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Belverios
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Rouge.
Le thé carmin au parfum de fruits des bois fumait dans la tasse grossière sur le plateau entre eux deux. Assit droit, son dos effleurant le fond dossier du faux canapé de chez Mac Donald, le fils de Sullustéhan avait les mains posées sur la table en faux bois qui avait été mal nettoyé avant qu'il ne vienne s'y installer. C'est pourquoi il avait ôté et posé ses gants de cuir dans son porte-document, et non sur la surface à la propreté plus que douteuse.

Le fumet végétal du thé semblait être la seule échappatoire à ses sens, emprisonnés dans ce lieu pitoyable de la dépravation humaine.
Une lourde odeur d'huile et de gras saturait l'air, bien que les fenêtres soient ouvertes. La fragrance de la friture se disputait le fumet de la viande de bœuf cuite de la plus ignoble des qualités.
Le lieu, surpeuplé de personnes en basse estime d'eux-mêmes, empestait la transpiration, et il était difficile de ne pas entrer en contact malvenu avec un serveur pataud pressé, ou une consommatrice suralimentée aux bajoues n'ayant rien à envier aux joues des porcinets les plus chouchoutés.
A l'image des oméga trois qui bouchent toute la tuyauterie des spécimens habitués de cette restauration déplorable, le regard de l'ange était envahie par les corps et silhouettes qui se poussaient pour cohabiter dans cet espace si réduit pour tant de succès mal acquit.
Les mômes hurlaient et bataillaient pour une frite ou une sauce au goût de sucre et non de tomate.
En dehors des  sons de mères exaspérées, on entendant cet horrible bruit de mastication avide, de feuille de salade qui glisse de la bouche pour s'écraser dans un 'plortch' minable sur une bedaine boursouflée.

Au milieu de toutes ces immondices acclamées et savourées comme ce qu'il se fait de mieux pour la plèbe, Belverios se tenait là, droit comme un I, droit comme le phare au milieu de la tempête de mastications effrénées. Rigide dans ses valeurs face à la médiocrité environnante et déferlante.

Faisant fi de quelques ignares qui l'observaient à la dérobée et se gaussaient de lui, l'homme de culture et de goût, l'être surnaturel pencha légèrement la tête sur le côté. Il fixait intensément le visage de la demoiselle de l'autre côté de la table.

Selon les informations recueillies par l'équipe numéro cent dix-huit, Kayla Haralson, démone notoire terminait son service au Mac Donald à quatorze heures après une longue matinée de travail. La jeune femme faisait cette besogne afin de financer ses études en art. Deux arrestations entachaient son dossier au commissariat. Des affaires de soirée alcoolisée, rixe mineure sur la voie publique. Rien de suffisamment grave pour figurer sur son casier judiciaire cependant. Quelques heures de garde à vue pour la forme, et tout était oublié.
L'équipe ange, au cours de ses investigations et heures d'observations n'avaient pas su déceler si la cible était douée de pouvoirs démoniaques spécifiques.

La créature infernale résidait dans la South Zone, fréquentait un individu peu recommandable et il semblerait que la finalité recherchée était le rapprochement sentimental et/ ou sexuel.
Jusqu'à preuve du contraire elle ne possédait pas d'arme pour se défendre, et ne pratiquait aucun sport.
... Une cible facile...

Pour l'heure, l'infamie concentrait son attention sur son portable, observant quelque série de peu d'intérêt sur Netflix, tout en avalant sur le pouce le sandwich que la boite lui attribuait en collation pour ses services.
Elle était si captivée par son écran qu'elle n'avait pas ressenti l'aura naturellement lumineuse et pure de l'ange. Ni les ondes néfastes de ses pulsions violentes agressivement en joies à l'idée d'occire un être bassement démoniaque.

Le serviteur de la Déesse plissa les yeux.
Sa tasse était parfaitement au centre de son plateau, mais elle n'était pas impeccable. Tirant doucement sur la serviette en papier, il la passa doucement sur les bords à plusieurs reprises. La cuillère avec était à n'en pas douter une usine de microbes à laquelle il refusait de se soumettre.
Après avoir parfaitement nettoyé la tasse, Belverios plia scrupuleusement le tissu et le posa sous le thé, strictement au centre du plateau.
Refrénant son envie grandissante de se laver (encore) les mains, l'ange posa ses doigts sur la surface lisse et la porta sous son nez fin.
Sans être de grande facture, le thé serait suffisant à son palais pour le moment.
Au vu de l'heure tardive, il ne comptait rien avaler d'autre de toutes les manières.
Avec mesure, l'ange bu le thé chaud.

Il avait tout son temps, la demoiselle avait encore un sachets de pommes coupées en tranche ainsi qu'un donut sucre.
L'ange passa sur l'idée inconcevable que dans le temple de l'avachissement et du gras, on serve un fruit, connu surtout des femmes parce que présent comme dessert dans tous les programmes de régime.

Dans sa légère grimace de dédain, le nez de l'ange se retroussa légèrement.
Pauvre Terre... Si la Grande Déesse voyait ce que les gens d'ici devenaient, loin de Sa lumière...

-" Pardon monsieur, désirez-vous un donut ? Je dois y aller et vous le fixez avec envie."

Belverios usa de toute sa maitrise de son corps et de son expression faciale pour ne pas paraitre aussi outragé qu'il l'était.
Cette... Démone lui proposait ainsi parfaitement sereinement un en-cas sucré ?
Quelle infamie ! Quelle outrecuidance ! Par l'enfer, la fourbe tentait de le faire sortir de ses gonds !

Expirant profondément et comptant trois secondes afin de se forcer au calme, l'ange fixa les yeux de la représentante des Forces du Mal.
Il leva doucement la main en signe de dénégation polie.

-"Je vous remercie de votre sollicitude chère madame. Mais mon thé me convient tout à fait. Passez une bonne après-midi."

Il l'observa se lever, amener son plateau et le vider dans une poubelle.
Déjà affublée d'un casque en Bluetooth, la cible passa les portes de l'enseigne de restauration rapide.

Oubliant immédiatement son thé à saveur exécrable d'infusion de transpiration de pied, saveur fraise des bois, l'ange se leva, et passa posément ses gants de cuir noir. Gardant sa veste noire sur le coude, il récupéra sa canne à pommeau, et prit son chapeau haut de forme de feutre noir.
Il ne le passera qu'une fois sortit.

Il prit un instant pour acclimater ses yeux à la lueur claire et chaude d'un soleil seul dans le ciel.
Il faisait bien bon aujourd'hui, et le beau temps enjouait les cœurs les plus ternes.

L'ange chaussa aussi ses lunettes noires rondes.
Voilà qui était mieux.

Baguenaudant de part les rues, Belverios suivait à quelques dizaines de mètres sa cible qui semblait avoir décidé de s'adonner au shopping.
Voilà qui promettait d'être d'un ennui sans borne...

Au moins, les larges rues des Beaux Quartiers n'étaient pas un endroit (trop) désagréable où déambuler.
Ici se concentraient le enseignes de marque, des personnalités influentes, et un peu plus de savoir-vivre que dans le reste de la ville. Certes l'ange ne prétendait pas apprécier la richesse matérielle plus que de raison. Il n'était là pas question d'opulence en soi.
Seulement de ce rapport de causalité entre l'afflux de biens pécuniers et les personnes de bonne moralité, de bonne culture et de bon goût.

Ainsi foulant le macadam au gré des envies de sa cible, l'ange feignait d'accorder quelque vague intérêt aux vitrines qui se succédaient.
Et l'enfant de la Déesse ne pu s'empêcher de remarquer que la démone qu'il filait sembla avoir un attrait particulier pour la future gamme été de magasins où elle ne pourrait rien acheter. Ou pour les confiseries, gâteaux et autres sucreries dont les points de vente se multipliaient.

Mais il devait lui filer au train jusqu'à trouver le moment opportun.
Trouver le moment, le lieu où elle serait seule, dans un espace sans témoin.

Traversant la rue, un tantinet trop concentré sur le dos de sa cible qui progressait là-bas, Belverios ne remarqua pas que le feu passait au vert pour les automobiles. Terminant seulement de traverser la rue, il remarqua fort tard une voiture qui faisait rugir son moteur prête à démarrer en trombe.
Pilant nette à seulement quelques millimètres de sa jambe, la voiture lâcha un coup de klaxon furibond, et un homme ensauvagé tendit le bras à la fenêtre en hurlant, affichant un majeur tendu.

L'ange prit une photo mentale de la plaque d'immatriculation du véhicule, ainsi que de ses deux occupants. Il conserva cela dans un espace à part de la Pensée de la Ruche pour plus tard. Sa mission passait avant le châtiment de ces rustres.
Mais pour marquer le coup, l'être surnaturel frappa de sa canne le capot de l'automobile à deux reprises et poursuivit sa route.

Et constata que durant ces quelques secondes de distraction, sa cible s'était volatilisée...
Iris
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Iris
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Oh la la! Le dilemme de fou! Elle ne savait plus où mettre de la tête alors que son regard céruléen scrutait avec attention les écriteaux du tableau d’affichage devant elle. La tension était palpable alors que l’indécision atteignait des sommets. Coupe glacée au sirop de chocolat ou McFlurry aux biscuits Oréo? Oh bon sang... Elle ne savait plus! Triturant nerveusement le bas de son débardeur bleu ciel, la rosette jouait d’indécision pour résoudre ce problème qui, à priori, était carrément simple.

- Alors... vous vous êtes décidés ou pas? Rétorqua la caissière d’un ton monocorde, sourcil haussé en un air peu convaincu.

- Heu... je... je... okay... heu... Couina-t-elle, sentant la nervosité la gagner alors qu’elle notait bien l’impatience de l’employée et des autres clients en file. OKAY! Un McFlurry aux biscuits Oréo!! S’était-elle écriée dans un excès d’intensité presque inapproprié.

Enfin! Sa commande allait être passée! Il était temps...

- Quel format...?

Merdouille...

─ ⋅◈⋅ ━─┉┈◈❖◈┈┉─━ ⋅◈⋅ ─

Ce truc était carrément beaucoup trop gros pour elle, ça en était même ridicule. Si à priori nous pouvions dire qu’elle avait carrément eu les yeux plus gros que la panse, en réalité, elle s’était simplement sentie mal à l’aise d’avoir fait attendre ces gens si longtemps pour un simple McFlurry de petit format. Alors, elle avait misé le tout pour le tout, soit pour le plus gros contenant disponible. Bon sang, elle ne terminerait jamais ce truc... Ah, mais au moins, elle aurait de quoi meubler tout ce temps qu’elle passait à observer les allées et venues de cette créature infernale qui, visiblement, bossait dans cet établissement de restauration rapide. Enfin... à l’origine, c’était ça le plan... Jusqu’à ce qu’elle réalise brutalement que l’Aldagoon en question était déjà sortie, ayant terminé son quart de travail la liant au McDonald dans lequel l’ange se trouvait. Qu-quoi?! Jetant un œil à son téléphone portable pour s’enquérir de l’heure, Iris réalisa avec une moue boudeuse qu’elle était elle-même en retard... Elle aurait dû se trouver à cet endroit bien plus tôt! Damné sois-tu, McFlurry de la tentation!

Se relevant de son siège en un seul bond, la jeune femme enfonça son portable dans la poche arrière de son short en jeans, puis agrippa son précieux encas glacé avant de quitter les lieux aux pas de course.

La semelle de ses souliers Hello Kitty heurtait le sol à une vitesse importante alors qu’elle s’élançait dans les rues des beaux quartiers, sachant pertinemment où allait la démone. Il fallait dire que la jeune églantine l’observait depuis quelque temps déjà et avait noté un pattern chez sa cible, laquelle était une créature d’habitudes. Elle prenait toujours les mêmes rues, toujours le même bus et, après le boulot, allait changer de fringues et prendre une douche dans ce minuscule appartement qu’elle se payait avec son maigre salaire pour finalement entamer son quart de travail à son deuxième emploi, lequel se trouvait dans un bar spécialisé en spectacles de Drag Queens. Elle y tenait la réception et aidait parfois au comptoir pour servir les boissons alcoolisées aux convives.

Ainsi, forte de sa connaissance en matière de routine attribuable à la démone cible, Iris savait exactement par où passer pour la rattraper le plus rapidement possible. Et hop! Petit slalom dans les ruelles et avenues secondaires et le tour serait joué!

Débouchant finalement sur la J. Belport Avenue, plus précisément au coin de la jonction de la très secondaire 4e Avenue, Iris sursauta en entendant le tintamarre d’un klaxon furieux ponctué de cris aux propos peu glorieux. Tournant son regard azuré en direction du raffut, la jeune ange nota ce doigt d’honneur disgracieux, lequel était vraisemblablement balancé en direction d’un type à la dégaine plutôt classe et aux longs cheveux à la teinte hivernale. Cet homme, elle pouvait le reconnaître n’importe où : Belverios de Sullustéhan. Enfin, pas qu’elle connaissait son compatriote éthéré personnellement, mais elle l’avait déjà croisé à quelques reprises et était à l’affut de sa réputation.

Figée devant la scène grotesque et rapide qui s’était déroulée devant elle, Iris se contenta de glisser ses doigts autour de sa cuillère en plastique bon marché et avala une bouchée de cette crème glacée bien fondante qu’elle tenait toujours en main. Bien que ramollis, les cookies chocolatés mélangés à ce délice rafraîchissant et vanillé avaient une texture agréable sous la dent, sans compter ce goût délicieusement sucré qui envahissait sa cavité buccale.

Après avoir toqué sa canne sur le capot de la voiture qui était partie en trombe, l’être céleste avait pivoté sur lui-même, visiblement à la recherche de quelque chose (ou quelqu’un), ce qui le poussa immanquablement à faire face à la rosette, laquelle se tenait bien droite, crème glacée en bouche et air hébété au visage. Devait-elle le saluer? Il ne lui avait jamais paru très avenant, alors son hésitation découlait de cette appréhension évidente à se faire remballer du revers de la main.

Quoi qu’il en soit, malgré la lunette fumée aux verres ronds que portait son vis-à-vis, il était évident que ce dernier la détaillait de la tête aux pieds. Avec une pointe de jugement, peut-être? Pour dire vrai, elle n’aurait aucun mal à s’imaginer une telle chose. La bouche toujours pleine de crème glacée, l’ange rosé esquissa un léger sourire, puis salua son compatriote de sa main libre en un geste timide. Si ça se trouvait, il levait peut-être les yeux au ciel, en ce moment même, son regard étant toujours masqué par cette lunette fumée qui, disons-le, était très appropriée vu le degré d’ensoleillement de la journée. Il faisait l’une de ses chaleurs, justement...

- B-Bien le bonjour à vous, Belverios, entama finalement l’observatrice angélique d’un timbre hésitant alors qu’elle se rapprochait de lui doucement. Vous ne me connaissez surement pas, je m’appelle Iris... Je suis envoyée par le QG, en stage d’observation afin répertorier la progression des espèces envahissantes de l’île de Roanapur... Belle façon d’exprimer le but de sa réelle présence sur terre sans toutefois susciter l’intérêt des mortels qui les entouraient. Il comprendrait sans qu’elle ait besoin d’expliquer davantage. Belverios était un fin renard, un homme intelligent... Étiez-vous sur les traces d’un spécimen précis? Peut-être pourrais-je partager mes observations avec vous, histoire de vous faciliter la tâche...

Prenant une autre bouchée de son colossal McFlurry, Iris faisait rouler le tout dans sa cavité buccale, plaçant une main à plat devant ses lèvres pour éviter d’en dévoiler le contenu à son interlocuteur.

- Il me ferait plaifir de fous fenir en aide, je fuis en obfervafion depuis un facré moment maintenant et... et... oh bon fang... brain freeze, brain freeze!

Et voilà qu’elle balayait frénétiquement l’air de sa main libre alors que son visage effectuait une grimace douloureuse. Rapidement, elle plaqua sa paume sur son front et se tortilla sur place, le temps que la douleur crânienne ne s’estompe enfin. Elle couina sous la sensation désagréable et secoua sa tête dans tous les sens, espérant futilement chasser la douleur causée par le froid. Évidemment, son compatriote n’avait probablement pas de temps à perdre avec une futile observatrice comme elle, mais Iris ne comptait pas se laisser impressionner par cette attitude froide et distante qui faisait tout le charme de Belverios de Sullustéhan.

- Ouille, ouille, ouille... ça fait mal ce truc... Ça vous est déjà arrivé de manger trop de glace d’un coup et de ressentir cette douleur atroce dans votre crâne? C’est le summum du désagréable... Continua-t-elle de déblatérer, suivant son homologue céleste qui, d’emblée, comptait visiblement s’éloigner. Tiens, ça pourrait être le sujet de ma causerie de mercredi, d’ailleurs... D’un air distrait, elle agrippa son portable pour prendre quelques notes, tenant le McFlurry fautif de sa main gauche.

Traversant la 4e Avenue à la suite de l’ange immaculé (et sans invitation de ce dernier), la jeune femme rangea de nouveau l’appareil électronique dans sa poche arrière, puis ramenant son attention vers l’être qui, assurément, se croyait supérieur à elle.

- Donc, nous disions? Reprit-elle, prenant une nouvelle bouchée de sa glace aux biscuits Oréo, n’apprenant visiblement pas de ses erreurs. Vous n’allez pas du bon côté, au fait... Vous êtes bien sur les traces du spécimen 349, pas vrai? Celle qui est plus connue sous le nom d’Ana Gibbons... Elle n’est pas partie de ce côté. Je vous assure, je l’observe depuis un moment, je connais sa routine par cœur... Si seulement vous preniez la peine d’écouter, vous auriez su que...

Et elle stoppa nette sa progression, sentant qu’elle marchait soudainement sur des œufs... Peut-être devrait-elle être davantage mesurée dans ses propos? Faire preuve de familiarités n’était peut-être pas la tactique à prioriser... Et voilà qu’elle se contentait de sourire bêtement... Visiblement, elle ne faisait pas bonne figure...

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La Plume Est Plus Forte Que L'Epée (Ouvert) Sans_t14

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#ff6666

THÈME
Elijah Carlisle
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LA PASSION D’ELIJAH CARLISLE POUR LE MCDO


Cela avait fait les gros titres des journaux, des entrevues et des tabloïds il y plusieurs mois. En effet, alors qu’il mangeait tranquillement son Big Mac, un curieux muni d’un téléphone portable l’avait photographié et la photo était devenue virale sur l’île de Roanapur. On l’avait questionné à plusieurs reprises dans les entrevues qu’il avait accordé les jours suivants. La question se posait véritablement : pourquoi un homme d’affaires possédant plusieurs restaurants de haute gastronomie faisait-il la file pour manger quelque chose d’aussi vulgaire qu’un hamburger rempli de gras fait à partir de parties douteuses d’animaux ? « Je ne peux m’en empêcher », avait-il répondu en riant d’un sourire charmeur. « Il n’y a rien de mieux pour recalibrer ses papilles gustatives que la sauce secrète du Big Mac », avait-il ajouté en faisait un clin d’œil aux diverses caméras qui l’entouraient. L’effervescence autour de cette nouvelle avait duré quelques jours, puis s’était estompée d’elle-même lorsqu’un nouveau scandale avait éclaté. Maintenant, les habitués du McDo de la J. Belfort Avenue étaient accoutumés à la visite mensuelle de l’entrepreneur. Que pouvait-il dire de plus ? On avait tous envie à un moment ou un autre de fast-food, peu importe le nombre de chefs à son emploi et il n’y faisait pas exception. Enfin, c’est ce qu’il faisait croire à tout le monde et c’est ce que le monde crut.

Évidemment, la sauce secrète du Big Mac n’était pas la seule raison de sa sortie mensuelle dans cet éden (huhu) de graisse, de boisson gazeuse et de frites salées à l’excès. Tout ce qu’entreprenait le démon s’avérait bien sûr motivé par un motif visant à assurer sa domination sur l’île qu’il avait élu pour domicile. S’il possédait une foule de personnes à son emploi à qui il attribuait les diverses missions et tâches qui lui permettait de mener à bien son dessein, il lui arrivait parfois de s’assigner quelques-unes de celles-ci, simplement parce que cela lui servait de distraction. De plus, l’événement du McDogate, même s’il avait d’abord attiré la chaleur sur sa présence dans ce lieu d’ode à l’obésité, lui avait ensuite permis d’attirer l’attention du public vers ses œuvres caritatives, détournant ainsi les curieux de ses entreprises que l’on pourrait qualifier de moins nobles. Du moins, pour la population générale. Le but de ses rendez-vous mensuels avec le roi de la boulette était plutôt d’établir contact avec l’une de ses employées, une certaine Kayla Haralson, qui travaillait à lui récolter des informations sur diverses personnes d’intérêt. Tous les deux avaient réussi à se créer tout un système de communication de sorte que personne ne pouvait vraiment intercepter leurs messages. Lorsque la jeune démone – car c’est bien ce qu’elle était – possédait de l’information à partager, elle posait un pot de fleurs à la fenêtre de son appartement. Un autre employé d’Elijah, chargé de surveiller ladite fenêtre, transmettait alors l’information de vive-voix à Abraham, qui communiquait alors lui-même la nouvelle à son employeur. Le lendemain, l’homme d’affaires anglais se dirigeait nonchalamment vers le McDo, où la jeune femme glissait un papier rempli de données codées dans le contenant de frites du trio commandé par l’Adlagoon. Par il ne savait quel moyen, Kayla réussissait toujours à être celle qui lui servait sa commande.

