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Primerose
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Primerose
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Le 7 une fois. Le 7 deux fois. Le 7 trois fois. DING DING DING! We have a winner, ladies and gentlemen! Charlotte, une vieille dame confortablement installée devant sa machine à sous, se leva d’un bond, les bras en l’air, avec l’expression d’une victoire absolue. C’était son jour de chance! Gilbert tomberait des nus lorsqu’il l’accueillerait à la maison avec tout ce beau pactole. Il croyait que sa tendance à vouloir jouer n’était que des foutaises, et pourtant, ne croulait-elle pas sous la monnaie, là maintenant? Petite danse de la réussite en prime, elle démontrait également qu’elle avait de la flexibilité dans le bassin, malgré sa hanche artificielle!

Primerose ne put s’empêcher de glousser, tout bas, étant elle-même spectatrice de cet exploit relevant du pur hasard. Il était à parier que Charlotte allait être suffisamment stupide pour continuer de jouer, espérant ainsi gagner davantage que ce dont la chance avait bien voulu la gratifier. Petite âme en perdition qui s’empêtrait toute seule dans ses vieux péchés. Si la plupart des gens trouvaient cette scène d’une infinie tristesse, l’Aldagoon, pour sa part, s’en trouvait plutôt amusée. Le casino luxueux (situé sur un plateau rocheux qui donnait une vue impressionnante sur le lagon, Roanapur et les environs enchanteurs de l’île de Vanéa) était le lieu de corruption par excellence, lequel était d’ailleurs dirigé par certains démons notoires, pour qui connaissait l’existence des êtres surnaturels. D’ailleurs, le chef de gang Danijel Borislav, avait lui-même des parts dans cette industrie lucrative, alors il était à parier que certaines pièces privées étaient bourrées de Red Skulls. Cette dernière information ne réjouissait en rien la rouquine, mais bon... Elle allait surfer sur la vague et faire ce pour quoi elle était payée.

Vêtue d’une somptueuse * longue robe * d’un noir d’encre dont le textile recouvrait son bras droit et dénudait l’épaule gauche, Primerose était d’une élégance à tout casser tout en laissant la vulgarité aux oubliettes. Sa tenue moulait ses formes à merveille sans dévoiler sa poitrine et le tissu fendu remontait sur sa cuisse élégante, dévoilant suffisamment de peau pour attiser l’envie sans cultiver l’indécence. Ses pieds étaient chaussés d’escarpins scintillants et rehaussés de strass alors que des boucles d’oreilles en diamants véritables pendaient à ses oreilles, brillant de mille feux. Sa coiffure d’un roux incendiaire était remontée en un chignon élégant et son maquillage délicat rehaussé de ses lèvres rouges pulpeuses lui donnait des airs d’actrice Hollywoodienne.

Primerose semblait tout droit sortie de la haute société, apparence fort trompeuse considérant son emploi du temps et ses origines modestes. À son bras se trouvait un riche entrepreneur américain, M. James Wilder, lequel était venu à Roanapur en voyage d’affaires. Le fait que Primerose ait été mise sur sa route n’avait rien d’hasardeux. On lui avait délibérément demandé de s’occuper de M. Wilder, de le divertir et de rester à son bras lors de certains événements comme celui-ci. Le cas échéant, elle allait profiter du moment présent pour en apprendre davantage sur ce dernier et sur ses dernières acquisitions. Après tout, M. Eljiah Carlisle cultivait un grand intérêt pour ce genre d’investisseurs provenant d’outre-mer, lesquels représentaient d’incroyables alliés potentiels... ou futurs subalternes, dépendamment du point de vue de chacun. Mais connaissant le richissime golden boy, la deuxième option était la plus préconisée. Oh et devait-on préciser qu’elle serait doublement grassement payée? Par M. Wilder pour ses bons services ET par M. Carlisle pour ses bons services également.

Ainsi, elle suivait son client à travers le luxueux lieu de perdition monétaire, ses escarpins ornés de strass progressant pas à pas sur ce tapis de qualité supérieure alors que M. Wilder s’approchait d’une table de Black Jack. Le croupier fit un signe de tête en notant l’individu devant lui, invitant ce dernier à se joindre à la partie qui allait débuter. Tournant son regard couleur terre vers la catin, l’américain esquissa un sourire en sa direction.

- Wanna join in? Lui demanda-t-il avec un sourire amusé.

- No, thank you Mister Wilder. Black Jack is not my forte. But I do hope to bring some good luck upon you by rooting for you!

- Even if I do lose, I remain the luckiest men on earth to have such a gorgeous lady by my side!

Il la gratifia d’un clin d’œil séducteur ponctué de ce sourire sans équivoque. Oh elle avait une bonne idée des attentes de M. Wilder concernant la conclusion de la soirée. L’Américain n’était pas forcément l’homme le plus beau qu’elle ait vu, mais il n’en possédait pas moins un certain charme. Dans la quarantaine avancée, il avait les tempes grisonnantes et un début de calvitie. Malgré ses traits marqués par l’expérience de la vie, on ne pouvait pas non plus dire qu’il possédait une apparence repoussante, loin de là. Il était plutôt... cet average guy qui était plaisant à côtoyer et qui ne piquait pas trop les yeux. En revanche, en termes de tenue, il avait énormément de goût, portant un costume noir signé Yves Saint-Laurent d’un chic fou. La coupe était ajustée à la perfection, soulignant sa silhouette en V assurément entretenue. Le type devait faire du sport ou quelque chose comme ça.

Balançant un regard chargé de séduction en direction de son client de la soirée, Primerose nota le verre de whisky de ce dernier, lequel était maintenant affreusement vide. Wilder fit main-basse sur les cartes distribuées par le croupier, puis tapota doucement la table de Black Jack de son index. Pour sa part, la New-Yorkaise d’origine se pencha vers l’oreille de son compatriote d’Amérique pour susurrer quelques propos lui étant, bien évidemment, destinés.

- I can’t help but notice that you run out of drinks, Mister Wilder. Will you allow me to fetch another of these fabulous wiskeys for you?

- Oh, you’re such a dear, Primrose…

Et hop, un petit clin d’œil complice et la belle tournait les talons. Dans un déhanchement naturel, la vipère évolua parmi les nombreux convives, portant son regard émeraude sur la crème de Roanapur qui, visiblement, profitait des installations pour se payer une bonne soirée. En quête d’un serveur pour choper un verre, l’Adlagoon nota un individu à la tenue typique des employés du casino : pantalon noir, souliers cirés, chemise blanche et veston sans manche d’un rouge profond, presque rubis. Dos à elle, le type avait une longue chevelure noire rattachée à l’arrière de sa tête et tenait un plateau recouvert de flûtes de champagne. Oh certes, M. Wilder souhaitait un whisky, mais qui connaissait Primerose SAVAIT qu’elle avait un penchant très prononcé pour l’alcool doré et effervescent. Tendant gracieusement la main, elle s’empara de l’une des consommations... et hoqueta de stupeur en détaillant les traits dudit employé... Samaël?!! Dire qu’elle eut sursauté était un euphémisme. Jetant un regard tout autour comme si elle craignait qu’on ne le reconnaisse (franchement... c’était un réflexe ridicule), la beauté ramena un regard gorgé d’incertitude en direction de son ancien petit copain. Wait-wait-wait-wait-wait... il la suivait ou quoi?! Pour un regard externe, on aurait pu croire que la prostituée venait de voir un fantôme. D’ailleurs, le boo dont il la gratifia à la volée était tout à fait approprié.

- Qu-Qu’est-ce que tu fais ici? Souffla-t-elle alors qu’elle reprenait brutalement contenance, levant momentanément sa flûte en direction de James Wilder qui, d’ores et déjà, lui jetait un regard depuis sa table de Black Jack. À noter son air victorieux, il avait remporté une manche. Tu travailles? Ici? Depuis quand? Je ne m’attendais pas à te croiser ici... Elle prit une bonne rasade de son champagne, cherchant visiblement à retrouver contenance. Ne le prends pas comme ça, enfin!Puis, elle reprit, beaucoup plus bas pour que seul lui puisse l’entendre. J’ai l’habitude de te voir entrer en ces lieux avec des intentions très différentes que celles consistant à porter un badge d’employé, si tu veux mon avis. Elle désigna l’insigne qui trônait sur la poitrine de Crowley d’un mouvement de menton. Il était vrai que le Canadien d’origine était plutôt du style à braquer un casino plutôt que d’y bosser, peinard. D’ailleurs, ils savent que Thomas Henley n’est pas ton véritable nom? Évidemment, elle ne crierait pas l’information sur tous les toits, ne désirant en rien nuire aux intentions – quelles qu’elles soient – de son ancien petit copain. Moi? Je suis là également pour le travail. D’ailleurs, je venais quérir un whisky pour mon client. Merci pour le champagne!

Ponctuant l’homme à ses côtés d’un clin d’œil, la beauté incendiaire s’éloigna de ce dernier pour se diriger vers un bar tout aussi luxueux que le reste de l’établissement. Esquissant son plus beau sourire, elle passa commande pour son client, demandant un verre du meilleur whisky de la maison. Alors qu’elle attendait patiemment que la consommation lui soit versée, la jeune femme sentit une présence à ses côtés. Elle n’avait pas besoin de tourner la tête. Elle savait que c’était LUI. Son odeur, elle ne pourrait jamais l’oublier.

- Qu’y a-t-il, Thomas? Rétorqua-t-elle d’instinct, comprenant rapidement que Sam avait un truc à lui demander.

Notant d’emblée l’hésitation de ce dernier, la démone ne put, cette fois, s’empêcher de lui jeter un regard interrogateur. Depuis quand tournait-il autour du pot lorsque venait le temps de faire une requête? Enfin... c’était peut-être toutes ces années à être séparées qui étaient à l’origine de cette attitude étrange.

- Ça ne va pas? Qu’est-ce qu’il y a?

Cette fois, elle avait l’air un peu soucieuse... Ce qui n’était pas dans ses habitudes, elle qui se foutait de tout et de tout le monde, ou presque. Mais l’attitude de Samaël était carrément trop étrange pour qu’elle ne s’y attarde pas. Et voilà qui lui demandait de le suivre, qu’il désirait lui parler de quelque chose, dans un endroit plus privé. Primerose soupira.

- S... Erh... Thomas... Je travaille, je ne peux pas simplement abandonner mon client comme ça... Je risque gros et...

... Et il afficha ce regard de puppy presque suppliant auquel elle avait toujours eu du mal à résister. Ça... c’était de la manipulation et franchement, personne d’autre qu’elle ne s’y connaissait davantage en la matière. La prostituée soupira à nouveau et croisa les bras sur sa poitrine tout en jetant un regard en direction de M. Wilder, lequel était complètement absorbé par son jeu de hasard. Devant la résistance – même modeste – dont elle faisait preuve, Crowley semblait vouloir jeter l’éponge en prétendant qu’elle pouvait « laisser tomber » et retourner à ses occupations.

- Okay, okay! Quelques minutes, d’accord?

Esquissant à nouveau son plus beau sourire en direction du barman, elle lui fit la requête de porter le fameux whisky au riche investisseur américain, prétendant qu’elle avait une petite urgence de quelques minutes à régler. Puis, dans un mouvement de menton, elle fit signe à son ex de lui indiquer le chemin à emprunter, prête à le suivre où bon il lui semblait. Le duo traversa la grande pièce principale de l’établissement de jeux, puis l’homme poussa une porte menant à un couloir d’ordinaire emprunté par les employés. L’endroit était calme et, une fois la porte fermée, on pouvait entendre les convives en sourdine.

- Qu’est-ce qui se passe, bon sang, tu commences à m’inquiéter...

Il tournait autour du pot. Encore et toujours. Puis il se décida enfin à mettre la table sur ce qui le taraudait vraiment. Une... Une mise en garde? Contre quoi? Papillonnant des paupières, la belle tentait de lire entre les lignes de cette hésitation débordante dont faisait preuve l’humain qui, visiblement, était taraudé à l’idée de parler. Il avait surpris trois individus au comportement étrange, dans l’une des pièces de l’arrière-boutique du casino. Des types qui, visiblement, planifiaient un coup, parlant de chasse aux créatures démoniaques ou autres lubies du genre... Pour dire vrai, cette information fit tiquer la belle qui, malgré tout, put garder un air complètement impassible. À priori, son vis-à-vis semblait croire que ces types étaient cinglés et risquaient d’attaquer les convives de cette soirée pour une cause complètement farfelue du genre sectaire.

- T’es sérieux? Franchement, les gens regardent trop la télé... Rétorqua-t-elle avec un air un peu excédé. Après, les théories du complot prennent tellement de places sur les réseaux sociaux... faut pas trop s’étonner de ce genre de comportements...Et on est à Roanapur, soit aucunement l’endroit le plus sain au monde, si tu veux mon avis...

Il leur avait dérobé un truc. Un objet qui semblait valoir un bon pactole, mais qui, par son apparence générale, était un peu inusité. Sourcils froncés, la beauté observa son compagnon plonger une main dans sa poche et ressortir une superbe montre de poche dorée de style vintage, presque steampunk. Une véritable beauté, il fallait l’admettre.

- Oh! So gorgeous! S’exclama-t-elle, tendant la main pour soupeser l’objet. Tu vas surement pouvoir en tirer un bon...

Dès l’instant que ladite montre de poche entra en contact avec la peau de sa paume, Primerose sentit une étrange décharge lui parcourir l’épiderme et crépiter près de son échine. Elle connaissait cette sensation! À force de côtoyer certains êtres éthérés, elle finissait par reconnaître cette énergie qu’elle pourrait, à la limite, qualifier d’agressante. Enfin, il lui arrivait parfois d’avoir des doutes lorsqu’elle était face à face avec un emplumé, mais l’énergie brute qui émanait de cet objet était sans équivoque : ça appartenait à un ange, lequel venait à peine de se faire dérober son bien, à en croire Samaël. La décharge avait été telle que la jeune femme en avait hoqueté de stupeur et avait échappé ladite montre. Heureusement, le voleur avait des réflexes de feu put rattraper son bien à la volée, avant que le tout ne s’écrase bêtement au sol.

Le cerveau de Primerose fonctionnait à cent milles à l’heure... Si ces individus étaient des anges et qu’ils décidaient de chasser du démon ce soir... Oh bon sang, il y avait plusieurs représentants de la race Aldagoon présents ce soir, à commencé par elle. Franchement, ces poulets divins allaient vraiment faire une telle bêtise, alors qu’autant de simples humains traînaient dans les environs? Après, pourquoi s’en étonnait-elle? Devait-on lui rappeler les événements du centre commercial La Visitation, où un ange cinglé avait ouvertement pris d’assaut la population et montré à tous sa véritable nature en dévoilant ses ailes? Ma foi, les séraphiques devenaient de plus en plus pourris du ciboulot...

- Tu dois te débarrasser de ça... Souffla-t-elle d’un air terriblement sérieux en direction de son ancien amoureux. Sam, je suis très sérieuse. Ne garde pas cette montre sur toi. On ne sait pas de quoi ils sont capables, enfin, elle en avait une petite idée, quand même, surtout si on supposait qu’elle puisse être complice, et je suis prête à parier que le propriétaire de cet objet voudra le récupérer à tout prix...

Gravé à l’endos de la montre, directement sur le métal, se trouvait les écriteaux : Benedictus vera regina, summa dea... Bénie soit la véritable reine, suprême déesse... Mais Samaël ne parlait pas latin, pas vrai?

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Samaël Crowley
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Sam était aux anges. Le royaume de la haute à lui tout seul! Enfin. C’était bien entendu au sens figuré du terme. Ah, il savait que les Red Skulls traînaient - pas mal? - dans les coins sombres, mais il avait de forts doutes sur le fait d’être amené à côtoyer la gueule de ceux avec qui il avait déjà croisé le fer quelquefois au Sins District. De toute façon, dépourvue de la moindre trace de fond de teint blanc, mais d’un très légé contour noir pour les yeux ornés de lunettes, Samaël se savait pratiquement méconnaissable. Il portait une chemise blanche et de qualité moyenne surplombée par un veston sans manche d’un rouge, heureusement dans sa palette. Son pantalon noir était à sa sauce. Il ne fallait tout de même pas exagérer. Grâce à la ceinture sobre qu’il portait autour de la taille, la qualité visuelle de l’ensemble était atteinte à la baisse. Et que dire des chaussures? Totalement démodées, mais visiblement toujours de mise pour les employés d’ici. Après tout, il ne fallait pas mieux paraître que les invités, autrement, malgré leur portefeuille bien garnis, les papis se sentiraient vite intimidés par tant de style - et de beauté -. Oh certes, ce n’était pas un parfait fiasco, mais c'était suffisamment significatif pour que Crowley ai choisi d’ajouter quelques suggestions dans la boîte à idée de manière anonyme concernant la qualité vestimentaire des employés, ainsi que quelques autres propositions pour le plaisir de la chose. Ici, c’était le magnifique Casino de la J. Belfort Avenue et on aimait montrer qu’on était bien plein de fric! Pour le voleur, c’était l’endroit rêvé pour faire du repérage.

À vue d'œil, Samaël n’avait aucun mal à pouvoir imaginer le reste du contenu d’un coffre, rien qu’à voir la qualité ainsi que la rareté des apparats que portaient certaines convives. Il n’avait bien souvent qu’à tendre l’oreille et esquisser quelques sourires ici et là pour berner la plupart d’entre eux. Après tout, il ne comptait pas faire main basse sur la majorité des objets qui suscitaient sa convoitise cette nuit. Les vols, il comptait les commettre d’ici les six prochains mois, tout au plus. Oui, oui, carrément! Rien ne servait de se presser et de laisser les autorités le coincer trop aisément rien que parce-que le mot patience ne faisait pas partie de son vocabulaire…

Tels des paons, les hommes déambulaient dans leur costume le plus onéreux auxquels ils ajoutaient de magnifiques boutonnières dorées serties de pierres précieuses. Ils arboraient avec fierté leurs bagues diverses de confréries de biens nantis, ainsi que tout autre ornements qu’ils garderaient à l’abri des regards en temps normal. Les femmes, c’était ses favorites. Elles jubilaient à porter leurs apparats scintillants de milles feux et n’hésitaient pas à les dévoiler d'avantages, advenant qu’on les complimente rien qu’un peu sur leur tenue de la soirée. Faisant virevolter leurs cheveux, réajustant leur robe, gloussant… Les belles ne se faisaient plus très méfiantes dans cet univers où les renégats comme lui ne traînent pas. Ou peu.

