avec Nathan serait dangereux pour toi et pour les tiens mais il était également tout aussi inévitable. Tu marches sur un fil bien maigre et pourtant tendu entre deux mondes. Il va falloir se montrer agile si tu ne veux pas basculer…

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Quand le Ciel pleure  Signat10
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Re: Quand le Ciel pleure Jeu 3 Aoû - 23:11
Bleu. Bleu...
Un burger bleu ! Nan mais on n'avait pas idée !
Autant demander un steak tartare à ce stade nan ? Un carpaccio entre deux bouts d'pain ! Bon, bon, si c'était ce qu'elle aimait.
L'invité est roi qu'il parait.

Enfin bon.
Au moins elle aimait bien.
En fait, il y avait tout intérêt ! Lui savait parfaitement faire des burgers, des nouilles chinoises, des œufs au plat ou à la coque, le steak tartare les pâtes et le riz. Il ne fallait absolument pas lui demander mieux. Ou alors c'était à vos risques et périls ! Même son jambalaya était le pire vu sur Terre !

- " Cuisiner... Cuisiner, c'est vite dit ! Disons que je suis un chef étoilé... A la cuisine au micro-onde... "

Bref, si elle n'avait pas aimé ça, il aurait été bien à court d'options... A part livraison de pizza.
Et bon, c'était pas hyper stylé face à une femme, nan ?

Ni se faire chiper de la saucisse par les chiens...
Ah ça te fait rire toi ?
D'ordinaire il l'aurait bien châtié en lui balançant un pepperoni à la face, mais vu les récents évènements, il lui accordait un certain passe droit.
... Pour le moment seulement. Encore deux outrages à agents et il verbaliserait ! Namého !

Il s'assit en face d'elle par terre les jambes en tailleurs et attaqua avec appétit son propre 'Nathan Mac'.
Plein de jus de viande mélangée au pickles ! Miaam !

Attend voir ça...
Montagnes de l'autre côté de la mer... C'était vaste ça. Dans le monde il y en avait des tas des montagnes ! Rien qu'en Pennsylvanie il connaissait la Bald Eagle Mountain, la Stone Mountain, ou la Tussey Mountain. Sinon, ailleurs il y avait l'Everest, euh... l’Himalaya et euh... L'Everest !
... Attend le mont Rushmore c'était compté comme une putain de montagne... Ou pas ?

Et puis bon.
Eilinelle. Amenadiel. De quelle culture ça venait ça comme patronymes ??
Angélique ça sonnait français, pas de doutes. Mais bon les autres là ! Pour un peu on eu dit des noms d'elfes !
Sauf que la vie c'était pas Seigneur des Anneaux ! ... Bien qu'il eu kiffé vivre dans la Moria, bordel !!

Il se disait qu'il allait subtilement lui glisser qu'il doutait de l'origine de tout ceci lorsqu'il perçu un changement de ton dans la conversation.

-ça t’est déjà arrivé de te demander si ce que tu faisais est vraiment Bien et Juste ? Si tu faisais ce qu’il fallait ?

En voilà une drôle de question pas drôle du tout.
Surtout débarquant ainsi à brûlé pourpoint autour d'un steak pas brûlé du tout !
Mais la question devait lui brûler les lèvres depuis un bout déjà. Avait-elle grillé les étapes et s'était-elle brûlée les ailes trop près de son objectif ?

-Si j’avais été plus rapide, j’aurais pu la sauver…

Et voilà le cœur du problème.
Nathan la considéra un instant jeune personne perdue et désemparée par la perte d'un être cher. La vie était rude. D'autant plus ici, et bien qu'il fasse si chaud, elle en payais les frais.
La vie tue. Et les vivants n'ont de cesse que de regretter les morts. Alors qu'au fond, ce sont bien eux les plus heureux.
Il se remémora un court instant Clément, Lee et Grace. Maïté, Maryam, Francis, Jean et Valentine.
Qu'auraient-ils pensé de lui aujourd'hui ? Pas beaucoup de bien, sans doute. M'enfin. Ils étaient bien eux, ils avaient la part belle !
Plus à se soucier des douleurs, de rester sharp, de devoir se soucier de thune, des problèmes des uns des autres, de la vie, la géopolitique, le réchauffement climatique, les complots, les terroristes et les trafiquants, la famille, ou son absence.

Heureux les morts !
Ils peuvent se reposer à présent, et ne plus penser à rien.

Sentant son mood glisser dangereusement Nathan prit le parti de couper court.

Il poussa son assiette vide ou presque.
Puis se leva et enroula sa grosse paluche mitainée et ailée sur le main de la serveuse.

-" Ok ok stop. No need to blame yourself. We all feel guilty. "  

Mh, il avait reprit sa langue natale.
Il tourna le dos à la femme aux cheveux de lune et farfouilla dans son album photo. Il en avait trop pour tout garder sur disque dur ou sur son portable. Et puis l'électronique ça cassait. Le bon vieux papier lui ne vous lâchait jamais.
Nathan ouvrit le feuillet sur des visages souriants. Les hommes et femmes ici étaient en treillis militaire visiblement en Afghanistan, ou s'amusaient autour d'une bonne pinte. Ils marchaient en forêt ou assistaient à un barbecue, en coulant un regard amusé sur les enfants qui gambadaient dans l'herbe.
Il le posa sur les genoux de son invitée.

- " Que des braves gars et nanas sensas'. Lui il était dans mon régiment. Elle, elle était experte en déminage. J'vais pas tous te les faire. Mais tous ces fantômes que tu vois là, ton amie est allée les retrouver. T'inquiète. Ils passent un bon moment à faire la fête. Et tu casses leur ambiance là. "

Il se passa une main dans la barbe.
A chaque Halloween le nombre d'esprits à honorer était plus important. Les gens aimaient bien cette fête pour les déguisements, pour les bonbons. Lui parce qu'il avait un moment dédié pour eux.