Ce jour-là, Elijah finissait tranquillement de manger ses dernières frites, les yeux rivés sur son téléphone portable. Abraham venait effectivement de lui envoyer un rapport sur d’autres activités et il les lisait avec une attention modérée. Son chauffeur attendait, quelques rues plus loin, qu’il termine son repas. Dès qu’il avait pris place à la table préalablement choisie, il avait retiré subtilement le papier dissimulé dans ses frites et l’avait dissimulé dans la poche intérieure de son veston – parce que, bien évidemment, il portait toujours un complet trois pièces pour manger son trio Big Mac –. S’il devait se résoudre à manger cette cochonnerie – qu’il n’aimait pas du tout finalement : qui pouvait préférer cette nourriture pour cochon à un tartare préparé par un chef professionnel – il pouvait au moins le faire avec classe. Au son de la voix de Kayla, il leva lentement les yeux de son téléphone portable et observa discrètement la scène. Elle semblait avoir adressé la parole à un homme à la chevelure blanche, vêtu aussi élégamment que lui-même, qui – pour une raison inconnue de toute la planète, ne buvait qu’un thé (qui, mais qui ne prenait qu’un thé au McDo ?) – et celui-ci lui répondait. Le démon anglais sut tout de suite que quelque chose ne tournait pas rond. Les poils de sa nuque s’étaient redressés lorsqu’il avait accordé un regard à l’homme aux cheveux d’ivoire. Il serra des dents quand il le vit se lever presqu’aussitôt après que la jeune démone eut passé la porte. Décidemment, il y avait anguille sous roche. Pianotant sur son téléphone portable, il avertit Abraham qu’il allait « raccompagner sa jeune amie » et lui demanda d’aviser son chauffeur et ses gardes du corps de rester sur le qui-vive.

L’entrepreneur se leva, mit son téléphone portable dans la poche intérieure de son veston et boutonna ce dernier avant de prendre la direction de la porte à la suite de l’homme qui maintenant était vêtu comme un personnage de Downton Abbey (et oui, même lui avait succombé à ce vice il y a quelques années). Il dut s’arrêter net, puisqu’une furie à la chevelure rosée passa devant lui sans même remarquer sa présence. Il roula des yeux en songeant que la jeune génération ne possédait aucune notion en matière de convenance et de respect, puis sortie à la suite de la jeune femme qui se démarquait par la couleur pétillante de sa tignasse. Lorsqu’il traversa la porte, il mit une fois de plus la main à l’intérieur de son veston pour atteindre l’étui qui contenait ses lunettes de soleil Ray Ban qu’il fixa sur son nez. Il sourit lorsque le soleil caressa son visage. Il avait toujours aimé la chaleur. Les mains dans les poches, il se mit à suivre l’homme qui avait attiré son attention, se rendant rapidement compte que ses doutes étaient fondés : il semblait bel et bien suivre le trajet de la jeune démone à son emploi. Voilà qui était fâcheux.

Ressortant son téléphone portable la poche de son veston, il appuya sur quelques touches et porta l’appareil à son oreille. Abraham décrocha tout de suite.

« Il semblerait que ma jeune amie ait de la compagnie. Serait-il possible de lui signifier de modifier son itinéraire ? Envoyez un taxi la prendre et amenez-là dans un lieu sécuritaire. Je vais continuer ma promenade, mais dites à Victor de se tenir prêt au cas où. »

Il raccrocha immédiatement, sachant qu’il n’aurait pas besoin de se répéter. Il glissa son téléphone portable dans la poche de son pantalon. À ce stade, il savait qu’il aurait probablement à s’en servir à nouveau. Pendant son appel, il n’avait pas quitté sa cible des yeux et assista un sourire aux lèvres à l’altercation entre l’Earl of Grantham (faute de mieux) et l’automobiliste qui avait failli lui faucher les jambes. La scène était tout simplement ridicule, ce qui lui plut bien. On aurait dit une mauvaise pièce de théâtre ou bien une mise en scène effectuée par deux improvisateurs de sous-sol, dont l’un avait les habitudes d’un grand-père se prenant trop au sérieux. Il espérait seulement que Kayla aurait regardé son téléphone portable et qu’elle exécuterait ses recommandations. Elijah s’était toujours fait un devoir de protéger au mieux ceux et celles qui acceptaient de travailler pour lui. Ainsi, s’ils effectuaient bien leur travail, ils n’avaient absolument rien à craindre de lui et le démon s’affairait à leur fournir une protection adéquate.

Lorsque la querelle se termina, l’homme d’affaires scruta les alentours et remarqua que la jeune démone avait disparu. Son téléphone émit le son d’une notification et il le sortit de sa poche – décidemment, il allait devoir le garder en main. Abraham l’informait que sa jeune amie avait bien reçu son message. Levant les yeux vers la scène qui s’était déroulée devant lui, il vit alors que la jeune femme à l’absence de manière se tenait devant l’homme d’un autre temps. Visiblement, elle semblait le connaître, puisqu’elle lui adressait la parole. Elijah ouvrit la fonction « appareil photo » de son portable et prit une photo des deux êtres, qu’il envoya à Abraham. Attendant une réponse de la part de son assistant, il fit mine de s’intéresser aux vitrines près de lui tout en jetant des coups d’œil réguliers au duo. La jeune femme semblait dotée de toute une énergie et la rapidité à laquelle ses lèvres se mouvaient lui indiqua qu’elle parlait à toute vitesse. L’homme, quant à lui, se tenait droit devant elle. Une notification de son téléphone portable attira son attention. Abraham lui avait envoyé un lien d’un compte Instagram. Il cliqua dessus et vit qu’il s’agissait de la jeune femme à la chevelure rose. Il soupira. Pas encore une pseudo-influenceuse en quête de succès ? Un autre texto de son assistant lui indiquant qu’il n’avait rien à propos de l’homme. Il serra des dents. Cela n’évoquait rien de bon.

Le duo s’était mis à marcher et il traversait à présent la 4e Avenue. Lentement, il remit son portable dans la poche de son pantalon et les suivit en laissant une bonne distance entre eux. S’il voulait les empêcher de retrouver la trace de Kayla, il allait devoir lui donner le temps de rendre à la localisation sécurisée. Elijah n’entrevit qu’une possibilité : il devait interrompre le duo en s’adressant à la petite boule d’énergie. Il espérait ensuite être en mesure de retenir l’attention de l’Earl of Grantham. Pressant donc le pas, il rejoignit alors les deux personnages alors qu’ils s’étaient arrêtés à une autre intersection. Quand il arriva à proximité d’être entendu, il se racla doucement la gorge.

« Veuillez excuser mon intrusion mademoiselle, mais votre visage m’est familier. Nous serions-nous déjà rencontrés ? » Il accrocha à son visage un sourire charmeur qui, il le savait, avait raison de la plupart de la gent féminine. Aux yeux ronds qui s’agrandirent sur son visage, il sut tout de suite qu’elle le reconnaissait. Il se retourna vers l’homme et lui tendit la main. « Je suis Elijah Carlisle, enchanté de faire votre connaissance. Permettez-moi de vous complimenter sur votre tenue. Il y a un moment que je n’ai pas vu un homme vêtu avec autant de classe. Seriez-vous assez aimable pour me donner le nom de votre tailleur ? »

Il attendit patiemment la réponse de l’homme à la chevelure blanche alors qu’il souriait toujours à la jeune fille à l’allure pétillant. Ils composaient tous les deux une drôle de paire, comme s’ils ne provenaient pas de la même époque.

« J’ai assisté de loin à votre altercation avec cet automobiliste, j’espère que vous n’avez rien de cassé. Si vous voulez mon avis, vous auriez pu asséner un coup de canne supplémentaire sur le capot de cette voiture. » Se tournant vers la jeune femme, il se permit d’ajouter. « Vous a-t-on déjà dit que vous étiez rayonnante ? Un seul regard et il semblerait que tous mes soucis se sont envolés. » Il posa le regard sur l’homme. « Vous fait-elle cet effet à vous aussi ? »

Elijah était plus qu’habitué de parler pour gagner du temps. C’était même un domaine dans lequel il excellait. Il suffisait de réussir à la retenir assez longtemps pour permettre à Kayla de se retrouver en sécurité. Les cheveux sur la nuque du démon étaient toujours hérissés. Doublement depuis qu’il s’était approché de la demoiselle. Ennemis ou amis, voilà ce qu’il devait déterminer.

_________________
« The kid has got a darkside, Best believe it
Push too far you'll see
The kid has got a darkside, Back against the wall
La la la la la
The kid has got a darkside, Best believe it's the
Last trick up his sleeve
The kid has got a darkside, That you don't wanna meet at all. »

Belverios
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Voilà qui était un tantinet fâcheux.
Il avait perdu sa cible du regard et doutait maintenant de son itinéraire. La filature serait un échec s'il ne raccrochait pas vite à la vile démone.
Mais il avait beau se tourner pour scruter les ruARGH !!!
PAR LE NEZ DE LA DEESSE !!!

Manquant de sursauter, l'ange de Sullustéhan se raidit lorsque son champ de vision se trouva soudain envahi par une cascade de rose ainsi que deux grandes billes azurées qui le fixaient avec interrogation.
S’apercevant qu'il avait levé sa main en direction de son couteau tactique accroché à sa ceinture, sous son pantalon, l'homme de Dieu camoufla son mouvement en se lissant pensivement le menton de ses gants.

Un pressentiment le tenaillait et il comprit vite qu'il avait affaire à une entité supérieure aux humains.
Fronçant les sourcils, Belverios classa dans sa tête ses priorités.

La cible, l'identité de cette nouvelle énergumène venue, s'en débarrasser, pourquoi n'avait-il pas sentit sa présence plus tôt ?

- B-Bien le bonjour à vous, Belverios. Vous ne me connaissez sûrement pas, je m’appelle Iris...
Non, il ne la connaissait pas.
Cependant, poli, il ôta son haut de forme et la salua avec le respect qui lui était dû.

Accédant à l'Esprit de la Ruche dans l'instant, l'enfant de Sullustéhan chercha un ange proche de lui. Une certaine Iris.
Effectivement il s'agissait bien d'elle. Jeune visiblement. Elle avait un profil rayonnant et des plus insouciant, en apparence.
Au moins étaient-il des pairs. Ce qui était une bonne chose.

- Je suis envoyée par le QG, en stage d’observation afin répertorier la progression des espèces envahissantes de l’île de Roanapur... Étiez-vous sur les traces d’un spécimen précis?
Mêlez-vous de vos affaires, gente demoiselle et consœur. Belverios n'a besoin de personne pour mener à bien sa mission. Il aurait bien voulu répondre, mais la pipelette n'était point arrivée au bout de ses dires.

- Peut-être pourrais-je partager mes observations avec vous, histoire de vous faciliter la tâche...
Belverios en doutait fortement. Mais au moins devait-il concéder qu'elle faisait son possible pour se montrer serviable. Brave petite.

- - Il me ferait plaifir de fous fenir en aide, je fuis en obfervafion depuis un facré moment maintenant et... et... oh bon fang... brain freeze, brain freeze!

L'ange comprenait qu'afin de passer inaperçu, les êtres célestes devaient se donner des rôles. Avoir des identités fictives pour duper les crédules.
...Mais ici, il trouva que ce comportement était tout à fait inapproprié. Voir des plus impolis !
Allons bon, parler la bouche pleine était si horripilant ! Affligeant ! Exaspérant !

Préférant songer qu'elle agissait ainsi par soucis de se fondre dans la masse des benêts humain, le serviteur de la Déesse noua un lien mental avec la jeune demoiselle aux couleurs de guimauve.

'Nul besoin ici de vous comporter comme une humaine, dame Iris. Votre caricature va attirer l'attention inutilement. Ceci dit, je vous présente mes respects ma chère sœur. Belverios pour vous serv...'

- Ouille, ouille, ouille... ça fait mal ce truc... Ça vous est déjà arrivé de manger trop de glace d’un coup et de ressentir cette douleur atroce dans votre crâne? C’est le summum du désagréable...

Si l'ange fit un effort pour contrôler son expression et demeurer le plus neutre possible durant les pitreries de son interlocutrice, il ne put réprimer un regard vers le ciel accompagné d'un soupir d'exaspération. La Déesse semblait lui avoir envoyé cette femme pour tester sa patience.

- Tiens, ça pourrait être le sujet de ma causerie de mercredi, d’ailleurs...
A n'en pas douter, elle évoquait sa visite chez le psychologue.

L'ange mâle leva un doigt fin prêt à couper court à toutes ces palabres, mais il sembla que la source du flot ininterrompu ne s'était point tarie.
Désespérant que de pouvoir un jour pouvoir s'exprimer, Belverios reprit sa route, tournant à nouveau son attention vers les rues et les personnes alentours. Il se concentrait bien moins sur ses oreilles et les racontars de sa comparse s'affaiblirent pour devenir un bruit de fond diffus et agaçant, mais non plus son centre d'intérêt.

- Donc, nous disions? Vous n’allez pas du bon côté, au fait... Vous êtes bien sur les traces du spécimen 349, pas vrai? Celle qui est plus connue sous le nom d’Ana Gibbons... Elle n’est pas partie de ce côté. Je vous assure, je l’observe depuis un moment, je connais sa routine par cœur... Si seulement vous preniez la peine d’écouter, vous auriez su que...

Il avait laissé retomber sa main, et derrière ses lunettes jetait un regard noir à la rose, sentant le rouge lui monter aux joues. Il était vert de ne pouvoir en placer une. Pour sûr, il aurait eu un langage assez coloré.

Et voilà qu'après toutes ces paroles enchaînées à toute vitesse, la jeune femme le gratifiait d'un sourire incertain.
Poursuivant sa marche, l'ange laissa planer un silence, s'assurant que son interlocutrice et poursuivante avait bien fini sa tirade. C'était le cas.

Il détailla sa compagne du moment, inspectant ses atours et accoutrement. Le choix du style trahissait une jeunesse naïve,

Reprenant mentalement, Belverios reprit leur discussion secrète, se sentant quelque peu incommodé par toute la bonne volonté naïve qui émanait de sa présence.

'Que nenni, milady. J'ignore qui est cette Gibbons mais elle ne figure pas dans mon carnet d'adresses.'

En parallèle, méthodique, l'ange contacta le canal des fiers anges du QG. Il laissa un rapport préliminaire de la situation.

'Ici Belverios. Il semble qu'une informatrice répondant au patronyme d'Iris se soit trompée dans les paramètres de sa mission. Elle devait sans nul doute apostropher un des nôtres, mais c'est sur moi qu'elle jette son dévolu, contrariant mes propres objectifs de mission.'

Arrivé sous un feu piéton, l'enfant de Sullustéhan fut bien contraint de stopper sa progression. Il ne voyait toujours nulle trace de la démone qu'il filait il y a encore quelques minutes. Soupirant, il se tourna vers la sœur qui faisait son possible pour se montrer utile.
Il reprit leur conversation mentale.

'Chère madame, je vous prie de croire que 'ce que j'ai à savoir', je le sais déjà. Sur ce, je tiens à vous remercier de votre service envers la Cité. Je suppute que vu nos pertes, il serait encore plus utile pour vous de nous donner des œufs forts et résistants, au lieu de...'

Une nouvelle sensation perça la vigilance de l'ange déjà tendu.
On s'en venait, là ! Se sentant à nouveau roidir, Belverios pivota sur ses talons pour se trouver nez à nez avec un individu de fort belle prestance.

« Veuillez excuser mon intrusion mademoiselle, mais votre visage m’est familier. Nous serions-nous déjà rencontrés ? »

'Vous seriez-vous déjà rencontrés ?'

L'ange n'avait jamais eu les sourcils aussi froncés qu'à l'instant.
Beaucoup de facteurs s’emmêlaient très rapidement. Il était certain que le dandy pensait connaître la petite ange. Ce qui n'était pas bon pour sa couverture. De plus l'autre était une personnalité à Roanapur. Si Belverios ne possédait que peu d'informations sur ce personnage, il savait en revanche qu'il s'agissait d'un homme influent, et maîtrisant sa communication comme un politicien en campagne présidentielle.
Et de surcroît, il devait composer avec un tiraillement au creux de son ventre. Comme la pression qu'il pouvait ressentir avant de sortir pour une opération d'annihilation.

Balayant largement autour de lui les consciences des anges connectés sur le Réseau Ruche, il sembla impossible de trouver cette âme-ci, pourtant si proche.
Ils étaient donc en présence soit d'un ange déconnecté, ce qui était bien peu probable, soit d'un ange banni. Ou d'un démon.
Situation dangereuse. Très dangereuse...

Mais l'autre se tournait déjà vers lui.
L'ange captura instantanément des images mentales de l'homme et les archiva dans sa propre Conscience.

« Je suis Elijah Carlisle, enchanté de faire votre connaissance. Permettez-moi de vous complimenter sur votre tenue. Il y a un moment que je n’ai pas vu un homme vêtu avec autant de classe. Seriez-vous assez aimable pour me donner le nom de votre tailleur ?  »

Il était répugnant d'imaginer échanger une poignée virile avec un ennemi de la Déesse.
Mais dans le cas présent, il se trouva que la marge de manœuvre de Belverios n'était pas bien épaisse.

Il se découvrit devant son interlocuteur et lui serra la main après avoir ôté son gant de cuir. Il avait mis une puissance autoritaire dans sa poigne. Assez forte pour tester la réaction de l'autre, sans toutefois se montrer provoquant.

-"Je vous salue monsieur Carlisle. Je réponds moi-même au nom de Martin Desécoles. Je vous remercie de votre compliment, et vous prie de croire que mon tailleur est bien plus humble qu'il n'y parait. Je me fourni majoritairement chez Turnbull and Asser, à dire vrai. Et je dois poursuivre en affirmant que votre propre tenue est admirable."

Il était bien obligé de considérer que ça n'était pas là un mensonge. L'individu dans ses manières ou sa présentation était tout ce qu'on attendait d'un gentilhomme. Il lança un regard assassin dans la direction d'Iris. Pourquoi sa consœur n'avait-elle pas tant de classe lorsqu'il s'agissait de représenter le savoir vivre propre aux enfants de Sullustéhan aux autres race ?

L'ange ne sourie point, et une fois qu'il eu lâché sa prise sur la main de l'autre, il rehaussa ses lunettes sur son nez.
En effet, Belverios, fut surpris d'humer la fragrance grasse de l'huile de friture autour de l'autre homme.

« J’ai assisté de loin à votre altercation avec cet automobiliste, j’espère que vous n’avez rien de cassé.
Il n'avait rien de cassé.

« Si vous voulez mon avis, vous auriez pu asséner un coup de canne supplémentaire sur le capot de cette voiture.
Oui-da. Mais il ne fallait point céder à la violence gratuite. Deux coups de cannes étaient un avertissement. Trois signifiait la chute dans la barbarie la plus crasse.

« Vous a-t-on déjà dit que vous étiez rayonnante ? Un seul regard et il semblerait que tous mes soucis se sont envolés. Vous fait-elle cet effet à vous aussi ? »
Il répondit d'une dénégation de la tête. Il lui semblait plutôt que tous ses soucis arrivaient avec le cauchemar rose, précisément.

La main de Belverios se resserra imperceptiblement sur le pommeau de sa canne.
Presque inconsciemment il s'était rapproché de la petite ange, comme pour la protéger par sa présence.
Iris, c'était maintenant qu'il s'agissait de reprendre vos singeries à propos de cerveau congelé. Pourvu qu'elle fut-ce aussi rapide que lui à tirer les bonnes conclusions de la situation.
C'était d'autant plus important qu'il était intolérable que cet homme quitte son milieu privilégié pour venir apostropher ainsi la plèbe au motif aussi futile qu'il n'avait laissé paraître.
Il y avait un but ici, mais lequel ?