Oh oui. Samaël Crowley faisait du lèche vitrine.

Quoi qu’il en soit, le cleptomane qu’il était, ne savait résister bien longtemps. Ses doigts habiles avaient réussi à se glisser dans la poche du veston d’un homme qui était trop concentré à discuter à voix basse avec ses confrères qui venaient tout juste d’arriver. Si normalement il n’aurait pas été vers eux, c’est en déambulant à travers la masse de clients que ces derniers le frôlèrent. C’est là que son regard couleur atypique accrocha sur un petit scintillement. Une douce couleur chaude, hurlant pour son attention au creux de cette poche où quelques miettes de petits fours s’y étaient engouffrés. C’était un artefact. Il le sentait.

Un regard circulaire dans les lieux tout en se retournant vers une jeune brunette qui frôlait à peine la jeune vingtaine en compagnie d’un homme qui pourrait être son grand-père. Un sourire, une flûte de champagne pour la belle et rien de moins qu’un Wray and Nephew pour monsieur. Un hochement de tête et il retournait vers le bar pour remplir de nouveau son plateau, incluant les quelques commandes qu’il avait mémorisées en route. Pour dire vrai, Sam ne pensait qu’à son petit butin dans la poche de son pantalon qui, à chacun de ses pas, cognait légèrement sur sa cuisse. Le temps se faisait interminable juste à l’idée de devoir attendre de finir sa petite tournée dans le but de s'éclipser et d’observer le tout plus en profondeur. Les caméras trônant ici et là, sans compter les quelques gardiens de sécurité, rendait la chose trop risquée. À travers ceux-là, il savait aussi que des « clients mystère » rôdaient ici et là. Bien que l'on surveillait davantage ce qui se passait sur les tables de jeux, Sam connaissait ses limites : il avait beau poser un regard calculateur sur tout, il n’appréciait pas particulièrement progresser en zone grise trop longtemps lorsqu’il était question de risquer de nouveau la prison… Son mouvement calculé, c'était une chose, mais se faire coincé parce-qu’on le verrait en « gros plan » sur une TV plasma sortir l’objet disparu de sa poche, peu de temps après avoir frôler l’homme, c’était trop novice pour qu’il tombe dans le panneau.

Ainsi donc, ce fut au bout d'un quart d’heure que Crowley réussit à se trouver suffisamment seul pour pouvoir observer les traits particuliers de l’objet qui avait capté son attention. Enfermé dans une petite cabine destiné à la gente masculine, le noiraud retournait l’objet avec fascination dans ses mains. Une chasse d’eau fut déclenchée, ce qui le força - encore une fois - à recouvrir nerveusement son butin de son autre main. Les regards curieux de fissures de portes de toilettes ne l’inspiraient même pas. La porte principale des lieux fut ouverte, laissant entrer une légère vague de murmures jusqu’à lui, puis sortir celui qui venait de déposer avec grande difficulté son étron de la semaine.

« Benedictus vera regina, summa dea… »

Peut-il lire à l’endos de la magnifique montre de poche qu’il tenait. C’était étrange car aucune autre information sur l’âge approximatif de l’objet n’était présente. Même sa construction lui semblait particulière. Vieillotte, mais novatrice à la fois. Pour dire vrai, Samaël n’était jamais tombé sur un objet aussi secret de d’une telle qualité. Pour lui, il était indéniable qu’il pourrait en tirer un maximum. Il se servit de son téléphone portable afin d’ouvrir l’application « traduction » et inscrire la phrase. Certes, sans être un pro du latin, il était en mesure de deviner ce qui était inscrit, mais il voulait malgré tout assouvir sa curiosité dans l’immédiat. Chose faite, il se fit songeur et engouffra cette fois la montre dans la poche interne de son petit veston. Doté d’une fermeture éclair, il savait qu'il n'y avait aucune chance de l’égarée et c’était parfaitement discret. Sortant enfin de la cabine, il hocha un bref coup de la tête en croisant le regard du vieillard qui prenait racine près des lavabos. Samaël nettoya ses mains tout en avisant son apparence avec un regard critique à travers le miroir et quitta la grande salle.

Bifurquant vers l’espace réservé aux employés tout en évitant à quelques reprises de se faire percuter par certains d’entre eux qui visiblement, ne savaient pas vivre sous pression, Crowley fit un détour vers les quelques salles réservés aux réunions et reconnut le timbre de voix qui résonna un bref moment en guise d’écho jusqu’à lui. C’était l’homme à qui il avait dérobé la montre. Était-il déjà au courant? Merde, merde! S’approchant davantage, il profita de la proximité d’un chariot contenant vaisselle et ustensiles fraîchement nettoyés, pour y saisir un plateau et tendre un peu l’oreille. Ces hommes n’avaient rien à faire ici - pas plus que lui -, puisque la section était fermée. Au premiers abords, le marginal fut un peu surpris de comprendre que le groupuscule de 6 hommes comptait préparer un coup. S’il crut à un vol, ce qui lui semblait logique… La suite des propos le fit glisser de plus en plus vers une théorie à la fois inquiétante et farfelue. Voulaient-ils descendre tout le monde, ou visaient-ils simplement quelques personnes dans l’assemblée?... Des démons. Si tout d’abord il put considérer ce mot comme une expression désignant certains haut placés, plus la conversation s’intensifiait, plus cela semblait réellement désigner ces créatures mythiques dignes des films d’horreurs. Selon eux, trop d’entre elles rôdaient ici même, parmi eux et il était temps de frapper dur et fort, afin de faire tomber quelques têtes importantes et blablabla… Des foutues zélés, quoi!

L’échange continuait, mais Samaël fut interpellé, ce qui bien entendu le força à retourner à ses principales fonctions. Que pouvait-il faire d’autre? Il ne comptait surtout pas aller voir les gardiens et leur mentionner une telle chose. C’était… Ridicule. Et si ce n’était qu’un délire, c’est lui qu’on enfermerait ne serait-ce que pour le reste de la soirée. Après, avec ce qu’il avait sur lui, il aurait des problèmes plus sérieux et dans tous les cas, il était hors de question de se séparer de son seul souvenir de la soirée! Groupe anti-peu-importe-quoi! Il allait s'éclipser d’ici en un rien de temps et basta. De toute façon, il avait vu suffisamment pour la soirée et jouer les lèche-cul c’était difficilement son truc. Il regarderait les nouvelles demain pour savoir à quel espèce de gang saugrenu ces louches, aux babioles mystérieuses appartenaient. Un plateau de coupe dans une main et l’autre soutenant un cabaret de petits fours colorés, Crowley avançait vers la sortie. C’est à cet instant précis que son regard se posa sur une silhouette gracieuse, soigneusement enveloppée dans un textile ébène. Sa jambe fine se dénudait délicatement à chacun de ses pas. Ses courbes, appétissantes, étaient retenues par, il en était sûre, des sous-vêtement carrément envoûtant... Ses cheveux flamboyants surmontaient son visage parfait. Un visage d’ange. Une bouche aux lèvres pulpeuses qu’il rêvait de goûter de nouveau. Samaël fondait à mesure que son cœur se serrait en une inquiétude qu’il avait envie de refuser de vivre.

-Fuck!

-Excusez-moi?!...

Répondit une vieille dame un peu outrée par les propos du serveur à ses côtés. Ouvrant un peu plus grand les yeux, Crowley se fondit en de rapides excuses et descendit légèrement les plateaux afin de les mettre à la hauteur de la cliente heureusement vite contentée. Ravalant un soupir de soulagement, Il se redressa et chercha aussitôt Erin du regard. Il ne savait franchement pas si ces hommes étaient sérieux… Démon ou pas, « Barney » ou pas, il ne dormirait jamais sur ses deux oreilles s’il savait que Bell se trouvait au Casino avec ces têtes brûlées cette nuit… Il était évident que cette dernière ne désirait plus rien de lui, sauf quelques coups de bassins à la volée dans une ruelle et sans plus. Ceci dit, le lien qui les unissait jadis restait ancré en lui et malgré le fait qu’il aurait souhaité pouvoir être aussi détaché d’elle que vis-à-vis de tous les autres ici, le clepto n’y arrivait simplement pas. C’est pourquoi il se trouvait déjà à deux ou trois pieds d’elle à peine, se retournant quelques secondes dans le but d’éviter de croiser le regard d’un des zélés-anti-démons qui passait tout juste entre lui… Et la principale concernée. Prenant au mieux contenance, Sam tourna les talons afin de faire face à la prostituée qui venait tout juste de se saisir d’une flûte de champagne. Comment avait-il su sans équivoque que c’était elle? Son parfum qui embaumait l’air tout autour de lui. À peine avait-elle daigné lui jeter un coup d'œil, qu’elle hoquetait de stupeur en reconnaissant ses traits et ce, malgré les lunettes à la Clark Kent.

-Boo. Ça, pour être surprise, elle en avait bien l’air. On dirait qu’elle avait vu un fantôme. Encore. Ne s’y ferait-elle pas? Lui non plus. Pas plus que la suite qui rehaussa ce goût bien amer qu’il avait dans la bouche depuis leurs tendre retrouvailles... Oulah! Désolée, l’habituée... Je te fais peut-être honte? Ne regarde pas les souliers, encore moins la ceinture. Tu vas vomir… Mais il faut ce qu’il faut pour payer les factures! Pas vrai? Évidemment qu’elle était en mesure de comprendre toute la portée de son sarcasme. Thomas Henley. C’était son nom de scène pour la soirée. C’était quoi celui de Bell, ce soir? Et toi, c’est quoi ton excuse?

Même s’il savait hors de tout doute qu’elle était ici en guise d’escorte pour l’un de ses gros pleins de frics, il voulait l’entendre l’articulier de sa propre bouche… Et c’est ce qu’elle fit sans la moindre hésitation. Comme ça. Comme si rien. Pire encore, elle ponctua ses propos d’un clin d'œil et tourna les salons. Le laissant planté là, bêtement avec ses plateaux presque vides entre les mains. Bon sang. Pouvait-il se sentir davantage insignifiant, en cet instant précis? Il en doutait fort. Qu’est-ce qui le retenait de se contenter de l’envoyer au diable et de quitter ce foutu endroit avec sa récolte? Il n’en avait pas la moindre idée. Sincèrement! Non sans avoir jeté quelques coups d'œil autour de lui, Samaël se fit violence et se dirigea lui aussi vers le bar où il déposa les plateau, puis se lança pour une seconde tentative d’approche vers la rouquine. Le prenant de court, cette dernière s’adressa à son nom de scène. Le ton qu’elle avait utilisé trahissait son agacement premier. Au fond, pouvait-il lui en vouloir? Il avait l’air d’un harceleur, ça en était gênant. Et si elle croyait qu’il inventait tout ça? Il ne savait étrangement pas s’il supporterait la chose venant d’elle, mais devant l’air soucieux qu’elle commençait à arborer, valait mieux qu’il se lance, mais…

-Pas ici. Viens avec moi. Je sais, c’est l…

Évidemment. Son client. Pourquoi est-ce que cela le dérangeait à chaque fois? Ce n’était pas comme s’il désirait absolument revoir la Erin Bell d’avant, mais il lui semblait qu’elle avait tant changée… Alors que pourtant, pas un seul petit préambule de patte d’oie ne semblait vouloir se creuser à ses yeux. C’était comme s’ils s’étaient quitté hier et qu’entre temps une énorme crevasse était apparue entre eux. Peut-être était-ce le fric. Après tout, ça changeait les gens et elle ne serait ni la première, ni la dernière… Mais risquer gros d'abandonner son client? Elle n’avait aucune idée de ce qu'elle risquait en restant ici. Il… Trouverait autre chose. Il ne voulait pas insister. Il devait aussi garder en tête qu’il ne savait pas quel était son contrat. Loin de là l’idée de lui attirer des problèmes.

-Je comprends. Laisse tomber. Désolée de t’avoir dérangée. Il inclina légèrement la tête en guise de salutation. Je vous laisse vaquer à vos occupations. J’ai terminé mon quart de toute façon… Milady.

Si déjà son cerveau cherchait un autre plan, il fut toutefois soulagé d’entendre la voix de son ex petite amie qui se ravisait. Pour dire vrai, c’était totalement le bienvenue! Peu désireux de se confier ici avec autant d’yeux et d’oreilles indiscrètes, Crowley invita Bell à le suivre dans le couloir menant à une sortie extérieure de l’autre côté de la grande salle principale. C'était un long passage un peu écho, qui leur donnerait malgré tout suffisamment d’intimité pour leur conversation à venir puisque ce dernier était uniquement utilisé pour la livraison et la cueillette de diverses marchandises durant la journée. La nuit, c’était non seulement verrouillé, mais - illégalement - barricadé. Si une fois les porte poussée et le duo fin seul le marginal hésita à se lancer, l’empressement évident de la belle eut bien vite raison de lui. Tant pis si ce qu’il dirait n’aurait pas de sens. Cela ne serait pas la première fois qu’on le prendrait pour un dingue! Bell, ceci dit, restait un sujet sensible pour lui. Le réaliser encore en ce moment même était assez désagréable en soi.

Il lui balança tout.

Elle avait l’air calme. Bien plus calme que lui. Le croyait-elle ou faisait-elle semblant? Pourquoi ne semblait-elle pas inquiète? Pour Samaël, les raisons qui poussaient ces types à vouloir faire un carnage n’avaient pas besoin d’avoir de sens. Le fait était que des hommes comptaient faire un carnage et qu’il semblait avoir une réaction excessive sur le sujet. Okey… Il n’était pas en Roanapur depuis belle lurette, mais il lui semblait que

-Des kamikazes anti-satans, ça court pas les rues… Si? En tout cas.. Je ne sais pas si c’est moi qui est devenu trop… Sensible… Il préféra jeter un coup d'œil vers la petite fenêtre de la porte menant à la salle principale, question d’éviter de perdre le fil dans ses belles prunelles. Mais je croyais que ça te ferait flipper un peu plus que ça… Tu crois que c’était que des paroles en l’air? Je t’avoue y avoir pensé, mais je ne sais pas. J’ai un doute. Un gros doute. Surtout que… Regarde. J’ai pris ça à l’un des hommes en question. Fit-il en fouillant à l’intérieur de son veston pour tendre en toute confiance sa trouvaille à Erin. C’est pas les idiots qui se baladent avec des objets du genre. C’est vraiment de la qualité. J’y ai jeté un œil rapidement. Peut-être une succession de père en fils, mais chose sûre, c’est pas du toc, loin de là.

Si la belle venait d'agripper l’objet, Crowley le rattrapa de justesse avant qu’il ne s’écrase tout bêtement au sol. Oh. Bon. Sang! Ça aurait bien été le comble de sa soirée! Jetant un coup d'œil bourré de questions à la délicieuse, il fut d’autant plus confus de noter ce changement total d’attitude la concernant. De l'indifférence à une réelle panique… Pour lui? Il fronça les sourcils et recula légèrement la tête en la dévisageant un moment la bouche à demi-ouverte. Non. Il n’y comprenait rien ce soir. L’avait-on drogué à son insu?! Tristesse…

-De quoi ils sont capables? Mais tu veux rire?! Je viens tout juste de te dire que je les ai entendu parlementer sur une manière efficace de réduire une population de démons dans le Casino ce soir même et tu sembles pas plus surprise que ça… Mais tu touches à peine un objet digne des plus grandes collections du monde - j’en suis sûre! Tu as vu la qualité des gravures?! - Et tu te réveilles enfin? Ensuite… J'allais de toute façon foutre le camp d’ici. Je n’ai pas l’intention de me faire coincer avec ça sur moi… Tu me prends pour qui… Je t’ai vue totalement par hasard… De toute façon, c’est un peu impossible de t’ignorer dans cette robe qui te va vraiment à ravir… Soit dit en passant. Il rangea la montre en sécurité, loin des mains maladroites d’Erin… J’avais pas envie de te laisser ici toute seule avec ces fous? Ton client saura te pardonner si tu as attrapé une gastro bien juteuse, j’en suis persuadé! Allez viens. On disparaît. Je ne te demande pas de me supporter, juste de sortir d’ici en toute sécurité… Après on va chacun de notre côté. Je te paye même un taxi si tu veux! Je sais que ce n’est pas le genre de bagnole de retour dans laquelle tu comptais t’installer et si sa peut te convaincre je verrais comment je peut rembourser tes dures pertes de la soirée, mais c’est tout ce que je peux t’offrir, désolée. Juste… Partons.

Valait mieux pour elle qu’elle ne lui fasse pas le coup du « tu n’as pas la moitié en une vie de ce que je serai payé en une nuit avec X ». Ce serait une claque au visage qu’il espérait ne pas avoir à subir. Il le savait! Pas besoin de le lui dire. Il y avait bien des choses qui lui passaient six pieds par-dessus la tête, mais visiblement, lorsque cela touchait cette ex petite copine qu’il crut morte dans un caniveau durant plusieurs années, on touchait là une corde sensible laquelle il n’avait pas été en mesure de couper. De brûler. Ou peu importe quoi.

Évidemment que son plaidoyer ne semblait pas la convaincre outre mesure. Enfin. Pas totalement. Si elle acceptait de sortir d’ici, elle désirait néanmoins en aviser personnellement son client. Entre-temps, il devrait se débarrasser de la montre. S’il se sentit bouillir et voulut répliquer à l’instant, Samaël se ravisa. De nouveau, il fronça les sourcils et jeta un coup d'œil vers la porte qui les séparait du reste des convives. Il fit quelques pas vers la consoeur qui, elle, menait à l’extérieur et avisa cette dernière. Ce serait ridicule de faire sonner l’alarme alors qu’il pouvait se débarrasser de ce petit détail en quelques secondes tout au plus. Encore plus ridicule de perdre du temps à aller faire ses « bebye » à son client. Un texto, non?! Même s’il eut toute l'envie du monde de simplement mentir et lui balancer qu’il se débarrassait de l’objet, son irritation générale l’en empêcha carrément.

-Erin… Tu sais, tu peux bien berner qui tu veux. Il lui jeta un coup d'œil par-dessus son épaule. Mais pas moi. Enfin, pas comme ça... Le marginal lui offrit un clin d'œil en haussant les épaules. Cet objet, je vais le garder. Pourquoi? Parce-que toi tu vas voir ton client et lui faire tes salutations alors que tu pourrais très bien lui envoyer un texto et foutre le camp illico. Ne viens pas me faire croire que tu n’es pas une pro là dedans. C’est juste que ça ne t’arrange pas. Je ne ferais pas de compromis pour toi. Je passe mon tour. Il avait un air qui se voulait renfrogné, mais en vrai, il mourrait un peu plus en dedans en lui parlant de la sorte. C’était peut-être nécessaire pour son propre bien à lui. Il n’en savait trop rien. Malgré tout, il choisit de lui faire dos et de se diriger vers la porte menant vers la salle avant de se confondre en excuses. Bon. Go.