- " Si ce que je fais est bien et juste ? Déjà, les deux ne vont pas ensemble. Je suis persuadé de faire ce qui est juste. Mais pour ça, je ne fais pas le bien. Y'a des mother fuckers, je leur colle un pain dans la gueule, ou une bastos. Je tue, je mutile, je fais du mal. Mais si je ne le fais pas, ce sont des gens démunis qui vont eux subir ça. Autant que ça soit les méchants qui dégustent. Pas les innocents. "

Question de point de vue, en fait.
Lorsqu'il partait en mission, la fille de Josh', et sa femme comptaient sur lui pour couvrir le cul de leur homme. Josh' comptait sur lui pour vivre un jour de plus. Tous ses collègues attendaient de lui qu'il soit prêt au pire pour les tirer de l'enfer.
De leur point de vue, ce qu'il faisait était bien.
Mais ceux qui se battaient contre lui devaient bien trouver que c'était lui le mal.

Il balaya cela.
Il n'avait que faire de ce que les autres pensaient de lui. Il faisait ce qu'il fallait pour que la Terre soit un endroit un peu plus agréable pour ceux qui voulaient vivre sans flingue.

- " La vie tue. Parce que vivre c'est mourir à petit feu. Tu ne peux pas protéger ton amie de la mort. Au football on nous disait : 'You fucked up dis play. Ok, next play.'. Ce qui est fait est fait. Tu n'as plus prise dessus. Par contre tu peux toujours influencer la suite. Tu vois ce que je veux dire ? Par exemple tu pourrais commencer par me raconter ce qui aurait changé si tu 'avais été plus rapide'. C'est quoi cette histoire ? Je peux t'aider pour la suite. Next play. Mais faut que tu veuilles mettre toutes les chances de ton côté que ça ne recommence pas. "

Il souleva son porte plaque posé nonchalamment dans un coin contre le mur.
Le gilet de quinze kilos était couleur tan avec le crane blanc du Punisher sur fond noir. Les poches sensées contenir talkie-walkie, chargeurs, balise de signalisation étaient vides, mais restait la trousse de soin, les gants tactiques fixés au mousqueton, les différents serflex, et les plaques de métal dans le gilet.
Le véritable symbole du militaire.

- " Lorsque j'enfile ça, il n'est plus question de bien et de mal. Juste de devoir et de justice. Je sais que toi tu n'as que ton tablier de serveuse. Moi j'ai ça. Donc si tu recherches la justice pour ton amie, il va falloir me donner des éléments. On peut lui rendre justice. Mais il faut que tu le veuilles. Et donc que tu me parles. "

Son tempérament rentre dedans et sa finesse l'avaient toujours un peu disqualifié de ce genre de situation.
Réconforter, dire que tout allait bien aller. C'était pas trop son fort.
Pour ça qu'il était gauche aussi ! Entre hommes on s'invective on se pousse vers le haut par le défis !
'Fais pas ta lavette. Bouge toi le cul ou j'te colle un coup d'pied au cul !' Mais ici il avait comme l'impression que ça ne serait pas prit de la bonne manière.

- " Tiens commençons par là. Tu la connaissais d'où ? Vous avez grandi ensemble dans la même région visiblement. Comme tous tes potes. Pourquoi tout le monde est venu là ? "

Au frigo il tomba sur des petites bouteilles de bière la Chouffe. Il décapsula les deux avec un briquet qui traînait et remit la boisson dans les mains de la jeune femme. Et il n'accepterait pas qu'elle la repose ou l'éloigne...

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Re: Quand le Ciel pleure Sam 12 Aoû - 14:10
La culpabilité est sans aucun doute ton ennemie la plus farouche n'est-ce pas ? Elle est constamment présente, comme un démon affamé, prêt à mordre ce qui passera à sa portée ; ta joie, ta fierté, ton assurance... Ce monstre se cache au fond de ton coeur, personne ne le voit, personne ne l'entend et personne ne voit à quel point il te blesse puisque tes plaies ne saignent pas... Parfois le monstre gagne, t'emportant dans une tornade de souffrances intérieures...

-"Ok ok stop. No need to blame yourself. We all feel guilty."

Le contact de sa main large sur la tienne attire ton attention, repoussant légèrement la bête avide qui montre les crocs, n'appréciant nullement la présence bienveillante de ton ami. Oh tu as vu ? Elles lui vont bien ses nouvelles mitaines, tu as bien fait de prendre une taille au-dessus. Alors que Nathan part à la recherche de quelque chose, tu retournes t'installer sur la chaise et c'est avec étonnement que tu découvres l'album photos que le policier prend la peine de déposer sur tes genoux. Il ouvre les pages, fenêtre sur son passé et tu te sens incroyablement privilégiée en cet instant. Peut-être as-tu tort de te sentir ainsi, peut-être sort-il facilement les photos auprès de son entourage ? Mais pour toi, là, c'est précieux ce qu'il se passe. Lorsque sa voix s'élève, une timide chaleur vient enrober ton coeur sensible, le monstre recule encore un peu, grognant sa colère alors que Nathan tente de te remonter le moral. Ainsi ne veut-il pas que tu te laisses dévorer par la bête. C'est gentil. Vraiment. Après tout, il pourrait simplement garder le silence ou prononcer ces mots passe-partout que l'on utilise avec des inconnus tel que "ça va aller" ou "le temps fera son oeuvre". En soi ces mots sont justes mais...Ils manquent de personnalité.

-"Si ce que je fais est bien et juste ? Déjà, les deux ne vont pas ensemble. Je suis persuadé de faire ce qui est juste. Mais pour ça, je ne fais pas le bien. Y'a des mother fuckers, je leur colle un pain dans la gueule, ou une bastos. Je tue, je mutile, je fais du mal. Mais si je ne le fais pas, ce sont des gens démunis qui vont eux subir ça. Autant que ça soit les méchants qui dégustent. Pas les innocents."