Si le nez de l'ange lui avait donné un premier élément de réponse, le cerveau, lui ne prenait plus en considération le facteur 'Kayla Haralson'...
Mariette
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Mariette
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Comme à tous les matins (enfin matin pour elle c'était midi) la Jolie créature farfouillait dans son dressing. Elle y cherchait sa tenue du jour avec une attention toute particulière à chaque fois, et elle faisait en même temps le tri de ce qu'elle devait envoyer au pressing. Elle se tenait debout dans une robe d'appartement en satin ivoire légère et passait de la main les différents cintres successifs.

Derrière elle,Vanille son Lévrier Afghan étalait ses poils en un tapis blond tout rond autour d'elle et mâchouillait un os déjà plus que rongé. La démone jeta un regard attendri par dessus son épaule. Sa chienne était jeune et elle l'avait prise complètement sur un coup de tête. Cela lui rappelait sa fille. Son aînée avait eu une phase à 18 ans, elle avait considéré que maintenant tout juste majeure elle pouvait faire tout ce qu'elle voulait et avait ramené à la maison un Lévrier Afghan couleur chocolat pour matcher la couleur de ses propres cheveux. Ça mère avait considéré cela comme une lubie, déjà elle avait en horreur les personnages qui avaient la même allure que leur chiens et de plus comme toute démone qui se respecte, elle avait le plus grand mal avec certains animaux et particulièrement les chiens. Les chiens d'ailleurs ne l'aimait pas bien non plus.... Et plus d'une fois elle s'était faite niaquer par la jeune chienne de sa fille en passant. Elle n'aurait jamais pensé reprendre un chien.... Mais un jour qu'elle passait devant la vitrine de l'animalerie du grand centre commercial « La Visitation » avant qu'il ne ferme quelques mois plus tard dû au récent événement. Elle c'était retrouvée nez à nez avec cette mini boule de poil blond (qui ne matchait justement pas ses cheveux, heureusement, on ne pourrait pas lui dire tel maitre tel chien). Elle avait fondue, devant ses immenses yeux baignés d'amour qui la regardait, à en faire fondre instantanément tous les cornets de glaces de Roanapur distribués à cette instant. Elles étaient faites l'une pour l'autre, c'était évident! Et la couleur de la petite chose lui rappelait le parfum de la glace vanille Bourdon dont elle était très friande! Contrairement à tous les chiens rencontré auparavant, la petite chose lui avait sauté dans les bras dès qu'on le lui avait remise et était excitée comme une puce. Très peu commun comme comportement chez les chiens qui en générale font de très mauvaises paires avec les Adlagoons..... C'était l'amour fou! L'amour au premier regard.... Et Vanille, surnommée affectueusement « Van » allait devenir sa meilleure alliée.
Six mois plus tard, « le tapis Afghan d'appartement » avait triplé de volume! Elle prenait quasi tout l'espace au sol de son minuscule logis et il fallait la sortir régulièrement! Ce que Mariette faisait pendant deux heures avant de retrouver sa voiture en bas de chez elle pour aller au travail. Elle emmenait l'animal à travers la ville pour l'habituer aux bruits de voitures et de Klaxon et qu'elle apprennes à marcher au pied et ensuite elle la lâchait sur la plage ou elle la laissait faire des dingueries et se plonger dans les rouleaux de la mer, pendant qu'elle sirotait un café en terrasse d'un des petits restaurant du bord de mer, lunettes de soleil visées sur le nez. Ce manège durait depuis 6 mois déjà et Mariette était aux anges. Un rayon de soleil un peu désobéissant était entrée dans sa vie!
Bon.... Après la plage, quand l'animal ressemblait suffisamment à une serpillère gorgée d'eau sale, elle l'emmenait au toiletteur pour un bon shampoing. Et vu le pourboire hallucinant qu'elle lui lâchait, elle était cliente privilégiée et était toujours prise dans l'heure et ressortait avec un chien comme neuf qui sentait la vanille.
Aujourd'hui comme tous les autres jours elle allait sortir prendre une marche. Elle optait pour une jolie robe sobre noir avec une petite épingle au niveau de la poitrine, des escarpins, et des lunettes de soleil très sombre. Elle emportait avec elle sont sac à main fourre-tout bleu céruléen et y glissait quelques récompenses au goût de poulet pour la chienne quand elle effectuait bien ses exercices, comme marcher au pieds ou ne pas trop tirer sur sa laisse.
Elle glissa le mousqueton de la laisse autour de l'anneau du collier de « sa fi-fille » et la grande perche se mit immédiatement sur pied, prête à partir. Elles sortirent de l'ascenseur et se dirigèrent dans le lobby vers la sortie de l'immeuble d'un pas assuré. Les deux créatures furent immédiatement enveloppées par le soleil chaud et éblouissant, contrastant fortement avec le lobby presque privé de lumière.
Elle avançait fièrement dans les rues, sa chienne au pas à côté d'elle reniflant gaiement les mains des passants qui les laissaient trainer à proximité de sa truffe. Elle firent plusieurs coin de rue à cette allure quand soudain à l'une des grandes intersections, l'animal redressa la tête et pointa droit devant elle à la manière des chiens de chasse. Elle donna un coup sec du cou sur sa laisse et l'arracha des mains de sa maitresse se lançant au grand galop à travers les zébrures du passage piéton.

-Criant : Rrrrhhhhooooo Vaaaaaannnnn!!!  tous bas entre ses dents : Non mais quelle greluche!!!

La jolie créature s'élança à sa suite sur ses talons hauts aussi jolie que Grace Kelly avec son foulard hermès blanc nouée autour de la tête, elle finit par distinguer ou s'en allait la chienne. Un groupe d'individus dont l'un ressemblait étrangement à son très estimé patron et deux autres personnes de petites tailles, aux cheveux bariolés.....

La grande bringue avait traversé la rue en trombe en direction du quatuor, sa laisse trainant par terre derrière elle. Arrivée à hauteur du petit groupe, elle se jeta directement sur la jeune fille à la cascade de  cheveux couleur cotton candy. Debout sur ses pattes arrières, elle léchouilla allègrement les mains de la rosée, essayant au passage de mettre sa truffe dans son pot de McFlurry tout en léchant les rebords coulant de la glace sur le pot. Toujours debout, les pattes avant accotées sur la jeune femme, elle se secoua joyeusement et envoya ses longues franges de poils blond dans la face de l'homme aux cheveux gris, crispé et raide comme un piquet, qui se tenait à côté, pour ensuite faire immédiatement volte face et venir placer sa tête d'oeuf dans le creux de la paume de main de l'entrepreneur qui pendait le long de sa taille. Assise à ses côtés parfaitement calme maintenant et maitrisée, elle lui lança un regard plein d'amour, mêlé d'une pointe de crainte.
Mariette courant juste derrière, vînt se placer, un peu essoufflée, à côté d'Elijah, reprenant la laisse de sa chienne, qu'elle enroula en plusieurs tours autour de son poignet.

-Je suis vraiment désolée! Elle est très jeune et c'est encore une tête de linotte pas très bien dressée!

Puis elle repris se tournant vers Elijah,

-Oh mais Mr.Carlisle! Quelle bonne surprise! Comment allez-vous?

Elle retourna ensuite son attention vers ses deux interlocuteurs particulier.

-Cette petite greluche adore Mr.Carlisle! Nous vivons juste en haut de l'un de ses nombreux restaurant et quand il passe, il a toujours une petite attention pour elle, elle en est folle! Elle a dû le reconnaître de loin, elle m'a complètement échappé des mains. Vilaine Diablesse! (Mariette adore lâcher des petits mots en lien avec les démons).

Pour rattraper la bourde de sa chienne, et ne surtout pas trop révéler d'informations sur son patron ou les liens qu'elle avait avec lui, l'Adlagoon avait dû opter pour un bobard et jouer la carte de la bonne voisine. Elle lâcha un sourire presque angélique en direction de ses deux vis-à-vis, pendant que les petits poils de bébé de son échine au niveau du cou, se hérissaient : Anges ou goons? Vu la couleur de leurs cheveux, très probablement anges, mais elle n'y mettrait tout de même pas sa main à couper. Très bien....dans ce cas, si ses suppositions venaient à s'avérer exactes, ils ne seraient pas trop de deux. Elle savait cependant qu'elle devait rester charmante en toutes circonstances, sauf si une offensive était lancée.

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Iris
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Ah ouais... elle avait dit une bourde, hein? En notant l’air guillerette de ce monsieur Belverios, elle avait compris que sa présence n’était pas forcément la bienvenue! Iris était naïve et énergique, mais elle n’était pas stupide! De par son regard chargé de jugement, l’églantine comprenait qu’elle n’était qu’une épine de plus dans son illustre pied et si à priori elle s’en sentit intimidée, il était à parier qu’elle se sentirait rapidement courroucée par cette si maigre considération. Après tout, la jeune femme était certes d’une gentillesse débordante, mais elle pouvait devenir une véritable casse-pied lorsque sa mauvaise foi se mettait de la partie.

- Gibbons ne vous dit rien? Fit-elle d’un air incrédule, se demandant un instant si elle ne s’était effectivement pas trompée sur l’ange en question. Peut-être ne pourchassaient-ils pas le même objectif, tout compte fait...

Si elle était prête à jeter l’éponge pour passer à un autre appel, la rosette sentit cette pointe de contrariété lui enserrer la poitrine lorsqu’elle perçut le message que venait de balancer son vis-à-vis via la Ruche, lequel laissait entendre à une incompétence presque crasse de la part d’Iris. Quelle délicate attention... Soucieuse de répliquer, elle s’apprêtait à rétorquer mentalement auprès de son collègue, quand ce dernier freina brutalement sa progression, sans crier gare. N’ayant pas eu le temps de cesser sa marche, Iris buta dans son dos et eu tout juste le temps d’écarter son McFlurry du chemin, autrement, Belverios de Sullustéhan se serait coltiné un superbe écrabouilli de crème glacée directement sur son beau veston... Pour dire vrai, la belle se maudissait de son réflexe puisqu’au final, elle aurait bien apprécié lire toute la contrariété pure sur les traits de ce crétin.

Visiblement, son compagnon à la chevelure immaculée comptait être désagréable jusqu’au bout! La réplique suivante – dont il la gratifia mentalement – eu ce mérite de faire naître la plus totale des indignations chez la rosette. Était-il en train d’insinuer qu’elle n’était bonne qu’à ouvrir les cuisses et enfanter?! Ma foi, c’était exactement ça!! La bouche ouverte, Iris était mutine devant autant d’insolence et de mépris masqué sous un faux voile de politesse. Quelles options s’offraient donc à elle? L’envoyer paître? Être odieuse et lui servir sa propre médecine? Le gifler sans vergogne devant tout le monde? Ou lui écraser son McFlurry directement sur son beau veston... Si ce dernier choix était le plus préconisé, la jeune femme avait quelconque scrupule à agir de la sorte... gaspiller une aussi délicieuse crème glacée...

Alors qu’elle s’apprêtait à répliquer, Iris se fit interrompre par cette étrange sensation qui lui traversa l’échine. Elle... connaissait la source de ce frisson qui n’avait rien d’agréable. Elle était en présence d’une créature surnaturelle dont l’aura ne ressemblait pas tellement à celle de Belverios ou des autres représentants des troupes de Sullustéhan. Sourcils froncés, Iris pivota très légèrement sur elle-même en parfait synchronisme avec son homologue masculin. Toutefois, Belverios fut celui qui se retrouvera nez à nez avec ce nouveau venu à l’apparence fort agréable. Si d’emblée il avait la gueule d’un dieu grec, l’inconnu n’était pas si mystérieux aux yeux de l’informatrice céleste : il s’agissait d’Elijah Carlisle, un démon connu du réseau bien qu’elle n’ait jamais été attribuée à aucune mission ou séance d’observation le concernant directement. Elle le connaissait de réputation, point final.

D’ailleurs, Carlisle ne semblait n’avoir d’yeux que pour elle, et ce, malgré sa proximité de Belverios. Son sourire aux dents impeccables était enjôleur et si Iris n’avait été qu’une pauvre humaine, assurément qu’elle serait tombée lamentablement dans le panneau. Elijah Carlisle était un séducteur hors pair et était connu pour être l’un des beaux gosses les plus prisés de Roanapur. Il avait littéralement tout pour lui... Bien que le fait qu’il soit un démon entachait horriblement ce tableau si parfait. Rapidement, une question de la part de Belverios fusa rapidement dans son esprit, interrogation qu’elle ignora superbement. En fait, elle ne se contenta que de lui jeter un regard en coin, signe qu’elle avait bien perçu le message de ce dernier.

- À l’instar de tout citoyen de Roanapur qui se respecte, je n’ai aucun mal à vous reconnaître, M. Carlisle, fit-elle avec un sourire modeste. Toutefois, je peux vous confirmer que je n’ai jamais eu la chance de croiser votre route par le passé! Vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre...

Ou alors jouait-il la comédie pour une raison qui lui échappait... Ou alors il avait vu ses vidéos en ligne?!! Omg, devenait-elle famous, lentement, mais surement?! Son pauvre petit cœur battait la chamade à cette idée et Iris dut se battre contre elle-même pour se calmer. Elle faisait preuve de beaucoup trop d’orgueil en ce moment! Ses comparses célestes ne seraient pas fiers d’elle... Ne disait-on pas que l’orgueil était le maître des sept péchés capitaux? Oh la la, elle s’égarait!

Ange et démon devant elle faisaient preuve de grande courtoisie, laquelle était trop prononcée pour être crédible. Belverios devait bouillonner intérieurement puisqu’il semblait être débordant d’une énorme intolérance face aux opposants aldagoons. Pour sa part, Iris se contenta de croiser les bras sur sa poitrine et d’afficher un sourire goguenard en direction de son homologue immaculé. Vraiment? Il lui serrait la main? Ça devait lui brûler les doigts... Oh et il poussa même l’audace jusqu’à retourner le compliment en direction de Carlisle! Ça sonnait si faux! Enfin... pour qui connaissaient un peu les membres de la communauté éthérée.

D’ailleurs, Iris n’eut AUCUN MAL à percevoir le regard assassin que lui balançait Belverios, œillade à laquelle elle répondit par un simple haussement de sourcil avant porter sa cuillère de McFlurry à sa bouche dans un geste de désinvolture. La menace d’un vol plané lacté planait toujours sur ce bougre, s’il continuait de la provoquer pour aucune raison valable, devait-on le préciser...

Échangeant des banalités concernant l’altercation avec la voiture, les deux hommes semblaient, vu de l’extérieur, comme autant de parfaits gentilshommes. Par la déesse, pourquoi trouvait-elle Elijah Carlisle plus agréable à côtoyer (même en si peu de temps) que le compatriote séraphique qui se tenait à sa droite? C’était d’un non-sens...

- Fidèle à votre réputation, vous maniez habilement la flatterie, M. Carlisle, se contenta-t-elle de rétorquer en gloussant et en souriant, usant de cette stratégie pour laisser croire qu’elle était d’une naïveté débordante... ce qui était vrai la majorité du temps en fait. Certains ont carrément plus de manières que d’autres... Elle avait ajouté cette réplique tout bas, pique qui était littéralement adressée à Belverios. Parce que oui, elle avait bien noté la façon dont son compatriote avait secoué de la tête. Il n’avait aucune considération pour elle, alors c’était réciproque! Un peu gamine? Peut-être...

Prenant une autre bouchée de son encas glacé, Iris remarqua néanmoins le mouvement naturel que venait d’esquisser l’ange immaculé en sa direction. Venait-il de se placer tout naturellement entre elle et l’Aldagoon? Si à priori il croyait carrément qu’elle était incapable de se défendre, Iris haussa les épaules, jugeant qu’il valait mieux ça à la possibilité qu’il puisse la jeter comme un appât directement sur la créature infernale.

Un cri fusa depuis la rue. Nouveau frisson désagréable sur l’échine d’Iris. À peine eut-elle le temps de tourner le regard qu’elle se fit violemment agresser... par une créature blonde, soyeuse et BEAUCOUP TROP ENJOUÉE pour être capable de quelconque sauvagerie. C’est la langue bien pendue que ce cabot venait de l’aborder sans ménagement, léchant goulûment les doigts d’Iris et tentant de s’emparer de son McFlurry! Si l’ange rosé avait couiné de stupeur, elle tentait maintenant de protéger les vestiges de son encas comme elle le pouvait.

- Hey!! Non, attends!! Ce n’est pas à toi!!

Et voilà que le museau venait de s’enfoncer dans le contenant... Puis, sans crier gare, le jeune lévrier se secoua, envoyant les vestiges de son pelage partout autour de lui et poussant Iris à échapper son gobelet... lequel termina sa course directement sur le trottoir dans un flot de crème glacée fondue qui était maintenant irrécupérable... Oh... ça c’était injuste... Endeuillée devant la perte incontestée de ce cher délice glacé, Iris décida de s’accroupir au sol pour récupérer le gobelet de carton et la cuillère recouverte de petit gravier. Même lorsqu’elle avait le cœur brisé, Iris ne pouvait se résoudre à laisser ces déchets joncher la place publique, de la sorte.

La propriétaire du chien venait de les rejoindre : une femme à l’élégance indéniable, laquelle semblait tout droit sortie du film Devil Wears Prada. Se confondant en excuses, la nouvelle venue tentait de justifier l’assaut son animal, lequel s’était momentanément échappé avant de se jucher aux côtés de M. Carlisle.

- Visiblement, elle raffole également des McFlurry aux biscuits Oréo... Marmonna une Iris déçue qui se redressait lentement pour aller jeter le tout à la poubelle. J’ai eu tellement de mal à me décider avant de l’acheter...

Et une tragédie miniature de plus dans la vie mouvementée d’Iris.

Revenant auprès du trio improbable, la jeune femme ailée secouait ses mains, espérant de manière futile se débarrasser de la texture collante qu’avait laissée la crème glacée sur ses doigts graciles. Jetant une œillade en direction de la bête qui se complaisait sous les gratouilles du riche investisseur, Iris ne pouvait malgré tout s’empêcher de la trouver adorable.

- C’est un joli chien que vous avez là, fit-elle tout simplement, admirant la texture soyeuse du pelage. Comment s’appelle-t-elle? Elle a l’air encore très jeune, ma foi!

De nouveau guillerette, Iris ne put s’empêcher de s’accroupir à nouveau devant l’animal, tendant sa main pour lui permettre de la renifler.

- Vanille? C’est un joli nom! Alors! Si nous repartions du bon pied, toi et moi, Vanille? Comme tu es adorable! Oh tu aimes être cajolée, pas vrai? Ça c’est un bon chien! ♥

Puis, elle se redressa doucement, tout sourire. Iris adorait les animaux. Généralement, ces créatures le lui rendaient bien! Ramenant ses mains dans son dos et se dotant d’un air adorable dont seule elle avait le secret, la jeune ange détaillait les deux créatures assurément infernales qui se tenaient devant elle.

- Franchement, je suis plutôt ravie de pouvoir faire votre rencontre en personne, Monsieur Carlisle! C’est tout un honneur. Tout le monde ne parle que de vous, dans les médias et les réseaux sociaux! C’est la folie! Encore récemment, j’ai vu une influenceuse très à la mode vous louanger ouvertement sur TikTok! Saviez-vous d’ailleurs que vous êtes de loin la personnalité la plus en vogue cette année? Il semblerait que votre nouveau salon de thé fasse également fureur! Plusieurs de mes copines ont voulu y aller, mais la boutique est constamment bondée de gens... Puis, croisant les bras sur sa poitrine, l’informatrice prit un air songeur. Mais connaissant vos qualités de fin entrepreneur et votre goût indéniable pour le luxe... Dites-moi... vous êtes réellement aussi fan de la chaîne de restauration McDonald que ce que disent les journaux? Ce n’est pas un peu... bas de gamme pour vous?

Puis, balayant l’air de la main comme pour chasser ses futiles interrogations, Iris ne put s’empêcher de glousser.

- Pardon, je sais que ce sont des questions ridicules! Je m’interrogeais simplement! Puis, elle tendit la main à son tour en direction du magnat de Roanapur, sourire charmant accroché à ses lèvres rosées. Suis-je bête, je ne me suis même pas présentée! Quelle malpolie quand même! Je m’appelle Iris! Et vous mademoiselle? Je n’ai jamais eu la chance de vous croiser! Permettez-moi, mais... vos chaussures! Bon sang! Quelle classe!! Oh la la!! Des Jimmy Choos????