Poussant la porte, Crowley sortit le premier. Il savait qu’Erin, en petite futée qu’elle était, ne prendrait pas le risque qu’on les voit sortir tous les deux d’un petit coin sombre. Somme toute, pour le moment, cela lui convenait. Son regard balaya la pièce de manière discrète à la recherche de tout comportement particulier. Rien. Il cherchait même le groupuscule à saveur vaticane hystérique dans les parages. Non plus. Hum. Sans plus attendre, il déambula à travers la pièce avec prudence, jetant un coup d'œil vers Bell qui venait à son tour de se présenter dans la place comme si rien. Cette dernière, comme convenue, se dirigeait vers son client qui semblait passer un excellent moment à la table de jeu. C’est à ce moment qu’on l’interpella.

-Un perrier. D’instinct, Sam se retourna et se trouva face à face avec l’un des hommes sans doute bon pour l’asile. Fort heureusement, ce n’était pas celui à qui il avait volé la montre… Oh? Peut-être êtes-vous en pause? Si je puis me permettre. Il lui tendit la main. Alendor Danisil. Cela me conviendrait, puisque, d’or et déjà que je ne fait jamais une telle chose, j’étais désireux de voir si vous étiez ouvert à une possibilité d’emploi? Oh!

Il battit l’air de la main après avoir tous deux échangé une poignée solide, puis gloussa de bon cœur. Crowley le dévisageait sans trop de gêne. C’était plus fort que lui. De toute façon, qui ne le ferait pas avec une telle approche? Il refusait de jeter le moindre regard en direction d’Erin. Peut-être avait-il des doutes sur le contenu de sa poche et qu’il ne cherchait qu’à le rendre nerveux. Grand bien lui fasse… À la limite, cela permettait au cleptomane de pouvoir chercher à deviner ce que pouvait contenir chaque plis de vêtement de son interlocuteur. Voire en savoir plus sur ces intentions de la soirée? Où diable étaient les autres?! Il espérait que la prostituée ne se laisse pas tentée à venir le rejoindre et qu’elle filerait malgré le fait qu’il soit un peu plus retenu que prévu.

-C’est surtout pour une soirée dans ma résidence personnelle. J’ai vu que vous étiez habile avec vos mains… Oupsi? Et que vous semblez avoir une bonne expérience avec la clientèle, pour travailler ici monsieur… Henley? La prononciation est-elle correcte?

Il voulait rire, pas vrai? Cet homme lui puait au nez et il n’arrivait même pas à savoir pourquoi, outre le fait qu’il l’avait entendu prévoir un coup pour ce soir. De plus, il lui proposait, comme ça, un emploi avant de faire un massacre? Bon sang. Peut-être le prenait-il pour un cornu?! Il retint un gloussement de justesse. Gardant son sérieux au mieux.

-Oui, oui. C’est comme ça. Pardonnez-moi monsieur Danisil, mais mine de rien, je suis un petit serveur très occupé. Mon horaire au Casino me convient…

-Mais vous refusez sans même savoir le salaire proposé et quand cela sera! Vous savez vous faire désirer, à ce que je vois… Quel serait votre prix? Parlons uniquement pour parler...

Ou pour le retenir? Il remonta ses lunettes factices sur son nez. Et s'il se contentait de quitter les lieux en hurlant et en courant?


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Primerose
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Il n’allait pas RÉELLEMENT garder ce truc sur lui, pas vrai? Cet objet – aussi sublime fut-il – émanait une aura si angélique que la belle en eut un frisson dans le dos. Où avait-il trouvé ça? Directement dans le cul d’un poulet divin? Les préférences sexuelles de Samaël ne la regardaient pas, mais franchement, il aurait pu jeter son dévolu sur un autre genre d’individus! D’ailleurs, l’expression soucieuse de la démone ne passa en rien inaperçue puisque soudainement, le principal intéressé la dévisagea avec un soupçon d’irritation.

Ouais, il les avait entendus parlementer sur la façon de réduire la population de démons... Mais malgré tout, il n’avait AUCUNE idée de ce qu’il en retournait. Même pas un tout petit peu! Il devait croire qu’il s’agissait d’une poignée de cinglés ou de complotistes à la con, prêt à tenter un simple coup terroriste pour prouver un point beaucoup trop loufoque pour être vrai... Or, c’était beaucoup plus que ça. Et le timbre de la voix de Samaël était acerbe, le genre de truc qui ne lui allait pas du tout, soit dit en passant... Dire que Primerose était de glace devant ce débordement de mépris était erroné : son cœur s’était serré bien malgré elle au même rythme où la pression de ses mâchoires grandissait. Bon après, il avait toutes les raisons du monde de lui en vouloir... Cela dit, elle était très près de l’envoyer paître, son ego démesuré n’acceptant en rien cette attitude (même justifiée) qu’il employait à son égard.

Un peu trop irritée à son tour, la rouquine n’écoutait qu’à moitié les propos de son compagnon du moment (faisant fi des compliments qu’il venait de lui balancer), mais put néanmoins capter l’essentiel : il attendait d’elle qu’elle foute le camp comme une bonne petite fille, proposant même de lui payer un taxi pour la raccompagner chez elle.

- Aux dernières nouvelles, j’ai encore les moyens de payer pour mon propre transport, merci... Marmonna-t-elle, de mauvaise foi.

Il ne releva pas. C’était mieux ainsi, pour dire vrai, autrement elle aurait fait preuve d’acidité en sa direction et, avouons-le, aurait empoisonné encore davantage ce restant de lien qui subsistait. Après, elle ne pouvait prendre à la légère les avertissements insensés qu’il lui avait servis, sachant pertinemment qu’une attaque angélique n’était absolument pas improbable dans ce lieu de perdition. D’autant plus que cette montre de poche témoignait à elle seule de leur présence... Mais pourquoi tenter une offensive aussi directe? Certes, le casino était sous le joug aldagoon, mais la plus grande proportion des convives était d’origine humaine... Pourquoi enfreindre l’omerta juste pour éliminer une poignée de démons? Ça lui échappait complètement... Ou alors, leur stratagème était beaucoup plus subtil qu’elle ne le croyait initialement...

Bras croisés sur sa poitrine et mâchoire serrée, la démone se racla la gorge pour retrouver contenance. Il était HORS de question qu’elle ne témoigne de la moindre faiblesse devant cet ex qui avait ce talent – bien malgré lui, devons-nous le préciser – de l’atteindre dans ses émotions avec autant de précision. Son petit cœur était douloureux en ce moment, ce qui la poussait à se refermer comme une huître... Réflexe à la con.

- D’accord, je vais quitter le casino, concéda-t-elle après évaluation de la situation. M. Carlisle ne lui en voudrait pas de quitter son poste si son intégrité physique était en jeu, de toute façon, une clause à cet effet figurait sur leur contrat de partenariat. Mais pas sans minimalement en informer mon client de vive voix. La politesse existe encore de nos jours, soit dit en passant... Parce que non, texter une pseudo gastro juteuse n’était pas une option quand venait le temps de poser un lapin à un client influent et très riche. Profites-en pour te débarrasser de ça, pendant que tu y es. Tu peux ne pas me croire, mais cet objet ne va t’attirer que des ennuis... Mais après, je suis mal placée pour te dire quoi faire, n’est-ce pas?

Oh elle avait bien capté ce froncement de sourcils désapprobateur qu’il venait de lui balancer. Il n’appréciait pas son ton ni ses propos, n’est-ce pas? Et bien, elle ne faisait que refléter sa propre attitude méprisante qu’il lui balançait depuis que leur route s’était croisée sur cette damnée île. Bon après, il ne fallait pas oublier de préciser que Primerose avait carrément détruit le pauvre cœur de cet ex qui n’avait été que bienveillant à son égard... Mais la démone était trop orgueilleuse pour même accepter que cette attitude venimeuse ne soit en fait que simplement justifiée par sa disparition 10 ans plus tôt.

Samaël passa devant elle, puis lui jeta un regard, par-dessus son épaule. Un brin provocateur, il osa même prétendre qu’elle ne pourrait en rien le berner, surtout pas en ce moment. Il allait faire fi de ses recommandations et garder cette montre de malheur. C’était désormais au tour de la prostituée de froncer les sourcils de désapprobation alors qu’il lui balançait cette vanne bien assumée au visage, lui reprochant sans le moindre détour sa disparition de jadis. Oh, il avait raison de lui en vouloir pour ça, elle pouvait le comprendre (même si ça l’énervait de l’admettre). Mais elle commençait à en avoir marre de son attitude de merde, surtout qu’elle SAVAIT que cet objet pourrait effectivement lui attirer de nombreux d’ennuis inutiles.

- Fais ce que tu veux. Mais tu ne pourras pas prétendre que je ne t’ai pas avisé, cette fois Rétorqua-t-elle d’un ton dur et froid. De marbre devant ses propos acerbes, Samaël s’était contenté de lui faire dos pour se diriger vers la porte qui les séparait du reste de l’assemblée. Je t’informe tout de suite : ne m’attends pas à l’extérieur. Je vais me débrouiller par moi-même, exactement comme je l’ai toujours fait jusqu’à présent.

Belle façon de lui dire qu’elle n’avait pas besoin de lui. Crowley sortit, complètement imperméable à ses propos. Depuis quand s’était-il métamorphosé en statue de glace? Enfin, elle supposait que ces dix dernières années avaient fait de lui un homme complètement différent, ce qui était somme toute normal...

Sa respiration s’accentua malgré elle et sa gorge se serrait sans qu’elle puisse se contrôler. Les larmes aux yeux, Primerose se maudissait pour sa sensibilité inappropriée du moment. Pourquoi était-elle si affectée par cet échange? Elle était une femme forte, indépendante. Elle n’avait pas besoin de ce bon à rien de Samaël dans sa vie... Elle se débrouillait très bien, non? Pourtant, son cœur était douloureux. Portant une main sur sa poitrine, elle tenta de calmer le rythme de sa respiration et déglutissait difficilement pour ravaler ses larmes qui menaçaient de ruiner cet élégant maquillage qu’elle avait mis de tant de temps à perfectionner. Non, il n’allait pas la faire pleurer ce bougre! Il en était hors de question! Fermant les yeux quelques instants, la beauté s’efforça de se ramener au calme, ce qui, fort heureusement, fut une réussite cette fois.

Samaël n’était rien pour elle. Qu’un ex qui avait été malmené par sa propre couardise, certes, mais c’était un simple souvenir du passé. Enfin... tentait-elle de se convaincre, du moins. Elle enferma ses émotions dans un recoin de son cœur, puis referma le tout à double tours, prétextant mentalement qu’elle aurait bien du temps, un jour, pour vivre pleinement ces dernières... Mais pas maintenant. Elle n’avait pas le temps ni l’envie de pleurer, elle devait retrouver son client et quitter en douce ce casino qui – si elle se fiait au voyou – deviendrait rapidement un endroit de pur chaos.

Gardant le focus sur la tâche à accomplir, Primerose ouvrit ses magnifiques prunelles vertes, puis se dirigea vers la porte avec beaucoup plus d’assurance cette fois. L’air de rien, la belle s’engagea dans la pièce principale (tout en évitant Crowley du regard) puis repéra son client qui, visiblement, avait beaucoup de chance aux jeux du hasard ce soir. Tout sourire, l’aldagoon incendiaire arriva à sa hauteur, posant une main gracile sur son épaule solide. En guise de bienvenue, l’Américain prit la dextre de la prostituée et posa ses lèvres sur ses doigts effilés.

- I’m glad to see that luck is in your favor tonight, Mister Wilder! Gloussa-t-elle, charmeuse. Are you having a pleasant evening, sir? If you allow me, I will go straight to the point with you. Unfortunately, I must take my leave. I just had an important phone call from the hospital : my sister had an accident. I hope you won’t be mad at me for leaving you, but be assure that it is an important matter. It is require that someone must be by her side and she has nobody else but me…

Si à priori elle eut craint qu’il ne soit furieux par son départ, la rouquine fut surprise de le voir plutôt compréhensif de la situation. Visiblement, ses victoires consécutives l’avaient mises dans une très bonne disposition et il semblait plus attiré par les jeux de hasard que la réelle compagnie de Prime, tout compte fait. Malgré tout, la jeune femme clarifia certaines modalités, confirmant au richissime entrepreneur qu’il n’aurait pas à débourser les frais de leur soirée au casino et lui suggéra même de contacter une nouvelle escorte pour être à ses côtés, ce soir. Alexia ferait très très bien l’affaire... et étant humaine, il était peu probable qu’elle soit une cible pour les poulets divins.

Une fois le tout réglé, la beauté salua chaleureusement M. Wilder d’une bise de politesse, puis se détourna. Dans son déhanchement naturel, elle évolua à travers les convives, passant devant Sam qui, de toute évidence, était en discussion avec un individu pour qui elle n’avait aucun intérêt. Passant l’entrée principale du casino, la catin glissa une main dans son sac à main et dégaina son téléphone portable. À l’extérieur, le ciel était d’un noir d’encre, sans lune. La brise provenant du lagon pouvait se faire sentir et pendant un bref instant, l’aldagoon femelle s’extasia de la vue que ce plateau rocheux offrait sur la montagne, la ville et ledit lagon bleu océan. L’endroit un peu reculé était carrément sublime et, en d’autres temps, elle aurait apprécié pouvoir en profiter davantage. Le stationnement rempli à craquer était illuminé par de nombreux réverbères et l’enseigne du casino brillait de mille feux. Sa soirée était gâchée... quel dommage.

Composant le numéro de la compagnie de taxi, la jeune femme donna sa position à la répartitrice, puis rangea de nouveau son téléphone dans son sac à main. Tiens... n’y avaient-ils pas des voituriers, à son arrivée? Pourquoi aucun employé du casino n’était-il présent à l’extérieur? Sourcils froncés, la rose incendiaire jeta un regard dans les environs... quand un jeune homme jaillit depuis le flanc du bâtiment, vêtu du costume officiel porté par le personnel du casino, avant de s’excuser prestement de son absence. Visiblement, une urgence l’avait retenu...

- Désirez-vous que j’aille quérir votre voiture, madame? Fit-il en s’approchant d’elle, sourire courtois aux lèvres.

- Oh, non, vous êtes gentil. J’attends un taxi...

Un frisson lui parcourut l’échine. Elle connaissait cette sensation : le genre de sixième sens qui s’activait dès qu’elle était en présence d’une créature surnaturelle. D’ordinaire, elle réagissait de cette façon surtout en présence des emplumés... À force d’en côtoyer, son corps avait fini par reconnaître la force de leur aura. Ramenant toute son attention sur le nouveau venu, Prime plissa des yeux, détaillant ce dernier : visiblement très jeune (pas un poil au menton tiens!), il avait le teint albâtre, des yeux d’un bleu presque éthéré et une chevelure d’un roux éclatant. Il était beau. Trop beau pour être naturel. Divin, même. Son sourire aux dents parfaitement blanches s’accentua naturellement alors qu’il devinait chez elle une forme de compréhension naissante. Il savait. Elle savait. Ils savaient tous les deux, c’était plus qu’évident.

- Shit... Siffla-t-elle entre ses dents serrées, soupesant adéquatement à quel point elle était embourbée dans un merdier qu’elle n’avait pas vu venir.

Un simple mouvement de recul fut sa seule réaction. Un bruissement se fit entendre derrière elle, comme un battement d’ailes assurément imprudent. Elle n’eut aucunement le temps de pivoter sur elle-même qu’on la saisissait par l’arrière, plaquant une main sur sa bouche avec férocité. Le simple contact de la peau de son agresseur contre la sienne fit exploser son sixième sens, lui confirmant dans une crainte toute nouvelle qu’elle avait vu juste quant à la nature de ses agresseurs : des enfants de Sullustéhan. Le terme enfant était d’ailleurs bien choisi, puisqu’ils semblaient briller par leur jeunesse (et probable inexpérience) et vivacité. Primerose hurla, mais le timbre de sa voix fut atténué par la paume brutale qui lui couvrait la bouche et une partie du nez. L’autre bras de son assaillant lui enserra le corps avec une force surprenante et, en un clin d’œil, le voiturier fut sur elle.

- Frère, vers le côté du bâtiment! Nous en profiterons pour nous débarrasser de l’autre corps par le fait même... Souffla le rouquin qui ouvrit la marche en s’enfonçant dans l’ombre du casino, à gauche du bâtiment.

L’autre corps?!! Ils avaient donc déjà du sang frais d’adlagoon sur les mains?! Cette révélation choc et bien révélatrice du sort qui l’attendait eut pour effet de lui inculquer un flot d’adrénaline découlant directement de la peur. Se débattant comme une furie en panique au point de faire valdinguer ses magnifiques escarpins dorés dans le processus, la rouquine semblait donner bien du fil à retordre à ce poulet presque juvénile qui grognait sous l’effort. Après tout, ne disait-on pas que les démons possédaient une force et une endurance hors-norme? Primerose n’échappait pas à ce fait, bien qu’elle n’eut pas la moindre fibre guerrière en elle. Néanmoins, son assaillant divin semblait avoir du mal à la contenir. Dans la force du désespoir, la créature infernale ouvrit la bouche et mordit voracement la paume de l’ange toujours sur sa bouche, sentant un flot sanguin envahir sa cavité buccale au même moment où ce dernier hurla.

- LÂCHEZ-MOI!!

- Cette ignoble créature m’a mordu! S’exclama l’ange après avoir relâché la bouche de sa victime dans un geste instinctif.

- Je t’avais dit de porter des gants! Mais quelle erreur de débutant... Canuel va être furieux! Grogna le rouquin qui s’approcha avec la rapidité d’une bourrasque pour prêter main-forte à son frère d’armes. Il va encore nous rabrouer les oreilles avec ses grands principes, bon sang...

Un éclair lumineux confirma à la catin que son vis-à-vis avait une arme blanche en main. Oh-oh... ce n’était pas bon signe. Malgré tout, poussée par son instinct de survie, la démone profita de la proximité du voiturier pour lui cracher le sang angélique qu’elle avait en bouche directement dans les yeux, à l’instar d’une vipère furibonde. Jurant grossièrement (du moins, pour un emplumé), le jeune guerrier porta une main à son visage pour débarbouiller ses globes oculaires. Pendant ce temps, l’assaillant qui maintenait Primerose, furieux à son tour, tira sur la jeune femme de toutes ses forces pour la faire basculer vers le sol afin de mieux la maîtriser. Le dos et l’arrière de la tête de la catin heurtèrent violemment le sol, lui vidant les poumons dans le processus. Une claque fulgurante lui heurta la joue droite, lui faisant voir des étoiles.