Ses paroles sont violentes d'une certaine manière, violentes de réalisme... Il n'a pas la moindre idée de la portée que ses mots ont sur toi, comment le pourrait-il d'ailleurs ? Pour Nathan tu n'es qu'une fluette petite serveuse, pas une guerrière qui ne fait qu'un avec son sabre et qui risque sa vie contre des créatures démoniaques à la puissance terrifiante pour la plupart. A nouveau, le monstre recule et hurle de colère. Parce que ce qu'il te dit...Te paraît juste. Te paraît... Vrai ? Tu mutiles. Tu tues. Tu fais du mal. Pour Dieu. Pour les Hommes. Les démons mutilent. Les démons tuent. Les démons font du mal. Pour eux. Par plaisir. Ainsi la différence entre vos deux peuples réside à l'intérieur de cette toute petite nuance... Ce n'est pas grand chose au final...Pourtant c'est la clef de voûte de vos différends. C'est ce qui fait tout. C'est ce qui fait de toi un Ange. Ce désir profond de protéger ceux qui ont besoin de l'être quand bien même il t'a fallu devenir une arme redoutable.

-"La vie tue. Parce que vivre c'est mourir à petit feu. Tu ne peux pas protéger ton amie de la mort. Au football on nous disait : You fucked up dis play. Ok, next play'. Ce qui est fait est fait. Tu n'as plus prise dessus. Par contre tu peux toujours influencer la suite. Tu vois ce que je veux dire ? Par exemple tu pourrais commencer par me raconter ce qui aurait changé si tu avais été plus rapide. C'est quoi cette histoire ? Je peux t'aider pour la suite. Next play. Mais faut que tu veuilles mettre toutes les chances de ton côté que ça ne recommence pas."

Tu écoutes avec attention mais lorsqu'il demande d'avantage de détails sur les événements passés, tu te mords instinctivement la lèvre inférieure sans piper mot.

-"Lorsque j'enfile ça, il n'est plus question de bien et de mal. Juste de devoir et de justice. Je sais que toi tu n'as que ton tablier de serveuse. Moi j'ai ça. Donc si tu recherches la justice pour ton amie, il va falloir me donner des éléments. On peut lui rendre justice. Mais il faut tu le veuilles. Et donc que tu me parles."

Tes sourcils se chiffonnent en une moue peinée alors que tu poses ton regard sur le lourd gilet de protection. Comment lui dire ? Comment faire ? Que dire ?

-"Tiens commençons par là. Tu la connaissais d'où ? Vous avez grandi ensemble dans la même région visiblement. Comme tous tes potes. Pourquoi tout le monde est venu là ?"

Et voilà, nous y sommes Eva', ce passage que tu redoutais si fort ; le questionnement. Nathan se munit de deux bières et t'en glisses une entre les doigts. Tu ne la refuses pas, en fait tu en prends même une longue gorgée et essuies de ton pouce, une goutte qui cherchait à s'enfuir au coin de ta bouche. Que vas-tu lui répondre Evangéline ? N'oublies pas que Nathan est un agent de police, un détecteur de mensonges vivants et un homme qui connaît bien Roanapur. Un soldat. Et toi ? Tu es une menteuse plutôt.. moyenne voir carrément nulle selon les circonstances et, présentement, tu es affaiblie par la douleur. Comment t'en sortir ? Si tu mens de manière frontale, il lui suffira de quelques questions supplémentaires pour faire s'effondrer ton illusion et te contraindre à lâcher un cruel "je ne peux te révéler mon secret" qui mettrait probablement fin à votre relation... Le perdre lui aussi te ferait tant de mal... Quand bien même il ne partage pas tes sentiments, au moins fait-il parti de ta vie et ça, tu peux t'en contenter. Tu ne peux décemment pas lui révéler l'existence de ton monde non plus.

Oh Seigneur, que dois-je faire ?

Pourquoi ne pas tirer un fils entre le mensonge et la réalité et tenter de garder l'équilibre en évoluant sur ce dernier ? Oui... Déformer la réalité et omettre certains détails te permettra d'être bien plus convaincante que si tu devais mentir de toute pièce et peut-être ainsi éviter que Nathan ne soit trop curieux. Tu bois une seconde gorgée, la mine pensive comme si tu cherchais à te donner du courage pour raconter quelque chose de lourd. Et en soi, mentir à l'homme qui a capturé un morceau de notre coeur, est effectivement quelque chose de lourd à accomplir.

"La vérité c'est que je ne suis pas une serveuse sans défense comme tu le crois. En fait... Je manie le sabre, je le manie extrêmement bien même. J'ai appris durant des années à maitriser cet art via... un ami de mes parents en république dominicaine, là d'où je viens. Il fallait que je sois capable de me défendre, même en tenant un balais dans les mains. J'ai appris petite."

Et bien, que voilà une vérité parfaitement déguisée ! Ton instructeur est effectivement un ami de vos parents et tu as commencé très jeune. Quant à la république dominicaine, cela fait parti des mensonges que vos instructeurs vous ont appris afin de faire taire la curiosité potentielle des humains que vous cotoiriez. Alors tu as appris. Vous avez d'ailleurs un examen oral à passer de mise en situation afin de garantir une bonne tenue du secret Céleste. Tu oses reporter tes perles anthracite sur Nathan, priant intérieurement pour que tes propos soient acceptés et...curieusement, il te dévisage avec étonnement et... en réalité il te regarde comme s'il n'était qu'à moitié surpris. Tu bats des cils plusieurs fois, étonnée à ton tour avant d'avaler une autre gorgée de bière :

"Tu n'as pas l'air aussi surpris que je le pensais ?"