Et voilà qu’elle monopolisait l’attention des deux Aldagoons par son exubérance naturelle. Mais qu’est-ce que Belverios foutait encore là, d’ailleurs?

** Vous comptez rester planté là encore bien longtemps pendant que je fais diversion? Fit-elle mentalement à son compatriote ailé. Ou alors souhaitez-vous que ces démons ne continuent à perdre votre précieux temps pendant que votre cible continue de se faire la malle? Je dis ça, je dis rien, mais je ne pense pas pouvoir les divertir encore si longtemps...**

Forcément, l’immaculé allait bien saisir l’opportunité de pouvoir continuer son investigation sans autres interruptions... non? Ou alors il était réellement plus stupide que ce qu’elle croyait initialement...

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La Plume Est Plus Forte Que L'Epée (Ouvert) Sans_t14

I wanna hold the whole wide world
Right here in my open hands
Maybe I'm just a little girl
A little girl with great big plans


#ff6666

THÈME
Elijah Carlisle
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Elijah Carlisle
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Elijah faisait usage de tous ses charmes pour empêcher les deux individus de se remettre à la poursuite de Kayla. Il était primordial qu’elle puisse s’échapper. Lorsqu’il lui avait présenté le contrat d’embauche, il s’était fait un point d’honneur d’insister sur la clause « sécurité » qui garantissait qu’il allait prendre toutes les mesures nécessaires pour que les risques sur sa personne soient minimisés tant qu’elle travaillerait pour lui. Une filature par une personne – peut-être deux – appartenant à la race angélique consistait manifestement en un risque. Cela n’augurait rien de bon. Il ne voulait surtout pas que cette bande d’emplumés auto-satisfaits commencent à fourrer leur nez dans ses affaires. Ainsi, il ne peut que répondre par un sourire charmeur à la rosette lorsqu’elle lui répondit qu’elle était bien au courant de son identité. En effet, qui l’ignorait ? N’était-il pas la personnalité la plus populaire de l’île ? Heureusement que cela pouvait à présent servir de diversion. S’il y avait des points négatifs à sa popularité, les points positifs les surpassaient largement. Notamment, il pouvait constamment servir de distraction, ce qu’il ne manquait pas de faire lorsque le besoin s’en faisait sentir.

Trèves de réflexion, il devait porter attention à ses deux interlocuteurs. Là n’était pas le moment de méditer sur les bienfaits de sa personne… qui s’avéraient multiples, mais il était inutile de le préciser. L’homme d’affaires avait plutôt porté son attention sur Lord Grantham qui révélait s’appeler Martin Desécoles. A fucking Frenchie, pensa-t-il aussitôt. Cette journée allait décidément s’annoncer plus longue que prévue. Monsieur Desécoles le renseigna sur l’identité de son tailleur. Turnbull et Asser, pas étonnant qu’il soit aussi démodé. Cette bande de vieux croûtons tenaient à peine debout. Il s’y rendait parfois lorsqu’il donnait des soirées à thématique historique et qu’il avait besoin d’un costume. Réprimant un sourire moqueur, il accepta le compliment sur sa propre tenu d’un hochement de tête gracieux. L’homme d’une autre époque ne suivait peut-être pas les courants de la mode, mais il savait tout de même s’exprimer avec courtoisie, ce qu’il ne pouvait qu’approuver, son éducation d’aristocrate britannique obligeant. Après avoir mentionné l’incident avec la voiture, il reporta son attention sur la jeune femme. S’il voulait gagner du temps, c’était définitivement celle-là qu’il fallait faire parler. De plus, Elijah noter un léger agacement qui planait entre les deux individus. Un désaccord, peut-être ? Il n’était pas difficile de s’imaginer que la jeune femme ne correspondait pas aux standards de monsieur Desécoles, mais ça, n’importe qui aurait pu l’observer. Ainsi, même s’il se concentrait sur l'influenceuse à la chevelure rosée, il ne devait pas quitter son partenaire des yeux. Heureusement, le démon se savait capable d’entretenir une conversation mieux que quiconque. Merci, cours de rhétorique d’université de luxe.

Sa remarque sur le sourire de la demoiselle ayant eu l’effet escompté, il la gratifia d’un sourire félin, caractéristique de l’homme qui appréciait lorsqu’on acceptait ses compliments. La rosette ajouta également tout bas une remarque qu’elle destinait certainement à son compagnon, mais il était assez près d’elle pour l’entendre. Se pouvait-il qu’en plus de son style vestimentaire suranné, monsieur Desécoles soit également affligé d’un mode de pensée archaïque ? S’il était vraiment l’un de ces anges hautains, cela ne serait guère surprenant. Ses informateurs lui avaient raconté plusieurs anecdotes sur l’opinion de certains chérubins quant à la place des femmes dans la société. De surcroît, il était français, ce qui n’aidait pas non plus sa cause en termes de compétences sociales. À sa défense, il n’y avait pas que les anges qui pensaient de cette manière. Des imbéciles, il s’en trouvait partout.

Elijah s’apprêtait à engager la conversation avec la jeune influenceuse, ignorant volontairement le mouvement de monsieur Desécoles qui venait de se positionner partiellement devant elle – tient on ne lui faisait pas confiance, devait-il le prendre comme un compliment – lorsqu’un chien qu’il connaissait très bien s’approcha à toute vitesse de la jeune femme pour lui lécher jovialement les doigts. L’entrepreneur éclata d’un rire sincère devant la scène, reconnaissant là Vanille, la chienne de Mariette, l’une de ses plus fidèles employées. Tout comme sa maîtresse, le Lévrier Afghan savait comment entrer en scène. Après avoir assailli la jeune femme et s’être ébouriffé devant l’homme à la chevelure blanche, la chienne vint s’asseoir à ses côtés, posant sa tête dans sa main qui reposait près de sa jambe. Le démon se mit aussitôt à la gratter sous le menton, sachant pertinemment qu’elle appréciait ce genre d’attention. Quelques secondes plus tard, une Mariette à bout de souffle vint les rejoindre, s’excusant du comportement de son animal. Lorsqu’elle le reconnut, il lui adressa un sourire enjôleur, caressant toujours le Lévrier.

« Bonjour mademoiselle Daamann, répondit-il d’une voix suave. Je vais très bien, merci de vous en soucier. Vous êtes, comme toujours, en beauté aujourd’hui. »

Alors que son employée donnait une fausse explication quant au fait qu’ils se connaissaient tous les deux, Elijah s’accroupit à la hauteur de la chienne pour continuer de la gratter, sur le crâne cette fois.

« Je n’ai rien pour toi aujourd’hui, ma jolie, mais je repasserai demain avec une surprise pour me reprendre, d’accord ? »

Comme si elle avait compris ce qu’il lui disait, la chienne fit un tour sur elle-même et lui lécha gentiment la main. Le mensonge que Mariette avait rencontré avec quelque peu de vérité. Il lui arrivait de rendre visite à Mariette afin qu’elle lui transmette des informations et il avait toujours une petite attention pour Vanille. Il appréciait le jeune animal, elle réussissait toujours à lui arracher un sourire.

Alors que la demoiselle à la chevelure églantine posait des questions à la démone, l’entrepreneur faisait mine d’écouter tout en surveillant l’autre homme du groupe. Nul doute qu’il tenterait de s’échapper de cette conversation pour repartir à la recherche de Kayla. Il n’avait toujours pas eu de nouvelles d’Abraham. Son informatrice était-elle arrivée à l’endroit sécurisé ? Il savait qu’elle avait reçu l’avertissement, mais l’absence de notice de son assistant commençait à l’inquiéter. L’ange n’était-il qu’un de ceux qui suivaient Kayla ? Il regarda discrètement autour de lui. Il repéra une voiture de surveillance noire. Deux de ses hommes gardaient un œil sur lui et attendaient son signal pour intervenir. Tirant son téléphone portable de sa poche, il tapa rapidement un message, s’assurant que personne ne pourrait le lire, qu’il envoya à son second : Des nouvelles ? La réponse lui parvint quelques secondes plus tard : Toujours aucune. Il retint un soupir d’insatisfaction, conservant son visage de marbre. Il lui répondit : Vous garderez l’homme à l’œil. Il remit son téléphone dans sa poche, sachant pertinemment qu’il était impoli d’envoyer des textos lorsqu’impliqué dans une conversation.

Quand il revint à ladite conversation, ce fut pour constater le flot verbal de la jeune influenceuse qui parlait à présent à une vitesse qui était trop rapide pour être naturelle. Lui qui avait l’habitude de parler posément se sentait presqu’attaqué par ce flux de paroles qui ne semblait pas avoir de fin. Ce fut l’habitude qu’il avait à conserver un visage insondable qui l’empêcha d’ouvrir grand la bouche de stupeur face à ce moulin à paroles. Il arrivait à peine à discerner ce qu’elle disait. Mariette arrivait-elle à suivre le fil ? Si oui, il lui levait définitivement son chapeau. Était-ce là une caractéristique de la jeune génération ? Ou bien cette véritable kyrielle de propos avait-elle un but autre ? Il saisit qu’elle se prénommait Iris. Charmant patronyme et, à vrai dire, il lui allait à merveille.

Son téléphone portable se mit à vibrer dans la poche de son pantalon. Un appel. Assurément rien de bon.

« Je suis enchanté de faire votre connaissance, mademoiselle Iris. Votre nom est aussi pétillant que votre personnalité. » Puis il s’adressa au groupe. « Veuillez m’excuser, je dois absolument prendre cet appel. »

Le démon s’éloigna quelque peu du groupe, mais resta tout de même face à lui pour ne pas le perdre de vue. Bien sûr, il savait qu’il pouvait compter sur Mariette pour faire diversion, elle lui était très loyale. Cependant, elle était seule contre deux personnes et il n’appréciait pas particulièrement la situation.

« Oui », répondit-il une fois son téléphone portable posé sur son oreille.

La voix d’Abraham lui parvint à l’autre bout du fil. Il savait déjà au ton qu’il employait que la situation était grave. « Notre jeune amie a disparu. J’ai envoyé des gens sur place. Son téléphone et son sac à main ont été retrouvés dans la rue. Aucun signe de violence, le portable n’est pas cassé. Je sais que vous ne pouvez pas parler parce qu’on vous observe, mais les circonstances sont louches, même si on ne peut pas assumer qu’elle ait vraiment été enlevée. Peut-être a-t-elle seulement décidé de disparaître par elle-même. Cependant, ce n’est pas son genre. »

« En effet », répondit-il, le visage de marbre et contrôlant sa voix. « Prenez les dispositions nécessaires. »

Abraham lui confirma qu’il avait déjà contacté leurs enquêteurs privés. Il le rappellerait lorsqu’il aurait des nouvelles. L’hommes d’affaires remis son téléphone portable dans sa poche et revint vers le groupe, doutant de plus en plus des intentions des deux personnes qu’il venait de rencontrer. Toutefois, comment prendre connaissance de ce qu’ils savaient sans trop leur en dire et surtout sans rien révéler de ses opérations ?

« Veuillez me pardonner pour cette interruption, leur dit-il en se dessinant un sourire gêné sur le visage, les affaires ne dorment jamais. »

Puis, pris d’une inspiration soudaine, il pointa l’avenue J. Belfort.

« Je sais que cela ne remplacera en rien votre délice glacé, mademoiselle Iris, mais puis-je vous inviter à poursuivre cette discussion à mon salon de thé, plutôt que sur le trottoir ? Nous offrons également d’excellentes pâtisseries. Il est tout près et il y a un salon privé à l’arrière. Nous y serons plus confortables. » Il se retourna vers monsieur Desécoles « Je suis certain qu’un gentleman comme vous l’êtes ne peut résister à l’appel du plus rare Darjeeling que l’on puisse retrouver sur la planète ? » Il adressa un sourire à Mariette, l’enjoignant d’agréer à son plan. « Si je ne m’abuse, on y offre également des friandises pour chien. Ce sera une excellente opportunité pour moi de respecter ma promesse à votre chère Vanille. Elle n’offusquera pas la clientèle dans le salon privé. »

Il adressa son sourire le plus charmeur au groupe.

« Qu’en dites-vous ? »

Il espérait seulement qu’Iris et monsieur Desécoles accepteraient. S’ils appartenaient bel et bien à la race des anges, il pariait sur le fait qu’ils ne résisteraient pas à la tentation de récolter des informations sur lui. Après tout, s’il avait ressenti leur aura surnaturel, sans doute avaient-ils ressenti pareille sensation envers Mariette et lui. Gardez vos ennemis près de vous, disait-on.

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« The kid has got a darkside, Best believe it
Push too far you'll see
The kid has got a darkside, Back against the wall
La la la la la
The kid has got a darkside, Best believe it's the
Last trick up his sleeve
The kid has got a darkside, That you don't wanna meet at all. »

Belverios
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Belverios
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Un démon se tenait impunément là !
Un vilain, et qui plus est, une personnalité influente dans cette vile ville ! Qu'il était rageant de ne point pouvoir occire cet ennemi de la Lumière dans l'instant ! Par la Grâce de Sa Méga Sainteté il le pourfendrait bien assez tôt ! Cette créature venait d'entrer dans son carnet d'ennemis à détruire. Juste sous Lucifer, et quelques rangs avant le cassoulet !
A présent il allait pouvoir... !

PAR L'ENFER !!!

Une espèce d'horreur sur pattes à visage de Lindsay Lohan fondit sur eux!
Immédiatement l'ange se porta en arrière alors qu'un nuage de poils fouettait l'air en tous sens. Se ruant dans une scène cauchemardesque sur le fils de Sullustéhan, la bête féroce le meurtri des assauts de son pelage infini ainsi que de sa truffe humide !
Il avait beau tendre les mains pour repousser cette créature de Satan, il ne parvenait qu'à attiser sa joie malsaine de le tourmenter encore et encore !
Maudit quadrupède !!

Parlefilsdudémon!Jevaistecreverclébardimpudent!Sortirtestripesparlesyeuxet...!

Voilà que l'ange se sentait mal. Peut-être allait-il faire un malaise.
Il avait été salit par ce... truc! qui avait osé poser son crin et sa bave sur sa peau et ses effets ! Un chien avait plusieurs centaines de bactéries sur la langue ! Rien que d'y songer, le fils de La Déesse eu pu tourner de l’œil. En toute hâte, il tira de sa serviette de travail des lingettes antibactériennes avec lesquelles il s'empressa de se frictionner nerveusement les mains et les doigts. Seul le nom de la bête en furie perça la bulle de son indifférence pour le reste du monde.
Vanille hein ? Encore un nom retenu sur sa liste. Démon ou non, il...

** Vous comptez rester planté là encore bien longtemps pendant que je fais diversion? Ou alors souhaitez-vous que ces démons ne continuent à perdre votre précieux temps pendant que votre cible continue de se faire la malle? Je dis ça, je dis rien, mais je ne pense pas pouvoir les divertir encore si longtemps...**

Belverios releva le nez de ses mains pleines de poils.
Le message s'était frayé un chemin sur la Ruche jusqu'à son crane sans qu'il ne daigne réellement y donner suite. Il y avait plus urgent, présentement ! Comme ne pas développer une maladie foudroyante qui le rayerait de la surface de la Terre !
L'ange était sûr que le fourbe démon avait fait appel à ses forces pour le mettre hors d'état de nuire ! Un molosse furibond et une guerre bactériologique ! Ils ne reculaient vraiment devant rien pour tenter de le mettre à bas !
Quels vauriens !

« Je suis certain qu’un gentleman comme vous l’êtes ne peut résister à l’appel du plus rare Darjeeling que l’on puisse retrouver sur la planète ? »

Il faudrait bien au moins cela pour apaiser ses nerfs déjà biens secoués.
Mais pouvait-il décemment partager une tasse de thé avec pareil... Hôte maléfique ?  
D'ordinaire cela aurait été hors de question, mais ici les cas de force majeur se multipliaient. Un démon non répertorié à démasquer, et un chien fou furieux ! L'enfer sur Terre !

-" Plait-il ? ... Certes... Certes. Je vous emboîte le pas... "

L'ange la mâchoire crispée, droit comme un piquet à s'en allonger la colonne vertébrale, traquait le moindre poil blond sur sa tenue jadis impeccable. Il allait devoir faire appel aux meilleurs spécialistes pour lui rendre son hygiène et sa splendeur sullustéhenne maintenant gâchée !
Quel piètre spectacle devait-il bien donner à présent ?!  

Coulant un regard venimeux sur la nouvelle venue ainsi que sur son canidé hors de contrôle, l'homme se plaça subtilement derrière sa congénère angélique de manière à avoir un obstacle entre lui et la bête porteuse de toutes les afflictions du monde. Il était tant préoccupé de tenter de retrouver une hygiène convenable qu'il suivit le groupe sans piper mot.

Au diable sa cible pour aujourd'hui ! Il la retrouverait bien assez tôt ! Roanapur, la Terre ne seraient jamais assez grand pour que quiconque ne lui échappe !
Mais pour bien accomplir sa mission, encore fallait-il être propre. Pour l'heure, son âme était meurtrie des blessures psychologiques que l'animal lui avait fait subir.

** Douce Iris, je suis au regret de vous informer que je vais devoir changer mes paramètres de mission. Ne nous séparons pas et gardons un œil sur ce démon et tâchons de démontrer qu'il est bien un être infernal. J'ai le devoir de m'assurer de votre sécurité. ... Et qui est cette femme ? **

Autant laisser les demoiselles parler de mondanités féminines. Il se concentrerait sur la vrai menace ici. C'était son devoir.
Belverios ferma les yeux un instant et repris le contrôle de sa respiration. Il devait reprendre le contrôle totale de sa personne et se concentrer sur la situation. Faire quelque chose, lancer une dynamique qui leur permettrait de reprendre l'initiative.
Et d'en apprendre plus sur son suspect.

La proximité du duo d'inconnus ne l'aidait pas à sentir que la demoiselle pu être une démone. Son instinct l'informait déjà que quelque chose clochait avec Elijah, et il devait maintenant obtenir des preuves pour étayer son intuition.

-" Il est de plus en plus difficile de se fournir en thé de qualité. Votre réseau de distribution doit-être admirable. Houlà, recule le chien ! "

Ils parvinrent au bâtiment donné, et dès l'entrée, Belverios repéra les différentes issues à emprunter en cas de pépin... Et les commodités. Il devait aller se laver les mains, il se sentait sale. Il s'esquiva donc quelques minutes, le temps de se passer les mains au savon et à l'eau quatre fois. Il prit soin aussi de se rafraîchir le visage et revint à la table choisie par le groupe, comme de rien.
Les cartes ayant été distribuées, il consulta les options de boissons chaudes. Il ne voyait là que des produits de premiers choix.
Bien loin des pathétiques propositions du fast food quelques temps plus tôt.

Ayant pris soin d’ôter son couvre-chef ainsi que ses gants, l'ange avait les deux mains sur la table et jeta un œil appuyé sur les convives.

-" Et bien ? Comment trouvez vous la décision de madame Salvatori que de renforcer l'action policière après l'attentat au centre commercial La Visitation ? J'ai ouïe dire que Darael Téan, le chef de la police, avait particulièrement à cœur de chasser la vermine de la ville. "  

Voyons comment ils se placeraient sur une question aussi clivante que celle-ci. Il était évident pour tout non-humain que Darael était un ange. La maire le savait. Et l'avait pourtant nommé sciemment. Rien que son nom de famille 'Téhan' faisait écho de facile provocante à Sullus'Téhan'.
Il serait intéressant d'observer les mimiques et tiques verbaux ou non-verbaux des deux autres.
Sans compter que le terme 'vermine', ici, était assez connoté.
Leurs réactions promettraient d'observer leur jeu et d'analyser leur psychologie.
Quand bien même il ne s'attendait pas à une grande réflexion de la part de la compagne d'Elijah. Il était bien connu que les femmes n'avaient pas ou peu d'attrait pour la politique, préférant largement les conversations de mode ou de comment bien tenir la maisonnée.

Patience.
L'action viendrait bien assez tôt. Pour l'heure, observons. Et mettons hors de danger la petite ange naïve...
Mariette
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C'était une délicieuse journée! Vraiment! Un soleil haut, mais pas trop accablant comme à l'accoutumé, une humidités ambiante à un taux extraordinairement bas pour Roanapur,  elle n'aurait pas les cheveux qui lèveraient comme un soufflet bourré à la levure de cuisine et elle n'aurait pas d'articulations douloureuses.