- Non, non, lâchez-moi!! Vous êtes complètement tarés!!
Couina-t-elle en se débattant comme un chat sauvage prit dans un piège.

Son sac à main... Elle avait traîné une fiole de cyanure prise depuis sa réserve cachée dans son petit appartement aux limites du Sin District. Pourquoi traînait-elle ce liquide redoutable? Simplement pour se protéger, en cas de pépin. Depuis les événements de La Visitation et les nombreuses attaques dont elle avait été la cible, Primerose était devenue plus paranoïaque. Si d’ordinaire elle traînait son aiguillon (parfois trempé dans l’un des redoutables poisons qu’elle collectionnait) avec elle, cette soirée était moins appropriée pour le port d’une arme blanche, faute de pouvoir la cacher adéquatement sans se faire prendre. Alors qu’un si petit flacon pouvait se dissimuler sans le moindre souci... Or, elle devait pouvoir mettre la main sur ce dernier pour pouvoir en faire usage! Suffisait d’en enduire ses griffes et... et...

Une main se plaqua sur sa gorge, coupant l’air qui y passait. L’ange, au-dessus d’elle, était furieux, mais conservait un air glacial, telle une statue de marbre dénuée de la moindre émotion. Une douleur vive se fit sentir sur le flanc de la belle alors qu’un couteau venait de mordre ses chairs cruellement. Fort heureusement, elle se savait dotée d’une capacité de régénération hors-norme (merci à ses gênes démoniaques), mais la douleur n’en était pas moins violente. Et puis... un coup ou deux pouvaient être encaissés, mais plus que ça, ça devenait très risqué.

Dans la panique, elle chercha du regard un objet susceptible d’être utilisé comme arme... mais au lieu de ça, elle vit plutôt une troisième silhouette se dessiner dans l’ombre, derrière l’ange rouquin qui observait la scène avec mépris...

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I'm bulletproof, nothing to lose
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Fire away, fire away
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-Bah c’est que pour commencer, il faudrait voir pour combien de temps, approximativement vous auriez besoins de mes services. Une soirée, ça peut commencer à 16h, 17h, 18h,... Vous voyez le genre? Puis c’est assez similaire pour la fin. Après, il faudrait savoir si je dois porter des habits particuliers. Si je dois les débourser de ma poche, etc. Il remonta un bref coup ses lunettes de son index, s'efforçant par ce mécanisme à ne pas poser son regard sur Erin qui passait devant eux pour sortir. Ah! Mais suis-je bête! Au lieux de parler « affaire » dans l’immédiat et avec mes questions, tout en ne sachant sincèrement pas quel serait le prix à vue de nez, je vous laisse plutôt mon numéro. Ce n’est pas que je ne suis pas intéressé! Je ne donne pas mon numéro à tout le monde… Il ricana, feignant une timidité qu’il n’avait pas. Cela vous permettra surtout de profiter de votre soirée et moi… De ne pas me faire sermonner pour m’attarder trop longtemps sur un seul client - qui me propose, de surcroît, un emploi!-. En effet, la compétition est rude, faut croire! Et moi, j’ai besoin de manger, pas de me faire renvoyer parce-que j’ai l’air fainéant ce soir.

Et vlan! Il pouvait bien voir qu’il lui avait coupé l’herbe sous le pied, puisque son interlocuteur semblait quelques secondes confus. Arborant finalement un sourire qui se voulait satisfait, ce dernier hocha un bref coup de la tête. Tout sourire devant ce possible contrat, Crowley avisa l’homme qui retirait de l’intérieur de son veston, un téléphone portable. Il déverrouilla l’écran, puis créa un nouveau contact pour ensuite écrire son pseudonyme de la soirée. Évidemment, lorsque le blond releva son regard bleu clair sur lui, Samaël lui offrit son numéro. Oh, il aurait sincèrement pu lui en offrir un totalement bidon, mais la curiosité, tout comme la méfiance l’avait forcé à lui donner le bon… mais c’était surtout la curiosité. Peu importe le dénouement de cette soirée, il avait en option d’en apprendre plus sur ce groupe louche. Cela pourrait peut-être lui être utile en temps voulu. Surtout s’ils avaient plus d’un artéfact du genre et quoi de mieux pour ne pas éveiller les soupçons?

« Je vous remercie, mon cher! Je vous appellerais sans doute dès demain. Je n’aime pas faire traîner les choses. En espérant pouvoir vous compter parmi les serveurs de marques, le temps voulu. »

Il lui tendit la main en une poigne solide de nouveau, ce que le voleur lui rendit bien.

-J’espère bien, au fond! Merci monsieur Danisil pour votre intérêt et j'espère que vous ne me tiendrez pas rigueur pour mon comportement un peu farouche, au tout début. Mais qu’il pouvait être lèche-cul, quand il s’y mettait!

« Oh, sachez que cela n’est jamais pour me déplaire. » Bon, peut-être en avait-il trop mis? « Cela ne fait que prouver la fidélité que vous portez à votre employeur! C’est tout en votre honneur… »

Ouh! Hein…

-Et bien merci!

Enfin séparé de l'extrémiste à la gueule trop angélique pour ne pas être douteux, Crowley fit un petit détour avant de quitter par la porte, par simple souci d’apparence. En même temps, toutes les fibres de son corps le pressaient de sortir sous le couvert du soir. Le bruits des convives à l'intérieur, malgré le vaste Hall d'entrée, fut enfin coupé par les portes qui se refermaient derrière lui. Sans pour autant disparaître dans la nuit comme il savait si bien le faire, il porta une main vers la poche arrière de son pantalon pour en sortir un paquet de cigarette. Il en sortit une, puis l’alluma à l’aide d’une allumette qu’il balança par terre afin de l’écraser de son pied par précaution. Son regard semblant blasé parcouru les environs à la recherche d’une chevelure rousse. Il n’était pas impossible que la belle soit déjà partie à bord d’un Taxi. Elle avait pris une sacrée avance et ce petit détail le faisait tiquer. Il n’aimait pas ne pas avoir l’esprit tranquille. Il ne lui faisait plus confiance. Aucunement. Elle pouvait bien avoir fait semblant de partir pour rentrer par le côté, rien que pour lui fermer la gueule? De son côté, retourner à l’intérieur n’était absolument plus une option. Loin d’être ce fameux « Spiderman », il avait malgré tout le chic de sentir lorsqu’une situation devenait de plus en plus dangereuse pour lui et cette sonnette d’alarme refusait de se calmer, même dehors. Cette espèce de sensation lourde, que quelque chose de mal allait arriver. Somme toute, le cleptomane préféra chasser le tout mentalement, se disant que c’était peut-être ce truc nommé « culpabilité » qui le prenait d’assaut et qui lui jouait des tours. Des innocents allaient peut-être mourir ce soir, rien que parce-qu’il refusait d’aviser qui que ce soit. Peut-être un appel téléphonique d’une cabine pour aviser les grandioses « agents de la paix »?

-Ouais. Non.

Murmura-t-il pour lui-même. Il devait se rendre à l’évidence : même anonyme, son histoire aurait des airs davantage loufoques que présentement. Si son ex l’avait potentiellement cru et il l’espérait de tout coeur. Il n’en avait rien à foutre des autres. Du tout. Oui. Voilà. La vie c’était comme ça. Il en avait souvent la preuve. Il haussa les épaules et se mit à avancer vers le trottoir lorsqu’il réalisa un truc. Pas de portiers, pas de voituriers. En fait, il était le seul « employé » du Casino à l’extérieur. Fronçant les sourcils, il se contenta même de faire un signe négatif de la main, ainsi que de la tête à un homme qui klaxonna à son intention à partir de son véhicule, visiblement irrité par son attente. Évidemment, cela ne le convainc pas et il baissa la fenêtre pour l’insulter par son manque de professionnalisme. Ah?

-Forgive me, sir, but I finished my shift. I punched “out”. If I scratch your magnificent collector's vehicle, the Casino's insurance won't do anything about it. It's all about insurance and the contract! The world is cruel, I know... despite everything, I hope to see you again under better circumstances next time! Still sorry! Not sorry! Compte-toi plutôt chanceux, du con, que je ne te pique pas ta foutue bagnole pour la balancer en bas d’un foutu quai, rien que pour le plaisir de le faire. Ouais…

Bien entendu qu’il avait soufflé la dernière phrase pour lui-même. Samaël lui tourna le dos, puis atteignit le trottoir dans le but de s’éloigner au plus vite, mais sous des airs décontractés des lieux. C’est là et seulement là, qu'il entendit des propos s'élever de par le côté du prestigieux bâtiment. Il n’en capta pas les mots, mais une voix qui semblait trembler de détresse sortit du lot. E-Erin?! Bien évidemment, que c’était elle! Qui d’autre cela pouvait-il bien être, autrement?! Il n’avait aucun doute là-dessus. Hélas -?-. Pour dire vrai, rien que le ton féminin éveillait en lui ce petit côté cavalier… mais Bell… avec ce groupe louche dans les parages… c’était tout simplement pire. Pire!

Bifurquant rapidement non sans avoir préalablement balancé sa cigarette à demi entamée dans la rue, il accéléra le pas pour arriver en vue de ce qui se tramait. La scène, loin des regards et masquée par les quelques cèdres parfaitement taillés, pouvait même passer inaperçue à partir du stationnement! Toujours pas d’employé en vue, pas plus que du moindre gardien, ne serait-ce! Et cette désagréable sensation, au creux de l’estomac. Il se mit à courir, oubliant sa propre sécurité dans le processus. Encore. Il freina de justesse pour arriver dos à un homme plus grand que lui, qui lui faisait dos. D’ailleurs, ce dernier se retourna en vu des bruits de pas effrénés qui s’étaient approchés. Samaël stoppa net à une distance sécuritaire du familier de Ken, assurément. Outre le fait qu’il semblait sculpté dans du marbre, il ignora totalement ses traits, baissant plutôt le regard sur la belle prostituée, surplombé par un acolyte qui détenait une arme blanche entre ses mains. Avait-il vu, ou imaginé du sang?!

Son cerveau n’avait pas réellement traité l’information, qu’il se ruait déjà sur l’homme le plus près qui eut sans mal le dessus sur lui, évitant habilement la charge qu’il avait mené sous la rage. Son souffle fut coupé, alors qu’il cognait durement le mur derrière lui et qu’il reçut un coup de poing fulgurant en guise d’extra en plein sur la poire. Le tout fit voler ses lunettes factices dans la rocaille, entaillant la chair fragile entre ses yeux au passage. Pliant littéralement en deux, son œil expert nota un éclat argenté qui fonçait vers son ventre. Roulant sur sa droite tout en agrippant le bras de son assaillant qui rata sa cible, c’est sans plus de cérémonie qu’il le tira vers lui. Ce bête mouvement eut pour effet d'inviter le type à foncer à son tour, bien que tête première, contre le mur de brique. Aussitôt l’impact encaissé, Crowley roula habilement son poignet afin de tordre celui de son assaillant dans le but de le désarmer. Ni une, ni deux, il se retrouvait désormais avec l’arme. Oh, le Marginal ne s’en contenta pas. Non seulement on venait de tenter de le tuer, mais l’adrénaline l’avait enveloppée dans son entièreté. Même son cerveau s'était fait la malle. Peut-être que tout ceci était dû à quelques relents désagréables de son passage au pénitencier, mais ce n’était ni l’endroit, ni le moment pour y penser et son corps l’avait saisi depuis un petit moment déjà. N’étant qu’instinct, il retourna l’arme afin qu’elle pointe sur l’impudent, puis la planta une, deux, trois, quatre… cinq, six fois… Jusqu’à ce que le type s’écroule. La bouche grande ouverte par la surprise. Le regard rempli d’une incompréhension la plus totale.

Ça, Samaël ne put le constater, puisqu’il s’était déjà retourné. Il était persuadé que l’homme qu’il avait poignardé venait de rendre son dernier souffle, ou était sur le point de le faire. Chose sûre, il n’en avait que pour très peu de temps. Le temps de se noyer dans son propre sang, quoi. Il n’était pas sadique au point d’apprécier la scène, mais il savait. Après tout, comment quelqu’un pouvait survivre à autant de coups de couteaux finement envoyés sous les côtes, vers le haut? Ses poumons se gorgeaient assurément de sang et il agonisait. C’était fatal. Il le savait et sur l’instant, il n’en avait rien à faire. Il ne réfléchissait pas à ça et il ne le voulait pas. Il se ruait déjà sur celui qui venait de blesser Erin, peut-être même mortellement! Trop concentré sur elle, sur le fait de vouloir la mettre à mort, l’homme toujours sur elle n’avait pas tout de suite capté la détresse de son acolyte et c’était tant mieux pour lui. Le voleur agrippa férocement les cheveux du roux et tira vers l’arrière avec une violence qu’il ne se connaissait que très peu puis, glissa la lame le long de la gorge de ce dernier. Un geste vif, lequel ne démontrait pas la moindre hésitation. Le sang gicla à volonté sur la belle tandis que le salaud tombait sur le côté gauche, aidé par le voleur.

Et maintenant il la voyait. Outre le sang qui recouvrait son visage et son buste, elle était blessée! Son cœur rata un bond, puis se serra. Était-il arrivé trop tard?!

-Fuck!!... Erin! Attends, bouge SURTOUT pas! Il se précipita sur elle. Il n’avait pas crié, mais son murmure était visiblement teinté de panique. Il balança l’arme blanche juste à côté, puis se servit de ses deux mains pour appuyer sur la plaie de la belle. Une? Deux? Plus?! Il n’y voyait rien! Merde! Mais elle avait été touchée, sa robe était entaillée et un liquide chaud et poisseux recouvrait l’intérieur de ses mains. Ses yeux étaient plein d'eau et son cœur, enserré par le regret et la peur non pas de la perdre, mais simplement qu'elle ne soit plus. Fait une pression!! J-je vais te sortir d’ici! Merde! Je suis t-tellement désolée! Pour tout à l’heure!! Et l’autre jour! What ever!! Tiens bon! Ces mecs sont complètement débiles! On déguerpit, presto!

Évidemment, il ne s'étala pas davantage sur le concept. En avaient-ils réellement le temps?! Pas du tout! Dès que ces hommes commenceraient à s’en prendre aux gens à l’intérieur du Casino, ce serait trop tard et l’endroit grouillerait de flics! Évidemment, même si le fait qu’il en avait tué deux pourrait sembler prestigieux, le fait de l’avoir fait pour une catin alors qu’il s’était carrément échappé de prison, c’était une autre histoire! Qu’allait-il pouvoir dire pour sa défense, advenant qu’on lui demande, pour une raison obscure, de prendre ses foutues empreintes?! BAM! Régistre des criminels! Et si on voyait sa gueule de con, sur les caméras de surveillance, après le coup? BAM! Registre des criminels! En gros, tout ce qu’il arrivait à visualiser, en cet instant précis, était la mort imminente d’Erin par sa faute -?- et son emprisonnement POUR TOUTE LA VIE à revoir cette scène encore et encore! De toute façon, sa propre histoire, à lui, l’avait convaincu depuis longtemps sur le fait qu’il ne pouvait faire confiance à personne! Les forces de l'ordre n’en faisant aucunement exception, sa meilleure option, tout comme celle d’Erin, était la fuite! Pourquoi en serait-il autrement?! Hors de question de retourner en prison avec cette fois, la mort de cette dernière comme seul souvenir de son séjour sur une Île qui se devait d’être fun!!! BON!! Se penchant vers le cadavre du roux, il lui fit prestement les poches dans l’espoir de trouver une clef. Le tintement métallique qu’il perçut, à sa troisième poche, lui fit comprendre que malgré tout, la chance lui souriait peut-être encore… Ceci dit, ce n’était pas lui qui en avait le plus besoin, mais bien Erin!

-Je vais prendre un véhicule! Essais de ne pas crever entre temps! J-je t’en supplie…!

Au diable la fierté! Bien sûr qu’il la suppliait, si cela pouvait aider! Il essuya prestement ses yeux du revers de la main. Son foutue rouge à lèvre carmin, l’éclairage peu commode du stationnement ainsi que sa panique, l’empêchait de pouvoir identifier quelconque signe d’un choc vagal à venir. Il ne faisait que penser à la vue de la belle, qui se faisait tout bonnement poignardée sous ses yeux et un haut le cœur le prit d’assaut. Pourrait-elle survivre à ça?! Il le fallait! Il en donnerait son âme au diable pour se faire! Rien à foutre! Bell ne méritait pas une telle mort!! Lui, oui. Il étira le bras vers les nombreuses voitures stationnées et appuya sur la petite télécommande du véhicule, une tonne de remords le prenant d’assaut concernant sa dernière conversation plutôt cinglante avec elle. Une réponse presque instantanée de phares qui s’allumaient, attirèrent son attention. Sans attendre, Crowley courut vers la Mercedes-Benz noire se trouvant heureusement tout près. Il appuya une seconde fois, ce qui déverrouilla la porte du côté conducteur où il s’engouffra sans attendre pour la démarrer.

-Mais quel con!! Jura-t-il tout haut dans l'habitacle.

Il arriva en un temps, trois mouvements à la hauteur de la rouquine, puis se précipita hors de la voiture dans le but de l’installer sur le siège arrière. Ils n’avaient qu’un ou deux mètres à parcourir tout au plus! Outre cela, il n’avait pas réellement songé à la suite de son plan. De toute manière, en avait-il réellement un?! Bien sûr que non! Chose sûre, elle devait impérativement voir un médecin! Même si elle s’était redressée, ce qui lui semblait totalement, voire pratiquement impossible, en vue de la situation. Il accéléra donc naturellement le pas pour arriver à sa hauteur, craignant surtout qu’elle s’écroule sous la douleur ou bien la faiblesse. Elle était sans doute en état de choc. C’était possible?! Il n’en savait rien, strictement rien!

-Erin! Ne bouge pas! Il s'accroupit pour la soulever dans ses bras pour lui éviter quelconque effort supplémentaire, malgré les protestations de cette dernière. Pour dire vrai, il n’entendait pas grand chose, encore moins sa raison. On doit dégager d’ici avant que quelqu’un, peu importe qui, ne réalise que ces types manquent à l’appel! Puis on doit te soigner! Et si je peux t’aider pour un, je ne peux pas vraiment t’aider pour l’autre!... T-tes en état de choc!!