Avec un air très auto-satisfait, Nathan te révèle qu'il avait remarqué la tonicité hors normes de ton corps ainsi que tes mains bien trop marquées pour n'avoir tenue que des chopes de bières. Une légère rougeur naît sur tes traits et, nerveusement, tu replaces une mèche derrière ton oreille. Cette révélation de sa part te procure deux réactions ; la première est celle d'être flattée qu'il aie accordé autant d'intérêt à l'observation de ta personne et la seconde est d'être très inquiète qu'il aie remarqué de si infimes détails. Sa vivacité d'espit démontre que...garder ton secret tout en l'ayant dans ta vie risque d'être bien plus compliqué qu'avec un autre être humain. En y repensant... Heureusement qu'il ne se souvient pas de "l'incident" de la plage. Hem.

"Je...heum... tu es très observateur."

Tes rougeurs ne t'ont pas quitté et tu décides de continuer de répondre à ses questions, t'accrochant désespérément à la stratégie de la semi-vérité :

"Eilinelle et moi avons grandi dans le même quartier. Je devais avoir 5 ans quand on s'est rencontré, en fait elle m'avait défendue face à deux garçons plus vieux que moi qui se moquaient de la couleur de mes...cheveux."

ça aussi c'est vrai. Les garçons en question avaient de jolies ailes oranges, se vantant d'être des guerriers féroces en devenir alors que toi tu n'étais, à leurs yeux, qu'une faible chose fragile qui ne servirait à rien. "Le blanc c'est pour les inutiles" t'avaient-ils craché à la figure et les larmes qui avaient noyé tes joues ce jour-là n'avait fait que confirmer leurs préjugés. Eilinelle avait débarqué comme une furie et leur avait lancé des cailloux dessus en les maudissant sur six générations. Depuis ce jour-là elle ne t'avait plus vraiment quittée.

"Aussi étonnant que cela puisse paraître le blanc de mes cheveux est une défaillance génétique. Je ne me teint pas. Surpris cette fois ?"

Oui tout de même, pour sa défense, cette couleur est uniquement naturelle chez les humains d'un certain âge. Tu bois une nouvelle gorgée de la boisson précédemment offerte avant de continuer sur le ton de la confidence :

"Enfin bref, en grandissant comme toutes adolescentes nous nous étions mise à rêver à des horizons nouveaux et pour tout te dire, si notre choix s'est porté sur Roanapur c'est avant tout pour une question de budget."

Petit mensonge mais qui permet de justifier votre présence en ces lieux et rend le tout d'avantage crédible. Tu t'en sors pas mal Eva' ! Ton instructeur serait fier de toi.

"Le jour où ça s'est produit, nous nous étions retrouvée pour mon entrainement. Eilinelle m'aidait à garder mon niveau."

ça aussi c'est la vérité. Tes sourcils se froncent doucement et ta main se resserre sur le verre de la bouteille lovée entre tes doigts.

"Que peut-il bien se passer à Roanapur quand deux être immondes tombent sur deux jeunes demoiselles ?"

Deux têtes pour un seul corps. Deux démons pour trois têtes. Mais tu tairas la présence d'Amenadiel et d'Angélique.

Tu poses ton regard à présent doucement empreint de douleur sur le visage de Nathan durant plusieurs secondes avant de fixer un point dans le vide derrière lui, revivant le cauchemar :

"Tout s'est déroulé si vite... Je n'utilise jamais de véritable sabre pour m'entrainer, j'en possède un en bois. Je l'ai utilisé pour me défendre contre celui qui m'attaquait tandis qu'elle se battait contre le second. J'avais le dessus... Et c'est là que réside le problème... Lorsqu'il a entendu son acolyte hurler de douleur suite à l'un de mes nombreux coups il.... Il a saisi Eilinelle, m'a regardé et a...."

Une larme roule sur ta joue.

"Il a planté une lame dans son corps. De rage j'me suis débarrassée de mon assaillant avant de me jeter sur ce monstre. Il a paré mes attaques avant de s'enfuir et tout ce que j'ai pu faire c'est..."

Tu inspires profondément, ta main tremblant autour de la bouteille.

"C'est retourner auprès de ma meilleure amie qui est morte dans mes bras."

Son regard qui s'éteint. Son corps qui s'alourdit. Le souffle de vie qui la quitte. Tu restes immobile quelques instants, prisonnière de ton propre souvenir avant de battre des cils, reprenant contact avec la réalité. Tu te redresses dans ta chaise et termines ta bière, essuyant la larme sur ta joue.

"Ne me demandes pas à quoi ils ressemblaient puisque dès l'instant où ils se sont approchés de nous, ils ont mis leur bandana sur le bas de leur visage."

Mensonge et vérité mais grâce à cette dernière si fortement présente dans ton récit, cela t'évite d'arborer des tics nerveux qui trahiraient un mensonge. Même si cela te demande une certaine concentration, tu es tout de même...soulagée ? de pouvoir parler à Nathan. Certes il est loin de se douter de la nature même de ce combat mais il peut tout de même en saisir le plus important et réagir en conséquence. Il pourra comprendre. Il pourra imaginer ta peine sans difficulté. C'est dommage...Tu sais qu'il va vouloir arrêter "les types" qui ont commis cette atrocité...Sans jamais savoir que tu as décapité l'assassin de ta meilleure amie. Ta bière est vide contrairement à ton coeur, tu la déposes sur la table et reportes ton attention sur Nathan, un sourire triste aux lèvres.

"Comme tu dis, ce qui est fait... Je vais tâcher de m'entrainer plus dur pour que ça ne se reproduise plus."

Plus dur, plus fort et plus longtemps. Il y a toujours des signes, des gestes dans le langage corporel qui permet d'anticiper les mouvements de son adversaire et si tu avais été meilleure, tu aurais pu deviner qu'il s'attaquerait à elle.

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Re: Quand le Ciel pleure Sam 18 Nov - 21:11

"La vérité c'est que je ne suis pas une serveuse sans défense comme tu le crois. En fait... Je manie le sabre, je le manie extrêmement bien même. J'ai appris durant des années à maîtriser cet art via... un ami de mes parents en république dominicaine, là d'où je viens. Il fallait que je sois capable de me défendre, même en tenant un balais dans les mains. J'ai appris petite."