Dès les premiers jours de son arrivée à Roanapur, Mariette avait vite déchanté niveau climat, son pays d'origine était chaud et ensoleillé, mais sec, avec un taux d'humidité très bas. Les premiers jours elle avait eu du mal à sortir de chez elle.  Effectivement, on s'adaptait à tout! Surtout une Adlagoon, mais elle préférait mille fois les fournaises des enfers à ce taux d'humidité relatif qui tapait dans du bon 43°C désagréable. Là en ce jour clair et légèrement frais, parcouru d'un petit vent tranquille, il faisait bon d'être dehors!

Et quelle compagnie elle avait là, son très cher patron, toujours aussi élégant ce tenait juste à côté d'elle et flattait gentiment le cou de sa chienne. Elijah avait un port altier parfait et une tenue des plus impeccables, comme toujours. Si il n'avait pas été de la même race qu'elle, il aurait surement fondu comme une crème glacée sortie du freezer par un jour de canicule, avec son impeccable costard trois pièces, surtout un anglais! Mais il se tenait là, littéralement inaltéré par le climat.

Son admiration discrète pour l'entrepreneur ne lui avait rien fait perdre de la scène qui venait de se dérouler juste avant. L'homme guindé à la longue chevelure granite avait eu un mouvement de recule des plus maladroit face à sa folle de Van, et s'était paré de son attaque capillaire d'un avant bras mal assuré, la jeune femme à la chevelure «cotton candy» avait perdu son pot de glace dans l'attaque et Elijah avait réprimé un léger haussement de coin de lèvre très significatif. Elle ne pu s'empêcher de sourire humblement (faussement) et de baisser la tête gênée, elle s'excusa platement auprès du brave homme, (un compatriote français tiens! Quel hasard!) Et de la jeune femme qui revenait près d'eux, se secouant légèrement les mains après avoir jeté son pot de glace.

La petite rose fraiche s'accroupie devant Vanille et lui tendis une main amicale, déliant ses doigts un à un près du museau de l'animal, pour lui faire sentir son odeur. Ces cheveux ondulait en cascade rose saumon pastel sur ses épaules et encadrait sa silhouette avec gracieuseté.... cette couleurs, cet aspect si soyeux.... La démone aurait eu l'envie d'y glisser ses doigts.... sa fille aînée, toujours au fait des nouvelles modes, s'était ramenée un jour avec un couleur très similaire dans les cheveux. Le patriarche de la maison, avec sa vision très archaïque, lui avait passé un savon et Mariette elle même avait pris un air très désapprobateur face à cette lubie, mais il fallait bien qu'elle admette que cette couleur était tout simplement vibrante! Et elle aimait ça, les couleurs vibrantes. La petite rose en face d'elle attira sa sympathie provisoire.... Tiens, le bloque de granite venait faire barrage entre la jeune rose et son très estimé patron? Ce sentait-il le devoir de la protéger? Et pourquoi donc?

Il fallait qu'elle rebondisse là dessus, mais plus tard, son comparse Adlagoon venait de s'éloigner de quelque pas pour répondre à un message sans doute très important, et la jeune femme en face d'elle lançait l'assaut avec une ribambelles de questions! Elle était donc seule pour faire front, ok, ce n'était aucunement un problème, elle avait tellement l'habitude des conversations de politesse. La jeune femme avait clairement une raison de tergiverser comme ça. Cette action était totalement intentionnelle.....

Oh certes les Jimmy Choo, qu'elle portait étaient les dernières en date, sa chienne était très jeune et mal élevée, mais elle s'essayait au dressage de son quadrupède tous les jours avant de partir pour son premier quart de travail. Et oui elle s'appelait Vanille car c'était son parfum de glace préféré et qu'elle cuisinait beaucoup avec de la gousse de vanille fut une époque, son surnom était Van, comme la région de Vannes/Van en France, qui était une magnifique région très appréciable, mais très souvent harassée par un temps maussade, comme souvent en Bretagne. Elle aussi savait discuter pour ne rien dire et étourdir la tête de ses interlocuteurs.

Elle savait aussi s'arrêter, ce qu'elle fit instantanément laissant place poliment à son patron, revenu dans la conversation, qui se fit prendre d'assaut par la Candy girl en face de lui. Il avait l'air un peu déconcerté par ce moulinage verbal, mais il reprit très vite contenance, ce qui était admirable, sachant qu'il n'avait jamais vraiment eut à faire à des adolescents à temps plein. Enfin quoique certains ados étaient aussi peu loquaces et aussi accueillants que des portes de prison, cela dépendait du modèle qu'on avait chez soi. Mariette avait eu la chance de goûter aux deux services, les ultras bavards et les pas charmants du tout! Elle avait dû être multi-taches et multi-conversation, suivre le flot grande vitesse de ses enfants pressés et impatients. Elle était bien contente d'avoir débloqué cette compétence là des années auparavant.

La jeune rose était à la pointe de l'actualité! Tiktok, instagram, et bah! Elle était très au fait de tout et maniait la conversation à merveille! Chapeau!
Tandis que le pauvre homme à ses côtés avait l'air de sortir littéralement d'une autre époque, comme si il venait de se payer un voyage dans le temps instantané et venait de louper par là-même le signal pour  se faire la malle, si signal il y avait eut.... Quel dommage.... Pauvre homme....

Décidément, la démone passait une excellente journée, tout cet entrain la rendait joviale et elle n'avait qu'une envie, prolonger ces conversations et le bon déroulement des plans de son comparse, après tout, elle avait la journée entière à tuer avant de se rendre au Casino!

Après la longue tirade de la demoiselle, Elijah très poliment complimenta la jeune femme sur son prénom charmant, effectivement les iris étaient des fleurs tout à fait splendide avec leur pétales pleines de froufrous. L'entrepreneur pris cette occasion de parole pour prendre congé du groupe et décrocher son téléphone, laissant sa collaboratrice continuer la conversation. Mariette en profita pour piquer un peu l'ange de granite au vif.

-Mademoiselle Iris, est-ce votre conjoint? Il a l'air très anxieux! Est-ce à cause du chien? Puis, se retournant vers l'homme éthéré Monsieur, je vous rassure, Vanille est un peu folle mais elle ne mordra pas la main d'une aussi douce jeune femme, ni monsieur Carlisle assurément! n'ayez crainte vous pouvez vous détendre!

Après ce petit pique, elle attendit un peu pour observer une quelconque réaction. Elle n'en savait que trop peu sur les anges, les Adlagoons étaient bien trop nombreux et éparpillés pour tous ce connaître, quand était-il des anges? Était-ce une communauté soudée? Elle savait qu'ils se déplaçaient en escadron de 3 ou 4, bloquant leurs pauvres victimes dans des ruelles sombre à l’abri des regards. Concrètement ils fonctionnaient à ses yeux comme une meute de loups, mais au-delà de leur meute, se fréquentaient-ils tous? Était-ce possible? Pour leur part les Adlagoon étaient plus comme des félins solitaires, comme les panthères ou les lynx. Ce pourrait-il qu'ils soient en réel sous-effectifs et qu'ils se connaissent plus ou moins tous? Ces deux là donnaient l'étrange impression de deux étrangers qui cependant semblaient avoir un lien avant même de s'être rencontrés.... Déjà étaient-ils tous les deux anges? Elle avait perçu cette aura si caractéristique, mais les deux se tenant côte-à-côte il était difficile, mis à part la couleur de cheveux suspecte, de savoir à qui appartenait l'aura. La réaction de révolte de la jeune femme était sans équivoque, le regard méprisant, terne et froid de l'homme de glace l'était aussi. Ils n'avaient pas grand chose en commun, et se méprisaient sans doute mutuellement, il y avait donc des discordes au sein des bataillons anges! Intéressant.....
Elle repris donc chaleureusement vers une autre conversation, et s'axa sur le sens de la mode de la jeune rosée, ses habits étaient pétillants et pleins d'audace, il y avait beaucoup à complimenter dessus :

-Mademoiselle Iris, votre sens des couleurs est impeccable! Je dois dire que ce choix de vêtements s'accorde parfaitement avec la couleur pétillante de vos cheveux! J'imagine que vous devez être assez admirée! Avez-vous un compte instagram? Puis-je suivre votre page?

L'homme d'affaire qui avait visiblement écourté au maximum sa conversation téléphonique, se rapprocha du groupe d'une démarche déliée, et en quelques pas se retrouva aussitôt parmi eux avec une proposition des plus audacieuses :

-« Je sais que cela ne remplacera en rien votre délice glacé, mademoiselle Iris, mais puis-je vous inviter à poursuivre cette discussion à mon salon de thé, plutôt que sur le trottoir ? Nous offrons également d’excellentes pâtisseries. Il est tout près et il y a un salon privé à l’arrière. Nous y serons plus confortables. » Il se retourna vers monsieur Desécoles « Je suis certain qu’un gentleman comme vous l’êtes ne peut résister à l’appel du plus rare Darjeeling que l’on puisse retrouver sur la planète ? » Il adressa un sourire à Mariette, l’enjoignant d’agréer à son plan. « Si je ne m’abuse, on y offre également des friandises pour chien. Ce sera une excellente opportunité pour moi de respecter ma promesse à votre chère Vanille. Elle n’offusquera pas la clientèle dans le salon privé. »

Et bien.... pas de chance, elle avait le thé en horreur, pour elle le seul bon thé se réduisait au thé de sa région natale, un thé vert très léger avec beaucoup de menthe fraiche et du miel de thym ou de sucre de canne et rien d'autre. Toutes les autres variétés amère et acre en bouche, avec un fort goût de tanin que l'on buvait sans sucre était un truc de puriste snobinard, en d'autre mots, un truc d'ange ou de British. C'était bien la seule chose qu'elle abhorrait chez son patron, son goût prononcé pour le thé. Mais elle était excellente menteuse et se payerait dix rasade de cette boisson atroce, pour accompagner ses convives. Elle s'était entrainée pendant des mois à boire et faire mine d'apprécier la saveur de différentes variétés sans grimacer, juste pour bien paraître en société. Elle avait même suivi un cours pour nommer les différentes saveurs à l'instar des vins, bien qu'elle eut grandement préféré participer à une dégustation de bon vins à la place.  

Elle décocha un large et chaleureux sourire à l'attention de monsieur Carlisle avant d'accepter avec enthousiasme sa proposition, puis se retourna vers ses deux vis à vis, la jeune rose paraissait un peu perplexe, mais changea très vite son expression pour une mine enchantée. Le Bourgeois français, d'une époque lointaine quant à lui paru pris de cours et bafouilla légèrement en acceptant l'invitation.

Sur la route en direction de l'établissement de l'entrepreneur, elle laissa sa laisse un peu loose, la jeune chienne faisant des aller-retours en bonds joyeux, entre tous les gens du groupe. Le fortement supposé ange éthéré, s'était mis judicieusement derrière la jeune femme aux cheveux « cotton candy » pour éviter les assauts incessant du lévrier, et mettait toute son attention sur l'époussetage de son veston classique. Il était touchant par endroit, voir même attendrissant, quand on l'observait de loin sans qu'il ne lève son regard d'acier bien trop jugeant sur les gens qui l’entouraient.

Arrivée à destination, il s'éclipsa rapidement vers les water closet, sans aucun doute pour se débarbouiller et se laver plusieurs fois les mains frénétiquement. Mariette et la jeune femme eurent le temps de s'asseoir à une table et d'éplucher le menu. Vanille se coucha sagement aux pieds des deux Adlagoon, qui s'étaient assis côte-à-côte.

Meh..... le menu ne l'excitait pas franchement, que des noms de thés aux prononciations compliqués et qui de ce fait n'étaient absolument pas très invitant à déguster. Elle opta donc pour un Genmaicha japonais, un thé, dont elle savait que le goût du riz soufflé et grillé masquait relativement bien l'amertume désagréable et était encore relativement tolérable par son palais. À son grand dam, ils ne faisaient pas de thé sucré à la menthe, sans doute considéré comme trop commun, dans cet établissement. Elle afficha un léger sourire pour masquer son dégoût. À ce moment T elle aurait bien eut envie d'un bon gin bien sec à la place.  

Le supposé emplumé de granite refit son apparition et ce saisi du menu pour y jeter un œil avide. Apparement, contrairement à la démone, la simple vue de la variété astronomique de choix aux noms compliqués lui redonnait des couleurs et de la joie de vivre. Et c'est avec un renouveau d'énergie qu'il fit face à la tablée, posant ses deux mains sur la table, il les regarda tour à tour avant de plonger son regard dans celui d'Elijah. Clairement la question qui s'en suivie n'était adressée qu'à lui!

-" Et bien ? Comment trouvez vous la décision de madame Salvatori que de renforcer l'action policière après l'attentat au centre commercial La Visitation ? J'ai ouïe dire que Darael Téan, le chef de la police, avait particulièrement à cœur de chasser la vermine de la ville. "

Ah les conversations d'hommes à hommes commençaient donc! L'ange ne jeta même pas un regard en direction de sa comparse féminine, ni même en direction de Mariette, son vis-à-vis direct. Il sous estimait donc l'interêt des femmes pour la politique. Parfait! Mariette aimait bien être sous estimé, ça lui donnait l'occasion de faire son travail d'écoute et de passer inaperçu dans la plupart des cas.

Bien-sûr qu'elle connaissait les différents points politique de la Mairesse Salvatori, dernièrement elle avait fait avancer des sites de forages, d'excavation et aussi de déboisement avec extraction des racines  d'arbres pour aplanir le littoral de l'île et développer encore plus l’expansion de la ville, les côtes sableuses étant trop friables, et soutenues seulement que par les racines extraites, il y avait eut plusieurs éboulements dans les quartiers les plus reculés et la Mairesse se retrouvait maintenant en conflit direct avec plusieurs associations de défense de environnement.

De plus les arbres de l'île au delà de tenir la structure rocheuse des flans de falaise en place, étaient extrêmement rares et précieux car tri-centenaires pour beaucoup et s'étaient vendus comme des petits pains à l'exportation pour faire du mobilier de luxe.

Les investisseurs intéressés par l’expansion de la ville étaient de plus en plus nombreux, et tout ce que la Mairesse avait à faire était de tenir le taux de criminalité relativement bas, pour maintenir l'attractivité de l'île et avoir de plus en plus de fonds entrants. Nul doute que cette petite mascarade au centre commercial avait largement fait son affaire (voir qu'elle avait prit part à son organisation) cela justifiait amplement les fonds versés dans le renforcement policier, et la nomination d'un chef de police beaucoup plus stricte.

La vermine..... sans doute pour la majorité des Adlagoons? Quand au nom Darael Téan, à part qu'elle savait pertinemment qu'il était chef de la police, pourquoi mettre l’emphase dessus? Y avait-il quelque chose à relever? Tout le monde savait pertinemment qui il était, il passait aux infos.

La démone décida de ne rien relever, pourquoi ne pas jouer les pin-up de service comme Jayne Mansfield dont les grandes capacités intellectuelles avaient été balayées sous le tapis au profit de son allure. Elle se décida donc à dévier la conversation sur la mode. Après tout, c'était une chose de connaître la politique de la Mairesse mais elle s'intéressait tout autant à sa garde robe, car cette femme avait un goût prononcé pour la mode.

-Oh la Mairesse Salvatori! Cette femme est tellement impressionnant, elle allie un style gothique sobre avec des vêtements de designers les plus prisés et connait parfaitement la palette de couleur qui lui va le plus au teint! Sa robe bleu roi moulante à colle couverte jusqu'au cou en avant et en complet dos nu arrière, cela relevait du pure génie! Qui aurait cru qu'avec ses cheveux noir corbeau, ce ton de bleu aurait collé, mais c'était tout simplement exquis! Qu'en pensez vous Miss Iris?

Sans doute que la jeune Rosée devait aussi avoir une opinion sur la politique, comme beaucoup de jeunes de son âge, très informés, mais la mode comme sujet de conversation c'était sympa aussi.
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Oh! Mais elle devait avoir payé une fortune pour ces escarpins somptueux! Si à la base son intervention était une tactique mal déguisée pour détourner l’attention des deux corrompus de Belverios-l’ange-vieux-jeu, la rosette ne pouvait malgré tout s’empêcher de se pâmer devant la somptuosité de ces chaussures haut de gamme.

La voix suave et somptueuse du richissime bellâtre se fit entendre à la suite d’une sonnerie soudaine, déclarant assurément par politesse qu’il était enchanté de faire sa connaissance. Son nom était aussi pétillant que sa personnalité... Mais c’était quoi c’te phrase? Iris ne savait trop dire s’il s’agissait d’un compliment ou d’une boutade masquée concernant son exubérance évidente (#complimarde). Malgré tout, faisant fi de la potentielle injure bien cachée, la rosette se contenta de sourire radieusement. L’homme devilishly handsome s’éloigna, téléphone sur l’oreille, et laissa libre cours à sa compagne potentiellement démoniaque de prendre le relais de cette étrange interaction liant les deux parties antonymes. Cette dernière, d’ailleurs, profita du moment pour souligner le malaise évident de son compatriote éthéré, lequel ne semblait pas avoir apprécié l’explosion de joie canine qui les avait pris d’assaut un peu plus beau.

- Mon conjoint?!! Rétorqua la jeune femme en s’étouffant presque avec sa salive. Dieu du ciel, je ne sais pas si je dois rire ou pleurer! Elle riait à moitié visiblement. Monsieur Desécoles n’est qu’une connaissance, sans plus! Il ne faudrait pas être insultante, non plus... Elle avait marmonné cette dernière phrase, pour dire vrai.

Qui connaissait un peu la réputation dudit Belverios pouvait bien se douter que ce dernier était davantage répugné par le cabot que réellement craintif à son égard. Les AFFREUX poils porteurs de maladies! Cette fois, Iris avait envie de rire, décidément!

Elijah Carlisle semblait avoir conclu son appel téléphonique, puisque ce dernier revint dans un mouvement presque félin auprès du trio insolite. S’excusant d’emblée pour cette interruption considérée comme malpolie, l’entrepreneur leur gratifia un sourire gêné, puis leur fit une offre qui aurait pu difficilement être refusée par tout réel amateur de thé. Iris ne figurait pas sur cette liste exhaustive, malheureusement. En contrepartie, la mention de pâtisseries avait davantage de quoi la charmer! Visiblement, l’aldagoon millionnaire avait su aisément les cerner puisqu’il fit mention d’un thé supposément excellent à Belverios, lequel avait effectivement le profil de grand-père de l’homme amateur de théine. D’ailleurs, à la stupéfaction de la jouvencelle de 23 ans, ce dernier accepta l’offre un peu distraitement, assurément plus absorbé par les résidus canins sur sa tenue impeccable que par l’absurdité de vouloir continuer de côtoyer ces êtres à haut taux incendiaire. D’ailleurs, Iris – d’un naturel expressif – ne put s’empêcher de lui jeter un regard à la fois surpris et estomaqué. Si d’emblée elle considérait décliner l’offre, l’idée de laisser son compatriote seul avec eux (même s’il fut plus compétent qu’elle dans l’art de guerroyer) lui semblait bien peu loyale... Oh well...

- J’en serais ravie! Rétorqua-t-elle avec un sourire un peu forcé.

D’ailleurs, en cet instant précis, elle perçut un message via la Ruche lui étant destiné, lequel provenait sans aucun doute de l’immaculé qui l’accompagnait en ce moment. Sans tourner le regard vers lui, elle se contentait de sourire en direction de la nouvelle venue à la paire de godasses atrocement magnifiques et de M. Carlisle. Changement de configuration de mission... Et en plus, il ne lui demandait pas son avis quant à la nouvelle quête qu’il imposait! Peut-être n’avait-elle pas considéré rester avec eux plus longtemps?! RAH.

** Visiblement, le choix n’est pas le mien... Se contenta-t-elle de répliquer d’un ton un peu las. Pour cette femme, j’avoue ne pas détenir son identité... Je n’ai jamais obtenu d’informations à son égard... Je vais devoir rectifier le tir.**

La magnifique femme un peu ténébreuse l’interrompit dans son échange mental avec son compatriote, profitant du moment présent pour complimenter habilement l’agencement vestimentaire dont faisait preuve Iris. Jouant de louanges, elle alla même jusqu’à insinuer que la jeune femme devait être admirée et probablement suivie sur les réseaux sociaux. Elle misait juste... et prétendre que de tels propos ne flattaient pas l’égo de la belle était un mensonge.