Et lui donc... Il avait encore son sang sur les mains, bordel de merde et si elle n’y croyait pas, lui, il y croyait totalement! Il la déposa le plus délicatement possible dans le véhicule que l’urgence de la situation lui permettait. Alors qu’il s'apprêtait à remonter, quelque chose le plaqua durement dans le dos, déboitant le haut de la portière de l’engin sous la force d’impact. Sa tête, plus précisément son front, se cogna sur le bord émincé du métal lustré, puis il sentit son corps planer un moment avant de percuter le sol asphalté un peu plus loin. Venait-on de le… percuter?! Il grogna sous la douleur tout en voyant des étoiles. Il avait l’impression que sa tête allait tomber en morceaux et que son épaule, qui avait reçu une bonne partie du choc contre le sol, avait carrément abandonné son nid et que dire d’air qui refusait de remplir ses poumons, dans l’immédiat?! Quelqu’un l'agrippa, puis le tourna sans ménagement sur le dos, ce qui le força à tenter une quelconque réplique, bien que plutôt molle. Il était sonné et sentait son corps s’engourdir. Il ne voyait pas clair. Pas du tout, puisqu’il cru voire un type. Le type qu’il avait poignardé et ce dernier semblait avoir arborer des ailes l’espace d’un court instant. En tout cas, avec l’effet de lumière qu’offrait les lampadaires, c’était l’impression qu’il eut.

« Crève, suppôt de satan! »

S’il voulu ouvrir la bouche afin de le gratiffier d’une de ses répliques cinglante, il tourna tout simplement et pathétiquement de l’œil. Évidemment. Il avait tenté de résister, la peur au ventre. S’il sombrait, on le tuerait et on réserverait le même sort à Erin. Pourquoi en serait-il autrement?





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Primerose
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Forcément, sa présence n’allait pas passer inaperçue vitam eternam. Si à priori elle fut heureuse de le voir là, Primerose voulut rapidement lui faire signe de foutre le camp, sachant pertinemment qu’il ne serait pas de taille face à ces deux emplumés divins... du moins, c’est ce qu’elle avait initialement cru. Ouvrant la bouche sous la douleur et l’assaut toujours aussi violent de son agresseur, elle voulut crier à son ancien amoureux de quitter les lieux, mais la suite se passa beaucoup trop vite pour qu’elle en capte toutes les subtilités. Fou de rage, Crowley se jeta sur le premier envoyé divin qui se trouvait devant lui, oubliant la prudence au profit d’une colère aveuglante. Le poulet céleste n’eut aucun mal à déjouer l’attaque soudaine, envoyant l’humain valser contre la façade du casino. Pour dire vrai, Primerose ne pouvait assister plus longtemps à la scène puisqu’elle était elle-même dans une posture plutôt critique. Néanmoins, la présence de son ex eu ce chic de lui donner envie de se battre, même si elle ne possédait que peu de talents dans ce domaine.

Profitant du fait que l’humain était beaucoup trop occupé pour porter attention vers elle, Primerose jeta un regard noir en direction de l’ange qui la surplombait de toute sa taille. Sa gorge était toujours comprimée et elle devait faire vite avant de perdre bêtement conscience! En une fraction de seconde, ses magnifiques prunelles émeraude se muèrent en deux trous béants, aussi vides que le néant. La peau autour de ses globes oculaires obscurs prit une teinte anthracite et se craquela à l’instar d’une terre desséchée et dénuée de toute vie. Visiblement surpris par cette audace démoniaque, son assaillant tressaillit légèrement, ce qui fut une distraction suffisante pour permettre à la prostituée de libérer l’une de ses mains. Ses doigts délicats et parfaitement manucurés se modifièrent instantanément en une main monstrueusement sombre munie de serres acérées. D’un mouvement vif, à l’instar d’un félin furax, Primerose lacéra le visage de son adversaire d’un simple coup de griffes, ce qui fut suffisant pour l’obliger à relâcher la pression sur sa gorge meurtrie. Prenant une grande lampée d’air comme si sa vie en dépendait, la créature infernale reprit immédiatement forme humaine et toussota allègrement avant de pousser une plainte de douleur en vue de sa blessure au flanc.

Alors qu’elle s’apprêtait à encaisser un nouveau coup de poignard dans les côtes, la démone ferma les yeux et fut surprise de sentir le poids de l’ange s’amenuiser soudainement sur sa personne. Ouvrant les paupières de nouveau, interloquée, elle n’eut que le temps de voir un flot sanguin important se déverser sur elle, ce qui la fit hoqueter de surprise. Couverte d’hémoglobine ennemie mélangée à la sienne, Primerose n’eut aucun mal à comprendre que Sam venait d’exécuter le bougre dans un geste froid et calculé. L’ange gargouillant dans son propre sang chuta sur le côté, libérant totalement la démone de son poids. Oh bon sang... il ne comprenait pas dans quel pétrin ils se trouvaient, maintenant! Les anges étaient – paraîtrait-il – connectés les uns aux autres! Forcément, ils allaient vouloir trouver ceux qui étaient à l’origine de ce meurtre évident...

- Qu-Qu’as-tu d-donc fait? Souffla-t-elle du bout des lèvres, craignant visiblement les représailles et ignorant soudainement sa propre souffrance physique. Certes, elle avait l’habitude des démêlés avec cette race diamétralement opposée à la sienne, mais Samaël risquait gros maintenant...

Évidemment, Samaël ne se souciait guère de tels détails, portant toute son attention sur la jeune femme et sa blessure qui, somme toute, guérirait d’elle-même plus rapidement qu’il ne le croyait. Oh, Primerose était touchée de toute cette attention, c’était évident! Mais elle craignait sincèrement pour la sécurité de son compagnon humain... Tournant ses prunelles vers le deuxième ange, elle hoqueta de nouveau en notant le piètre état de ce dernier... visiblement mort, vu son immobilisme. Wait, what?!! Venait-il d’abattre deux anges (inexpérimentés, certes) à lui seul?!

- N-non, ça va, je te jure... argh!

Elle était complètement déboussolée et la pression soudainement appliquée sur sa plaie était malgré tout plutôt douloureuse. Tournant de nouveau son regard, elle jeta visuellement son dévolu sur son interlocuteur... notant toute la panique qui trônait sur ses traits et l’émotion qui envahissait les magnifiques prunelles obsidienne de Crowley... Oh wow... il était RÉELLEMENT inquiet pour elle. Allez savoir pourquoi, le voir aussi démuni avait de quoi attendrir la rouquine incendiaire d’ordinaire beaucoup trop orgueilleuse.

- Hey... Souffla-t-elle du bout des lèvres en prenant le visage de son ancien amoureux entre ses mains ensanglantées. Ça va, je t’assure, je vais m’en sortir... Je m’en sors toujours, tu le sais bien...

Mais il ne l’écoutait plus, trop envahi par ses propres émotions teintées d’horreur.

- Samaël, regarde-moi...

Aucune chance qu’il n’obtempère : il était déjà debout et s’élançait vers l’ange égorgé pour farfouiller ses poches avec la frénésie du désespoir. Un tintement typique des clés d’une voiture se fit entendre et l’humain s’empressa de s’en emparer. Debout dans un seul bond, Crowley déclara partir à la recherche d’un véhicule et la suppliait de s’accrocher. Oh s’il savait... Mais pouvait-elle réellement lui faire part de sa régénération démoniaque sans éveiller quelconque soupçon? Ne sachant pas trop quoi répliquer, elle se contenta de rester mutine et de hocher positivement de la tête. Bien sûr qu’elle vit le mouvement qu’il avait esquissé en direction de ses propres globes oculaires. Il... Il pleurait? La rouquine lui balança un regard désolé et chargé de regret, sachant qu’elle lui infligeait à nouveau des souffrances émotionnelles qui auraient aisément pu être évitées.

- Ne t’en fais pas pour moi, je t’assure...

Il ne l’écoutait déjà plus puisqu’il détalait en direction du stationnement avec la vivacité d’un lapin poursuivi par des loups. Pour sa part, Erin se redressa doucement sur les coudes, puis jeta un regard à sa propre plaie. Certes, elle était vilaine en apparence, mais elle savait que sa régénération s’activait déjà. Elle s’en sortirait, elle le savait tout au fond d’elle... seulement, elle ne savait pas comment partager l’information à cet ancien amoureux qui, visiblement, se faisait encore beaucoup de soucis pour elle.

Faisant pression sur son flanc, Bell se redressa en position assise, doucement et prudemment, prenant appui sur la façade du casino pour éviter de mettre trop de poids sur la vilaine lacération. Son cœur battait la chamade de peur, de nervosité, de tristesse pour Samaël qui, encore une fois, se faisait un sang d’encre pour elle.

Un crissement de pneus attira son attention et la démone plissa des yeux sous l’inconfort causé par les phares du véhicule braqués sur elle. La Mercedes-Benz noire s’arrêta à quelques mètres à peine et la portière côté conducteur fut ouverte à la volée, libérant un Crowley toujours paniqué qui accourait vers elle.

- Non, ça va, je te jure, Sam... Tu peux me faire confiance là-dessus... Malgré tout, il se penchait sur elle, tentant de la quérir dans ses bras pour lui éviter de mettre du poids sur sa plaie. Alors là, pour ce qui est de foutre le camp, je ne peux pas être plus d’accord avec toi! Ajouta-t-elle en jetant un regard nerveux vers l’ange roux gisant au sol, la gorge ouverte et sanguinolante. On est vraiment dans la merde...

En état de choc? Il se trompait de cible concernant cette allégation. Il était davantage secoué qu’elle, visiblement... D’ailleurs, où était l’autre emplumé? Visiblement, Sam lui avait fait la peau également, non? Elle l’avait vu, gisant au sol... ou avait-elle halluciné? Sourcils froncés, la créature infernale se laissa guider jusqu’à la banquette arrière du véhicule volé, puis poussa un cri de stupeur lorsque son sauveur fut brutalement tiré vers l’arrière. Elle savait, instinctivement, que le binôme du volatile égorgé était à l’origine de ce nouvel assaut. Elle le ressentait dans toutes les fibres de son corps. Il allait s’occuper de Sam, puis l’achever, elle... Si l’humain percuta violemment la carrosserie de la voiture, il ne fut pas bien étonnant de le voir s’écrouler au sol telle une poupée de chiffon.

- Sam!!!

Le bel ange ensanglanté avait perdu toute sa prestance attribuable à sa race. Penché sur le marginal, ses ailes complètement déployées, il traitait ouvertement l’homme de suppôt de Satan. Il n’était pas bien compliqué de comprendre quel destin funeste était réservé à Crowley. Complètement furieuse et la mâchoire serrée, Primerose ouvrit son sac à main sans ménagement et empoigna sa fiole de cyanure. Sa main parfaitement humaine redevint infernale et, alors qu’elle retirait le bouchon du flacon, elle trempa la pointe de ses griffes dans le liquide hautement toxique. Sans plus attendre, la rose incendiaire émergea du véhicule, animée par la colère et l’adrénaline.

- Oh mon chou... tu aurais dû foutre le camp... Fit-elle de sa voix originellement éthérée, dédoublée comme si deux entités parlaient en simultané.

L’ange se rappela soudain sa présence et pivota sur lui-même. Profitant du momentum, Erin enfonça ses griffes dans les chaires déjà ouvertes par les coups de couteau reçus plus tôt, leur morsure se faisant cruelle, poignante. Le poulet céleste poussa une plainte de douleur et la jeune femme s’empressa d’enfoncer la fiole ouverte dans la cavité buccale de son ennemi, déversant le reste du poison contre les muqueuses de sa bouche.

- Toi et ton copain avez décidé de frapper en premiers, de m’agresser sournoisement... Quel manque de vertu... Je vous croyais plus nobles... Susurra-t-elle, sourire carnassier aux lèvres alors qu’elle bougeait lentement sa main dans la plaie sanguinolante (histoire de causer un maximum de dommages) de son vis-à-vis, lequel était maintenant secoué de tremblements et couvert d’une pellicule de sueur. Elle était satisfaite de le voir empreint de douleur et de détresse, son côté démoniaque se délectant de cette vision sublime... Gloussant, elle chantonnant une petite comptine pour son homologue céleste assurément mourant. Mon merle a perdu son bec, mon merle a perdu son bec... Un bec, deux becs, trois becs, marlo! Comment veux-tu mon merle, mon merle, comment veux-tu mon merle chanter! Il fléchissait, s’agrippant à elle avec l’énergie du désespoir, sa poigne manquant cruellement de force. Chuuuuut... ne combat pas, ta mort n’en sera que plus lente et souffrante... Ferme tes yeux, mon petit merle. Les suppôts de Satan te souhaitent un bon repos...

Elle retira sa main des plaies dans un mouvement sec, arrachant un morceau de chair au passage qu’elle balança plus loin. L’ange s’écroula au sol, près de Crowley sous les gloussements assumés de Primerose. Sa main reprit de nouveau forme humaine et la belle revint vers la voiture pour ouvrir à nouveau son sac à main. Glissant ses doigts sur des lingettes humides, elle nettoyant bien le bout de ses doigts pour y retirer le sang et le poison, puis compressa une petite bouteille de gel désinfectant pour nettoyer ce qui en restait. Une fois sa besogne faite, elle jeta un œil à sa plaie, laquelle était maintenant cicatrisée, bien qu’elle fut toujours fraîche. Oh, ça allait de bon train, elle avait de la chance. Récupérant son sac à main, elle le balança sur son épaule puis ne réalisa qu’à cet instant qu’elle avait perdu ses escarpins... Zut... Elle n’avait pas tellement le temps de partir à leur recherche, ils devaient quitter au plus vite!

- Samaël? Tu m’entends? Souffla-t-elle en s’agenouillant à ses côtés. Merde... Mon chou! Réveilles-toi!

Il avait tourné de l’œil. Fort heureusement, son pouls était régulier et malgré la vilaine bosse qu’il avait à la tête, Prime ne craignait pas trop pour sa vie. Malgré tout, lui faire voir un médecin était une judicieuse idée. Le souci, c’est qu’elle ne savait pas conduire et elle devait absolument l’éloigner de cet endroit avant que d’autres ennuis ne rappliquent. Jetant un regard tout autour, la jeune femme réfléchissait à cent miles à l’heure. Bon... Elle ne voyait qu’une seule issue : quitter à la marche. De toute façon, vu leur dégaine, il était impossible de faire signe à un taxi sans se faire poser une multitude de questions ou éveiller les soupçons. D’autant plus que rien ne leur garantissait qu’un ange ne serait pas le conducteur assigné audit véhicule! Non, ils devaient disparaître dans l’immédiat.

Tendant la main, Primerose agrippa le poignet de Samaël. Elle allait faire usage de sa puissance démoniaque pour le transporter loin d’ici : l’aldagoon était peut-être de frêle stature, ses gènes infernaux la rendaient quand même plus forte que le commun des mortels! Pivotant sur elle-même, elle hissa le jeune homme sur son dos en mode piggyback, puis fit glisser les jambes de l’inconscient chaque côté de sa taille gracile. Se saisissant de ces dernières afin de le stabiliser, elle se redressa en position debout tout en s’assurant de courber l’échine pour éviter que Crowley ne tombe bêtement vers l’arrière. Jetant un regard alerte tout autour d’eux, la démone décida de s’enfoncer parmi la végétation, empruntant le couvert octroyé par la nature environnante pour descendre lentement la pente du plateau rocheux où se siégeait le casino. Pourquoi ne simplement pas prendre la route? Elle ne souhaitait pas qu’ils soient filmés par les caméras de sécurité de l’établissement (via le large stationnement); en fait, elle préférait s’enfoncer parmi les arbres et rejoindre la route plus bas que de risquer de se faire repérer inutilement.

La forêt tropicale était plongée dans l’obscurité vu la densité du feuillage et était d’un calme plat. Cette petite promenade de santé était presque relaxante! La noirceur n’effrayait en rien la créature incendiaire, laquelle voyait très bien grâce à sa nyctalopie. Bon, pour dire vrai, malgré sa force contre nature, la jeune femme sentait bien le poids de son compagnon contre son dos et le sol inégal rendait la chose encore un peu plus laborieuse. Son souffle était court, elle avait chaud et son flanc protestait malgré sa régénération évidente. Elle s’efforçait de ne pas se plaindre et se concentrait sur sa trajectoire, soucieuse de ne pas s’enfoncer une branche dans la plante du pied, par-dessus le marché!

Apparemment complètement dans les vapes, Samaël resta inconscient un bon moment au point où Primerose commençait un peu à s’inquiéter. Descendant prudemment l’inclinaison naturelle du relief terrestre, la rouquine repéra finalement une forme d’éclaircie forestière devant elle. Sans attendre, elle s’y dirigea pour réaliser qu’il s’agissait de la route principale, laquelle sillonnait le plateau rocheux pour se diriger vers Roanapur où elle s’engouffrait dans la ville via le quartier riche. La rouquine continua donc sa progression en longeant le pavé asphalté, admirant par le fait même les lumières lointaines de la métropole, tout en bas du plateau rocheux.

Jetant un regard par-dessus son épaule, elle avisa les traits toujours détendus de l’homme qu’elle portait, espérant malgré elle qu’il puisse reprendre ses esprits le plus rapidement possible : non seulement craignait-elle qu’il soit plus amoché qu’initialement prévu, mais elle commençait à le trouver lourd à traîner. Poussant un soupir, elle se concentra à nouveau sur sa trajectoire quand elle put percevoir les phares d’une voiture qui s’approchait d’eux, par-derrière. Sans attendre, elle se précipita de nouveau vers la végétation, soucieuse de ne pas se faire repérer. Le véhicule roulait à toute allure, fenêtres baissées, et Primerose n’eut aucun mal à entendre une mélodie vieux rock fuser à tue-tête dans les environs ponctuée par les voix des passagers qui s’égosillaient avec beaucoup trop d’entrain. Le bolide continua sa route sans se soucier d’eux, un mégot de cigarette étant jeté bêtement derrière son passage. Le détritus termina sa route aux pieds de la belle qui, lentement, sortait des fourrés.

- Charmant... Marmonna-t-elle en évitant de marcher sur le bout de clope encore rougeâtre.

Reprenant sa lente descente le long de la route principale, la beauté à l’apparence maintenant presque négligée était prise dans ses pensées. Zut... elle avait maintenant cette chanson bien ancrée dans le crâne!