Et voila une coquille qui se fragmente.
La perte d'un être cher provoque cela. Evangéline était détruite et voici qu'elle s'ouvrait sur la réelle elle.
Le flic avait flairé, comme Sam qu'elle cachait son jeu.
Le sabre ? Quelle drôle d'idée.
De toutes les armes présentent en ce monde elle invoquait le motha fuckin' saber ?

En bon féru des guerres, en bon soldat, Nathan aimait se documenter sur l'utilisation des armes à travers l'histoire. Et surtout les armes actuelles, et celles futures. Pour lui, le sabre évoquait le katana nippon. Il existait aussi celui arabe, l'européen, mais par essence, songer à un sabre, c'est imaginer un samouraï.

... Et le fait est... Que ces armes étaient pourries.
'Fin pas tant que ça ! Pour remettre dans son contexte, le célèbre katana mesurait soixante centimètres et était un compromis entre le wakisashi (sa version courte), et le nodachi (allant d'un mètre à deux mètres !!), pour lequel le flic avait une affection particulière.
Cependant, l'énorme défaut du katana résidait dans sa structure. C'était une arme vive, faite pour frapper d'un coup sec. Certes sa forme et son fil étaient faits pour trancher dans le vif. Mais la lame était relativement fragile. L'art du combat au katana exigeait... De ne pas parer. Ou le moins possible, sous peine d'émousser la lame ou pire, de la casser.

De nombreux historiens et maîtres d'armes s'étaient accordés pour dire que la large épée médiévale européenne était bien meilleure en polyvalence que le katana.
Sans doute Evangéline avait-elle été victime des mangas et de la pop-culture en général.
Ceci dit, il ne pouvait pas la blâmer. Qu'est ce que l'arme était stylée tout de même !
Mais utilisable dans un champ finalement assez restreint.
Et lui, en bon soldat, aimait ce qui pouvait servir dans le plus de situations possibles.
A l'air des armes à feux, pourquoi un katana ? Un bon flingue demeurait une meilleure alternative à bien d'autres armes !
Et même en terme d'armes blanches ! Un bon couteau tactique sortit de chez 5.11 pouvait arranger bien des situations, notamment la survie en territoire sauvage.
Alors pourquoi diable le katana qui se dissimulait mal en zone urbaine ? Fragile et impossible à utiliser en combat en milieu clos.
'Fin bon, c'était un ami de ses parents qui lui avait apprit. La faute lui imputait à cet irresponsable.
Elle n'avait qu'appliqué. Et puis un minimum d'instruction restait largement préférable à pas d'instruction du tout.

Fuck Dis !

Suite à quoi, Eva' semble surprise de voir que Nathan l'ai maté sous toutes les coutures.
Qu'il est observateur.
Ben quoi ?
C'était évident qu'une jeune femme cheveux blancs tout sourire aux cuisses douces allait attirer son attention !
Bon, il y avait sans doute un peu de déformation professionnelle. Ok. Mais ça c'était obvious, nan ?
Non, c'était juste un énorme dragueur invétéré ! Ouaip !
Et donc pour ça fallait repérer tout signe distinctif différent des autres nanas !

En tous cas, avoir des cheveux blancs à son âge et ce de façon naturelle, voilà qui sortait de l'ordinaire.
S'il fut surpris, il ne le laissa pas transparaître. Les meufs aimaient les bad guys jamais surpris qui survolent la situation et qui font jamais ce qu'on attend d'eux.

"Tout s'est déroulé si vite... Je n'utilise jamais de véritable sabre pour m'entrainer, j'en possède un en bois. Je l'ai utilisé pour me défendre contre celui qui m'attaquait tandis qu'elle se battait contre le second. J'avais le dessus... Et c'est là que réside le problème... Lorsqu'il a entendu son acolyte hurler de douleur suite à l'un de mes nombreux coups il.... Il a saisi Eilinelle, m'a regardé et a...."

Nathan cilla.
'Nombreux coups' ? Un katana devait tuer d'un coup. Ou deux à tout péter.
Donc soit le mec qu'elle voulait buter était un tank doté de blindage, soit elle se débrouillait très mal.
Et comme personne n'avait une peau plus dure que de l'acier, il était au regret de penser qu'elle avait dû faire mouche, mais a des endroits inintéressants. Ce qui semblait logique. Rester maitre de soi en cas de conflit urbain restait très dur. Lui-même ne se contrôlait pas parfaitement. Mais il avait apprit à en tirer le meilleur partit, ce que les civils un peu lambda étaient loin de savoir faire.

"Il a planté une lame dans son corps. De rage j'me suis débarrassée de mon assaillant avant de me jeter sur ce monstre. Il a paré mes attaques avant de s'enfuir et tout ce que j'ai pu faire c'est... C'est retourner auprès de ma meilleure amie qui est morte dans mes bras."

Il ressentit de la compassion pour elle.
Il avait aussi vécu cela en zone de guerre. Mais lui, on l'avait préparé à vivre ça. Rien n'était jamais parfait certes. Le choc restait bien réel.
Mais pour une personne qui vivait ça sans en avoir eu la moindre idée avant.
Il ne pouvait qu'imaginer le choc.

Pas bien à l'aise avec le protocole à utiliser dans ce cas, un peu démuni face aux choses simples de la vie, il choisit de simplement lui prendre la tête, et de la lui enfouir dans ses bras, contre son ventre. Histoire qu'elle soit entourée de chaleur.
Franchement il ne pouvait pas vraiment faire mieux avec ses mains décorées de mitaines avec des ailes.

"Ne me demandes pas à quoi ils ressemblaient puisque dès l'instant où ils se sont approchés de nous, ils ont mis leur bandana sur le bas de leur visage. Comme tu dis, ce qui est fait... Je vais tâcher de m'entrainer plus dur pour que ça ne se reproduise plus."