- Oh! Oui! Je suis influenceuse à mes heures sur Instagram, TikTok et même Youtube! LollipopNSparkles : vous devriez me trouver sans trop de mal! Oh et je vous remercie, c’est vraiment un beau compliment que vous me faites! Couina-t-elle en tapant joyeusement des mains. Bon après. Cet excès de joie de vivre n’était qu’à moitié simulé... Elle était réellement heureuse, en fait! Pour mes cheveux, je suis ravie de voir que ça vous plaît! Beaucoup de gens critiquent, prétendant que ça fait trop tape-à-l’œil. Mais bon, on ne peut pas plaire à tout le monde! Et entre vous et moi, j’ai un EXCELLENT coiffeur et coloriste situé près du centre-ville! Auparavant, il était au centre commercial, mais vu l’attaque de La Visitation... bref.

Mieux valait entretenir le mythe comme quoi sa coloration était factice. Les humains trouvaient ces bobards plutôt rassurants plutôt que d’imaginer une créature différente d’eux à la tignasse naturellement rosée. Pendant que Belverios partageait quelques mondanités avec M. Carlisle à propos de thés, Iris se mit en marche, suivant le mouvement de l’entrepreneur qui leur montrait le chemin vers le commerce de prédilection. Puisque la jolie ténébreuse laissait quelques libertés à son magnifique lévrier afghan, son homologue de Sullustéhan se fit un point d’honneur d’user de la présence d’Iris à l’instar d’un bouclier humain, se positionnant entre l’heureuse élue et le cabot infernal avec soin. Cette attitude parfaitement enfantine poussa d’ailleurs la rosette à lever les yeux au ciel dans une exaspération sans équivoque. Franchement, il était à parier que si la bête avait été un minimum féroce, le gentleman ailé n’aurait eu aucune culpabilité à la jeter bêtement dans la gueule du monstre, ne serait-ce que pour sauver ses petites fesses parfaitement blanchies par le manque d’exposition aux rayons UV.

Bref.

Une fois arrivé à destination, le quatuor se métarphosa rapidement en trio, Belverios ressentant visiblement un urgent besoin de fréquenter les toilettes, comme si cette pièce si banale n’était rien d’autre qu’une bouée de sauvetage pour l’aider à contrôler sa germophobie. Retenant un soupir d’exaspération presto, Iris alla s’installer avec ses deux vis-à-vis potentiellement aldagoons, remerciant avec un sourire l’employée qui leur tendait le menu. Son regard céruléen scruta les divers noms, soulignant d’emblée son manque de culture évident en matière de boissons chargées de théines. Si son thé ne contenait pas de saveur artificielle de fraise et n’était pas rempli de bulles de tapioca ou servi glacé, elle ne le buvait pas! Or, elle doutait qu’un salon de thé si raffiné n’offre une gamme de boba teas si diversifié...

Bon... au pire, elle ne boirait rien... Par contre, il y avait de petits macarons colorés et ça, ça lui parlait drôlement plus! Ces petites sucreries avec un bon verre d’eau glacé seraient amplement suffisantes!

Belverios revint en leur compagnie, air digne au visage, puis s’empara à son tour du menu avant de balancer une question typiquement politique à M. Carlisle, usant de finesse pour tenter de déstabiliser son adversaire. Une magnifique joute verbale allait donc se jouer devant elle? Une version distinguée du jeu classique de celui qui pisse le plus loin. Et Iris dans tout ça? Pour sa part, les discussions politiques (tout comme l’économie, tiens!) suscitaient chez elle autant de réactions qu’un joli sac à main pouvait intéresser un gamin de 5 ans : c’est-à-dire, le calme plat. Pour dire vrai, elle avait l’impression que son cerveau s’était fait la malle, cédant place à un criquet particulièrement fébrile un soir d’été. Elle n’avait AUCUNE opinion sur le sujet et visiblement, ça devait se lire sur ses traits faussement juvéniles. L’envie de se saisir de son téléphone portable pour surfer sur TikTok se faisait cruellement ressentir, mais elle s’efforçait de faire preuve de politesse.

Mais ils étaient où, ces foutus macarons? La bouche trop pleine, personne n’oserait lui poser de questions!

Oh zut! On s’adressait à elle. Petite panique en prime au creux de sa poitrine. Oh wait!! On suscitait son opinion sur la mode? Alors elle pourrait profiter de cette vague pour patauger de manière presque crédible dans une conversation qui la rendait plus maladroite que confortable.

- Cette tenue était effectivement exquise! À couper le souffle, oserais-je dire. Il faut faire preuve de beaucoup d’audace et d’une confiance en soi remarquable pour oser une robe aussi grandiose : un mariage parfait de sobriété, d’élégance et de sensualité. Et ce bleu! Saviez-vous qu’il avait la cote sur le Web? Pinterest regorgeait de suggestions d’agencement et d’ensembles pour mettre en valeur ce bleu pas piqué des vers! So 2021!

Dieu du ciel!!! Vite qu’on cesse de lui poser des questions concernant la mairesse Salvatori et les élus politiques de l’île! Parce que franchement, elle n’était pas sotte au point de croire que la conversation continuerait de voguer autour de la mode! Les deux coqs devant elle se feraient un plaisir de continuer sur leur joute de connaissances et de raffinement, bataille qu’elle perdrait haut la main, elle le savait! Et, bien évidemment, c’est exactement ce qu’ils firent...

Du beau blabla qui, à priori, ne faisait aucun sens pour elle. Pourtant, sa compagne féminine, elle, semblait piger tout ce qui se passait devant elle! Alors c’était confirmé : Iris était un heureux mélange d’idioties et de futilités! Vite, elle avait besoin d’une échappatoire, les regards qu’on lui balançait portaient à croire qu’une prochaine question allait lui être posée sur le sujet. Une idée lui traversa l’esprit : après tout, Belverios ne s’était pas fait prier pour la laisser toute seule avec eux, un peu plus tôt.

Farfouillant dans le petit sac à dos qui lui servait de sac à main, Iris eut un air un peu contrarié. Profitant de la discussion qui s’enflammait un peu plus devant elle, elle fit un signe délicat en direction de la magnifique supposée démone, histoire de l’inciter à se pencher en sa direction.

- Je vous demande mille pardons... Je crois ne pas avoir saisi votre nom...? Mariette? J’ai une question très embêtante à vous poser... Hum... Vous voyez, je suis dans CETTE semaine et... je n’ai pas ce qu’il faut... Avez-vous par hasard sur vous de quoi me rendre service?

Pour dire vrai, il lui restait un tampon au fond de son sac, enfoui sous tout ce fouillis, mais Mariette n’avait pas besoin de le savoir. Au mieux, elle en avait en sa possession et Iris pourrait s’éclipser à son tour à la salle de bain, au pire, elle partirait en quête du tampon sacré... ce qui était une excellente raison pour esquiver la conversation actuelle.

Iris jetait un regard gêné à la femme mystérieuse, arrivant même à rougir un peu contre son gré. Fort heureusement, malgré la différence de race potentielle, la solidarité féminine semblait sans frontière et Iris souffla un merci carrément soulagé lorsqu’un petit sachet longiforme lui fut tendu in extremis sous la table. Se redressant légèrement, l’ange aux couleurs de flamant rose glissa son précieux dans la poche arrière de son short en jeans, puis s’excusa auprès de ses compagnons de table, prétextant devoir fréquenter le petit coin.

Tentant de se faire toute petite, elle se glissa parmi les tables, repérant rapidement l’endroit de son désir pour s’y glisser, tel un refuge préalablement fréquenté par son compagnon angélique. Finalement, ils se rejoignaient sur ce point : avoir un besoin momentané de se couper du reste du monde pour retrouver contenance. Fort heureusement pour elle, la pièce était exempte de population féminine et elle se glissa rapidement dans la première cabine qui s’offrit à elle. Joignant la crédibilité à son bobard de plus tôt, elle effectua le changement de tampon requis, puis en profita pour contacter la Ruche et questionner ses compatriotes de la Voie de la Plume. Elle posa quelques questions sur cette Mariette, à savoir s’il y avait – quelque part dans l’immense répertoire de Sullustéhan – quelconque information à son sujet. Des vérifications seraient faites et elle devrait attendre un peu pour espérer recevoir quelconque réponse. Bon... Elle était patiente. Ça irait.

Terminant sa besogne, elle sortit de sa petite cabine après avoir tiré la chasse et se lava soigneusement les mains. Meh... Elle n’avait pas envie d’y retourner maintenant et de tomber sur une conversation émergeant sur la problématique des gangs de rue et l’inactivité effarante du gouvernement en place pour éradiquer le problème. Le genre de conversation qui mariait à merveille les piques mal camouflées et la flatterie inutile. Appliquant un peu de gloss nacré sur ses lèvres en forme de cœur, Iris décida de prendre son temps, replaçant sa longue chevelure par le fait même. Tiens : que se passait-il sur la galaxie infinie du Web? Prenant son téléphone en main, elle s’immisça rapidement sur les réseaux sociaux, levant le regard uniquement au moment où la porte de la salle de bain s’ouvrit.

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La Plume Est Plus Forte Que L'Epée (Ouvert) Sans_t14

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Right here in my open hands
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Elijah Carlisle
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Elijah dissimula parfaitement son contentement lorsque tous les membres du quatuor acceptèrent sa proposition de se diriger vers son salon de thé. Cette diversion devrait laisser suffisamment de temps à son équipe d’enquêteurs pour retrouver Kayla. Après tout, cette disparition s’avérait particulièrement inquiétant, d’autant plus que la jeune femme était réglée comme une horloge. Enfilant les boulots, elle consistait généralement en une personne très routinière. C’était d’ailleurs l’une des qualités qui avaient fait d’elle une parfaite candidate lorsque l’homme d’affaires avait voulu recruter un informateur supplémentaire dans les Beaux quartiers. Il savait avant même de la rencontrer qu’elle ne lui ferait pas défaut. Son équipe de recherche lui avait en effet brossé un tableau très complet de la personnalité et des compétences de la jeune caissière. Elle s’était vite révélée être un atout considérable. Si seulement les gens savaient à quel point une majorité de personnes intéressantes – du moins intéressantes pour lui et ses affaires – fréquentaient les restaurants McDonald. Les rapports dissimulés de Kayla contenaient pratiquement toujours des informations plus que croustillantes.

C’était presqu’automatiquement que le milliardaire avait pris le chemin de son salon de thé en compagnie de ses camarades. Constamment en train de réfléchir, il fallait dire que son cerveau arrêtait rarement de penser et d’évaluer différents scénarios. Celui qui se présentait à lui était à présent les raisons qui avaient poussés ses opposants angéliques à accepter son invitation. Oh, il était presque certain que Monsieur Desécoles, trop occupé à tenter de retirer les poils de chiens de son ignoble costume avait d’abord accepté sans trop se rendre compte de ce qu’il faisait. L’entrepreneur se fit une note mentale de récompenser doublement la petite chienne de son assistance – bien qu’elle fût non-volontaire – très appréciée. Cependant, il était à peu près certain que Lord Grantham avait également consenti à cette petite activité impromptue pour récolter des informations sur sa personne. Après tout, n’était-il pas un Adlagoon dont la montée en puissance était remarquable ? Il possédait près d’un quart de l’île sur lesquels ils habitaient tous et ses acquisitions allaient de bon train. Elijah réprima un sourire. Il n’allait certainement pas se livrer facilement à un poulet rigide venu d’une autre époque. Quant à l’extravagante poulette à la chevelure de bonbon, les raisons de sa venue demeuraient obscures. Elijah était à peu près certain que le thé ne faisait pas partie de ses boissons privilégiées – à moins qu’il ne s’agisse de l’une de ces immondes boissons à base de thé dans lesquelles on ajoutait des saveurs chimiques les plus farfelues les unes que les autres afin de complètement les dépraver du goût originel, à savoir le thé en lui-même. L’appât des pâtisseries était fort, mais était-il seulement suffisant pour qu’une jeune femme de son âge accepte de passer du temps avec un homme qu’elle détestait manifestement et deux personnes qu’elle venait seulement de rencontrer ? Avait-elle été contrainte d’accepter sa proposition par le germaphobe plumé ? Un parieur averti mettrait probablement tout son argent sur cette hypothèse.

La voix du français condescendant au chapeau ridicule le tira de ses réflexions. Oh, il lui parlait de ses réseaux de distribution en matière de thé. When you are rich and charming – which clearly you’re not –, you can do anything. L’homme d’affaires inclina doucement la tête pour confirmer les propos de son interlocuteur. De toute façon, il n’allait certainement pas entendre sa réponse, beaucoup trop occupé à se servir de sa congénère angélique comme d’un bouclier pour éviter une autre attaque de la part de la très énergique Vanille. Intérieurement, Elijah souhaitait ardemment que Vanille tente une nouvelle fois de se familiariser avec l’homme à la chevelure opaline. Come on girl. Jump on him again. À sa grande tristesse, la jeune chienne se conduisit admirablement pour le reste du chemin, bien qu’emballée par la promenade en digne représentante de sa race.

Une fois arrivée à destination, il signifia à l’hôtesse que son groupe allait s’installer dans le salon privé et elle s’empressa de les y conduire. Sans grande surprise – après tout, les anges consistaient en des créatures si prévisibles – Monsieur Desécoles se sauva à la salle de bain, sans doute pour se frotter énergiquement les mains à s’en rendre jusqu’aux os du savon antibactérien que son établissement offrait à tous ses clients. Une jeune femme entra dans le salon privé armée de menus qu’elle tendit à chacun des clients. Elijah lui fit signe d’en laisser un supplémentaire pour celui qu’il s’attendait à voire reluire de propreté, puis s’empara du sien. Il parcourut la liste de thés, fier de la sélection qu’il offrait, même s’il savait déjà ce qu’il comptait commander.

Un peu déçu de s’apercevoir que le chérubin vêtu pour une fête costumée ne reluisait pas – au demeurant, ne sait-on jamais avec ceux-là – il remarqua cependant qu’il avait repris contenance et que l’incident avec Vanille semblait avoir été relégué dans un temps passé. Cela ne faisait pas une minute qu’il avait pris place parmi eux qu’il s’adressa à lui sur des questions de politiques. Really ? That’s subtle as hell my little chicken. La première question qu’il lui posait concernait son opinion sur la nomination d’un ange au poste de chef de la police ? Un peu plus et il lui présentait une affiche gigantesque sur laquelle il était écrit en néon « je sais que vous êtes un démon et je m’attends à ce que vous tombiez dans mon piège comme le plus grand des crétins ». Do you take me for a fucking moron ? Heureusement, sa maîtrise de soi légendaire l’empêcha d’éclater de rire face à cette embuscade on ne peut plus évidente. De plus, il avait bien remarqué que la question ne s’adressait qu’à lui et qu’il avait délibérément écarté les femmes de la conversation. Voilà une attitude qui n’allait pas faire long feu auprès de ces dames. Tous les anges étaient-ils aussi sexistes et misogynes où bien Monsieur Desécoles vivait-il dans le passé, à l’instar de sa garde-robe ? Alors qu’il s’apprêtait à répondre à ce poussin fendant, Mariette le devança et prit la parole, renversant la conversation pour précisément la mener vers un sujet typiquement féminin : la mode. Le milliardaire se doutait bien que son employée avait fait exprès de parler de mode, alors qu’elle était en mesure de proposer une opinion complètement informée sur le sujet. En effet, lorsqu’elle passait à l’Éden, il leur arrivait de discuter politique, Abraham, elle et lui autour d’un verre.

Voyant que la belle croupière menait bien la conversation, l’homme d’affaires s’installa confortablement dans son siège et écouta sa croupière et ensuite la jeune femme à la chevelure rosée discuter de la mode de la mairesse tout en réprimant un sourire en voyant le visage de l’ange qui lui faisait face. Manifestement, il ne s’était pas attendu à ce que les femmes s’immiscent dans la conversation qu’il avait clairement dirigée vers Elijah. Dans quel monde vivait-il ? Nonchalamment, il posa son bras sur le dossier du fauteuil inoccupé qui se trouvait à ses côtés.

« Cette couleur était effectivement exquise. Pendant plusieurs semaines, ma styliste s’est évertuée à tenter de me convaincre d’en porter. Pourtant, l’occasion ne s’est jamais présentée. »

Il posa son regard sur son opposant angélique.

« Pour répondre à votre question, mon cher Monsieur Desécoles, je suis totalement en accord avec la décision de la mairesse. Quelques jours plus tard, j’ai d’ailleurs fait donation significative aux forces policières afin de donner à monsieur Téan les ressources nécessaires pour… comment l’avez-vous formulé, déjà ? Ah oui, chasser la vermine de la ville. »

En toute honnêteté, il se foutait carrément qu’un ange ait la charge du service de police. Il avait toujours su jouer parfaitement entre l’ombre et la lumière pour qu’aucun soupçon ne tombe sur lui. Tant qu’il n’intervenait pas dans ses plans, tout continuerait de fonctionner exactement comme avant. Bien sûr, il ne pouvait pas avouer cela à son interlocuteur, c’est pourquoi il lui mentit avec cette facilité qu’il avait. De plus, il savait pertinemment que son non-verbal ne le trahirait pas. Et puis, il avait véritablement fait une donation au service de police.

Un bruit de chaise qui râclait contre le sol lui fit tourner son regard en direction de la jeune femme pétillante. Elle ne semblait pas du tout dans son élément dans ce salon de thé. En parfait gentleman il se leva, signe de politesse qu’il se plaisait à manifester lorsqu’une jeune femme se levait de table. Alors que la jeune ange s’éclipsait, la serveuse se glissa dans le salon privé afin de prendre leur commande.

« Avez-vous pris votre décision, mon brave ? »

Mariette et lui avaient déposé leur menu sur la table, signifiant qu’ils avaient fait leur choix, mais Monsieur Desécoles tenait encore la carte entre ses mains. Il le laissa d’abord commander, puis fit signe à son employée de procéder.

« Je prendrai ma commande habituelle, Marguerite. Notre compagne s’est retirée momentanément, je crains bien qu’il faille revenir pour prendre sa commande. Pourriez-vous également apporter le plateau de pâtisseries ? Oh et nous prendrons bien évidemment une collation dog friendly pour notre belle Vanille. Mettez tout ça sur mon compte, s’il vous plait. »

Fidèle à son habitude, il adressa un sourire charmeur à la serveuse qui se retira en rougissant. Puis, il reporta son attention sur ses compagnons.

« Dites-moi, Monsieur Desécoles, que faites-vous dans la vie ? Êtes-vous à Roanapur depuis longtemps ? »

Évidemment, tout comme il se doutait que « Martin Desécoles » consistait en un alias, il soupçonnait également que la réponse qui sortirait de la bouche de l’homme s’avèrerait mensongère. Pourtant, il fallait donner à cette rencontre le côté social d’un groupe qui se rencontrait pour la première fois et qui tâchait de faire connaissance autour d’une tasse de thé fumante et de pâtisseries décadentes.

Il écouta d’une oreille distraite la réponse de l’ange, puis il constata que mademoiselle Iris n’était toujours pas de retour. Voyant là un prétexte de discuter avec la jeune femme, il se mit en quête d’aller la chercher. De plus, il avait parfaitement confiance en Mariette pour occuper le poulet pendant quelques instants. Il se leva gracieusement de son fauteuil et rattacha le bouton de son veston.

« Si vous voulez bien m’excuser, cela fait un moment que mademoiselle Iris est partie. Je vais aller m’assurer qu’elle se porte bien. »

Il passa la porte du salon privé et sortit son téléphone portable de la poche de son veston. Il envoya un message à Abraham afin de lui demander des nouvelles de l’enquête puis se dirigea vers les salles de bain. L’étiquette lui interdisait d’entrer dans la salle de bain du sexe féminin, mais cela faisait réellement un moment que la jeune femme s’était absentée et il ne voulait pas paraître aussi cliché que d’envoyer Mariette – une femme – s’enquérir du bien-être d’une autre femme. Il prit une grande inspiration – il détestait ce manque flagrant d’étiquette – puis poussa la porte et arriva nez à nez avec Iris.

« Mademoiselle Iris, dit-il d’une voix suave, j’étais venu m’enquérir de votre état. Vous avez été partie un moment et nous commencions à nous inquiéter. » Puis, il se pencha vers elle d’un air conspirateur. « Et, pour être complètement honnête, j’avais besoin d’un répit de Monsieur Desécoles. » Il lui adressa ensuite un sourire charmeur. « Je me sens toutefois mal d’avoir laissé Mariette seule en sa compagnie. Selon vous, devrions-nous aller la sauver ou pouvons-nous encore nous permettre de nous cacher quelques instants ? »

Qu’allait choisir la femme angélique à la chevelure églantine ? Allait-il opter pour l’option compatissante ou l’option égoïste ?