- A singer in a smokey room, a smell of wine and cheap perfume, for a night they can share night, it goes on and on and on an on, chantonna-t-elle pour meubler le silence imposée par la nature. Heureusement, elle aimait bien cette chanson du groupe **Journey**. Strangers, waitin’! Up and down the boulevard, their shadows searchin’ in the niiiiight. Streetlight, people! Livin’ just to find emotion, hidin’ somewhere in the niiiight!

Elle avait sursauté malgré elle : Samaël avait marmonné les dernières paroles, confirmant à la belle qu’il reprenait enfin connaissance.

- Shit!! Elle en avait perdu pied et l’homme tombait maintenant à la renverse, terminant son parcours brutalement les fougères bordant la route alors que Prime tombait sur les fesses dans le gravier. Oh bon sang!! Sam, ça va?! Il grognait d’insatisfaction, mais somme toute, ça semblait aller. Évidemment, la réalité le rattrapa brutalement et il comprit très rapidement qu’il ne se trouvait plus à proximité du casino. Nous sommes sur le bord de la route principale qui relie le casino à la ville, expliqua-t-elle calmement. Ça fait un sacré moment que tu as tourné de l’œil... je commençais à craindre le pire. Non, la voiture est restée là-bas, je ne sais pas conduire donc... Et tu l’as dit toi-même : nous devions quitter au plus vite. Alors je t’ai porté jusqu’ici. Son étonnement la fit sourire. Ne sois pas si surpris! Je suis fatiguée, certes, mais ce n’était pas si sorcier. Si tu savais, mon chou, je fais du pilates depuis un sacré moment, tu devrais voir ces muscles de feu! Elle mentait. Elle détestait faire du sport. Mais son sourire, lui, était sincère. Elle était ravie (et surtout soulagée) qu’il puisse à nouveau lui adresser la parole.

Évidemment, le sujet de sa blessure revint rapidement sur le tapis et la panique sembla de nouveau prendre l’homme d’assaut. Il se précipita vers elle, soucieux de voir son flanc... autrefois meurtri et maintenant cicatrisé. Certes, la plaie était composée de sang séché, signe qu’elle était récente, mais elle était en bonne voie de guérison. Shit... comment allait-elle expliquer ça?! Elle doutait que le pilates ait suffisamment le dos large pour être crédible, cette fois. Crowley était sans mot et détaillait la cicatrice avec incrédulité pendant qu’Erin se contentait de détailler le gravier avec beaucoup trop d’application, cherchant mille et une excuses pour justifier cette régénération incroyable.

- J’ai eu... beaucoup de plaquettes dans le sang et... heu... je guéris rapidement et... et... c’est peut-être à cause des produits naturels que je prends... Et il fallait réellement le prendre pour un incroyable idiot pour inventer une bêtise pareille et espérer qu’il y adhère. En fait, elle SAVAIT qu’il ne goberait pas un tel bobard. Le marginal était beaucoup trop futé pour tomber dans un panneau aussi grossier. D’accord, d’accord!! Ne te fâche pas! Tu as raison, j’aurais dû être en train de crever au bout de mon sang!! Satisfait? Ce n’est pas le cas, je suis bien en vie et j’y peux rien! C’était la stricte vérité, ceci dit. Je guéris vite, ça c’est un fait! Je ne sais pas comment je m’y prends, c’est hors de mon contrôle. Je ne pourrais pas t’expliquer la raison scientifique derrière tout ça!

Il papillonna des paupières en la détaillant. Samaël savait quand elle mentait, non? Alors il la croirait sur ce coup, car elle disait vrai... Seulement, elle ne disait simplement PAS TOUT. Primerose savait que mille et une questions le taraudaient et elle lui fit signe de procéder, non sans un soupir las. Autant crever l’abcès, là, tout de suite, en évitant le plus possible les détails compromettants sur son état démoniaque.

- Non, je ne les connaissais pas. Je crois que j’étais simplement au mauvais endroit, au mauvais moment... J’attendais une voiture pour me ramener quand ils me sont tombés dessus par derrière. Tout ce que je sais, c’est qu’ils me voulaient morte, assurément. C’est loupé... grâce à toi, en fait. Je guéris peut-être rapidement, mais je doute que j’aurais pu survivre si tu ne les avais pas interrompus. Merci pour ton intervention... Avait-elle dit doucement en plantant un regard chargé de gratitude dans le sien. Ceci dit, je crains que nous ayons des ennuis... leurs potes vont surement les retrouver... Ils chercheront les responsables... Comment savait-elle qu’ils n’étaient pas des cas isolés? Je le sais, c’est tout. Je ne peux rien dire de plus.

Après, ce n’était pas la première fois qu’elle avait des ennuis avec les anges... comme la grande majorité des aldagoons en Roanapur. Cerbère avait fait bien plus de victimes dans les rangs célestes qu’elle et il était toujours en vie! Seulement, elle allait devoir malgré tout surveiller ses arrières. Crowley, pour sa part, venait d’être introduit à un tout autre lot de soucis, et ce, sans même qu’il ne le sache...

- Crois-tu pouvoir marcher? Demanda-t-elle soudainement, évitant de répondre aux nouvelles questions dans le processus. Pas que te porter me dérange tant que ça, seulement, si tu arrives à te déplacer seul, ce sera nettement facilitant pour faire profil bas... Autrement, je peux aussi t’appeler une ambulance.

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Il avait mal partout. C’est tout ce qu’il réalisait, en cet instant précis. Son esprit était encore trop loin, quoi qu’il lui semblait avoir entendu une chanson qu’il connaissait. Un refrain lointain, à travers ce ballottement agréable… Ou pas. En fait, il avait la nausée et son mal de crâne devenait de plus en plus intense. Ses lèvres bougèrent, prononçant des mots sans qu’il ne le réalise, puis il chuta. Cette sensation de vide eu tôt fait de raviver son esprit et il ne fit qu’un avec lui juste à temps pour sentir son corps qui percutait le sol feuilleté -?-. Ça lui donnait faim…

-Ah….. Laissa-t-il échapper, non sans grogner de douleur en se redressant doucement sur ses coudes. Voyant que c’était une mauvaise idée, il opta pour rouler sur lui-même et ainsi se mettre en position assise. En soit, la manœuvre était plus longue et compliquée, mais c’était la seule qui semblait être moins prenante. On est où? Qu’est-ce… Qu’est-ce qui s’est passé? Il se souvenait lentement de l’attaque, de… de la voiture. P-pourquoi tu n’as pas pris la voiture… Q-quoi? Ta m-marcher tout ça?

Elle l’avait porté? Les pilates… Hein. Pour dire vrai, il ne se sentait pas d’attaque à la questionner davantage. Il se sentait encore trop embrumé pour ça. C’était peut-être possible… Merde! Sa blessure!! Bien que maladroitement et un peu lourdement, il se pencha prestement vers elle, avisant la plaie à travers sa belle robe déchirée. Il… Il n’y croyait pas. Elle ne saignait plus. La blessure semblait même guérie. Certes, il ne faisait pas très clair, mais les quelques lampadaires suffisaient à lui permettre de voir tout de même correctement.

C-comment?!... Elle semblait mal à l’aise et il eut la forte impression qu’elle ne lui disait pas tout, ce qui, honnêtement, lui fit un peu perdre patience. C’était grave ce qui venait de se produire! On avait essayé de les assassiner pour des simples idées religieuses ou un truc comme ça! C’était des tarés! Wow… Tu me prends vraiment pour un con! Ça avait glissé tout seul, mais il était terriblement insulté. Terriblement. Pourquoi ne lui faisait-elle pas confiance? Ne méritait-il pas juste un peu ça?! Ah tiens. Elle guérissait vite? Il y avait des foutues limites. Il avait vu la plaie! Elle devrait être morte au bout de son sang… Mais je… Je ne comprends pas… en tout cas. Laisse tomber.

Il n’arrivait pas à saisir. C’était trop surréaliste. Sa cervelle faisait littéralement des étincelles, en plus de lui faire affreusement mal. Elle ne voulait pas parler, tant pis. De toute façon, il n'y comprenait rien. Il n'avait pourtant pas tout imaginé?! Si?... Quoi qu'il en soit, dans l'immédiat, il avait d’autres chats à fouetter. Il passa sa main entre ses yeux et réalisa la présence de sang séché. Ah oui, ses lunettes factices. Le mur, la bagarre… Il jeta un bref regard circulaire des lieux. Il se rappelait aussi de ces types. Évidemment. Il en avait tué un ou deux, mais il savait qu’ils étaient bien plus. Pourquoi avoir attaqué Erin? Certes, ils n’avaient peut-être pas de raison préalable. Elle avait été une victime, il ne voulait pas la faire culpabiliser non plus, mais pourquoi? Elle n’avait rien fait de mal et ça le mettait hors de lui. Ouf. Il avait envie de vomir. Il se pencha sur le côté quelques secondes, puis cracha sur le sol. Bien que c’était assurément disgracieux pour la belle, il n’en avait cure pour le moment. Lentement, il reprit son souffle.

-Et… Tu ne connaissais pas ces types? Je veux dire... Aucun d'eux ne te disais un petit quelque chose?

Non. D’accord… Mais il n'oubliait pas sa nervosité concernant ce groupuscule lorsqu'il avait mentionné s'être frotté à eux au Casino. Un truc lui échappait. C'était évident. Quoi? Il ne savait pas et ça l'énervait!! Il ne nota même pas les remerciements de Bell, tant il était plongé dans ses pensées. Ouf. Sa nausée était poignante. Ça avait sans doute cogné dur. Une commotion? C’était pas impossible. Il avait perdu conscience suite au choc. C’était tellement ridicule, son truc… N’empêche que la belle soulevait un détail important : les copains de ces types. Certes, il avait du mal à croire qu’on ai pu les voir. Personne n’était venu à leur secours, pas plus que les autres avaient eu des renforts, mais il y en avait un qui était resté debout ( aux dernières nouvelles) et c’était un problème. Cependant, il voulait se faire rassurant. Arriver à désembrouiller ses pensées pour bien reconstituer chaque détail de sa soirée.

-Ne t’inquiète pas… Ceux qui nous ont vu sont morts. Enfin je crois. À moins qu’ils soient des fervents de vitamines diverses comme toi… Si tel est le cas, j’adorerais avoir la formule magique, hein. Il gloussa doucement. Essayant de reprendre contenance. Ce n’était pas la moment de se prendre la tête avec Bell, au fond. Han? Une ambulance? Mauvaise idée, vraiment. Ouais, je peux marcher. Je ne vais pas te laisser me traîner encore je-ne-sais-où... et l’ambulance ne me dit rien. C’est assez voyant et vaudrait mieux faire profil bas le temps de comprendre ce qui s’est passé ce soir et savoir qui sont ces débiles… Parlant de discrétion.  -Hum. Mon appartement n’est pas si loin… Je peux te porter - tu es nue pieds -... Ça serait legit... Bref, sursaute pas, c’est pas un super penthouse chez moi. Comme tu sais je suis ici depuis peu et tout… En fait c’est plutôt petit, mais si tu veux te reposer et te nettoyer un peu, il y à suffisamment de quoi faire, t’inquiète… Bref, me juge pas trop à mal. Je me la joue minimaliste.

Elle accepta et il ne savait pas encore s’il était soulagé ou pas. Ça le gênait un peu. Il n’était pas con au point d’imaginer qu’il pouvait l’intéresser de quelconque façon. Pas à voir ses tenues, les gens avec qui elle traînait, tout comme les endroits et ça, c’était sans compter son attitude... Elle l’avait largué parce qu'il n’avait pas d’avenir et qu’il ne valait rien. Lui en voulait-il? Peut-être encore un peu au fond de son cœur, même s’il préférait pouvoir passer à autre chose. Se faire une idée, mais il n’y arrivait pas. Pas encore du moins. Il avait eu du mal à faire son deuil, hanté par une tonne de questionnements. Aujourd’hui, ce n’était pas bien différent. Il avait simplement découvert qu’elle l’avait quitté par choix. Qu’elle était bien portante et clairement bien mieux qu’avec lui. Oh, certes, ils avaient eu un certain rapprochement dans cette ruelle à leurs superbes retrouvailles, mais ça ne voulait rien dire. Il refusait de se leurrer. À la limite, elle l’avait juste pris en pitié, ce qui était pire. Beaucoup d'eau avait couler sous les ponts et ça avait sembler réussir plus à un qu'à l'autre. Elle ne le voulait pas dans les parages de sa sublime vie. Il pouvait comprendre, mais il était ici et trop fauché pour repartir, alors elle devrait s’y faire.

-Cool. Il se redressa non sans froncer les sourcils et tituber un peu. On doit être à… une vingtaine de minutes de marche je crois.

Fit-il en commençant à marcher, enfouissant ses mains dans les poches de son pantalon. Il n’avait pas trop envie de traîner. Il ne se sentait pas vraiment bien, pour toutes sortes de raisons. De plus, il repassait sans cesse les derniers évènements dans son esprit, même s'il ne voulait pas. Quelque chose clochait toujours. Tout restait encore trop surréaliste pour lui. Oui, il y avait Erin, mais ces hommes, foutrement plus fort qu’il ne l’aurait cru. Tellement déterminé, semblant si préparé et pourtant si ignorant? Suppôt de Satan, lui? Il gloussa, réalisant que cela faisait, d’ailleurs, un bon moment qu’ils ne discutaient pas. Sans doute était-elle prise elle aussi dans ses pensées, tout autant que lui.

-Hum? Fit-il devant le questionnement de la jeune femme qui se voulait être une gentille boutade. suite à son rire sorti de nulle part. Je me repassait les évènements. Je trouve ça bizarre que ces types semblaient si organisés et à la fois, fort d’une improvisation qui leur à coûté la vie. Et c’était moi ou ils étaient foutrement forts? Ou bien je manque cruellement d’entraînement. Je ne sais pas. Tu en penses qui, reine de la pilate? Il lui jeta un petit coup d'œil juste pour le plaisir de voir son visage se renfrogner ou bien effectuer ce sourire en coin. C’est pas comme si je tuais des mecs tous les jours non plus… Mais je ne crois pas qu'ils ont fait leur coup suite à notre départ du Casino ou sinon, ils auront une sacré surprise en quittant! Il haussa les épaules. En plus de me traité de suppôt de satan… J’aurais dû essayer d’en savoir plus, mais l’urgence de la situation… Bref. En tout cas, je prends ça comme un compliment. Mais je ne laisserais pas couler ça. Il tapota son veston, réalisant que l’objet qu’il avait dérobé était toujours là. encore heureux! Et cet objet va directement me mener à eux. J’en suis sûr. J’ai l’impression de me retrouver dans un remake un peu bas de gamme de Da Vinci Code avec un mixte de Constantine. Il était foutrement cool Satan dans Constantine! Tu as vu le film… J’espère. Autrement, ça manque cruellement à ton éducation. Il y avait ce truc avec les anges et les démons! Les effets spéciaux étaient bien.

Ils s’engagèrent sur une petite ruelle, quittant le trottoir de la rue principale sur laquelle ils se trouvaient préalablement. Juste en vue du quartier et du bâtiment qui se dressait devant eux, Bell pouvait très bien constater qu’il n’avait pas menti : pas de Penthouse en vue. D’ailleurs, il poussa un soupir sans trop le réaliser. De découragement, de fatigue aussi. Il s’endormait franchement beaucoup, mais la marche, au moins, avait le mérite de le garder éveillé. Il devrait lutter par la suite. C’était quoi déjà, douze heures éveillé? Il ne pouvait absolument pas voir de médecin. Il était totalement illégal ici. Illégal tout court, pour dire vrai. S’il allait à l'hôpital, il irait directement en prison sans franchir la case Go!

Une fois à la hauteur de l’immeuble à logement, Crowley ouvrit machinalement la porte afin de laisser passer la jeune femme devant lui. L’éclairage du petit Hall lui piqua un peu les yeux tant il faisait contraste avec l’ambiance plus sombre dans laquelle ils avaient progressé le dernier trente minutes (oui, ça avait été un peu plus long que prévu). Il tapota rapidement un code qui déverrouilla une nouvelle porte qui menait à un escalier ou bien un ascenseur, au choix. Gauche ou droite. Il se dirigea vers l'ascenseur, puis fit encore passer Bell devant lui. 5e étage. La montée fut de très courte durée.

-J'ai rarement prit l'ascenseur, mais pour ce soir c'est spécial.

Il esquissa un sourire Colgate en cherchant très peu à se prendre au sérieux, mais ils avaient eut une étrange soirée, non? Et il était encore plus surprenant que lui-même considère avoir passé une soirée hors de l'ordinaire. Les portes de l'ascenseur tentèrent de s’ouvrir, mais elles restèrent bloquées. Sans plus de cérémonie, le voleur offrit un coup de pied sur l’une d’elle et, le mécanisme fut activé, ouvrant le tout et émettant un petit « ting! » sonore typique.

-C’est juste une question de mécanique. Sans doute ajouté à ça un mauvais entretien. Je trouve que c'est un bon bonus : un système subtile d'emprisonnement de non-habitués à la place. Puis le proprio n'est pas chiant : il ne pose pas de questions, accepte de louer sans preuves d’identité ni références quelconque… J'ai cru comprendre que les autres quartiers c'est plus élaboré. J'ai besoin d'un peu plus de temps pour ça. J'aime pas me précipiter. Je ne peu pas me le permettre de toute façon.

Il haussa les épaules, puis arriva enfin devant sa porte. 508. Il déverrouilla le tout, puis entra en premier. Cette fois, c’était dans l’unique but d'atteindre l’interrupteur et d’éclairer le petit salon qui s’offrait déjà à eux. Aussitôt, un croissement se fit entendre et un éclair noir traversa la pièce pour se poser dans le creux de l'épaule de Sam tandis qu'il fermais à peine la porte.

-Je sais, je sais. J’ai été plus long que prévu… Et j’ai oublié tes ailes de poulets, mais on va régler ça bientôt… Le corbeau lui bécota le visage, puis s’attarda sur une de ses blessures. Aie! Non! Pas touche sale brute! Allez, sois gentille. Je vais m’occuper de toi. La torture c'est pas devant les invités. Il se tourna vers Bell qui le dévisageait un peu. Decay, je te présente Primrose. Erin pour les malchanceux. J'espère qu'il n'y en à pas trop. Il esquissa un sourire. Que pouvait-il faire d’autre? Pleurer comme un bébé? Oui, son humour était peut-être mal placé, mais c’était mieux ça qu’un air aigri venant de sa part. Il faisait de son mieux. Sincèrement. Mais il avait aussi une grande gueule. Alors fallait équilibrer. La salle de bain est juste à ta gauche. Fais ce que tu as à faire. Je vais te sortir des vêtements si tu veux… Et il y à des serviettes propres dans la petite armoire si jamais tu souhaite prendre une douche. Oui. Cela lui convenait. Parfait. Je te laisserais les vêtements juste là, ça te va?