Un bandana hein ?
Pas grave, avec les caméras de surveillance dans les rues, il pouvait les filer sans trop de problèmes.
Il lui suffisait de connaître le jour, l'heure, la rue. Le reste était cousu de fil blanc !
Technology BITCH !
L'ennemi de tous les criminels modernes.

Quant à parler d'entraînement, si elle ne pouvait couper en deux un pauvre gus des rues avec son katana, c'était soit qu'il fut de mauvaise facture, soit qu'elle restait une amateur dans son maniement.
Or, l'instinct de Nathan lui soufflait qu'elle avait une bonne pratique. Comment définir ça ?
Son calme en territoire hostile. Ses mains, la forme physique de son corps.
Et le regard.
Le commun des mortels ignorait ce détail. Mais une personne qui a vu le feu, qui a tué a quelque chose d'éteint dans le regard.
L’œil sombre du pragmatique qui sait qu'on n'est qu'un tas de viandes voué à pourrir.
Actuellement elle l'avait, c'était sans doute la tristesse qui jouait.
... Mais à bien réfléchir, elle avait toujours eu un regard comme ça nan ?
'Fin. En omettant tout aveuglement dû à l'attirance purement physique, en fait, il était obligé de se dire qu'elle n'avait pas la flamme dans son regard. La flamme de l'innocence des cagoles, des zouzes, des meufs, des civils, en fait.

C'était pas un peu tard pour s'en rendre compte ?
Si, sans doute. En fait, il était bien faillible.
Parfois.
Oui seulement parfois.
Parce que le reste du temps, sa barbe demeurait parfaite.

Il posa ses doigts sous son menton pour lui pousser la tête vers le haut. Qu'elle pose ses yeux dans les siens.

- " Et si moi je te faisais une formation ? Ou une amie ? Valkyrie, chez nous est la meilleure de mon unité en pieds poings. Elle pourrait t'apprendre des trucs. Moi pareil. Mais plutôt au flingue. Au coutal. En close combat. Pour pas que tu perdes plus de monde. "

Il existe des techniques simples qui donnaient un sérieux avantage. Le Silat, le Muay-thaï, le Krav Maga étaient de très bonnes écoles recommandées pour les conflits de la rue. Donc des combats notamment contre plusieurs ennemis. Pas de prises de gayzou comme au judo, pas de maîtrise au sol. Non, dans la vrai vie, si tu vas au sol, tu as perdu car tes assaillants sont en grande majorité plus nombreux. Sinon ils n'attaquent pas, justement.
Or, ces disciplines apprennent à supprimer une menace... rapidement. En jouant sur les faiblesses du corps humain. Articulations, trachée, aine, parties génitales, nuque...
Il pourrait bien lui enseigner un peu de ce qu'il s'avait.
Mais un peu seulement. On ne forme pas une serveuse à des techniques de combats faites pour les zones de guerres.

- " Qu'en dis-tu ? "

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Re: Quand le Ciel pleure Dim 19 Nov - 11:56
Un morceau de soulagement est venu s’enrouler autour de ton cœur, un morceau seulement, pas suffisamment grand pour masque entièrement ton palpitant mais suffisant pour le réchauffer un peu. Ta langue a pu se délier.. Un peu… Mais n’est-ce pas mieux que rien ? Il faut dire que tes protections commencent à vaciller, ainsi malmenées par les souffrances de ton cœur. Si la peine et la culpabilité te rongent avec avidité, les mains de Nathan qui t’attirent contre son torse suffisent à secouer ta volonté de prêter attention à tes mots. A nouveau il se montre présent… Solide…Calme. Aucune leçon de moral, aucune culpabilisation juste… juste l’évocation d’une réalité mordante couplée à une proposition de solution. Personne ne te blâme Evangéline… Ni les parents d’Eilinelle, ni tes amis, ni ses amis.. Personne. Alors pourquoi ? Pourquoi toi ? Aimes-tu à ce point t’enfermer dans ta boule de peine ? Cette prison t’exècre et pourtant tu t’y enfermes si souvent… Perdant de vue la poignée et ayant ainsi du mal à en ressortir. Tes mains se posent sur son buste et tes paupières s’abaissent, poussant tes larmes hors de leur nid pour les laisser rouler sur tes joues. Heureusement que tu as mis du mascara waterproof pas vrai ? Cela t’évitera de tâcher le sweat de Nathan.

Tu restes ainsi lovée dans ses bras et…bon sang ce que tu t’y sens bien. En sécurité… Comme si le monde entier pouvait brûler autour de toi sans que cela ne t’atteigne. Une sensation que tu n’avais plus éprouvée depuis… Galaad. Une petite épine vient griffer ton cœur déjà endoloris. La sensation d’être protégée… Tu réalises en ce moment même que celle-ci t’avait désertée depuis un bon moment. Bien sûr que tu sais te défendre et tu ne t’es pas souvent sentie en danger ici, à Roanapur malgré tes mésaventures mais… Se sentir en danger ou se sentir protégée… Les deux sont dissociables selon toi. Et Dieu, que tu en as besoin. Des larmes silencieuses s’ajoutent aux premières, des perles de chagrin qui te sont dédiées cette fois. A toi. Juste toi. Toi, si dévouée aux autres, à la Ruche, à tes amis, à leurs opinions, asservie par tes propres exigences… Toi qui ne dois pas pleurer, toi qui souris et apportes le soleil à chaque fois que tes iris d’argent rencontrent le regard de quelqu’un qu’il soit humain, démon ou ange. Toi dont le cœur sensible tente malgré tout de protéger la flamme de la candeur qui s’y est lovée lorsque la Toute-Mère a choisi cette belle couleur blanche pour toi. Réalises-tu que tu arrives doucement au point de rupture Eva’ ? Tant de combats ont été menés et tant restent à venir… Des souffrances du corps, des souffrances du cœur. De la haine, de l’amour, de la tristesse, du bonheur. La vie parmi les humains n’est pas donnée à tout monde… Pourquoi penses-tu que vous subissez une telle préparation avant de venir sur l’île ?