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« The kid has got a darkside, Best believe it
Push too far you'll see
The kid has got a darkside, Back against the wall
La la la la la
The kid has got a darkside, Best believe it's the
Last trick up his sleeve
The kid has got a darkside, That you don't wanna meet at all. »

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-Oh la Mairesse Salvatori! Cette femme est tellement impressionnant, elle allie un style gothique sobre avec des vêtements de designers les plus prisés et connait parfaitement la palette de couleur qui lui va le plus au teint! Sa robe bleu roi moulante à colle couverte jusqu'au cou en avant et en complet dos nu arrière, cela relevait du pure génie! Qui aurait cru qu'avec ses cheveux noir corbeau, ce ton de bleu aurait collé, mais c'était tout simplement exquis! Qu'en pensez vous Miss Iris?

- Cette tenue était effectivement exquise! À couper le souffle, oserais-je dire. Il faut faire preuve de beaucoup d’audace et d’une confiance en soi remarquable pour oser une robe aussi grandiose : un mariage parfait de sobriété, d’élégance et de sensualité. Et ce bleu! Saviez-vous qu’il avait la cote sur le Web? Pinterest regorgeait de suggestions d’agencement et d’ensembles pour mettre en valeur ce bleu pas piqué des vers! So 2021! ...Je vous demande mille pardons... Je crois ne pas avoir saisi votre nom...? Mariette? J’ai une question très embêtante à vous poser... Hum... Vous voyez, je suis dans CETTE semaine et... je n’ai pas ce qu’il faut... Avez-vous par hasard sur vous de quoi me rendre service?

Oh ma Déesse, pourquoi m'avez Vous abandonné ?
L'homme à la chevelure argentée tentait vaillamment de garder le nez haut, et l'air imperturbable alors que les inepties inaudibles inénarrables des femmes allaient bon train. Belverios n'était pas surpris, cependant. La politique était une affaire sérieuse et il ne s'attendait pas à ce que ces demoiselles n'y comprennent en effet guère plus que les atours extérieurs des protagonistes. 'Aux hommes l'épée, et l'honneur, aux femmes le foyer et la mode'. C'était un adage tout à fait connu.
Belverios s'assura que la carte était bien au centre de l'espace créé par ses mains posées sur la table.

Néanmoins sans être étonné du niveau abaissé de la conversation, il ne s'attendait pas à ce que ces bonnes femmes s'attribuent autant de temps en palabres inutiles. Sentant son attention défaillir dangereusement, le fils de Sullustéhan usa de toute sa volonté pour garder son adversaire désigné au centre de son regard. Seule sa volonté de prouver sa nature démoniaque et de le mettre à bas pouvaient l'aider dans cette situation.

Nul doutes que l'autre usait de ses charmes machiavéliques pour tenter sa sœur et la détourner du droit chemin. Il répondait même dans le sens des femmes, affirmant avec la plus grande fourberie lui aussi réfléchir à ajouter une couleur à ses tenues de gentleman ! Fadaises !
Il n'allait tout de même pas s'esquiver et fuir la joute d'idées ?! Fieffé filou ! Serpent ! ... Démon !

« Pour répondre à votre question, mon cher Monsieur Desécoles, je suis totalement en accord avec la décision de la mairesse. Quelques jours plus tard, j’ai d’ailleurs fait donation significative aux forces policières afin de donner à monsieur Téan les ressources nécessaires pour… comment l’avez-vous formulé, déjà ? Ah oui, chasser la vermine de la ville. »

L'ombre d'un sourire étira furtivement la commissure des lèvres de l'ange.
Il n'en attendait pas moins de son interlocuteur de que d'aller dans son sens. Tout homme d'importance se devait d'être irréprochable et d'afficher un accord sans faille avec l'institution, et ceux qui en garantissaient la bonne marche. Qu'il ne cille point en traitant ses congénères présumés de 'vermines' montrait cependant un trésor de retenue, et d'abnégation.
Ce suspecté démon était plus retors que ceux auxquels avait eu affaire l'ange jusqu'ici. La chasse ne promettait que d'en être plus excitante !
Belverios vérifia que ses mains étaient biens propres.

« Avez-vous pris votre décision, mon brave ? »

Qu'ouïe-je ?! Qu'entends-je ?!
Ce malotru manant démoniaque venait-il vraiment de s'adresser à lui en pareils termes dédaigneux ?!C'était un SCANDALE ! une INFAMIE !
Les mains de l'ange se raidirent quelque peu sur la table.
Aussi attendue de la part de pareil être abominable que de tenter de le rabaisser dans sa valeur, cela n'en était pas moins blessant. Brûlant de laver son nom, et son honneur, Belverios ne pu se contenir et s'empêcher de gifler hautainement au visage son interlocuteur avec ses gants, que grâce à sa foi infinie en la Déesse. Assurément qu'elle lui permettrait sous peu de se mesurer à cet odieux personnage et l'occire avec habilité !

Manquant presque de manquer à tous ses devoirs, Belverios ne se leva que quelques instants après son adversaire, saluant raidement Iris qui quittait la tablée quelques instants. Un point à zéro pour messire Carlisle. Puis il se rassit dans la même posture que précédemment et sembla se rappeler qu'une serveuse attendait sa commande.

-" Bonjour à vous gente damoiselle. Je vous serais gré de me porter un Royal Blend. Pas de sucre. "

Il gratifia la bonne femme d'un sourire de circonstance puis joignit le bout des doigts, les coudes sur les accoudoirs de sa chaise.


« Dites-moi, Monsieur Desécoles, que faites-vous dans la vie ? Êtes-vous à Roanapur depuis longtemps ? »

Et voici venu le temps de la danse mensongère !
Il ne croirait pas un mot, ce qui lui serait bien rendu, mais ces banalités en disaient déjà long sur ceux qui les formulaient.
Ne serait-ce que leur culture, ainsi que leurs domaines d'intérêts généraux. Comme sa consœur et sa langue bien pendue sur les réseaux sociaux.
Voyant que ses ongles étaient parfaitement propres, Belverios reposa ses mains bien à plat sur la table à la distance très précise de cinquante centimètres l'une de l'autre. Les gants à côté de sa main droite étaient, l'un sur l'autre.

- " Il se trouve que ma profession soit responsable évènementiel. Lancement de produit, soirée de gala, congrès, ma mission est de m'assurer du bon fonctionnement de tels projets. Du début à la fin. (il appuya un peu trop sur 'la fin', erreur qu'il se promit de corriger par le biais de la privation de nourriture pour deux jours consécutifs.)"

Cette couverture était assez pratique. Il y avait autant de travailleurs dans l'évènementiel qu'il y avait de femmes férues de produits ménagés sur cette terre. L'assurance de tromper bien des recherches à son sujet. D'autant qu'on retenait bien plus ce genre de choses pour son sujet, les personnalités mises en avant, que pour son organisation.

Cependant, l'ange commettait des bévues de débutant. Cet homme décidément lui tapait sur le système plus qu'il ne devrait. Belverios devait retrouver son calme imperturbable (mais perturbé) légendaire.

Il se recentra quelques instants sur la Flotte Ruche.
Des pensées et des images de la glorieuse Cité Mère le portaient dans un paradis de nostalgie de la maison. De pensées pour la Sainte, de souvenirs des Hauts Jardins, des quartiers blancs aux toits brillants où que le soleil s'amusait à baigner d'une lumière douce. Il pouvait s'émerveiller de la propreté exemplaire des rues, le ravissement de la vue du Grand Palais de la Divine. Les belles tenues des passant, ainsi que la joie simple de se déplacer au moyen de ses ailes à l'envie.

Les propos de monsieur Carlisle désireux de s'enquérir de sa sœur fit sortir Belverios de son havre de paix.
Ne pouvant quitter la tablée sans rendre son mouvement suspect ou seulement en écho à celui du démon présumé, l'ange ne fit pas un geste et, profitant de sa présence dans la Pensée Collective, il chercha l'esprit de la petite jeune aux cheveux de barbe à papa.

-" Monsieur Carlisle s'en vient vous trouver. Je n'ai pas suivi son mouvement. S'il se montre violent, lancez une alerte. Je serais là aussitôt. "

C''est à cet instant que l'ange sembla se rappeler qu'il n'était point seul à table et qu'une autre femme se tenait là. Son impression persistante de mal-être persistait cependant. Il était difficile de tirer des conclusions claires de tout ceci. Il étudia modérément le profil qui était assit à la même table que lui. La joviale et son maudit canidé fou !
Instinctivement Belverios replia ses jambes vers lui. Et dire que cette bête sanguinaire et horriblement infestée de bactéries ne se trouvait qu'à quelques pas de lui !
Se faisant violence, le fils de Sullustéhan restait conscience tournée vers sa consœur peut enclin à donner la réplique à celle qui partageait sa table. Et puis une ange était en danger. Il se tenait prêt à bondir à la moindre occasion !

Incapable de trouver un sujet intéressant dont il pourrait tergiverser avec la dame sans s'ennuyer ferme (à en juger par son élan pour la parure de la maire peu avant), l'ange stoïque se contenta de lui jeter un regard un soupçon hautain, mais sans meubler le moins du monde le silence pesant.
Cette demoiselle-ci travaillait pour le démon présumé. Ce qui faisait d'elle une source d'informations, et un moyen d'atteindre la cible par rebond.
S'apprêtant à se noyer sous un un flot inouïe en laissant la femme bavasser, Belverios se sacrifia au nom de la juste cause.
Il finit par briser le silence.

- " Et donc. Vous disiez, très chère...? "



Mariette
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Mariette
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Mariette se tenait bien sagement les jambes croisées l’une sur l’autre et le port altier, en face de son vis-à-vis, ils avaient été laissés seuls tous les deux, et dans quelques instants elle devrait combler le silence....Quelle serait sa tactique? Allait-elle continuer dans les discussions « futiles » sur la mode ou allait-elle attaquer sur le terrains des « hommes » et se lancer dans des discussions politique rébarbatives?

Elle resta un instant, sans briser le silence imposé par son compagnon de tablé, elle l’observait.

L’homme refusait tout contacte visuel, et posait un regard satisfait sur ses deux mains, d'une propreté éclatante, posées sur la table à égales distance l’une et  l’autre du bord de la table. Ses gants avait été lissés avec soin au préalablement, avant d’être déposé à sa droite, l’un sur l’autre.

Un maniaque….Cela s’avérait fort amusant, elle connaissait bien ce genre de tempéraments. Dans un souci de le mettre à l’aise ou bien de le singer gentiment elle décida de l’imiter, elle réorganisa ses ustensiles dans un ordre de grandeur, le petit couteau à pâtisserie, en premier, la fourchette à gâteaux à deux centimètres du dit couteau, et la petite cuillère à café à deux centimètres également, le tout positionné à exactement un centimètre du rebord de la table, par la suite elle prit la serviette en coton Égyptien entre ses deux mains et entrepris de lui donner un pliage spécifique aux grands établissements de luxe, avant de la poser elle aussi à égale distance de ses précédents arrangements.

Après deux longues minutes de silence l'homme à la longue crinière de granite, se tourna un instant pour l'observer, la narine retroussée de dédain, il jeta tour à tour un œil désapprobateur sur elle et son canidé, avant de poser sa fatidique question :

-Et donc, Vous disiez, très chère...?

En deux petites fractions de secondes la démone s'était décidée, elle redressa son allure générale encore un peu plus et entama une réponse dans cette direction :

-Je vois que vous êtes un grand admirateur de Mr.Téhan, Mr.Desécoles, je me demandais qu'elle était votre opinion sur ses interventions en quartiers défavorisés? Je veux dire, que nous savons tous que la police n'a jamais eut bonne presse sur l'île, la population en majorité écrasante, trouvant justement que les hauts gradés, venant tous de la métropole parisienne ou d'autres horizons, ne sont pas représentatifs, dans leurs actions, de la situation sur l'île, et puis on avait jamais entendu parler de lui auparavant! Je veux dire d'ou sort-il exactement? Certainement pas de l'école de Police du coin? Les autorités ne sont pas en odeurs de sainteté en ce moment et je pense que le Capitaine Téhan doit avoir un peu chaud aux fesses, pardonnez-moi l'expressions, après la tuerie ayant emporté un mineur dans le quartier de la zone la semaine dernière!

Après avoir marqué un microscopique moment de pause pour sonder l'expression de son interlocuteur, elle repris à cadence soutenue.

-Qui était à la tête de la police juste avant? Rafraichissez moi la mémoire? N'étais-ce pas Mr. Bahaak? Ah non pardon! il était là en intérim pour soutenir les forces de police avant que la Mairesse ne se décide enfin à élire un nouveau chef, le poste ayant été délaissé aux oubliettes pendant de longues années? Et quoi, dès que nous avons enfin quelqu'un qui à l'air « compétant » à la tête de cette institution, ils faut que, dès sa première semaine, il fasses face à un scandale aussi cuisant? Quand pensez vous?

-Au passage je dois dire que votre costume trois pièces est absolument splendide! Est-ce du tweed? Le tissage ressemble au tweed! C'est superbe! Franchement vous avez du goût! J'adore le lainage rustique, pour les costume c'est le must de l'élégance!

Après avoir lâché se flot de paroles ininterrompu, à vive allure, avec une déviation soudaine du sujet, la demoiselle se tût un moment, penchant son joli minois de côté en un air d'intense questionnement en direction de l'homme en costume d'époque et attendit une quelconque réponse.

Elle n'avait jamais eu d'opinions tranchée au sujet de la politique, elle se doutait bien qu'elle n'aurait jamais les informations suffisantes pour se faire une réelle idée de la situation. Trop de choses étaient cachées au publique. Cependant elle restait toujours très informée. Au courant des derniers faits, elle prenait toujours le contrepartie de ses vis-à-vis dans une discussion, pour essentiellement dégager l'opinion de la personne en face d'elle ou son allégeance. Cela pimentait les débats et de plus était une grande source d'information pour son employeur. Elle pouvait ensuite dépeindre des profils politique des cibles de Mr.Carlisle lors de leur rencontres privées.

Elle observa un instant l'homme en face d'elle.

Sa petite folle de Van, avait avancé son museau au dessus de la table, elle aussi avec une expression de fort intérêt au sujet de cet homme si singulier.

Le canidé avait un filet de bave au coin de la babine qui vînt s'écraser en un glaviot peu ragoutant juste à côté des couverts de Mariette, celle-ci eut un petit sourire en coin détournant légèrement sa tête vers sa chienne. Décidément cette chienne était intenable....

Elle reporta à nouveau ses yeux noisettes ambrés sur l'homme qui paraissait proche de l'attaque de nerf, fixant le chien avec intensité, il s'était recroquevillé, voir carrément ratatiné sur son siège, une expression d'horreur à la vue de la matière gluante qui était tombée dans un « spleurtch » peu ragoutant de la bouche de l'animal.

Sur le front de l'homme à la chevelure de marbre, perlait de grosse goutte de sueurs....il déglutit péniblement et passa un doigt dans son colle qui, tout à coup lui serrait beaucoup trop le gosier, signe d'une angoisse certaine. Le pauvre....

Mariette avait un petit peu de peine pour lui, être autant germophobe devait être un calvaire au quotidien!  

L'infernale bimbo de luxe, n'attendit cependant pas la réponse de Mr.coincé, elle se leva s'excusant au préalable avant de s'éclipser

-Mr.Desécoles, je suis désolée mais auriez-vous l'amabilité de jeter un œil sur Vanille, je vais m'enquérir de Mademoiselle Iris! Je reviens tout de suite! Ne vous inquiétez pas, j'ai attaché la laisse au pied de la table!

Sans plus attendre, elle se leva et se mit en direction des toilettes, laissant l'homme face au chien.

Vanille frétillait d’excitation tirant sur la laisse pour se rapprocher de l'homme. Posant son museau sur la table auprès de lui, elle commença à couiner et faire des bulles par le nez.

La femme en petite robe noire, s'avança vers les toilettes et poussa la porte pour se retrouver nez à nez avec Mr.Carlisle et la jeune rosée.

-Mr.Carlisle? Je me surprend de vous voir ici! Tout vas bien?

Dit-elle d'un ton radieux, un sourire aux lèvres et s'avançant vers la jeune femme,

-Mademoiselle Iris, je me demandais si vous n'aviez pas eu un petit souci....

Puis entrevoyant le feed du téléphone de la rosée, s'écria :

-Oh mais c'est Enjoy Phénix! La youtubeuse! Oh je l'aime beaucoup! Elle a récemment fait une vidéo sur les nouveaux sous-vêtements menstruels, oups pardon désolé Mr.Carlisle, mais c'est tellement pratique ce genre d'article!

Elle avait un peu rougit en s'emportant de la sorte devant son patron. Elle repris une composition plus simple et dit, un peu embarrassée :

-J'ai laissé se pauvre Mr.Déscoles seul avec ma brave Vanille, pour venir m'enquérir de votre état, le pauvre, il a l'air si décontenancé face à l'animal, ne devrions nous pas lui porter secours?
Iris
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Oh la la! Une autre vidéo étrange et provocante publiée par Britney Spears sur Instagram?! Noooon… Iris n’en croyait pas ses yeux! Malgré le fait que la tutelle imposée à la superstar américaine soit levée, cette dernière allait toujours de mal en pis! Son regard céruléen braqué sur l’écran tactile de son téléphone, l’ange observait la danse aussi bizarre que toutes les autres publiées jusqu’à présent performée par la chanteuse de Baby one more time. Franchement, c’était un peu aberrant de voir à quel point une femme de ce talent et au passé aussi lourd ait pu se rendre aussi bas! Tsk tsk tsk… c’était d’une tristesse…

La porte s’ouvrit et Iris hoqueta de stupeur, prise la main dans le sac comme une gamine chipant des biscuits aux brisures de chocolat interdits. Horreur et calamité! Non seulement ce n’était pas une femme qui se présentait devant elle comme le voulait l’étiquette, mais c’était Monsieur Carlisle en personne! Oh zut… elle avait été trop longue! D’ailleurs, soulignant l’évidence même, la voix de Belverios fusa dans son esprit, la prévenant de la venue imminente du grand businessman et lui offrant immédiatement son aide en cas de pépin.

*** Merci de l’avertissement, Belverios… Je te tiens au courant des développements… *** se contenta-t-elle de rétorquer mentalement.

- M-Monsieur Carlisle? Ajouta-t-elle à l’intention du démon, visiblement interloquée par sa présence dans cet endroit d’ordinaire réservé aux femmes. Heu… oui… parfois il arrive que ce soit un peu long, vous voyez… Dois-je expliquer le principe biologique allant avec le fait de devoir se rendre au petit coin ou vous saisissez le message? Ses propos avaient été articulés sans mépris ni mesquinerie. En fait, elle avait prononcé le premier discours qui lui était passé par la tête, figée sur place comme une biche devant les phares d’une voiture en pleine nuit. Ce dernier, décontracté et arborant son sempiternel sourire charmeur, profita du moment pour préciser qu’il avait besoin d’une petite pause de Monsieur Desécoles. Hum… Belle façon très subtile de sous-entendre qu’il comprenait le but de son absence prolongée. Carlisle était très perspicace et lui cacher des choses était d’autant plus compliqué, visiblement. Hum… mouais. Un véritable gentleman dont la présence est terriblement prisée… Marmonna-t-elle avec cynisme en reportant son attention sur son téléphone portable.

Visiblement, le magnat de l’immobilier se sentait malaisé de laisser Mariette seule avec son antonyme angélique et laissait supposément le choix à Iris de choisir quel serait la suite des événements. Allait-elle être sage et revenir gentiment à sa place ou conserverait-elle cet élan de rébellion et rester scotchée sur son appareil?

- Monsieur Desécoles peut être pénible à ses heures, mais il n’a rien de monstrueux. De plus, Mariette – pour le peu que je la connaisse, je tiens à le préciser – semble être une femme très intelligente avec beaucoup de culture et plusieurs cordes à son arc. Si vous voulez mon avis, elle n’a probablement pas besoin d’aide pour gérer la conversation! D’ailleurs, c’est exactement pour ça que vous êtes venus à ma rencontre en la laissant seule d’office, non? Vous savez qu’elle est pleine de ressources. Je me trompe?