Il avait pointé une petite table près de la salle de bain. Elle n’aurait alors qu’à étirer le bras pour prendre le tout. Loin de là l’idée d’entrer, ne serait-ce que pour lui rendre service. Ainsi, la jeune femme ne se fit pas prier pour aller se rafraîchir. Maintenant seul et Decay toujours sur son épaule, Samaël laissa échapper un long bâillement, puis se dirigea vers la cuisine et ouvrit le frigo pour vérifier son contenu. Évidemment, rien n’était apparu durant son absence.

-Ouais. Bon. Ce sera du resto alors. Ah oui, je suis sûr que tu es super triste de ça, hein?

Le volatile avait lui aussi observé à l’intérieur du frigidaire, curieux, mais semblait satisfait d’entendre qu’ils allaient manger bientôt malgré tout. Ainsi donc, il ouvrit ses ailes et s’envola, traversant de nouveau l’appartement pour se percher sur une large branche en bois, non loin du canapé deux place. Decay pouvait aller et venir à sa guise, puisque la petite fenêtre de la cuisine était ouverte en tout temps. Évidemment, elle préférait rester près de Crowley lorsqu’elle en avait l’occasion. Parfois elle était à l’extérieur et rentrait quelques instants après lui. C’était peut-être ce qu’elle avait fait lors de son arrivée. Il fallait admettre qu’il n’avait pas remarqué sur ce coup.

Ceci dit, maintenant fin seul, il nettoya ses mains encrassées, puis se tourna vers une armoire où il sortit du café moulu afin de préparer quelque chose de chaud, réconfortant et qui surtout l’aiderais à rester éveillé. Le tout en préparation, il alla vers sa chambre à couché où il retira sa chemise ainsi que son veston. Il en profita pour s’observer un peu dans la glace et noter les diverses ecchymoses qui avait déjà commencé à marquer sa peau avec plus d’insistance. Ouais. Ça avait cogné fort, mais ce n’était rien de grave. Il enfila une chemise de couleur noire, puis se rapprocha de la glace afin d’observer ses traits. Sans doute aurait-il besoin d’un ou deux points de rapprochement entre les yeux après un bon nettoyage, mais sans plus. Il avisa sa tempe et pouvait sans mal y noter du sang séché à travers sa tignasse ébène, tout comme une belle bosse foutrement sensible.

-Arf… Ça sera pas chic demain ça…

Surtout qu’il avait l’impression qu’il se coltinerait deux yeux noircis. Ou du moins, il supposait qu’une partie le serait. Heureusement, il ne sortait que très peu sans utiliser de corpsepaint. Ce serait une raison supplémentaire pour le faire. Sinon, il avait de quoi masquer tout ça si le besoin se faisait sentir. il n’était pas trop inquiet. Revenant vers ses vêtements souillés, il les déposa dans le panier à linge non sans avoir préalablement ramassé la montre qu’il observa encore un moment avant de la dissimuler avec d’autres raretés qu’il refusait de se laisser voler. Si cela n’avait pas été de la présence d’Erin, il se serait tout de suite collé à l’inspection plus approfondis de l’objet, mais il attendrait. Il était trop fatigué de toute façon.

Revenant dans le salon, il observa rapidement les lieux d’un œil critique. Crowley semblait peut-être éparpillé, mais bien que l’ameublement de son appartement était très modeste, il était aussi bien rangé. Il sortait totalement de la fausse croyance : homme seul = désordre extrême. Oh, il ne put s’empêcher de replacer un coussin de son canapé, puis fut tenté de s’y asseoir pour fermer un peu l'œil, mais se ravisa. Ça sentait déjà le café. Se redressant pour se diriger vers la cuisine une nouvelle fois, il attacha prudemment ses cheveux derrière sa tête pour rincer son visage dans l'évier et retirer le sang crouté sur sa tempe. C’est en se redressant qu’il perçut du mouvement du coin de l'œil, ce qui le fit sursauter malgré lui.

-Woah tu as fais vite. Ça t'a fais du bien? Tu veux du café? Je m'en faisait justement...

Fit-il en agrippant le linge tout près pour s’éponger le visage et observer la belle dans les vêtements qu’il lui avait prêté. Aie!... Elle pouvait porter n’importe quoi et elle serait la plus belle de tout l’univers. Cliché? Rien à foutre. C’était ce qu’il ressentait. De plus, la voir dans ses vêtements lui fit un choc un peu plus grand que prévu, mais il chassa rapidement le tout, esquissant un sourire un peu forcé.

-Rien ne t'y oblige, mais je pensait commander un truc. Mon frigo est vide, Decay à faim et moi aussi… Enfin. Il avait faim, mais il avait aussi terriblement la nausée. Manger lui ferait sans doute du bien? Tu veux quelque chose? Je n’ai pas encore choisi l’endroit. Je t’invite. Si tu n'est pas pressée de partir et sinon je comprendrais, t'inquiète. J'ai conscience qu'il est tard et tout. Il ne voulait pas qu’elle se sente obligé. Manquerait plus que ça. Il lui appellerait un taxi si tel était son désir. Il posa sa main sur la plaie entre ses sourcils. Je vais juste… Aller mettre un truc là dessus. Je reviens. Il se disait que ça lui laisserait le temps de réfléchir à ce qu’elle voulait sans qu’il ne soit là à la fixer après l'avoir peut-être un peu prise au dépourvue. En tout cas, elle ne pouvait pas dire qu’elle n’avait pas d’option! Elle pouvait même se sauver à la course si elle le voulait pendant qu’il était à la salle de bain! Ah! Et si tu veux te mettre quelque chose dans les pieds, j’ai des bas - minces, épais - dans le deuxième tiroir du premier meuble en entrant dans ma chambre. Sers-toi.

Venant de disparaître dans la salle de bain, il ouvrit une armoire et en sortit une trousse de soins. Il fut bien entendu plutôt satisfait de tomber sur des pansements qui lui serviraient de points de rapprochement. Il en déposa deux, puis avisa le résultat qui ne lui plaisait pas trop. C’était assez moche d’avoir ça entre les deux yeux. En plus c’était blanc. Alors avec son allure, c’était assez voyant, mais bon. Outre Bell, Decay et potentiellement un livreur, personne ne le verrait. Il jeta un nouveau coup d'œil sur le côté de sa tête, puis agrippa une lingette propre afin d’éponger le tout avec un peu d’eau. Il y avait encore un peu de sang, mais ce n’était rien de grave. Ça finirait pas coaguler dès qu’il cesserait d’y toucher. Il prit cette fois une serviette, puis abandonna la salle de bain pour revenir vers la cuisine et ouvrir le congélateur. Il y prit quelques glaçons qu'il déposa dans le textile, puis colla le tout sur sa tempe endolorie en laissant couler un soupir. Avisant Erin dans le salon, il vit qu’elle avait sélectionné des bas, mais qu’elle n’avait rien dans ses mains, outre son portable qu’elle observait. Un menu? Un taxi?

-Café? Il préférait réitérer la question. Limite, rien ne l'empêchait de boire quelques gorgée en attendant son taxi. ou bien un verre d'eau? Machinalement, il sortit deux tasses, puis rata de peu de se buter contre Bell qui s’était approchée. Il se racla la gorge. Tu… Tu mets quoi dedans?



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De fervents consommateurs de vitamines, tout comme elle, hein? Elle n’allait pas relever ce commentaire. Simplement parce qu’elle n’en avait pas envie, mais également pour éviter de pousser le mensonge plus loin inutilement quand il était d’une évidence même qu’il ne croyait pas un traître mot qui sortait de sa jolie bouche carmine. Cela dit, il avait raison : appeler l’ambulance était beaucoup trop voyant. La discrétion était de mise et le mieux était encore de marcher. Cogitant pendant quelques instants, Samaël fut le premier à proposer une issue à leur situation inconfortable : son appartement n’était pas très loin, ils pouvaient toujours s’y rendre. Voilà qui n’était pas bête en soi. Fort heureusement, il arrivait à marcher de lui-même, ce qui faciliterait grandement les déplacements. Eeeet voilà qu’il déblatérait sans fin sur le modeste logis qu’il avait réussi à se dégoter depuis son arrivée sur l’île. Les mots s’enchaînaient à une vitesse incroyable, témoignant aisément de son besoin grandissant de se justifier pour elle ne savait trop quelle raison. Quoi? Croyait-il qu’elle vivait dans un palais? Elle louait un petit appartement dans un building miteux de la South Zone, donc elle n’allait pas en faire de cas. Enfin... elle choisit néanmoins de taire cette information, peu soucieuse de faire part de son quotidien à cet ex qui cultivait un mélange de mépris, de rancune (hum... avec raison?) et de cynisme à son égard.

- Ton appartement, c’est parfait, conclut-elle en croisant les bras sur sa poitrine. Que je sache, ce n’est pas la taille qui compte! Je crois que ça s’applique également aux logements. Quant à l’éventualité de se faire porter jusque-là? Elle esquissa un simple sourire en coin. C’est gentil de ta part. Si l’éventualité de me faire porter comme une lady semble satisfaire pour mon ego démesuré, je vais malgré tout me contenter de marcher. You’re princess is in another castle, my dear. Je ne suis pas paresseuse à ce point. Et puis, bouger, contribue à préserver ma taille fine.

Se redressant non sans une petite grimace de douleur, le noiraud enfonça ses mains dans ses poches et déclara que leur destination se trouvait à plus ou moins vingt minutes d’où ils se trouvaient. Super. En silence, le duo se mit en marche, Primerose resserrant ses bras sur sa poitrine sous la brise qui la fit frissonner légèrement. Son cerveau fonctionnait à cent milles à l’heure, se demandant malgré elle si d’autres anges avaient assisté à la scène de la voiture, un peu plus tôt. Ces salopards étaient partout : de la vraie vermine, comme des pigeons guettant les passants depuis le réseau filaire des feux de circulation. D’ailleurs, elle ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil dans les airs, vers la cime des arbres avec une ombre d’inquiétude. Sam prétendait plus tôt qu’il n’y avait rien à craindre, que ces types n’allaient pas venir à leur suite... si seulement il savait.

Soudainement, son compagnon se mit à glousser. Si cette manifestation d’hilarité eut le chic de la surprendre, sur le coup, Primerose se rappela qu’il avait cette tendance (pathologique?) à glousser même lors des moments les plus anxiogènes. Assurément, le temps avait beau filer à une vitesse folle, Sam, lui, restait le même malgré les années.

- Ça va? Fit-elle à brûle-pourpoint, sachant qu’en général, ses rires masquaient – bien mal – sa nervosité.

Elle n’avait pas totalement tort le concernant. Il se ressassait le reste de la soirée, faisant état de le l’organisation et la force de leurs opposants d’un peu plus tôt, relevant l’incongruité de la situation. Sam était un homme intelligent et perspicace... Il avait cette façon bien à lui de lire les gens et en général, il ne se trompait pas souvent. Il allait comprendre beaucoup trop vite et ça rendait la rouquine un peu nerveuse. Liée par la Loi d’omerta non officielle qui unissait tous les êtres surnaturels, elle ne pouvait pas dévoiler leur existence, comme ça, à son compagnon. Non seulement craignait-elle les représailles, mais elle angoissait à l’idée que ça nuise à son interlocuteur. Ne lui avait-elle pas causé suffisamment de torts? Elle se mordilla la lèvre inférieure.

- Le pilates, c’est la vie... Se contenta-t-elle de rétorquer en haussant les épaules. Suppôt de Satan... franchement...

Elle gloussa... jaune. Pour qui se prenaient-ils, ces emplumés?! Ces poulets divins croyaient pouvoir venir caqueter, comme ça, dans un endroit dominé par les aldagoons et faire leur petite loi à la con? Sérieusement, elle espérait qu’il n’y en avait pas d’autres de caché ou que la mort de ces pigeons de malheur allait avoir refroidi leurs ardeurs. Elle en toucherait un mot à Elijah, en temps et lieu.

- Tu devrais peut-être... Mieux vaut éviter les ennuis sur cette île pourrie, crois-moi... Rétorqua-t-elle lorsqu’il déclara ne pas vouloir laisser filer l’affaire. Qu-quoi?! Tu as gardé ça?

Elle écarquilla les yeux, comprenant qu’il avait toujours cette foutue montre céleste dans sa poche. Instinctivement, elle jeta des regards tout autour, ayant la désagréable (et peut-être injustifiée) sensation d’être observée. Sam continua sur sa lancée, s’extasiant presque devant le mystère qui s’étalait devant lui, comme s’il se lançait dans une épopée à la Da Vinci Code. Primerose le laissa déblatérer, ne l’écoutant que d’une oreille alors qu’ils s’engageaient dans une ruelle. Faisant gaffe à l’endroit où elle posait ses pieds nus, la jeune femme tremblait un peu plus et cela n’avait plus rien à voir avec la brise. Elle se remémorait l’altercation avec Zekka Thyne et les anges, pendant une sortie avec Kallatriel... et cette façon dont il l’avait sauvé de justesse... elle n’aurait pas survécu, que ce soit par l’assaut de l’illustre démon Red Skulls ou par la volonté que les anges avaient de mettre fin à son existence. Aurait-elle autant de chances avec Crowley? Elle doutait.

Quittant la ruelle, le duo traversa la voie routière et se dirigea vers l’immeuble à logements plutôt modeste qui se dressait devant eux. Le soupir de découragement poussé par le noiraud passa inaperçu, la belle se contentant de scruter les environs par crainte de repérer quelconque plume impromptue... Rapidement, l’humain ouvrit la porte principale de l’établissement et invita la prostituée à y entrer, laquelle ne se fit pas prier pour obtempérer. Les néons du plafond agressaient ses prunelles, mais la rouquine n’en fit pas de cas, laissant à son ancien petit ami le soin de déverrouiller l’accès devant eux. Et hop! Direction l’ascenseur : 5e étage.

La voix de Crowley rompit le silence entre eux, prétextant user rarement de l’ascenseur. Visiblement, ce soir, il était trop fatigué pour emprunter l’escalier. Elle ne pouvait pas lui en vouloir pour ça.

- T’as de la chance, nous n’avons même pas ce luxe, là où je vis... C’est l’escalier... ou l’escalier.

Jetant un regard en coin en direction de Samaël, Erin ne put s’empêcher de lui offrir un léger sourire devant celui (parfaitement Colgate) qu’il affichait. Il était beau, le bougre. Ce petit instant fugace lui rappela une époque où ils avaient été heureux, tous les deux. Jadis. Il y a trop longtemps maintenant.

Elle sursauta. L’ascenseur s’était arrêté et les portes avaient grincé avant de cesser brutalement leur mouvement d’ouverture. Okay...? BAM. Un coup de pieds et le tout fut réglé. Un problème de mécanique... un bonus... un système subtil d'emprisonnement des non-habitués à la place. Primerose gloussa. Elle avait oublié le sens de la répartie de son compagnon. Il avait cette façon de voir et de décrire les choses qui sortaient de l’ordinaire. Elle avait toujours apprécié ça chez lui.

Le duo quitta donc l’habitacle précaire de l’ascenseur pour s’engager dans le couloir. Sam ouvrait la voie, s’arrêtant finalement devant une porte un peu délabrée. La 508. Elle s’en souviendrait. Il déverrouilla, puis pénétra dans les lieux avant d’activer l’interrupteur. La belle le suivit, puis il referma derrière elle juste avant qu’elle ne soit surprise par un croassement. Tournant machinalement la tête, elle repéra un volatile noir qui vint se poser sur l’épaule du maître des lieux. Ça lui rappelait Cerbère et son corbeau, Balthazar. Ces oiseaux étaient visiblement populaires sur l’île et Bell comprenait pourquoi : ils étaient fascinants et d’une intelligence sans équivoque. Celui-ci s’appelait visiblement Decay, une femelle apparemment.

Samaël se fit un point d’honneur à faire les présentations et la petite boutade face au vrai nom de la catin la fit sourciller légèrement.

- Non ça va, il n’y en a qu’un jusqu’à présent...

Peut-être allait-il prendre le commentaire encore plus personnel... Mais que pouvait-elle y faire d’autre? Personne ne connaissait cette déclinaison de sa part, n’ayant jamais voulu donner sa véritable identité à qui que ce soit depuis son arrivée, dix ans plus tôt. Enfin... sauf Monsieur Carlisle, mais le bougre avait des informateurs partout... ça ne comptait pas. D’ailleurs, pourquoi avoir choisi un pseudonyme? Simplement pour enterrer le passé... Par souci de jouer à l’autruche et d’oublier sa vie d’Erin Bell... Par couardise, au final.

Tournant ses prunelles émeraude dans la direction indiquée par Crowley, la démone ne dirait assurément pas non à une douche chaude. Elle avait une mine affreuse et avait clairement besoin de retirer toute cette saleté et le sang séché de son beau corps.

- Oui, je veux bien, merci, ajouta-t-elle en se dirigeant presque immédiatement vers la petite salle tant désirée.

Refermant derrière elle, la prostituée poussa un long soupir avant de s’adosser contre la porte close. Bon sang... quelle soirée... Et sachant qu’il avait gardé cette foutue montre, elle n’avait aucun mal à s’imaginer que les emmerdes ne faisaient que commencer... encore une fois. À croire que sa vie n’était un enchaînement d’ennuis perpétuel... Elle... elle devait trouver un moyen de faire disparaître cet artéfact. Ce serait la meilleure façon d’éviter de se faire repérer et de s’assurer que Samaël ne cesse ses recherches à la con. Fuck quand même. Il avait tué un céleste... Non seulement était-elle un peu impressionnée par cette prouesse, mais les conséquences en découlant la terrorisaient. Pour elle, autant que pour lui.

S’approchant du miroir, la catin jeta un coup d’œil dans la glace. Elle avait une mine affreuse. Son maquillage avait coulé, sa coiffe était défaite, sa robe était déchirée et sa peau immaculée était souillée de poussière et de sang séché. Un dépotoir ambulant, pardi. Repérant le nécessaire pour se démaquiller sur le comptoir de la vanité, l’Américaine ne se fait pas prier pour en faire usage et jeter les résidus à la poubelle. Elle défit la coiffe de sa tignasse ondulée, puis retira les vestiges de cette robe qui fut, autrefois, d’un chic fou. Du véritable gâchis. Activant l’eau du robinet de la douche, elle évalua la température, puis une fois satisfaite se glissa sous le jet. Elle aimait son eau très chaude et poussa un soupir de satisfaction, sentant la température détendre ses muscles endoloris. Fermant les yeux, elle se savonna et prit un instant pour apprécier le moment présent. Bien évidemment, son cerveau continuait à ressasser les événements de la soirée avec une anxiété non feinte.