Tout à coup, des doigts se glissent sous ton menton et viennent redresser ton minois, emportant tes iris anthracites pour venir les offrir au regard franc de Nathan.

- " Et si moi je te faisais une formation ? Ou une amie ? Valkyrie, chez nous est la meilleure de mon unité en pieds poings. Elle pourrait t'apprendre des trucs. Moi pareil. Mais plutôt au flingue. Au coutal. En close combat. Pour pas que tu perdes plus de monde. Qu’en dis-tu ? »

Tu bats des cils plusieurs fois, tes iris profondément perdues dans les siennes. Un léger sourire se dessine sur tes lippes. Voilà une idée charmante et amusante à la fois… Après tout, puisque tu t’ouvres sur ce qui est autorisé, pourquoi ne pas lui en dévoiler un peu plus lors d’un entrainement ? Sans doute sera-t-il très surpris par tes performances et cela t’amusera. Mais il pourra également t’enseigner quelques subtilités, quelques techniques qu’il a forgé sur le terrain en tant qu’humain. Il y a toujours quelque chose à apprendre n’est-ce pas ?

« C’est une excellente idée… »

Et tu ne bouges pas de ta position, suspendue à son regard tout comme le temps qui paraît retenir son souffle. Oh Evangéline… Vas-tu céder ? Est-ce une bonne idée ? Absolument pas. Mais tu en as terriblement envie n’est-ce pas ? Et puis, ce sera sans aucun doute la dernière opportunité que tu auras alors…

« Pardon… »

Tu ne peux t’empêcher de murmurer cette excuse avant de laisser tes bras venir s’enrouler autour de sa nuque, tes lèvres rosées capturant les siennes dans un baiser. Ton cœur s’emballe à une vitesse folle, il bat si vite et si fort… Le sang pulse dans tes veines et une vague de chaleur semble exploser aux creux de ton ventre, accompagné d’une décharge électrique qui vient lécher ta colonne vertébrale. Un baiser. Un dernier baiser. Pourquoi dernier ? Parce que tu sais que le policier ne partage pas tes sentiments. Tout simplement. Parce qu’il n’a pas l’air d’être du genre à se prendre la tête avec une relation amoureuse. Parce que sa profession l’a beaucoup abîmé et qu’il n’a probablement pas la tête à ce genre de choses… Pas d’une point de vue sentimental tout du moins. Tu n’ignores pas que Nathan possède un goût certain pour les jolies femmes, comme tout homme mais en ce qui concerne les émotions… Alors oui, tu te montres un peu égoïste et tu profites de ce baiser que tu lui voles. Tes lippes ondulant contre leurs semblables avec douceur et une pointe de désire. Tu n’approfondiras pas le baiser quand bien même tu en crèves d’envie… C’est déjà tellement difficile pour toi.. Oh Eva’…

Tu mets un terme au baiser après des secondes si longues et si courtes à la fois. Tes bras restent autour de sa nuque alors que tu poses tes iris dans les siennes, murmurant ces quelques mots.

« Ne t’en fais pas. Ça ne t’engage à rien… »

Tu inspires profondément avant de laisser s’envoler un soupir de soulagement mêlé à une forme de tristesse.

« C’est juste que j’en avais terriblement envie… Parce que tu me plais depuis un bon moment… »

Une pointe acérée vient griffer ton cœur palpitant tandis que tes bras quittent leur port d’attache et que ta fine silhouette se sépare doucement de son imposante stature. Comme s’il sentait qu’il devait venir te sauver, Michel s’empresse de te rejoindre et tu en profites pour t’accroupir à sa hauteur, gratifiant son encolure de tendres caresses.

« Je sais que tu ne partages pas mes sentiments, Nathan. N’aies crainte. »

Tes mains viennent se poser de part et d’autre de la tête de ton ami à quatre pattes tandis que tu te penches dans sa direction, appuyant ton front contre le sien, fermant les yeux.

« Nous pouvons rester amis. Je ferai la part des choses je te le promets. »

Oui… Avec le temps tu apprendras à ne plus penser à lui, ne plus t’imaginer à ses côtés au quotidien ou la sensation d’être dans ses bras. Tu apprendras à passer à autre chose. Parce qu’il n’est rien que le temps ne sache guérir. Tu ouvres les yeux et te relèves, faisant à nouveau face à l’homme d’honneur et de lois.

« Je ne vais pas t’embêter plus longtemps… »

Tu avises un rouleau de papier posé sur un coin de sa cuisine et t’approches de ce dernier afin d’en voler une feuille, portant cette dernière à ton visage afin d’en essuyer les vestiges humides. Si seulement tu pouvais être attirée par une personne…faite pour toi ? Nathan est différent oui mais… C’est une impasse à priori… Aimes-tu souffrir Evangéline ? L’on vient à se poser la question.

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Re: Quand le Ciel pleure Jeu 21 Déc - 4:37

Mh.
Là il était peut-être devenu TROP réconfortant. Putain Nathan, tu sais bien que lorsqu'une demoiselle pleure elle est vulnérable et va chercher la sécurité ! Oui mais hé ! D'habitude tu profites de cette vulnérabilité pour enchaîner sur une partie de jambes en l'air ! Mais le but, c'est de pas les revoir après ces femmes ! Là c'est Eva' !
Merde MERDE ! On fait quoi là ?!
Fallait s'en douter elle succombe à ton magnétisme charmant ! Mais. Mais c'est pas bon ça !
T'as pas envie de te faire servir un Cuba Libre par une serveuse qui crache dans ton verre parce que tu lui as fait un sale coup, nan ?
En plus elle sait où t'habites ! C'est le coup à avoir ses potes qui lui apprennent le katana qui viennent camper devant ta porte pour la venger !
... Pourquoi était-il si sexy ?
Que des emmerdes et des misscommunications.