Elle choisissait la réponse intelligente, tout simplement. Ramenant son attention sur l’écran tactile de son téléphone, Iris s’efforçait de se donner un air détaché, désinvolte (lequel ne lui allait pas du tout, il fallait le préciser...). Elle ne souhaitait pas démontrer quelconque fébrilité ou nervosité devant un homme tel que Carlisle. Il était d’origine démoniaque, avait-on besoin de le lui rappeler? Absolument pas. Navigant rapidement sur Internet tout en portant une attention semi détachée vers son interlocuteur masculin, la beauté rose se dirigea sur la page Instagram d’EnjoyPhoenix, une influenceuse/youtubeuse reconnue pour ses trucs et astuces beauté, écoresponsables et pour ses apparitions fréquentes à la télévision. D’ailleurs, sa dernière gamme de produits cosmétiques végane faisait de l’œil à l’angelot, laquelle appréciait les teintes douces, rosées et très naturelles.

- Alors, au final, êtes-vous vraiment venu vous enquérir de mon état ou étiez-vous plutôt curieux en vous demandant si j’étais partie ou pas? Remarquez, ça aurait pu arriver! M’éclipser par la porte de derrière aurait été aisé! Comme en un battement d’ailes! Mais se terrer dans les toilettes des femmes est nettement plus simple, vous voyez.
Continua-t-elle en haussant un sourcil pour se donner un air légèrement provocateur, alors qu’au fond d’elle, elle n’était pas du tout SI brave. Oui, l’allusion était voulue, mais anodine pour quiconque ne savait pas. Sans grande surprise, les discussions politiques ne sont pas ma force, alors après ma besogne, je prenais simplement une petite pause pour me ressourcer au sein des réseaux sociaux... Avez-vous vu la dernière vidéo Instagram de Britney Spears?! Sooo weird... Malgré la levée de sa tutelle, elle a encore quelques cases à combler, la pauvre... Avait-elle ajouté, soudainement emballée. Hum... Bien sûr que non, hein? Vous n’avez surement pas de temps à perdre avec ces banalités...

Avant même que le richissime beau gosse ne partage son opinion (ou son manque d’opinion, tiens) sur le sujet, la porte s’ouvrit à nouveau, laissant Mariette faire son apparition dans la petite salle de bain réservée aux femmes. Cette dernière fut d’abord surprise d’y voir le bellâtre propriétaire des lieux, puis déclara vouloir s’enquérir de l’état de la rosette, laquelle brillait par son absence.

- Oh mais vous êtes gentils, tous les deux, de vous inquiéter autant! Les douleurs menstruelles et tout, vous connaissez assurément Mariette! Merci d’ailleurs, pour le tampon! Continua-t-elle sur sa lancée avec un grand sourire se souciant peu que ce sujet biologique si tabou puisse gêner qui que ce soit. Oh oui, j’ai vu la gamme des sous-vêtements menstruels! Les reviews sont excellents! Cela dit, je pensais plutôt faire le grand saut vers la coupe menstruelle, vous voyez... Il semblerait que c’est un produit hallucinant en plus d’être écoresponsable! A must have, paraît-il!

Gloussant, visiblement amusée par cette conversation plus à sa portée, Iris leva malgré elle les yeux au ciel lorsque la phobie des chiens de Belverios fut soulignée.

- La joie de vivre semble le décontenancer tout autant, si vous voulez mon avis... Marmonna-t-elle. Puis, elle éteignit son téléphone et rangea le tout dans la poche arrière de son short en denim délavé. Mais après vous! Fit-elle en effectuant un mouvement du bras pour les inviter à prendre les devants. Ne vous en faites pas, je vous suis de ce pas.

*** Il ne s’est rien passé d’extraordinaire,
fit-elle mentalement à Belverios pour le rassurer. Ils sont tous les deux venus me rejoindre pour faire la causette... mais je crois surtout qu’ils n’apprécient pas qu’une ange se promène sans surveillance sur le territoire de M. Carlisle... C’est à se demander s’il a des trucs à cacher dans son fameux salon de thé... ***

Les mains dans le dos, sourire au visage et pas sautillant, Iris suivit les deux aldagoons jusqu’à la table où trônait toujours, en solo, l’ange immaculé qui, de toute évidence, maudissait intérieurement le suppôt de Satan canin qui le regardait avec de grands yeux remplis d’amour.

- Pardon, Monsieur Desécoles! J’ai eu quelques soucis d’hygiène féminins! Ohhh Vanille! Viens me voir ma belle! Fit-elle, enthousiaste, alors qu’elle s’assoyait. Pour sa part, elle ne se fit pas prier pour libérer son compagnon de l’emprise poilue de la bête, caressant avec jovialité la fourrure soyeuse de l’animal. Oh, mais c’est une bonne fille que voilà! Oh oui!! Adorable créature! Vous en avez de la chance, Mariette! J’adorerais avoir un chien à la maison! Mais je suis trop souvent absente pour pouvoir m’en occuper adéquatement... En contrepartie, je flirte avec l’idée de me rendre au refuge pour rescaper un matou en manque d’amour! Ils sont beaucoup trop nombreux à attendre de trouver une famille, c’est déchirant... Ou peut-être un lapin, tiens! Ils sont trop adorables.

Sans grande surprise, la sensibilité naturelle de l’enfant de Sullustéhan la rendait particulièrement réceptive à la cause animale... et en général, les bestioles de toute sorte le lui rendaient à merveille! Caressant les oreilles si douces de Vanille, le flamant rose céleste retint une expression d’adoration devant les victuailles qui étaient maintenant déposées au centre de la table, juste après que le thé ne soit servi à ceux qui désiraient en consommer.

- Oh, moi? Rétorqua la beauté églantine alors que la serveuse s’enquérait de sa commande. Une simple eau pétillante fera l’affaire, je vous remercie! Ajouta-t-elle avant de détailler les nombreux cookies, bouchées et autres délices qui s’étalaient devant eux. Ces macarons ont l’air sublimes! Les couleurs sont très alléchantes! Vous permettez que je prenne une photo de cette tablée avant que nous entamions? Je partagerais le tout sur les réseaux sociaux, ça vous fera un peu de publicité!

Oui... elle oubliait que l’endroit appartenait à un démon. Son côté épicurien était en ce moment survolté, elle DEVAIT immortaliser le tout. Levant son téléphone à l’horizontal, elle prit un cliché des délices siégeant sur ces assiettes de porcelaines parfaitement british, puis appliqua un filtre à la photo pour lui donner des airs un peu vintage. Le tout fut partagé sur les réseaux sociaux avec les hashtags appropriés pour attirer un maximum de clics.

Relevant son regard azuré, elle nota le regard sérieux et exaspéré que lui balançait son vis-à-vis angélique. Ça l’agaçait cette tendance parfaitement humaine à s’emballer pour un tout et un rien et à abuser d’Instagram, pas vrai? Appuyant son coude sur la table – exprès pour agacer l’immaculé –, Iris appuya son menton sur sa paume semi-ouverte et adressa un magnifique sourire à son compatriote ailé.

- Vous allez bien, Monsieur Desécoles? Ma foi, goûtez à ces macarons, ça vous ravivera le sourire! Je suis persuadée qu’ils sont délicieux! Vous permettez que je me lance? Ajouta-t-elle aux deux représentants aldagoons présents. Puis, après avoir reçu le feu vert, elle agrippa un premier macaron d’un rose bonbon parfaitement uni avant d’y croquer avec appétit. Ohhhh, mais ils sont sublimes! Mes compliments, en toute honnêteté!

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La Plume Est Plus Forte Que L'Epée (Ouvert) Sans_t14

I wanna hold the whole wide world
Right here in my open hands
Maybe I'm just a little girl
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Elijah Carlisle
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Alors qu’il se dirigeait vers les toilettes pour s’enquérir de l’état de mademoiselle Iris, Elijah réfléchissait à ce que ce Monsieur Desécoles venait de lui apprendre. Ce coincé d’emplumé dans l’événementiel ? Vraiment ? Si l’entrepreneur ne se doutait point que les événements que l’homme à la chevelure opaline mettaient en place étaient parfaitement organisés jusque dans leur moindre détail – après tout, l’homme présentait des symptômes d’un maniaque du contrôle et de l’organisation – il éprouvait toutefois des doutes quant à ses relations avec ses divers employeurs. Parce qu’il fallait l’avouer, sur le long terme, cet homme devait être absolument insupportable ! Et qu’arrivait-il lorsqu’il se faisait engager par des femmes ? Se montrait-il aussi condescendant avec celles qui le payaient ou bien faisait-il un décorum d’effort pour ses mécènes ? Un sourire aux lèvres, le milliardaire se dit qu’il pourrait bien proposer un contrat à Monsieur Desécoles. En effet, il y avait plusieurs semaines que l’idée de faire un gala bénéfice le taraudait. Et comme il ne faisait pas les choses à moitié, il avait bien envie de faire de ce gala une soirée d’époque. Qui de mieux que Lord Grantham pour s’occuper de l’organisation ? Et puis, le démon était entièrement certain que le poulet d’un autre âge ne pourrait résister à la tentation d’en apprendre plus sur lui. Après tout, n’était-ce pas là le but de cette bande de moineaux : acquérir de l’information et se débarrasser de la vermine pour reprendre les mots de son adversaire. Oh, l’envie était plus que tentante. Il allait définitivement réfléchir à la situation et en discuter avec son fidèle assistant. Partir à la chasse au moineau, pourquoi pas ?

Elijah se retrouva nez à nez avec la petite poulette à la chevelure de coucher de soleil juste comme il poussait la porte – malgré les frissons que le manque d’étiquette lui procurait – de la toilette réservée à la gent féminine. Il sourit à la demoiselle après sa réplique. Ainsi, la pétillante mademoiselle Iris possédait un sens de la réparti. Comme c’était intéressant. Bien plus que la naïve jeune femme beaucoup trop optimiste pour qui il l’avait d’abord prise, elle se révélait beaucoup plus complexe. Qu’arrivait-il lorsqu’on poussait cette petite ange à bout ? En quoi se transformait-elle ? Oh qu’il aimerait le savoir. Il se fit une note mentale. Cette information allait définitivement se trouver dans le dossier qu’il ferait monter sur elle. La petite touche de cynisme qu’elle ajouta après son intervention concernant Monsieur Desécoles lui arracha un petit sourire. Iris lui rappelait de nombreuses filles qu’il avait connues dans les nombreux pensionnats qu’il avait fréquentés. D’apparence innocente, lorsqu’on apprenait à les connaître, elles révélaient la part d’ombre qui dormait en elles. Ainsi, il attendait avec impatience de voir quelle serait la réponse de la jeune femme : allait-elle rester ici avec lui ou bien retourner sagement à la table ? De l’amusement pétilla dans le regard de l’homme d’affaires lorsqu’il entendit la réponse de sa compagne. Elle avait clairement lu dans son jeu. Pas mal du tout.

« Vous êtes beaucoup plus perceptive que vous ne le laissez paraître, mademoiselle Iris. C’est là un bel atout à conserver dans son arsenal. Je ne connais mademoiselle Mariette que par nos discussions lorsque je croise son chemin, mais oui, je la sais capable de soutenir une conversation avec Monsieur Desécoles. »

Voyant que la jolie ange ne semblait pas particulièrement prompte à retourner dans le salon privé, Elijah s’adossa doucement près de la porte, les mains dans les poches de son pantalon, observant la jeune femme qui continuait de consulter l’écran de son téléphone portable. Lui non plus n’était pas particulièrement tenté de retourner vers leurs deux compagnons. Oh certes, il éprouvait quelques remords à laisser Mariette avec le maître de l’événementiel, mais la pause lui semblait bienvenue. En outre, il savait fort bien que Lord Grantham ne commettrait pas de bévue. Mademoiselle arc-en-ciel, en revanche, c’était une autre histoire. Le milliardaire pouvait bien sentir qu’il la rendait nerveuse et qu’elle tâchait de se donner une certaine contenance. Aussi, il jouait encore avec l’idée de la pousser à bout, question de voir ce qui se passerait. Cependant, il y renonça, se disant qu’il pourrait expérimenter une autre fois. Il serait plus pratique, pour le moment, d’avoir Iris comme alliée plutôt que comme ennemie.

La question qu’elle lui posa ensuite lui provoqua un haussement de sourcil. Bien sûr qu’il était réellement venu s’enquérir de son état… mais pas seulement. Il avait bien évidemment sauté sur l’occasion de pouvoir la jauger seul à seule et elle lui avait offert sans le savoir un prétexte sur un plateau d’argent.

« Vous réfugier dans les toilettes est certainement plus simple, et à long terme cela vous évitera également quelques remontrances de la part de Monsieur Desécoles. Alors que si vous étiez partie en un battement d’ailes – comme c’est joliment formulé –, je pense que vous en auriez entendu parler pendant un certain moment. Il ne me semble pas être du genre à lâcher le morceau rapidement, me trompai-je ? »

Oh, il adorait la direction que prenait leur discussion. Son petit jeu de mots ne pouvait être que délibéré. Elle tentait donc de le sonder ? Les anges ne possédaient-ils aucune subtilité ? Bien sûr, il entrait dans son jeu. Come play with me, little lamb. Mademoiselle Iris, dans toute sa fraîcheur et sa luminosité, ne pourrait qu’être potentiellement attirée par la noirceur, ne serait-ce que par curiosité ou par un désir quelconque de réhabiliter la personne qui baignait dans l’obscurité. Elle était optimiste, cela faisait partie de sa personnalité. Mais à quel point se l’avouait-elle, telle était la question. Sans répondre à sa question, elle se réfugia dans le flot verbal qui la caractérisait depuis leur rencontre. Passant de la perspicacité à la futilité, elle enchaîna sur une certaine vidéo concernant Britney Spears. Qu’est-ce qu’il en avait à foutre de Britney Spears ? Décidemment, il ne tirait plus rien de la petite poulette en cet instant. Ce n’était pas faute d’avoir essayé, il savait bien qu’il aurait l’occasion de retenter quelque chose éventuellement. De plus, si mademoiselle Iris ne craquait pas, il pourrait toujours se servir d’elle pour provoquer son adversaire. Alors qu’il s’apprêtait à répondre une quelconque banalité qui fonctionnait dans tous les types de situations, Mariette fit à son tour irruption dans la salle de bain, signifiant que Monsieur Desécoles se trouvait dorénavant seul avec la très enthousiaste Vanille.

« Effectivement Mariette, j’ai fait une entorse à l’étiquette afin de m’enquérir de l’état de mademoiselle Iris. Nous avons ensuite perdu la notion du temps à force de discuter. Vous vous en doutez, cette charmante demoiselle déborde de conversation stimulante. »

Il adressa un sourire félin à l’ange à la chevelure églantine. Il prit la décision de rester silencieux lorsque le sujet dériva sur l’hygiène féminine. Oh bien sûr, il avait son mot à dire, il avait lu un article très intéressant récemment sur la coupe menstruelle, mais il n’était pas certain de l’effet qu’aurait son intérêt pour l’hygiène féminine. Pourtant, on lui avait fait la proposition de mettre à disposition, dans ses chambres d’hôtel, des coupes menstruelles et il trouvait que l’idée méritait d’être réfléchie. Le rappel à l’ordre de Mariette, via l’allusion à Vanille et à Monsieur Desécoles l’enjoint à retirer les mains de ses poches et à prendre la direction de la sortie. En effet, il était plutôt inconvenant de le laisser seul. Dissimulant son ennui derrière un masque d’impassibilité, Elijah se dirigea vers le salon privé, suivi de son employée et de l’influenceuse.

« Veuillez nous excuser de ce délai, Monsieur Desécole, je n’ai pas l’habitude de laisser mes invités seuls, c’était terriblement inconvenant de ma part », dit-il la main droite posée sur le cœur et inclinant la tête, en geste d’excuse.

Il déboutonna son veston alors qu’il prit gracieusement place sur son fauteuil, alors que les dames firent irruption dans la pièce, Iris s’excusant de son absence avec beaucoup trop de détails pour Monsieur Desécoles qui ne semblait pas à l’aise avec le sujet des problèmes féminins. Pianotant distraitement sur le bras de son confortable fauteuil, Elijah observait la scène qui se dressait devant lui : Iris caressait Vanille en exprimant son désir d’adopter un animal, Monsieur Desécoles, raide comme une barre, semblait désapprobateur et Mariette regardait tendrement sa petite boule de poil qui roulait sous l’affection de l’ange aux cheveux de Hubba bubba.

Marguerite fit irruption dans la pièce, poussant un chariot de fer délicatement ouvré sur lequel reposait divers plateaux contenant de fines théières de porcelaines anglaises ainsi que des tasses assorties et bien sûr, l’assiette de pâtisseries commandée en même temps. La jeune serveuse déposa avec soin chaque plateau devant chaque client avant de se retirer pour aller quérir l’eau pétillante demandée par Iris. Fidèle à ce qu’on attendrait d’une influenceuse, la jeune ange s’extasia devant le plateau de pâtisseries fines. Marguerite s’était surpassée dans sa sélection et dans l’arrangement de l’assiette : tout ce qu’il y avait de mieux quand le patron les graciait de sa présence. Quand la jeune femme lui demanda si elle pouvait partager une photo de la tablée sur les réseaux sociaux, il inclina élégamment la tête en signe d’assentiment.

« Faites, je vous prie. »

Il observa la jeune femme à l’œuvre et une idée germa dans son esprit. Elle avait visiblement un talent pour la photo, la photo qu’elle avait publiée de leur tablée était exquise. Lentement, il prit sa théière et versa son Darjeeling dans sa tasse, puis la porta à ses lèvres avant de souffler légèrement sur le liquide dans le but de le refroidir quelque peu. Il regardait avec plaisir la petite ange narguer son compatriote. Oh little lamb, you are ruthless. L’entrepreneur prit une gorgée de thé, fermant les yeux pour se délecter du goût sublime de la boisson et de la sensation de bonheur qu’elle lui procurait, puis les rouvrit en entendant la jeune influenceuse s’extasier après avoir goûté un macaron. Acceptant le compliment qu’elle fit à son chef, Elijah reposa sa tasse de thé sur la table et contempla la jeune femme qui fermait les yeux à chaque bouchée.

« Dites-moi, mademoiselle Iris, seriez-vous intéressée à être sponsorisée ? Je dois avouer que la photo que vous avez partagée de notre tablée était exquise et nous faisons souvent affaire avec des influenceurs pour plus de publicité et je pense que vous seriez en mesure d’attirer une clientèle plus jeune dans mes établissements, qu’en dites-vous ? Nous fonctionnons généralement de la façon suivante : nous payons toutes vos dépenses dans nos établissements et vous testez nos produits et nos installations. Par exemple, vous pourriez essayer gratuitement différents produits de ce salon de thé et faire de la promotion sur vos réseaux sociaux en prenant soin – évidemment – de nous mentionner. Est-ce que cela pourrait vous intéresser ? Si jamais le salon de thé ne vous intéresse pas, peut-être que qu’être représentante pour mes hôtels Paradise serait plus attrayant ? Vous pourrez tout tester : restaurant, suite, spa, casino à nos frais. Cela nous ferait de la promotion, mais cela pourrait également vous attirer une plus grande communauté. Est-ce que cela vous intéresserait ? »

Elijah se retourna vers Mariette qui buvait une gorgée de son thé.

« Mariette, vous connaissez plus les réseaux sociaux que moi, pensez-vous qu’il pourrait s’agir d’une bonne idée ? Mademoiselle Iris est très talentueuse. »

Puis, l’entrepreneur démoniaque porta son regard vers Monsieur Desécoles qui ne semblait pas du tout d’accord avec sa proposition.

« Oh, veuillez m’excuser Monsieur Desécoles. Ceci est une rencontre sociale et voici que je me mets à faire des affaires ! On ne peut pas sortir le businessman de l’homme, comme on dit. C’est un défaut dont j’essaie grandement de me départir, mais comment peut-on résister devant pareil talent ? »

Il porta la main à la poche intérieure de son veston et sortit une carte d’affaires qu’il tendit à Iris.

« Si jamais cela vous intéresse, passez-moi un coup de fil. Mon numéro privé se trouve à l’arrière, n’hésitez pas à l’utiliser. »

Puis, comme si son téléphone venait de s’éveiller par cette simple mention, il se mit à vibrer à plusieurs reprises. Un appel.

« Excusez-moi, je dois prendre cet appel. »

Il leva rapidement et se dirigea vers l’extrémité du salon privé. Il vérifia l’afficheur qui lui indiqua qu’il s’agissait d’Abraham au bout du fil. Il porta le portable à son oreille et la voix de son assistant se manifesta.

« Nous venons de retrouver mademoiselle Haralson. Elle est morte. C’est un meurtre. »

Fuck.

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« The kid has got a darkside, Best believe it
Push too far you'll see
The kid has got a darkside, Back against the wall
La la la la la
The kid has got a darkside, Best believe it's the
Last trick up his sleeve
The kid has got a darkside, That you don't wanna meet at all. »

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