Au bout de quelques instants, elle arrêta le jet d’eau, ouvrit le rideau, fit main-basse sur une large serviette grise et l’enroula autour d’elle. Elle rinça sommairement le fond de la baignoire pour la nettoyer, puis entreprit de se sécher. Une fois chose faite, elle accrocha la serviette sur un support et entrebâilla la porte pour se saisir des fringues disposées à son intention : un simple t-shirt noir pour homme ainsi qu’un short sport gris. Bon... dire qu’elle se sentait comme une carte de mode était de la pure bullshit, mais c’était mieux que rien. Elle enfila le tout, noua le cordon autour de sa taille pour s’assurer que le tout tienne bien en place et noua l’avant du t-shirt sur lui-même, histoire de donner un petit effet coquet et féminin à sa tenue banale. Usant de sa barrette en strass, elle noua ses cheveux en un chignon lâche et sommaire sur le dessus de son crâne et vint orner le tout de sa petite décoration capillaire.

Bon... c’était passable.

Ramassant ses effets abîmés, elle sortit finalement de la salle de bain, surprenant un Crowley qui se nettoyait le visage à l’évier de la cuisine. Au moins, elle ne le prenait pas en flagrant délit de branlette! N’empêche, ça l’aurait fait sourire.

- Un bien fou, merci!

La dernière fois qu’elle avait revêtu les fringues de Samaël... ils résidaient sous le même toit et c’était en vue d’une soirée cocooning à New York. Ça leur faisait assurément bizarre, à tous les deux.

- Oui, je veux bien un café...

Elle déposa les vestiges de sa tenue sur une chaise, puis se dirigea machinalement vers le salon, là où une baie vitrée ornait le mur. Bras croisés sur sa poitrine, elle jeta un regard vers la rue, détaillant les environs dans l’inquiétude d’y percevoir du mouvement suspect. Ils pouvaient être n’importe où...

- Quoi? Oh je veux bien. J’ai faim je t’avoue... N’importe quoi, je ne ferai pas la fine bouche.

Après, des sushis auraient été le summum, mais à cette heure tardive, il était plus qu’improbable d’en trouver, de qualité, qui plus est! Indiquant la blessure qui figurait sur son front, Sam déclara vouloir soigner le tout. Il était amoché le pauvre... Ces connards n’y avaient pas été de main morte avec lui! Disparaissant dans sa salle de bain (probablement encore très humide), il lui offrit néanmoins d’enfiler des chaussettes, si le cœur lui en disait. À priori, rester pieds nus ne la rebutait en rien, mais les protéger en cas de fuite potentielle n’était pas bête du tout. De sa démarche ondulante, la vipère alla donc quérir des bas fins qu’elle enfila, puis retourna au salon, comme pour aviser de nouveau les environs. Jetant un œil sur son portable, elle échangea quelques messages textes avec Monsieur Carlisle quand la voix de Crowley la ramena brutalement à la réalité.

- Oui oui, café, rétorqua-t-elle de nouveau en déposant son téléphone sur la table basse et brisant la distance qui la séparait de son hôte.

Silex en main, le noiraud faillit la heurter en se retournant, mais la rouquine n’en fit pas de cas.

- Seulement un peu de lait, merci, répondit-elle, ne remarquant pas le malaise du jeune homme.

Deux tasses furent remplies d’un liquide chaud et fumant, puis le tout fut comblé d’une touche de lait. Prenant la tasse blanche banale entre ses mains, Primerose remercia l’homme devant elle avant de porter le liquide bienfaiteur à ses lèvres dépourvues de toute trace de maquillage. Ce n’était pas un cappuccino de haute qualité, mais ça faisait amplement l’affaire.

- Oh bon sang, c’est exactement ce qu’il me fallait, souffla-t-elle entre deux gorgées appréciatrices. Ah, pour le restaurant? N’importe quoi, vraiment. De la pizza fera l’affaire, je t’assure, merci pour tout d’ailleurs.

Ça lui allait qu’il décide de régler l’addition, puisqu’elle ne réalisait que maintenant qu’elle avait égaré son sac à main, quelque part sur la route entre le casino et ici. Fort heureusement, elle avait planqué un double de sa clé dans une cache autour de son bloc-appartements, donc elle n’aurait aucun mal à rentrer chez elle. Laissant Crowley s’occuper de la commande via l’utilisation de son téléphone, Bell revint se poster près de la baie vitrée, passant devant le corbeau haut perché sur une étagère, qui le détaillait de ses prunelles d’obsidienne.

Une question fusa en sa direction, comme une flèche. Hum? Elle tourna la tête en direction de l’archer qui la détaillait depuis la cuisine, tasse de café en main, appuyé sur la tranche du comptoir et air un peu critique au visage. Si elle attendait quelqu’un?

- Hein? Non, non. Je... Je crains juste qu’ils nous aient suivis, c’est tout. Tu peux me traiter de poule mouillée si tu le souhaites, je ne vais pas le nier...

Elle avait peur, c’était évident... et ce, même si elle s’était efforcée de le cacher jusqu’à présent. Elle hallucinait probablement... pourtant, elle avait encore cette impression oppressante qu’on l’avait à l’œil, qu’on l’observait... ou alors c’était Decay, qui sait... Seulement, tant que cet objet se trouvait en possession de Samaël, elle aurait la nette impression qu’ils pouvaient refaire surface n’importe quand. Où avait-il planqué l’artefact, d’ailleurs?

- Sam... tu vas me trouver énervante, mais... mais il faut vraiment se débarrasser de la montre... Je t’assure, c’est de mauvais augure... Elle avait raison : il la trouvait énervante. Peut-être était-ce la fatigue qui le taraudait ou la trop forte accumulation d’émotions au cours de la soirée, mais elle devinait maintenant aisément son agacement. Je te jure! Ça va t’attirer des ennuis! Ces types sont capables de tellement de choses... Et elle prétendait ne pas les connaître, hein? Damn... Pas EUX précisément, mais PEUT-ÊTRE que j’en sais un peu sur leur organisation, okay?! Elle déposa sa tasse entamée sur la table de chevet et se rapprochant de son ex-petit ami, lequel ne fit pas l’ombre d’un mouvement de recul, signe qu’elle ne l’impressionnait en rien. Je sais que tu m’en veux et tu as amplement raison! Je t’ai abandonné, je sais! Pour peu que ça puisse t’intéresser, je m’en suis énormément voulu. Mais ça... ça peut-être littéralement dangereux... Je ne veux pas qu’il t’arrive malheur! Je m’en voudrais encore plus! Rire amer de son interlocuteur. Si elle se souciait réellement de lui, elle n’aurait pas lâchement disparu sans laisser de trace. Erin Bell avait-elle seulement de la considération pour qui que ce soit? Que... Que pouvait-elle rétorquer à ça? Il avait raison sur beaucoup d’aspects : elle se foutait de la grande majorité des gens... mais pas de lui. Pas totalement du moins. La bouche ouverte, elle le détailla, mutine, réalisant dès lors qu’elle ne pourrait pas avoir le dernier mot avec lui. Son ressenti était trop grand et avec raison. Elle serait désormais à jamais synonyme de mépris et il avait tous les droits de penser ainsi. D’accord... Concéda-t-elle. D’accord, fais ce que tu veux. Tu as raison, je n’ai aucun droit de te parler ainsi. Continue de m’en vouloir, je ne t’obstine même pas!

Elle tourna les talons et revint vers le salon pour récupérer son téléphone, puis dévia sa trajectoire pour récupérer ses loques, trônant encore sur une chaise de cuisine. Crowley était intelligent. Il n’eut aucun mal à comprendre qu’elle quittait dès lors l’appartement. Il déposa sa tasse avec rudesse au point d’en renverser une partie du contenu, puis disparut prestement dans sa chambre.

- Fais ce que tu veux, je m’en vais. Je ne resterai pas une minute de plus en sachant que ça traîne encore ic... Il revint rapidement près d’elle et lui tendit la montre maudite dans le but évident de la lui remettre rageusement (quoique... c’était probablement plus pour la faire réagir). La réaction de l’adlagoon fut instantanée : elle écarta les mains en grondant, refusant même d’y toucher. Non!! Je n’en veux pas!! Éloigne ça de moi!

Instant d’incrédulité devant une réaction purement instinctive. Elle ne jouait pas la comédie : c’était trop soudain, trop naturel comme réflexe. Elle sentit ses tripes se tordre alors qu’elle réévaluait la situation : elle sentait l’étau se resserrer autour d’elle puisque Sam comprenait trop vite qu’un truc carrément pas net se produisait devant lui. Elle... elle paniquait à présent. La montre était toujours tendue vers elle. Il insistait pour qu’elle la prenne. N-non. Elle secoua la tête dans un refus obstiné ce qui poussa l’humain à pousser la note un peu plus loin. L’irritation de ce dernier laissait place maintenant à une envie mordante de connaître la vérité, à une curiosité dorénavant sans limites.

- Je m’en vais... Couina-t-elle à présent en tendant la main vers la poignée de porte.

La fuite. Sa plus fidèle alliée. Il la connaissait trop bien malgré les années qui les avaient éloignés. Une main fut plaquée, à plat, sur la porte, barrant la route de la prostituée qui sursauta comme une enfant punie. À vrai dire, Crowley lui-même semblait surpris de sa propre réaction. Il était un chic type, jamais agressif, jamais violent... du moins, pas à l’égard d’Erin. À quel point se languissait-il de réponses? Avait-elle peur qu’il ne la frappe? Pas du tout. Elle avait étonnamment confiance en lui... mais pas pour lui révéler LA vérité. De toute façon, elle avait vécu son lot de violence dans sa vie, alors une claque sur la gueule de plus ou de moins...

- Laisse-moi partir... Déglutina-t-elle, la panique faisant trembler sa voix. Elle pouvait partir, mais devait prendre la montre avec elle. N’était-ce pas ce qu’elle souhaitait depuis le début? Il suffisait qu’elle s’en débarrasse et ce serait réglé. Non. Sa voix était plus dure à présent. Non. Je t’ai demandé de t’en débarrasser. Tu ne l’as pas fait. Tout compte fait, tu verras les conséquences qui en découleront par toi-même. La peur l’irritation, la fatigue, la tristesse de réaliser qu’elle avait été un monstre avec lui (sa nature profond, hein?)... elle perdait le contrôle. Tasse-toi, Sam!!

À cette dernière phrase, sa voix n’eut plus rien d’humain. Dédoublée, éthérée... venant d’outre-tombe digne des films de hantises. Un timbre qui trahissait désormais ses origines. Decay s’agita. Il lui avait semblé que son vis-à-vis avait blêmi, visiblement interloqué parce qui venait de se produire. Elle avait réalisé trop tard son erreur, ayant porté naturellement une main gracile à sa gorge, tremblant désormais comme une feuille. Shit, shit and triple shit! Elle se racla la gorge, comme pour feindre un (esti) de chat dans la gorge. Ça ne servait à rien. Le mal était fait. Il ne savait pas EXACTEMENT ce qu’elle était... mais il savait maintenant qu’elle lui cachait des choses... beaucoup trop de choses.

Comment avait-elle fait? Elle était blême, à son tour. Elle ouvrit la bouche... mais aucun son n’en jaillit. Elle était maintenant appuyée contre la porte close, refusant toujours de toucher ne serait-ce qu’un instant la damnée montre angélique. Elle aurait voulu disparaître à travers le plancher, ne pas être ici, ne plus être en Roanapur... Primerose baissa la tête, fixant ses pieds en un geste d’une vulnérabilité qui ne lui était pas coutume. N’était-elle pas une femme forte? Fière? Au caractère aussi incendiaire que ses origines? Pas en ce moment. Elle n’était rien, en ce moment.

On toqua à la porte. Elle poussa un cri de stupéfaction. Une voix parfaitement humaine cette fois, digne d’une gamine prise en flagrant délit de vol à l’étalage. Elle s’éloigna de la porte, comme si cette dernière l’eut brûlé, puis vit Sam tourner la poignée pour finalement faire face à un livreur au visage aussi marqué que les pizzas au pepperoni qu’il avait commandé. En parfait acteur qu’il était, le noiraud esquissa un sourire face à l’employé de la pizzeria, discutant de choses et d’autres alors qu’il réglait l’addition comme si les choses étaient parfaitement normales. Primerose, pour sa part, revint au salon et s’empara de sa tasse de café (laissée plus tôt à l’abandon) et avala le reste de contenu refroidi comme s’il s’agissait d’un shooter de fort. Dès lors le livreur partit, la boîte de pizza odorante fut déposée sur la table de la cuisine et le couvercle fut levé, dégageant un arôme plus qu’appétissant dans tout l’appartement. Pour le moment, Primerose pouvait sentir que la tension était redescendue d’un cran... mais pour combien de temps? Mieux valait qu’elle quitte, ce serait plus simple pour tout le monde; elle avait suffisamment merdé comme ça. Or, alors qu’elle redéposait sa tasse, la voix de son compagnon se fit entendre, plus calme, plus douce, mais également un peu incertaine. Il l’invitait à s’asseoir, à manger un morceau avant de partir... Parce qu’il savait qu’elle quitterait.

Elle lui jeta un regard en coin.

- Pourquoi tu fais tout ça? Tu devrais me mettre à la porte comme un rebut. Et tu aurais raison de le faire... Or, il n’en était rien.

Jetant un nouveau regard anxiogène vers la baie vitrée, elle poussa un soupir. Sans attendre, elle referma les rideaux et s’assura de verrouiller la porte, y apposant même la chaînette, au cas où. Évidemment, son compagnon la dévisageait, se demandant très probablement ce qu’elle pouvait bien foutre. Elle revint s’assoir, face à lui, sans un mot. Elle s’empara d’un morceau de pizza qu’elle déposa dans l’assiette laissée devant elle... puis tritura la croûte, du bout des doigts, sans manger.

- Il y a des choses que tu ne sais pas, Sam... Articula-t-elle d’une voix chevrotante. Et je ne parle pas de meurtres, de deals douteux ou d’horreurs qu’on pourrait retrouver sur le Dark Web. Des choses que personne ne parle, jamais. Des choses que je sais et que je ne devrais pas te révéler... mais je m’apprête à le faire quand même, parce que visiblement, je suis conne et j’en ai marre... Cela dit... tu dois me promettre de ne jamais en parler... à qui que ce soi... De toute façon, je doute qu’on te croit. Elle planta son regard émeraude dans le sien. Elle était sérieuse. Plus que jamais. Promets-le...

Sa voix était rauque, un peu étranglée. Elle prit une bouchée de sa pizza d’un geste un peu rageur, comme si elle profitait de cette intermède pour réfléchir.

- Je ne connais pas les types de plus tôt. Ça, c’est la vérité. Cela dit, je sais pourquoi ils étaient là. Elle prit une inspiration. Crois-tu au surnaturel, Sam? Et avant que tu ne croies que je te mène en bateau, s’il te plaît, garde l’esprit ouvert, sinon nous n’irons nulle part. Si je te disais qu’il y a tout un monde qui existe sans que la plupart des gens ne sache son existence? Qu’un conflit règne dans l’ombre alors que la majorité des gens vivent leur petite vie paisible? Il ne sourcillait pas. Il attendait visiblement la suite. Les types que tu as vus plus tôt... Ils ne t’ont pas traité de suppôt de Satan pour rien. Ils font la chasse aux démons. Ils ont ressenti leur présence au casino et cherchaient des cibles. Oui... j’ai bien dit démon. Aldagoon serait un terme plus approprié, mais les gens sont rustres alors... Elle balayait l’air du revers de la main, avec un soupir semi-irrité. Bref, le casino... est un territoire Aldagoon. Il en regorge. Et ils se sont trompés de cible quand ils s’en sont pris à toi... Ces types, c’étaient des anges, Sam...

Un silence... Ils se fixaient. Il... ne la croyait pas vraiment, pas vrai? Il devait penser qu’elle lui mentait, encore et toujours. N’importe qui d’un peu sensé aurait fait pareil.

- Tu crois que je mens, pas vrai? Ajouta-t-elle, tout de même un peu insultée. Elle venait de cracher le morceau, il était hors de question qu’elle ne soit pas cru, quand même!! Un battement de paupières, tout simple : pendant une fraction de seconde, son beau regard émeraude se muta en deux globes oculaires d’un noir d’encre, sans blanc, sans iris, sans pupille. Un regard abyssal, sans émotion... comme le néant infini. Autour de ces billes d’un vide pouvant désarçonner n’importe qui, nous pouvions deviner une parcelle de peau anthracite, comme la terre desséchée après le passage de la lave d’un volcan. Un clin d’œil très bref avant que le tout ne revienne à la normale, laissant une Primerose anxieuse qui se contenta de croiser les bras sur sa poitrine et de s’enfoncer dans son siège. Ils me cherchaient moi. Ils me cherchent souvent en fait. Un jour, ils m’auront... et ils sont passés maîtres dans l’art de faire disparaître les preuves... Elle eut un pauvre sourire et haussa les épaules, dans un geste de dépit. C’est ce qu’elle méritait, du moins, le supposait-elle. Tu veux savoir pourquoi je suis partie? Parce que tu as passé très près de découvrir la vérité... et que j’ai eu très peur. Voilà. J’ai préféré disparaître pour que tu me croies morte plutôt que de te dire la vérité. Parce que j’ai peur. Trop souvent. Et qu’il y a une règle qui veut qu’on ne puisse rien dire aux humains. Et voilà que je l’ai transgressée et je risque gros... Et toi aussi, d’ailleurs. Welcome to hell, darling.

Elle prit une nouvelle bouchée de pizza, d’un geste encore rageur.

- Si tu as des questions, c’est le temps de les poser, je suis dans de bonnes dispositions... Cela dit, si tu avais de l’alcool pour accompagner le tout, ça m’aiderait assurément pour délier ma langue... Je dis ça, je ne dis rien. Néanmoins, comprends-tu pourquoi je te demande de te débarrasser de la montre? Il est probable qu’ils voudront la récupérer et il suffit de tomber sur un fanatique pour que les choses tournent au vinaigre...

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In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti Sans_t27

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