La dernière fois, bien que surpris, il avait accompagné le baisé. Un peu pour s'y perdre. Un peu parce que c'était bon. Un peu par faiblesse aussi.
Mais là il ne pouvait pas.
Il avait un métier dangereux dans lequel il ne se sentait pas prêt à embarquer quelqu'un. Il n'avait pas le temps.
... Et puis c'était Eva' !
Celle qui se fait passer pour enceinte pour lui ramener de l'alcool à l'hosto !
Il y avait un monde dans lequel elle lui aurait plu. Mais ça restait dans ce monde.
Dans celui-ci, il se tournait plutôt vers des gens aussi auto-destructeurs que lui. Avec un grain.
Et pas de complication. Pas d'attachement. Juste du moment présent et chacun son bordel.
Eva' était du genre à viser la sérénité des beaux matins heureux avec les rideaux blancs qui flottent dans la bise d'été avec de la Chicoré le matin et des croissants allés cherché tout frais du boulanger avec un jus d'orange pour les enfants et la révision des devoirs avant de prendre le chemin du bus de l'école dans une ville où tout le monde chante 'Bonjour ! Bonjour ! C'eeeeeest le plus fou des romaaans !'

« Ne t’en fais pas. Ça ne t’engage à rien… C’est juste que j’en avais terriblement envie… Parce que tu me plais depuis un bon moment… Je sais que tu ne partages pas mes sentiments, Nathan. N’aies crainte. Nous pouvons rester amis. Je ferai la part des choses je te le promets. »

Elle n'est pas blessée.
Simplement triste que ça ne colle pas.
Nathan, lui ça lui retire une épine du pieds. A priori, pas besoin de faire des scènes et de rompre à grands cris. Paradoxalement, c'est presque plus compliqué que d'habitude. L'avantage d'être un salaud qui brise un lien, c'est que la dame se venge, elle te cogne, jure, injure, et tu peux te satisfaire de n'être qu'un étron véreux pour elle. C'est plus simple.
Là, elle comprend. D'une certaine façon ça fait un pincement au cœur.

Elle se redresse et va prendre un tissu pour s'éponger le visage.

« Je ne vais pas t’embêter plus longtemps… »

Elle est sur le point de partir avec le chien que le flic lui a acheté.
Habituellement il a le chic pour répliquer, mais là, elle lui a un peu coupé la chique.
Il n'y a rien à dire.

Alors il se contente de marcher à son gilet porte-plaque.
Est fixé sur la hanse de l'épaule droite, poignée vers le bas son fidèle couteau 5.11 CFK 4.
Le policier détache la lanière d'arrêt, et tire la lame noire de sa gaine. Prenant le dos de la lame, revient à la serveuse et lui fourre la poignée dans les mains.

- " Alors dépendamment de tes heures, tu me trouves un créneau de deux heures cette semaine. Tenue de sport. Je t'apprendrais comment ne plus perdre tes amis. "

Un moment de réflexion.
Puis lui pat-pat les cheveux blancs de lait.

-" Et qui serrer comme vrai mec ! Moi j'suis l'esclave de mon chien tu sais bien ! Mais je connais bien deux trois gars qui seraient prêts à faire la circulation pour avoir un rendez vous avec toi ! ... Ou des nanas, hein ? T'aimes un peu les femmes ? "

La dernière interrogation est posée avec même une pointe d'espoir dans la voix.
Quel genre de fantasme peut bien lui courir dans le crâne pour qu'il espère qu'elle s'intéresse à la gent féminine ?
Ou est-ce encore une blague ?
Au fond c'est ça avec Nathan. On ne sait jamais vraiment où s'arrête son naturel un peu sérieux badin, et où commence la blague qui n'a pas pieds sur terre...

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Ton cœur laisse un voile de tristesse se poser sur lui car tu t’es toujours accordé le droit de vivre tes émotions. Tu seras triste un temps puis tu passeras à autre chose. Comme à chaque fois que ton palpitant se retrouve égratigné. Michel te suit en direction de la porte et agite sa petite queue enroulée en signe de joie quant à la perspective de retrouver sa maison. Tu esquisses un sourire et lui adresses une petite caresse sur la tête avant de réunir ses affaires. Tu poses le sac vers la porte d’entrée et pivote doucement afin de faire face à Nathan. Il s’approche de toi, un peu penaud, comme s’il était désolé de ne pas te donner ce que tu aurais adoré. Tu laisses un petit sourire tendre venir habiller tes lèvres alors que tu captes son regard.

-Ne sois pas comme ça Nathan. Les sentiments ça ne se commande pas. Mais tu as intérêt à rester mon ami.

Et voilà qu’un petit rire malicieux s’échappe de ta gorge. Après tout, il n’y a pas mort d’homme. Il s’agit simplement d’une histoire qui ne naitra pas. Ton regard coule vers ta main lorsque le policier y glisse une lame. Tu te mords la lèvre inférieure et retient un sourire. Te donner ce couteau… C’est comme offrir une voiture télécommandée à un pilote professionnel.

-Merci. Je t’enverrai un message mais normalement je ne suis pas de service jeudi soir et vendredi matin je suis de repos. Du coup si tu n’as rien contre un entrainement nocturne, ça serait à ce moment là ?

Tu ne réponds pas quant  sa proposition de t’aider à trouver quelqu’un. Tu n’as jamais aimé lorsque c’est « programmé ». La spontanéité, c’est ce qui fait toute la beauté des relations. Après tout, ton amitié avec Nathan a démarré avec un quiproquo.
Tu t’avances d’un pas et viens déposer un baiser sur sa joue avant d’y apposer ta main pour une caresse délicate.

-Merci encore pour ton soutien Nathan.

Puis tu abaisses le regard vers Mimi.

-On rentre à la maison mon grand ?

Michel effectue un petit saut en guise d’excitation et tu ouvres la porte afin de lui permettre de te devancer. Tu quittes l’appartement et lances un dernier signe de la main à Nathan avant de disparaître à l’angle de la rue.

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